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  1. INDEX MONDIAL DES COMPETENCES - HAYS 2012 En partenariat : OER2 FR.indd 1 30/11/2012 15:43:56
  2. Sommaire Introduction PAR ALISTAIR COX 3 RESUME 4 CrEATION DE L’INDEX MONDIAL DES COMPETENCES PAR HAYS 5 L’INDEX HAYS PAR PAYS 6 NOTRE PLAN D’ACTION EN TROIS POINTS 7 LA SITUATION MONDIALE 8 Solidité et fragilité économiques 9 Système éducatif et marché du travail 9 Inadéquation entre les compétences et les postes 10 disponibles et pression sur les salaires Pénuries dans les secteurs et les postes stratégiques 10 situation regionale 12 Europe 13 La zone euro 13 Europe de l’Ouest (hors zone euro) 14 Europe de l’Est et Russie 15 Amérique du Nord 15 Amérique latine 17 Asie 18 Australie et Nouvelle-Zélande 20 Sources 21 Contributeurs 22 OER2 FR.indd 2 30/11/2012 15:43:56
  3. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 3 Introduction par Alistair Cox, Directeur Général de Hays plc C’est un plaisir pour moi de présenter l’Index mondial des compétences 2012 par Hays, notre premier rapport détaillé présentant les tendances en termes de compétences professionnelles et d’emploi, rédigé en collaboration avec Oxford Economics. La disponibilité et la mobilité d’une main-d’œuvre qualifiée sont des critères déterminants pour les employeurs, les salariés et les gouvernements du monde entier. La pénurie de compétences entrave la croissance économique et l’investissement, tandis que le chômage est non seulement un fardeau économique mais aussi une source de désarroi et d’adversité pour la société. Ces sujets ont déjà fait l’objet de nombreux commentaires. Cependant, pour alimenter le débat, nous nous sommes efforcés de faire toute la lumière sur la situation et d’expliquer ce qui se passe vraiment sur les marchés du travail à travers le monde. Pour cela, nous nous sommes servis d’un large éventail de données afin d’illustrer les problématiques que rencontrent 27 pays de première importance. Notre rapport démontre que les marchés du travail qualifié dans le monde se caractérisent aujourd’hui par un paradoxe important. Nous observons des taux de chômage élevés et chroniques dans de nombreux secteurs d’activité, tandis que certaines industries et certains pays éprouvent des difficultés pour trouver suffisamment de candidats qualifiés en mesure d’occuper les postes vacants. Des pénuries se font déjà sentir dans les secteurs de l’Ingénierie, de la Production d’énergie, du Développement des infrastructures et de la Santé. Et il est peu probable que ces pénuries se résorbent dans un avenir proche. Elles pourraient même s’accentuer, car de nombreux pays ne mettent pas l’accent sur l’éducation ou ne mettent pas tout en œuvre pour attirer les candidats dont ils ont besoin pour soutenir leur croissance. Au même moment, nous constatons des taux de chômage élevés dans de nombreux pays, y compris parmi ceux en proie à la pénurie de compétences dans certains secteurs ou pour certaines professions. Cela est particulièrement inquiétant dans les pays où les chômeurs de longue durée sont nombreux ou dans lesquels le chômage des moins de 25 ans est élevé. Il est en effet difficile d’apporter une réponse à ces deux problèmes. C’est là toute l’ironie de la situation : le monde semble justement manquer des compétences qui permettraient de stimuler la croissance économique et de créer de nouvelles opportunités pour les chômeurs. Ces déséquilibres ne sont pas causés par un seul et même facteur. C’est davantage une combinaison d’éléments tels que la situation économique, le système éducatif, la flexibilité du marché du travail et l’action gouvernementale qui permet ou non l’adéquation entre les compétences et les postes disponibles. Chez Hays, nous percevons les effets de ces facteurs au quotidien, lorsque nous aidons des entreprises à trouver les talents dont elles ont besoin, dans un monde où leurs concurrents recherchent ces mêmes personnes – qui se font rares. Certaines entreprises et certains pays adoptent des stratégies différentes pour traiter ce problème, avec certaines idées très novatrices. Néanmoins, tous ne s’attaquent pas au problème de manière efficace : il y aura donc des gagnants et des perdants. Le monde a dû faire face à de graves problèmes économiques et sociaux au cours des cinq dernières années et semble encore bien instable aujourd’hui. On comprend donc facilement qu’il puisse y avoir des dysfonctionnements sur les marchés après de telles secousses. Cependant, au moment où le monde commence à renouer avec une croissance timide, il est essentiel de commencer à traiter les déséquilibres déjà existants sur le marché du travail. Mais il est malheureusement possible que les pays et les organisations ne parviennent pas à se mettre en situation de croissance, même si cela semble réalisable, alors que les investissements se tarissent, que l’inflation salariale s’envole dans certains secteurs et que le chômage reste élevé dans d’autres. Ainsi, nous portons à l’attention des employeurs, des gouvernements et des organismes internationaux les conclusions de notre travail, sous la forme d’un plan d’action en trois points permettant de mieux développer les compétences à l’échelle locale, ainsi que de faciliter la mobilité des travailleurs des secteurs saturés vers les secteurs souffrant de pénuries. Il ne s’agit pas de mesures à court terme conçues pour régler le problème du jour au lendemain. Ces mesures sont des principes fondamentaux dont nous sommes convaincus qu’ils trouveront leur utilité dans chacun des pays mentionnés dans le rapport. Aussi, les informations contenues dans celui-ci sont un aperçu du monde à un moment donné. Les marchés sont en perpétuelle mutation, nous nous attendons donc à voir changer les déséquilibres présentés, au fur et à mesure de l’évolution des secteurs et de la manière dont ils s’adaptent à leur contexte particulier. Nous prévoyons de mener cette recherche tous les ans pour mettre en évidence ces changements. Toutefois, certains principes fondamentaux resteront constants pour permettre un meilleur développement des compétences et l’accroissement de la mobilité de la main-d’œuvre qualifiée. Trouver la bonne personne au bon poste peut transformer une entreprise, mais peut également révolutionner la vie de cette personne. C’est notre intime conviction, chez Hays. Nous attachons une grande importance au rôle que nous jouons pour résoudre les déséquilibres de compétences dans le monde actuel, déséquilibres dont nous sommes témoins au quotidien. Cette mission commence par la publication d’informations dressant un état des lieux des marchés du travail qualifié qui nous entourent aujourd’hui. Nous espérons que ces informations aideront les décideurs et les entreprises à mettre en place les mesures requises, quelles qu’elles soient. La résolution de cette problématique créera des emplois, stimulera la croissance économique et offrira des opportunités pertinentes à des millions de travailleurs. l’INDEX MONDIAL DES COMPETENCES - HAYS 2012 OER2 FR.indd 3 30/11/2012 15:43:58
  4. 4 | L’Index mondial des compétences - Hays 2012 resume La récession économique mondiale a entraîné une hausse importante du chômage dans le monde, particulièrement en Amérique du Nord et en Europe. Cependant, les indices suggèrent une dégradation de la situation en termes de pénuries de compétences. Afin d’analyser cette problématique, nous avons conçu, en collaboration avec Oxford Economics, un Index qui dresse un état des lieux des marchés du travail qualifié de 27 pays présents sur les cinq continents. L’Index attribue à chaque pays une note comprise entre 0 et 10. Une note de 5 indique un marché du travail stable et équilibré où les entreprises n’ont aucune difficulté à recruter et garder leurs employés et où la demande de main-d’œuvre n’est pas faible. Les notes dépassant 5 révèlent une certaine pénurie de compétences pouvant avoir des conséquences néfastes, telles que l’inflation salariale. Les notes inférieures à 5 indiquent un marché du travail peu dynamique dans lequel les travailleurs qualifiés ont des difficultés à trouver un emploi. Chaque pays et chaque secteur industriel sont confrontés à des problématiques qui leur sont propres. Il convient donc d’examiner ces informations au cas par cas. Cependant, 16 des 27 pays ont une note supérieure ou égale à 5,1 et possèdent ainsi un marché du travail sous tension. On rencontre les difficultés les plus sévères aux Etats-Unis et en Allemagne, qui ont tous deux une note de 6,4. Ils sont talonnés par la Hongrie et la Suède (6,1). De nombreux pays ayant une note inférieure à 5, c’est-à-dire caractérisés par un marché du travail peu dynamique, sont situés en Europe. Cela n’est pas surprenant puisqu’ils sont en proie à la crise qui perdure dans la zone euro. Pour déterminer la note de chaque pays, nous avons pris en compte un certain nombre de facteurs dont l’inflation salariale, l’inadéquation entre les compétences et les postes disponibles et d’autres facteurs qui contribuent à la pénurie de compétences. Les économies solides ont tendance à générer de la pression sur les salaires et l’importance de la demande accentue davantage les tensions sur le marché du travail local. Toutefois, lorsque l’inadéquation entre les compétences et les postes disponibles est une réalité, les entreprises éprouvent des difficultés pour recruter les talents dont elles ont besoin et ce, malgré une importante main-d’œuvre disponible. C’est actuellement un grave problème pour les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Irlande, quand bien même la pression sur les salaires est faible dans ces pays. Cette situation est annonciatrice d’un possible manque de compétences à plus long terme car la demande en main-d’œuvre qualifiée sera encore plus forte lors de la reprise. Concernant plus spécifiquement les industries hautement qualifiées, la moitié des pays de l’étude subissent aujourd’hui différents niveaux de pression sur les salaires, ce qui est symptomatique d’une pénurie de compétences. Ces pays regroupent des nations émergentes, majoritairement en Asie, et certaines économies développées, ce qui indique que l’inflation salariale est généralement un problème propre à un pays ou à un secteur particulier. Les pénuries de compétences par profession et par niveau d’expérience varient considérablement selon le pays. Les Etats-Unis présentent les résultats les plus élevés parmi les pays étudiés, avec une note qui atteint presque le niveau maximal de l’Index. Cela suggère une forte inadéquation entre les besoins des employeurs et le nombre de jeunes actifs. On observe aussi une inflation salariale pour les postes hautement qualifiés à Singapour, mais le pays a déjà mis en place une politique migratoire à même de répondre à cette pression. A l’opposé, les pays les plus durement touchés par la crise de la zone euro ne subissent que très peu de pression sur les salaires, notamment dans des marchés tels que l’Italie. Basée sur les informations de l’Index et sur les retours des cadres de Hays, notre analyse régionale montre que les pénuries de compétences sont un problème sérieux pour les employeurs dans de nombreux pays et secteurs d’activité, et que la situation est susceptible de se détériorer en l’absence de décisions spécifiques prises par les gouvernements et les entreprises. L’• Europe peut être divisée en trois zones. Les pays de la zone euro subissent des tensions faibles en termes de main-d’œuvre qualifiée. Toutefois, ce sont les forts taux de chômage qui y créent des problèmes sociaux dans ces pays. Les pays hors zone euro connaissant une croissance rapide, comme la Suisse et la Suède, subissent actuellement une pression sur les salaires. D’autres pays tels que le Royaume-Uni pâtissent d’une inadéquation prononcée entre les compétences et les postes disponibles et sont simultanément en proie à un chômage élevé. Parmi les pays européens émergents, la Russie est confrontée à une double difficulté, à savoir le déclin démographique et le vieillissement de sa population