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N°47 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2010
E n q u ê t e
E-Commerce
Une logistique
de pointe
Depuis leurs débuts tourmentés, les Pure Players E-commerce ont compris
qu’une qualité de service irréprochable est un pré requis pour espérer
fidéliser l’e-consommateur. Ce qui suppose des schémas de distribution
constamment optimisés, des systèmes d’information performants et des
organisations flexibles, tout en minimisant les coûts pour ne pas grever
les marges. Les 25% de croissance de ce secteur attirent à présent de
nouveaux acteurs : d’autres Pure Players, mais aussi des VADistes, des
Distributeurs et des Fabricants et la concurrence est rude pour séduire
des Internautes encore plus exigeants en matière de prix bas et de qualité
de service. Or, l’arrivée du cross-canal (ex : commander sur Internet,
se faire livrer en point relais et retourner le produit en magasin),
l’extension des gammes de produits, l’atomisation de la demande,
l’internationalisation… sont autant de facteurs de complexité à assimiler
par une logistique déjà sous contraintes extrêmes. Dans ces conditions,
comment rester performant au moindre coût ?
©Leah-AnneThompson-Fotolia
39
SEPTEMBRE 2010 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - N°47
Marché
De fortes contraintes
mais des opportunités à saisir
S’il ne représente encore qu’une faible part du commerce tradition-
nel en France, nul doute que l’e-commerce, avec un taux de crois-
sance de 25 % de CA en 2009, ne cesse de progresser. Le haut
niveau d’exigence des Internautes en matière de prix bas, mais sur-
tout de services, pourrait bien donner le ton à l’ensemble des
canaux de distribution et des prestations logistiques. En tout cas,
les nouveaux acteurs s’y bousculent…
F
aute d’avoir pris suffisamment
au sérieux l’importance du
chaînon logistique, les débuts
du e-commerce se sont avérés
périlleux. C’est ce qu’a com-
mencé par souligner Valérie Moatti,
Professeur de SCM et de Stratégie à
l’ESCP Europe lors du Forum d’été
organisé par Supply Chain Magazine
le 6 juillet dernier à Paris et qui a
réuni près de 450 personnes*. « En
2000, 24 % des commandes n’ont
jamais été livrées, d’après une étude
européenne menée parAccenture, rap-
pelle-t-elle, sans oublier la faillite de
nombre d’acteurs, faute d’avoir anti-
cipé les conséquences. La logistique
est un élément clé de la réussite pour
le e-commerce », conclut-t-elle. Ce qui
se vérifie chaque jour. Progressi-
vement, les exigences des Internautes,
plus aguerris, sont même encore mon-
tées d’un cran.
Des Internautes
très exigeants en termes
de livraison et de services
Les achats en ligne se généralisent
puisque d’après une étude Ifop/L4
Epsilon menée mi-octobre 2009, sur
les douze derniers mois les personnes
ayant réalisé des achats de articles
physiques sur le Net (86 % de
l’échantillon) ont déclaré avoir com-
mandé en moyenne 9,4 articles
(livres, textile, High-Tech…). 62 %
jugent en effet le commerce en ligne
plus efficace que le commerce tradi-
tionnel au niveau des prix proposés.
Les répondants sont néanmoins très
exigeants au niveau livraison et ser-
vice : 99 % veulent être informés de
toute modification des délais de
livraison prévus, et presque autant
(98 %) souhaitent recevoir la confir-
mation de la date de livraison prévue.
93% déclarent aussi suivre l’avance-
ment de leur commande. Par ailleurs,
en cas de rupture de stock, 86 %
attendent de se voir proposer un ou
plusieurs produits de substitution
avec une réduction. De même, en cas
de manquant ou d’erreur à la livrai-
son, 40 % des cyberacheteurs atten-
dent une compensation (cadeau ou
remise) et si un incident survient de
nouveau, ils arrêtent d’acheter sur ce
site ; 33 % oublient l’incident s’ils ont
une compensation. Mais 13 % décla-
rent se détourner à jamais du site. La
barre est donc haute en matière de
qualité de service attendue des
Internautes et les erreurs coûtent cher
à réparer. D’où l’intérêt d’être bon en
amont sur la gestion des stocks
(approvisionnement, cohérence avec
les offres mises en ligne, suivi rigou-
reux des quantités physiquement dis-
ponibles…), la préparation de com-
mande et la livraison.
Un large choix
d’options de livraison
Toujours selon cette étude, les Inter-
nautes sont intéressés par diverses
options de livraison : 91 % souhaitent
pouvoir faire livrer le produit à la per-
sonne de leur choix ; 90 % veulent
déballer le colis devant le livreur pour
vérifier son contenu ; 80 % désirent
pouvoir être livrés en point relais et
79 % en horaires décalés (week-end
Valérie Moatti,
Professeur de SCM et
de Stratégie
à l’ESCP Europe :
« La logistique
est un élément clé
de la réussite pour
le e-commerce ».
©DR
* Les slides des présentations sont consultables sur
http://www.supplychainexpo.fr/Evenements/FORUM-ETE-2010
40
N°47 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2010
E n q u ê t e
ou soirée) ; 78 % sont sensibles aux
options de livraison plus ou moins
rapides avec des coûts de livraison
plus ou moins élevés. Ainsi, les
Internautes veulent délibérément choi-
sirparmiunlargeéventaildemodesde
livraison. « Du point de vue de l’ache-
teur à distance, l’e-commerce est
avant tout un format de distribution
pratique. Le cyberacheteur attend que
cet avantage se traduise sur le terrain
de la livraison », explique l’ACSEL
(Association de l’économie numé-
rique) dans son ouvrage intitulé
« E-commerce et distribution : com-
ment Internet bouscule les canaux de
vente ». Ainsi, en plus de la livraison
à domicile « classique » via Coli-
poste, des formes plus fines voient le
jour telles que des remises de
colis en horaire décalé (ex : Colizen)
ou dans des créneaux de deux heures
(ex : AuchanDirect, Ooshop, Mono-
prix…), sans oublier l’express pour
les urgences (Chronopost, DHL,
Fedex, TNT, UPS…). De même, les
points relais poursuivent leur déve-
loppement. Les réseaux les plus
connus sont issus de la VPC comme
Relais Colis (Sogep/La Redoute,
plus de 4.000 points en France)
ou Mondial Relay (3 Suisses,
4.300 points), des buralistes comme
A2Pas (Altadis, 3.100 points), de la
messagerie de presse (Presstalis, ex
NMPP) ou encore de la volonté de
nouveaux acteurs comme Kiala (ani-
mateur de 5.400 points en Europe).
Autre possibilité pour les distribu-
teurs déjà dotés d’un réseau de maga-
sins : le retrait en boutique, ce qui
suppose d’installer des points d’ac-
cueil dédiés sur les surfaces de
ventes. Enfin, les consignes automa-
tiques (ex : Cityssimo de Coliposte,
ByBox…), via un code, permettent
de retirer les colis 24h/24, 7j/7, à
condition de ne pas dépendre des
horaires d’ouverture d’une galerie
marchande…
L’arrivée du cross-canal
Les Internautes veulent aussi pouvoir
naviguer d’un canal de distribution à
l’autre. Dans l’étude Ipsos/ L4 Epsi-
lon, 85 % des répondants sont poten-
tiellement intéressés par un service
consistant à passer sur Internet une
commande préparée dans le super-
marché ou l’hypermarché le plus
proche et qu’ils peuvent soit se faire
livrer à domicile (en journée avec un
coût de livraison), soit emporter du
magasin (pendant les horaires d’ou-
verture, sans surcoût). De même,
91 % se déclarent partisans de com-
mander sur une borne un produit en
rupture pour se le faire livrer en
magasin ou à domicile sous 48h.
Olivier Moreau, PDG d’Orium, est
convaincu de l’arrivée en France de
cette tendance de fond déjà « banali-
sée » dans les pays anglo-saxons.
« Nous passons du multi au cross-
canal, d’où un niveau de complexité
important. A présent, pour l’e-con-
sommateur, c’est le service quand il
le veut, comme il le veut, où il le veut.
L’e-commerce ne représente que 4 %
du commerce traditionnel en France,
mais il donne une illustration de la
tendance du service qu’il faudra
apporter au client dans les années à
venir. Une croissance en volume ne
sera possible que si nous savons
gérer cette complexité », prédit le
PDG d’Orium.
Le client au centre de tout
Les prochains défis du e-commerce
sont aussi la montée en puissance de
l’I-Phone et de l’I-Pad dans le conseil
au consommateur et la prise de com-
mande. Et le M-Commerce (vente
depuis un téléphone portable) est
voué à se développer avec le parc de
Smartphones. « Selon une étude de
l’Institut Coda Research, le CA du M-
Commerce aux Etats-Unis devrait
s’élever à 23,8 Md$ en 2015, soit
8,5 % du total des ventes en ligne
outre-Atlantique et 0,5 % du total des
ventes de détail », illustre Olivier
Moreau. Par ailleurs, s’ils sont
mécontents, les Internautes ont tôt fait
de se répandre via les blogs, forums
ou les réseaux sociaux. « Le client est
au centre de tout, résume le PDG
d’Orium. Dès qu’une erreur est com-
mise, un blog ou un forum peut
détruire votre image. Nous tendons
vers une personnalisation extrême du
service, en one to one. » De son côté,
La Redoute, plébiscitée par de nom-
breux Internautes pour sa qualité de
service, a décidé de faire de cette
écoute une arme de réactivité.
