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VESSIES NEUROLOGIQUES
Dr Vincent Meyer
Urologue
Centre Hospitalier P. Oudot, Bourgoin Jallieu
Miction physiologique
• Au moment du remplissage vésical : vessie relâchée et
sphincter contracté
• Une fois que la vessie est suffisamment distendue :
– Stimulation des centres réflexes de la miction (tronc cérébral)
– Et de la sensibilité consciente (cortex pariétal)
Miction physiologique
• Les centres réflexes veulent déclencher
la miction
• Retardement ou déclenchement de la
miction volontaire
• Au moment de la miction : vessie
contractée et sphincter relaché
• Nécessite un apprentissage au cours des
premières années de vie
Miction physiologique
• Equilibre des pressions de la vessie et du sphincter
• Synchronisation vessie-sphincter
Qu’est-ce qu’une vessie neurologique ?
• Vessie dont le fonctionnement est altéré par une
atteinte neurologique
• Mauvaise vidange vésicale par :
– Hypocontractilité vésicale
– Hypertonie sphinctérienne
– Dyssynergie vésico-sphinctérienne
• Incontinence par :
– Hypercontractilité vésicale
– Hypotonie sphinctérienne
Qu’est-ce qu’une vessie neurologique ?
• Vessie de lutte en réaction à l’obstruction sous-vésicale
– Épaississement du détrusor entrainant une hyperactivité vésicale :
pollakiurie, nycturie, urgenturie
– Puis épuisement progressif avec
• Résidu mictionnel chronique, qui se colonise (infections urinaires), ou
sédimente (calculs vésicaux)
• Diverticulisation de la muqueuse
Qu’est-ce qu’une vessie neurologique ?
• Hyperpression vésicale avec reflux
vésico-urétéral
– Pyélonéphrites
– Insuffisance rénale chronique par
hydronéphrose
Vessie neurologique centrale
• Contractions vésicales spontanées
dues à :
– Stimulation de l’arc réflexe vésical
• Irritation locale
– Défaut d’inhibition de l’arc réflexe
vésical
• Maladie neurologique centrale
Vessie neurologique centrale
• Exemple du patient paraplégique
• Défaut d’inhibition de la vessie et
du sphincter
– Fuites par hyperactivité vésicale
– Rétention urinaire par défaut de
relâchement sphinctérien
Vessie neurologique péripherique
• Acontractilié vésicale : vessie insensible, de grande capacité,
ne se vidant pas
• Pas de relâchement sphinctérien
Causes de vessies neurologiques
• Maladie neurologique
– Centrale : paraplégie, tétraplégie, sclérose en plaques, maladie de
Parkinson, neuropathie diabétique…
– Périphérique : syndrome de la queue de cheval, neuropathie
alcoolique, diabétique, iatrogène…
• Irritation vésicale par une cause locale
• Idiopathique
– 1/3 des cas
– Hypersensibilité ou perte d’élasticité vésicale
Irritation locale
A éliminer en premier devant toute hyperactivité vésicale
• Infection urinaire
(résidu mictionnel, prolapsus, constipation)
• Calcul vésical
• Tumeur vésicale
• Adénome de prostate, sténose urétrale
• Corps étranger, fil ou agrafe après chirurgie
• Fécalome, escarre sacré
• Séquelle de radiothérapie (cystite radique)
• Pathologie digestive ou gynécologique
(cancer, atrophie vulvaire, diverticulite)
• Etc.