active, combinée à un besoin croissant en personnel qualifié sur le plan international. En• Amérique du Nord, les Etats-Unis ont la note la plus élevée de l’Index Hays, ce qui est symptomatique de l’un des marchés du travail qualifié les plus tendus. Les pénuries de compétences sont les plus évidentes dans des secteurs tels que les Hydrocarbures, les Sciences de la vie et les Technologies de l’information. Mais le pays souffre aussi paradoxalement d’un taux de chômage qui reste élevé dans un contexte de faible reprise économique. En effet, un trop grand nombre de travailleurs non qualifiés ne correspondant pas aux postes créés actuellement par les industries générant de la croissance économique. Même constat au Canada. Partout en• Amérique latine, on observe des pénuries de compétences de grande envergure dans de nombreux secteurs dont les Ressources naturelles, l’Ingénierie, les Sciences de la vie, la Vente au détail et la Finance. Ces problèmes sont accentués par un manque de flexibilité des marchés du travail et les exigences linguistiques qui limitent la capacité de ces pays à attirer les talents nécessaires depuis l’étranger. En• Asie, bien que la croissance économique alimente l’inflation salariale, l’assouplissement du marché du travail et de la politique migratoire devrait contribuer à réduire la pression salariale. Mais alors que la qualité des systèmes éducatifs est variable en Asie, les écoles et les universités de pays tels que la Chine, l’Inde et Singapour ont de la marge pour améliorer leurs formations et le nombre de diplômés, afin de satisfaire les organisations à la recherche de certaines compétences. L’• Australie et la Nouvelle-Zélande connaissent toutes deux des pénuries de compétences dans des secteurs spécifiques, mais pour d’autres raisons. La demande en travailleurs hautement qualifiés reste forte dans le secteur des Ressources naturelles en Australie et c’est la première cause de tension sur le marché du travail du pays. En Nouvelle-Zélande, la demande d’Ingénieurs en Génie civil qualifiés est extrêmement importante, de même que la demande pour d’autres professions du secteur du BTP. D’une manière générale, très peu de pays jouissent d’un marché du travail où les sept critères de la note sont équilibrés. A mesure que ces économies se redresseront, la demande croissante viendra exacerber le problème et conduira à davantage d’inflation salariale dans certains secteurs. Certains pays sauront attirer les talents disponibles et faciliter la mobilité de cette main-d’œuvre au profit de leurs propres industries. D’autres pays maintiendront probablement une réglementation du travail plus rigide et souffriront davantage d’un phénomène de postes non pourvus, ce qui conduira peut-être au maintien du chômage des travailleurs non qualifiés à un niveau élevé. OER2 FR.indd 4 30/11/2012 15:43:58
  5. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 5 creation de l’INDEX MONDIAL DES COMPETENCES PAR HAYS L’Index Hays est un modèle standard qui permet d’évaluer les principaux facteurs contribuant aux pénuries de compétences dans chaque pays. Parmi ces facteurs figurent la force et la résistance aux chocs de l’économie, la santé du marché du travail, la qualité et la flexibilité du système éducatif ainsi que l’offre et la demande de main-d’œuvre (notamment pour les postes et les industries hautement qualifiés). L’Index mondial des compétences par Hays se compose de sept critères : La flexibilité du système éducatif.• Ce critère mesure la capacité du système éducatif à s’adapter pour satisfaire les besoins futurs des organisations en termes de compétences, notamment en mathématiques, science et alphabétisation. Une note élevée signifie que le potentiel pour améliorer le système éducatif ou le nombre de diplômés est limité. Une note faible indique qu’il y a une marge significative pour augmenter le nombre de diplômés et la qualité du système éducatif en question. Le taux de participation au marché du travail.• Ce critère reflète le niveau d’optimisation de la main-d’œuvre d’un pays. Une note élevée signifie que la proportion de personnes en âge de travailler et qui travaillent (ou qui sont immédiatement disponibles pour travailler) n’est pas en hausse, ce qui est le signe de contraintes pesant sur les nouvelles ressources en termes de disponibilité. Une note faible pour le taux de participation reflète la disponibilité croissante des talents désireux d’intégrer le marché du travail. La flexibilité du marché du travail.• Ce critère évalue l’environnement législatif et réglementaire auquel les entreprises sont confrontées. Une note élevée témoigne d’une législation du marché du travail jugée trop inflexible et de contraintes pesant sur la capacité des immigrants à venir combler les pénuries de compétences. Une note faible indique une législation du travail jugée flexible et rend compte d’un marché du travail ouvert à l’immigration. L’inadéquation entre les compétences et les postes disponibles.• Ce critère représente l’inadéquation existant entre d’une part les besoins des entreprises et d’autre part les compétences des actifs. Une note élevée indique que le nombre de chômeurs de longue durée et le nombre de postes vacants sont tous deux en hausse, ce qui suggère que les travailleurs disponibles n’ont pas les compétences recherchées par les employeurs. Une note faible montre que les employeurs ont plus de facilité à trouver les talents dont ils ont besoin. La pression sur les salaires tous secteurs confondus.• Ce critère indique si les salaires suivent ou non l’inflation, ce qui est un indicateur des tensions s’exerçant sur le marché du travail tous secteurs confondus. Une note élevée signifie que les salaires réels sont en hausse rapide sur le long terme. Une note faible signifie que les salaires ne sont pas en hausse rapide, voire déclinent, sur le long terme. La pression sur les salaires dans les secteurs hautement qualifiés.• Ce critère rend compte du rythme auquel les salaires dans les secteurs hautement qualifiées distancent les salaires des autres secteurs. Une note élevée signifie que les salaires des secteurs hautement qualifiées connaissent une hausse bien plus rapide que les salaires des secteurs peu qualifiées. Une note faible signifie que les salaires des secteurs hautement qualifiées ne connaissent pas une hausse plus rapide que les salaires des secteurs peu qualifiées. La pression sur les salaires des postes hautement qualifiés.• Ce critère s’intéresse aux salaires versés pour les postes hautement qualifiés, ce qui peut indiquer une pénurie de compétences clés. Une note élevée signifie que les salaires pour les postes hautement qualifiés connaissent une hausse plus rapide que les salaires pour les postes peu qualifiés. Une note faible signifie que les salaires pour les postes hautement qualifiés ne connaissent pas une hausse plus rapide que les salaires pour les postes peu qualifiés. Ces sept critères ont le même coefficient pour le calcul de la moyenne. Etant donné que la pénurie de compétences résulte d’interactions complexes entre tous ces facteurs, nous avons conçu, en collaboration avec Oxford Economics (OE), l’Index mondial des compétences par Hays dans le but d’aider les employeurs, les travailleurs et les décideurs à comprendre les dynamiques qui prévalent sur leur marché du travail local et de leur permettre de faire des comparaisons géographiques. L’Index Hays repose sur le regroupement de milliers de données distinctes fournies par Oxford Economics (cf. page 19), il permet de dresser un état des lieux des points de friction sur le marché du travail d’un pays. L’Index Hays de chaque pays est représenté par des cercles de couleur entourés par les critères qui ont permis d’élaborer l’Index (cf. descriptif ci-dessous). L’analyse qui suit est complétée par des informations et des opinions de cadres locaux de Hays qui travaillent sur le terrain dans les quatre zones géographiques couvertes par Hays : Europe, Amérique du Nord et du Sud, Asie et enfin Australie et Nouvelle-Zélande. L’Index Hays rend spécifiquement compte des zones qui connaissent actuellement des pénuries de compétences et met en valeur les secteurs et les professions qui pourraient souffrir de restrictions dans les années à venir. Cela nous a permis de déterminer les principaux enjeux politiques, que nous portons à l’attention des gouvernements, des entreprises et des organismes internationaux, sous forme d’un plan d’action en trois points (cf. page 7), afin de les aider à concevoir leurs stratégies à long terme OER2 FR.indd 5 30/11/2012 15:43:58
  6. 6 | L’Index mondial des compétences - Hays 2012 L’Index Hays varie de 0 à 10, où une note de 5 indique un marché du travail globalement équilibré. Cette note suggère que les entreprises sont en mesure de recruter, de conserver ou de remplacer les talents dont elles ont besoin aux niveaux de rémunération courants. Une note proche de 0 est synonyme d’une compétition acharnée afin de pourvoir les postes clés. Une note proche de 10 traduit de sérieuses difficultés à trouver les compétences nécessaires pour les postes clés. Plus de la moitié des pays (16) ont des notes supérieures ou égales à 5, ce qui signifie qu’ils souffrent dans une certaine mesure d’un marché du travail sous tension. L’Index Hays se base sur le regroupement des notes spécifiques pour chacun des sept critères. L’Index de chaque pays inclut le détail de ces sept notes, ce qui reflète les dynamiques spécifiques du marché du travail local. Les Etats-Unis et l’Allemagne rencontrent les difficultés les plus importantes et ont tous deux une note de 6,4. Ils sont suivis de près par la Hongrie et la Suède avec 6,1. Ces notes reflètent les difficultés auxquelles font face de nombreuses entreprises dans ces pays afin de pourvoir les postes qualifiés vacants. La plupart des pays ayant une note inférieure à 5, c’est-à-dire caractérisés par un marché du travail peu dynamique et une forte compétition pour occuper les postes vacants, sont situés en Europe. Cela reflète certainement l’impact de la crise de la dette souveraine toujours non résolue dans la zone euro, ainsi que la forte adéquation entre les compétences et les postes disponibles. Bien que la note moyenne des 27 pays soit de 5,1 on observe une importante variation des notes pour les sept critères de chaque pays de l’Index. Cela montre que les principales économies mondiales sont confrontées à des influences mixtes sur leur propre marché du travail, parfois peu dynamique, parfois sous tension, ce qui a des impacts variables sur les conditions à l’embauche dans chaque pays. L’INDEX HAYS PAR pays De nombreuses dynamiques influencent les conditions des marchés du travail qualifié des 27 principaux pays développés et émergents de l’Index Hays. Les notes moyennes de l’Index mondial des compétences par Hays Etats-Unis Suède Belgique Italie Hong Kong Inde Pays-Bas Danemark Irlande France République Tchèque Nouvelle-Zélande Royaume-Uni Singapour Russie Pologne Portugal Japon Suisse Espagne Chine Canada Brésil Mexique Australie Hongrie Allemagne Moyenne 3.3 3.3 3.7 4.2 4.2 4.3 4.4 4.5 4.6 4.8 5.0 5.1 5.2 5.2 5.3 5.3 5.4 5.5 5.5 5.6 5.7 5.9 5.9 6.1 6.1 6.4 6.4 5.1 L’Index mondial des compétences - Hays est basé sur une analyse des informations datant du troisième trimestre 2012. Les changements qui se sont produits après cette date n’apparaissent pas dans l’Index. faible pression forte pression 0 - 0.9 4 - 4.9 8 - 8.93 - 3.9 7 - 7.91 - 1.9 5 - 5.9 9 - 9.9 102 - 2.9 6 - 6.9 OER2 FR.indd 6 30/11/2012 15:44:00