« L’écoute du client devient le moyen
Olivier Moreau,
PDG d’Orium :
« Nous passons
du multi
au cross-canal,
d’où un niveau
de complexité
important ».
©DR
Suite page 42
42
N°47 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2010
E n q u ê t e
de faire de bons choix et oriente l’ac-
tion », confirme Claude Hanocq,
Directeur des opérations de La
Redoute. Cette écoute s’appuie sur
des enquêtes de satisfaction en ligne,
des analyses de commentaires sur les
produits déposés sur le site Internet et
l’exploitation des media sociaux,
mais aussi sur des rencontres par l’en-
cadrement de groupes de clientes.
Arrivée de nouveaux
e-commerçants
En dépit de toutes ces contraintes et
défis, les taux de croissance du
e-commerce (25 % du CA en 2009
selon la Fevad) continuent d’attirer de
nouveaux acteurs. Le nombre de sites
marchands actifs est monté de 22.900
en 2006 à 64.100 en 2009, (source
ICE-PSP Fevad). Avec toutefois de
fortes disparités puisque seuls
500 sites enregistrent plus de 10.000
transactions par mois, 74 % en ayant
moins de 100. Ces nouveaux sites ne
sont plus seulement à l’initiative de
Pure Players. En plus des VAdistes,
des distributeurs et des fabricants les
rejoignent. Pour François Rochet,
PDG du cabinet de conseil Agenoria,
l’histoire du e-commerce a évolué
comme suit : « Avant les années
2000, les VADistes délivraient la
campagne avec deux gros catalogues
par an tandis que les Retailers
(magasins) se trouvaient en ville.
Ainsi n’étaient-ils pas en concurrence
directe. Puis dans les années 2000 à
2006, les sites marchands sont appa-
rus sur le web, se démarquant par
leurs prix et leurs nouveautés. De
leur côté, les VADistes sont aussi
venus à la Toile, avec deux gros cata-
logues, plus huit autres plus petits.
Les Retailers restant en ville (circuits
courts). Peu de marques figuraient
alors sur Internet. De 2006 à 2010,
des acteurs ont fortement gagné en
maturité sur le Web devenant impor-
tants pour certains et ouvrant même
des magasins. La part de CA sur
Internet des VADistes est passée à
plus de 50 % et les Retailers se sont
mis au e-commerce, de même que les
marques. A présent, la période se
caractérise par la mondialisation et
le multi-canal. » Il considère que le
marché compte quatre types
d’ e-commerçants :
« Les Aventuriers, qui se
sont créés exnihilo,
ont commencé dans leur garage et
ont connu une croissance régulière ;
les Big Pure Players, dont le modèle
économique est éprouvé, le trafic
important (+ de 500.000 commandes
par an) et la logistique interne ; les
VADistes partent d’un modèle de
vente sur catalogue, voient leur part
de CA sur le Net croître et gèrent leur
logistique en interne ; enfin, les
Retailers ont commencé dans le BtoB
avant de créer leur site marchand et
leur logistique s’appuie sur celle mise
en œuvre pour desservir leurs points
de ventes. »
Une opportunité pour
les prestataires logistiques
La logistique n’étant pas le cœur de
métierdenombred’e-commerçantsen
herbe, beaucoup se sont tournés vers
des prestataires spécialisés, si bien que
l’offre s’étend elle aussi. Au niveau
des principaux prestataires logistiques
spécialisés en e-commerce, on peut
citer Adrexo, Alpha Direct Services,
Axelis, Bretagne Services Logistiques,
CEPL, Colizen, Crosslog, Deret
Logistique, Dinadis, Duhamel Logis-
tique, L4 Logistics, Logistique Gri-
monprez, Logvad, Morin Logistic (qui
a acquis Astelem), Orium, SED
Logistique… avec des prestations plus
ou moins étendues. D’autres sont issus
de filiales de grands groupes comme
Arvato Services (Groupe Bertels-
mann) ou C-Log (Groupe Beau-
manoir). De grands prestataires géné-
ralistes s’intéressent aussi au e-com-
merce comme Geodis Calberson,
DHL Supply Chain, Kuehne+Nagel,
Norbert Dentressangle, Wincanton…
D’autres se lancent tels Leroy Logis-
tique, MGF Logistique… Bref, les
candidats ne manquent pas pour saisir
ces nouvelles opportunités ! Et des
alliances vont se nouer entre ces divers
spécialistes pour offrir des prestations
les plus larges possibles tout en mini-
misant les coûts par des mutualisations
de moyens… Il y a donc fort a parier
que ce paysage en construction va
encore bien évoluer !
Cathy Polge
Claude Hanocq,
Directeur des opérations
de La Redoute :
« L’écoute du client
devient le moyen
de faire
de bons choix
et oriente l’action ».
©DR
Suite de la page 40
Suite page 44
44
N°47 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2010
E n q u ê t e
E-Logistique
10 conseils pour être performant
Comment rester performant au moindre coût ? C’est une question que les e-commerçants se posent
régulièrement en matière de service pour satisfaire des Internautes exigeants. Forts de leurs expé-
riences à succès et du recul dont ils disposent à présent, des prestataires logistiques, des Pure Players
et des Consultants vous font par de leurs principales recommandations …
1Etre réactif
et flexible
Tout va vite dans le e-commerce, d’où la nécessité d’adap-
ter en permanence les schémas, les processus et les
hommes. Pour Eric Sarrat, PDG de GT Logistics, la
reprise de L4 Logistics début 2009 qui a propulsé cette
société familiale dans la logistique du e-commerce a été
« un choc culturel
fort par rapport à la
nature de la clientèle
qui exige beaucoup
de réactivité et de
pro-activité, à la dif-
férence des indus-
triels, où les proces-
sus de réorganisation
sont plus lents car
l’aboutissement de longues études. ». Et Luc de Murard,
PDG de Crosslog, prestataire logistique dédié au e-com-
merce BtoC de renchérir : « Notre maître mot est la flexi-
bilité car le schéma d’aujourd’hui n’est pas celui de
demain et les schémas d’approvisionnements sont mul-
tiples. De plus, une expertise est nécessaire pour gérer la
complexité de produits qui peuvent aller de la clé USB au
Frigo américain, mais sans les volumes ». Il insiste égale-
ment sur le besoin de rapidité et de transparence de l’infor-
mation vis-à-vis du consommateur final qui veut suivre
pas à pas sa com-
mande et sur la per-
sonnalisation du ser-
vice (présentation des
produits, emballage,
transport, etc.). Cette
capacité d’adaptation
passe aussi par le
choix des hommes.
« Nous avons 25 %
de cadres chez Orium contre 5 % en moyenne chez les
prestataires logistiques », déclare Olivier Moreau. « Un
prestataire logistique qui travaille pour des e-commer-
çants doit être nativement focalisé sur le web. C’est pour-
quoi nos équipes portent dès le départ les gènes du com-
merce en ligne », insiste Philippe Mascaras, Directeur du
Développement d’Arvato Services, lui-même ancien de
MisterGoodDeal.
2Avoir un S.I.
performant
Pas de réactivité ni de souplesse sans un système d’infor-
mation capable de bien dialoguer entre le front et le back-
office (stocks physiquement disponibles mis en vente),
d’ordonnancer au mieux la préparation de commandes et
de donner de la visibilité sur les étapes de traitement de la
commande de sa pré-
paration à sa livraison
(portail, bascule vers
un site transpor-
teur…). Pour André
Benayoun, DSI de
DHL Supply Chain,
« le S.I. d’e-com-
merce se caractérise
par la mise en liaison directe de systèmes de nombreux
acteurs (ERP, SI Fournisseur, CRM, Hot line /SAV, Front
Line, TMS, SI Logistique utilisateur) qui doivent se syn-
chroniser et donner de la visibilité en temps réel (multipli-
cation des statuts de commande, visualisation des stocks)
afin que le client puisse observer la vie de sa commande
tout au long de la chaîne. Et d’ajouter : une commande en
préparation doit pouvoir être modifiée ». De son côté,
Smart&Co (distributeur des Smart Box) dispose d’un ERP
auxquels sont connectés ses sites Internet et le S.I. de son
prestataire Orium. « Nous sommes présents sur cinq
canaux : BtoC, BtoB (CE, Incentives…), Distributeurs
(Fnac, Virgin, Bureaux de Poste…), Agences de voyage
(Cora, Leclerc, Selectour…) et dans des boutiques en
propre depuis un an. Nous nous sommes aussi implantés à
l’étranger », expose Caroline Quan, Responsable logis-
tique Europe de Smart&Co. Trois unités logistiques sont
gérées : des palettes, des cartons et des coffrets. La person-
nalisation des envois en BtoC est forte et les approvision-
nements, limités en
volumes pour des
questions de produc-
tion, de sorte que les
stocks doivent être
alloués au mieux.
« Nous gérons des
quotas pour éviter
que les distributeurs
ne mangent tous les
Eric Sarrat,
PDG de GT
Logistics
Luc de
Murard,
PDG
de Crosslog
Philippe
Mascaras,
Directeur du
Développement
d’Arvato
Services
Caroline
Quan,
Responsable
logistique
Europe de
Smart&Co
©DR
©DR
©DR
©DR
Suite de la page 42
45
SEPTEMBRE 2010 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - N°47
stocks d’Internet qui est notre vitrine », détaille Caroline
Quan. « Nous avons plus d’une centaine de niveaux de
personnalisation qui arrivent à la volée, mais tout passe
par le S.I., sans mail ni coup de fil », complète Olivier
Moreau, qui souligne aussi que son client est l’un des pre-
miers à se lancer dans le cross-canal.
