Le béhaviorisme ou comportementalisme est un paradigme de la psychologie scientifique selon lequel le comportement observable est essentiellement conditionné soit par les mécanismes de réponse.
Cours soins infirmiers en chirurgie (Première partie)SANAA TOUZAMI
Cours enseigné et élaboré par TOUZAMI Sanaa (Enseignante permanente à l'ISPITS de Settat)
Cette partie comporte les soins infirmiers généraux ou bien standards en chirurgie (Soins préopératoires , soins peropératoires , et soins postopératoires)
Le mot incubateur vient du latin incubare qui signifie couver. L’incubateur est une enceinte dont l’atmosphère, la température et l’humidité sont contrôlées afin de maintenir des organismes vivants dans un environnement adapté à leur développement. Parmi ses applications les plus courantes figurent l’incubation de cultures bactériennes, virales, microbiologiques en général et cellulaires, la détermination de la demande biochimique en oxygène (DBO) et le stockage de produits biologiques. Il existe divers modèles de complexité différente.
Certains ne contrôlent que la température tandis que d’autres contrôlent également la composition de l’atmosphère de l’enceinte. Il en existe aussi qui peuvent travailler à des températures plus basses que la température ambiante grâce à des systèmes de réfrigération. Selon les modèles et les spécifications de ces appareils, les températures de travail vont de −10 °C à 75 °C ou un peu plus. Certains incubateurs ont un systèmed’injection de CO2 pour obtenir des conditions favorables au développement de diverses espèces de micro-organismes et de cultures cellulaires
Apprendre et enseigner à l’ère numérique : Savoirs, Méthodes actives & Hybrid...Marcel Lebrun
Séminaire donné le 1er septembre 2020 dans le cadre du CAS (Certificate of Advanced Studies) de la HES-SO (Haute Ecole Spécialisée de Suisse Occidentale). On y parle du numérique, des nouveaux rapports aux savoirs, des méthodes actives, de l'hybridation et ... des classes inversées.
Conduire le changement ou améliorer l'existant ?
Ou se situe exactement la réflexion sur la conduite du changement ?
> Voir au préalable le 6 niveaux logiques de la pensée
Introduire les SoftSkills et la Communication Non Violente dans les collèges, lycées et universités pour faire croître la paix en nous et contribuer à un monde meilleur.
Surveillance d'un patient sous plâtre (rôle de l'aide-soignant)Dr. Yassine BEZZIANE
La contention plâtrée a pour but d'immobiliser le foyer d'une fracture en attendant sa consolidation. Celle-ci s'effectue toujours dans une position adaptée pour reconstituer un axe osseux fonctionnel.
La contention plâtrée est un moyen simple, efficace et non invasif qui peut être utilisé pour :
- Contenir et assurer la consolidation d’une fracture stable et réduite;
- Permettre la cicatrisation ligamentaire d’une entorse ou d’une luxation;
- Protéger une ostéosynthèse après intervention.
Pour que la consolidation soit efficace, il faut :
- Une immobilisation des articulations sus-jacentes et sous-jacentes à la fracture pour éviter un déplacement;
- Une immobilisation des articulations en position de fonction pour éviter les raideurs.
N.B :
• La confection d’un appareil plâtré est un acte médical qui obéit à des règles thérapeutiques strictes.
• La responsabilité médicale du praticien est directement engagée+++ pour dépister et traiter précocement certaines complications sous plâtre qui peuvent être redoutables.
Le béhaviorisme ou comportementalisme est un paradigme de la psychologie scientifique selon lequel le comportement observable est essentiellement conditionné soit par les mécanismes de réponse.
Cours soins infirmiers en chirurgie (Première partie)SANAA TOUZAMI
Cours enseigné et élaboré par TOUZAMI Sanaa (Enseignante permanente à l'ISPITS de Settat)
Cette partie comporte les soins infirmiers généraux ou bien standards en chirurgie (Soins préopératoires , soins peropératoires , et soins postopératoires)
Le mot incubateur vient du latin incubare qui signifie couver. L’incubateur est une enceinte dont l’atmosphère, la température et l’humidité sont contrôlées afin de maintenir des organismes vivants dans un environnement adapté à leur développement. Parmi ses applications les plus courantes figurent l’incubation de cultures bactériennes, virales, microbiologiques en général et cellulaires, la détermination de la demande biochimique en oxygène (DBO) et le stockage de produits biologiques. Il existe divers modèles de complexité différente.