  7. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 7 Notre plan d’action en trois points 1. Les gouvernements doivent avoir une vision claire des compétences demandées et attirer les talents en conséquence Après avoir identifié les travailleurs ayant ces compétences, les gouvernements se doivent de faciliter et de rendre plus rapides les processus permettant leur recrutement. L’une des principales causes du déséquilibre des compétences sur les marchés dans le monde sont les obstacles en termes de migration auxquels les employeurs et les employés font face. Nous estimons que les gouvernements peuvent apporter leur aide en simplifiant et en standardisant les démarches d’obtention du permis de travail et, c’est fondamental, en accélérant les délais. Nous suggérons plus précisément : des accords internationaux sur l’attribution de permis de travail• selon des compétences prioritaires, de manière à ce que les travailleurs ayant des compétences jugées comme étant clés puissent bénéficier d’un statut prioritaire la mise en place d’un délai international standard fixé à 30 jours• pour le traitement des demandes de permis de travail des visas plus longs et plus faciles à renouveler pour les• travailleurs qualifiés, de manière à leur faire bénéficier, à eux-mêmes ainsi qu’à leurs employeurs, d’un statut de titulaire plus durable et plus sûr. 2. Les employeurs devraient bénéficier d’avantages fiscaux afin de renforcer la formation professionnelle Tous les employeurs responsables doivent proposer une quantité significative de formation professionnelle. Pour la plupart d’entre eux, il s’agit d’un coût irrécupérable : ils pourvoient à une formation coûteuse sans aucune garantie que l’employé restera dans l’entreprise. En effet, s’ils financent la formation d’une compétence en pénurie, ils prennent le risque de précipiter le départ de leur employé pour un poste mieux payé dans une autre entreprise. Nous pensons que les employeurs devraient bénéficier d’avantages fiscaux pour pouvoir proposer des formations conformes à des normes et suivant un programme concerté. Ces avantages pourraient être plus importants pour une formation professionnelle axée sur une compétence en pénurie dans des domaines tels que l’Ingénierie ou dans une industrie à croissance rapide comme les Energies vertes. 3. Les gouvernements devraient consulter les employeurs pour définir ensemble des plans stratégiques destinés à augmenter la formation pour les compétences en pénurie Il ressort clairement de notre rapport qu’au moment même où de nombreux diplômés sont au chômage, notamment en Europe, le monde manque de certaines compétences de manière chronique. Cela révèle un échec politique à grande échelle et suggère que le monde de l’éducation supérieure, les employeurs et les étudiants sont déconnectés et ne s’accordent pas sur les compétences et la formation requises dans le monde du travail. Nous suggérons : aux gouvernements de mettre en place des avantages fiscaux à• destination des établissements d’éducation supérieure, de manière à augmenter l’offre de formation pour les compétences en pénurie ; de prendre des mesures pour garantir la pertinence et la qualité de l’offre de formation aux employeurs de tisser des liens plus étroits avec les• établissements d’éducation supérieure, afin qu’ils puissent leur communiquer leurs besoins spécifiques en termes de compétence et y promouvoir les avantages liés à certains choix de carrière ; les gouvernements doivent s’impliquer davantage et organiser ce type de démarche pour en garantir le succès que les établissements de formation professionnelle puissent, si• nécessaire grâce à des subventions, faire bénéficier les étudiants d’avantages financiers tels que des frais de scolarité réduits ou des bourses, s’ils s’inscrivent dans des cursus particuliers. Nous reconnaissons qu’il y a des gouvernements ou des entreprises ou institutions qui mènent une combinaison de ces trois initiatives dans une certaine mesure. Toutefois, la situation générale révèle que ces mesures sont insuffisantes et que ces actions doivent être plus étendues et mieux coordonnées. Des exemples précis figurent dans ce rapport et montrent qu’il existe des mesures gouvernementales qui aident dans certains cas à résoudre ces problèmes, mais dans d’autres contribuent à les aggraver. notre plan d’action en trois points S’il est vrai que les 27 pays de l’Index mondial des compétences connaissent des pressions sur les marchés du travail qui leur sont propres, l’analyse met en évidence deux problèmes importants qui leur sont communs et qui ont besoin d’être traités par les gouvernements et les entreprises afin de maximiser la croissance économique future. Le monde souffre de déséquilibres importants et chroniques en• termes de compétences clés. Ce déséquilibre est exacerbé par un manque de flexibilité de la législation du travail et en matière d’immigration dans de nombreuses juridictions. Des changements politiques sont nécessaires pour accroître la mobilité de la main- d’œuvre des secteurs saturés vers les secteurs où la demande est la plus forte. Certaines des compétences parmi les plus critiques et les plus• importantes pour stimuler la croissance (les « compétences en pénurie ») manquent à l’échelle mondiale, par exemple dans les secteurs de l’Ingénierie, du Développement des infrastructures et de la Santé. Il faut traiter ce problème de pénurie de manière à ce que la main-d’œuvre de demain puisse être dirigée en priorité vers les postes recherchés. Afin de résoudre ces problèmes, Hays porte à l’attention des gouvernements, des entreprises et des organisations internationales un plan d’action détaillé en trois points. OER2 FR.indd 7 30/11/2012 15:44:00
  8. 8 | L’Index mondial des compétences - Hays 2012 la situation mondiale Tandis que l’Index donne aux employeurs et aux décideurs une idée immédiate des problèmes touchant le marché du travail d’un pays particulier, les détails et les critères qui le composent révèlent une appréciation plus nuancée et montrent où se situent les tensions dans chaque économie. En analysant les données contenues dans chaque sous-catégorie (l’état de l’économie, les caractéristiques du marché du travail et du système éducatif, la pression sur les talents et sur les salaires et enfin les pénuries par industrie et par poste), on commence à comprendre où pourraient apparaître les futurs points de friction. OER2 FR.indd 8 30/11/2012 15:44:28
  9. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 9 Solidité et fragilité économiques Bien que les données économiques ne soient pas directement des indicateurs des conditions du marché du travail et qu’elles ne fassent pas partie de l’Index, elles contribuent de manière importante au développement futur de la demande en main-d’œuvre. Il est donc important de prendre en compte la conjoncture économique de manière générale, de se préoccuper de la santé économique immédiate et de considérer la vulnérabilité aux chocs futurs. Notre étude confirme une vue répandue selon laquelle le monde est actuellement divisé entre des pays riches relativement faibles sur le plan économique, notamment dans la zone euro, et des économies émergentes en meilleure santé. Les conditions économiques sont les plus difficiles en Irlande, au Portugal, en Italie et en Espagne, pays qui ont bénéficié de plans de sauvetage ou qui sont perçus comme étant vulnérables à la crise européenne et aux côtés desquels figurent les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Ces mêmes pays affichent aussi des notes inquiétantes concernant leur exposition aux chocs futurs. Si aucun des pays de l’Index ne jouit d’une très forte croissance, ceux ayant une note supérieure à 5 (c’est-à-dire au-dessus de la croissance moyenne) sont situés dans les marchés émergents. Le Brésil, la Chine et le Mexique occupent le haut du tableau. La situation est plus subtile en termes de fragilité, l’Allemagne et la Suisse (les locomotives de l’économie européenne) se situant en tête du classement aux côtés de la Suède et du Mexique. Les théories économiques suggèrent qu’une faible économie est plus susceptible d’avoir un marché du travail peu dynamique, et qu’une économie robuste est plus encline à avoir un marché du travail sous tension, mais ce n’est pas toujours le cas. Les faibles économies souffrent parfois de pénuries de compétences à cause du manque de flexibilité de leur marché du travail, du manque d’efficacité de leur système éducatif et de l’inadéquation entre les compétences et les postes disponibles, ce qui fait pression sur les salaires et crée des pénuries. Système éducatif et marché du travail Les pays qui possèdent un système éducatif de qualité, un marché du travail qui favorise le taux de participation et qui fait preuve de flexibilité concernant l’offre et la demande de main-d’œuvre, sont plus à même de faire face aux éventuelles pénuries de compétences. Il est évident qu’un système éducatif dont sortent des diplômés ayant les compétences clés qui font défaut aux employeurs contribuera à réduire la pression sur ces derniers, puisqu’ils n’auront pas à offrir des salaires plus élevés pour attirer un personnel qualifié. A cet égard, l’Index mesure, entre autres, l’amélioration des résultats du Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves (PISA), une étude de l’OCDE qui évalue les compétences clés des adolescents âgés de 15 ans en lecture, en mathématiques et en sciences. Comme le montre le Graphique 1, l’acquisition de compétences via le système éducatif est plus importante dans les marchés asiatiques à croissance rapide, comme en Inde ou en Chine. Graphique 1 : l’Asie donne une leçon à l’Occident sur l’éducation La flexibilité du marché du travail revêt une importance toute particulière pour pallier les pénuries de compétences. Une certaine ouverture à l’immigration et une réglementation du travail peu contraignante permettent en effet aux employeurs de réagir rapidement aux signes de tension sur le marché du travail. Comme on peut le voir sur le Graphique 2, les divergences existent surtout entre les régions. Les petits pays asiatiques comme Singapour et Hong Kong font preuve d’une flexibilité très importante, tandis que la Chine et d’autres pays des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) manquent encore grandement de flexibilité. Graphique 2 : les marchés du travail des BRIC manquent de flexibilité Le taux de participation de la main-d’œuvre est lui aussi important. Une note faible indique que, d’une manière générale, il y a suffisamment de main-d’œuvre disponible pour travailler dans cette économie. Les économies enregistrant les risques les plus faibles de pénurie de compétences en raison du taux de participation sont l’Inde et la Chine, fortement peuplées (2,5 et 3). L’Italie, avec une note de 2,3 fait ici figure d’heureuse exception. Les pays affichant les notes les plus inquiétantes forment un groupe hétérogène : les notes les plus élevées sont celles de l’Espagne et de la Nouvelle-Zélande (6,5 et 6,3), mais le Brésil, qui a obtenu 6, révèle que certaines économies émergentes sont actuellement limitées par un taux de participation inapproprié. En se basant sur la moyenne des trois indicateurs présentés dans cette section, on remarque que les économies émergentes ayant bénéficié d’une forte croissance ces dernières années sont les moins bien équipées pour satisfaire la demande future qu’engendrera peut-être cette même croissance. Le Brésil obtient la note la plus élevée, avec 7,1. Cependant, la Russie et l’Allemagne se démarquent (6,4 et 6,1 respectivement), principalement en raison du manque de flexibilité de leur réglementation du travail. A cet égard, les pays les plus à même de faire face aux pénuries de compétences sont les économies asiatiques de Singapour (2,4) et de l’Inde (3,2). L’Inde a vu considérablement augmenter sa note PISA, à tel point que l’Index considère aujourd’hui que le système éducatif indien a atteint un niveau suffisamment satisfaisant pour ne pas être à lui seul la raison des futures pénuries de compétences. Singapour a obtenu de très bonnes notes pour son système éducatif et la flexibilité de son marché du travail, mais le pays est tiré vers le bas par son taux de participation. 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Czech Rep Russia Sweden Hungary USA Average Japan Hong Kong China Singapore India Hays Index score (higher number = limited potential to increase education performance) 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Brazil China France Russia Mexico Average Canada Ireland Denmark Hong Kong Singapore Hays Index score (higher number = greater level of labour market inflexibility) Inde Singapour Chine Hong Kong Japon Moyenne Etats-Unis Hongrie Suède Russie Rep. Tchèque Singapour Hong Kong Danemark Irlande Canada Moyenne Mexique Russie France Chine Brésil Note de l’Index Hays (score élevé = potentiel limité pour améliorer l’efficacité du système éducatif) Note de l’Index Hays (score élevé = potentiel limité pour améliorer l’efficacité du système éducatif) OER2 FR.indd 9 30/11/2012 15:44:33