3Analyser régulièrement son
portefeuille de commandes
« On ne fait pas de BtoC sans comprendre son portefeuille
de commandes et sans s’y adapter en permanence, mar-
tèle François Rochet d’Agenoria. Il faut apprendre à le
trier selon différents critères pour identifier des comporte-
ments. » Et d’illustrer son propos par un entrepôt de linge
de maison implanté selon un classement A, B, C des pro-
duits dans lequel les taies tournaient deux fois plus vite
que les couettes auxquelles elles étaient assorties, d’où des
emplacements éloignés alors que leurs prélèvements
étaient liés. « Cette analyse est à faire en permanence.
Chez Yves Rocher,
tous les jours, des
dizaines de produits
sont réimplantés »,
ajoute-t-il. Il recom-
mande ainsi d’ex-
traire les commandes
mono-lignes pour
leur affecter un cir-
cuit court. « Il faut
minimiser au maxi-
mum les déplacements pour réduire la fatigue des prépa-
rateurs et gagner en productivité. J’ai un ratio en tête : je
considère qu’une organisation qui dépasse un prélève-
ment tous les deux mètres peut être optimisée. » Et Olivier
Moreau de compléter : « Une des clefs est de ventiler les
commandes selon différents ateliers de production », pour
adapter le mode de préparation à chaque type de com-
mande (petites ou grosses, mono ou multi-lignes…).
4Automatiser sa préparation
de commande si c’est pertinent
Avec l’augmentation des volumes vient la tentation de
réduire ses coûts par l’automatisation. Par exemple, Vente
Privée dispose à Saint Vulbas d’une plate-forme de prépa-
ration spécialisée (textile et petits articles) qui est un
concentré de technologies : un système de tri bomb-bay
avec 200 sorties, un système de tri tilt-tray avec 200 sor-
ties, une solutionWMS etWCS d’A-Sis, un guidage vocal
des préparateurs, trois formeuses de barquettes Savoye,
huit gares de préparation avec casiers dynamiques,
10 machines de dépose automatique de documents,
10 machines de fermeture et un système de tri d’expédi-
tion Shoe Sorter à 32 voies ! Toutefois, pour gérer sa très
forte variété de produits (vidéos, livres, linge maison, art
de la table, parfum, meubles …), Vente Privée compte
quatre autres entrepôts spécialisés moins mécanisés :
Blanc Mesnil 1 est l’entrepôt historique, Lyon 1, ouvert en
2006, s’occupe des produits hors gabarit tandis Mitry
Mory gère les retours et Blanc Mesnil 2, les échantillons.
« La logistique du
e-commerce est une
logistique de main
d’œuvre, tempère
François Rochet. La
volonté de réduire
ses coûts par de l’au-
tomatisation quand
l’activité se déve-
loppe se résume sou-
vent à privilégier le principe du produit allant au prépara-
teur plutôt que de faire aller ce dernier au produit. Mais
en deçà de 500.000 commandes par an, peu d’installa-
tions automatisées sont rentables », prévient le consultant.
Compte tenu de son caractère de « rigidité pour le futur »,
il recommande de n’envisager l’automatisation que si l’on
a « des niveaux d’activité importants et une visibilité forte
à plusieurs années ». Pour lui, automatiser n’est intéres-
sant que si le retour sur investissement est inférieur à deux
ans. Par ailleurs, il estime qu’il ne faut pas hésiter à «
désautomatiser. » (cf. La Camif)
5Collaborer entre ADV
et logistique
La bonne coordination entre les Responsables du traite-
ment administratif des commandes en relation directe avec
le client (Administration des ventes, Administration com-
merciale, Service client…) et ceux qui vont traiter physi-
quement ces commandes est essentielle. Ainsi, chez
Nespresso, c’est de la fusion du Service Client et de la
Supply Chain qu’est née la Direction des Opérations. De
même, chez la Redoute, « la Logistique et la Relation
client sont indissociables car beaucoup de nouvelles solu-
tions sont à trouver entre elles deux », insiste Claude
Hanocq, Directeur des Opérations. Depuis quelques mois,
le VPCiste propose en effet à ses clients de déclarer leurs
retours sur le web et de remettre le produits dans un Relais
afin d’être remboursé immédiatement. Ce nouveau service
ne peut s’opérer sans
une étroite collabora-
tion. « La collabora-
tion est une affaire
d’outils, d’hommes et
de culture », résume
Claude Hanocq pour
qui il faut non plus
« fidéliser le client,
mais le reconquérir
en permanence. »
François
Rochet,
PDG
du cabinet
de conseil
Agenoria
Claude
Hanocq,
Directeur
des Opérations
La Redoute
Mikaël
Pichavant,
Associé
de Vinci
Consulting
©DR
©DR
©DR
46
N°47 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2010
E n q u ê t e
6S’appuyer sur
un partenaire logistique
« Un des plus du prestataire est de gagner en homogénéité
de traitement et donc en prix », déclare Olivier Moreau
d’Orium. Ce qui suppose aussi d’instaurer un étroit dia-
logue entre les deux acteurs, afin d’éviter les surcoûts dus
à un manque d’anticipation (ex : instaurer une équipe sup-
plémentaire le samedi pour faire face à un pic d’activité
venant d’une promotion imprévue).
Mais les belles histoires d’e-commerçant ayant grandi
avec leur prestataire ne manquent pas : CEPL qui accom-
pagne Vente Privée à l’international, de même qu’Orium
pour Smart&Co, Rue
du Commerce qui
reste fidèle à Morin
Logistique, Oclio à
Crosslog, etc. « Nous
avons une relation
très partenariale
avec Crosslog car
nous avons grandi
ensemble. Nous fai-
sons partie des gros
clients », confirme Laurent Censier, Fondateur d’Oclio,
site spécialisé dans les produits pour enfants de zéro à
quatre ans qui a démarré en 2003 par la sécurité enfant.
« Pour le moment, tout se passe bien car les e-commer-
çants se sont développés avec leur prestataire et se sentent
redevables. Mais d’ici cinq ans, les donneurs d’ordre
pourraient voir l’intérêt de lancer des appels d’offres
remettant en cause leur partenariat », relève Mikaël
Pichavant, Associé
de Vinci Consulting.
D’où la tendance des
prestataires à étendre
leur champ d’acti-
vité : Morin Logis-
tique qui se dote d’un
studio photo, Orium
qui intègre des pres-
tations de centre
d’appel, d’écoute du
Net… le but étant ainsi de conserver les clients en les ren-
dant plus captifs. En tout cas, réinternaliser sa logistique
est toujours faisable : c’est le choix opéré par exemple par
MisterGoodDeal.
7Offrir un large éventail de mise
à disposition des produits
« D’après une étude que nous avons menée, seuls 9 % des
e-acheteurs veulent être livrés rapidement. Les autres sou-
haitent être sûrs d’être livrés ou que ce soit pratique :
45 % veulent être livrés chez eux ou en point relais ou chez
eux s’ils sont présents et en point relais sinon », lance
Frédéric Pons, PDG d’Adrexo. « La livraison express tend
à croître et une étude nous a montré qu’elle va devenir un
facteur différenciant pour accroître la performance au
niveau du client », rétorque Guillaume Depraeter, Direc-
teur des ventes Geodis Ciblex. Et Jean-Charles Roger, DG
opérationnel du réseau A2Pas, de les réconcilier : « Les
attentes de services ne sont pas les mêmes selon que l’on
commande un I-Phone ou le pantalon du troisième enfant,
illustre-t-il. L’offre n’est pas monolithique et le marché va
se structurer avec différents niveaux d’offres. » De fait,
offrir un large choix de modes de livraison (à domicile en
express/normal, dans des créneaux de deux heures dans la
journée/le soir, en magasin, en point relais, depuis des
bornes automatique, enlevé à l’entrepôt…) devient un
pré-requis. L’étape suivante étant d’établir des passerelles
entre chaque possibilité (ex : en cas d’absence, déposer le
colis au bureau de Poste le plus proche ou dans un
point Relais) en laissant l’Internaute choisir à chaque
commande, en fonction de ses contraintes et de ce qu’il est
prêt à débourser.
8Mutualiser les schémas
de distribution
Les acteurs du BtoB qui viennent au e-commerce tendent
naturellement à mutualiser leurs flux de commandes web
avec ceux des réassorts magasins. C’est le cas de
l’enseigne de prêt à porter masculin Jules. Son entrepôt
central de Wattrelos
réapprovisionne ses
magasins et gère éga-
lement dans une cel-
lule dédiée, selon un
process similaire de
ramasse puis de tri,
les commandes de
son site marchand,
équivalentes à un
gros magasin. Cela
lui permet de ne gérer et approvisionner qu’un seul stock.
