SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  46
Télécharger pour lire hors ligne
LA DREPANOCYTOSE DE
L’ENFANT: PRISE EN CHARGE
Dr Nouhoum L TRAORE
Pédiatre
Ancien interne des hôpitaux
Staff du vendredi: CHME Le Luxembourg
27 mai 2016
PLAN
I. GÉNÉRALITÉS
1. Définition
2. Intérêts
3. Rappels structure, fonction et propriétés de l’Hb
4. Génétique
II. PHYSIOPATHOLOGIE
III. SIGNES
IV. COMPLICATIONS ET ÉVOLUTION
V. TRAITEMENT
CONCLUSION
2
GENERALITES
• « Kolochibana, djolichibana » en langue bamanan, la
drépanocytose, est une maladie génétique de l’hémoglobine
qui se transmet sur le mode autosomique récessif.
3
GENERALITES
1. Définition
• Drépanocytose: maladie génétique, transmission
autosomique récessive ↔ anomalie de structure de
l’hémoglobine qui aboutit à la formation HbS.
• trois grandes catégories de manifestations cliniques:
- anémie hémolytique chronique ;
- phénomènes vaso-occlusifs ;
- susceptibilité extrême à l’infection,
→ une grande variabilité d’expression clinique selon les
individus atteints.
4
Haute Autorité de santé (HAS)
GENERALITES
1. Définition (suite)
• Syndrome drépanocytaire majeur regroupe les
manifestations cliniques observées :
- homozygote SS ;
- Doubles hétérozygotes: SC, SD Punjab, Sβ
thalassémique, SO Arab.
NB: Les porteurs du trait S (hétérozygotes AS) sont
asymptomatiques.
5
Haute Autorité de santé (HAS)
GENERALITES
2. Intérêt :
• Maladie génétique sévère la + fréquente au monde: plus de
cinq millions de personnes
• La prévalence:
- 1 drépanocytose homozygote pour 1200 naissances
- France: 1/3 000 naissances
- En Afrique Noire: 1 /30 naissances
- Aux Antilles: 1/280 naissances
- Elle est présente dans toute l ’Amérique du Sud, autour du
bassin méditerranéen, et en Inde.
6
https://www.orpha.net/data/patho/Pub/fr/Drepanocytose-FRfrPub125v01.pdf
Mars 2011
GENERALITES
2. Intérêt : (suite)
• La maladie génétique la plus fréquente en Afrique, où elle
constitue un véritable problème de santé publique.
• Age médian : 3 ans (homozygotes) et 8 ans (hétérozygotes
composites SC).
• Son diagnostic fait appelle une prise en charge adaptée.
• Espérance de vie : 42 ans hommes et 48 ans femmes
7
Platt et al, N Engl J Med 1994, 330: 1639-74
DIAGNE et al, Med Trop2003; 63 : 513-520
GENERALITES
3.1. Structure du GR:
- 4 chaînes polypeptidiques
identiques 2 à 2.
- Ces chaînes sont : α, β, γ et
δ.
En résumé, si les 2 chaînes α
couplées à :
- 2 chaînes β = Hb A (α2,
β2)
- 2 chaînes δ= Hb A2 (α2, δ2)
- 2 chaînes γ = Hb F (α2, γ2)
8
3. Rappels structure, fonction et propriétés de l’Hb
Manuel MARK
Institut d’Embryologie. Universitaire de Strasbourg
GENERALITES
3.2. Fonctions de Hb:
- Transport de O2 (poumons →tissus) et
- CO2 (tissus →poumons)
3.3. Propriétés des GR: (malléable et déformable)
- membrane souple, élastique et résistante →capacité de
traverser des capillaires < 3µm de diamètre.
• GR falciformes sont plus fragiles et plus rigides que des
globules rouges normaux. Ils circulent mal dans les
vaisseaux, ce qui les empêche de jouer pleinement leur
rôle de transporteur d’oxygène.
9
GENERALITES
4. Génétique:
• Deux gènes ß hémoglobiniques s’expriment à égalité, l’un
d’origine paternelle, l’autre d’origine maternelle.
• Mutation codon 6 du gène β-globine (Glu → val): HbS
• Codon6 du gène β-globine (Glu → Lys): HbC
• Codon 121 du gène β-globine (Glu → Lys): HbO Arab