  10. 10 | L’Index mondial des compétences - Hays 2012 Inadéquation compétences/postes disponibles et pression salariale Tandis que la santé économique, les résultats du système éducatif et la flexibilité sont des éléments importants pour garantir la pérennité du marché du travail sur le long terme, certains pays sont en proie à des défis plus immédiats. En analysant les anomalies entre la main-d’œuvre disponible et les différentes pressions sur les salaires, aussi bien tous secteurs confondus que par industrie et par poste, l’Index révèle l’ampleur des pénuries de compétences dans diverses économies. L’un des premiers signaux de cette pénurie est l’inadéquation entre les compétences et les postes disponibles : c’est-à-dire la situation où un employeur est dans l’incapacité de trouver le travailleur dont il a besoin, et ce malgré l’existence d’une main-d’œuvre disponible. Cette situation se concrétise de manière bien visible par un nombre important de chômeurs de longue durée. Cela peut indiquer un chômage structurel résultant de l’inadéquation entre d’une part la demande qui existe sur le marché du travail et d’autre part les compétences disponibles et l’aire géographique d’appartenance des chômeurs. L’Index révèle une inadéquation très variable entre les compétences et les postes disponibles, comme le montre le Graphique 3 qui présente les résultats les plus extrêmes. Ces résultats varient d’une note proche de zéro pour la République Tchèque, où le chômage de longue durée et les postes non pourvus sont en déclin, à la note maximale attribuée aux Etats-Unis, où presque un tiers des chômeurs n’ont pas eu d’activité pendant plus d’un an. Cependant, ce phénomène annonce une future pénurie de compétences à long terme plutôt qu’à court terme car le graphique montre qu’il n’existe pas de lien direct avec la pression sur les salaires tous secteurs confondus, laquelle est un indicateur de tension à plus court terme. A brève échéance, la pression sur les salaires et les pénuries de compétences seront sans doute influencées par la santé économique du pays d’une manière générale. Graphique 3 : l’inadéquation compétences/postes disponibles n’impacterait pas les salaires Une économie florissante se traduit le plus souvent par une consommation importante des ménages, des entreprises en forte croissance et un besoin de main-d’œuvre accru, tandis qu’une économie morose présentera les symptômes inverses. Comme le montre le Graphique 4, l’Index de la pression sur les salaires est supérieur ou égal à 5 dans neuf pays, ce qui indique que les employeurs sont contraints d’augmenter les salaires pour recruter et conserver leur personnel. Graphique 4 : la pression sur les salaires tous secteurs confondus Pénuries dans les secteurs et les postes stratégiques Pour les employeurs, le véritable défi se manifeste lorsque les pénuries de compétences apparaissent dans certaines industries ou dans certains postes hautement qualifiés. Afin d’identifier les facteurs de tension, nous avons calculé le rythme auquel les salaires dans certaines industries ou pour certains postes distancent les salaires de travailleurs moins qualifiés. Les scores élevés obtenus dans le cadre de l’analyse sectorielle montrent que les employeurs de certains secteurs éprouvent des difficultés à embaucher et conserver un personnel qualifié, peut-être parce que ces secteurs sont en pleine expansion. L’Index par poste cherche à mettre en évidence les métiers pour lesquels les offres de salaire sont supérieures à l’inflation moyenne des salaires dans le pays en question (par exemple pour les cadres supérieurs). Cela peut refléter des inégalités salariales qui se creusent au sein de la main-d’œuvre plutôt qu’une pression généralisée s’exerçant sur tous les salaires. Comme le montre le Graphique 5, les résultats de l’analyse pour les secteurs hautement qualifiés révèlent que la moitié des pays de l’enquête connaissent une certaine pression sur les salaires – symptomatique d’une pénurie de compétences. Parmi eux, la majorité font partie des économies émergentes asiatiques à croissance rapide ou sont des pays européens ayant échappé à la crise qui frappe le Vieux Continent et sont en forte croissance. Il y a néanmoins des exceptions. Des pays tels que le Portugal, l’Espagne et le Royaume-Uni, qui accusent une perspective de croissance faible, font état de très fortes pressions sur les salaires dans les secteurs qualifiées. 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Wage pressure (higher number = real wages increasing quickly relative to the longer term) Talent mismatch (higher number = suggests the available labour pool lacks required skills) Wage pressure Talent mismatch Czech Republic Belgium Italy Netherlands Poland Spain Hungary United Kingdom Ireland United StatesEtats-Unis Irlande Royaume-Uni Hongrie Espagne Pologne Pays-Bas Italie Belgique Rép. Tchèque Suisse Australie Chine Allemagne Singapour Inde Russie Canada Mexique Moyenne Pression sur les salaires (score élevé = potentiel limité pour améliorer l’efficacité du système éducatif) Pression sur les salaires (score élevé = les salaires réels augmentent rapidement par rapport à la tendance sur le long terme) Santé de l’économie (score élevé = faible économie) Inadéquation compétences/postes disponibles (score élevé = indique que la main-d’œuvre disponible manque des compétences nécessaires) 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Health of economy (higher number = weaker economy) Wage pressure (higher number = real wages increasing quickly relative to the longer term) Average of 27 Mexico Canada Russia India Singapore Germany China Australia Switzerland Health of economy Wage pressure des 27 Pression sur les salaires Santé économique Inadéquation compétences/Postes disponibles Pression sur les salaires OER2 FR.indd 10 30/11/2012 15:44:35
  11. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 11 L’écart important observé parmi les notes de l’Index dans le Graphique 6 montre que les pénuries par poste varient énormément. De tous les pays, les Etats-Unis affichent la note la plus élevée et sont proches du niveau maximal de l’Index. Cela reflète probablement les importants bonus perçus par les cadres supérieurs et les traders de l’industrie financière au cours des dernières années. La mesure se basant sur la différence entre les postes les mieux rémunérés et les postes les moins bien payés, ces chiffres nous rappellent aussi que les inégalités se creusent de manière inquiétante pour les travailleurs américains. Singapour, qui est une place financière majeure en Asie, subit aussi des pressions sur les salaires pour les postes hautement qualifiés. En bas de tableau, l’Italie et le Portugal, deux des pays touchés le plus directement par la crise européenne de la dette, sont caractérisés par une faible pression sur les salaires pour les postes hautement qualifiés. D’un côté, cela peut être perçu comme une bonne nouvelle, dans la mesure où cette note indique qu’une partie cruciale du marché du travail ne subit pas une pression sur les salaires trop importante. Malheureusement, cela montre d’un autre côté que le fort ralentissement économique a fait baisser les salaires du personnel hautement qualifié. Le danger qui guette le pays lors de la reprise économique, c’est que les employeurs constatent que de nombreux candidats à l’embauche ont trouvé du travail à l’étranger, ou qu’ils ne se sont pas sentis encouragés pour acquérir certaines compétences dont les employeurs ont besoin. Graphique 6 : la pression sur les salaires pour les postes hautement qualifiés Il y a aussi une nette séparation entre les pays présentant des signes de pression sur les salaires pour les industries hautement qualifiées et les pays où cette pression semble avoir disparu. A l’exception de l’Inde, les pays ayant obtenu une note inférieure à 4 dans l’Index de la pression sur les salaires par secteur sont des membres de la zone euro en difficulté, comme la Belgique, l’Irlande et l’Italie. Cela indique que leurs sombres perspectives de croissance économique ont dissipé une partie des tensions s’exerçant sur leur marché du travail qualifié au niveau sectoriel. Les pays ayant obtenu une note supérieure à la note moyenne de tous les pays sont un assortiment d’économies émergentes et de pays développés (dont certains pays de la zone euro), ce qui indique que la pression sur les salaires est souvent un problème propre au pays en question. Graphique 5 : la pression sur les salaires dans les secteurs hautement qualifiées Cependant, même lorsque les signes indiquant une pression sur les salaires et des pénuries de compétences dans les industries hautement qualifiées sont peu nombreux, les pressions ponctuelles sur les postes clés hautement qualifiés peuvent toujours être un problème de taille pour les employeurs. En analysant les emplois hautement qualifiés dont les salaires dépassent ceux des emplois moins qualifiés, on voit où la demande en personnel qualifié crée des pénuries de compétences et exerce une pression à la hausse sur les salaires. La pression s’accentue dans les pays BRIC et du G7 Depuis la crise financière, l’essentiel de la croissance économique mondiale provient des pays BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) et d’autres économies émergentes, tandis que les membres du Groupe des sept (G7) souffrent d’une croissance anémique. Cependant, l’assertion instinctive selon laquelle une croissance économique importante conduirait à aggraver les pénuries de compétences pour les pays BRIC est fausse. Avec une note moyenne de 5,3 les pays BRIC connaissent des résultats presque identiques à ceux du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon, du Royaume-Uni et des Etats-Unis qui obtiennent une note moyenne de 5,2. Ces deux groupes de pays souffrent de fragilités qui les laissent susceptibles de subir des tensions sur leur marché du travail et de connaître des pénuries de compétences à l’avenir. Tandis que les pays BRIC sont caractérisés par un manque de flexibilité plus important de leur marché du travail et une plus forte pression sur les salaires tous secteurs confondus, les pays du G7 ont connu une amélioration plus limitée de leur système éducatif et une plus forte inadéquation entre les compétences et les postes disponibles. Quant aux pressions sur les salaires dans les secteurs et pour les postes hautement qualifiés, les deux groupes sont globalement comparables. Ainsi, il n’est pas du tout évident que le niveau de développement économique d’un pays soit un facteur déterminant expliquant les pénuries de compétences. Hongrie Mexique Nouvelle-Zélande Suède Portugal Allemagne Singapour Australie Pologne Rép. Tchèque Espagne Canada Pays-Bas Hong Kong Suisse Chine Royaume-Uni Russie France Japon Etats-Unis Brésil Inde Danemark Italie Belgique Irlande Moyenne Score de l’Index Hays (score élevé = les salaires dans les secteurs hautement qualifiés augmentent plus rapidement que dans les industries moins qualifiées) Average Ireland Belgium Italy Denmark India Brazil United States Japan France Russia United Kingdom China Switzerland Hong Kong Netherlands Canada Spain Czech Republic Poland Australia Singapore Germany Portugal Sweden New Zealand Mexico Hungary 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Hays Index score (higher number = wages in high-skill industries rising faster than in low-skill) Average Portugal Italy Mexico Hong Kong New Zealand France Spain Japan Belgium Netherlands Brazil Sweden United Kingdom Russia Hungary Canada Switzerland Poland India China Denmark Australia Czech Republic Ireland Germany Singapore United States 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Hays Index score (higher number = wages in high-skill occupations rising faster than in low-skill) Etats-Unis Singapour Allemagne Irlande Rép. Tchèque Australie Danemark Chine Inde Pologne Suisse Canada Hongrie Russie Royaume-Uni Suède Brésil Pays-Bas Belgique Japon Espagne France Nouvelle-Zélande Hong Kong Mexique Italie Portugal Moyenne Score de l’Index Hays (score élevé = les salaires des postes hautement qualifiés augmentent plus rapidement que ceux des postes moins qualifiés) OER2 FR.indd 11 30/11/2012 15:44:37