Certains ne contrôlent que la température tandis que d’autres contrôlent également la composition de l’atmosphère de l’enceinte. Il en existe aussi qui peuvent travailler à des températures plus basses que la température ambiante grâce à des systèmes de réfrigération. Selon les modèles et les spécifications de ces appareils, les températures de travail vont de −10 °C à 75 °C ou un peu plus. Certains incubateurs ont un systèmed’injection de CO2 pour obtenir des conditions favorables au développement de diverses espèces de micro-organismes et de cultures cellulaires
Apprendre et enseigner à l’ère numérique : Savoirs, Méthodes actives & Hybrid...Marcel Lebrun
Séminaire donné le 1er septembre 2020 dans le cadre du CAS (Certificate of Advanced Studies) de la HES-SO (Haute Ecole Spécialisée de Suisse Occidentale). On y parle du numérique, des nouveaux rapports aux savoirs, des méthodes actives, de l'hybridation et ... des classes inversées.
Conduire le changement ou améliorer l'existant ?
Ou se situe exactement la réflexion sur la conduite du changement ?
> Voir au préalable le 6 niveaux logiques de la pensée
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Surveillance d'un patient sous plâtre (rôle de l'aide-soignant)Dr. Yassine BEZZIANE
La contention plâtrée a pour but d'immobiliser le foyer d'une fracture en attendant sa consolidation. Celle-ci s'effectue toujours dans une position adaptée pour reconstituer un axe osseux fonctionnel.
La contention plâtrée est un moyen simple, efficace et non invasif qui peut être utilisé pour :
- Contenir et assurer la consolidation d’une fracture stable et réduite;
- Permettre la cicatrisation ligamentaire d’une entorse ou d’une luxation;
- Protéger une ostéosynthèse après intervention.
Pour que la consolidation soit efficace, il faut :
- Une immobilisation des articulations sus-jacentes et sous-jacentes à la fracture pour éviter un déplacement;
- Une immobilisation des articulations en position de fonction pour éviter les raideurs.
N.B :
• La confection d’un appareil plâtré est un acte médical qui obéit à des règles thérapeutiques strictes.
• La responsabilité médicale du praticien est directement engagée+++ pour dépister et traiter précocement certaines complications sous plâtre qui peuvent être redoutables.
Sénèque. L'esclavage dans l'Antiquité gréco-latine.Gabriel Gay-Para
Commentaire de Sénèque : esclavage et stoïcisme
Version : Les esclaves sont des êtres humains (Lettres à Luculius, XLVII, §1-§4)
Traduction littéraire du texte
Présentation de Tite-Live
Tite-Live et le métier d’historien
Version : Romulus prend le pouvoir (Ab Urbe condita, I, 6-7)
Légende et politique chez John Ford (The Man Who Shot Liberty Valance,1962)
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Newsletter SPW Agriculture en province du Luxembourg du 03-06-24BenotGeorges3
Les informations et évènements agricoles en province du Luxembourg et en Wallonie susceptibles de vous intéresser et diffusés par le SPW Agriculture, Direction de la Recherche et du Développement, Service extérieur de Libramont.
https://agriculture.wallonie.be/home/recherche-developpement/acteurs-du-developpement-et-de-la-vulgarisation/les-services-exterieurs-de-la-direction-de-la-recherche-et-du-developpement/newsletters-des-services-exterieurs-de-la-vulgarisation/newsletters-du-se-de-libramont.html
Bonne lecture et bienvenue aux activités proposées.
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2. +
INTRODUCTION (1)
Le problème de la définition du travail
Au sens large du terme, par « travail », on entend
toute activité pénible, qui exige des efforts, qu’ils
soient physiques ou intellectuels.
Cf. l’étymologie latine du mot « travail » : le tripalium
désigne un instrument de torture formé de trois pieux,
qui sert aussi à ferrer les chevaux.
La notion de travail renvoie donc, en premier lieu, à
l’idée de douleur ou de souffrance.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
3. +
INTRODUCTION (2)
Au sens strict, par « travail », on entend aujourd’hui
une activité utile socialement, et qui fait l’objet d’une
rémunération. Le terme est alors synonyme
d’« emploi ».
