SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  15
Télécharger pour lire hors ligne
La gestion de conflits
interpersonnels
Bloc 3 - Relations Publiques	
Laura	Woyaffe	
	
	 	
Expression écrite III - Décembre 2016
2	
	
	
Table des matières
1.	 INTRODUCTION	..............................................................................	3	
2.	 LES	DIFFERENTS	TYPES	DE	CONFLITS	INTERPERSONNELS	............................	4	
2.1	 LES	MALENTENDUS	.............................................................................................	5	
2.2	 LES	CONFLITS	D’INTERETS	.....................................................................................	6	
2.3	 LES	CONFLITS	DE	PERSONNALITE	............................................................................	6	
3.	 METHODES	DE	RESOLUTION	DES	CONFLITS	INTERPERSONNELS	...................	7	
3.1	 PSYCHOLOGIE	DU	TRAVAIL	....................................................................................	7	
3.1.1	 RESOLUTION	DES	MALENTENDUS	..............................................................................................	7	
3.1.2	 RESOLUTION	DES	CONFLITS	D’INTERETS	....................................................................................	7	
3.1.2.1				LES	ENNEMIS	............................................................................................................................................	8	
3.1.2.2				LES	ADVERSAIRES	.....................................................................................................................................	8	
3.1.2.3				LES	RIVAUX	...............................................................................................................................................	8	
3.1.3	 RESOLUTION	DES	CONFLITS	DE	PERSONNALITES	.......................................................................	9	
3.2	 THOMAS-KILMANN	CONFLICT	MODE	INSTRUMENT	(TKI)	.........................................	10	
3.2.1	 ACCOMMODEMENT	(OU	APAISEMENT)	...................................................................................	10	
3.2.2	 COMPETITION	(OU	STYLE	DOMINANT)	....................................................................................	10	
3.2.3	 EVITEMENT	(OU	FUITE)	.............................................................................................................	10	
3.2.4	 COLLABORATION	(OU	METHODE	DE	RESOLUTION	DES	PROBLEMES)	.....................................	10	
3.2.5	 COMPROMIS	(OU	PARTAGE)	....................................................................................................	10	
4.	 D’UN	POINT	DE	VUE	COMMUNICATIONNEL	.........................................	11	
5.	 TEMOIGNAGE	..............................................................................	12	
6.	 CONCLUSION	...............................................................................	14	
7.	 BIBLIOGRAPHIE	............................................................................	14
3	
1. Introduction
Le	 sujet	 de	 cette	 recherche	 sera	 la	 gestion	 des	 conflits	 interpersonnels.	 Nous	 savons	 que	 dans	
beaucoup	d’entreprises,	le	travail	d’équipe	est	indispensable.	En	conséquence,	les	conflits	employés-
employés	et/ou	employés-employeurs	sont	inévitables.	
	
Ces	conflits	au	travail	interviennent	très	fréquemment,	parfois	même	sous	notre	nez,	sans	même	que	
nous	nous	en	rendions	compte.		
	
En	effet,	il	est	possible	(même	inconsciemment),	que	certains	groupes	ne	se	correspondent	pas	du	
tout.	Dès	lors,	est-ce	possible	de	travailler	en	équipe	de	façon	cohérente	et	équilibrée	lorsque	les	
personnalités	 ne	 concordent	 pas	?	 Dans	 quelle	 mesure	?	 Et	 si	 ce	 n’est	 pas	 une	 question	 de	
personnalité,	d’où	peuvent	provenir	ces	conflits	?	
	
Parfois	 ces	 problèmes	 viennent	 de	 la	 personnalité	 de	 chacun,	 parfois	 d’une	 certaine	 hiérarchie…	
Nous	aborderons	ce	sujet	en	nous	interrogeant	sur	l’origine	des	conflits	et	les	solutions	possibles.		
A	travers	nos	connaissances	et	celles	déjà	bien	établies	par	d’autres	chercheurs,	ainsi	qu’à	travers	
certains	 entretiens,	 essayons	 de	 répondre	 aux	 questions	 que	 peuvent	 se	 poser	 les	 gérants	 de	
ressources	humaines	quand	ils	sont	confrontés	à	de	tels	problèmes	dans	leurs	entreprises.	
	
Nous	traiterons	cette	thématique	d’une	façon	globale.	Nous	remarquerons	que	généralement,	les	
problèmes	ont	une	origine	semblable,	quel	que	soit	le	pays	concerné.	C’est	pourquoi	les	informations	
recueillies	 ne	 se	 limiteront	 pas	 au	 niveau	 belge.	 Les	 conflits	 d’équipe	 ne	 datent	 pas	 d’hier,	 c’est	
pourquoi	nous	utiliserons	certaines	études	qui	ne	sont	pas	spécialement	récentes.	
	
La	question	qui	nous	préoccupera	tout	au	long	ce	dossier	est	donc	:	«	Dans	une	entreprise,	quels	sont	
les	différents	types	de	conflits	interpersonnels,	d’où	proviennent-ils	et	quelles	sont	les	solutions	pour	
les	atténuer,	voire	les	apaiser	complétement	?	»	
	
Emettons	quelques	hypothèses.	Un	conflit	interpersonnel	serait	une	situation	impliquant	plusieurs	
personnes	 (au	 moins	 deux),	 sous	 tension	 à	 cause	 d’une	 ou	 plusieurs	 raisons,	 qui	 les	 touche	
personnellement.	Il	existe	différents	types	de	conflits	de	ce	genre	:		
Parfois,	 les	 membres	 du	 conflit	 le	 sont	 à	 cause	 d’une	 incompréhension.	 La	 première	 personne	
comprend	 et/ou	 interprète	 mal	 le	 message	 de	 la	 deuxième	 personne.	 Cela	 arrive	 assez	
fréquemment.	Pour	résoudre	ce	conflit	il	serait	important	de	remarquer	l’existence	du	conflit-même	
pour	ensuite	communiquer	avec	la	personne	avec	qui	l’autre	est	en	conflit.		
	
Un	 autre	 type	 de	 conflit	 serait	 celui	 de	 personnalité	 et	 de	 valeurs.	 A	 cause	 des	 idéologies	 de	 la	
première	 personne,	 la	 deuxième	 personne	 ne	 peut	 réellement	 exprimer	 ses	 idées,	 à	 cause	 du	
«	blocage	»	de	la	première.		Ce	conflit	serait	assez	souvent	compliqué	à	résoudre,	car	les	valeurs	des	
personnes	ne	changeront	pas.	Dans	cette	situation,	il	semblerait	que	la	meilleure	solution	soit	celle	
d’un	accord	qui	permettrait	aux	deux	personnes	qui	sont	en	conflit	de	s’ouvrir	sans	avoir	peur	des	
remarques	ou	de	la	non-ouverture	de	l’autre.	
	
Une	troisième	sorte	de	conflit	interpersonnel	serait	celui	causé	par	un	objectif	commun	poursuivi	par	
plusieurs	personnes.	De	façon	générale,	ce	type	de	conflit	permettrait	de	se	surpasser	et	permettrait	
donc	une	certaine	productivité.	Il	ne	serait	pas	négatif,	mais	pourrait	rapidement	dégénérer	si	les	
personnes	 impliquées	 considèrent	 le	 conflit	 comme	 étant	 plus	 personnel	 et	 	 s’ils	 commencent	 à	
«	s’attaquer	»	les	uns	les	autres.	Il	est	donc	très	important	d’identifier	le	conflit	le	plus	rapidement	
possible,	pour	mettre	en	place	des	solutions	efficaces.
4	
Nous	pourrions		aussi	identifier	d’autres	conflits	interpersonnels.	Pensons	aux	conflits	liés	au	travail	
en	 tant	 que	 tel.	 Il	 arrive	 souvent	 qu’une	 tension	 s’installe	 dans	 un	 groupe	 à	 cause	 du	 manque	
d’implication	de	certaines	personnes	dans	le	travail,	ou	simplement	parce	que	le	travail	fait	par	ces	
personnes	n’est	pas	correct.	Dans	cette	situation,	c’est	souvent	une	des	deux	personnes	qui	finit	par	
faire	tout	le	travail.	Cette	personne	en	vient	à	être	surchargée	de	boulot,	et	surtout	à	ne	plus	pouvoir	
tolérer	 la	 présence	 de	 l’autre.	 Pour	 résoudre	 ce	 problème	 il	 faudrait	 intervenir	 dès	 le	 départ	 au	
niveau	 communicationnel,	 en	 discuter	 avec	 les	 personnes	 et	 trouver	 un	 terrain	 d’entente.	Quand	
cette	étape	ne	s’effectue	pas,	le	conflit	devient	difficilement	solvable	par	un	autre	moyen	que	celui	
de	l’évitement.	Avec	la	situation	de	mauvaise	compréhension	et	interprétation,	nous	pourrions	dire	
que	ce	conflit	est	le	plus	fréquent.	Dans	ce	sens,	nous	entendons	qu’il	intervient	dans	absolument	
tous	les	types	d’institutions.		
	
Nous	pouvons	nous	rendre	compte	facilement	que	chacun	de	ces	conflits	ne	se	résolvent	pas	de	la	
même	façon.	Chaque	problème	a	sa	propre	solution.	Une	technique	souvent	utilisée	serait	celle	de	la	
fuite.	 Il	 est	 beaucoup	 plus	 simple	 de	 faire	 comme	 si	 le	 conflit	 n’existait	 pas.	 Cependant,	 cela	 ne	
constitue	pas	une	réelle	solution	et	peut	empirer	la	situation	car	les	conflits	non-résolus	mènent,	au	
final,	à	des	situations	extrêmes.	Une	des	meilleures	solutions	reste	celle	de	la	communication	entre	
les	 différents	 partis.	 Le	 but	 est	 de	 voir	 et	 de	 confronter	 les	 différents	 points	 de	 vue	 ainsi	 que	 de	
chercher	la	source	du	problème.	En	fonction	de	cela,	la	résolution	du	conflit	deviendra	plus	simple	à	
aborder.		
	
Voyons	à	présent	les	points	de	vue	des	différents	chercheurs	et	psychologues	à	ce	sujet,	pour	tenter	
de	tester	et	de	compléter	les	hypothèses	citées	ci-dessus.	
	
2. Les différents types de conflits interpersonnels
Selon	 Richard	 Sada	 (Psychothérapeute),	 le	 conflit	 interpersonnel	 se	 définit	 par	 une	 situation	 dans	
laquelle	 plusieurs	 personnes	 s’affrontent.	 Nous	 pourrions	 penser	 ici	 que	 cette	 définition	 est	
relativement	correcte,	ajoutons	simplement	que	le	terme	«	affronter	»	ici	peut	être	autant	physique	
que	moral.	
	
Comme	l’explique	Jean	Garneau	(psychologue),	ces	conflits	font	inévitablement	partie	des	relations	
humaines	et	peuvent	surgir	lorsque	les	points	de	vue	divergent	et	que	les	préoccupations	semblent	
incompatibles.		
		
Nous	remarquons	que	souvent,	les	conflits	sont	perçus	de	façon	négative.	Ils	sont	jugés	indésirables	
et	 insupportables.	 D’un	 autre	 côté,	 ils	 font	 partie	 intégrante	 et	 naturelle	 du	 processus	 de	
changement.	 Beaucoup	 de	 professionnels	 admettent	 que	 les	 conflits	 entre	 employés	 permettent	
d’augmenter	 la	 productivité	 au	 travail.	 Mais	 voyons,	 à	 travers	 les	 écrits	 de	 Claude	 Terrier	 sur	 la	
communication	 interpersonnelle,	 que	 ces	 conflits	 peuvent	 être	 positifs	 ou	 négatifs.	 Ils	 pourraient,	
selon	 lui,	 entraîner	 la	 destruction	 des	 gens	 de	 par	 la	 consommation	 totale	 de	 leur	 énergie.	
Paradoxalement,	 les	 conflits	 peuvent	 donner	 plus	 d’énergie	 et	 de	 motivation	 aux	 personnes	 qui	
aiment	la	compétition.	
Nous	ajouterons	qu’il	faut	être	très	vigilant	au	sujet	de	la	limite	entre	la	positivité	ou	la	négativité	du	
conflit.		Peu	de	gens	savent	réellement	où	se	situe	la	frontière	entre	le	bien	et	le	mal	une	fois	que	la	
compétition	entre	en	jeu.		
	
On	voit	donc	que	les	conflits	interpersonnels	sont	inévitables,	et	qu’ils	peuvent	être	plus	ou	moins	
(voire	pas	du	tout)	nuisibles	en	fonction	des	personnes.		
En	effet,	chez	certains	employés,	les	conflits	peuvent	entraîner	le	mécontentement,	une	baisse	de	
productivité,	l’absentéisme,	un	stress	plus	important	lié	au	travail,	ou	pire,	des	litiges	fondés	sur	des	
plaintes	pour	harcèlement	ou	un	milieu	de	travail	hostile.
5	
	
Dans	 les	 entreprises	 en	 général,	 il	 y	 a	 plusieurs	 types	 de	 conflit	en	 tant	 que	 tels.	 Nous	 allons	 ici	
mettre	ensemble	deux	points	de	vue	qui	s’associent	très	bien	:	celui	de	Claude	Terrier	(Français),	et	
celui	 du	 conseil	 RH	 (organisme	 canadien	 sans	 but	 lucratif).	 Comme	 nous	 l’avons	 vu	 dans	
l’introduction,	les	problèmes	de	conflit	existent	globalement	de	la	même	manière,	quel	que	soit	le	
pays.		
Voici	les	différents	types	de	conflits	existant	dans	les	entreprises	:	
	
• Les	 conflits	 personnels,	 qui	 sont	 des	 conflits	 avec	 soi-même	 pouvant	 provenir	 de	 besoins	
conflictuels,	de	frustrations…	
• Les	 conflits	 organisationnels,	 générés	 par	 l’inorganisation	 ou	 la	 mauvaise	 organisation,	 et	
dépendant	 des	 inégalités	 en	 raison	 de	 l’organigramme	 et	 des	 relations	 entre	 supérieurs	 et	
subordonnés.	
• Les	conflits	de	valeurs,	lorsqu’il	y	a	une	incompatibilité	dans	les	préférences,	les	principes	et	les	
pratiques	auxquelles	croient	les	personnes.		
• Le	conflit	découlant	du	contexte,	causé	par	des	facteurs	extérieurs	à	l’organisation	
• Le	 conflit	 de	 pouvoir,	 lorsque	 chaque	 partie	 désire	 maintenir	 ou	 maximiser	 l’influence	 qu’elle	
exerce	au	sein	d’une	relation	ou	d’un	environnement	social.		
• Et	enfin,	les	conflits	interpersonnels.	Ce	sont	eux	qui	vont	nous	intéresser	tout	particulièrement	
tout	 au	 long	 de	 ce	 dossier.	 Ces	 conflits	 seraient	 générés	 pour	 3	 raisons	:	 les	 différences	
individuelles	(âge,	sexe,	croyance,	attitudes,	expériences,	formations,	classe	sociale,	etc.,	ce	qui	
entraîne	une	vision	différente	des	choses)	;	des	ressources	limitées,	et	enfin,	la	différenciation	de	
rôle	(quand	une	personne	refuse	de	faire	le	travail	que	son	supérieur	lui	demande	de	faire).	On	
voit	donc	que	les	conflits	interpersonnels	sont	liés	aux	autres	conflits.			
	
Nous	pouvons	remarquer	sans	aucun	soucis	que	les	conflits	organisationnels,	de	valeurs,	de	pouvoir	
ou	découlant	du	contexte	peuvent	entraîner	un	conflit	interpersonnel.	Tout	dépend	de	ce	qui	est	mis	
en	place	pour	résoudre	le	conflit,	mais	aussi	des	personnes	impliquées	dans	le	conflit.	
	
Nous	pouvons	aussi	remarquer	que	les	différences	individuelles	présentées	ci-dessus	sont	liées	à	ce	
que	nous	disions	dans	nos	hypothèses	avec	la	personnalité	et	les	valeurs.	Nous	remarquerions	donc	
que	plutôt	que	de	parler	de	«	conflit	de	personnalité	et	de	valeurs	»,	ces	deux	termes	sont	plutôt	liés	
aux	causes	du	conflit.		
	
