Si certains traitements hormonaux de la ménopause (THM) sont associés à un sur-risque de cancer du sein, l’évolution du risque après arrêt du traitement est mal connue. Notre étude, menée à partir des données de la cohorte E3N, montre qu'un sur-risque de cancer du sein semble exister plusieurs années après l’arrêt de certains THM, lorsqu’ils sont utilisés longtemps. Des études complémentaires sont nécessaires pour préciser la durée de la persistance de ce sur-risque.
CAT devant une Thrombose veineuse superficielle .pptx
Risque de cancer du sein après l'arrêt d'un THM
1. 2014
RISQUE DE CANCER DU SEIN APRÈS ARRÊT D’UN TRAITEMENT
HORMONAL DE LA MÉNOPAUSE. COHORTE E3N, FRANCE.
Agnès Fournier
Inserm U1018, Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations, Villejuif, France
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2. • Traitements à base d’estrogènes
• Traitement des troubles du
climatère gênants
• Plusieurs types de THM:
– Estrogènes seuls pour les femmes hystérectomisées
– Associations estroprogestatives pour les autres femmes
• Progestérone, dydrogestérone
• Autres progestatifs
Les traitements hormonaux de la ménopause (THM)
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3. ① Le risque est plus élevé avec les associations
estroprogestatives qu’avec les estrogènes seuls
② La composante progestative n’est pas neutre :
progestérone / dydrogestérone moins délétères que les
autres progestatifs
③ Le sur-risque peut être présent même pour des durées
courtes de traitement (< 5 ans)
④ Le risque augmente avec la durée de traitement
THM et risque de cancer du sein : ce que l’on sait
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4. • ≈ 1 million de femmes utilisatrices de THM
• Selon que l’effet délétère est à court ou long-terme :
impact de santé publique différent
• Information sur les mécanismes biologiques :
Arrêt du THM et risque de cancer du sein : pourquoi ?
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5. • Près de 100 000 femmes de la Mutuelle Générale de
l’Education Nationale, nées entre 1925 et 1950
• Prise de THM recueillie pour la première fois en 1992 et
mise à jour dans chaque questionnaire
• Obtention des comptes-rendus anatomopathologiques
La cohorte E3N
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6. • Population d’analyse : 78 353 femmes ménopausées
• 3 678 cas de cancers du sein invasifs diagnostiqués
pendant une durée moyenne de suivi de 11,2 ans
• Modélisation : modèles de Cox avec âge comme échelle
de temps, et ajustés sur facteurs de confusion potentiels :
âge à la ménopause, parité, niveau d’éducation,
surveillance mammographique, indice de masse
corporelle, antécédents de maladie bénigne du sein…
• Variable d’exposition introduite comme variable
dépendante du temps
Population d’étude et méthodes statistiques
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8. Résultats (2) : traitements de moins de 5 ans
EN COURS
ARRÊTÉ DEPUIS MOINS DE 5 ANS
ARRÊTÉ DEPUIS 5 À 10 ANS
ARRÊTÉ DEPUIS PLUS DE 10 ANS
Estrogènes seuls Estrogènes + progestérone /
dydrogestérone
Estrogènes +
autres progestatifs
• Une augmentation de risque uniquement en cours de
traitement par estrogènes + autres progestatifs
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9. Résultats (3) : traitements de plus de 5 ans
EN COURS
ARRÊTÉ DEPUIS MOINS DE 5 ANS
ARRÊTÉ DEPUIS 5 À 10 ANS
ARRÊTÉ DEPUIS PLUS DE 10 ANS
Estrogènes seuls Estrogènes + progestérone /
dydrogestérone
Estrogènes +
autres progestatifs
• Analyse de sensibilité chez les femmes avec une
mammographie récente signalée dans deux
questionnaires consécutifs : mêmes conclusions
• Des augmentations de risque en cours de traitement
• Des augmentations de risque résiduelles après l’arrêt de
certains THM
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10. • Traitements de moins de 5 ans : tout sur-risque a disparu dans les 5
années suivant l’arrêt du THM
• Un sur-risque encore présent plusieurs années après un traitement
long (> 5 ans) par estrogènes + autres progestatifs
• Importance de prendre en compte le type de THM et la durée du
traitement dans les futures études épidémiologiques
• Mécanismes (1) : en plus de l’effet promoteur, un effet initiateur
n’est pas exclu
• Mécanismes (2) : pas de déficit de cancers du sein après l’arrêt =
promotion de tumeurs dormantes, qui ne seraient pas apparues plus
tard sans la stimulation du THM ?
Discussion (1)
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11. • Forces :
– Mise à jour de la consommation de THM au cours du suivi
– Analyse prospective, donc absence de biais de mémoire différentiel
– Effectifs importants, suivi long
• Faiblesses :
– Effectifs faibles dans certaines sous-catégories (notamment estrogènes
seuls : 12 cas parmi les femmes ayant arrêté depuis plus de 10 ans un
traitement de plus de 5 ans)
Mise à jour des analyses avec un recul plus important :
LE SUIVI DES FEMMES E3N CONTINUE !
Discussion (2)
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12. • Ce projet a été financé par l’IReSP
• E3N reçoit le soutien financier de la Ligue contre le cancer,
de la MGEN, de l’Inserm, de la Fondation de France, de
Gustave-Roussy, et de la Communauté Européenne.
MERCI DE VOTRE ATTENTION !
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