• Codon 121 du gène β-globine (Glu → Gln): HbDPunjab
• Sβ thalassémie: association de HbS à une β thalassémie
10
mt pédiatrie, vol. 11, n°1, janvier-février 2008
GENERALITES
• Quels sont les risques de transmission ?
11
https://www.orpha.net/data/patho/Pub/fr/Drepanocytose-FRfrPub125v01.pdf
Mars 2011
II. Physiopathologie
• En milieu désoxygéné :
- polymérisation de l’Hb S
- altération membranaire (↑ perméabilité)
- déshydratation du GR et cristallisation de
l’Hb
- déformation en faucille (drépanocytes)
- hémolyse et hyperviscosité (GR rigide et
durée de vie ↓)
12Manuel MARK
Institut d’Embryologie. Universitaire de Strasbourg
II. Physiopathologie
Figure : Le cercle vicieux drépanocytaire (maladie du globule
rouge, H. WAJCMAN). 13Université de Bamako, Thèse méd. N°267, 2006: 134p
II. Physiopathologie
• Figure : Physiopathologie des complications cardiaques de la
drépanocytose (maladie du globule rouge, H. WAJCMAN). 14
Université de Bamako, Thèse méd. N°267, 2006: 134p
II. Physiopathologie
15Université de Bamako, Thèse méd. N°267, 2006: 134p
III. Signes
1. TDD : drépanocytose homozygote
1.1. SIGNES CLINIQUES
• Les signes cliniques apparaissent quelque mois après la
naissance, quand l’HbF est remplacée par l’HbS, ou
parfois plus tardivement (vers 2-4 ans).
• Des facteurs déclenchants sont souvent retrouvés:
– infection et hyperthermie,
– déshydratation,
– acidose ou anoxie. Cette dernière survient en
prédilection lors des voyages en avions mal
pressurisés, une anesthésie générale, un exercice
violent ou une stase vasculaire d'étiologie diverse.
16
III. Signes
1.1. SIGNES CLINIQUES (suite)
Les manifestations sont à type:
- œdèmes des mains et des pieds
- syndrome anémique (variable)
- splénomégalie
- +/- retard staturo-pondéral
17
III. Signes
• Le syndrome « pieds-mains »: Avant 3ans,
l'atteinte des petits os des mains et des pieds,
hématopoïétiques à cet âge, est privilégiée. « Syndrome
pied-main » caractérisé par un œdème des mains et des
pieds chez le nourrisson.
• Plus tard, c'est l'atteinte symétrique des os longs, les vertèbres
et le thorax côtes, sternum qui prédomine.
18
Le syndrome « pieds-mains »
19
Figure
Nourrisson de 18 mois
présentant les premiers
signes cliniques
d’anémie
drépanocytaire
(syndrome main-pied).
III. Signes
• Entre 3ans et 7 ans, les crises douloureuses
abdominales sont très fréquentes, accompagnées d’un iléus
réflexe (cause d’un arrêt transitoire du transit) et de
rétention urinaire réflexes.
• Une splénomégalie observée dans la petite enfance fait
place par la suite à une atrophie splénique par infarctus
récidivants. Cette dernière augmente la fréquence des crises
vaso-occlusives par simple augmentation de l'hématocrite, de
même qu'une éventuelle splénectomie.
20
III. Signes
• Syndrome anémique d’importance variable (pâleur
cutanéo-muqueuse), chronique et en général bien tolérée.
• Infections (pneumopathie, méningite, septicémie...) en
particulier à pneumocoque liées à une déficience splénique :
on constate dans l’enfance une atrophie progressive de la
rate qui aboutit à une asplénie vers l’âge de 8-10 ans)
21
III. Signes
• NFS :
- anémie 6,5 et 9 g/dL, normochrome, normocytaire,
régénérative
- PNN ↑ (15 à 20 G/l) sans infection
• Haptoglobine est tjs effondrée
• Frottis sanguin : drépanocytes, anisopoïkylocytose,