A	 présent,	 revenons	 à	 Jean	 Garneau,	 auteur	 des	 articles	 sur	 les	 conflits	 interpersonnels	 pour	 le	
magazine	 «	La	 lettre	 du	 Psy	».	 Il	 explique	 qu’il	 y	 a	 trois	 types	 fondamentaux	 de	 conflits	
interpersonnels	:	 Les	 malentendus,	 les	 conflits	 d’intérêts	 et	 les	 conflits	 de	 personnalités.	 Ces	 trois	
catégories	se	distinguent	par	les	causes	du	conflit.	Voyons	ça	plus	en	profondeur	:	
	
2.1Les malentendus
Les	malentendus	émergent	quand	les	paroles	ou	les	actions	d’une	personne	sont	mal	comprises	par	
son	interlocuteur	parce	qu’elles	atteignent	un	point	sensible	chez	ce	dernier.	La	personne	interprète	
l’action	 de	 son	 interlocuteur	 à	 travers	 ses	 propres	 craintes,	 elle	 attribue	 à	 l’autre	 des	 reproches	
qu’elle	sait	déjà,	qu’elle	croit	mériter	ou	qu’elle	craint	de	subir.	Le	malentendu	est	donc	un	simple	
problème	de	communication	et	d’interprétation.		
	
Cela	 suscite	 parfois	 une	 réaction	 de	 défense,	 d’autoprotection	 chez	 la	 personne	 touchée,	 qui	 se	
traduit	 par	 l’évitement	 ou	 par	 l’attaque.	 Dès	 lors,	 l’autre	 croit	 subir	 une	 agression	 gratuite,	 et	 le	
malentendu	devient	réciproque.
6	
2.2 Les conflits d’intérêts
Nous	 parlerons	 de	 compétition-combat	 lorsque	 les	 intérêts	 d’une	 personne	 sont	 en	 contradiction	
avec	 ceux	 d’une	 autre.	 La	 compétition-combat	 repose	 sur	 des	 facteurs	 extérieurs	 aux	 personnes	
impliquées	:	 c’est	 la	 rareté	 d’une	 ressource	 désirée	 par	 deux	 individus	 qui	 crée	 une	 certaine	
concurrence	entre	eux.			
	
Pour	 que	 ce	 type	 de	 rivalité	 se	 transforme	 en	 conflit	 interpersonnel,	 il	 faut	 y	 ajouter	 une	 dose	
d’agressivité	dirigée	contre	l’autre	personne.	Nous	parlerons	dès	lors	de	conflits	d’intérêts.	
	
La	situation	devient	réellement	problématique	lorsque	les	deux	personnes	en	rivalité	commencent	à	
accorder	plus	d’attention	à	leur	adversaire	qu’à	l’objet	qu’elles	désirent.	Le	rival	n’est	plus	considéré	
comme	étant	un	obstacle	à	l’atteinte	de	la	satisfaction,	il	devient	un	ennemi.	L’énergie	ne	sert	donc	
plus	 à	 l’atteinte	 d’un	 but,	 mais	 à	 la	 destruction	 plus	 ou	 moins	 complète	 de	 l’adversaire.	
Généralement,	cet	effort	vise	une	dégradation	morale	ou	émotionnelle	:	humiliation,	écrasement,	
soumission,	destruction	de	la	réputation…		
	
Souvent,	la	situation	se	complique	:	les	blessures	douloureuses	dues	à	cette	bataille	conduisent	à	un	
nouveau	 but	:	 la	 vengeance.	 L’idée	 est	 donc	 d’infliger	 à	 l’autre	 une	 douleur	 comparable	 (ou	
supérieure)	 à	 la	 nôtre.	 Lorsque	 le	 désir	 de	 vengeance	 se	 manifeste,	 c’est	 que	 la	 relation	 est	 déjà	
gravement	compromise	car	la	compétition	a	déjà	fait	au	moins	une	victime.	
	
Ce	 genre	 de	 conflit	 est	 nécessairement	 réciproque	 et	 constitue	 le	 facteur	 le	 plus	 important	
d’augmentation	du	stress	et	d’épuisement	professionnel	au	travail.	
	
2.3 Les conflits de personnalité
Les	conflits	de	personnalité	se	déclenchent	rapidement,	souvent	au	premier	contact,	à	partir	d’une	
connaissance	très	restreinte	de	l’autre.	On	pourrait	les	comparer	à	un	«	coup	de	foudre	»	négatif.	Ils	
naissent	sans	raison	valable	et	sans	élément	déclencheur	identifiable.	Ces	conflits	sont	tenaces	et	
souvent	irréversibles.	Ils	dépendent	de	l’individu	plus	que	des	événements.		
Au	départ,	ce	type	de	conflit	est	souvent	unilatéral.	Il	devient	réciproque	assez	rapidement,	à	travers	
les	contacts	entre	les	personnes	concernées	mais	également	suite	aux	malentendus	que	le	conflit	
engendre,	parce	que	le	contact	est	évité.	Les	malentendus	augmentent	l’intensité	et	la	gravité	du	
conflit	de	personnalité.	
	
Ce	 conflit	 naît	 en	 prenant	 prétexte	 de	 faits	 relativement	 anodins	 aux	 yeux	 de	 l’interlocuteur.	 Les	
émotions	 violentes	 sont	 toujours	 présentes	 dès	 l’apparition	 du	 conflit.	 Il	 s’agit	 habituellement	 de	
réactions	intenses	qu’on	ne	pourrait	pas	expliquer	par	les	faits	qui	les	déclenchent.		
	
En	 fait,	 le	 protagoniste	 est	 aux	 prises	 avec	 un	 aspect	 de	 lui-même	 qu’il	 désapprouve	 et	 ne	 peut	
assumer.	Il	attribue	cet	aspect	à	son	interlocuteur	en	prenant	prétexte	d’un	événement	qui	permet	
cette	interprétation.	Il	est	plus	facile	de	se	battre	contre	un	ennemi	extérieur	que	contre	soi-même.	Il	
s’agit	d’un	conflit	interpersonnel	lorsque	l’interlocuteur	réagit	en	s’y	impliquant.		
	
Nous	pourrions	voir	ici,	suite	aux	différents	types	de	conflits	que	nous	avons	étudié	ci-avant,	que	ce	
conflit	est	indirectement	un	conflit	personnel.	En	effet,	c’est	un	problème	de	la	personne	rejeté	sur	
une	autre.	Le	conflit	personnel	devient	dès	lors	interpersonnel.	Cela	confirme	ce	que	nous	disions	
plus	haut	:	les	différents	types	de	conflits	peuvent	être	liés.	
	
Il	est	aussi	intéressant	de	voir	que	J.	Garneau	ne	recentre	que	trois	types	de	conflits	interpersonnels.	
Il	ne	parle	pas	du	conflit	dû	au	manque	d’implication	ou	de	compétences	au	travail.	Par	rapport	à	nos	
hypothèses,	 nous	 pouvons	 ici	 en	 vérifier	 quelques	 unes.	 Ce	 que	 nous	 appelions	 «	un	 conflit
7	
d’incompréhension	»	s’avère	être	un	«	malentendu	».	De	même	pour	le	conflit	de	«	personnalité	et	
de	valeurs	»	qui	rejoint	très	fort	le	conflit	de	personnalité	de	J.	Garneau,	à	la	différence	qu’il	s’agit	
d’un	 conflit	 personnel	 refoulé	 et	 traduit	 en	 conflit	 interpersonnel.	 	 Enfin,	 ce	 que	 nous	 appelions	
«	conflit	pour	un	objectif	commun	»	s’avère	être	un	«	conflit	d’intérêt	».		
	
3. Méthodes de résolution des conflits interpersonnels
Il	est	intéressant	de	savoir	que	généralement,	les	conflits	interpersonnels	sont	perçus	par	différents	
domaines	de	recherche.	C’est	notamment	le	cas	en	ce	qui	concerne	la	psychologie	et	psychologie	du	
travail,	 la	 sociologie,	 et	 la	 communication	 d’entreprise.	 Les	 différents	 types	 de	 conflits,	 une	 fois	
confrontés,	sont	très	proches.	Voyons	à	présent	deux	résultats	de	recherches	en	ce	qui	concerne	les	
résolutions	 de	 conflit	 au	 travail.	 La	 première,	 venant	 de	 France,	 donne	 un	 point	 de	 vue	 plutôt	
psychologique.	La	deuxième,	est	un	point	de	vue	plutôt	managérial,	et	nous	vient	des	Etats-Unis.		
	
3.1 Psychologie du travail
Nous	avons	vu	trois	types	de	conflits	interpersonnels	avec	Jean	Garneau,	voyons	à	présent	ce	que	ce	
même	auteur	nous	dit	en	ce	qui	concerne	leur	résolution.	
	
3.1.1 Résolution des malentendus
Pour	rappel,	le	malentendu	repose	sur	une	information	incomplète	et	sur	son	interprétation	erronée.	
La	solution	efficace	reposera	donc	sur	une	meilleure	circulation	de	l’information.	Autrement	dit,	il	
faut	à	la	fois	compléter	l’information	sur	la	situation	et	soulager	l’inquiétude	réelle	qui	l’alimente.	Il	
vaut	mieux	traiter	d’abord	la	vulnérabilité	pour	s’assurer	que	la	nouvelle	information	soit	reçue	sans	
crainte	ni	méfiance,	et	ainsi	traitée	adéquatement.		
	
La	personne	ayant	mal	compris	le	message	(le	protagoniste)	ne	sait	pas	qu’il	y	a	un	malentendu.	Elle	
pense	que	son	interprétation	et	ses	réactions	sont	correctes	et	justifiées.	Cette	personne	souffre	de	
la	situation	qui	touche	une	zone	sensible	chez	elle.	Cette	souffrance	peut	l’amener	à	déclencher	une	
démarche	de	résolution,	qui	consiste	à	aller	en	discuter	avec	l’autre.	Mais	souvent,	le	protagoniste	
en	 parle	 d’abord	 à	 un	 tiers.	 Grâce	 à	 ce	 soutien,	 la	 personne	 trouve	 plus	 facilement	 le	 courage	
d’entreprendre	une	vraie	discussion	avec	l’interlocuteur	(celui	qui	s’est	mal	fait	comprendre).	Mais	
ce	 support	 ne	 suffit	 pas	 à	 régler	 le	 malentendu	:	 il	 faut	 aussi	 obtenir	 l’information	 exacte	 pour	
remplacer	celle	qui	était	imaginée.	
	
Si	le	protagoniste	ignorait	qu’il	y	avait	un	malentendu,	c’est	également	le	cas	de	l’interlocuteur.	C’est	
souvent	par	accident	que	celui-ci	amorce	le	contact	qui	permet	de	résoudre	le	malentendu.	C’est	son	
comportement	normal	qui	l’amène	à	prendre	cette	heureuse	initiative.		
Mais	 l’interlocuteur	 pourrait	 déceler	 l’existence	 d’un	 problème	 (ou	 plutôt	 d’une	 situation	
«	anormale	»)	et	donc	contribuer	directement	à	la	résolution	du	malentendu	si	il	reste	sensible	à	ce	
qui	se	passe	autour	de	lui.	Les	indices	sont	généralement	discrets,	mais	presque	toujours	assez	nets	
pour	qu’une	personne	intéressée	les	remarque.		
	
Parfois,	 un	 gestionnaire	 de	 conflit	 doit	 intervenir.	 C’est	 le	 cas	 lorsqu’un	 malentendu	 a	 duré	 assez	
longtemps	pour	se	compliquer	et	se	détériorer.	Le	gestionnaire	peut	être	une	personne	qui	est	en	
autorité	sur	les	deux	autres	ou	un	conseiller	qui	intervient	sur	demande.		Il	se	doit	d’être	neutre	et	
objectif	pour	faciliter	la	communication	et	le	dialogue	sans	y	participer	directement.	Jamais	il	ne	doit	
se	faire	porte	parole	de	l’un	ou	l’autre.	
	
3.1.2 Résolution des conflits d’intérêts
Pour	résoudre	un	conflit	interpersonnel	d’intérêts,	il	faut	tenir	compte	du	degré	de	détérioration	de	
la	relation.		On	peut	définir	l’état	global	de	la	relation	en	désignant	les	impliqués	comme	étant	des	
ennemis,	des	adversaires	ou	des	rivaux.
8	
3.1.2.1 Les ennemis
La	 plupart	 du	 temps,	 les	 ennemis	 cherchent	 à	 se	 détruire	 les	 uns	 les	 autres.	 Cela	 peut	 se	 faire	 à	
travers	la	personne	elle-même,	mais	également	à	travers	ses	biens,	ses	proches,	son	quartier,	son	
groupe	social…	Tout	ce	qui	compte	est	la	douleur	à	infliger	à	l’autre.		
	
Le	premier	pas	vers	la	destruction	est	le	désir	de	vengeance.	C’est	pourquoi	il	est	important	de	le	
détecter	rapidement,	pour	solutionner		le	problème	avant	qu’il	ne	soit	trop	tard.	
	
A	ce	stade,	seule	la	destruction	de	l’adversaire	pourrait	mettre	un	terme	au	conflit.	Il	n’y	a	plus	de	
solution	ou	de	fin	naturelle	possible	et	le	gestionnaire	est	également	impuissant	devant	la	situation.		
	
Il	 faut	 malheureusement	 admettre	 qu’il	 n’existe	 pas	 de	 solution	 saine	 à	 un	 conflit	 interpersonnel	
d’intérêts	lorsque	la	principale	motivation	des	participants	est	la	destruction	de	l’adversaire.	Dans	
ces	situations	aussi	profondément	détériorées,	la	seule	solution	serait	de	disposer	d’une	personne	
ayant	une	intégrité	sans	faille	qui	aurait	entre	ses	mains	un	pouvoir	absolu,	voire	totalitaire.	Cette	
personne	 serait	 capable	 d’imposer	 à	 la	 fois	 des	 règles	 de	 comportement	 strictes,	 leur	 application	
rigoureuse	et	des	sanctions	assez	sévères	pour	décourager	tout	écart	par	rapport	à	ces	règles.		Cela	
permettrait	d’empêcher	de	nouvelles	représailles	et	de	nouveaux	dégâts	et,	après	un	long	travail	de	
réparation	et	d’éducation	pour	les	personnes	impliquées,	le	retour	à	une	relation	saine.	Mais	pour	
des	raisons	éthiques,	philosophiques	et	pratiques,	la	solution	du	pouvoir	totalitaire	est	impossible.	
C’est	pourquoi	ce	qui	est	habituellement	appliqué	ne	résout	pas	le	conflit,	mais	cherche	à	en	limiter	
les	dégâts	sur	les	personnes	impliquées	et	leur	entourage.	Il	s’agit	de	couper	le	contact	entre	les	
ennemis	en	les	séparant	physiquement.	Cette	méthode	est	adoptée	lorsqu’il	n’y	a	plus	rien	à	faire	
pour	résoudre	le	conflit.		
	
3.1.2.2 Les adversaires
Les	adversaires	sont	à	un	stade	où	ils	commencent	à	accorder	plus	d’attention	à	l’autre	plutôt	qu’au	
but	pour	lequel	ils	sont	en	concurrence.	Il	n’y	a	pas	encore	d’intention	destructrice.	Il	est	important	
d’apporter	rapidement	une	solution	à	ce	conflit,	afin	d’éviter	que	les	adversaires	ne	deviennent	des	
ennemis.	
	
3.1.2.3 Les rivaux
Les	rivaux	sont	en	compétition	pour	un	bien	qui	n’est	pas	disponible	pour	les	deux	à	la	fois.	Le	rival	
n’a	pas	une	grande	importance,	il	n’est	qu’un	obstacle	dans	la	poursuite	de	l’objectif.		
	
Dans	 la	 plupart	 des	 cas,	 la	 collaboration	 ou	 la	 concertation	 donnerait	 de	 meilleurs	 résultats	 pour	
chaque	 personne	 impliquée.	 La	collaboration	est	 un	 processus	 par	 lequel	 deux	 ou	 plusieurs	
personnes	 s’associent	 pour	 atteindre	 un	 objectif	 commun.	 La	 concertation,	 quant	 à	 elle,	 est	 une	
pratique	qui	consiste	à	rechercher	un	accord,	une	entente,	en	vue	d'une	prise	de	décision	ou	d'un	
projet	 commun,	 entre	 toutes	 les	 personnes	 concernées,	 qu'elles	 aient	 des	 intérêts	 convergents,	
complémentaires	ou	même	divergents.	
	