Bilan d’une vessie neurologique
• Questionnaires spécifiques (USP, ICIQ, etc.) :
– Limitation des activités de la vie quotidienne
– Retentissement psychologique
– Gêne dans la vie sociale
• Calendrier mictionnel sur plusieurs jours :
– Apports, envies d’uriner, fuites, mictions,
protections
– Polydipsie, polyurie, pollakiurie, urgenturie,
nycturie
• Nombre de protections utilisées par jour
Clinique
Clinique
• Hyperactivité vésicale
– Pollakiurie, urgenturie, nycturie
– Fuites sans effort, par urgenturie, y compris la nuit
• Incontinence à l’effort
– Fuites au cours d’un effort, le jour, sans sensation de besoin
– Sport > rire > toux > soulèvement > marche > lever
– Par hypotonie sphinctérienne ou regorgement
• Incontinence mixte
• Antécédents urologiques et gynéco-obstétriques
• IMC (surpoids, obésité)
• Infections urinaires (cystite, pyélonéphrite)
• Gêne lors des rapports sexuels (dyspareunie)
• Transit
– Constipation
– Dyschésie
– Incontinence anale
Clinique
• Examen urologique
– Incontinence à l’effort
– Examen gynécologique
• Examen neurologique
– Topographie lésionnelle
– Motricité, sensibilité et réflexes
périnéaux
• Testing musculaire /5 du plancher pelvien
• Sensibilité grandes et petites lèvres, anus
• Réflexe à la toux T6-L1, anal L5, bulbo-
caverneux S1, etc.
Clinique
• Le patient urine dans une
machine mesurant le
volume uriné et le débit
mictionnel
• Calcul du résidu mictionnel
Débimétrie
Débimétrie
• Interprétable si volume
uriné > 150 ml/s
• Pathologique si
– Qmax < 10 - 15 ml/s
– Courbe aplatie, allongée
– Miction en plusieurs temps
Calcul d’un résidu mictionnel
• Bladderscan
• Sondage évacuateur
• Échographie
• Significatif si > 150 - 200 ml
Fibroscopie vésicale
• Bilan de l’ensemble de la
vessie
• Sous anesthésie locale en
consultation
Imagerie
Bilan urodynamique
• Enregistrement des pressions au
cours du remplissage progressif
de la vessie par de l’eau stérile
• Étudie la tonicité sphinctérienne,
la sensibilité, activité, capacité,
compliance, et contractilité
vésicale
• Activité du sphincter strié
mesurée par une électrode
plantée dans le sphincter strié
anal ou urétral
Bilan urodynamique
• En consultation
• Dure 30 minutes à 1 heure
• Par un urologue, gynécologue, neurologue, etc.
• 1ere Débimétrie et RM
• Sphinctérométrie
• Cystomanométrie
• Examen clinique
• 2e Débimétrie et RPM +/- clichés vidéo (vidéo-urodynamique)
Matériel
BUD normal
Hyperactivité détrusorienne
• Contractions vésicales prématurée et non contrôlable
• Elle peut être associée à des fuites urinaires
Défaut de compliance
• Altération de la musculature vésicale (vessie neurologique
centrale, radiothérapie pelvienne, cystite interstitielle)
• Risque d’insuffisance rénale par hydronéphrose
Dyssynergie vésico-sphinctérienne
Principes de traitement de la vessie
neurologique centrale
• Calmer une vessie hyperactive
– Traiter un facteur irritatif local
– Anticholinergiques
– Kinésithérapie
– Neuromodulation des racines sacrées
– Injections intradétrusoriennes de BOTOX
– Entérocystoplastie d’agrandissement
• Vidanger la vessie
– Alpha-bloquants
– Autosondages
– Incontinentation
– Sonde vésicale ou cystocath
• Surveiller l’évolution de la vessie (BUD) et de la fonction rénale (échographie,
clairance rénale)
Traitement de l’hyperactivité vésicale
• Inhibent l’activité détrusorienne
• CERIS®, VESICARE®, TOVIAZ® : demi-vie longue
• DITROPAN® : demi-vie courte, passe la BHE
• ES : sécheresse buccale, constipation, trouble de l’accomodation visuelle,
rétention urinaire, troubles cognitifs
• CI : dysurie avec RM, ACFA, GAFA, myasthénie, syndrome occlusif
• Instaurer à basse dose, augmenter si efficace et bien toléré