  12. 12 | L’Index mondial des compétences - Hays 2012 The regional picture la situation regionale Les conclusions de l’Index s’appuient sur l’expérience et sur les connaissances acquises par les cadres de Hays dans les 27 pays du rapport. Leurs avis, en combinaison avec l’analyse des données, révèlent comment certaines pénuries sont apparues et apportent des pistes aux entreprises et aux décideurs sur la manière de les prévenir à court et à moyen termes. OER2 FR.indd 12 30/11/2012 15:45:07
  13. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 13 Europe S’étirant des côtes ouest de la République d’Irlande aux bords de mer de la Sibérie orientale, l’Europe est un espace géographique immense dont les pays forment un ensemble économique et politique extrêmement diversifié. La zone euro Etant donné l’ampleur et l’importance de la crise, vu son impact sur la croissance économique et sur la confiance des ménages et des entreprises, on pourrait s’attendre à une réduction des pénuries de compétences parmi les pays de la zone euro les plus durement touchés. Toutefois, l’Index, ainsi que d’autres indices moins scientifiques, suggèrent que ce problème perdure dans des secteurs clés tels que l’ingénierie, les technologies de l’information et même la vente au détail. La France et l’Allemagne, les deux locomotives de l’Europe qui ont échappé au pire scénario de la crise, souffrent de pénuries de compétences très vives. L’Allemagne, la plus grande économie européenne, affiche aussi la pire note parmi les pays de l’Index, avec 6,4. Cette note s’explique par les résultats de la pression sur les salaires dans les industries hautement qualifiées, à 9,2, et ceux de la pression sur les salaires pour les postes hautement qualifiés, à 6,6. Ces notes comptent parmi les plus élevées de tous les pays. On trouve les pénuries les plus sévères dans l’ingénierie, les technologies de l’information, les services aux collectivités et la construction, ce qui n’est pas surprenant vu l’importance du secteur industriel en Allemagne. On estime que la pénurie s’élève à 76 400 pour les Ingénieurs1 et à 38 000 pour le secteur des technologies de l’information2 . Cette pénurie accentue la pression salariale, les employeurs devant proposer des rémunérations plus élevées pour y faire face. Cependant, on observe aussi une pénurie de personnel dans le secteur des soins aux personnes âgées. Avec 1,38 enfant par femme, l’Allemagne accuse le taux de natalité le plus faible d’Europe, et le vieillissement de la population y est de plus en plus prononcé. La stricte réglementation du travail n’améliore pas le problème dans la mesure où il s’avère difficile de faire venir des travailleurs qualifiés de l’étranger. L’Allemagne obtient une note de 7,1 pour le manque de flexibilité de son marché du travail, soit l’une des plus élevées d’Europe. Parmi les aspects positifs, le système éducatif semble approprié pour former les futurs travailleurs. Cependant, la situation est inquiétante et l’on pense que les pénuries de compétences vont continuer de s’aggraver en Allemagne. Les défis démographiques auxquels ce pays est confronté signifient que trop peu de jeunes adultes intègrent la classe des travailleurs actifs et qu’un nombre grandissant de personnes âgées vont avoir besoin de services et de soins. Les employeurs souhaitent vivement que les lois en matière d’immigration soient assouplies de sorte qu’ils puissent embaucher des travailleurs qualifiés étrangers. La France, deuxième économie de la zone euro, souffre elle aussi d’un manque de flexibilité du marché du travail (7,9 dans l’Index Hays) qui contribue à la pénurie de compétences. Comme l’Allemagne, le pays manque cruellement d’Ingénieurs expérimentés dans le Génie civil, et notamment dans les secteurs de la Mécanique, de l’Electricité, de l’Aéronautique et de la Défense. Si la qualité du système éducatif est élevée, trop peu de diplômés qualifiés sortent des écoles. Le problème est accentué par l’inadéquation entre les compétences et les postes disponibles. Les secteurs financier et commercial, où la pénurie de compétences est faible, attirent beaucoup de candidats, au détriment d’autres secteurs tels que l’Ingénierie. Les Pays-Bas, qui enregistrent une note de 6,4 pour la pression sur les salaires dans les secteurs hautement qualifiés, souffrent eux aussi de pénuries dans l’Ingénierie, ce qui les contraint à rechercher des Ingénieurs à l’étranger. Le point de vue local « Dans certains secteurs, le nombre de postes disponibles l’emporte largement sur le nombre de candidats appropriés. En France, on ressent une nette pénurie de spécialistes ayant les compétences requises par les employeurs dans certaines niches. » – Tina Ling, Directeur Général de Hays France & Luxembourg L’Index inclut quatre membres du groupe PIIGS, le groupe des pays les plus durement touchés par la crise européenne de la dette : le Portugal, l’Irlande, l’Italie et l’Espagne (le cinquième étant la Grèce). Dans ces pays, la pression sur les salaires tous secteurs confondus est moins forte que dans les trois principaux pays d’Europe du Nord. La note moyenne pour la pression sur les salaires dans les industries hautement qualifiées est de 4,6 dans les pays d’Europe du Sud contre 6,9 pour leurs voisins d’Europe du Nord ; la note pour la pression sur les salaires pour les postes hautement qualifiés est de seulement 3,3 au sud, contre 5,1 au nord. Dans certains pays comme l’Espagne, les sociétés recrutent moins de nouveaux employés, comme le montre le taux du chômage de 50 % pour les Espagnols de 16 à 24 ans. Cette tendance se vérifie tout particulièrement dans les secteurs du BTP et de l’Immobilier qui ont subi la baisse des prix et l’annulation de grands projets publics. Cependant, la main-d’œuvre qualifiée fait toujours cruellement défaut. Dans ces pays, les sociétés devant remplacer le personnel compétent partant à la retraite ou quittant son poste ont des difficultés à trouver de bons candidats. Les Néerlandais se tournent vers l’international pour résoudre les pénuries de personnel Une entreprise hollandaise, spécialisée dans les dispositifs de localisation et dans la fabrication de puces électroniques pour les téléphones offrant la fonctionnalité carte d’accès, avait besoin d’Ingénieurs qualifiés dans le design analogique et non numérique. Peu nombreux sont les étudiants locaux qui étudient aujourd’hui le design analogique. Hays a donc recherché des candidats à l’étranger où certaines universités proposent toujours des cours de design analogique pertinents. Les candidats retenus par ce client proviennent de l’étranger dans quatre cas sur dix, principalement des Philippines, mais aussi de pays tels que la Chine, le Canada et le Liban, ce qui révèle bien que le marché des talents est véritablement mondial. 1. Germany faces a shortage of engineers. John Blau. IEEE Spectrum. Septembre 2011 2. Germany’s skilled worker shortage is growing. Sabine Kinkartz. Deutsche Welle « Ces dernières années en France, plusieurs rapports rédigés par les plus éminents spécialistes du pays préconisaient des réformes structurelles pour doper la compétitivité, la création d’emplois et la croissance économique. Tous les ans, la Cour des comptes rédige d’excellentes études qui montrent du doigt les inefficacités dans les dépenses publiques et leur impact sur la croissance. La plupart de ces études finissent sur des étagères à prendre la poussière. » The Economist, 3 novembre 2012 OER2 FR.indd 13 30/11/2012 15:45:07
  14. 14 | L’Index mondial des compétences - Hays 2012 Parallèlement, les candidats potentiels en poste dans des sociétés concurrentes ne souhaitent pas quitter leur employeur actuel, de peur de perdre la sécurité de leur emploi et l’ancienneté qu’ils ont acquise. L’écart entre les besoins des sociétés en personnel hautement qualifié et la pléthore de main-d’œuvre peu ou pas qualifiée est mis en lumière par l’Index Hays, qui révèle un taux d’inadéquation entre les compétences et les postes disponibles de 8,5 en Espagne, soit l’un des plus élevés de l’étude. Les statistiques montrent que de nombreux travailleurs qualifiés quittent ces pays pour saisir les opportunités offertes par les marchés émergents à plus forte croissance d’Asie et d’Amérique latine, ainsi que par les économies possédant d’importantes ressources, telles que le Canada et l’Australie, en demande d’Ingénieurs qualifiés. Le vrai danger pour ces économies, c’est qu’elles cumulent des problèmes qui rejailliront lorsqu’elles se redresseront et que la demande en personnel compétent rebondira. L’exode des travailleurs compétents et le déclin attendu du nombre de jeunes diplômés prêts à parfaire leur formation amèneront les employeurs à lutter pour trouver des candidats, lorsque l’économie se rétablira. Le point de vue local « Il peut s’avérer extrêmement difficile de pourvoir certains postes. Pas nécessairement à cause du marché, mais plus généralement parce que les candidats n’ont pas assez confiance pour changer de travail. Il est dur de trouver des candidats de qualité. » – Mark Bowden, Directeur Général, Hays Europe du Sud Europe de l’Ouest (hors zone euro) Les quatre pays d’Europe occidentale compris dans l’Index mais n’appartenant pas à la zone euro (le Danemark, la Suède, la Suisse et le Royaume-Uni) partagent bon nombre des problèmes de leurs voisins, tout en faisant face à des défis propres. La Suède et la Suisse ont bénéficié d’une croissance relativement solide, tandis que le Royaume-Uni est entré en récession en 2012 et que l’économie danoise est sous pression. La Suède souffre de la plus forte pression sur les salaires dans les secteurs hautement qualifiés parmi les économies de l’Index. Le creusement des écarts de salaires traduit la difficulté à trouver des talents clés, bien que la pression sur les salaires tous secteurs confondus ne soit pas alarmante (4,4). A l’inverse, le Danemark affiche une pression salariale relativement faible. En Suisse, les résultats positifs en matière d’éducation (3,9) et de flexibilité du marché de l’emploi (4,2) ont relativement limité la pression sur les salaires dans les secteurs et professions hautement qualifiés, bien qu’il y ait des signes d’augmentation générale des salaires (8,5). Si l’économie britannique devrait pâtir d’une croissance atone dans un avenir proche, les sociétés éprouvent des difficultés à recruter et à conserver des professionnels qualifiés. Cela se voit clairement dans le fort taux d’inadéquation des compétences de 9. A ce niveau, il est plus compliqué de pourvoir un poste malgré le grand nombre de chômeurs. Le point de vue local « La situation actuelle est paradoxale. Des millions de Britanniques sont au chômage, mais les employeurs luttent pour trouver des candidats possédant les compétences, l’expérience et les aptitudes requises. » – Nigel Heap, Directeur Général, Hays R.