corps de Howell-Jolly (asplénisme)
• Test d’Itano positif
• VS = normale
22
L ’élévation de la LDH et l ’absence d ’élévation des réticulocytes fait
craindre une nécrose médullaire étendue.
1.2. SIGNES BIOLOGIQUES :
III. Signes
1.2. SIGNES BIOLOGIQUES : (Suite)
• L'ELECTROPHORESE DE L'HEMOGLOBINE :
- Hb S = 80 – 95 % et absence d'HbA
- Hb F = 1 à 10% Hb A2 = 2 à 4%
• Diagnostic anténatal lorsque les parents sont
hétérozygotes, par PCR.
1.3. SIGNES RADIOLOGIQUES :
- séquelles osseuses d'infarctus avec réaction périostée et
déminéralisation rachidienne avec vertèbres biconcaves.
- L'atrophie splénique se manifeste parfois par des
calcifications.
- cardiomégalie (fonction du degré d'anémie)
- ETT (fonction VG éventuellement altérée)
23
III. Signes
• Diagnostic néonatal sur focalisation isoélectrique
24
III. Signes
2. AUTRES FORMES CLINIQUES
2.1. HbS et persistance héréditaire de l’Hb foetale.
• 1/1000 naissances chez les noirs portent le gène délété de
l’HPFH : on estime cette association à 1% des drépanocytoses
homozygotes.
• Asymptomatique ; anémie absente ou discrète (12 – 14 g/dl
chez l’adulte ; VGM < 80 fl)
• Electrophorèse de l’Hb :
- à la naissance l’aspect peut évoquer une drépanocytose
homozygote (perturbe le dépistage systématique)
- Adulte : microcytose avec hématies en cible, excès d’HbS (30
-60%) et > 20 – 30% d’HbF
25
III. Signes
2.2. Hémoglobinose S / beta thalassémie
• Manifestations cliniques variables, allant de formes quasi
asymptomatiques à une drépanocytose très sévère.
• La splénomégalie est fréquente, à l’opposé de l’Hb SS où il y a
atrophie splénique
 S / b0 thalassémie : pas de synthèse d’Hb A
– Maladie souvent sévère, avec hémoglobine = 7 – 10
g/dl
– Microcytose (différence avec drépanocytose)
• Electrophorèse de l’Hb : Hb A = absente, Hb S > 80 %, Hb
F = 5 -20%, Hb A2 = 4 – 6% (pas d’augmentation de A2 dans l’
Hb SS)
26
III. Signes
 S / b+ thalassémie : synthèse d’Hb A en quantité faible
– Maladie peu symptomatique ; splénomégalie
– Anémie modérée (10 – 12 g/dl) ; pas de
drépanocytes, anisopoïkilocytose, hématies
cibles
• Electrophorèse de l’Hb : Hb A = 10 – 30 %, HbS = 60 – 80
%, Hb F = 5 – 20%, Hb A2 = 4 – 6 %
27
III. Signes
2.3. Hémoglobinose SC
• [Environ 1/1000 naissances au Ghana et en Jamaïque]
• Clinique : se rapproche de celle de la drépanocytose, en
moins sévère ; 2 fois moins de crises douloureuses, mais des
complications sont possibles, notamment une perte
progressive de la vision à l’âge adulte (rétinopathie).
• Hémogramme :
• Anémie modérée : Hb = 10 – 14 g/dl, microcytose modérée
• CCMH normale ou augmentée car les GR sont légèrement
déshydratés (= xérocytes)
• Réticulocytes = 100 – 200 G/L
• Leucocytes et plaquettes = N
28
III. Signes
2.3. Hémoglobinose SC (suite)
• Sur frottis sanguin : Hématies en cible = 30 – 50 %,
drépanocytes très rares (« gros drépanocytes »)
• Electrophorèse de l’Hb : Hb S = 40 – 50 %, Hb C = 40 –
50 %, Hb A = absente, Hb F = N ou ± augmentée
29
IV. Complications et évolution
1. Complications aigues :
 Deux complications majeures:
• Les infections, fréquentes et graves: infections
(pneumopathies, méningites, septicémies) à pneumocoques,
salmonelles (ostéomyélites), staphylocoques dorés…
asplénisme fonctionnel
• Episodes de déglobulisation aiguë :
- D'origine périphérique (hyperhémolyse ou séquestration