De même, l’e-shop de Mercédès Benz s’appuie en France
sur sa logistique de pièces détachées (voir encadré
page 50). De son côté, C-Log, filiale logistique du Groupe
Beaumanoir, mutualise ses stocks BtoB et BtoC, lorsque
les produits ne sont pas spécifiques à un seul canal, pour
réduire ses frais de stockage. Après avoir géré l’e-logis-
tique de Cache-Cache (le pilote) puis de Morgan, Scot-
tage, Bonobo et tout récemment, de Patrice Bréal, C-Log
va encore plus loin dans la mutualisation en proposant ses
prestations à d’autres e-commerçants hors groupe, sans
crainte d’ailleurs d’aider la concurrence. « Nous avons
envie de développer rapidement notre Business et ce n’est
pas dans notre culture d’avoir peur des gens qui nous
entourent », nous a confié François Papini, DG de C-Log,
qui envisage par ailleurs d’ouvrir fin novembre un nouvel
Frédéric Pons,
PDG d’Adrexo
Guillaume
Depraeter,
Directeur
des ventes
Geodis
Ciblex
Jean-Charles
Roger,
DG opérationnel
du réseau A2Pas
Suite page 48
Suite de la page 44
48
N°47 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2010
E n q u ê t e
entrepôt de 6.000 m2
au nord de Paris pour traiter les
clients… spécifiques au e-commerce ! Quand les volumes
sont suffisants, compte tenu des process propres au e-com-
merce, cette activité peut donc aussi être séparée du reste…
9Le must des galeries
marchandes
Le développement des sites Internet les pousse naturelle-
ment à étendre le nombre de références offertes. Mais
il existe un moyen de ne pas voir croître aussi vite sa
logistique : les galeries marchandes. Ainsi, par exemple,
Rue du Commerce a
démarré en 1999 par
la vente de 300 réfé-
rences de matériel
High Tech. En 2007,
il a ouvert une galerie
marchande qui com-
pte 500 sites parte-
naires, ce qui lui per-
met de proposer près
de 2 millions de réfé-
rences sur son site en ne gérant que 30.000 à 40.000 réfé-
rences en entrepôt. « Nous rassemblons les offres de plu-
sieurs centaines de sites Internet. Nous assurons la vente
et l’encaissement et eux, la partie logistique, explique
Frédéric Klotz, Responsable Qualité et Logistique de Rue
du Commerce. Cette méthode élargit l’offre de manière
exponentielle. Avec 10 millions de visites uniques par mois
du groupe, nous assurons une forte visibilité pour nos par-
tenaires et nous épargnons les contraintes logistiques. »
Autre apport de cette volumétrie XXL : la puissance
d’achat qu’elle confère à Rue du Commerce. « Nous
avons conservé le transport parce que notre puissance de
négociation est plus forte que celle de Morin, notre pres-
tataire logistique. Nous gérons le choix des transporteurs
et les contrats tandis que Morin se charge de l’affrètement
et gère les tractions avec la Poste. »
10Répercuter
le juste prix
Selon les secteurs, il est plus ou moins aisé de répercuter
le coût logistique réel aux Internautes. « Nos clients ne
perçoivent pas la valeur du service de livraison qui leur
évite de se déplacer jusqu’à un magasin. Ils veulent que
les livraisons et les retours soient gratuits et ont toujours
l’impression que nous faisons de la marge sur cette pres-
tation alors que nous ne parvenons pas à refacturer son
coût réel », déplore Laurent Censier. « Tout le monde
exige du service mais personne de veut le payer »,
confirme Jean-Pierre Gautier, Président du Directoire de
L4Epsilon. « C'est quand on ouvre un site e-commerce
que l'on se rend compte de la réalité des coûts ! Entre les
frais de stockage, de picking, d’emballage et d’envoi, le
coût de l’acheminement d’un produit chez le client coûte
très cher. Il est évident que le commerçant est tenté de faire
porter ce coût à son client. Mais selon différentes études,
les frais de port élevés sont un des premiers freins à
la consommation sur internet », remarque Bora Kizil de
Portgratuit.fr, annuaire qui recense les sites marchands
dont la livraison est gratuite. Faut-il pour autant aller jus-
qu’à la gratuité systé-
matique des livrai-
sons comme le pra-
tique Amazon.com
pour les livres ?
Certains irréductibles
y sont farouchement
opposés. « Nous fac-
turons des frais de
port à nos clients
pour chaque com-
mande », déclare Jean-Emile Rosenblum, Vice Président
de Pixmania, groupe qui opère dans 26 pays et distribue
1,3 million de produits via 65 sites e-commerce et
17 magasins pour un CA 2009 de 890 M€. D’autres y sont
contraints par la concurrence ou optent pour des formules
sous condition de délai ou de montant de commande.
Ainsi Rue du Commerce propose deux formules de livrai-
son : à domicile pour un coût de 8,90 € ou en relais, gra-
tuite à partir de 100 € de commande. « Nous ne faisons pas
de gain sur les livraisons à domicile car c’est ce que cela
nous coûte. Les livraisons sur points relais sont beaucoup
moins chères et nous permettent de maintenir la gratuité,
à partir d’un certain
seuil. C’est sur les
produits plus lourds
que nous gagnons de
l’argent (TV, Home
Cinema, Enceintes),
mais cela ne repré-
sente qu’un cin-
quième de nos expé-
ditions quotidiennes,
révèle Frédéric Klotz.
De leur côté, les
grands VADistes, compte tenu des millions de colis ache-
minés, peuvent négocier un tarif auprès de la Poste de
3,10 € du colis quel que soit son poids et refacturer 5,95 €
de participation aux frais d’envois. Tout le monde n’est
donc pas logé à la même enseigne et il faut bien tenir
compte de ces coûts dans son calcul de marge. « La livrai-
son d’une commande, taux de retour inclus, nous coûte
6,5 €. Cela nous oblige donc, entre autres, à avoir de très
bonnes marges commerciales », indique Boris Saragaglia,
PDG de Spartoo, site de vente en ligne de chaussures.
Alors, à vos calculettes !
Cathy Polge
François
Papini,
DG de C-Log
Frédéric Klotz,
Responsable
Qualité et
Logistique,
Rue du
Commerce
Jean-Pierre
Gautier,
Président
du Directoire
de L4Epsilon
©DR
©DR
©DR
Suite de la page 44
Suite page 50
50
N°47 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2010
E n q u ê t e
Mercedes Benz
L’e-shop s’appuie sur la logistique
des pièces détachées
Mercedes Benz vient d’ouvrir en France son site Internet de vente de produits et d’accessoires
automobiles de la marque allemande. Les surcoûts liés à la logistique et au transport sont réduits au
minimum en utilisant l’infrastructure existante mise en place pour la distribution des pièces détachées
à destination des concessionnaires et réparateurs agréés.
U
n mug, une casquette ou
encore une trousse de toi-
lette. Tous ces produits
estampillés de la presti-
gieuse étoile Mercedes
figurent parmi les presque 1.000 réfé-
rences (dont également des acces-
soires automobiles) vendues en ligne
dans le nouveau magasin virtuel
du constructeur allemand, mbpour-
vous.com , ouvert en France depuis le
23 juin dernier. La mise en place de
ce nouveau canal de vente n’a pas
forcément entraîné des investis-
sements pharaoniques. Le choix
d’Harry Salamon, Directeur Général
services de Mercedes-Benz France, a
été d’une part de travailler en étroite
collaboration avec les partenaires
agréés de son réseau de concession-
naires et d’autre part, de ne pas sous-
traiter la logistique de cette activité
e-commerce, comme en Allemagne
par exemple. « Selon moi, cela aurait
été une erreur stratégique que d’ex-
clure le réseau agréé de cette révolu-
tion internet. Nous ne pou-
vons pas leur demander de
respecter le client si nous-
mêmes ne respectons pas le
réseau », nous confie-t-il.
Profiter du dispositif
de livraison J+1
Dès la page d’accueil, l’in-
ternaute est invité à choisir
sur une carte de France le
distributeur Mercedes le
plus proche ou celui chez
qui il a l’habitude de se
rendre. Chaque concession-
naire est en effet libre de
choisir les références qu’il
désire mettre en ligne dans
sa boutique. Et c’est chez lui
que l’internaute aura la pos-
sibilité d’aller chercher ses
emplettes, même s’il est également
possible d’utiliser les services de la
Poste (toujours via le concession-
naire). La livraison s’effectue le plus
souvent en J+1 ou J+2. En amont, la
logistique de l’e-shop s’appuie sur les
deux plates-formes de distribution de
pièces détachées que Mercedes
exploite dans l’Hexagone, l’une à
Valenciennes et l’autre à Etoile-sur-
Rhône, près de Valence. Quoi de plus
naturel en effet que d’utiliser ces
infrastructures et ces plans de trans-
ports conçus pour livrer avec une pré-
cision d’horloge les pièces détachées
au maximum sous 24 heures ? Toute
commande passée avant 18 heures est
même livrée chez le réparateur agréé
avant 8 heures le lendemain, avec un
taux de service de 92 % ! Avec un
effectif de 180 personnes, l’European
Logistic Center (ELC) de Valen-
ciennes, ouvert depuis 2003, compte
ainsi 180.000 emplacements, avec un
référentiel de 95.000 pièces, du bloc
Dans l’ELC
Valenciennes,
la partie réservée
à l’e-shop
est sécurisée.
Au démarrage
de l’activité,
elle traite environ
500 lignes
de commandes
par jour avec des
pics d’activité
attendus en juin
et en novembre
décembre.
Dans l’ELC
Valenciennes,
la partie réservée
à l’e-shop
est sécurisée.
Au démarrage
de l’activité,
elle traite environ
500 lignes
de commandes
par jour avec des
pics d’activité
attendus en juin
et en novembre
décembre.
Harry Salamon,
Directeur Général
services de Mercedes-
Benz France :
« Cela aurait
été une erreur
stratégique
d’exclure
le réseau agréé
de cette
révolution
internet ».
Harry Salamon,
Directeur Général
services de Mercedes-
Benz France :
« Cela aurait
été une erreur
stratégique
d’exclure
le réseau agréé
de cette
révolution
internet ».