Lorsque	la	rareté	du	bien	désiré	est	illusoire	plus	que	réelle,	la	collaboration	entre	les	deux	partis	
favorise	une	répartition	du	bien	plus	efficace	que	ce	qu’aurait	donné	la	compétition.	
Si	la	rareté	est	réelle,	le	bien	désiré	n’est	peut	être	pas	si	important	qu’il	en	a	l’air.	Il	n’est	souvent	
qu’une	façon	parmi	d’autres	de	répondre	à	un	besoin	important,	à	une	préférence	ou	à	un	caprice.		
Dans	ces	situations,	les	solutions	reposent	surtout	sur	la	lucidité	de	chacun	par	rapport	à	ses	besoins	
et	ses	objectifs.	La	personne	qui	reste	sensible	à	ses	besoins	réels	est	capable	de	choisir	ses	buts	en	
fonction	de	ce	qui	lui	importe	vraiment.
9	
Mais	il	faut	être	deux	pour	se	servir	efficacement	des	stratégies	de	collaboration	et	de	concertation.	
Il	suffit	donc	que	l’un	des	deux	interlocuteurs	choisisse	la	compétition	pour	créer	les	conditions	qui	
conduiront	 au	 développement	 du	 conflit	 interpersonnel.	 Dans	 cette	 situation,	 il	 faut	 se	 soucier	
d’empêcher	 la	 rivalité	 de	 s’envenimer.	 Pour	 cela,	 il	 est	 souvent	 nécessaire	 de	 faire	 appel	 à	 un	
gestionnaire	qui	mettra	en	place	les	mécanismes	nécessaires	à	une	solution	harmonieuse.	Pour	que	
cela	soit	efficace,	il	faut	que	les	mécanismes	(ou	les	règles)	mis	en	place	par	le	gestionnaire	soient	
acceptés	par	les	personnes	qui	y	sont	soumises.	Le	gestionnaire	cherche	à	créer	un	environnement	
de	 saine	 compétition	 en	 favorisant	 le	 respect	 de	 l’adversaire.	 Le	 but	 est	 de	 transformer	 la	
compétition	en	concertation.	
	
3.1.3 Résolution des conflits de personnalités
La	solution	aux	conflits	de	personnalité	repose	essentiellement	sur	le	fait	d’assumer	ouvertement	
son	expérience	réelle	face	à	l’autre.	Il	est	nécessaire	de	pouvoir	compter	sur	des	interlocuteurs	de	
bonne	foi	dans	un	contexte	relativement	ouvert	permettant	une	exploration	et	une	expression	de	
soi-même.	 Mais	 le	 milieu	 de	 travail	 dans	 lequel	 se	 développe	 le	 conflit	 n’offre	 souvent	 pas	 ces	
conditions	favorables.	Il	faut	donc	trouver	une	autre	façon	de	le	régler.	
	
Le	protagoniste,	au	départ,	ignore	qu’il	s’agit	d’un	conflit	de	personnalité	et	croit	réagir	uniquement	
et	de	façon	justifiée	aux	agissements	de	son	interlocuteur.	Dans	cette	situation,	il	est	impossible	que	
le	protagoniste	entreprenne	lui-même	de	résoudre	le	conflit.	Mais	il	est	étonné	de	l’intensité	de	ses	
émotions,	 reste	 inconfortable	 dans	 sa	 position	 défensive	 et	 reconnaît	 dans	 ce	 conflit	 un	 scénario	
relativement	familier,	une	impasse	ou	des	émotions	qu’il	a	déjà	rencontrées	avec	d’autres	personnes	
du	même	genre.	C’est	souvent	cette	lueur	de	lucidité	qui	l’amène	à	rechercher	une	solution	plus	
satisfaisante.		
	
La	démarche	à	suivre	est	la	suivante	:	le	protagoniste	doit	tenir	compte	de	son	besoin	en	l’assumant	
ouvertement	 devant	 son	 interlocuteur,	 il	 doit	 ensuite	 travailler	 à	 le	 satisfaire,	 en	 respectant	 les	
contraintes	de	la	situation	et	en	tenant	compte	des	résultats	réels	de	ses	tentatives.		
Dès	 que	 cette	 démarche	 est	 amorcée,	 on	 voit	 disparaître	 le	 conflit	 de	 personnalités	 car	 les	
manœuvres	 d’évitement	 qui	 le	 caractérisent	 sont	 remplacées	 par	 des	 tentatives	 de	 contacts	
authentiques.			
	
Dans	ce	genre	de	conflit,	l’interlocuteur	a	tout	intérêt	à	agir	rapidement	avant	de	se	durcir	devant	les	
attaques	répétées	du	protagoniste.	Dans	la	plupart	des	cas,	l’interlocuteur	doit	deviner	la	nature	du	
besoin	car	le	protagoniste	ne	l’assume	pas	ouvertement.	Il	faut	éviter	de	réagir	agressivement	aux	
attaques	du	protagoniste	ou	d’ignorer	volontairement	ses	efforts	pour	attirer	l’attention.	En	agissant	
ainsi,	l’interlocuteur	contribuerait	à	reproduire	le	scénario	qui	fut	à	l’origine	du	problème.		
	
Il	 est	 possible,	 ici	 aussi,	 qu’un	 gestionnaire	 intervienne.	 Il	 n’est	 pas	 directement	 impliqué	 dans	 le	
conflit	et	peut	facilement	s’appuyer	sur	son	expérience	pour	décoder	la	nature	du	problème.	
Le	principe	de	la	solution	au	conflit	reste	identique	:	identifier	le	besoin	et	en	tenir	compte	en	lui	
apportant	 une	 réponse	 appropriée.	 Cette	 méthode	 ne	 solutionne	 pas	 le	 fond	 du	 problème	 car	 le	
gestionnaire	 n’amène	 pas	 le	 protagoniste	 à	 mieux	 assumer	 son	 expérience.	 Mais	 elle	 permet	 de	
résoudre	le	conflit.	
	
Les	 conflits	 de	 personnalités	 ne	 sont	 pas	 insolubles.	 Cela	 dit,	 il	 n’est	 pas	 toujours	 facile	 de	 s’en	
débarrasser	car	la	véritable	solution	repose	sur	la	démarche	de	résolution	que	seul	le	protagoniste	
peut	entamer.	Mais	même	sans	les	régler,	on	peut	toujours	les	empêcher	de	nuire	au	travail.
10	
3.2 Thomas-Kilmann Conflict Mode Instrument (TKI)
Ken	 Thomas	 et	 Ralph	 Kilmann	 (1972	 -	 Pennsylvanie)	 ont	 mis	 en	 place	 un	 modèle	 exposant	 cinq	
stratégies	de	gestion	des	conflits.	Ils	affirment	que	les	gens	ont	une	façon	habituelle	et	personnelle	
de	gérer	un	conflit,	qui	se	manifeste	lorsqu’ils	sont	soumis	à	la	pression.	Mais	la	plupart	du	temps,	ce	
n’est	pas	la	meilleure	façon	de	gérer	un	conflit.	
	
Thomas	 et	 Kilmann	 parlent	 de	 deux	 «	types	»	 d’attitudes	 qui	 entraînent	 souvent	 un	 conflit.	
L’assertivité,	qui	serait	l’attitude	selon	laquelle	les	comportements	d’une	personne	visent	à	satisfaire	
ses	propres	intérêts	;	et	la	serviabilité,	qui	serait	l’attitude	selon	laquelle	les	comportements	d’une	
personne	 visent	 à	 satisfaire	 les	 intérêts	 d’une	 autre	 personne.	 La	 combinaison	 de	 ces	 deux	
dimensions	résulte	en	cinq	comportements	en	cas	de	conflits	:	l’accommodement,	la	compétition,	
l’évitement,	la	collaboration	et	le	compromis.	
		
3.2.1 Accommodement (ou apaisement)
L’accommodement	est	un	style	où	l’on	collabore.	L’objectif	ici	est	de	céder.	Les	personnes	utilisant	ce	
type	de	résolution	de	conflit	négligent	leurs	propres	besoins	pour	satisfaire	les	intérêts	d’une	autre	
personne	(serviabilité).	Cette	attitude	vise	à	préserver	la	relation	plutôt	qu’à	réaliser	un	objectif.	On	
peut	l’opposer	à	la	compétition.	
	
3.2.2 Compétition (ou style dominant)
Le	style	compétitif	est	orienté	vers	le	pouvoir	:	la	personne	ne	collabore	pas	(ou	peu),	et	s’affirme	
beaucoup.	L’objectif	ici	est	de	gagner.	Il	peut	s’agir	de	défendre	ses	propres	besoins	ou	une	situation	
enviable	(assertivité).	L’objectif	a	une	grande	importance.		
	
3.2.3 Evitement (ou fuite)
Par	l’évitement,	la	personne	ne	collabore	pas	et	ne	s’affirme	pas.	Elle	est	indifférente	à	la	façon	dont	
le	problème	sera	réglé	et	à	la	relation	interpersonnelle.	Elle	remet	à	plus	tard	le	règlement	du	conflit.		
L’évitement	peut	améliorer	la	situation	si	un	répit	est	nécessaire,	mais	peut	également	envenimer	les	
choses	si	le	problème	continue	d’être	ignoré.		
	
3.2.4 Collaboration (ou méthode de résolution des problèmes)
La	collaboration	est	un	style	où	la	personne	s’affirme	tout	en	collaborant.	L’objectif	est	de	trouver	
une	solution	qui	convienne	à	tous.	En	adoptant	cette	attitude,	on	cherche	à	trouver	des	solutions	
créatives	aux	problèmes	afin	de	satisfaire	les	intérêts	des	deux	personnes	impliquées.	Cela	demande	
du	temps	et	des	efforts.	On	peut	opposer	cette	méthode	à	celle	de	l’évitement.	
	
3.2.5 Compromis (ou partage)
Le	compromis	est	une	attitude	à	mi-chemin	entre	l’affirmation	de	soi	et	la	collaboration.	L’objectif	
est	 de	 rapidement	 trouver	 un	 terrain	 d’entente.	 Les	 partis	trouvent	 une	 solution	 rapide	 et	
mutuellement	acceptable,	chaque	personne	faisant	des	concessions.		
	
Il	faut	oublier	l’idée	qu’une	méthode	est	meilleure	qu’une	autre.	Chacune	d’elles	est	nécessaire	car	
certains	 styles	 ne	 seraient	 d’aucune	 utilité	 face	 à	 certaines	 situations.	 Pour	 être	 apte	 à	 gérer	 les	
tensions	et	les	conflits,	il	est	donc	nécessaire	de	comprendre	quel	style	est	adapté	à	quelle	situation.	
Pour	être	sûr	de	bien	saisir	les	points	précédents,	voici	un	tableau	récapitulatif	:	
	
	 Objectif	+	 Objectif	-	 Objectif	+-	
Relation	+	 Collaboration	 Accommodement	 /	
Relation	-	 Compétition	 Evitement	 /	
Relation	+-	 /	 /	 Compromis
11	
Maintenant	que	nous	avons	vu	comment	résoudre	un	malentendu,	un	conflit	d’intérêt	et	un	conflit	
de	personnalité	à	travers	la	psychologie	;	et	que	nous	avons	étudié,	d’un	point	de	vue	managérial,	les	
5	façons	de	résoudre	un	conflit	selon	Thomas	et	Kilmann,	il	nous	reste	un	dernier	point	de	vue	à	
prendre	en	compte,	celui	de	la	communication.	
	
4. D’un point de vue communicationnel
Souvent,	il	est	possible	de	remarquer	qu’un	conflit	se	prépare	ou	qu’il	existe	déjà.	Pour	cela,	il	est	
nécessaire	de	prêter	attention	au	langage	non	verbal	:	bras	croisés,	yeux	baissés,	s’asseoir	loin	du	
groupe…	 Ces	 signes	 peuvent	 donner	 des	 indications	 importantes	 sur	 la	 situation	 et	 nous	 aider	 à	
comprendre	quelles	sont	les	étapes	suivantes.	Réagir	à	ces	signes	au	bon	moment	peut	permettre	
d’éviter	que	la	situation	ne	dégénère	en	un	niveau	de	conflit	plus	élevé.	
	
Pour	reprendre	le	point	de	vue	du	Conseil	RH,	la	communication	joue	un	rôle	crucial	et	peut	faire	en	
sorte	 que	 l’interaction	 soit	 utile	 ou,	 à	 l’inverse,	 source	 de	 frustration.	 Parmi	 les	 problèmes	
rencontrés,	 une	 «	mauvaise	 communication	»	 est	 souvent	 évoquée.	 Mais	 qu’est-ce	 qu’une	 bonne	
communication	?		
	
La	compréhension	d’un	message	dépend	de	la	façon	dont	le	reçoit	l’autre	personne.	Il	ne	suffit	donc	
pas	de	parler	pour	être	compris.	En	conséquence,	il	faut	vérifier	si	le	message	a	bien	été	interprété.		
Si	vous	vous	sentez	incompris,	il	faut	éviter	de	trop	parler	et	d’élever	la	voix.	Cela	ne	résoudra	rien,	et	
ça	pourrait	envenimer	la	situation.	Le	meilleur	moyen	de	régler	le	problème	est	de	s’exprimer	de	
différentes	façons,	mais	il	faut	aussi	savoir	quand	se	taire.	
Parfois,	 la	 meilleure	 solution	 pour	 résoudre	 un	 problème	 est	 de	 garder	 le	 silence	 et/ou	 rester	 à	
l’écart.	 C’est	 notamment	 le	 cas	 lorsque	 des	 émotions	 intenses	 (colère,	 tristesse)	 font	 partie	
intégrante	de	la	relation.	Une	période	de	réflexion	personnelle	et	de	calme	aidera	à	développer	une	
meilleure	solution.	
	
Voici	 quelques	 conseils	 à	 suivre	 lorsqu’un	 problème	 se	 présente	:	 réagissez	 immédiatement,	
adressez-vous	directement	et	respectueusement	à	la	personne	concernée.	S’adresser	à	quelqu’un	
d’autre	au	sujet	du	comportement	de	cette	personne	est	déconseillé.	Il	est	également	indispensable	
de	ne	pas	confondre	les	personnes	avec	les	problèmes.	Les	problèmes	viennent	de	la	relation	et	non	
pas	de	la	personne	elle-même.	Lorsque	vous	discutez	du	problème,	faites	le	à	la	première	personne	:	
«	Je	ne	suis	pas	à	l’aise	lorsque	vous	»	au	lieu	de	«	vous	faites	cela	et	ça	me	dérange	».	Enfin,	mettez	
en	avant	tous	les	changements	positifs	effectués	par	la	personne.	
	
Pour	reprendre	les	paroles	du	Conseil	RH	:	«	La	communication	est	un	processus	sans	début	ni	fin,	au	
cours	du	quel	tout	le	monde	envoie,	reçoit,	interprète	et	tire	des	conclusions	».	Il	est	donc	important	
d’envoyer	 des	 messages	 de	 façon	 efficace.	 Pour	 cela,	 il	 est	 conseillé	 de	 parler	 à	 la	 première	
personne,	 de	 décrire	 des	 comportements	 sans	 poser	 de	 jugement	 de	 valeur,	 d’exposer	 ses	
sentiments,	 et	 de	 faire	 en	 sorte	 que	 nos	 messages	 verbaux	 correspondent	 à	 nos	 messages	 non-
verbaux.		
	
Mais	être	un	bon	communicateur	n’est	pas	une	habileté	naturelle,	cela	s’apprend.	C’est	pourquoi	il	
est	aussi	utile	de	demander	aux	autres	leur	pensée	sur	la	clarté	de	notre	message.	Cela	permettra	
d’éviter	 les	 désaccords,	 qui	 proviennent	 souvent	 d’une	 accumulation	 de	 malentendus	 et	
d’interprétations.	
	