splénique aiguë).
- D'origine centrale (érythroblastopénie lors d'une primo-
infection par le parvovirus B19 ou carence en folates)
30
IV. Complications et évolution
1. Complications aigues : (suite)
En plus de ces complications majeurs nous allons noter
aussi:
 accidents vaso-occlusifs graves :
• AVC (enfants et adultes) → TDM, Doppler transcrânien
• Syndrome thoracique aigu (infarctus/infection pulmonaire)
• Priapisme (risque d’impuissance ultérieure)
• Crise de séquestration splénique : chez le petit enfant,
infarctus splénique avec douleur++, augmentation du volume
de la rate brutale, majoration de l’anémie.
31
IV. Complications et évolution
2. Complications chroniques :
 vasculopathie diffuse
• cardio-pulmonaires : myocardiopathie, HTAP, insuffisance
respiratoire
• rénales : insuffisance rénale
• Impuissance post-priapisme
• hépatiques : lithiases vésiculaires, cirrhose
• ostéo-articulaires : ostéonécrose aseptique de la tête fémorale
• neurologiques et sensorielles: comitialité, déficits moteurs,
surdité, rétinopathie proliférative, cécité.
32
IV. Complications et évolution
2. Complications chroniques :
 Endocriniennes et nutritionnelles : hypothyroïdie,
retard de croissance et pubertaire
 Thérapeutiques : néphropathies, hépatopathies
médicamenteuses, ulcère gastroduodénaux médicamenteux,
allo immunisation, infection à VIH, hémosidérose post
transfusionnelle
33
V. Traitement
1. Traitement préventif en cas d'union entre
hétérozygotes
• Le conseil génétique s'impose ainsi que le dépistage
anténatal.
2. Traitement curatif
 Buts
• éviter la survenue des crises occlusives en évitant les
facteurs favorisants,
• traiter les crises occlusives et les crises de
déglobulisation.
34
V. Traitement
 Moyens et indications
 Prévention des crises occlusives
- Exsanguino-transfusion en préparation d’une chirurgie
(objectif ramener HbS<20 à 40%)
- Education des patients: Eviter les facteurs déclenchant
(déshydratation, hypoxie, fièvre, exposition au froid, à
l’altitude), eau de Vichy
- Vaccinations (grippe, pneumocoque, Haemophilus,
salmonelles),
- Acide folique, antibioprophylaxie orale (PeniV)
- Une prophylaxie du paludisme et de l’amibiase.
- Hydréa (augmentation de l’HbF)
35
V. Traitement
 Traitement des crises vaso-occlusives importantes :
- hospitalisation,
- repos au chaud,
- Hyperhydratation: 3L/m2 ou 150 ml/kg.
- oxygénothérapie,
- antalgiques: 4 prises de paracétamol par jour, puis niveau 2
(en évitant la noramidopyrine, risque d’aplasie), puis AINS
(voies générale et locale), puis morphiniques (discuter
l’hospitalisation)
- transfusion de concentré érythrocytaire voir échange
érythrocytaire si crise grave,
- traitement de la cause déclenchante.
36
V. Traitement
 Traitement des crises de déglobulisation
Indications transfusionnelles (ou d’EST si l’anémie n’est pas
profonde)
– Chute de l’Hb> 2 g/dl
– Hypoxémie aiguë < 75 mmhg
– Infection grave
– Complications thrombotiques d’un organe noble (AVC,
infarctus rénal, corps caverneux)
• Objectif: HbS<30%
• Technique: soustraction par saignée de 30-40 ml/kg
• Puis transfusion de cette quantité de sang
• Risque de favoriser l’hyperviscosité sanguine si transfusion seule
37
V. Traitement
 Traitement complémentaire
- splénectomie est rarement faite avant l'âge de 6 ans. Sinon,
il s'agit de la prophylaxie des complications