©DR
©MercedesBenz
Suite de la page 48
51
SEPTEMBRE 2010 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - N°47
moteur au filtre à air. Chaque année,
il traite quatre millions de com-
mandes (17.000 lignes par jour),
soit environ 10.000 camions vers
480 points de distribution de France
et du Benelux. Les trois quarts du
stock sont constitués de petites pièces
(bougies, objets de la boutique, pro-
duits dérivés, etc.) dont la préparation
de commandes s’effectue à l’aide de
convoyeurs mécanisés. L’activité e-shop
n’occupe bien sûr qu’une petite
partie, sécurisée, des 39.000 m2
de
l’ELC, dont l’activité globale en 2009
a atteint 365 M€. « A Valenciennes,
Internet va avoir un poids croissant
dans le CA que nous réalisons »,
estime Harry Salamon.
Cathy Polge
Le nouveau site
internet
mbpourvous.com
L’European
Logistic Center
(ELC) de
Valenciennes,
ouvert
en 2003, traite
quatre millions
de commandes
par an.
©DR
©MercedesBenz

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La e-logistique

  • 1. 38 N°47 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2010 E n q u ê t e E-Commerce Une logistique de pointe Depuis leurs débuts tourmentés, les Pure Players E-commerce ont compris qu’une qualité de service irréprochable est un pré requis pour espérer fidéliser l’e-consommateur. Ce qui suppose des schémas de distribution constamment optimisés, des systèmes d’information performants et des organisations flexibles, tout en minimisant les coûts pour ne pas grever les marges. Les 25% de croissance de ce secteur attirent à présent de nouveaux acteurs : d’autres Pure Players, mais aussi des VADistes, des Distributeurs et des Fabricants et la concurrence est rude pour séduire des Internautes encore plus exigeants en matière de prix bas et de qualité de service. Or, l’arrivée du cross-canal (ex : commander sur Internet, se faire livrer en point relais et retourner le produit en magasin), l’extension des gammes de produits, l’atomisation de la demande, l’internationalisation… sont autant de facteurs de complexité à assimiler par une logistique déjà sous contraintes extrêmes. Dans ces conditions, comment rester performant au moindre coût ? ©Leah-AnneThompson-Fotolia
  • 2. 39 SEPTEMBRE 2010 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - N°47 Marché De fortes contraintes mais des opportunités à saisir S’il ne représente encore qu’une faible part du commerce tradition- nel en France, nul doute que l’e-commerce, avec un taux de crois- sance de 25 % de CA en 2009, ne cesse de progresser. Le haut niveau d’exigence des Internautes en matière de prix bas, mais sur- tout de services, pourrait bien donner le ton à l’ensemble des canaux de distribution et des prestations logistiques. En tout cas, les nouveaux acteurs s’y bousculent… F aute d’avoir pris suffisamment au sérieux l’importance du chaînon logistique, les débuts du e-commerce se sont avérés périlleux. C’est ce qu’a com- mencé par souligner Valérie Moatti, Professeur de SCM et de Stratégie à l’ESCP Europe lors du Forum d’été organisé par Supply Chain Magazine le 6 juillet dernier à Paris et qui a réuni près de 450 personnes*. « En 2000, 24 % des commandes n’ont jamais été livrées, d’après une étude européenne menée parAccenture, rap- pelle-t-elle, sans oublier la faillite de nombre d’acteurs, faute d’avoir anti- cipé les conséquences. La logistique est un élément clé de la réussite pour le e-commerce », conclut-t-elle. Ce qui se vérifie chaque jour. Progressi- vement, les exigences des Internautes, plus aguerris, sont même encore mon- tées d’un cran. Des Internautes très exigeants en termes de livraison et de services Les achats en ligne se généralisent puisque d’après une étude Ifop/L4 Epsilon menée mi-octobre 2009, sur les douze derniers mois les personnes ayant réalisé des achats de articles physiques sur le Net (86 % de l’échantillon) ont déclaré avoir com- mandé en moyenne 9,4 articles (livres, textile, High-Tech…). 62 % jugent en effet le commerce en ligne plus efficace que le commerce tradi- tionnel au niveau des prix proposés. Les répondants sont néanmoins très exigeants au niveau livraison et ser- vice : 99 % veulent être informés de toute modification des délais de livraison prévus, et presque autant (98 %) souhaitent recevoir la confir- mation de la date de livraison prévue. 93% déclarent aussi suivre l’avance- ment de leur commande. Par ailleurs, en cas de rupture de stock, 86 % attendent de se voir proposer un ou plusieurs produits de substitution avec une réduction. De même, en cas de manquant ou d’erreur à la livrai- son, 40 % des cyberacheteurs atten- dent une compensation (cadeau ou remise) et si un incident survient de nouveau, ils arrêtent d’acheter sur ce site ; 33 % oublient l’incident s’ils ont une compensation. Mais 13 % décla- rent se détourner à jamais du site. La barre est donc haute en matière de qualité de service attendue des Internautes et les erreurs coûtent cher à réparer. D’où l’intérêt d’être bon en amont sur la gestion des stocks (approvisionnement, cohérence avec les offres mises en ligne, suivi rigou- reux des quantités physiquement dis- ponibles…), la préparation de com- mande et la livraison. Un large choix d’options de livraison Toujours selon cette étude, les Inter- nautes sont intéressés par diverses options de livraison : 91 % souhaitent pouvoir faire livrer le produit à la per- sonne de leur choix ; 90 % veulent déballer le colis devant le livreur pour vérifier son contenu ; 80 % désirent pouvoir être livrés en point relais et 79 % en horaires décalés (week-end Valérie Moatti, Professeur de SCM et de Stratégie à l’ESCP Europe : « La logistique est un élément clé de la réussite pour le e-commerce ». ©DR * Les slides des présentations sont consultables sur http://www.supplychainexpo.fr/Evenements/FORUM-ETE-2010
  • 3. 40 N°47 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2010 E n q u ê t e ou soirée) ; 78 % sont sensibles aux options de livraison plus ou moins rapides avec des coûts de livraison plus ou moins élevés. Ainsi, les Internautes veulent délibérément choi- sirparmiunlargeéventaildemodesde livraison. « Du point de vue de l’ache- teur à distance, l’e-commerce est avant tout un format de distribution pratique. Le cyberacheteur attend que cet avantage se traduise sur le terrain de la livraison », explique l’ACSEL (Association de l’économie numé- rique) dans son ouvrage intitulé « E-commerce et distribution : com- ment Internet bouscule les canaux de vente ». Ainsi, en plus de la livraison à domicile « classique » via Coli- poste, des formes plus fines voient le jour telles que des remises de colis en horaire décalé (ex : Colizen) ou dans des créneaux de deux heures (ex : AuchanDirect, Ooshop, Mono- prix…), sans oublier l’express pour les urgences (Chronopost, DHL, Fedex, TNT, UPS…). De même, les points relais poursuivent leur déve- loppement. Les réseaux les plus connus sont issus de la VPC comme Relais Colis (Sogep/La Redoute, plus de 4.000 points en France) ou Mondial Relay (3 Suisses, 4.300 points), des buralistes comme A2Pas (Altadis, 3.100 points), de la messagerie de presse (Presstalis, ex NMPP) ou encore de la volonté de nouveaux acteurs comme Kiala (ani- mateur de 5.400 points en Europe). Autre possibilité pour les distribu- teurs déjà dotés d’un réseau de maga- sins : le retrait en boutique, ce qui suppose d’installer des points d’ac- cueil dédiés sur les surfaces de ventes. Enfin, les consignes automa- tiques (ex : Cityssimo de Coliposte, ByBox…), via un code, permettent de retirer les colis 24h/24, 7j/7, à condition de ne pas dépendre des horaires d’ouverture d’une galerie marchande… L’arrivée du cross-canal Les Internautes veulent aussi pouvoir naviguer d’un canal de distribution à l’autre. Dans l’étude Ipsos/ L4 Epsi- lon, 85 % des répondants sont poten- tiellement intéressés par un service consistant à passer sur Internet une commande préparée dans le super- marché ou l’hypermarché le plus proche et qu’ils peuvent soit se faire livrer à domicile (en journée avec un coût de livraison), soit emporter du magasin (pendant les horaires d’ou- verture, sans surcoût). De même, 91 % se déclarent partisans de com- mander sur une borne un produit en rupture pour se le faire livrer en magasin ou à domicile sous 48h. Olivier Moreau, PDG d’Orium, est convaincu de l’arrivée en France de cette tendance de fond déjà « banali- sée » dans les pays anglo-saxons. « Nous passons du multi au cross- canal, d’où un niveau de complexité important. A présent, pour l’e-con- sommateur, c’est le service quand il le veut, comme il le veut, où il le veut. L’e-commerce ne représente que 4 % du commerce traditionnel en France, mais il donne une illustration de la tendance du service qu’il faudra apporter au client dans les années à venir. Une croissance en volume ne sera possible que si nous savons gérer cette complexité », prédit le PDG d’Orium. Le client au centre de tout Les prochains défis du e-commerce sont aussi la montée en puissance de l’I-Phone et de l’I-Pad dans le conseil au consommateur et la prise de com- mande. Et le M-Commerce (vente depuis un téléphone portable) est voué à se développer avec le parc de Smartphones. « Selon une étude de l’Institut Coda Research, le CA du M- Commerce aux Etats-Unis devrait s’élever à 23,8 Md$ en 2015, soit 8,5 % du total des ventes en ligne outre-Atlantique et 0,5 % du total des ventes de détail », illustre Olivier Moreau. Par ailleurs, s’ils sont mécontents, les Internautes ont tôt fait de se répandre via les blogs, forums ou les réseaux sociaux. « Le client est au centre de tout, résume le PDG d’Orium. Dès qu’une erreur est com- mise, un blog ou un forum peut détruire votre image. Nous tendons vers une personnalisation extrême du service, en one to one. » De son côté, La Redoute, plébiscitée par de nom- breux Internautes pour sa qualité de service, a décidé de faire de cette écoute une arme de réactivité. « L’écoute du client devient le moyen Olivier Moreau, PDG d’Orium : « Nous passons du multi au cross-canal, d’où un niveau de complexité important ». ©DR Suite page 42