Il	 faut	 bien	 se	 rendre	 compte	 qu’on	 peut	 contrôler	 la	 façon	 dont	 on	 gère	 un	 conflit,	 mais	 pas	 le	
résultat.	Il	arrive	que	des	personnes	aient	tout	simplement	un	caractère	difficile	et	rien	de	ce	qu’on	
pourra	faire	ne	changera	cette	réalité.
12	
Il	 peut	 être	 intéressant	 d’aborder	 la	 personne	 impliquée.	 Pour	 cela,	 il	 est	 indispensable	 de	
reconnaître	les	personnes,	de	les	écouter	et	d’utiliser	de	façon	productive	leurs	différences.	La	façon	
dont	nous	écoutons	et	répondons	à	une	personne	nous	permet	de	comprendre	ses	sentiments	et	ses	
pensées.	L’attitude	la	plus	importante	pour	communiquer	efficacement	consiste	à	tenir	compte	du	
point	 de	 vue	 de	 l’autre	 personne.	 Grâce	 à	 cela,	 il	 sera	 possible	 de	 développer	 une	 approche	
personnelle	pour	traiter	le	problème	de	façon	efficace.		
	
Nous	 pourrions	 renforcer	 le	 point	 de	 vue	 du	 Conseil	 RH	 en	 disant	 que	 la	 communication	 est	
indispensable	à	toute	résolution	de	conflits.	Souvent,	si	la	communication	est	bien	établie,	le	conflit	
peut	 même	 être	 anticipé.	 Un	 bon	 communicateur	 remarquera	 les	 premiers	 signes	 de	 conflits,	 et	
essaiera	 dès	 le	 début	 de	 comprendre	 et	 de	 résoudre	 le	 problème.	 De	 cette	 façon,	 pas	 besoin	 de	
gestionnaire,	ou	de	solution	extrême.		
Mais	il	ne	faut	pas	se	dire	que	les	solutions	de	J.	Garneau	sont	plus	efficaces	que	celles	proposées	par	
Thomas	 et	 Kilmann,	 ou	 encore	 que	 celles	 proposées	 d’un	 point	 de	 vue	 communicationnel.	 Il	 est	
nécessaire	de	comprendre	que	tous	les	points	de	vues	sont	reliés	et	que	tous	sont	nécessaires	à	la	
résolution	d’un	conflit.			
	
C’est	pourquoi,	utiliser	uniquement	une	seule	méthode	est	une	mauvaise	idée.	Dans	une	entreprise,	
il	est	indispensable	de	se	rendre	compte	que	les	employés	sont	très	différents	les	uns	des	autres,	au	
niveau	 non	 seulement	 de	 leur	 personnalité	 mais	 aussi	 de	 leur	 caractère.	 La	 psychologie	 et	 la	
communication	sont	des	points	de	vues	centraux	et	généraux	qui	nécessitent	d’être	mis	en	commun	
pour	 comprendre	 à	 la	 fois	 la	 personne	 et	 le	 problème.	 Ce	 dossier	 concernant	 spécialement	 les	
entreprises,	il	est	donc	indispensable	d’avoir	également	un	point	de	vue	managérial,	celui	que	nous	
avons	développé	ici	étant	celui	de	Thomas	et	Kilmann.	
	
Les	solutions	proposées	dans	ce	dossier	reprennent	de	façon	très	complète	les	différentes	étapes	ou	
possibilités	 pour	 résoudre	 un	 conflit	 interpersonnel.	 Mais	 ces	 solutions	 peuvent	 aussi	 être	
d’application	pour	d’autres	types	de	conflits,	en	les	adaptant	en	fonction	de	la	situation.	
5. Témoignage
Voyons	à	présent	au	travers	d’un	témoignage,	quelles	sont	les	différentes	étapes	reprises	dans	un	
conflit	qui	pourrait	apparaître	dans	la	vie	de	tous	les	jours.		
	
Juliette,	employée	administrative,	est	amenée	quotidiennement	à	côtoyer	quatre	autres	employés.	
En	effet,	ils	travaillent	tous	ensemble	sous	forme	de	«	cellule	».	Les	employés	sont	donc	considérés	
comme	 un	 tout	 et	 non	 plus	 individuellement.	 Le	 problème	 est	 qu’ils	 ne	 font	 pas	 tous	 leur	 travail	
correctement	 et	 que	 les	 supérieurs	 accusent	 l’ensemble	 des	 employés	 au	 lieu	 des	 personnes	
concernées.	Cela	amène	rapidement	l’ensemble	du	groupe	à	être	sous	tension.	
	
La	 solution	 provisoire	 a	 été	 de	 retirer	 une	 quantité	 de	 travail	 considérable	 à	 ces	 personnes	 non-
compétentes	et	à	le	donner	aux	autres.	Mais	cela	mène	rapidement	à	une	surcharge	de	travail,	à	des	
coups	de	gueule,	à	de	la	démotivation	et	des	apartés.	Juliette	admet	que	son	travail	est	rapidement	
devenu	très	pénible.	Elle	rentrait	à	la	maison	énervée,	a	finalement	dû	prendre	des	antidépresseurs	
et	en	est	venue	à	faire	une	demande	de	mutation.	
	
Le	conflit	est	toujours	d’actualité	mais	des	initiatives	ont	été	prises	par	les	supérieurs	:	une	rencontre	
de	 chaque	 employé	 de	 la	 cellule	 a	 été	 organisée	 avec	 la	 psychologue	 de	 l’entreprise,	 qui	 rédige	
finalement	un	rapport	anonyme.	Ce	rapport	permettra	peut-être,	à	terme,	de	résoudre	le	problème.		
	
Juliette	 passe	 certaines	 nuits	 à	 cogiter	 pour	 trouver	 une	 solution,	 en	 vain.	 Elle	 a	 l’impression	 de	
perdre	son	temps.
13	
Elle	ne	supporte	plus	les	deux	employés	qui	ne	font	pas	leur	boulot,	et	les	ignore	complètement.	Elle	
affirme	qu’après	un	moment,	les	employés	de	la	cellule	se	moquent	de	plus	en	plus	du	conflit	et	dès	
qu’ils	 ont	 quelque	 chose	 à	 dire,	 ils	 le	 disent,	 tout	 en	 continuant	 à	 faire	 leur	 travail	 le	 plus	
sérieusement	possible.	
	
Nous	pouvons	voir	ici	que	la	situation	ne	résulte	ni	d’un	malentendu,	ni	d’un	conflit	d’intérêt,	ni	d’un	
conflit	 de	 personnalité.	 Nous	 pourrions	 plutôt	 parler	 d’un	 conflit	 de	 compétences.	 En	 effet,	 le	
manque	de	compétences	de	certaines	personnes	conduit	à	un	conflit	entre	elles	et	leurs	collègues.	
C’est	une	situation	assez	fréquente	dans	les	entreprises,	et	pourtant	elle	n’est	pas	explicitée	dans	les	
travaux	de	J.	Garneau	(comme	nous	l’avions	déjà	fait	remarquer).	
	
Constatons	 qu’ici,	 la	 résolution	 du	 conflit	 n’est	 pas	 efficace	 d’un	 point	 de	 vue	 communicationnel.	
Juliette	évite	complètement	le	conflit	et	ses	supérieurs	ne	l’aide	pas	à	se	sentir	mieux	vis-à-vis	du	
conflit.	 Pourtant,	 ils	 savent	 qu’il	 existe.	 L’appel	 à	 une	 psychologue	 est	 probablement	 une	 bonne	
solution,	malheureusement	si	le	problème	avait	été	réglé	à	temps,	le	conflit	aurait	pu	être	évité.		
	
Nous	 pouvons,	 suite	 aux	 travaux	 des	 chercheurs	 que	 nous	 avons	 étudié	 ci-avant,	 remarquer	 que	
certaines	 étapes	 auraient	 été	 bien	 nécessaires	 avant	 l’appel	 à	 la	 psychologue.	 Si	 les	 supérieurs	
s’étaient	rendus	compte	du	manque	de	compétences	de	certains	de	leurs	employés,	ils	auraient	pu	
agir	directement	au	niveau	des	ressources	humaines.	Ils	ont	fait	une	grosse	erreur	en	attribuant	le	
travail	 mal	 fait	 à	 d’autres	 personnes,	 et	 en	 surchargeant	 ces	 mêmes	 personnes	 de	 travail.	 La	
communication	aurait	due	être	faite	bien	avant.	Dans	cette	situation,	la	meilleure	solution	que	nous	
pourrions	 espérer	 est	 celle	 de	 la	 mutation	 de	 Juliette	 qui	 pourrait	 enfin	 souffler	 un	 peu	 dans	 un	
secteur	moins	conflictuel.	Mais	malheureusement,	si	les	supérieurs	ne	mettent	rien	en	place	pour	
ces	employés	non-compétents,	le	conflit	se	répètera.	C’est	pourquoi	dans	notre	cas,	les	supérieurs	
devraient	tout	d’abord	prévoir	des	formations	pour	les	employés	qui	ont	des	lacunes,	pour	repartir	
sur	des	bases	plus	saines.	
	
En	ce	qui	concerne	Juliette	et	ses	collègues,	rien	ne	pourra	apaiser	la	tension	autre	qu’une	période	
de	 réflexion	 personnelle.	 La	 relation	 est	 trop	 endommagée	 que	 pour	 imaginer	 une	 réconciliation	
spontanée	de	la	part	de	l’un	ou	de	l’autre.	L’évitement	(c.f.	TKI)	est	ici	le	meilleur	moyen	pour	laisser	
reposer	la	souffrance	de	Juliette,	et	certainement	celle	des	employés	qui	ont	du	être	mis	à	l’écart	
pendant	un	moment.	
	
En	étudiant	le	tableau	présenté	à	la	page	10,	nous	pouvons	essayer	de	voir	comment	le	conflit	aurait	
dû	être	pris	en	charge.	Premièrement,	nous	constatons	que	l’objectif	de	travail	et	la	relation	sont	
importants.	Dès	lors,	la	collaboration	serait	la	méthode	de	résolution	du	conflit	la	plus	adaptée.	Mais	
pour	arriver	à	une	collaboration,	il	faut	avant	tout	communiquer.	Les	employés	auraient	tout	d’abord	
dû	communiquer	entre	eux	au	sujet	de	leur	travail,	et	essayer	de	trouver	une	solution	ensemble.	Si	
rien	ne	se	passe	à	la	suite	de	cela,	l’implication	des	supérieurs	serait	nécessaire	pour	mettre	en	place	
un	dispositif	plus	productif.	En	conséquence,	le	conflit	interpersonnel	aurait	pu	être	évité	puisque	le	
problème	de	compétences	aurait	été	réglé.		
	
Mais	dans	le	cas	de	Juliette,	c’est	tout	l’inverse	qui	s’est	produit.	Une	non-communication	avec	les	
personnes	 qui	 ne	 font	 pas	 leur	 job,	 l’évitement	 de	 la	 situation	 et	 des	 personnes,	 confondre	 la	
personne	avec	le	problème,	aucun	soutien	des	supérieurs…	Tous	les	facteurs	sont	réunis	pour	que	la	
relation	se	détériore.	A	terme,	la	situation	est	réellement	problématique	et	presque	irréversible.	
	
Nous	pourrions	remarquer	un	lien	avec	le	conflit	de	personnalité	dont	parlait	Jean	Garneau.	En	effet,	
Juliette	a	eu	ici	un	problème	qui	n’a	pas	été	résolu	à	temps	et	qui	l’a	marqué	profondément.	Il	est	
tout	à	fait	possible	que	cette	situation	se	répète	dans	le	sens	contraire.	Dans	sa	future	affiliation,	si	
quelqu’un	ne	fait	pas	son	travail	correctement,	ne	serait-ce	qu’une	fois,	Juliette	pourrait	tout	à	fait
14	
entamer	un	conflit	de	personnalité,	de	par	les	séquelles	du	conflit	présenté	ci-dessus.	Mais	ceci	n’est	
qu’une	hypothèse	que	nous	ne	développerons	pas	ici.		
	
6. Conclusion
En	 conclusion,	 nous	 pouvons	 remarquer	 que	 les	 conflits	 interpersonnels	 existent	 partout	 dans	 le	
monde.	 Que	 ça	 soit	 en	 France,	 en	 Belgique,	 au	 Canada,	 aux	 Etats-Unis…	 Les	 entreprises	 n’y	
échappent	pas,	et	ça	depuis	bien	des	années.	
	
Nous	pouvons	confirmer	nos	hypothèses	en	remarquant	à	travers	le	témoignage	que	les	conflits	de	
compétences	existent	aussi	réellement	et	sont	très	fortement	liés	aux	conflits	interpersonnels.	Les	
malentendus,	les	conflits	d’intérêts	et	les	conflits	de	personnalité	sont	donc	trois	types	de	conflits	qui	
reviennent	très	fréquemment,	mais	nous	y	ajouterons	le	conflit	de	compétences.	
	
En	ce	qui	concerne	la	résolution	des	conflits,	nous	remarquerons	qu’au	final,	tout	est	entrelacé.	Il	
faut	tout	d’abord	identifier	le	problème	et	la	cause	du	problème	(point	de	vue	plutôt	psychologique),	
essayer,	par	une	communication	efficace,	d’établir	une	démarche	de	résolution	de	conflit.	Si	l’étape	
de	la	communication	est	entreprise	à	temps,	le	conflit	a	peu	de	chances	d’avoir	lieu.	Si	par	contre	elle	
ne	l’est	pas,	il	n’est	pas	insensé	de	croire	que	le	conflit	va	rapidement	dégénérer.	En	fonction	du	
conflit	et	de	sa	gravité,	il	sera	parfois	utile	de	faire	appel	à	un	gestionnaire	qui	aidera	les	personnes	à	
s’en	sortir.	Mais	avant	cela,	les	5	étapes	du	TKI	doivent	être	étudiées	pour	savoir	quel	est	le	meilleur	
comportement	à	adopter.	
	
En	conclusion,	nous	pouvons	dire	que	les	conflits	interpersonnels	ne	sont	pas	faciles	à	résoudre	ni	à	
aborder	car	ils	demandent	une	implication	complète	des	personnes.	Mais	cette	implication	doit	être	
positive	et	de	bonne-volonté.	En	effet,	en	étant	ennemis,	les	personnes	sont	impliquées	mais	dans	le	
mauvais	 sens.	 Nous	 parlons	 ici	 donc	 d’implication	 dans	 le	 sens	 où	 ils	 doivent	 être	 disposés	 à	 se	
remettre	en	question,	à	étudier	le	problème,	à	aller	vers	l’autre…	Des	comportements	relativement	
compliqués	à	adopter	lorsque	nous	avons	du	mal	à	supporter	une	personne,	ou	une	situation.		
Il	 est	 également	 judicieux	 de	 préciser,	 à	 nouveau,	 que	 l’environnement	 de	 travail	 est	 également	
important	 dans	 la	 résolution	 d’un	 conflit.	 L’ambiance,	 tout	 comme	 l’intérêt	 des	 supérieurs	 et	 les	
solutions	qu’ils	mettent	en	place,	sont	des	éléments	primordiaux	à	l’évolution	d’un	conflit,	et	donc	à	
sa	résolution.	
	