Dans notre société, pris en ce sens, le travail est
doublement important.
1) D’un point de vue économique : on travaille « pour
gagner sa vie », pour assurer sa subsistance.
2) D’un point de vue social : le travail est un vecteur
d’intégration.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
4. +
INTRODUCTION (3)
Le paradoxe de la société actuelle
Cf. Dominique Méda, Le travail. Une valeur en voie
de disparition (1995).
Grâce au progrès technique, nous avons gagné en
productivité : nous pouvons produire davantage, en
moins de temps, et en travaillant moins.
Paradoxalement, ce qui pourrait être une bonne
nouvelle est vécu comme un cauchemar. Au lieu de
nous réjouir, nous redoutons la « fin du travail ».
Pourquoi ?
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
5. +
INTRODUCTION (4)
Réponse de Dominique Méda : nous sommes
victimes de nos préjugés. Spontanément, nous
considérons que le chômage est le pire des maux.
Pour nous, c’est évident : il faut travailler. Mais est-
ce si évident ?
Si le chômage de masse qui frappe les pays occidentaux
n’est pas conjoncturel, mais structurel, les politiques qui
visent à « sauver l’emploi » sont condamnées à l’échec.
→ Il faudrait plutôt repenser la place que nous
accordons au travail dans notre société.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
6. +
INTRODUCTION (5)
Problématisation
Pourquoi continuons-nous donc à travailler ?
1. Il faut interroger le rapport entre le travail et la
technique. La fin du travail est-elle seulement
possible ? Faut-il espérer que le progrès technique
nous libère du travail ?
2. Le rapport entre le travail et le bonheur est aussi
problématique. La fin du travail, même si elle était
possible, ne serait peut-être pas souhaitable. Peut-on
être heureux sans travailler ?
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
7. +
INTRODUCTION (6)
3. Il faut interroger enfin le rapport entre le travail et la
liberté.
Le travail est-il une activité servile ? La nécessité de
satisfaire ses besoins et de se conserver est-elle sa
seule raison d’être ?
Ne permet-il pas aussi à l’homme de prendre
conscience de lui-même et de développer son
humanité ? En ce sens, n’est-il pas libérateur ?
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
8. +
1. La nécessité de travailler (1)
a) Le travail comme malédiction
Pour l’homme, le travail est une nécessité, car il a
des besoins qu’il ne peut pas satisfaire
immédiatement. La malédiction de l’homme est
double : 1) il est naturellement fragile ; 2) il est
confronté à une nature hostile.
Le mythe de Prométhée : la fragilité naturelle de
l’homme.
Cf. Platon, Protagoras.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
9. +
1. La nécessité de travailler (2)
Le récit de la Genèse : le travail comme
conséquence du péché originel.
« Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as
mangé de l’arbre dont je t’avais formellement prescrit de ne
pas manger, le sol sera maudit à cause de toi. C’est dans la
peine que tu t’en nourriras tous les jours de ta vie, il fera
germer pour toi l’épine et le chardon et tu mangeras l’herbe des
champs. À la sueur de ton front tu mangeras du pain jusqu’à
ce que tu retournes au sol car c’est de lui que tu as été pris.
Oui, tu es poussière et à la poussière tu retourneras. »
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
10. +
1. La nécessité de travailler (3)
b) La conception grecque du travail
NB : le grec ancien n’a pas d’équivalent pour le mot
« travail » tel que nous l’utilisons aujourd’hui. Mais
les différentes activités qui lui correspondent étaient
dépréciées.
Le travail comme activité servile
Cf. Arendt, Condition de l’homme moderne (1958).
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
11. +
1. La nécessité de travailler (4)
• Les Grecs opposent deux types d’activités :
1) Les activités qui sont des fins en soi : on les
accomplit pour elles-mêmes.
2) Les activités qui ne sont que des moyens : on les
accomplit pour autre chose.