infectieuses due à l'asplénie spontanée, et de la carence en
folates par la prescription systématique d'acide folique.
- Allogreffe de moelle
Indication : antécédent d’AVC chez le jeune enfant et donneur
génoidentique (fratrie +++)
un chélateur du fer (DESFERAL) en cas
d’hémochromatose est discutable
38
V. Traitement
 Drépanocytose: autres problèmes :
- Ictère conjonctival: le phénobarbital (10 à 20 mg le soir)
peut être efficace. Intérêt purement esthétique, mais apprécié
par les patients. Attention aux interactions médicamenteuses.
- Priapisme: en cas de priapisme intermittent, l ’EFFORTIL
(30mg par jour) peut être une prévention efficace. LE
PRIAPISME AIGU EST UNE URGENCE
39
L’ordonnance du drépanocytaire
 ORACILLINE
 50 000 à 100 000 UI/kg/j en
2 prises
 ACFOL, SPECIAFOLDINE
 5mg par jour 10 fois par mois
 Vitamine D
 Vaccins
 PARACETAMOL
 Si dl
 IBUPROFENE
 7mg/kg/8h si dl malgré
paracétamol
 Pas ibuprofène si dl
abdominale
 CODEINE
 Si dl malgré paracétamol +
AINS
 SPASFON
 Dl abdo
 Consulter aux urgences si
dl persiste à la maison
40
V. Traitement
• Surveillance de l’enfant drépanocytaire
41
Bull Soc Pathol Exot, 2001, 94, 2, 85-89
V. Traitement
• Le calendrier de suivi :
- Inclusion à Jo (éducation pour la santé)
- RDV1 à J7
- RDV 2 (visite régulière à 3mois de l’inclusion)
- RDV 3 (visite régulière)
- RDV 4 (visite régulière)
- RDV 5 (bilan annuel)
42
V. Traitement
• Le dossier de consultation :
Il est recommandé que le carnet de santé mentionne :
- le diagnostic ;
- les données de l’hémogramme et la numération des
réticulocytes ;
- le groupe sanguin (au mieux, la carte de groupe est jointe) ;
- les autres données du bilan annuel ;
- le dosage de G6PD ;
- la taille de la rate ;
- les traitements quotidiens ;
- les coordonnées du médecin spécialisé dans la prise en charge
de la drépanocytose.
43
Conclusion
 Maladie complexe
 Atteintes multiviscérales
 Aigues et chroniques
 Graves et handicapantes
 Contexte sociofamilial
difficile
 Contexte psychologique
difficile
 Intervention
thérapeutique précoce
qui modifie l’évolution de
la maladie
 Existence d’un dépistage
néonatal: meilleur
acceptation?
 Possibilité de dépister les
complications…
 Pour mieux les traiter
44
L’espoir réside dans la thérapie génique
Pour nous pédiatres…
 Situations médicales et familiales riches et complexes
 Savoir prévenir et dépister les complications afin de
permettre au patient d’arriver à l’âge adulte sans atteinte
viscérale handicapante
 Savoir intégrer les familles au projet thérapeutique et les
éduquer pour que cette maladie devienne la leur
 Parfois difficile…
 … toujours passionnant!
45
Références
• Haute Autorité de santé (HAS)
• Bull Soc Pathol Exot, 2001, 94, 2, 85-89
• mt pédiatrie, vol. 11, n°1, janvier-février 2008
• http://fr.slideshare.net/nouhoumltraore/la-drpanocytose-de-lenfant-2013-finale
• http://www.redcellnet.be/pages/20080215/Cours_Drepanocytose_3.pdf
• https://www.orpha.net/data/patho/Pub/fr/Drepanocytose-FRfrPub125v01.pdf
• http://www.revuemedecinetropicale.com/513-520_-_diagne.pdf
• http://www.jofdf.org/IMG/ppt/Les_complications_osteo-
articulaires_chez_l_enfant_drepanocytaire.ppt
• Mme HONGA Vanina épouse BISSE. MANIFESTATIONS CARDIO-VASCULAIRES DE LA
DREPANOCYTOSE CHEZ L’ENFANT DE 0 A 18 ANS. Thèse méd. 06M267, université de
Bamako: 134p 46