  • 4. 42 N°47 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2010 E n q u ê t e de faire de bons choix et oriente l’ac- tion », confirme Claude Hanocq, Directeur des opérations de La Redoute. Cette écoute s’appuie sur des enquêtes de satisfaction en ligne, des analyses de commentaires sur les produits déposés sur le site Internet et l’exploitation des media sociaux, mais aussi sur des rencontres par l’en- cadrement de groupes de clientes. Arrivée de nouveaux e-commerçants En dépit de toutes ces contraintes et défis, les taux de croissance du e-commerce (25 % du CA en 2009 selon la Fevad) continuent d’attirer de nouveaux acteurs. Le nombre de sites marchands actifs est monté de 22.900 en 2006 à 64.100 en 2009, (source ICE-PSP Fevad). Avec toutefois de fortes disparités puisque seuls 500 sites enregistrent plus de 10.000 transactions par mois, 74 % en ayant moins de 100. Ces nouveaux sites ne sont plus seulement à l’initiative de Pure Players. En plus des VAdistes, des distributeurs et des fabricants les rejoignent. Pour François Rochet, PDG du cabinet de conseil Agenoria, l’histoire du e-commerce a évolué comme suit : « Avant les années 2000, les VADistes délivraient la campagne avec deux gros catalogues par an tandis que les Retailers (magasins) se trouvaient en ville. Ainsi n’étaient-ils pas en concurrence directe. Puis dans les années 2000 à 2006, les sites marchands sont appa- rus sur le web, se démarquant par leurs prix et leurs nouveautés. De leur côté, les VADistes sont aussi venus à la Toile, avec deux gros cata- logues, plus huit autres plus petits. Les Retailers restant en ville (circuits courts). Peu de marques figuraient alors sur Internet. De 2006 à 2010, des acteurs ont fortement gagné en maturité sur le Web devenant impor- tants pour certains et ouvrant même des magasins. La part de CA sur Internet des VADistes est passée à plus de 50 % et les Retailers se sont mis au e-commerce, de même que les marques. A présent, la période se caractérise par la mondialisation et le multi-canal. » Il considère que le marché compte quatre types d’ e-commerçants : « Les Aventuriers, qui se sont créés exnihilo, ont commencé dans leur garage et ont connu une croissance régulière ; les Big Pure Players, dont le modèle économique est éprouvé, le trafic important (+ de 500.000 commandes par an) et la logistique interne ; les VADistes partent d’un modèle de vente sur catalogue, voient leur part de CA sur le Net croître et gèrent leur logistique en interne ; enfin, les Retailers ont commencé dans le BtoB avant de créer leur site marchand et leur logistique s’appuie sur celle mise en œuvre pour desservir leurs points de ventes. » Une opportunité pour les prestataires logistiques La logistique n’étant pas le cœur de métierdenombred’e-commerçantsen herbe, beaucoup se sont tournés vers des prestataires spécialisés, si bien que l’offre s’étend elle aussi. Au niveau des principaux prestataires logistiques spécialisés en e-commerce, on peut citer Adrexo, Alpha Direct Services, Axelis, Bretagne Services Logistiques, CEPL, Colizen, Crosslog, Deret Logistique, Dinadis, Duhamel Logis- tique, L4 Logistics, Logistique Gri- monprez, Logvad, Morin Logistic (qui a acquis Astelem), Orium, SED Logistique… avec des prestations plus ou moins étendues. D’autres sont issus de filiales de grands groupes comme Arvato Services (Groupe Bertels- mann) ou C-Log (Groupe Beau- manoir). De grands prestataires géné- ralistes s’intéressent aussi au e-com- merce comme Geodis Calberson, DHL Supply Chain, Kuehne+Nagel, Norbert Dentressangle, Wincanton… D’autres se lancent tels Leroy Logis- tique, MGF Logistique… Bref, les candidats ne manquent pas pour saisir ces nouvelles opportunités ! Et des alliances vont se nouer entre ces divers spécialistes pour offrir des prestations les plus larges possibles tout en mini- misant les coûts par des mutualisations de moyens… Il y a donc fort a parier que ce paysage en construction va encore bien évoluer ! Cathy Polge Claude Hanocq, Directeur des opérations de La Redoute : « L’écoute du client devient le moyen de faire de bons choix et oriente l’action ». ©DR Suite de la page 40 Suite page 44
  • 5. 44 N°47 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2010 E n q u ê t e E-Logistique 10 conseils pour être performant Comment rester performant au moindre coût ? C’est une question que les e-commerçants se posent régulièrement en matière de service pour satisfaire des Internautes exigeants. Forts de leurs expé- riences à succès et du recul dont ils disposent à présent, des prestataires logistiques, des Pure Players et des Consultants vous font par de leurs principales recommandations … 1Etre réactif et flexible Tout va vite dans le e-commerce, d’où la nécessité d’adap- ter en permanence les schémas, les processus et les hommes. Pour Eric Sarrat, PDG de GT Logistics, la reprise de L4 Logistics début 2009 qui a propulsé cette société familiale dans la logistique du e-commerce a été « un choc culturel fort par rapport à la nature de la clientèle qui exige beaucoup de réactivité et de pro-activité, à la dif- férence des indus- triels, où les proces- sus de réorganisation sont plus lents car l’aboutissement de longues études. ». Et Luc de Murard, PDG de Crosslog, prestataire logistique dédié au e-com- merce BtoC de renchérir : « Notre maître mot est la flexi- bilité car le schéma d’aujourd’hui n’est pas celui de demain et les schémas d’approvisionnements sont mul- tiples. De plus, une expertise est nécessaire pour gérer la complexité de produits qui peuvent aller de la clé USB au Frigo américain, mais sans les volumes ». Il insiste égale- ment sur le besoin de rapidité et de transparence de l’infor- mation vis-à-vis du consommateur final qui veut suivre pas à pas sa com- mande et sur la per- sonnalisation du ser- vice (présentation des produits, emballage, transport, etc.). Cette capacité d’adaptation passe aussi par le choix des hommes. « Nous avons 25 % de cadres chez Orium contre 5 % en moyenne chez les prestataires logistiques », déclare Olivier Moreau. « Un prestataire logistique qui travaille pour des e-commer- çants doit être nativement focalisé sur le web. C’est pour- quoi nos équipes portent dès le départ les gènes du com- merce en ligne », insiste Philippe Mascaras, Directeur du Développement d’Arvato Services, lui-même ancien de MisterGoodDeal. 2Avoir un S.I. performant Pas de réactivité ni de souplesse sans un système d’infor- mation capable de bien dialoguer entre le front et le back- office (stocks physiquement disponibles mis en vente), d’ordonnancer au mieux la préparation de commandes et de donner de la visibilité sur les étapes de traitement de la commande de sa pré- paration à sa livraison (portail, bascule vers un site transpor- teur…). Pour André Benayoun, DSI de DHL Supply Chain, « le S.I. d’e-com- merce se caractérise par la mise en liaison directe de systèmes de nombreux acteurs (ERP, SI Fournisseur, CRM, Hot line /SAV, Front Line, TMS, SI Logistique utilisateur) qui doivent se syn- chroniser et donner de la visibilité en temps réel (multipli- cation des statuts de commande, visualisation des stocks) afin que le client puisse observer la vie de sa commande tout au long de la chaîne. Et d’ajouter : une commande en préparation doit pouvoir être modifiée ». De son côté, Smart&Co (distributeur des Smart Box) dispose d’un ERP auxquels sont connectés ses sites Internet et le S.I. de son prestataire Orium. « Nous sommes présents sur cinq canaux : BtoC, BtoB (CE, Incentives…), Distributeurs (Fnac, Virgin, Bureaux de Poste…), Agences de voyage (Cora, Leclerc, Selectour…) et dans des boutiques en propre depuis un an. Nous nous sommes aussi implantés à l’étranger », expose Caroline Quan, Responsable logis- tique Europe de Smart&Co. Trois unités logistiques sont gérées : des palettes, des cartons et des coffrets. La person- nalisation des envois en BtoC est forte et les approvision- nements, limités en volumes pour des questions de produc- tion, de sorte que les stocks doivent être alloués au mieux. « Nous gérons des quotas pour éviter que les distributeurs ne mangent tous les Eric Sarrat, PDG de GT Logistics Luc de Murard, PDG de Crosslog Philippe Mascaras, Directeur du Développement d’Arvato Services Caroline Quan, Responsable logistique Europe de Smart&Co ©DR ©DR ©DR ©DR Suite de la page 42