• Association possible
Anticholinergiques
Kinésitherapie
• Prise en charge éducative et comportementale
– Apprentissage du relâchement sphinctérien par rééducation avec biofeedback
– Utilisation du réflexe périnéo-détrusor inhibiteur
– Modification du comportement et exercices de relaxation au moment d’une
envie
• Auto-calendriers mictionnels
• Équilibrer les mictions, entre 2 et 4 h
• Éviter le thé, le tabac, le café (1/j)
• Équilibrer les boissons (1 à 2 l//j, éviter après 18 h si nycturie)
• 50 à 60 % d’efficacité
Séances d’électrostimulation à basse fréquence
• Neurostimulation tibiale transcutanée (TENS)
– A domicile
– Quotidien ou tous les deux jours
• 50 à 60 % d’efficacité à court terme
Neuromodulation sacrée
Neuromodulation sacrée
• Corrige la sensibilité vésicale en stimulant les fibres afférentes
sensitives sacrées de façon chronique
– Saturation nerveuse
– Réorganisation du circuit réflexe grâce à la plasticité cérébrale
• Indications
– Hyperactivité vésicale rebelle aux anticholinergiques et à la
rééducation
– Rétention urinaire chronique idiopathique
– Incontinence anale avec sphincter intègre
– Douleur chronique pelvienne
• Ambulatoire
• Anesthésie locale
• Phase de test de 2 semaines avec un
stimulateur externe
• Implantation du boîtier si efficace
• 50 à 80 % d’efficacité à 1 an
• < 50 % d’efficacité à long terme
- Peu efficace si lésion neurologique établie
- Inefficace si section complète de la moelle
Neuromodulation sacrée
Neuromodulation sacrée
• Risques :
– Peut déclencher ou être déréglé par des détecteurs
antivols et aimants de forte puissance (aéroports, IRM)
– Douleur si le boîtier est réglé trop fort
– Panne mécanique
– Infection
• Pas de complication grave entraînant des lésions
permanentes
• Durée de vie de la pile : 5 à 7 ans
Injections de toxine botulique
Injections de toxine botulique
• Paralysie complète ou partielle de la vessie
• Effet transitoire
• Ambulatoire
• Anesthésie locale
• Efficace en 2 semaines
• A renouveler tous les 6 mois à 1 an
• Risque d’échappement à long terme
• Complications :
– Infection urinaire
– Botulisme (exceptionnel)
Injections de toxine botulique
• Botox 200 ou 300 u
– AMM depuis 2011 pour les patients atteints de maladie neurologique
– Paralysie vésicale complète, doit être associée aux autosondages
– 70 à 80 % de continence
• Botox 50 ou 100 u
– AMM depuis 2014 pour les hyperactivités vésicales idiopathiques
– Si échec ou en alternative de la neuromodulation sacrée
– 65 % ont une amélioration > 50 %
– 40 % ont une amélioration > 75 %
– 10 % de risque de rétention urinaire nécessitant des autosondages
temporaires
ENTEROCYSTOPLASTIE D’AGRANDISSEMENT
• Si échec des autres
traitements
• Et/ou défaut de compliance
vésicale majeur
• Cystectomie sus-trigonale
• Patch d’intestin grêle
• Peut nécessiter des
autosondages pour vider la
vessie
Vidange vésicale
Autosondages
• En complément des mictions si résidu mictionnel
élevé
• A la place des mictions si miction impossible ou à
haute pression
– Non stériles
– 4 à 6 par jour
– Volume de 400 ml en moyenne
– Au dessus des toilettes ou dans un sac à urines
– Apprentissage par une infirmière spécialisée
Autosondages
Incontinentation
• Prothèse urétrale
– 90 % efficacité mais 50 % de complications
– Actuellement recommandé comme test avant
incontinentation définitive
• Laser ou à la lame froide
– 80 % efficacité
• Etui pénien
• Mictions par pression ou percussion vésicale si
vidange incomplète
Sondage vésical à demeure
• A éviter si possible
– Infections urinaires
– Érosion urétrale
– Métaplasie vésicale voire cancérisation
• Patients grabataires
Sondage vésical à demeure
Merci de votre attention.