Contenu connexe

Tendances

Anatomie pathologique de la TBC
Anatomie pathologique de la TBCAnatomie pathologique de la TBC
Anatomie pathologique de la TBC
Dr. Kerfah Soumia
 
Traitement anti-tuberculeux
Traitement anti-tuberculeuxTraitement anti-tuberculeux
Traitement anti-tuberculeux
belaibzino
 
Drepanocytose
DrepanocytoseDrepanocytose
Drepanocytose
wimac
 
Traitement de l'acidocétose diabétique letarget modifié
Traitement    de  l'acidocétose diabétique     letarget modifiéTraitement    de  l'acidocétose diabétique     letarget modifié
Traitement de l'acidocétose diabétique letarget modifié
MALIKADOCTEUR83
 

Tendances (20)

Anatomie pathologique de la TBC
Anatomie pathologique de la TBCAnatomie pathologique de la TBC
Anatomie pathologique de la TBC
 
Anémié cat
Anémié catAnémié cat
Anémié cat
 
Conduite à tenir devant une Splénomégalie
Conduite à tenir devant une SplénomégalieConduite à tenir devant une Splénomégalie
Conduite à tenir devant une Splénomégalie
 
Purpura rhumatoïde de l’enfant 2013
Purpura rhumatoïde de l’enfant 2013Purpura rhumatoïde de l’enfant 2013
Purpura rhumatoïde de l’enfant 2013
 
Pied diabetique
Pied diabetiquePied diabetique
Pied diabetique
 
Transfusion
TransfusionTransfusion
Transfusion
 
Le syndrome de condensation pulmonaire
Le syndrome de condensation pulmonaireLe syndrome de condensation pulmonaire
Le syndrome de condensation pulmonaire
 
Glycogenoses
GlycogenosesGlycogenoses
Glycogenoses
 
Traitement anti-tuberculeux
Traitement anti-tuberculeuxTraitement anti-tuberculeux
Traitement anti-tuberculeux
 
Drepanocytose
DrepanocytoseDrepanocytose
Drepanocytose
 
La miliaire tuberculeuse
La miliaire tuberculeuseLa miliaire tuberculeuse
La miliaire tuberculeuse
 
Traitement de l'acidocétose diabétique letarget modifié
Traitement    de  l'acidocétose diabétique     letarget modifiéTraitement    de  l'acidocétose diabétique     letarget modifié
Traitement de l'acidocétose diabétique letarget modifié
 
Sarcoidose
SarcoidoseSarcoidose
Sarcoidose
 
Etats de choc
Etats de chocEtats de choc
Etats de choc
 
Maladie de Behçet
Maladie de BehçetMaladie de Behçet
Maladie de Behçet
 
deshydratation aigue du nourisson
deshydratation aigue du nourissondeshydratation aigue du nourisson
deshydratation aigue du nourisson
 