7. Bibliographie
− Chappert, F. (2015, 02). Résolution des conflits interpersonnels en entreprise : quel rôle
pour le management ?.Anact : l'agence nationale pour l'amélioration des conditions de
travail. Récupérée 01, 2017, à partir de https://www.anact.fr/resolution-des-conflits-
interpersonnels-en-entreprise-quel-role-pour-le-management
− Conseil RH, (2013, 02). Un milieu de travail convivial. Conseil RH. Récupérée 01, 2017,
à partir de http://hrcouncil.ca/info-rh/milieux-de-travail-conflits.cfm
Conseilrh.ca a été créé par le Conseil RH pour le secteur communautaire. Constitué en
tant qu’organisme sans but lucratif de 2005 à 2013, le Conseil RH pour le secteur
communautaire (Conseil RH) a fait progresser les enjeux relatifs à la main-d’œuvre
communautaire. En tant que catalyseur, le Conseil RH a suscité la sensibilisation et la
mobilisation face aux enjeux relatifs à la main-d’œuvre. En tant que rassembleur, il a
réuni les gens et favorisé l’échange d’information et d’idées, dans un esprit de
collaboration. En tant qu’instigateur de recherche, il a acquis des connaissances et
amélioré la compréhension du secteur au sujet de la main-d’œuvre communautaire.
15	
Cette source donne des Informations sur Le Thomas-Kilmann Conflict Mode
Instrument (TKI™
). Le TKI a été créé par Ken Thomas et Ralph Kilmann, tous deux
titulaires d'un doctorat et professeurs de gestion à l'Université de Pittsburgh. S'inspirant
du Modèle managérial de Blake et Mouton, ces deux chercheurs ont mis au point un
modèle clair et accessible que les gens, à n'importe quel niveau d'une organisation,
peuvent utiliser pour gérer rapidement et efficacement les conflits. Depuis le début de
leurs travaux, leur modèle s’est imposé comme la principale mesure des modes de
gestion des conflits en s'appuyant sur des centaines de recherches et s'est vendu à plus
de quatre millions d'exemplaires.
− Ecole supérieure de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la
recherche (2012, 01). M. Laguigne gère un conflit interpersonnel. Esenesr. Récupérée
01, 2017, à partir du document PDF disponible à l’adresse
http://www.esen.education.fr/fr/ressources-par-theme/management-et-
pilotage/communication-professionnelle/m-laguigne-gere-un-conflit-interpersonnel/	
− Garneau, J. (2003, 11). Conflits interpersonnels au travail : les malentendus. La lettre du
psy. Récupérée 01, 2017, à partir de http://redpsy.com/infopsy/conflit.html
− Garneau, J. (2004, 02). Les conflits interpersonnels au travail : les conflits d'intérêt. La
lettre du Psy. Récupérée 01, 2017, à partir de http://redpsy.com/infopsy/conflit2.html
− Garneau, J. (2004, 06). Les conflits interpersonnels au travail : les conflits de
personnalité. La lettre du Psy. Récupérée 01, 2017, à partir de
http://redpsy.com/infopsy/conflit3.html
Jean Garneau est psychologue et auteur d'une centaine d'écrits et de quelques
documents vidéo de formation professionnelle. Ses ouvrages et publications se
distinguent par leur ampleur, leur qualité et leur originalité, aboutissement de plus de 20
ans de travail et de recherche.
En juin 1998, l'OPQ lui décerne le Prix professionnel "en reconnaissance de son
implication et de son dévouement au sein du Comité du plan de redressement, dont les
travaux ont entraîné des bienfaits importants pour l'ensemble des psychologues".
Depuis 1997 il est responsable professionnel du développement du site redpsy.com, un
des plus importants sites francophones en psychologie. Il est aussi l'éditeur de «La lettre
du Psy», un magazine électronique mensuel à l'intention du grand public. Chaque mois
depuis 1997 « La lettre du Psy» diffuse gratuitement des écrits originaux de qualité en
psychologie humaniste.
− Terrier, C. (2013, 09). Les conflits interpersonnels. Récupérée 01, 2017, à partir de
http://www.cterrier.com/cours/communication/70_conflit.pdf
Claude Terrier est professeur dans l'académie de Grenoble. Il est l'auteur d'ouvrages
d’informatique et de bureautique publiés par les éditions Casteilla-Delagrave et par le
CNED. Il a publié plus de 90 ouvrages pédagogiques, a conçu deux plateformes
multimédia composées de vidéos et de fiches outils. Il est administrateur des sites de
ressources pédagogiques comme cterrier.com, consacré à l’informatique, à la gestion
comptable, aux statistiques et mathématiques financières, aux ressources humaines, à
l’organisation administratives etc. ; et btsag.com, consacré au BTS assistant de Gestion
PME-PMI. Depuis 2015, il dirige la publication d'une collection d'ouvrages consacrés au
BTS Assistant de Gestion, publiée par les éditions Delagrave (Groupe Albin-Michel).

Contenu connexe

Tendances

La gestion des_conflits_dans_les_organisations
La gestion des_conflits_dans_les_organisationsLa gestion des_conflits_dans_les_organisations
La gestion des_conflits_dans_les_organisationsAlizé Benoit
 
Gestion de conflit collectif - étude de cas et méthodologie
Gestion de conflit collectif - étude de cas et méthodologieGestion de conflit collectif - étude de cas et méthodologie
Gestion de conflit collectif - étude de cas et méthodologieLACT
 
La gestion des conflits dans les organisations de femmes
La gestion des conflits dans les organisations de femmesLa gestion des conflits dans les organisations de femmes
La gestion des conflits dans les organisations de femmesmouhamedfs
 
Conflict management : Gestion de Conflits - Un Défi Managérial Majeur
Conflict management : Gestion de Conflits - Un Défi Managérial MajeurConflict management : Gestion de Conflits - Un Défi Managérial Majeur
Conflict management : Gestion de Conflits - Un Défi Managérial MajeurLITTLE FISH
 
réagir aux comportements passifs agressifs_manipulateurs des clients
réagir aux comportements passifs agressifs_manipulateurs des clientsréagir aux comportements passifs agressifs_manipulateurs des clients
réagir aux comportements passifs agressifs_manipulateurs des clientsYoussef Bensafi
 
Communication gestion de conflit
Communication gestion de conflitCommunication gestion de conflit
Communication gestion de conflitwissalmhiri
 
Gestion des conflits par la Méthode Thomas-Kilmann
Gestion des conflits par la Méthode Thomas-KilmannGestion des conflits par la Méthode Thomas-Kilmann
Gestion des conflits par la Méthode Thomas-KilmannAdama COULIBALY
 
Power point Règlement de conflits en milieur de travail
Power point   Règlement de conflits en milieur de travailPower point   Règlement de conflits en milieur de travail
Power point Règlement de conflits en milieur de travailSelexionLapointe
 
Gestion des équipes - Boite à outils du parfait manager
Gestion des équipes - Boite à outils du parfait managerGestion des équipes - Boite à outils du parfait manager
Gestion des équipes - Boite à outils du parfait managerAurélien EHLINGER
 
Gestion des conflits
Gestion des conflitsGestion des conflits
Gestion des conflitsSami Belhaj
 
Emotions Et Pratique Professionnelle
Emotions Et Pratique ProfessionnelleEmotions Et Pratique Professionnelle
Emotions Et Pratique ProfessionnelleMesloub
 
Techniques de négociation et gestion de conflits
Techniques de négociation et gestion de conflitsTechniques de négociation et gestion de conflits
Techniques de négociation et gestion de conflitsBAMBA Athanaz
 
Étude de cas : Gestion de conflit avec sa hiérarchie
Étude de cas : Gestion de conflit avec sa hiérarchieÉtude de cas : Gestion de conflit avec sa hiérarchie
Étude de cas : Gestion de conflit avec sa hiérarchieLACT
 
La gestion-de-conflit-prof
La gestion-de-conflit-profLa gestion-de-conflit-prof
La gestion-de-conflit-profAHMED ENNAJI
 

Tendances (20)

Gestion des conflits.pptx
Gestion des conflits.pptxGestion des conflits.pptx
Gestion des conflits.pptx
 
Gestion des conflits
Gestion des conflitsGestion des conflits
Gestion des conflits
 
La gestion des_conflits_dans_les_organisations
La gestion des_conflits_dans_les_organisationsLa gestion des_conflits_dans_les_organisations
La gestion des_conflits_dans_les_organisations
 
Gestion de conflit collectif - étude de cas et méthodologie
Gestion de conflit collectif - étude de cas et méthodologieGestion de conflit collectif - étude de cas et méthodologie
Gestion de conflit collectif - étude de cas et méthodologie
 
Etude OPP : Conflits au travail
Etude OPP : Conflits au travailEtude OPP : Conflits au travail
Etude OPP : Conflits au travail
 
Gestion des conflits
Gestion des conflitsGestion des conflits
Gestion des conflits
 
La gestion des conflits dans les organisations de femmes
La gestion des conflits dans les organisations de femmesLa gestion des conflits dans les organisations de femmes
La gestion des conflits dans les organisations de femmes
 
Conflict management : Gestion de Conflits - Un Défi Managérial Majeur
Conflict management : Gestion de Conflits - Un Défi Managérial MajeurConflict management : Gestion de Conflits - Un Défi Managérial Majeur
Conflict management : Gestion de Conflits - Un Défi Managérial Majeur
 
réagir aux comportements passifs agressifs_manipulateurs des clients
réagir aux comportements passifs agressifs_manipulateurs des clientsréagir aux comportements passifs agressifs_manipulateurs des clients
réagir aux comportements passifs agressifs_manipulateurs des clients
 
Communication gestion de conflit
Communication gestion de conflitCommunication gestion de conflit
Communication gestion de conflit
 
Gestion des conflits par la Méthode Thomas-Kilmann
Gestion des conflits par la Méthode Thomas-KilmannGestion des conflits par la Méthode Thomas-Kilmann
Gestion des conflits par la Méthode Thomas-Kilmann
 
Power point Règlement de conflits en milieur de travail
Power point   Règlement de conflits en milieur de travailPower point   Règlement de conflits en milieur de travail
Power point Règlement de conflits en milieur de travail
 
Gestion des équipes - Boite à outils du parfait manager
Gestion des équipes - Boite à outils du parfait managerGestion des équipes - Boite à outils du parfait manager
Gestion des équipes - Boite à outils du parfait manager
 
Gestion des conflits
Gestion des conflitsGestion des conflits
Gestion des conflits
 
Emotions Et Pratique Professionnelle
Emotions Et Pratique ProfessionnelleEmotions Et Pratique Professionnelle
Emotions Et Pratique Professionnelle
 
Techniques de négociation et gestion de conflits
Techniques de négociation et gestion de conflitsTechniques de négociation et gestion de conflits
Techniques de négociation et gestion de conflits
 
Gestion du changement
Gestion du changementGestion du changement
Gestion du changement
 
Étude de cas : Gestion de conflit avec sa hiérarchie
Étude de cas : Gestion de conflit avec sa hiérarchieÉtude de cas : Gestion de conflit avec sa hiérarchie
Étude de cas : Gestion de conflit avec sa hiérarchie
 
La gestion-de-conflit-prof
La gestion-de-conflit-profLa gestion-de-conflit-prof
La gestion-de-conflit-prof
 
Présentation julie carignan
Présentation julie carignanPrésentation julie carignan
Présentation julie carignan
 

Similaire à La gestion de conflits interpersonnels

Regards sur le conflit et sa gestion constructive
Regards sur le conflit et sa gestion constructiveRegards sur le conflit et sa gestion constructive
Regards sur le conflit et sa gestion constructiveUniversité de Paix Asbl
 
La gestion des_conflits_dans_les_organisations
La gestion des_conflits_dans_les_organisationsLa gestion des_conflits_dans_les_organisations
La gestion des_conflits_dans_les_organisationsDaniel Streicher
 
powerpoint de la séance3.3 de Leadership & Management
powerpoint de la séance3.3 de Leadership & Managementpowerpoint de la séance3.3 de Leadership & Management
powerpoint de la séance3.3 de Leadership & Managementsciafrique
 
Apprivoiser_nos_differends-webinaire_17-05-04_RCPI.pdf
Apprivoiser_nos_differends-webinaire_17-05-04_RCPI.pdfApprivoiser_nos_differends-webinaire_17-05-04_RCPI.pdf
Apprivoiser_nos_differends-webinaire_17-05-04_RCPI.pdfJabirArif
 
Bad buzz 15cas pratiques analysés par Comenvrai CommunityManagers.fr
Bad buzz 15cas pratiques analysés par Comenvrai CommunityManagers.frBad buzz 15cas pratiques analysés par Comenvrai CommunityManagers.fr
Bad buzz 15cas pratiques analysés par Comenvrai CommunityManagers.frPoleDocumentation.fr
 
Badbuzz 15cas pratiques analysés par Comenvrai
Badbuzz 15cas pratiques analysés par Comenvrai Badbuzz 15cas pratiques analysés par Comenvrai
Badbuzz 15cas pratiques analysés par Comenvrai LpCoMeN ComenVrai
 
gestion des conflits dans les entreprises
gestion des  conflits dans les entreprisesgestion des  conflits dans les entreprises
gestion des conflits dans les entreprisesMajdaKtiri2
 
Pour une société civile fluide: "les coalitions"
Pour une société civile fluide: "les coalitions"Pour une société civile fluide: "les coalitions"
Pour une société civile fluide: "les coalitions"BiancaCerrato
 
Alexandre Lopez - Mémoire BMG3
Alexandre Lopez - Mémoire BMG3Alexandre Lopez - Mémoire BMG3
Alexandre Lopez - Mémoire BMG3Alexandre Lopez
 
A lire: Article de Laetitia de Gaulle dans Decideurs: la résolution de confl...
A lire: Article de Laetitia de Gaulle  dans Decideurs: la résolution de confl...A lire: Article de Laetitia de Gaulle  dans Decideurs: la résolution de confl...
A lire: Article de Laetitia de Gaulle dans Decideurs: la résolution de confl...Laetitia de Gaulle
 
Gestion de conflit l’écoute active comme solution
Gestion de conflit  l’écoute active comme solutionGestion de conflit  l’écoute active comme solution
Gestion de conflit l’écoute active comme solution1307198822951524
 
Mcm module 1b barriers(fr)
Mcm   module 1b  barriers(fr)Mcm   module 1b  barriers(fr)
Mcm module 1b barriers(fr)websule
 
Mémoire - Promotion de la médiation
Mémoire - Promotion de la médiationMémoire - Promotion de la médiation
Mémoire - Promotion de la médiationMelvinFernandez20
 
powerpoint de la séance4.3 de Leadership & Management
powerpoint de la séance4.3 de Leadership & Managementpowerpoint de la séance4.3 de Leadership & Management
powerpoint de la séance4.3 de Leadership & Managementsciafrique
 
La souffrance au travail générée par des ressorts subjectifs de domination ? ...
La souffrance au travail générée par des ressorts subjectifs de domination ? ...La souffrance au travail générée par des ressorts subjectifs de domination ? ...
La souffrance au travail générée par des ressorts subjectifs de domination ? ...Persoonlijke studie teksten
 
Essai medias sociaux, julie garon
Essai medias sociaux, julie garonEssai medias sociaux, julie garon
Essai medias sociaux, julie garonjuliegaron
 
Médias sociaux et communication de crise
Médias sociaux et communication de criseMédias sociaux et communication de crise
Médias sociaux et communication de criseAxel OLIVIER
 

Similaire à La gestion de conflits interpersonnels (19)

Regards sur le conflit et sa gestion constructive
Regards sur le conflit et sa gestion constructiveRegards sur le conflit et sa gestion constructive
Regards sur le conflit et sa gestion constructive
 
La gestion des_conflits_dans_les_organisations
La gestion des_conflits_dans_les_organisationsLa gestion des_conflits_dans_les_organisations
La gestion des_conflits_dans_les_organisations
 
powerpoint de la séance3.3 de Leadership & Management
powerpoint de la séance3.3 de Leadership & Managementpowerpoint de la séance3.3 de Leadership & Management
powerpoint de la séance3.3 de Leadership & Management
 
Mémoire
MémoireMémoire
Mémoire
 
Apprivoiser_nos_differends-webinaire_17-05-04_RCPI.pdf
Apprivoiser_nos_differends-webinaire_17-05-04_RCPI.pdfApprivoiser_nos_differends-webinaire_17-05-04_RCPI.pdf
Apprivoiser_nos_differends-webinaire_17-05-04_RCPI.pdf
 
Bad buzz 15cas pratiques analysés par Comenvrai CommunityManagers.fr
Bad buzz 15cas pratiques analysés par Comenvrai CommunityManagers.frBad buzz 15cas pratiques analysés par Comenvrai CommunityManagers.fr
Bad buzz 15cas pratiques analysés par Comenvrai CommunityManagers.fr
 
Badbuzz 15cas pratiques analysés par Comenvrai
Badbuzz 15cas pratiques analysés par Comenvrai Badbuzz 15cas pratiques analysés par Comenvrai
Badbuzz 15cas pratiques analysés par Comenvrai
 
gestion des conflits dans les entreprises
gestion des  conflits dans les entreprisesgestion des  conflits dans les entreprises
gestion des conflits dans les entreprises
 
Pour une société civile fluide: "les coalitions"
Pour une société civile fluide: "les coalitions"Pour une société civile fluide: "les coalitions"
Pour une société civile fluide: "les coalitions"
 
Alexandre Lopez - Mémoire BMG3
Alexandre Lopez - Mémoire BMG3Alexandre Lopez - Mémoire BMG3
Alexandre Lopez - Mémoire BMG3
 
A lire: Article de Laetitia de Gaulle dans Decideurs: la résolution de confl...
A lire: Article de Laetitia de Gaulle  dans Decideurs: la résolution de confl...A lire: Article de Laetitia de Gaulle  dans Decideurs: la résolution de confl...
A lire: Article de Laetitia de Gaulle dans Decideurs: la résolution de confl...
 