  • 6. 45 SEPTEMBRE 2010 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - N°47 stocks d’Internet qui est notre vitrine », détaille Caroline Quan. « Nous avons plus d’une centaine de niveaux de personnalisation qui arrivent à la volée, mais tout passe par le S.I., sans mail ni coup de fil », complète Olivier Moreau, qui souligne aussi que son client est l’un des pre- miers à se lancer dans le cross-canal. 3Analyser régulièrement son portefeuille de commandes « On ne fait pas de BtoC sans comprendre son portefeuille de commandes et sans s’y adapter en permanence, mar- tèle François Rochet d’Agenoria. Il faut apprendre à le trier selon différents critères pour identifier des comporte- ments. » Et d’illustrer son propos par un entrepôt de linge de maison implanté selon un classement A, B, C des pro- duits dans lequel les taies tournaient deux fois plus vite que les couettes auxquelles elles étaient assorties, d’où des emplacements éloignés alors que leurs prélèvements étaient liés. « Cette analyse est à faire en permanence. Chez Yves Rocher, tous les jours, des dizaines de produits sont réimplantés », ajoute-t-il. Il recom- mande ainsi d’ex- traire les commandes mono-lignes pour leur affecter un cir- cuit court. « Il faut minimiser au maxi- mum les déplacements pour réduire la fatigue des prépa- rateurs et gagner en productivité. J’ai un ratio en tête : je considère qu’une organisation qui dépasse un prélève- ment tous les deux mètres peut être optimisée. » Et Olivier Moreau de compléter : « Une des clefs est de ventiler les commandes selon différents ateliers de production », pour adapter le mode de préparation à chaque type de com- mande (petites ou grosses, mono ou multi-lignes…). 4Automatiser sa préparation de commande si c’est pertinent Avec l’augmentation des volumes vient la tentation de réduire ses coûts par l’automatisation. Par exemple, Vente Privée dispose à Saint Vulbas d’une plate-forme de prépa- ration spécialisée (textile et petits articles) qui est un concentré de technologies : un système de tri bomb-bay avec 200 sorties, un système de tri tilt-tray avec 200 sor- ties, une solutionWMS etWCS d’A-Sis, un guidage vocal des préparateurs, trois formeuses de barquettes Savoye, huit gares de préparation avec casiers dynamiques, 10 machines de dépose automatique de documents, 10 machines de fermeture et un système de tri d’expédi- tion Shoe Sorter à 32 voies ! Toutefois, pour gérer sa très forte variété de produits (vidéos, livres, linge maison, art de la table, parfum, meubles …), Vente Privée compte quatre autres entrepôts spécialisés moins mécanisés : Blanc Mesnil 1 est l’entrepôt historique, Lyon 1, ouvert en 2006, s’occupe des produits hors gabarit tandis Mitry Mory gère les retours et Blanc Mesnil 2, les échantillons. « La logistique du e-commerce est une logistique de main d’œuvre, tempère François Rochet. La volonté de réduire ses coûts par de l’au- tomatisation quand l’activité se déve- loppe se résume sou- vent à privilégier le principe du produit allant au prépara- teur plutôt que de faire aller ce dernier au produit. Mais en deçà de 500.000 commandes par an, peu d’installa- tions automatisées sont rentables », prévient le consultant. Compte tenu de son caractère de « rigidité pour le futur », il recommande de n’envisager l’automatisation que si l’on a « des niveaux d’activité importants et une visibilité forte à plusieurs années ». Pour lui, automatiser n’est intéres- sant que si le retour sur investissement est inférieur à deux ans. Par ailleurs, il estime qu’il ne faut pas hésiter à « désautomatiser. » (cf. La Camif) 5Collaborer entre ADV et logistique La bonne coordination entre les Responsables du traite- ment administratif des commandes en relation directe avec le client (Administration des ventes, Administration com- merciale, Service client…) et ceux qui vont traiter physi- quement ces commandes est essentielle. Ainsi, chez Nespresso, c’est de la fusion du Service Client et de la Supply Chain qu’est née la Direction des Opérations. De même, chez la Redoute, « la Logistique et la Relation client sont indissociables car beaucoup de nouvelles solu- tions sont à trouver entre elles deux », insiste Claude Hanocq, Directeur des Opérations. Depuis quelques mois, le VPCiste propose en effet à ses clients de déclarer leurs retours sur le web et de remettre le produits dans un Relais afin d’être remboursé immédiatement. Ce nouveau service ne peut s’opérer sans une étroite collabora- tion. « La collabora- tion est une affaire d’outils, d’hommes et de culture », résume Claude Hanocq pour qui il faut non plus « fidéliser le client, mais le reconquérir en permanence. » François Rochet, PDG du cabinet de conseil Agenoria Claude Hanocq, Directeur des Opérations La Redoute Mikaël Pichavant, Associé de Vinci Consulting ©DR ©DR ©DR
  • 7. 46 N°47 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2010 E n q u ê t e 6S’appuyer sur un partenaire logistique « Un des plus du prestataire est de gagner en homogénéité de traitement et donc en prix », déclare Olivier Moreau d’Orium. Ce qui suppose aussi d’instaurer un étroit dia- logue entre les deux acteurs, afin d’éviter les surcoûts dus à un manque d’anticipation (ex : instaurer une équipe sup- plémentaire le samedi pour faire face à un pic d’activité venant d’une promotion imprévue). Mais les belles histoires d’e-commerçant ayant grandi avec leur prestataire ne manquent pas : CEPL qui accom- pagne Vente Privée à l’international, de même qu’Orium pour Smart&Co, Rue du Commerce qui reste fidèle à Morin Logistique, Oclio à Crosslog, etc. « Nous avons une relation très partenariale avec Crosslog car nous avons grandi ensemble. Nous fai- sons partie des gros clients », confirme Laurent Censier, Fondateur d’Oclio, site spécialisé dans les produits pour enfants de zéro à quatre ans qui a démarré en 2003 par la sécurité enfant. « Pour le moment, tout se passe bien car les e-commer- çants se sont développés avec leur prestataire et se sentent redevables. Mais d’ici cinq ans, les donneurs d’ordre pourraient voir l’intérêt de lancer des appels d’offres remettant en cause leur partenariat », relève Mikaël Pichavant, Associé de Vinci Consulting. D’où la tendance des prestataires à étendre leur champ d’acti- vité : Morin Logis- tique qui se dote d’un studio photo, Orium qui intègre des pres- tations de centre d’appel, d’écoute du Net… le but étant ainsi de conserver les clients en les ren- dant plus captifs. En tout cas, réinternaliser sa logistique est toujours faisable : c’est le choix opéré par exemple par MisterGoodDeal. 7Offrir un large éventail de mise à disposition des produits « D’après une étude que nous avons menée, seuls 9 % des e-acheteurs veulent être livrés rapidement. Les autres sou- haitent être sûrs d’être livrés ou que ce soit pratique : 45 % veulent être livrés chez eux ou en point relais ou chez eux s’ils sont présents et en point relais sinon », lance Frédéric Pons, PDG d’Adrexo. « La livraison express tend à croître et une étude nous a montré qu’elle va devenir un facteur différenciant pour accroître la performance au niveau du client », rétorque Guillaume Depraeter, Direc- teur des ventes Geodis Ciblex. Et Jean-Charles Roger, DG opérationnel du réseau A2Pas, de les réconcilier : « Les attentes de services ne sont pas les mêmes selon que l’on commande un I-Phone ou le pantalon du troisième enfant, illustre-t-il. L’offre n’est pas monolithique et le marché va se structurer avec différents niveaux d’offres. » De fait, offrir un large choix de modes de livraison (à domicile en express/normal, dans des créneaux de deux heures dans la journée/le soir, en magasin, en point relais, depuis des bornes automatique, enlevé à l’entrepôt…) devient un pré-requis. L’étape suivante étant d’établir des passerelles entre chaque possibilité (ex : en cas d’absence, déposer le colis au bureau de Poste le plus proche ou dans un point Relais) en laissant l’Internaute choisir à chaque commande, en fonction de ses contraintes et de ce qu’il est prêt à débourser. 8Mutualiser les schémas de distribution Les acteurs du BtoB qui viennent au e-commerce tendent naturellement à mutualiser leurs flux de commandes web avec ceux des réassorts magasins. C’est le cas de l’enseigne de prêt à porter masculin Jules. Son entrepôt central de Wattrelos réapprovisionne ses magasins et gère éga- lement dans une cel- lule dédiée, selon un process similaire de ramasse puis de tri, les commandes de son site marchand, équivalentes à un gros magasin. Cela lui permet de ne gérer et approvisionner qu’un seul stock. De même, l’e-shop de Mercédès Benz s’appuie en France sur sa logistique de pièces détachées (voir encadré page 50). De son côté, C-Log, filiale logistique du Groupe Beaumanoir, mutualise ses stocks BtoB et BtoC, lorsque les produits ne sont pas spécifiques à un seul canal, pour réduire ses frais de stockage. Après avoir géré l’e-logis- tique de Cache-Cache (le pilote) puis de Morgan, Scot- tage, Bonobo et tout récemment, de Patrice Bréal, C-Log va encore plus loin dans la mutualisation en proposant ses prestations à d’autres e-commerçants hors groupe, sans crainte d’ailleurs d’aider la concurrence. « Nous avons envie de développer rapidement notre Business et ce n’est pas dans notre culture d’avoir peur des gens qui nous entourent », nous a confié François Papini, DG de C-Log, qui envisage par ailleurs d’ouvrir fin novembre un nouvel Frédéric Pons, PDG d’Adrexo Guillaume Depraeter, Directeur des ventes Geodis Ciblex Jean-Charles Roger, DG opérationnel du réseau A2Pas Suite page 48 Suite de la page 44