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  • 1. VESSIES NEUROLOGIQUES Dr Vincent Meyer Urologue Centre Hospitalier P. Oudot, Bourgoin Jallieu
  • 2. Miction physiologique • Au moment du remplissage vésical : vessie relâchée et sphincter contracté • Une fois que la vessie est suffisamment distendue : – Stimulation des centres réflexes de la miction (tronc cérébral) – Et de la sensibilité consciente (cortex pariétal)
  • 3. Miction physiologique • Les centres réflexes veulent déclencher la miction • Retardement ou déclenchement de la miction volontaire • Au moment de la miction : vessie contractée et sphincter relaché • Nécessite un apprentissage au cours des premières années de vie
  • 4. Miction physiologique • Equilibre des pressions de la vessie et du sphincter • Synchronisation vessie-sphincter
  • 5. Qu’est-ce qu’une vessie neurologique ? • Vessie dont le fonctionnement est altéré par une atteinte neurologique • Mauvaise vidange vésicale par : – Hypocontractilité vésicale – Hypertonie sphinctérienne – Dyssynergie vésico-sphinctérienne • Incontinence par : – Hypercontractilité vésicale – Hypotonie sphinctérienne
  • 6. Qu’est-ce qu’une vessie neurologique ? • Vessie de lutte en réaction à l’obstruction sous-vésicale – Épaississement du détrusor entrainant une hyperactivité vésicale : pollakiurie, nycturie, urgenturie – Puis épuisement progressif avec • Résidu mictionnel chronique, qui se colonise (infections urinaires), ou sédimente (calculs vésicaux) • Diverticulisation de la muqueuse
  • 7. Qu’est-ce qu’une vessie neurologique ? • Hyperpression vésicale avec reflux vésico-urétéral – Pyélonéphrites – Insuffisance rénale chronique par hydronéphrose
  • 8. Vessie neurologique centrale • Contractions vésicales spontanées dues à : – Stimulation de l’arc réflexe vésical • Irritation locale – Défaut d’inhibition de l’arc réflexe vésical • Maladie neurologique centrale
  • 9. Vessie neurologique centrale • Exemple du patient paraplégique • Défaut d’inhibition de la vessie et du sphincter – Fuites par hyperactivité vésicale – Rétention urinaire par défaut de relâchement sphinctérien
  • 10. Vessie neurologique péripherique • Acontractilié vésicale : vessie insensible, de grande capacité, ne se vidant pas • Pas de relâchement sphinctérien
  • 11. Causes de vessies neurologiques • Maladie neurologique – Centrale : paraplégie, tétraplégie, sclérose en plaques, maladie de Parkinson, neuropathie diabétique… – Périphérique : syndrome de la queue de cheval, neuropathie alcoolique, diabétique, iatrogène… • Irritation vésicale par une cause locale • Idiopathique – 1/3 des cas – Hypersensibilité ou perte d’élasticité vésicale
  • 12. Irritation locale A éliminer en premier devant toute hyperactivité vésicale • Infection urinaire (résidu mictionnel, prolapsus, constipation) • Calcul vésical • Tumeur vésicale • Adénome de prostate, sténose urétrale • Corps étranger, fil ou agrafe après chirurgie • Fécalome, escarre sacré • Séquelle de radiothérapie (cystite radique) • Pathologie digestive ou gynécologique (cancer, atrophie vulvaire, diverticulite) • Etc.