Gestion de conflit l’écoute active comme solution
Gestion de conflit  l’écoute active comme solutionGestion de conflit  l’écoute active comme solution
Gestion de conflit l’écoute active comme solution
 
Mcm module 1b barriers(fr)
Mcm   module 1b  barriers(fr)Mcm   module 1b  barriers(fr)
Mcm module 1b barriers(fr)
 
Mémoire - Promotion de la médiation
Mémoire - Promotion de la médiationMémoire - Promotion de la médiation
Mémoire - Promotion de la médiation
 
powerpoint de la séance4.3 de Leadership & Management
powerpoint de la séance4.3 de Leadership & Managementpowerpoint de la séance4.3 de Leadership & Management
powerpoint de la séance4.3 de Leadership & Management
 
La souffrance au travail générée par des ressorts subjectifs de domination ? ...
La souffrance au travail générée par des ressorts subjectifs de domination ? ...La souffrance au travail générée par des ressorts subjectifs de domination ? ...
La souffrance au travail générée par des ressorts subjectifs de domination ? ...
 
Essai medias sociaux, julie garon
Essai medias sociaux, julie garonEssai medias sociaux, julie garon
Essai medias sociaux, julie garon
 
Mediation
MediationMediation
Mediation
 
Médias sociaux et communication de crise
Médias sociaux et communication de criseMédias sociaux et communication de crise
Médias sociaux et communication de crise
 