Si le travail est méprisé, c’est parce qu’il appartient
à la seconde catégorie. On travaille toujours, non
pas pour travailler, mais pour satisfaire ses
besoins et assurer sa conservation.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
12. +
1. La nécessité de travailler (5)
• Non seulement le travail n’est pas accompli pour lui-
même, mais il témoigne de « l’asservissement » de
l’homme à l’égard de son être biologique. Comme
les animaux, l’homme a des besoins à satisfaire, et
pour cela, il doit travailler.
→ Chez les Grecs, le travail n’est pas conçu comme
une activité propre à l’homme et qui permettrait son
épanouissement. Le travail n’apporte pas le
bonheur. Il permet seulement de survivre. Pour
accéder au bonheur, il faut être libéré du travail.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
13. Vie contemplative
Vie active
Le classement des activités chez les Grecs
L’action (praxis)
La production
(poiésis)
La pensée (theoria)
Politique
Ethique
Vie
humaine
L’artisanat
(technè)
Le travail
pénible
(ponos)
Vie
dégradée
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
14. +
1. La nécessité de travailler (6)
Loisir et jeu
Cf. Aristote, Les politiques, VIII, 3.
• Selon les Grecs, le bonheur réside dans le loisir
(scholè). Contrairement au travail, c’est une activité
libre, qui est sa propre fin. En outre, elle permet le
développement des facultés propres à l’homme.
Vie heureuse = vie authentiquement humaine =
vie de loisir
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
15. +
1. La nécessité de travailler (7)
→ L’homme qui travaille n’est pas encore un homme
: il cherche d’abord à satisfaire ses besoins, et en ce
sens, il reste « animal ». L’homme qui a du loisir, au
contraire, développe son humanité.
• Or, encore faut-il distinguer le loisir et le jeu. Le
loisir grec ne ressemble en rien aux loisirs que nous
pratiquons aujourd’hui et qui relèvent du
divertissement. Avoir du loisir, selon les Grecs, ce
n’est ni jouer ni se divertir.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
16. +
1. La nécessité de travailler (8)
• Paradoxalement, le jeu est plus proche du travail
que du loisir. Si l’homme « travaille » pour satisfaire
ses besoins, il « joue » pour se délasser de la
fatigue et de la tension, générées par le travail.
• En ce sens, jeu et travail, loin de s’opposer, vont
ensemble : fatigué, le travailleur doit « jouer » pour
pouvoir, plus tard, se remettre à travailler. Le jeu n’a
donc de sens que par rapport au travail. En elle-
même, l’activité de jeu ne vaut rien.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
17. LOISIRTRAVAIL JEU
Satisfaire
ses besoins
= vivre
Se réaliser
= bien vivre
FIN EN SOIMOYENMOYEN
Délassement
rendu nécessaire
par le travail
≠
Fatigue et
tension
Détente et
plaisir
Plaisir et
bonheur
18. +
2. Le travail libérateur (1)
→ Problème : peut-on réduire, comme le font les Grecs,
le travail à la nécessité de se conserver ? Est-il
seulement une activité servile ? Ne peut-on pas le
concevoir comme une activité libératrice ?
Nous assistons, à l’époque moderne, à une revalorisation
du travail.
Cf. par exemple, dans le domaine littéraire, La Fontaine,
« Le laboureur et ses enfants », ou encore Voltaire : « Le
travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice
et le besoin » (Candide).
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
19. +
2. Le travail libérateur (2)
a) La prise de conscience de soi dans le travail
Cf. Hegel, La phénoménologie de l’esprit (1807):
« la dialectique du maître et l’esclave ».
La lutte pour la reconnaissance
• Selon Hegel, l’homme a un désir spécifique : il
désire être reconnu par autrui. Il est convaincu
d’avoir telle ou telle qualité. Mais il pourrait se
tromper. Il a donc besoin qu’autrui reconnaisse qu’il
est bien ce qu’il croit être.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
20. +
2. Le travail libérateur (3)
→ Nous sommes sensibles au regard qu’autrui porte sur
nous. Nous désirons qu’autrui nous voie tel que nous
nous voyons.
Hegel : « La conscience de soi atteint sa satisfaction
seulement dans une autre conscience de soi ».
Charles Taylor : « La reconnaissance n’est pas
simplement une politesse que l’on fait aux gens : c’est un
besoin humain fondamental ».