-U. & Irlande Au Royaume-Uni, la pénurie de compétences frappe le secteur de l’Energie, tout particulièrement dans le domaine des Hydrocarbures, ainsi que les Technologies de l’information. Malgré les problèmes existant au sein des secteurs bancaire et financier, il reste des postes à pourvoir et le personnel compétent fait défaut, notamment dans la gestion des risques et de la conformité, du fait de la multiplication des réglementations financières. Cela n’induit pas toutefois de pression sur les salaires tous secteurs confondus, laquelle reste très faible (1,3) et « modérée » dans les secteurs hautement qualifiées (5,3). Les sociétés investissent plutôt dans la formation de leurs employés, afin de leur faire atteindre le niveau requis, et tirent parti d’une législation en matière d’immigration relativement tolérante en attirant des ressources de l’étranger. Quoi qu’il en soit, bon nombre des grands employeurs de diplômés ont considérablement réduit leurs embauches ces deux ou trois dernières années, ce qui peut alimenter une pénurie de compétences à long terme. « Le Royaume-Uni s’est rendu compte que les futurs systèmes d’emploi et de compétences devront investir autant dans le relèvement des ambitions des employeurs et dans la stimulation de la demande que dans l’accroissement de la disponibilité des compétences. Plusieurs initiatives ont été lancées en ce sens, notamment Investors in people, Employer Ownership of Skills, qui offre aux employeurs anglais jusqu’à 250 millions de livres d’investissement public sur deux ans pour concevoir leurs propres solutions de formation et les mettre en œuvre, le Growth and Innovation Fund, qui co-investira jusqu’à 34 millions de livres pour élaborer des solutions durables en matière de compétences, et l’Employer Investment Fund, qui promet quelque 66 millions de livres pour renforcer le perfectionnement dans des secteurs clés. » United Kingdom Commission for Employment and Skills; Green (2012) OECD 2012 Better Skills, Better Jobs, Better Lives: A Strategic Approach to Skills Policies Retour vers le futur dans les professions au Royaume-Uni Au début des années 1990, lors du dernier repli très prolongé qu’avait subi l’économie britannique, de nombreux employeurs avaient suspendu les recrutements. Mais deux ou trois ans plus tard, les cabinets d’avocats et de comptables et les sociétés de services professionnels peinaient à embaucher du personnel de direction local, aucune réserve de talents n’étant disponible à cause du précédent gel des embauches de jeunes diplômés. Cette situation a par la suite conduit à un pic des salaires d’entrée dans ces professions qui a duré de nombreuses années. OER2 FR.indd 14 30/11/2012 15:45:07
  15. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 15 Europe de l’Est et Russie Les pays de l’ex-Union soviétique dépendent fortement de la zone euro et ont souffert de la crise financière et de la baisse des exportations de produits manufacturés qui s’en est suivie. La Russie elle-même a été moins touchée, grâce à ses importantes réserves de pétrole et de gaz et à la récente flambée du prix des matières premières. Des signes montrent que les sociétés russes étendent leurs activités dans le monde entier et souhaitent recruter des employés dotés de compétences internationales, afin d’être mieux à même de se poser en concurrentes dans les marchés mondiaux et locaux. Cette pression est exacerbée par les sociétés internationales de secteurs tels que la Vente au détail et les Biens de consommation courante investissant en Russie et qui cherchent à recruter du personnel local compétent. Toutefois, l’Index ne montre pour l’heure aucune pression sur les salaires qui restent relativement modérés pour les secteurs et postes hautement qualifiés (5,1 et 4,8 respectivement). Mais les scores de 7,4 pour l’éducation et 7,7 pour la flexibilité du marché de l’emploi prédisent l’apparition d’une pénurie à moyenne échéance. Ce phénomène est accentué par la tendance démographique, qui accuse un déclin de population d’un million de personnes chaque année, ce qui accroîtra les pressions du fait de l’expansion continue de l’économie. Le point de vue local « Le fait que les sociétés recherchent principalement des candidats russes ou ayant une expérience locale et une connaissance de la langue complique considérablement la tâche pour les candidats étrangers. » – Alexey Shteingardt, Directeur Général, Hays Russie Parmi les plus petits pays d’Europe de l’Est, tels que la République tchèque, la Hongrie et la Pologne, on note des signes de pénurie de compétences, notamment dans les secteurs hautement qualifiés. La Hongrie et la République tchèque ont fortement pâti de la crise de l’euro et la pression sur les salaires tous secteurs confondus est presque inexistante. Ces deux pays souffrent toutefois de fortes pressions salariales dans les industries hautement qualifiées, la Hongrie affichant même la plus haute note possible : 10. Les industries tchèques qui connaissent une croissance rapide sont généralement les secteurs des Technologies de l’information, de l’Ingénierie, ou sont souvent des services publics tels que la Santé, les services sociaux et les fonctions de back-office (notamment les services administratifs et support). En Hongrie, de 2008 à début 2012, les augmentations salariales ont connu un ralentissement, comparé à la période précédant la crise de 2008. Les secteurs ayant connu des augmentations salariales supérieures à la moyenne sont la Banque, la Finance, l’Industrie pharmaceutique ainsi que les Technologies de l’information. La Pologne, de loin la plus importante économie d’Europe de l’Est, affiche une pression salariale dans les industries hautement qualifiées, notamment l’Energie qui est le secteur ayant la progression la plus rapide ces dernières années. Amérique du Nord Constituant l’un des principaux blocs économiques du monde, l’Amérique du Nord est le baromètre des tendances du marché de l’emploi des pays développés, les deux pays qui le composent, les Etats-Unis et le Canada, étant membres du G7. Les Etats-Unis atteignent le score global le plus haut de l’Index, ce qui indique que son marché de l’emploi est l’un des plus tendus en termes de pénurie de compétences. Cela peut paraître surprenant au vu de l’ampleur de la récession qu’a subie l’économie américaine suite à la crise financière et de la faiblesse de la reprise. Malgré tout, les Etats-Unis pâtissent d’un marché du travail à deux vitesses, où la demande de travailleurs qualifiés est forte notamment dans les secteurs pétrolier et gazier, des Sciences de la vie et des Technologies de l’information, tandis qu’un très grand nombre de personnes sont sans emploi ou sous-employées parce qu’elles ne possèdent pas les compétences que les employeurs recherchent. Le point de vue local « Cette économie est en pleine dichotomie. Nous observons un fort taux de chômage couplé à des pénuries de compétences. » – John Faraguna, Président, Hays Amérique du Nord Dans de nombreux domaines et à de nombreux postes, les professionnels expérimentés et compétents font défaut, tandis qu’il y a trop de candidats pour les emplois de base et de personnes peu qualifiées d’une manière générale. Si l’économie américaine compte parmi les moins bien portantes de l’Index, elle affiche l’un des plus hauts scores de pression sur les salaires pour les postes hautement qualifiés (9,8). Dans certains métiers spécialisés, comme les Géologues et les Géophysiciens dans le secteur des Ressources, la génération actuelle des professionnels, qui compte jusqu’à 20 années d’expérience au niveau le plus élevé, approche de l’âge de la retraite. Dans un contexte de population vieillissante, cela exerce une pression sur les sociétés qui leur cherchent des remplaçants. Une étude réalisée en octobre 2011 par le cabinet de conseil Deloitte et l’organisme professionnel National Association of Manufacturers (NAM) a conclu que les industriels américains comptent 600 000 postes qualifiés non pourvus malgré un taux de chômage élevé et le grand nombre de nouveaux programmes de formation3 . Le Canada se trouve dans une situation similaire, amplifiée par le fait que l’économie s’est redressée plus rapidement que dans bon nombre d’autres pays développés. Tous les secteurs et toutes les professions affichent une pénurie de compétences, tout particulièrement ceux des Ressources (hydrocarbures et exploitations minières), du BTP et de la Technologie. Au niveau de compétences le plus élevé, le manque de candidats disponibles est tel que les recrues potentielles peuvent négocier les conditions les plus favorables. De fait, la reprise durable de l’économie américaine devrait stimuler l’économie canadienne, accentuant encore la pénurie de compétences. 3. Skills shortage threatens US manufacturers. Hal Weitzman, Financial Times. 18 octobre 2011 « Le risque de chômage chez les jeunes diplômés universitaires dépend de leur spécialisation. Le taux de chômage est très élevé pour les jeunes diplômés en Architecture (13,9 %), du fait de l’effondrement du secteur du Bâtiment et de la Construction de logements lié à la récession. Le taux de chômage est généralement supérieur dans les spécialités non techniques telles que les Arts (11,1 %), les Lettres, Sciences humaines et Arts libéraux (9,4 %), les Sciences sociales (8,9 %) ainsi que le Droit et les Politiques publiques (8,1 %). » Georgetown University Centre of Education and the Workforce 2012 OER2 FR.indd 15 30/11/2012 15:45:07
  16. 16 | L’Index mondial des compétences - Hays 2012 Le point de vue local « Le Canada s’achemine vers une politique migratoire régie par la demande. Par le passé, trop de migrants admissibles à un permis de travail voyaient les qualifications et l’expérience professionnelle acquises à l’étranger très mal reconnues sur le marché de l’emploi local. » – Rowan O’Grady, Directeur Général, Hays Canada La question soulevée par l’Index est celle de l’inadéquation entre les compétences et les postes disponibles versus les problèmes du système éducatif, tant aux Etats-Unis qu’au Canada. Le score américain pour l’inadéquation des compétences est le plus mauvais possible (10), ce qui indique que les employeurs ne peuvent pas pourvoir les postes malgré un excédent de main-d’œuvre disponible, tandis que le Canada affiche un inquiétant 8 en la matière. Si les universités américaines sont généralement classées comme les meilleures au monde, le score de 6,6 attribué aux Etats-Unis pour la contribution des niveaux d’éducation aux futures pénuries de compétences révèle l’existence de problèmes dans l’enseignement élémentaire et secondaire. Plus particulièrement, il est à craindre que le système universitaire américain ne parvienne pas à satisfaire la hausse de la demande de compétences sans nouveaux investissements destinés à améliorer l’éducation. Comme dans nombre d’autres pays développés, le défi consiste à assurer un enseignement répondant aux besoins des employeurs. Malgré la qualité incontestée de l’éducation dispensée en Amérique du Nord, deux questions demeurent. La première consiste à déterminer si les diplômés très qualifiés possèdent à leur sortie de l’université les diplômes et les compétences que les employeurs demandent. La seconde porte sur le grand nombre de jeunes diplômés fortement endettés et intégrant au niveau de base un marché du travail qui compte un excédent de candidats. Cela signifie que si les diplômés peuvent être dotés des compétences nécessaires, il n’y a pas assez de postes débutants disponibles, ce qui peut les contraindre à accepter un emploi moins qualifié pour rembourser leurs dettes. Il est donc à craindre que des talents clés se perdent au cours des prochaines années. Les sociétés ont recours à toute une gamme d’outils pour pallier les pénuries de compétences. Certaines parmi elles relèvent les salaires, comme le montre le score élevé en matière de pression salariale pour les activités hautement qualifiées. Les données indiquent que les salaires des employés du secteur des Services publics, le secteur américain qui rémunère le mieux, ont progressé de 20 % ces cinq dernières années. Au Canada, les secteurs qui paient le mieux sont ceux de l’Exploitation minière et de l’Extraction de pétrole et de gaz, où les salaires ont progressé de 36 % sur la même période. Le secteur des Services publics, qui prend la deuxième place en matière de rémunération, a lui enregistré une hausse de 21  % dans le même temps. Certaines entreprises