La gestion de conflits interpersonnels

  • 1. La gestion de conflits interpersonnels Bloc 3 - Relations Publiques Laura Woyaffe Expression écrite III - Décembre 2016
  • 2. 2 Table des matières 1. INTRODUCTION .............................................................................. 3 2. LES DIFFERENTS TYPES DE CONFLITS INTERPERSONNELS ............................ 4 2.1 LES MALENTENDUS ............................................................................................. 5 2.2 LES CONFLITS D’INTERETS ..................................................................................... 6 2.3 LES CONFLITS DE PERSONNALITE ............................................................................ 6 3. METHODES DE RESOLUTION DES CONFLITS INTERPERSONNELS ................... 7 3.1 PSYCHOLOGIE DU TRAVAIL .................................................................................... 7 3.1.1 RESOLUTION DES MALENTENDUS .............................................................................................. 7 3.1.2 RESOLUTION DES CONFLITS D’INTERETS .................................................................................... 7 3.1.2.1 LES ENNEMIS ............................................................................................................................................ 8 3.1.2.2 LES ADVERSAIRES ..................................................................................................................................... 8 3.1.2.3 LES RIVAUX ............................................................................................................................................... 8 3.1.3 RESOLUTION DES CONFLITS DE PERSONNALITES ....................................................................... 9 3.2 THOMAS-KILMANN CONFLICT MODE INSTRUMENT (TKI) ......................................... 10 3.2.1 ACCOMMODEMENT (OU APAISEMENT) ................................................................................... 10 3.2.2 COMPETITION (OU STYLE DOMINANT) .................................................................................... 10 3.2.3 EVITEMENT (OU FUITE) ............................................................................................................. 10 3.2.4 COLLABORATION (OU METHODE DE RESOLUTION DES PROBLEMES) ..................................... 10 3.2.5 COMPROMIS (OU PARTAGE) .................................................................................................... 10 4. D’UN POINT DE VUE COMMUNICATIONNEL ......................................... 11 5. TEMOIGNAGE .............................................................................. 12 6. CONCLUSION ............................................................................... 14 7. BIBLIOGRAPHIE ............................................................................ 14
  • 3. 3 1. Introduction Le sujet de cette recherche sera la gestion des conflits interpersonnels. Nous savons que dans beaucoup d’entreprises, le travail d’équipe est indispensable. En conséquence, les conflits employés- employés et/ou employés-employeurs sont inévitables. Ces conflits au travail interviennent très fréquemment, parfois même sous notre nez, sans même que nous nous en rendions compte. En effet, il est possible (même inconsciemment), que certains groupes ne se correspondent pas du tout. Dès lors, est-ce possible de travailler en équipe de façon cohérente et équilibrée lorsque les personnalités ne concordent pas ? Dans quelle mesure ? Et si ce n’est pas une question de personnalité, d’où peuvent provenir ces conflits ? Parfois ces problèmes viennent de la personnalité de chacun, parfois d’une certaine hiérarchie… Nous aborderons ce sujet en nous interrogeant sur l’origine des conflits et les solutions possibles. A travers nos connaissances et celles déjà bien établies par d’autres chercheurs, ainsi qu’à travers certains entretiens, essayons de répondre aux questions que peuvent se poser les gérants de ressources humaines quand ils sont confrontés à de tels problèmes dans leurs entreprises. Nous traiterons cette thématique d’une façon globale. Nous remarquerons que généralement, les problèmes ont une origine semblable, quel que soit le pays concerné. C’est pourquoi les informations recueillies ne se limiteront pas au niveau belge. Les conflits d’équipe ne datent pas d’hier, c’est pourquoi nous utiliserons certaines études qui ne sont pas spécialement récentes. La question qui nous préoccupera tout au long ce dossier est donc : « Dans une entreprise, quels sont les différents types de conflits interpersonnels, d’où proviennent-ils et quelles sont les solutions pour les atténuer, voire les apaiser complétement ? » Emettons quelques hypothèses. Un conflit interpersonnel serait une situation impliquant plusieurs personnes (au moins deux), sous tension à cause d’une ou plusieurs raisons, qui les touche personnellement. Il existe différents types de conflits de ce genre : Parfois, les membres du conflit le sont à cause d’une incompréhension. La première personne comprend et/ou interprète mal le message de la deuxième personne. Cela arrive assez fréquemment. Pour résoudre ce conflit il serait important de remarquer l’existence du conflit-même pour ensuite communiquer avec la personne avec qui l’autre est en conflit. Un autre type de conflit serait celui de personnalité et de valeurs. A cause des idéologies de la première personne, la deuxième personne ne peut réellement exprimer ses idées, à cause du « blocage » de la première. Ce conflit serait assez souvent compliqué à résoudre, car les valeurs des personnes ne changeront pas. Dans cette situation, il semblerait que la meilleure solution soit celle d’un accord qui permettrait aux deux personnes qui sont en conflit de s’ouvrir sans avoir peur des remarques ou de la non-ouverture de l’autre. Une troisième sorte de conflit interpersonnel serait celui causé par un objectif commun poursuivi par plusieurs personnes. De façon générale, ce type de conflit permettrait de se surpasser et permettrait donc une certaine productivité. Il ne serait pas négatif, mais pourrait rapidement dégénérer si les personnes impliquées considèrent le conflit comme étant plus personnel et s’ils commencent à « s’attaquer » les uns les autres. Il est donc très important d’identifier le conflit le plus rapidement possible, pour mettre en place des solutions efficaces.
  • 4. 4 Nous pourrions aussi identifier d’autres conflits interpersonnels. Pensons aux conflits liés au travail en tant que tel. Il arrive souvent qu’une tension s’installe dans un groupe à cause du manque d’implication de certaines personnes dans le travail, ou simplement parce que le travail fait par ces personnes n’est pas correct. Dans cette situation, c’est souvent une des deux personnes qui finit par faire tout le travail. Cette personne en vient à être surchargée de boulot, et surtout à ne plus pouvoir tolérer la présence de l’autre. Pour résoudre ce problème il faudrait intervenir dès le départ au niveau communicationnel, en discuter avec les personnes et trouver un terrain d’entente. Quand cette étape ne s’effectue pas, le conflit devient difficilement solvable par un autre moyen que celui de l’évitement. Avec la situation de mauvaise compréhension et interprétation, nous pourrions dire que ce conflit est le plus fréquent. Dans ce sens, nous entendons qu’il intervient dans absolument tous les types d’institutions. Nous pouvons nous rendre compte facilement que chacun de ces conflits ne se résolvent pas de la même façon. Chaque problème a sa propre solution. Une technique souvent utilisée serait celle de la fuite. Il est beaucoup plus simple de faire comme si le conflit n’existait pas. Cependant, cela ne constitue pas une réelle solution et peut empirer la situation car les conflits non-résolus mènent, au final, à des situations extrêmes. Une des meilleures solutions reste celle de la communication entre les différents partis. Le but est de voir et de confronter les différents points de vue ainsi que de chercher la source du problème. En fonction de cela, la résolution du conflit deviendra plus simple à aborder. Voyons à présent les points de vue des différents chercheurs et psychologues à ce sujet, pour tenter de tester et de compléter les hypothèses citées ci-dessus. 2. Les différents types de conflits interpersonnels Selon Richard Sada (Psychothérapeute), le conflit interpersonnel se définit par une situation dans laquelle plusieurs personnes s’affrontent. Nous pourrions penser ici que cette définition est relativement correcte, ajoutons simplement que le terme « affronter » ici peut être autant physique que moral. Comme l’explique Jean Garneau (psychologue), ces conflits font inévitablement partie des relations humaines et peuvent surgir lorsque les points de vue divergent et que les préoccupations semblent incompatibles. Nous remarquons que souvent, les conflits sont perçus de façon négative. Ils sont jugés indésirables et insupportables. D’un autre côté, ils font partie intégrante et naturelle du processus de changement. Beaucoup de professionnels admettent que les conflits entre employés permettent d’augmenter la productivité au travail. Mais voyons, à travers les écrits de Claude Terrier sur la communication interpersonnelle, que ces conflits peuvent être positifs ou négatifs. Ils pourraient, selon lui, entraîner la destruction des gens de par la consommation totale de leur énergie. Paradoxalement, les conflits peuvent donner plus d’énergie et de motivation aux personnes qui aiment la compétition. Nous ajouterons qu’il faut être très vigilant au sujet de la limite entre la positivité ou la négativité du conflit. Peu de gens savent réellement où se situe la frontière entre le bien et le mal une fois que la compétition entre en jeu. On voit donc que les conflits interpersonnels sont inévitables, et qu’ils peuvent être plus ou moins (voire pas du tout) nuisibles en fonction des personnes. En effet, chez certains employés, les conflits peuvent entraîner le mécontentement, une baisse de productivité, l’absentéisme, un stress plus important lié au travail, ou pire, des litiges fondés sur des plaintes pour harcèlement ou un milieu de travail hostile.
  • 5. 5 Dans les entreprises en général, il y a plusieurs types de conflit en tant que tels. Nous allons ici mettre ensemble deux points de vue qui s’associent très bien : celui de Claude Terrier (Français), et celui du conseil RH (organisme canadien sans but lucratif). Comme nous l’avons vu dans l’introduction, les problèmes de conflit existent globalement de la même manière, quel que soit le pays. Voici les différents types de conflits existant dans les entreprises : • Les conflits personnels, qui sont des conflits avec soi-même pouvant provenir de besoins conflictuels, de frustrations… • Les conflits organisationnels, générés par l’inorganisation ou la mauvaise organisation, et dépendant des inégalités en raison de l’organigramme et des relations entre supérieurs et subordonnés. • Les conflits de valeurs, lorsqu’il y a une incompatibilité dans les préférences, les principes et les pratiques auxquelles croient les personnes. • Le conflit découlant du contexte, causé par des facteurs extérieurs à l’organisation • Le conflit de pouvoir, lorsque chaque partie désire maintenir ou maximiser l’influence qu’elle exerce au sein d’une relation ou d’un environnement social. • Et enfin, les conflits interpersonnels. Ce sont eux qui vont nous intéresser tout particulièrement tout au long de ce dossier. Ces conflits seraient générés pour 3 raisons : les différences individuelles (âge, sexe, croyance, attitudes, expériences, formations, classe sociale, etc., ce qui entraîne une vision différente des choses) ; des ressources limitées, et enfin, la différenciation de rôle (quand une personne refuse de faire le travail que son supérieur lui demande de faire). On voit donc que les conflits interpersonnels sont liés aux autres conflits. Nous pouvons remarquer sans aucun soucis que les conflits organisationnels, de valeurs, de pouvoir ou découlant du contexte peuvent entraîner un conflit interpersonnel. Tout dépend de ce qui est mis en place pour résoudre le conflit, mais aussi des personnes impliquées dans le conflit. Nous pouvons aussi remarquer que les différences individuelles présentées ci-dessus sont liées à ce que nous disions dans nos hypothèses avec la personnalité et les valeurs. Nous remarquerions donc que plutôt que de parler de « conflit de personnalité et de valeurs », ces deux termes sont plutôt liés aux causes du conflit. A présent, revenons à Jean Garneau, auteur des articles sur les conflits interpersonnels pour le magazine « La lettre du Psy ». Il explique qu’il y a trois types fondamentaux de conflits interpersonnels : Les malentendus, les conflits d’intérêts et les conflits de personnalités. Ces trois catégories se distinguent par les causes du conflit. Voyons ça plus en profondeur : 2.1Les malentendus Les malentendus émergent quand les paroles ou les actions d’une personne sont mal comprises par son interlocuteur parce qu’elles atteignent un point sensible chez ce dernier. La personne interprète l’action de son interlocuteur à travers ses propres craintes, elle attribue à l’autre des reproches qu’elle sait déjà, qu’elle croit mériter ou qu’elle craint de subir. Le malentendu est donc un simple problème de communication et d’interprétation. Cela suscite parfois une réaction de défense, d’autoprotection chez la personne touchée, qui se traduit par l’évitement ou par l’attaque. Dès lors, l’autre croit subir une agression gratuite, et le malentendu devient réciproque.
  • 6. 6 2.2 Les conflits d’intérêts Nous parlerons de compétition-combat lorsque les intérêts d’une personne sont en contradiction avec ceux d’une autre. La compétition-combat repose sur des facteurs extérieurs aux personnes impliquées : c’est la rareté d’une ressource désirée par deux individus qui crée une certaine concurrence entre eux. Pour que ce type de rivalité se transforme en conflit interpersonnel, il faut y ajouter une dose d’agressivité dirigée contre l’autre personne. Nous parlerons dès lors de conflits d’intérêts. La situation devient réellement problématique lorsque les deux personnes en rivalité commencent à accorder plus d’attention à leur adversaire qu’à l’objet qu’elles désirent. Le rival n’est plus considéré comme étant un obstacle à l’atteinte de la satisfaction, il devient un ennemi. L’énergie ne sert donc plus à l’atteinte d’un but, mais à la destruction plus ou moins complète de l’adversaire. Généralement, cet effort vise une dégradation morale ou émotionnelle : humiliation, écrasement, soumission, destruction de la réputation… Souvent, la situation se complique : les blessures douloureuses dues à cette bataille conduisent à un nouveau but : la vengeance. L’idée est donc d’infliger à l’autre une douleur comparable (ou supérieure) à la nôtre. Lorsque le désir de vengeance se manifeste, c’est que la relation est déjà gravement compromise car la compétition a déjà fait au moins une victime. Ce genre de conflit est nécessairement réciproque et constitue le facteur le plus important d’augmentation du stress et d’épuisement professionnel au travail. 2.3 Les conflits de personnalité Les conflits de personnalité se déclenchent rapidement, souvent au premier contact, à partir d’une connaissance très restreinte de l’autre. On pourrait les comparer à un « coup de foudre » négatif. Ils naissent sans raison valable et sans élément déclencheur identifiable. Ces conflits sont tenaces et souvent irréversibles. Ils dépendent de l’individu plus que des événements. Au départ, ce type de conflit est souvent unilatéral. Il devient réciproque assez rapidement, à travers les contacts entre les personnes concernées mais également suite aux malentendus que le conflit engendre, parce que le contact est évité. Les malentendus augmentent l’intensité et la gravité du conflit de personnalité. Ce conflit naît en prenant prétexte de faits relativement anodins aux yeux de l’interlocuteur. Les émotions violentes sont toujours présentes dès l’apparition du conflit. Il s’agit habituellement de réactions intenses qu’on ne pourrait pas expliquer par les faits qui les déclenchent. En fait, le protagoniste est aux prises avec un aspect de lui-même qu’il désapprouve et ne peut assumer. Il attribue cet aspect à son interlocuteur en prenant prétexte d’un événement qui permet cette interprétation. Il est plus facile de se battre contre un ennemi extérieur que contre soi-même. Il s’agit d’un conflit interpersonnel lorsque l’interlocuteur réagit en s’y impliquant. Nous pourrions voir ici, suite aux différents types de conflits que nous avons étudié ci-avant, que ce conflit est indirectement un conflit personnel. En effet, c’est un problème de la personne rejeté sur une autre. Le conflit personnel devient dès lors interpersonnel. Cela confirme ce que nous disions plus haut : les différents types de conflits peuvent être liés. Il est aussi intéressant de voir que J. Garneau ne recentre que trois types de conflits interpersonnels. Il ne parle pas du conflit dû au manque d’implication ou de compétences au travail. Par rapport à nos hypothèses, nous pouvons ici en vérifier quelques unes. Ce que nous appelions « un conflit
  • 7. 7 d’incompréhension » s’avère être un « malentendu ». De même pour le conflit de « personnalité et de valeurs » qui rejoint très fort le conflit de personnalité de J. Garneau, à la différence qu’il s’agit d’un conflit personnel refoulé et traduit en conflit interpersonnel. Enfin, ce que nous appelions « conflit pour un objectif commun » s’avère être un « conflit d’intérêt ». 3. Méthodes de résolution des conflits interpersonnels Il est intéressant de savoir que généralement, les conflits interpersonnels sont perçus par différents domaines de recherche. C’est notamment le cas en ce qui concerne la psychologie et psychologie du travail, la sociologie, et la communication d’entreprise. Les différents types de conflits, une fois confrontés, sont très proches. Voyons à présent deux résultats de recherches en ce qui concerne les résolutions de conflit au travail. La première, venant de France, donne un point de vue plutôt psychologique. La deuxième, est un point de vue plutôt managérial, et nous vient des Etats-Unis. 3.1 Psychologie du travail Nous avons vu trois types de conflits interpersonnels avec Jean Garneau, voyons à présent ce que ce même auteur nous dit en ce qui concerne leur résolution. 3.1.1 Résolution des malentendus Pour rappel, le malentendu repose sur une information incomplète et sur son interprétation erronée. La solution efficace reposera donc sur une meilleure circulation de l’information. Autrement dit, il faut à la fois compléter l’information sur la situation et soulager l’inquiétude réelle qui l’alimente. Il vaut mieux traiter d’abord la vulnérabilité pour s’assurer que la nouvelle information soit reçue sans crainte ni méfiance, et ainsi traitée adéquatement. La personne ayant mal compris le message (le protagoniste) ne sait pas qu’il y a un malentendu. Elle pense que son interprétation et ses réactions sont correctes et justifiées. Cette personne souffre de la situation qui touche une zone sensible chez elle. Cette souffrance peut l’amener à déclencher une démarche de résolution, qui consiste à aller en discuter avec l’autre. Mais souvent, le protagoniste en parle d’abord à un tiers. Grâce à ce soutien, la personne trouve plus facilement le courage d’entreprendre une vraie discussion avec l’interlocuteur (celui qui s’est mal fait comprendre). Mais ce support ne suffit pas à régler le malentendu : il faut aussi obtenir l’information exacte pour remplacer celle qui était imaginée. Si le protagoniste ignorait qu’il y avait un malentendu, c’est également le cas de l’interlocuteur. C’est souvent par accident que celui-ci amorce le contact qui permet de résoudre le malentendu. C’est son comportement normal qui l’amène à prendre cette heureuse initiative. Mais l’interlocuteur pourrait déceler l’existence d’un problème (ou plutôt d’une situation « anormale ») et donc contribuer directement à la résolution du malentendu si il reste sensible à ce qui se passe autour de lui. Les indices sont généralement discrets, mais presque toujours assez nets pour qu’une personne intéressée les remarque. Parfois, un gestionnaire de conflit doit intervenir. C’est le cas lorsqu’un malentendu a duré assez longtemps pour se compliquer et se détériorer. Le gestionnaire peut être une personne qui est en autorité sur les deux autres ou un conseiller qui intervient sur demande. Il se doit d’être neutre et objectif pour faciliter la communication et le dialogue sans y participer directement. Jamais il ne doit se faire porte parole de l’un ou l’autre. 3.1.2 Résolution des conflits d’intérêts Pour résoudre un conflit interpersonnel d’intérêts, il faut tenir compte du degré de détérioration de la relation. On peut définir l’état global de la relation en désignant les impliqués comme étant des ennemis, des adversaires ou des rivaux.
  • 8. 8 3.1.2.1 Les ennemis La plupart du temps, les ennemis cherchent à se détruire les uns les autres. Cela peut se faire à travers la personne elle-même, mais également à travers ses biens, ses proches, son quartier, son groupe social… Tout ce qui compte est la douleur à infliger à l’autre. Le premier pas vers la destruction est le désir de vengeance. C’est pourquoi il est important de le détecter rapidement, pour solutionner le problème avant qu’il ne soit trop tard. A ce stade, seule la destruction de l’adversaire pourrait mettre un terme au conflit. Il n’y a plus de solution ou de fin naturelle possible et le gestionnaire est également impuissant devant la situation. Il faut malheureusement admettre qu’il n’existe pas de solution saine à un conflit interpersonnel d’intérêts lorsque la principale motivation des participants est la destruction de l’adversaire. Dans ces situations aussi profondément détériorées, la seule solution serait de disposer d’une personne ayant une intégrité sans faille qui aurait entre ses mains un pouvoir absolu, voire totalitaire. Cette personne serait capable d’imposer à la fois des règles de comportement strictes, leur application rigoureuse et des sanctions assez sévères pour décourager tout écart par rapport à ces règles. Cela permettrait d’empêcher de nouvelles représailles et de nouveaux dégâts et, après un long travail de réparation et d’éducation pour les personnes impliquées, le retour à une relation saine. Mais pour des raisons éthiques, philosophiques et pratiques, la solution du pouvoir totalitaire est impossible. C’est pourquoi ce qui est habituellement appliqué ne résout pas le conflit, mais cherche à en limiter les dégâts sur les personnes impliquées et leur entourage. Il s’agit de couper le contact entre les ennemis en les séparant physiquement. Cette méthode est adoptée lorsqu’il n’y a plus rien à faire pour résoudre le conflit. 3.1.2.2 Les adversaires Les adversaires sont à un stade où ils commencent à accorder plus d’attention à l’autre plutôt qu’au but pour lequel ils sont en concurrence. Il n’y a pas encore d’intention destructrice. Il est important d’apporter rapidement une solution à ce conflit, afin d’éviter que les adversaires ne deviennent des ennemis. 3.1.2.3 Les rivaux Les rivaux sont en compétition pour un bien qui n’est pas disponible pour les deux à la fois. Le rival n’a pas une grande importance, il n’est qu’un obstacle dans la poursuite de l’objectif. Dans la plupart des cas, la collaboration ou la concertation donnerait de meilleurs résultats pour chaque personne impliquée. La collaboration est un processus par lequel deux ou plusieurs personnes s’associent pour atteindre un objectif commun. La concertation, quant à elle, est une pratique qui consiste à rechercher un accord, une entente, en vue d'une prise de décision ou d'un projet commun, entre toutes les personnes concernées, qu'elles aient des intérêts convergents, complémentaires ou même divergents. Lorsque la rareté du bien désiré est illusoire plus que réelle, la collaboration entre les deux partis favorise une répartition du bien plus efficace que ce qu’aurait donné la compétition. Si la rareté est réelle, le bien désiré n’est peut être pas si important qu’il en a l’air. Il n’est souvent qu’une façon parmi d’autres de répondre à un besoin important, à une préférence ou à un caprice. Dans ces situations, les solutions reposent surtout sur la lucidité de chacun par rapport à ses besoins et ses objectifs. La personne qui reste sensible à ses besoins réels est capable de choisir ses buts en fonction de ce qui lui importe vraiment.