Or, ce désir de reconnaissance aboutit à un conflit : les
individus ont tendance à refuser aux autres la
reconnaissance qu’ils exigent pour eux-mêmes.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
21. +
2. Le travail libérateur (4)
• Selon Hegel, le conflit qui découle du désir de
reconnaissance se caractérise par le fait que chacun
individu accepte de mettre sa vie en danger.
Pourquoi ?
L’homme est un sujet, c’est-à-dire un être conscient de lui-
même et libre, distinct à la fois des animaux et des choses. En
ce sens, ce qui fait d’un homme un homme, c’est moins son
corps que son esprit ou sa conscience.
Si l’individu veut prouver à l’autre qu’il est bien « un homme »
(une « conscience de soi », un « être pour soi » dit Hegel), il
devra lui montrer qu’il n’est pas dépendant de son corps, et
donc qu’il n’est pas attaché à la vie.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
22. Je ne suis pas un animal.
Je suis un homme. Je
suis une conscience. Un
être pour soi.
Pour moi, tu n’es
qu’un objet. Je suis
« le » sujet. Je vais
te le montrer …
23. +
2. Le travail libérateur (5)
Le résultat de la lutte : le maître et l’esclave
• Le premier qui cède devient l’esclave. Parce qu’il a eu
peur de mourir, il a arrêté la lutte et accepté de
reconnaître l’autre sans être reconnu lui-même. Pour
rester en vie, il renonce à sa liberté et se met au service
de celui qui a gagné, à savoir le maître.
• Le maître, ayant risqué sa vie jusqu’au bout, a satisfait
son désir de reconnaissance. Il est bien ce qu’il croyait
être : un « homme », un « sujet ». Il a montré qu’il n’est
pas attaché à la vie. Il est donc libre.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
24. +
2. Le travail libérateur (6)
• Mais l’esclave a-t-il vraiment perdu ?
Contre toute attente, un renversement intervient : la
relation de domination qui semble, à première vue, à
l’avantage du maître, va se révéler à l’avantage de
l’esclave.
Cf. Alexandre Kojève, Introduction à la lecture de
Hegel.
Grâce à son travail, l’esclave devient maître de la
nature, et par là même, maître du maître. Le maître,
de son côté, ne travaillant pas, finit par devenir
esclave de l’esclave.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
25. Le maître L’esclave
Héroïsme Peur
Indépendance à l’égard de la vie Attachement à la vie
Reconnaissance comme être pour
soi
Absence de reconnaissance
Jouissance des biens produits par
l’esclave
Travail au service du maître
Dépendance vis-à-vis de l’esclave Libération par le travail
Incapacité à transformer la matière Maîtrise de la nature
Prise de conscience de soi
Stagnation (« identité avec soi-
même »)
Evolution (« Histoire »)
Animalité Humanité
26. +
2. Le travail libérateur (7)
b) Le travail est le propre de l’homme
Dans la continuité de Hegel, Marx considère le
travail comme une activité propre à l’homme : c’est
en travaillant que l’homme développe son humanité,
et ainsi se distingue des animaux.
« On peut distinguer les hommes des animaux par la
conscience, par la religion et par tout ce que l’on
voudra. Eux-mêmes commencent à se distinguer
des animaux dès qu’ils commencent à produire leurs
moyens d’existence » (L’idéologie allemande).
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
27. +
2. Le travail libérateur (6)
→ Marx met l’accent sur trois propriétés essentielles
du travail humain.
Travail et conscience
Cf. Le capital, I, 3, 7.
Le travail humain est une activité consciente qui
suppose la représentation préalable d’un projet à
réaliser. Contrairement à l’animal, l’homme conçoit
d’abord ce qu’il veut produire. En travaillant, il fait
aussi preuve de volonté : il lutte pour imposer à la
matière inerte la forme qu’il désire.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
28. +
2. Le travail libérateur (7)
Travail et technique
L’autre spécificité du travail humain réside dans la
fabrication et l’utilisation d’outils : l’homme travaille
toujours contre la nature qui lui résiste, mais à partir
d’instruments déjà fabriqués. `
L’outil a un double statut : il est à la fois un produit du
travail et un moyen utilisé par l’homme au cours de son
activité laborieuse. Il n’est pas un bien éphémère voué à
la consommation ; il a vocation à durer. Cf. La notion de
détour de production (Böhm Bawerk).