  • 13. Bilan d’une vessie neurologique
  • 14. • Questionnaires spécifiques (USP, ICIQ, etc.) : – Limitation des activités de la vie quotidienne – Retentissement psychologique – Gêne dans la vie sociale • Calendrier mictionnel sur plusieurs jours : – Apports, envies d’uriner, fuites, mictions, protections – Polydipsie, polyurie, pollakiurie, urgenturie, nycturie • Nombre de protections utilisées par jour Clinique
  • 15. Clinique • Hyperactivité vésicale – Pollakiurie, urgenturie, nycturie – Fuites sans effort, par urgenturie, y compris la nuit • Incontinence à l’effort – Fuites au cours d’un effort, le jour, sans sensation de besoin – Sport > rire > toux > soulèvement > marche > lever – Par hypotonie sphinctérienne ou regorgement • Incontinence mixte
  • 16. • Antécédents urologiques et gynéco-obstétriques • IMC (surpoids, obésité) • Infections urinaires (cystite, pyélonéphrite) • Gêne lors des rapports sexuels (dyspareunie) • Transit – Constipation – Dyschésie – Incontinence anale Clinique
  • 17. • Examen urologique – Incontinence à l’effort – Examen gynécologique • Examen neurologique – Topographie lésionnelle – Motricité, sensibilité et réflexes périnéaux • Testing musculaire /5 du plancher pelvien • Sensibilité grandes et petites lèvres, anus • Réflexe à la toux T6-L1, anal L5, bulbo- caverneux S1, etc. Clinique
  • 18. • Le patient urine dans une machine mesurant le volume uriné et le débit mictionnel • Calcul du résidu mictionnel Débimétrie
  • 19. Débimétrie • Interprétable si volume uriné > 150 ml/s • Pathologique si – Qmax < 10 - 15 ml/s – Courbe aplatie, allongée – Miction en plusieurs temps
  • 20. Calcul d’un résidu mictionnel • Bladderscan • Sondage évacuateur • Échographie • Significatif si > 150 - 200 ml
  • 21. Fibroscopie vésicale • Bilan de l’ensemble de la vessie • Sous anesthésie locale en consultation
  • 22.
  • 24. Bilan urodynamique • Enregistrement des pressions au cours du remplissage progressif de la vessie par de l’eau stérile • Étudie la tonicité sphinctérienne, la sensibilité, activité, capacité, compliance, et contractilité vésicale • Activité du sphincter strié mesurée par une électrode plantée dans le sphincter strié anal ou urétral
  • 25. Bilan urodynamique • En consultation • Dure 30 minutes à 1 heure • Par un urologue, gynécologue, neurologue, etc. • 1ere Débimétrie et RM • Sphinctérométrie • Cystomanométrie • Examen clinique • 2e Débimétrie et RPM +/- clichés vidéo (vidéo-urodynamique)
  • 28. Hyperactivité détrusorienne • Contractions vésicales prématurée et non contrôlable • Elle peut être associée à des fuites urinaires
  • 29. Défaut de compliance • Altération de la musculature vésicale (vessie neurologique centrale, radiothérapie pelvienne, cystite interstitielle) • Risque d’insuffisance rénale par hydronéphrose
  • 31. Principes de traitement de la vessie neurologique centrale • Calmer une vessie hyperactive – Traiter un facteur irritatif local – Anticholinergiques – Kinésithérapie – Neuromodulation des racines sacrées – Injections intradétrusoriennes de BOTOX – Entérocystoplastie d’agrandissement • Vidanger la vessie – Alpha-bloquants – Autosondages – Incontinentation – Sonde vésicale ou cystocath • Surveiller l’évolution de la vessie (BUD) et de la fonction rénale (échographie, clairance rénale)
  • 33. • Inhibent l’activité détrusorienne • CERIS®, VESICARE®, TOVIAZ® : demi-vie longue • DITROPAN® : demi-vie courte, passe la BHE • ES : sécheresse buccale, constipation, trouble de l’accomodation visuelle, rétention urinaire, troubles cognitifs • CI : dysurie avec RM, ACFA, GAFA, myasthénie, syndrome occlusif • Instaurer à basse dose, augmenter si efficace et bien toléré • Association possible Anticholinergiques