  • 9. 9 Mais il faut être deux pour se servir efficacement des stratégies de collaboration et de concertation. Il suffit donc que l’un des deux interlocuteurs choisisse la compétition pour créer les conditions qui conduiront au développement du conflit interpersonnel. Dans cette situation, il faut se soucier d’empêcher la rivalité de s’envenimer. Pour cela, il est souvent nécessaire de faire appel à un gestionnaire qui mettra en place les mécanismes nécessaires à une solution harmonieuse. Pour que cela soit efficace, il faut que les mécanismes (ou les règles) mis en place par le gestionnaire soient acceptés par les personnes qui y sont soumises. Le gestionnaire cherche à créer un environnement de saine compétition en favorisant le respect de l’adversaire. Le but est de transformer la compétition en concertation. 3.1.3 Résolution des conflits de personnalités La solution aux conflits de personnalité repose essentiellement sur le fait d’assumer ouvertement son expérience réelle face à l’autre. Il est nécessaire de pouvoir compter sur des interlocuteurs de bonne foi dans un contexte relativement ouvert permettant une exploration et une expression de soi-même. Mais le milieu de travail dans lequel se développe le conflit n’offre souvent pas ces conditions favorables. Il faut donc trouver une autre façon de le régler. Le protagoniste, au départ, ignore qu’il s’agit d’un conflit de personnalité et croit réagir uniquement et de façon justifiée aux agissements de son interlocuteur. Dans cette situation, il est impossible que le protagoniste entreprenne lui-même de résoudre le conflit. Mais il est étonné de l’intensité de ses émotions, reste inconfortable dans sa position défensive et reconnaît dans ce conflit un scénario relativement familier, une impasse ou des émotions qu’il a déjà rencontrées avec d’autres personnes du même genre. C’est souvent cette lueur de lucidité qui l’amène à rechercher une solution plus satisfaisante. La démarche à suivre est la suivante : le protagoniste doit tenir compte de son besoin en l’assumant ouvertement devant son interlocuteur, il doit ensuite travailler à le satisfaire, en respectant les contraintes de la situation et en tenant compte des résultats réels de ses tentatives. Dès que cette démarche est amorcée, on voit disparaître le conflit de personnalités car les manœuvres d’évitement qui le caractérisent sont remplacées par des tentatives de contacts authentiques. Dans ce genre de conflit, l’interlocuteur a tout intérêt à agir rapidement avant de se durcir devant les attaques répétées du protagoniste. Dans la plupart des cas, l’interlocuteur doit deviner la nature du besoin car le protagoniste ne l’assume pas ouvertement. Il faut éviter de réagir agressivement aux attaques du protagoniste ou d’ignorer volontairement ses efforts pour attirer l’attention. En agissant ainsi, l’interlocuteur contribuerait à reproduire le scénario qui fut à l’origine du problème. Il est possible, ici aussi, qu’un gestionnaire intervienne. Il n’est pas directement impliqué dans le conflit et peut facilement s’appuyer sur son expérience pour décoder la nature du problème. Le principe de la solution au conflit reste identique : identifier le besoin et en tenir compte en lui apportant une réponse appropriée. Cette méthode ne solutionne pas le fond du problème car le gestionnaire n’amène pas le protagoniste à mieux assumer son expérience. Mais elle permet de résoudre le conflit. Les conflits de personnalités ne sont pas insolubles. Cela dit, il n’est pas toujours facile de s’en débarrasser car la véritable solution repose sur la démarche de résolution que seul le protagoniste peut entamer. Mais même sans les régler, on peut toujours les empêcher de nuire au travail.
  • 10. 10 3.2 Thomas-Kilmann Conflict Mode Instrument (TKI) Ken Thomas et Ralph Kilmann (1972 - Pennsylvanie) ont mis en place un modèle exposant cinq stratégies de gestion des conflits. Ils affirment que les gens ont une façon habituelle et personnelle de gérer un conflit, qui se manifeste lorsqu’ils sont soumis à la pression. Mais la plupart du temps, ce n’est pas la meilleure façon de gérer un conflit. Thomas et Kilmann parlent de deux « types » d’attitudes qui entraînent souvent un conflit. L’assertivité, qui serait l’attitude selon laquelle les comportements d’une personne visent à satisfaire ses propres intérêts ; et la serviabilité, qui serait l’attitude selon laquelle les comportements d’une personne visent à satisfaire les intérêts d’une autre personne. La combinaison de ces deux dimensions résulte en cinq comportements en cas de conflits : l’accommodement, la compétition, l’évitement, la collaboration et le compromis. 3.2.1 Accommodement (ou apaisement) L’accommodement est un style où l’on collabore. L’objectif ici est de céder. Les personnes utilisant ce type de résolution de conflit négligent leurs propres besoins pour satisfaire les intérêts d’une autre personne (serviabilité). Cette attitude vise à préserver la relation plutôt qu’à réaliser un objectif. On peut l’opposer à la compétition. 3.2.2 Compétition (ou style dominant) Le style compétitif est orienté vers le pouvoir : la personne ne collabore pas (ou peu), et s’affirme beaucoup. L’objectif ici est de gagner. Il peut s’agir de défendre ses propres besoins ou une situation enviable (assertivité). L’objectif a une grande importance. 3.2.3 Evitement (ou fuite) Par l’évitement, la personne ne collabore pas et ne s’affirme pas. Elle est indifférente à la façon dont le problème sera réglé et à la relation interpersonnelle. Elle remet à plus tard le règlement du conflit. L’évitement peut améliorer la situation si un répit est nécessaire, mais peut également envenimer les choses si le problème continue d’être ignoré. 3.2.4 Collaboration (ou méthode de résolution des problèmes) La collaboration est un style où la personne s’affirme tout en collaborant. L’objectif est de trouver une solution qui convienne à tous. En adoptant cette attitude, on cherche à trouver des solutions créatives aux problèmes afin de satisfaire les intérêts des deux personnes impliquées. Cela demande du temps et des efforts. On peut opposer cette méthode à celle de l’évitement. 3.2.5 Compromis (ou partage) Le compromis est une attitude à mi-chemin entre l’affirmation de soi et la collaboration. L’objectif est de rapidement trouver un terrain d’entente. Les partis trouvent une solution rapide et mutuellement acceptable, chaque personne faisant des concessions. Il faut oublier l’idée qu’une méthode est meilleure qu’une autre. Chacune d’elles est nécessaire car certains styles ne seraient d’aucune utilité face à certaines situations. Pour être apte à gérer les tensions et les conflits, il est donc nécessaire de comprendre quel style est adapté à quelle situation. Pour être sûr de bien saisir les points précédents, voici un tableau récapitulatif : Objectif + Objectif - Objectif +- Relation + Collaboration Accommodement / Relation - Compétition Evitement / Relation +- / / Compromis
  • 11. 11 Maintenant que nous avons vu comment résoudre un malentendu, un conflit d’intérêt et un conflit de personnalité à travers la psychologie ; et que nous avons étudié, d’un point de vue managérial, les 5 façons de résoudre un conflit selon Thomas et Kilmann, il nous reste un dernier point de vue à prendre en compte, celui de la communication. 4. D’un point de vue communicationnel Souvent, il est possible de remarquer qu’un conflit se prépare ou qu’il existe déjà. Pour cela, il est nécessaire de prêter attention au langage non verbal : bras croisés, yeux baissés, s’asseoir loin du groupe… Ces signes peuvent donner des indications importantes sur la situation et nous aider à comprendre quelles sont les étapes suivantes. Réagir à ces signes au bon moment peut permettre d’éviter que la situation ne dégénère en un niveau de conflit plus élevé. Pour reprendre le point de vue du Conseil RH, la communication joue un rôle crucial et peut faire en sorte que l’interaction soit utile ou, à l’inverse, source de frustration. Parmi les problèmes rencontrés, une « mauvaise communication » est souvent évoquée. Mais qu’est-ce qu’une bonne communication ? La compréhension d’un message dépend de la façon dont le reçoit l’autre personne. Il ne suffit donc pas de parler pour être compris. En conséquence, il faut vérifier si le message a bien été interprété. Si vous vous sentez incompris, il faut éviter de trop parler et d’élever la voix. Cela ne résoudra rien, et ça pourrait envenimer la situation. Le meilleur moyen de régler le problème est de s’exprimer de différentes façons, mais il faut aussi savoir quand se taire. Parfois, la meilleure solution pour résoudre un problème est de garder le silence et/ou rester à l’écart. C’est notamment le cas lorsque des émotions intenses (colère, tristesse) font partie intégrante de la relation. Une période de réflexion personnelle et de calme aidera à développer une meilleure solution. Voici quelques conseils à suivre lorsqu’un problème se présente : réagissez immédiatement, adressez-vous directement et respectueusement à la personne concernée. S’adresser à quelqu’un d’autre au sujet du comportement de cette personne est déconseillé. Il est également indispensable de ne pas confondre les personnes avec les problèmes. Les problèmes viennent de la relation et non pas de la personne elle-même. Lorsque vous discutez du problème, faites le à la première personne : « Je ne suis pas à l’aise lorsque vous » au lieu de « vous faites cela et ça me dérange ». Enfin, mettez en avant tous les changements positifs effectués par la personne. Pour reprendre les paroles du Conseil RH : « La communication est un processus sans début ni fin, au cours du quel tout le monde envoie, reçoit, interprète et tire des conclusions ». Il est donc important d’envoyer des messages de façon efficace. Pour cela, il est conseillé de parler à la première personne, de décrire des comportements sans poser de jugement de valeur, d’exposer ses sentiments, et de faire en sorte que nos messages verbaux correspondent à nos messages non- verbaux. Mais être un bon communicateur n’est pas une habileté naturelle, cela s’apprend. C’est pourquoi il est aussi utile de demander aux autres leur pensée sur la clarté de notre message. Cela permettra d’éviter les désaccords, qui proviennent souvent d’une accumulation de malentendus et d’interprétations. Il faut bien se rendre compte qu’on peut contrôler la façon dont on gère un conflit, mais pas le résultat. Il arrive que des personnes aient tout simplement un caractère difficile et rien de ce qu’on pourra faire ne changera cette réalité.
  • 12. 12 Il peut être intéressant d’aborder la personne impliquée. Pour cela, il est indispensable de reconnaître les personnes, de les écouter et d’utiliser de façon productive leurs différences. La façon dont nous écoutons et répondons à une personne nous permet de comprendre ses sentiments et ses pensées. L’attitude la plus importante pour communiquer efficacement consiste à tenir compte du point de vue de l’autre personne. Grâce à cela, il sera possible de développer une approche personnelle pour traiter le problème de façon efficace. Nous pourrions renforcer le point de vue du Conseil RH en disant que la communication est indispensable à toute résolution de conflits. Souvent, si la communication est bien établie, le conflit peut même être anticipé. Un bon communicateur remarquera les premiers signes de conflits, et essaiera dès le début de comprendre et de résoudre le problème. De cette façon, pas besoin de gestionnaire, ou de solution extrême. Mais il ne faut pas se dire que les solutions de J. Garneau sont plus efficaces que celles proposées par Thomas et Kilmann, ou encore que celles proposées d’un point de vue communicationnel. Il est nécessaire de comprendre que tous les points de vues sont reliés et que tous sont nécessaires à la résolution d’un conflit. C’est pourquoi, utiliser uniquement une seule méthode est une mauvaise idée. Dans une entreprise, il est indispensable de se rendre compte que les employés sont très différents les uns des autres, au niveau non seulement de leur personnalité mais aussi de leur caractère. La psychologie et la communication sont des points de vues centraux et généraux qui nécessitent d’être mis en commun pour comprendre à la fois la personne et le problème. Ce dossier concernant spécialement les entreprises, il est donc indispensable d’avoir également un point de vue managérial, celui que nous avons développé ici étant celui de Thomas et Kilmann. Les solutions proposées dans ce dossier reprennent de façon très complète les différentes étapes ou possibilités pour résoudre un conflit interpersonnel. Mais ces solutions peuvent aussi être d’application pour d’autres types de conflits, en les adaptant en fonction de la situation. 5. Témoignage Voyons à présent au travers d’un témoignage, quelles sont les différentes étapes reprises dans un conflit qui pourrait apparaître dans la vie de tous les jours. Juliette, employée administrative, est amenée quotidiennement à côtoyer quatre autres employés. En effet, ils travaillent tous ensemble sous forme de « cellule ». Les employés sont donc considérés comme un tout et non plus individuellement. Le problème est qu’ils ne font pas tous leur travail correctement et que les supérieurs accusent l’ensemble des employés au lieu des personnes concernées. Cela amène rapidement l’ensemble du groupe à être sous tension. La solution provisoire a été de retirer une quantité de travail considérable à ces personnes non- compétentes et à le donner aux autres. Mais cela mène rapidement à une surcharge de travail, à des coups de gueule, à de la démotivation et des apartés. Juliette admet que son travail est rapidement devenu très pénible. Elle rentrait à la maison énervée, a finalement dû prendre des antidépresseurs et en est venue à faire une demande de mutation. Le conflit est toujours d’actualité mais des initiatives ont été prises par les supérieurs : une rencontre de chaque employé de la cellule a été organisée avec la psychologue de l’entreprise, qui rédige finalement un rapport anonyme. Ce rapport permettra peut-être, à terme, de résoudre le problème. Juliette passe certaines nuits à cogiter pour trouver une solution, en vain. Elle a l’impression de perdre son temps.
  • 13. 13 Elle ne supporte plus les deux employés qui ne font pas leur boulot, et les ignore complètement. Elle affirme qu’après un moment, les employés de la cellule se moquent de plus en plus du conflit et dès qu’ils ont quelque chose à dire, ils le disent, tout en continuant à faire leur travail le plus sérieusement possible. Nous pouvons voir ici que la situation ne résulte ni d’un malentendu, ni d’un conflit d’intérêt, ni d’un conflit de personnalité. Nous pourrions plutôt parler d’un conflit de compétences. En effet, le manque de compétences de certaines personnes conduit à un conflit entre elles et leurs collègues. C’est une situation assez fréquente dans les entreprises, et pourtant elle n’est pas explicitée dans les travaux de J. Garneau (comme nous l’avions déjà fait remarquer). Constatons qu’ici, la résolution du conflit n’est pas efficace d’un point de vue communicationnel. Juliette évite complètement le conflit et ses supérieurs ne l’aide pas à se sentir mieux vis-à-vis du conflit. Pourtant, ils savent qu’il existe. L’appel à une psychologue est probablement une bonne solution, malheureusement si le problème avait été réglé à temps, le conflit aurait pu être évité. Nous pouvons, suite aux travaux des chercheurs que nous avons étudié ci-avant, remarquer que certaines étapes auraient été bien nécessaires avant l’appel à la psychologue. Si les supérieurs s’étaient rendus compte du manque de compétences de certains de leurs employés, ils auraient pu agir directement au niveau des ressources humaines. Ils ont fait une grosse erreur en attribuant le travail mal fait à d’autres personnes, et en surchargeant ces mêmes personnes de travail. La communication aurait due être faite bien avant. Dans cette situation, la meilleure solution que nous pourrions espérer est celle de la mutation de Juliette qui pourrait enfin souffler un peu dans un secteur moins conflictuel. Mais malheureusement, si les supérieurs ne mettent rien en place pour ces employés non-compétents, le conflit se répètera. C’est pourquoi dans notre cas, les supérieurs devraient tout d’abord prévoir des formations pour les employés qui ont des lacunes, pour repartir sur des bases plus saines. En ce qui concerne Juliette et ses collègues, rien ne pourra apaiser la tension autre qu’une période de réflexion personnelle. La relation est trop endommagée que pour imaginer une réconciliation spontanée de la part de l’un ou de l’autre. L’évitement (c.f. TKI) est ici le meilleur moyen pour laisser reposer la souffrance de Juliette, et certainement celle des employés qui ont du être mis à l’écart pendant un moment. En étudiant le tableau présenté à la page 10, nous pouvons essayer de voir comment le conflit aurait dû être pris en charge. Premièrement, nous constatons que l’objectif de travail et la relation sont importants. Dès lors, la collaboration serait la méthode de résolution du conflit la plus adaptée. Mais pour arriver à une collaboration, il faut avant tout communiquer. Les employés auraient tout d’abord dû communiquer entre eux au sujet de leur travail, et essayer de trouver une solution ensemble. Si rien ne se passe à la suite de cela, l’implication des supérieurs serait nécessaire pour mettre en place un dispositif plus productif. En conséquence, le conflit interpersonnel aurait pu être évité puisque le problème de compétences aurait été réglé. Mais dans le cas de Juliette, c’est tout l’inverse qui s’est produit. Une non-communication avec les personnes qui ne font pas leur job, l’évitement de la situation et des personnes, confondre la personne avec le problème, aucun soutien des supérieurs… Tous les facteurs sont réunis pour que la relation se détériore. A terme, la situation est réellement problématique et presque irréversible. Nous pourrions remarquer un lien avec le conflit de personnalité dont parlait Jean Garneau. En effet, Juliette a eu ici un problème qui n’a pas été résolu à temps et qui l’a marqué profondément. Il est tout à fait possible que cette situation se répète dans le sens contraire. Dans sa future affiliation, si quelqu’un ne fait pas son travail correctement, ne serait-ce qu’une fois, Juliette pourrait tout à fait
  • 14. 14 entamer un conflit de personnalité, de par les séquelles du conflit présenté ci-dessus. Mais ceci n’est qu’une hypothèse que nous ne développerons pas ici. 6. Conclusion En conclusion, nous pouvons remarquer que les conflits interpersonnels existent partout dans le monde. Que ça soit en France, en Belgique, au Canada, aux Etats-Unis… Les entreprises n’y échappent pas, et ça depuis bien des années. Nous pouvons confirmer nos hypothèses en remarquant à travers le témoignage que les conflits de compétences existent aussi réellement et sont très fortement liés aux conflits interpersonnels. Les malentendus, les conflits d’intérêts et les conflits de personnalité sont donc trois types de conflits qui reviennent très fréquemment, mais nous y ajouterons le conflit de compétences. En ce qui concerne la résolution des conflits, nous remarquerons qu’au final, tout est entrelacé. Il faut tout d’abord identifier le problème et la cause du problème (point de vue plutôt psychologique), essayer, par une communication efficace, d’établir une démarche de résolution de conflit. Si l’étape de la communication est entreprise à temps, le conflit a peu de chances d’avoir lieu. Si par contre elle ne l’est pas, il n’est pas insensé de croire que le conflit va rapidement dégénérer. En fonction du conflit et de sa gravité, il sera parfois utile de faire appel à un gestionnaire qui aidera les personnes à s’en sortir. Mais avant cela, les 5 étapes du TKI doivent être étudiées pour savoir quel est le meilleur comportement à adopter. En conclusion, nous pouvons dire que les conflits interpersonnels ne sont pas faciles à résoudre ni à aborder car ils demandent une implication complète des personnes. Mais cette implication doit être positive et de bonne-volonté. En effet, en étant ennemis, les personnes sont impliquées mais dans le mauvais sens. Nous parlons ici donc d’implication dans le sens où ils doivent être disposés à se remettre en question, à étudier le problème, à aller vers l’autre… Des comportements relativement compliqués à adopter lorsque nous avons du mal à supporter une personne, ou une situation. Il est également judicieux de préciser, à nouveau, que l’environnement de travail est également important dans la résolution d’un conflit. L’ambiance, tout comme l’intérêt des supérieurs et les solutions qu’ils mettent en place, sont des éléments primordiaux à l’évolution d’un conflit, et donc à sa résolution. 7. Bibliographie − Chappert, F. (2015, 02). Résolution des conflits interpersonnels en entreprise : quel rôle pour le management ?.Anact : l'agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail. Récupérée 01, 2017, à partir de https://www.anact.fr/resolution-des-conflits- interpersonnels-en-entreprise-quel-role-pour-le-management − Conseil RH, (2013, 02). Un milieu de travail convivial. Conseil RH. Récupérée 01, 2017, à partir de http://hrcouncil.ca/info-rh/milieux-de-travail-conflits.cfm Conseilrh.ca a été créé par le Conseil RH pour le secteur communautaire. Constitué en tant qu’organisme sans but lucratif de 2005 à 2013, le Conseil RH pour le secteur communautaire (Conseil RH) a fait progresser les enjeux relatifs à la main-d’œuvre communautaire. En tant que catalyseur, le Conseil RH a suscité la sensibilisation et la mobilisation face aux enjeux relatifs à la main-d’œuvre. En tant que rassembleur, il a réuni les gens et favorisé l’échange d’information et d’idées, dans un esprit de collaboration. En tant qu’instigateur de recherche, il a acquis des connaissances et amélioré la compréhension du secteur au sujet de la main-d’œuvre communautaire.
  • 15. 15 Cette source donne des Informations sur Le Thomas-Kilmann Conflict Mode Instrument (TKI™ ). Le TKI a été créé par Ken Thomas et Ralph Kilmann, tous deux titulaires d'un doctorat et professeurs de gestion à l'Université de Pittsburgh. S'inspirant du Modèle managérial de Blake et Mouton, ces deux chercheurs ont mis au point un modèle clair et accessible que les gens, à n'importe quel niveau d'une organisation, peuvent utiliser pour gérer rapidement et efficacement les conflits. Depuis le début de leurs travaux, leur modèle s’est imposé comme la principale mesure des modes de gestion des conflits en s'appuyant sur des centaines de recherches et s'est vendu à plus de quatre millions d'exemplaires. − Ecole supérieure de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche (2012, 01). M. Laguigne gère un conflit interpersonnel. Esenesr. Récupérée 01, 2017, à partir du document PDF disponible à l’adresse http://www.esen.education.fr/fr/ressources-par-theme/management-et- pilotage/communication-professionnelle/m-laguigne-gere-un-conflit-interpersonnel/ − Garneau, J. (2003, 11). Conflits interpersonnels au travail : les malentendus. La lettre du psy. Récupérée 01, 2017, à partir de http://redpsy.com/infopsy/conflit.html − Garneau, J. (2004, 02). Les conflits interpersonnels au travail : les conflits d'intérêt. La lettre du Psy. Récupérée 01, 2017, à partir de http://redpsy.com/infopsy/conflit2.html − Garneau, J. (2004, 06). Les conflits interpersonnels au travail : les conflits de personnalité. La lettre du Psy. Récupérée 01, 2017, à partir de http://redpsy.com/infopsy/conflit3.html Jean Garneau est psychologue et auteur d'une centaine d'écrits et de quelques documents vidéo de formation professionnelle. Ses ouvrages et publications se distinguent par leur ampleur, leur qualité et leur originalité, aboutissement de plus de 20 ans de travail et de recherche. En juin 1998, l'OPQ lui décerne le Prix professionnel "en reconnaissance de son implication et de son dévouement au sein du Comité du plan de redressement, dont les travaux ont entraîné des bienfaits importants pour l'ensemble des psychologues". Depuis 1997 il est responsable professionnel du développement du site redpsy.com, un des plus importants sites francophones en psychologie. Il est aussi l'éditeur de «La lettre du Psy», un magazine électronique mensuel à l'intention du grand public. Chaque mois depuis 1997 « La lettre du Psy» diffuse gratuitement des écrits originaux de qualité en psychologie humaniste. − Terrier, C. (2013, 09). Les conflits interpersonnels. Récupérée 01, 2017, à partir de http://www.cterrier.com/cours/communication/70_conflit.pdf Claude Terrier est professeur dans l'académie de Grenoble. Il est l'auteur d'ouvrages d’informatique et de bureautique publiés par les éditions Casteilla-Delagrave et par le CNED. Il a publié plus de 90 ouvrages pédagogiques, a conçu deux plateformes multimédia composées de vidéos et de fiches outils. Il est administrateur des sites de ressources pédagogiques comme cterrier.com, consacré à l’informatique, à la gestion comptable, aux statistiques et mathématiques financières, aux ressources humaines, à l’organisation administratives etc. ; et btsag.com, consacré au BTS assistant de Gestion PME-PMI. Depuis 2015, il dirige la publication d'une collection d'ouvrages consacrés au BTS Assistant de Gestion, publiée par les éditions Delagrave (Groupe Albin-Michel).