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
29. +
2. Le travail libérateur (8)
Travail et liberté
En travaillant, l’homme montre qu’il est capable de
différer la satisfaction de ses besoins et désirs ; en
cela il se distingue radicalement des animaux.
Cf. Marx : L’animal « ne produit que sous l'empire du besoin
physique immédiat, tandis que L’homme produit même libéré
du besoin physique » (Les manuscrits de 1844).
Loin d’être une activité servile, le travail est à la fois libéré (en
ce qu’il n’est pas soumis à la nécessité biologique) et libérateur
(en ce qu’il permet à l’homme de s’affirmer comme tel et de
développer ses facultés).
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
30. +
2. Le travail libérateur (9)
c) Le problème de l’aliénation
Cf. Marx, Manuscrits de 1844.
Là où il y a homme, il y a travail : le travail est
l’essence de l’homme ; être un homme, c’est donc
travailler. Pourtant, la réciproque n’est pas vraie : on
peut concevoir un travail qui déshumanise, qui fait
perdre au travailleur ses propres qualités. Marx en
est conscient, et développe, pour penser ce type de
travail, propre au mode de production capitaliste, le
concept d’aliénation.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
31. +
2. Le travail libérateur (10)
Le concept d’aliénation a une double composante.
• La dépossession psychologique. Le travailleur se
découvre étranger à sa propre activité.
• Son travail le rend malheureux : il « mortifie son corps et
ruine son esprit ».
• Son travail est contraint : « dès qu’il n’existe pas de
contrainte physique ou autre, le travail est fui comme la
peste ».
→ Le travailleur est réduit au statut d’animal, mû par ses
instincts et l’aiguillon de ses besoins vitaux. Il travaille
seulement pour survivre.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
32. +
2. Le travail libérateur (11)
• La dépossession économique. Non seulement le
travailler se perd dans son travail, en devenant
étranger à lui-même, mais il est aussi dépossédé du
fruit de son travail. Le travailleur s’appauvrit ainsi,
tant humainement qu’économiquement.
• Le salaire qu’il gagne, en contrepartie du travail qu’il
fournit, ne lui permet que de reproduire sa force de
travail.
• C’est l’entrepreneur capitaliste qui s’approprie la
richesse créée par le travail sous la forme d’une plus-
value. C’est le principe de l’exploitation.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
34. Prolétaire Capitaliste
Journée de travail (10h)
Salaire (6h)
= valeur d’échange de
la force de travail
= quantité de travail
nécessaire à la
production et à la
reproduction de la
force de travail
Plus-value (4h)
L’exploitation selon Marx
Surtravail
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
35. +
2. Le travail libérateur (12)
Le travail comme réalité historique
Le travail aliéné, tel qu’il est décrit par Marx, est une
forme historique du travail, propre aux sociétés
modernes, mais il n’est pas « la » vérité du travail.
Il faut donc distinguer le travail comme catégorie
anthropologique, élément invariant qui définit la
condition humaine, et les formes historiques qu’il
peut prendre.
Le travail évolue selon le type de société à laquelle
on appartient et selon l’état du développement
technique.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
36. +
2. Le travail libérateur (13)
La critique de Hannah Arendt
Marx est victime d’une confusion conceptuelle. Il
faut distinguer le travail (labor) et l’œuvre (work).
• Si l’homme travaille, c’est parce qu’il est en vie.
Subordonné à la satisfaction des besoins, le travail
désigne donc une activité répétitive, dont le produit
éphémère est aussitôt consommé : « la marque de tout
travail, c’est de ne rien laisser derrière soi ». En ce
sens, le travail n’est pas le propre de l’homme. Arendt
rejoint, sur ce point, les Grecs.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
37. +
2. Le travail libérateur (14)
• Au travail dont la finalité est exclusivement naturelle
s’oppose l’œuvre qui a une dimension culturelle : « elle
fournit un monde “artificiel” d’objets, nettement différent de
tout milieu naturel ».
L’homme ne se contente pas de produire des biens
éphémères à consommer : il produit aussi des biens dont la
vocation est de durer. Si les animaux « travaillent », seul
l’homme « œuvre » ; il produit alors un monde à son image,
un monde humain.