ont cherché à dissocier les tâches accomplies par les professionnels hautement qualifiés, afin de déléguer celles pouvant être accomplies par des personnes moins qualifiées ou des prestataires externes, permettant ainsi aux premiers de se concentrer sur leur cœur de métier. Cette tendance est particulièrement visible dans les services de santé, où les Médecins se sont vu dégager plus de temps à consacrer aux patients. Les économies américaine et canadienne sont réputées pour leur croissance à long terme, la flexibilité de leur marché du travail et leur capacité à créer des emplois. Elles sont bien placées pour s’adapter aux nouvelles pressions liées à la main-d’œuvre qualifiée. Certaines réformes ciblées devraient contribuer à résoudre quelques-uns des problèmes actuels et à venir. Si les deux pays possèdent une bonne flexibilité du marché de l’emploi et ont attiré chez eux des travailleurs qualifiés, il est important que le système d’immigration s’adapte afin de mieux combler les pénuries de compétences. L’adoption d’un système plus axé sur le mérite permettrait aux entreprises de pallier les pénuries spécifiques. Les entreprises canadiennes aimeraient que le gouvernement simplifie le processus d’immigration, qui peut prendre jusqu’à trois mois de bout en bout. Le point de vue local « Nous devons nous affûter pour pouvoir attirer les personnes très qualifiées qui feront progresser notre économie. Des améliorations sont nécessaires. » – John Faraguna, President, Hays Amérique du Nord Les gouvernements et les responsables pédagogiques devront s’interroger sur l’adéquation du système universitaire et secondaire actuel avec les attentes des entreprises quant aux jeunes diplômés. Il faut privilégier l’apprentissage et il est impératif que les employeurs envoient un message fort quant aux solides perspectives de carrière et de revenus proposées par les emplois semi-qualifiés, afin d’attirer plus de personnes vers ces secteurs. Le Canada étend ses recherches outre-mer En février 2012, la British Columbia Construction Association, qui représente 2 000 entreprises, a envoyé une délégation assister à plusieurs forums de recrutement en Irlande. Le secteur du BTP de l’Ouest canadien cherchait à attirer les chômeurs du Tigre celtique pour pourvoir près de 335 000 emplois devant être créés entre 2012 et 2014 en Colombie-Britannique4 . 4. Canadian construction industry wants thousands of Irish workers to make the move. Patrick Counihan. Irish Central. 27 février 2012 « Au Canada, le nombre de visas vacances-travail accordés aux jeunes Irlandais devrait doubler et la durée du séjour devrait passer de un à deux ans aux termes d’une nouvelle convention conclue entre les gouvernements irlandais et canadien. Au total, 6 350 visas seront disponibles en 2013, contre 5 350 cette année. Ce nombre passera à 10 700 en 2014. » Irish Times, 6 octobre 2012 OER2 FR.indd 16 30/11/2012 15:45:07
  17. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 17 Amérique latine et du Sud Les principales économies d’Amérique du Sud et d’Amérique centrale ont bénéficié de l’explosion des prix des matières premières et de leur proximité avec les Etats-Unis, première économie mondiale, qui ont de plus en plus cherché à externaliser les fonctions manufacturières et de support clés chez leurs voisins. Ces deux moteurs de la croissance, combinés aux contraintes nationales des marchés de l’emploi et de l’éducation, ont conduit à des pénuries de compétences qui menacent le potentiel de croissance à long terme de ces pays. Le Brésil et le Mexique, les deux pays de la région compris dans l’Index, affichent des résultats très inquiétants dans cette étude. Le Brésil (avec un score global de 5,7) présente un faible taux de chômage, mais les principaux secteurs de l’Ingénierie, des Sciences de la vie, de la Finance, du Commerce de détail et, plus récemment, du Pétrole et du Gaz accusent d’importantes pénuries de compétences. Dans le secteur de l’Extraction de minerais, les salaires ont enregistré de très fortes hausses jusqu’à tout récemment. Le pays souffre cependant d’une législation du travail rigide et d’un piètre niveau d’éducation, qui font redouter des tensions à long terme sur le marché de l’emploi. Si le Brésil bénéficie de plusieurs bonnes universités, elles ne produisent pas suffisamment de diplômés ayant les compétences requises. Dans l’industrie des Hydrocarbures notamment, les employeurs brésiliens et ceux de ses voisins riches en ressources que sont le Chili, la Colombie et le Venezuela sont dépendants de la main-d’œuvre étrangère, parce qu’ils ne peuvent pas recruter suffisamment à l’échelle locale. Le Mexique souffre lui aussi d’un déficit de spécialistes qualifiés. Le pays affiche le score maximal en termes de pression sur les salaires dans les secteurs hautement qualifiés (10). Les plus rémunérateurs sont l’Immobilier et les services techniques et scientifiques qui ont enregistré une progression salariale annuelle de respectivement 11 % et 18 %, de mars 2011 à mars 2012, selon les données officielles. Là encore, de nombreuses sociétés se tournent vers le recrutement de travailleurs étrangers, même si cela n’est pas nécessairement la panacée. Si la région connaît actuellement un ralentissement économique pouvant alléger la pression qui pèse à court terme sur les pénuries de compétences, les taux de croissance que ces pays devraient atteindre sur le long terme impliquent un accroissement des besoins en professionnels qualifiés. La pénurie pourrait s’intensifier avec l’embellie économique et des secteurs comme celui du Pétrole et du Gaz devront élaborer des méthodes novatrices pour recruter le personnel adéquat. Des pays divisés par une langue commune Plusieurs sociétés latino-américaines ont investi dans des campagnes publicitaires et financé des déplacements à l’étranger pour attirer les talents dont elles ont besoin. Mais leur réussite n’a souvent été que partielle. Même dans les pays affichant un taux de chômage élevé, les candidats qualifiés sont souvent réticents à partir au bout du monde avec le risque que les choses se passent mal et qu’ils se retrouvent dans une situation précaire. Le Brésil tente de recruter des Ingénieurs portugais puisqu’ils partagent la même langue, tandis que le Mexique a concentré ses efforts sur l’Espagne. Toutefois, même avec une langue commune, les différences culturelles sont importantes. La transition de Lisbonne à Sao Paulo ou de Madrid à Mexico peut s’avérer difficile. « Le code du travail mexicain a été révisé pour la dernière fois en 1970 et cela se voit. Le Mexique est le seul pays d’Amérique latine où il est légal de renvoyer une femme au motif qu’elle est enceinte. Les périodes d’essai ne sont pas reconnues. Ces règles rigides sont destinées à protéger les travailleurs, mais elles sont si contraignantes que bon nombre de petites entreprises les ignorent, privant les travailleurs de tout droit. » The Economist, 1er novembre 2012 OER2 FR.indd 17 30/11/2012 15:45:08
  18. 18 | L’Index mondial des compétences - Hays 2012 Asie Ces dix dernières années, le pouvoir économique a déserté l’Occident pour gagner l’Orient, tout particulièrement au profit de l’Asie. La région présente toutefois des disparités. Elle compte les deux pays les plus peuplés au monde mais aussi certaines des plus petites nations. Ses structures politiques et commerciales sont également variées, de l’Etat communiste à parti unique qu’est la Chine aux nations du marché libre comme Singapour, en passant par le Japon, en pleine dépression. Si l’Asie dans son ensemble montre des signes de pénurie de compétences croissante, il convient de relever des tendances variables au sein de la région. Le Japon, qui émerge de deux décennies de performance faible, possède une population vieillissant rapidement. Cela affecte doublement l’économie, par la hausse de la demande de prestataires de soins de santé auprès des plus âgés et par la baisse du nombre de nouveaux entrants sur le marché du travail. La hausse du chômage structurel et à long terme a créé une inadéquation entre la main- d’œuvre disponible et les compétences plus novatrices que les employeurs recherchent. Le taux d’inadéquation des compétences au Japon est l’un des plus élevés de l’étude et s’élève à 8,1. A l’autre extrémité du spectre économique, on trouve les pays à croissance rapide tels que Singapour et Hong Kong, dont la population est relativement jeune. Ces deux pays ont en commun de très bons niveaux d’éducation et une flexibilité du marché de l’emploi qui permet aux employeurs de recruter des candidats à l’étranger. L’usage commun de l’anglais a également contribué à élargir la base des talents, notamment dans le secteur des Services financiers. Malgré tout, la forte croissance économique a alimenté la demande en personnel, ce qui a conduit à des taux élevés de pénurie dans certains secteurs et emplois. Si la jeune population devrait représenter un atout à long terme, elle a pour corollaire le manque fréquent de candidats expérimentés de qualité aux échelons supérieurs. La pression sur les salaires à Singapour est très forte pour les secteurs et emplois hautement qualifiés. En Chine, la décision de Pékin d’ouvrir la porte aux investisseurs étrangers, ainsi que le désir des entreprises chinoises de s’implanter à l’international, ont soutenu la demande d’une main-d’œuvre qualifiée sur le marché mondial, les candidats locaux ne possédant pas les compétences requises. Cette demande est forte pour les candidats possédant une expérience internationale et pouvant gérer les différences culturelles. Si le niveau d’éducation est très élevé en Chine (1,5 d’après l’Index), la législation du travail rigide génère un score important en matière de manque de flexibilité de la main-d’œuvre (8,7) ce qui, à son tour, induit une inadéquation des compétences (7,5) ainsi qu’une pression sur les salaires tous secteurs confondus (7,2). Le point de vue local « Au Japon, les étudiants sont plus nombreux à partir à l’étranger pour acquérir les compétences recherchées par les employeurs locaux. Malheureusement, cela intervient près de cinq ans trop tard, les employeurs ayant besoin de gens formés maintenant. » – Christine Wright, Directrice des Opérations, Hays Asie Directrice Générale, Hays Japon Malgré leurs cultures économiques disparates, le Japon et la Chine partagent un besoin commun de recruter sur le marché international du personnel compétent opérationnel à l’échelle mondiale. Jusqu’à récemment, le Japon pouvait recruter le personnel dont il avait besoin en local et favoriser les personnes parlant japonais. La notion de l’emploi occupé toute sa vie durant était solidement ancrée et le personnel qualifié gravissait naturellement les échelons. La situation a aujourd’hui changé et les employeurs doivent élargir leurs horizons pour trouver les talents dont ils ont besoin, notamment dans les secteurs ou les activités ayant une portée internationale. En dépit de ses vastes réserves de main-d’œuvre, l’Inde souffre elle aussi d’une pénurie de compétences. Si sa population en âge de travailler représente près de 750 millions de personnes, 250 millions de travailleurs supplémentaires devraient intégrer le marché du travail d’ici 2025. L’Inde vise également à accroître les compétences de 500 millions de personnes d’ici 2022. Mais c’est la question de la qualité et non de la quantité qui prédomine dans les pénuries de compétences spécifiques. Il existe des points de tension dans les secteurs des Sciences de la vie (tout comme au Japon et en Chine), des Biens de consommation courante, de la Santé, de la Recherche et du Développement, du BTP et de l’Immobilier. Il devrait manquer à l’industrie automobile indienne 300 000 travailleurs qualifiés d’ici 2020, tandis que dans le secteur pétrolier et gazier la demande en Pétro-physiciens excédait l’offre de près de 80 % en 2010. « Singapour permet aux étudiants d’apprendre à différentes étapes de leur vie et reconnaît que le parcours académique n’est pas le seul menant à une carrière professionnelle brillante. En subventionnant tant les étudiants du supérieur que les personnes en formation professionnelle et générale, Singapour ajuste sa base de compétences afin de la faire coïncider avec sa future croissance. » Schleicher, A. (2011), Educating for the Future, The Straits Times, Review Forum, 9 décembre 2011 OER2 FR.indd 18 30/11/2012 15:45:08