  • 34. Kinésitherapie • Prise en charge éducative et comportementale – Apprentissage du relâchement sphinctérien par rééducation avec biofeedback – Utilisation du réflexe périnéo-détrusor inhibiteur – Modification du comportement et exercices de relaxation au moment d’une envie • Auto-calendriers mictionnels • Équilibrer les mictions, entre 2 et 4 h • Éviter le thé, le tabac, le café (1/j) • Équilibrer les boissons (1 à 2 l//j, éviter après 18 h si nycturie) • 50 à 60 % d’efficacité
  • 35. Séances d’électrostimulation à basse fréquence • Neurostimulation tibiale transcutanée (TENS) – A domicile – Quotidien ou tous les deux jours • 50 à 60 % d’efficacité à court terme
  • 37. Neuromodulation sacrée • Corrige la sensibilité vésicale en stimulant les fibres afférentes sensitives sacrées de façon chronique – Saturation nerveuse – Réorganisation du circuit réflexe grâce à la plasticité cérébrale • Indications – Hyperactivité vésicale rebelle aux anticholinergiques et à la rééducation – Rétention urinaire chronique idiopathique – Incontinence anale avec sphincter intègre – Douleur chronique pelvienne
  • 38. • Ambulatoire • Anesthésie locale • Phase de test de 2 semaines avec un stimulateur externe • Implantation du boîtier si efficace • 50 à 80 % d’efficacité à 1 an • < 50 % d’efficacité à long terme - Peu efficace si lésion neurologique établie - Inefficace si section complète de la moelle Neuromodulation sacrée
  • 39. Neuromodulation sacrée • Risques : – Peut déclencher ou être déréglé par des détecteurs antivols et aimants de forte puissance (aéroports, IRM) – Douleur si le boîtier est réglé trop fort – Panne mécanique – Infection • Pas de complication grave entraînant des lésions permanentes • Durée de vie de la pile : 5 à 7 ans
  • 40. Injections de toxine botulique
  • 41. Injections de toxine botulique • Paralysie complète ou partielle de la vessie • Effet transitoire • Ambulatoire • Anesthésie locale • Efficace en 2 semaines • A renouveler tous les 6 mois à 1 an • Risque d’échappement à long terme • Complications : – Infection urinaire – Botulisme (exceptionnel)
  • 42. Injections de toxine botulique • Botox 200 ou 300 u – AMM depuis 2011 pour les patients atteints de maladie neurologique – Paralysie vésicale complète, doit être associée aux autosondages – 70 à 80 % de continence • Botox 50 ou 100 u – AMM depuis 2014 pour les hyperactivités vésicales idiopathiques – Si échec ou en alternative de la neuromodulation sacrée – 65 % ont une amélioration > 50 % – 40 % ont une amélioration > 75 % – 10 % de risque de rétention urinaire nécessitant des autosondages temporaires
  • 43. ENTEROCYSTOPLASTIE D’AGRANDISSEMENT • Si échec des autres traitements • Et/ou défaut de compliance vésicale majeur • Cystectomie sus-trigonale • Patch d’intestin grêle • Peut nécessiter des autosondages pour vider la vessie
  • 45. Autosondages • En complément des mictions si résidu mictionnel élevé • A la place des mictions si miction impossible ou à haute pression – Non stériles – 4 à 6 par jour – Volume de 400 ml en moyenne – Au dessus des toilettes ou dans un sac à urines – Apprentissage par une infirmière spécialisée
  • 47. Incontinentation • Prothèse urétrale – 90 % efficacité mais 50 % de complications – Actuellement recommandé comme test avant incontinentation définitive • Laser ou à la lame froide – 80 % efficacité • Etui pénien • Mictions par pression ou percussion vésicale si vidange incomplète
  • 49. • A éviter si possible – Infections urinaires – Érosion urétrale – Métaplasie vésicale voire cancérisation • Patients grabataires Sondage vésical à demeure
  • 50. Merci de votre attention.