Le reproche que Arendt adresse à Marx (comme à Hegel),
c’est d’attribuer au travail des vertus qui sont le propre de
l’œuvre.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
38. +
3. La fin du travail ? (1)
→ Transition. Le travail n’est pas seulement une
nécessité vitale ou une contrainte imposée par la
société : c’est une obligation de l’homme. Celui-ci
doit travailler pour développer ses facultés, se
réaliser.
Il n’en reste pas moins vrai que la réalité du travail,
dans la majorité des cas, ne contribue pas à
l’épanouissement des individus. Le travail peut être
aliénant. Si c’est le cas, pourquoi continuons-nous à
valoriser, voire à glorifier le travail ?
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
39. +
3. La fin du travail ? (2)
a) Le travail comme police
Cf. Nietzsche, Aurore, III, §173.
La glorification du travail, loin d’être innocente, a une
finalité politique. Le travail est valorisé, non pas pour
l’épanouissement qu’il procure à l’individu, mais pour la
sécurité qu’il apporte à la société.
Le travail, en particulier lorsqu’il est aliénant, est « la
meilleure des polices », précisément parce qu’il rend la
police inutile.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
40. +
3. La fin du travail ? (3)
Tant que les individus travaillent, ils n’ont ni le temps ni
l’énergie de réfléchir. Spontanément, ils obéissent. Ils
n’ont même pas l’idée de se révolter. Le travail apparaît
comme une forme de contrôle social d’autant plus
efficace qu’il agit de manière insidieuse.
Les individus croient, en travaillant, veiller à leur propre
intérêt. En fait, sans le savoir, ils se nuisent à eux-
mêmes. En travaillant, ils assurent, certes, leur survie,
mais, leur individualité s’appauvrit. Leur seul objectif
étant le salaire, semblables les uns aux autres, ils restent
dans le rang.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
41. +
3. La fin du travail ? (4)
b) Pour une société du loisir
Cf. Russell, Eloge de l’oisiveté (1932)
Double thèse :
1) On peut réduire le temps de travail, grâce au progrès
technique.
2) On a tort de valoriser le travail. Il faut reconsidérer le
loisir. Celui-ci est bénéfique non seulement pour
l’individu (il est nécessaire pour mener une vie
heureuse) mais aussi pour la société (il contribue au
développement de la civilisation).
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
42. +
3. La fin du travail ? (5)
• L’origine du dogme du travail
Au cours de l’histoire, il y a toujours eu une minorité qui
ne travaillait pas et qui faisait travailler les autres. Elle a
eu d’abord recours à la force pour se faire obéir.
Mais l’usage de la force a des limites. 1) Tout rapport
de force est précaire : celui qui domine peut, à chaque
instant, se faire renverser. 2) Il faut sans cesse
surveiller l’autre. La force est non seulement inefficace,
mais aussi coûteuse. Elle contraint, mais elle n’oblige
pas.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
43. +
3. La fin du travail ? (6)
Il faut trouver une autre
solution. Il faut faire en sorte
que les individus fassent par
eux-mêmes ce qu’on veut
qu’ils fassent. Pour cela, il
suffit de les convaincre que
le travail est un devoir.
L’éthique du travail est donc
une ruse : au lieu de
contraindre les corps, on
manipule les esprits.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
44. +
3. La fin du travail ? (7)
• Les conséquences absurdes du dogme
Il faut prendre acte du gain de productivité permis par le
progrès technique, et en profiter pour réduire le temps de
travail. On pourrait ainsi « démocratiser » le loisir !
Si nous n’avons réduit le temps de travail, alors qu’il aurait
été rationnel de le faire, c’est parce que, selon Russell, nous
sommes prisonniers du dogme du travail.
Les conséquences sont absurdes : certains continuent à
s’épuiser au travail, tandis que d’autres sont au chômage et
sont menacés par la pauvreté.
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015
46. +
Suggestions de lecture (pour aller
plus loin)
Dominique Méda, Le travail. Une valeur en voie de
disparition, Flammarion, « Champs », 1995.
André Gorz, Métamorphoses du travail. Critique de la raison
économique, Gallimard, « Folio essais », 2004 (1988).
GGP, Lycée Ella Fitzgerald, 2014-2015