  19. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 19 Le point de vue local “« Dans les secteurs tels que la Fabrication, l’Energie et les Infrastructures, des postes sont à pourvoir et il est impossible d’embaucher au rythme voulu. Cela entraînera un ralentissement de la croissance. » – Gaurav Seth, Directeur, Hays Inde Si le système éducatif indien s’est considérablement amélioré (l’Inde est le seul pays de l’étude à ne pas montrer une incidence de l’éducation sur le déficit de compétences), les employeurs doivent toujours trouver des idées novatrices pour pourvoir les postes clés. Si bon nombre d’employeurs ont recours à des hausses de rémunération, certains indexent les salaires par rapport au marché, appliquent des primes variables basées sur la performance et des incitations à plus long terme, telles que les options de souscription ou d’achat d’actions. D’autres ont investi dans des formations en interne afin de repérer les candidats pouvant atteindre le niveau de compétences requis. Certaines grandes entreprises collaborent avec des universités pour élargir le nombre des diplômés adaptés au marché de l’emploi. Le recrutement à l’étranger est également important, tout particulièrement depuis que l’Inde a remplacé son système de quota de visas par une exigence de salaire annuel minimum afin de n’attirer que les talents étrangers hautement qualifiés. Par conséquent, les pays d’Asie affichent d’une manière générale des résultats parmi les meilleurs en matière d’éducation et un accès à l’emploi plus aisé que dans bon nombre d’économies occidentales. Ils doivent néanmoins relever des défis propres, la pénurie de compétences déjà épineuse menaçant en effet de s’aggraver si employeurs et décideurs politiques n’agissent pas. « L’économie américaine perd des milliers d’étudiants étrangers ayant étudié les Sciences, la Technologie et l’Ingénierie dans les universités américaines et ne pouvant pas ensuite obtenir de visa pour rester aux Etats-Unis et y occuper un emploi ou créer une société. » Telegraph.co.uk, 18 octobre 2012 Les employeurs retournent sur les bancs de l’université Certaines grandes sociétés indiennes des Technologies de l’information et du Traitement Back-office travaillent de plus en plus étroitement avec les universités, afin de multiplier le nombre des talents, souvent en participant à la conception de programmes spécifiques avec les établissements. L’une de ces sociétés, ayant délaissé les grandes agglomérations pour implanter ses activités dans des villes plus petites, a noué des liens avec les universités locales et les a aidées à créer des cours spécialisés dans l’analyse des données, en mettant davantage l’accent sur l’anglais écrit et parlé. Si le cursus reste standard, les cours supplémentaires assurent aux diplômés l’acquisition des compétences nécessaires pour s’adapter au marché de l’emploi. Cette initiative est bénéfique pour toutes les parties prenantes : l’université augmente sa cote, les diplômés sont presque assurés de trouver un emploi, et l’employeur est le premier à choisir les candidats à leur sortie de l’université. OER2 FR.indd 19 30/11/2012 15:45:08
  20. 20 | L’Index mondial des compétences - Hays 2012 Australie et Nouvelle-Zélande Les deux principales économies d’Océanie font face à une pénurie de compétences, mais pour des raisons différentes. L’Australie obtient un résultat de 8 en termes de pression sur les salaires dans l’économie générale et les secteurs hautement qualifiés, tandis que la Nouvelle- Zélande récolte un 10 pour la pression salariale dans les secteurs hautement qualifiés, soit le score maximal. La tension du marché de l’emploi australien résulte de la demande de professionnels hautement qualifiés de la part des sociétés du secteur des Ressources. Si les entreprises d’exploitation minière et d’hydrocarbures représentent seulement 2 à 3 % de l’emploi total et moins d’un dixième du PIB, elles concentrent les pénuries de compétences qui ont conduit à une hausse des salaires, en dépit d’une reprise économique mitigée (l’Australie affiche un score de 2,7 pour la santé économique). Le secteur des Ressources est quant à lui le plus actif du pays, celui qui affiche la croissance la plus rapide, et de nombreuses sociétés y sont connectées. Les pénuries se retrouvent particulièrement dans les domaines opérationnels et techniques liés à l’industrie extractive, mais également dans les services comptables, financiers et autres services professionnels fournis aux sociétés de ce secteur. Une enquête menée en 2012 par Hays sur 1 500 employeurs australiens a révélé une hausse annuelle de 10 % du nombre de sociétés faisant état d’une pénurie de travailleurs qualifiés dans les fonctions opérationnelles et techniques, de 9 % dans l’Ingénierie et de 7 % dans le Marketing5 . Cela est confirmé par les recherches menées par le gouvernement australien en 2011, qui ont révélé des « pénuries nationales » (le plus mauvais résultat) dans 11 professions relatives à l’Ingénierie et dans trois échelons de direction en rapport avec ce secteur6 . La tendance devrait s’accentuer avec, selon les estimations, 500 milliards de dollars australiens de projets en cours ou en voie d’élaboration à l’heure où nous écrivons. Le point de vue local « Nous subissons des pénuries de compétences dans plusieurs professions, des Technologies de l’information et de l’Acquisition de marché aux Ingénieurs techniques hautement qualifiés, en passant par les Géologues. » – Nick Deligiannis, Directeur Général, Hays Australie et Nouvelle-Zélande En Nouvelle-Zélande, la demande d’Ingénieurs qualifiés et d’autres professionnels du BTP est forte, puisqu’il faut rebâtir Christchurch après le tremblement de terre qui a frappé la ville en février 2011. Les principaux projets de reconstruction se concrétisant, les pénuries actuelles vont s’accentuer dans le secteur. Cela accroîtra également l’inadéquation des compétences entre l’Ile du Sud et l’Ile du Nord. Du point de vue de l’emploi, la pénurie concerne surtout les Métreurs, les Maîtres d’œuvre des projets résidentiels, les Gestionnaires de projets commerciaux confirmés, les Opérateurs de machines et les Gestionnaires de projet ayant une expérience dans le domaine du Drainage. C’est la cause de la forte inflation des salaires apparaissant dans l’Index, les Experts commerciaux demandant un salaire plus élevé, ce qui se traduit par le score maximal de 10 quant à la pression sur les salaires dans les secteurs hautement qualifiés. L’aggravation ou l’allégement de la pénurie de compétences en Australie et en Nouvelle-Zélande dépendra des perspectives pour les marchés des matières premières et de l’énergie. Si le ralentissement actuel de la croissance chinoise et d’autres économies affichant une croissance rapide s’avère n’être que temporaire, si les Etats-Unis et l’Europe se redressent, les tensions liées au recrutement et à la fidélisation des experts dans ce secteur s’intensifieront. Des sociétés australiennes ont commencé à prendre des mesures pour compenser la pression. Les sociétés du secteur des Ressources ont cherché à recruter du personnel local dans d’autres régions du pays, notamment sur la côte Est, aux alentours de Sydney. Pour inciter les talents à se délocaliser, les sociétés doivent faire preuve de plus d’innovation sur la flexibilité des horaires de travail et la rémunération. L’Australie affiche un bon résultat en matière de flexibilité du marché de l’emploi dans l’Index, 3,8 contre une moyenne mondiale de 5,4, et ce grâce à son ouverture à l’immigration et à la flexibilité de sa législation du travail. Le système migratoire par points en vigueur dans le pays a été refondu en juillet 2012, avec l’adoption de plafonds propres à l’emploi, dans l’espoir que le pays puisse mieux répondre aux besoins de son économie. Le score de 4,3 de l’Australie en matière d’éducation (meilleur que la moyenne mondiale de 4,8) s’appuie sur le bon niveau d’éducation de sa main-d’œuvre. La Nouvelle-Zélande affiche un score de 4,5 pour la flexibilité du marché de l’emploi et de 3,7 en matière d’éducation, ce qui indique que ces facteurs ne sont pas source de tension sur le marché du travail. « Le gouvernement fédéral australien accélérera le processus d’évaluation des travailleurs américains qualifiés se rendant en Australie. Aux termes de la convention, les travailleurs américains pourront passer une évaluation de leurs compétences avant de se rendre en Australie. » ABC News, Australie, 2 avril 2012 5. http://www.hays.com.au/salary-guide/index.htm 6. Liste des pénuries de compétences en Australie 2011. Ministère de l’Éducation, du Travail et des Relations professionnelles. OER2 FR.indd 20 30/11/2012 15:45:08
  21. L’Index mondial des compétences - Hays 2012 | 21 Sources indicateur Source 1. Liberté du travail Heritage Foundation, Indice 2011-2012 de la liberté économique 2. Améliorations en matière d’éducation Barro/Lee Barro, Robert et Jong-Wha Lee, Avril 2010, A New Data Set of Educational Attainment in the World, 1950-2010. NBER Working Paper No. 15902 3. Evolution du taux de participation à l’économie (global) Organisation Internationale du Travail (OIT) 4. Evolution du taux de participation à l’économie (chez les 15-24 ans) Organisation Internationale du Travail (OIT) 5. Evolution du taux de participation à l’économie (chez les 55-64 ans) Organisation Internationale du Travail (OIT) 6. Rang en matière de taux de participation à l’économie Organisation Internationale du Travail (OIT) 7. Ecart de production, en % du PIB Fonds monétaire international (FMI) 8. Taux de chômage à long terme Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) 9. Postes vacants (en milliers) Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE), Servicio Público de Empleo Estatal, Banque nationale suisse, Australian Bureau of Statistics, Office statistique des Communautés européennes, Ministère des Ressources humaines et de la Sécurité sociale de la République populaire de Chine 10. PIB (LC, réel, en milliard) Oxford Economics Global Macro Model 11. Croissance du PIB (réelle) Oxford Economics Global Macro Model 12. Population (en millions d’habitants) Oxford Economics Global Macro Model 13. Taux de chômage (2011) Oxford Economics Global Macro Model 14. PIB/habitant (LC, réel) Oxford Economics Global Macro Model 15. Solde des finances publiques Oxford Economics Global Macro Model 16. Compte courant Oxford Economics Global Macro Model 17. Taux de chômage à inflation stationnaire (TCIS) Oxford Economics Global Macro Model 18. Inflation de l’indice des prix à la consommation Oxford Economics Global Macro Model 19. Inflation de l’indice des prix à la production Oxford Economics Global Macro Model 20. Importations + exportations, en % du PIB Oxford Economics Global Macro Model 21. Scores PISA en lecture Résultats du Programme pour l’évaluation internationale des étudiants (PISA) 2009 : Ce que les étudiants savent et peuvent faire (OCDE) 22. Scores PISA en mathématiques Résultats du Programme pour l’évaluation internationale des étudiants (PISA) 2009 : Ce que les étudiants savent et peuvent faire (OCDE) 23. Scores PISA en sciences Résultats du Programme pour l’évaluation internationale des étudiants (PISA) 2009 : Ce que les étudiants savent et peuvent faire (OCDE) 24. Classement PISA moyen Résultats du Programme pour l’évaluation internationale des étudiants (PISA) 2009 : Ce que les étudiants savent et peuvent faire (OCDE) 25. Migration nette The World Factbook, Central Intelligence Agency (CIA) 26. Flux migratoire net The World Factbook, Central Intelligence Agency (CIA) OER2 FR.indd 21 30/11/2012 15:45:08
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