  • 8. 48 N°47 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2010 E n q u ê t e entrepôt de 6.000 m2 au nord de Paris pour traiter les clients… spécifiques au e-commerce ! Quand les volumes sont suffisants, compte tenu des process propres au e-com- merce, cette activité peut donc aussi être séparée du reste… 9Le must des galeries marchandes Le développement des sites Internet les pousse naturelle- ment à étendre le nombre de références offertes. Mais il existe un moyen de ne pas voir croître aussi vite sa logistique : les galeries marchandes. Ainsi, par exemple, Rue du Commerce a démarré en 1999 par la vente de 300 réfé- rences de matériel High Tech. En 2007, il a ouvert une galerie marchande qui com- pte 500 sites parte- naires, ce qui lui per- met de proposer près de 2 millions de réfé- rences sur son site en ne gérant que 30.000 à 40.000 réfé- rences en entrepôt. « Nous rassemblons les offres de plu- sieurs centaines de sites Internet. Nous assurons la vente et l’encaissement et eux, la partie logistique, explique Frédéric Klotz, Responsable Qualité et Logistique de Rue du Commerce. Cette méthode élargit l’offre de manière exponentielle. Avec 10 millions de visites uniques par mois du groupe, nous assurons une forte visibilité pour nos par- tenaires et nous épargnons les contraintes logistiques. » Autre apport de cette volumétrie XXL : la puissance d’achat qu’elle confère à Rue du Commerce. « Nous avons conservé le transport parce que notre puissance de négociation est plus forte que celle de Morin, notre pres- tataire logistique. Nous gérons le choix des transporteurs et les contrats tandis que Morin se charge de l’affrètement et gère les tractions avec la Poste. » 10Répercuter le juste prix Selon les secteurs, il est plus ou moins aisé de répercuter le coût logistique réel aux Internautes. « Nos clients ne perçoivent pas la valeur du service de livraison qui leur évite de se déplacer jusqu’à un magasin. Ils veulent que les livraisons et les retours soient gratuits et ont toujours l’impression que nous faisons de la marge sur cette pres- tation alors que nous ne parvenons pas à refacturer son coût réel », déplore Laurent Censier. « Tout le monde exige du service mais personne de veut le payer », confirme Jean-Pierre Gautier, Président du Directoire de L4Epsilon. « C'est quand on ouvre un site e-commerce que l'on se rend compte de la réalité des coûts ! Entre les frais de stockage, de picking, d’emballage et d’envoi, le coût de l’acheminement d’un produit chez le client coûte très cher. Il est évident que le commerçant est tenté de faire porter ce coût à son client. Mais selon différentes études, les frais de port élevés sont un des premiers freins à la consommation sur internet », remarque Bora Kizil de Portgratuit.fr, annuaire qui recense les sites marchands dont la livraison est gratuite. Faut-il pour autant aller jus- qu’à la gratuité systé- matique des livrai- sons comme le pra- tique Amazon.com pour les livres ? Certains irréductibles y sont farouchement opposés. « Nous fac- turons des frais de port à nos clients pour chaque com- mande », déclare Jean-Emile Rosenblum, Vice Président de Pixmania, groupe qui opère dans 26 pays et distribue 1,3 million de produits via 65 sites e-commerce et 17 magasins pour un CA 2009 de 890 M€. D’autres y sont contraints par la concurrence ou optent pour des formules sous condition de délai ou de montant de commande. Ainsi Rue du Commerce propose deux formules de livrai- son : à domicile pour un coût de 8,90 € ou en relais, gra- tuite à partir de 100 € de commande. « Nous ne faisons pas de gain sur les livraisons à domicile car c’est ce que cela nous coûte. Les livraisons sur points relais sont beaucoup moins chères et nous permettent de maintenir la gratuité, à partir d’un certain seuil. C’est sur les produits plus lourds que nous gagnons de l’argent (TV, Home Cinema, Enceintes), mais cela ne repré- sente qu’un cin- quième de nos expé- ditions quotidiennes, révèle Frédéric Klotz. De leur côté, les grands VADistes, compte tenu des millions de colis ache- minés, peuvent négocier un tarif auprès de la Poste de 3,10 € du colis quel que soit son poids et refacturer 5,95 € de participation aux frais d’envois. Tout le monde n’est donc pas logé à la même enseigne et il faut bien tenir compte de ces coûts dans son calcul de marge. « La livrai- son d’une commande, taux de retour inclus, nous coûte 6,5 €. Cela nous oblige donc, entre autres, à avoir de très bonnes marges commerciales », indique Boris Saragaglia, PDG de Spartoo, site de vente en ligne de chaussures. Alors, à vos calculettes ! Cathy Polge François Papini, DG de C-Log Frédéric Klotz, Responsable Qualité et Logistique, Rue du Commerce Jean-Pierre Gautier, Président du Directoire de L4Epsilon ©DR ©DR ©DR Suite de la page 44 Suite page 50
  • 9. 50 N°47 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - SEPTEMBRE 2010 E n q u ê t e Mercedes Benz L’e-shop s’appuie sur la logistique des pièces détachées Mercedes Benz vient d’ouvrir en France son site Internet de vente de produits et d’accessoires automobiles de la marque allemande. Les surcoûts liés à la logistique et au transport sont réduits au minimum en utilisant l’infrastructure existante mise en place pour la distribution des pièces détachées à destination des concessionnaires et réparateurs agréés. U n mug, une casquette ou encore une trousse de toi- lette. Tous ces produits estampillés de la presti- gieuse étoile Mercedes figurent parmi les presque 1.000 réfé- rences (dont également des acces- soires automobiles) vendues en ligne dans le nouveau magasin virtuel du constructeur allemand, mbpour- vous.com , ouvert en France depuis le 23 juin dernier. La mise en place de ce nouveau canal de vente n’a pas forcément entraîné des investis- sements pharaoniques. Le choix d’Harry Salamon, Directeur Général services de Mercedes-Benz France, a été d’une part de travailler en étroite collaboration avec les partenaires agréés de son réseau de concession- naires et d’autre part, de ne pas sous- traiter la logistique de cette activité e-commerce, comme en Allemagne par exemple. « Selon moi, cela aurait été une erreur stratégique que d’ex- clure le réseau agréé de cette révolu- tion internet. Nous ne pou- vons pas leur demander de respecter le client si nous- mêmes ne respectons pas le réseau », nous confie-t-il. Profiter du dispositif de livraison J+1 Dès la page d’accueil, l’in- ternaute est invité à choisir sur une carte de France le distributeur Mercedes le plus proche ou celui chez qui il a l’habitude de se rendre. Chaque concession- naire est en effet libre de choisir les références qu’il désire mettre en ligne dans sa boutique. Et c’est chez lui que l’internaute aura la pos- sibilité d’aller chercher ses emplettes, même s’il est également possible d’utiliser les services de la Poste (toujours via le concession- naire). La livraison s’effectue le plus souvent en J+1 ou J+2. En amont, la logistique de l’e-shop s’appuie sur les deux plates-formes de distribution de pièces détachées que Mercedes exploite dans l’Hexagone, l’une à Valenciennes et l’autre à Etoile-sur- Rhône, près de Valence. Quoi de plus naturel en effet que d’utiliser ces infrastructures et ces plans de trans- ports conçus pour livrer avec une pré- cision d’horloge les pièces détachées au maximum sous 24 heures ? Toute commande passée avant 18 heures est même livrée chez le réparateur agréé avant 8 heures le lendemain, avec un taux de service de 92 % ! Avec un effectif de 180 personnes, l’European Logistic Center (ELC) de Valen- ciennes, ouvert depuis 2003, compte ainsi 180.000 emplacements, avec un référentiel de 95.000 pièces, du bloc Dans l’ELC Valenciennes, la partie réservée à l’e-shop est sécurisée. Au démarrage de l’activité, elle traite environ 500 lignes de commandes par jour avec des pics d’activité attendus en juin et en novembre décembre. Dans l’ELC Valenciennes, la partie réservée à l’e-shop est sécurisée. Au démarrage de l’activité, elle traite environ 500 lignes de commandes par jour avec des pics d’activité attendus en juin et en novembre décembre. Harry Salamon, Directeur Général services de Mercedes- Benz France : « Cela aurait été une erreur stratégique d’exclure le réseau agréé de cette révolution internet ». Harry Salamon, Directeur Général services de Mercedes- Benz France : « Cela aurait été une erreur stratégique d’exclure le réseau agréé de cette révolution internet ». ©DR ©MercedesBenz Suite de la page 48
  • 10. 51 SEPTEMBRE 2010 - SUPPLY CHAIN MAGAZINE - N°47 moteur au filtre à air. Chaque année, il traite quatre millions de com- mandes (17.000 lignes par jour), soit environ 10.000 camions vers 480 points de distribution de France et du Benelux. Les trois quarts du stock sont constitués de petites pièces (bougies, objets de la boutique, pro- duits dérivés, etc.) dont la préparation de commandes s’effectue à l’aide de convoyeurs mécanisés. L’activité e-shop n’occupe bien sûr qu’une petite partie, sécurisée, des 39.000 m2 de l’ELC, dont l’activité globale en 2009 a atteint 365 M€. « A Valenciennes, Internet va avoir un poids croissant dans le CA que nous réalisons », estime Harry Salamon. Cathy Polge Le nouveau site internet mbpourvous.com L’European Logistic Center (ELC) de Valenciennes, ouvert en 2003, traite quatre millions de commandes par an. ©DR ©MercedesBenz