Revue "What's Up Doc" n°26 - Mai Juin 2016
LES CAS CLINIQUES SONT MORTS, VIVE LES CONSULTATIONS VIRTUELLES ! À L’HEURE OÙ TOUS LES D4 SERRENT LES FESSES EN ATTENDANT LE JOUR J, DE NOUVELLES VOIES S’OUVRENT DANS LE DOMAINE DE LA FORMATION, ET PEUT-ÊTRE À TERME DE L’ÉVALUATION. UN GÉNÉRATEUR DE CONSULTATIONS VIRTUELLES EST EN TRAIN DE VOIR LE JOUR. IL VA PROBABLEMENT « DISRUPTER » L’APPRENTISSAGE MÉDICAL.
SARAH BALFAGON
Tout commence par la création d’un avatar. Pas pour soi, mais pour le patient. Puis vient le choix d’un environnement. Il faut ensuite remplir les antécédents, les traitements… Et enfin décider des éléments de l’examen clinique et des examens complémentaires qui entreront dans le cas clinique. Car il s’agit d’une consultation virtuelle qui peut être créée à partir d’une plate-forme, Patient Genesys.
Interaction Healthcare (IH) est un acteur bien connu dans le domaine de la simulation en santé. Patient Genesys découle d’un constat simple : l’entreprise était très souvent sollicitée par des universités ou des instituts de formation pour développer des cas cliniques en 3D. Le problème : les clients avaient besoin d’un certain volume d’exercices pour entraîner leurs élèves, mais le développement au cas par cas (clinique) revenait assez cher. Ils ont donc lancé ce projet de générateur de consultations virtuelles avec 4 partenaires. Le premier, un laboratoire du CNRS appelé LIMSI, a développé l’agent conversationnel sur lequel repose le dialogue avec le patient. Complémentaire, la start-up Voxygen, financée en partie par la région Bretagne, s’est chargée des voix de synthèse. L’incontournable Vidal permet de fournir la base de données des correspondances entre DCI et noms de médicaments, et une évaluation des interactions médicamenteuses possibles. Enfin, le CHU d’Angers, avec le Professeur Granry en tête, gère la partie conseils, évaluations et tests médicaux.
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1. LES CAS CLINIQUES SONT MORTS, VIVE LES CONSULTATIONS VIRTUELLES ! À L’HEURE OÙ TOUS LES D4 SERRENT
LES FESSES EN ATTENDANT LE JOUR J, DE NOUVELLES VOIES S’OUVRENT DANS LE DOMAINE DE LA FORMATION,
ET PEUT-ÊTRE À TERME DE L’ÉVALUATION. UN GÉNÉRATEUR DE CONSULTATIONS VIRTUELLES EST EN TRAIN DE
VOIR LE JOUR. IL VA PROBABLEMENT « DISRUPTER » L’APPRENTISSAGE MÉDICAL.
SARAH BALFAGON
T
out commence par la création d’un avatar. Pas pour soi,
mais pour le patient. Puis vient le choix d’un
environnement. Il faut ensuite remplir les antécédents, les
traitements… Et enfin décider des éléments de l’examen
clinique et des examens complémentaires qui entreront
dans le cas clinique. Car il s’agit d’une consultation virtuelle qui peut
être créée à partir d’une plate-forme, Patient Genesys.
Interaction Healthcare (IH) est un acteur bien connu dans le domaine de
la simulation en santé. Patient Genesys découle d’un constat simple :
l’entreprise était très souvent sollicitée par des universités ou des
instituts de formation pour développer des cas cliniques en 3D.
Le problème : les clients avaient besoin d’un certain volume
d’exercices pour entraîner leurs élèves, mais le développement
au cas par cas (clinique) revenait assez cher. Ils ont donc lancé
ce projet de générateur de consultations virtuelles avec 4 partenaires.
Le premier, un laboratoire du CNRS appelé LIMSI, a développé
l’agent conversationnel sur lequel repose le dialogue avec le patient.
Complémentaire, la start-up Voxygen, financée en partie par la région
Bretagne, s’est chargée des voix de synthèse. L’incontournable Vidal
permet de fournir la base de données des correspondances entre
DCI et noms de médicaments, et une évaluation des interactions
médicamenteuses possibles. Enfin, le CHU d’Angers, avec le Professeur
Granry en tête, gère la partie conseils, évaluations et tests médicaux.
Patient Genesys a bénéficié d’un financement par le fonds
unique interministériel (FUI), un fonds transverse qui soutient
des projets à caractère innovant. « La première volonté de la
plate-forme est d’être un outil pédagogique utilisé par les enseignants »
explique Nathalie Piérard, coordinatrice du projet Patient Genesys.
Et de faciliter le développement d’une base de cas cliniques de type
consultations virtuelles, plus vivants et interactifs que les cas cliniques
« classiques ». En effet les auteurs (les facs ou centres de formation)
pourront vendre leurs cas cliniques via une autre plate-forme
développée par IH en parallèle : Medicactiv’. Ils seront rémunérés
selon le volume d’achat de leurs cas cliniques. « Pour les acheteurs,
il est envisagé de fournir plusieurs bouquets de cas cliniques, associés
à un certain volume d’utilisateurs, selon la taille de la structure
acheteuse. » Patient Genesys devrait être opérationnel vers la fin
de l’été 2016, et Medicactiv’ début 2017. Les deux voies d’évolution
futures sont une version destinée aux infirmières, ainsi qu’une version
en langue anglaise, car le Canada et les USA sont également très
demandeurs.
Question importante qui fait toujours débat : la validation
des connaissances et des compétences. Les développeurs de Patient
Genesys ont travaillé sur un mode « évaluation », dans lequel en plus
des commentaires et corrections l’utilisateur peut obtenir une note.
« Nous avons souhaité nous positionner par rapport aux ECN. À la fois
pour la version pédagogique, dans laquelle le déroulé de la consultation
est inspiré des cas cliniques déjà existants, et a été validé par
nos collaborateurs médecins du CHU d’Angers. Mais surtout pour
la version évaluation, où la notation correspondra à celle des ECN
actuels, avec des QCM aux étapes de prise de décision.Cependant,
il faut du temps pour ce développement, car les notations doivent
être réalisées avec une grande rigueur » souligne Nathalie Piérard.
Mais alors, après le passage sur tablettes, les ECN(i) pourraient-elles
changer de forme et se dérouler à partir de consultations virtuelles?
Jean-Christophe Paul, responsable du département des
Formations santé au ministère de l’Enseignement supérieur, tempère :
« La question de l'évolution des modalités techniques d'illustration
des questions posées lors des ECN a bien entendu été évoquée par les
différents acteurs. Les projets consistant à inclure des sons ou des films
de courte durée dans les épreuves afin de servir de base aux questions
et de se rapprocher de plus en plus de la réalité des cas cliniques
en font partie. Cependant, ces développements nécessitent
des infrastructures techniques lourdes et surtout une stabilisation et
une pérennisation du système avant toute nouvelle évolution. » Donc le
changement ce n’est pas encore pour maintenant, mais on l’attend!
TT
SELON INTERACTION HEALTHCARE
« d’une base de cas cliniques de type
consultations virtuelles, Tout
commence par la création d’un avatar.
Pas pour soi, mais pour le patient. »
SELON INTERACTION HEALTHCARE
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