Hemato
HematoHemato
Hemato
 
Interprétation de l'hémogramme
Interprétation de l'hémogrammeInterprétation de l'hémogramme
Interprétation de l'hémogramme
 
AVC
AVCAVC
AVC
 
La démarche clinique en pédiatrie
La démarche clinique en pédiatrieLa démarche clinique en pédiatrie
La démarche clinique en pédiatrie
 

Similaire à Prise en charge de la drepanocytose chez l'enfant 2016

Anemies du nouveau ne
Anemies du nouveau neAnemies du nouveau ne
Anemies du nouveau ne
Amel Ammar
 
Leucemie myeloide chronique
Leucemie myeloide chroniqueLeucemie myeloide chronique
Leucemie myeloide chronique
Leila Ali
 
Leucemie lymphoide chronique
Leucemie lymphoide chronique Leucemie lymphoide chronique
Leucemie lymphoide chronique
Leila Ali
 
Leucemie lymphoide chronique
Leucemie lymphoide chronique Leucemie lymphoide chronique
Leucemie lymphoide chronique
Leila Ali
 
hemogrammepptx jnezmznfnzofnointi'o(jti(j
hemogrammepptx jnezmznfnzofnointi'o(jti(jhemogrammepptx jnezmznfnzofnointi'o(jti(j
hemogrammepptx jnezmznfnzofnointi'o(jti(j
ThizmaithKadi
 
Présentation de la maladie de horton de dr.b.belaabidia (3).pptx (1) (2)
Présentation de la maladie de horton de dr.b.belaabidia (3).pptx (1) (2)Présentation de la maladie de horton de dr.b.belaabidia (3).pptx (1) (2)
Présentation de la maladie de horton de dr.b.belaabidia (3).pptx (1) (2)
020359
 

Similaire à Prise en charge de la drepanocytose chez l'enfant 2016 (20)

pediatrie5an-sd_nephrotique2020bachtarzi.pptx
pediatrie5an-sd_nephrotique2020bachtarzi.pptxpediatrie5an-sd_nephrotique2020bachtarzi.pptx
pediatrie5an-sd_nephrotique2020bachtarzi.pptx
 
Support-0 (1).pdf
Support-0 (1).pdfSupport-0 (1).pdf
Support-0 (1).pdf
 
M2 hemoglobinopathies
M2 hemoglobinopathiesM2 hemoglobinopathies
M2 hemoglobinopathies
 
Anemies du nouveau ne
Anemies du nouveau neAnemies du nouveau ne
Anemies du nouveau ne
 
Leucemie myeloide chronique
Leucemie myeloide chroniqueLeucemie myeloide chronique
Leucemie myeloide chronique
 
Anemie 13 11 12 mg
Anemie 13 11 12 mgAnemie 13 11 12 mg
Anemie 13 11 12 mg
 
Sarcoidose
SarcoidoseSarcoidose
Sarcoidose
 
Poster 60 hematologie
Poster 60 hematologiePoster 60 hematologie
Poster 60 hematologie
 
Le syndrome pneumo rénal
Le syndrome pneumo rénalLe syndrome pneumo rénal
Le syndrome pneumo rénal
 
Leucemie lymphoide chronique
Leucemie lymphoide chronique Leucemie lymphoide chronique
Leucemie lymphoide chronique
 
Leucemie lymphoide chronique
Leucemie lymphoide chronique Leucemie lymphoide chronique
Leucemie lymphoide chronique
 
LES HÉMOPHILIES.pptx pour les étudiants.
LES HÉMOPHILIES.pptx pour les étudiants.LES HÉMOPHILIES.pptx pour les étudiants.
LES HÉMOPHILIES.pptx pour les étudiants.
 
Letissusanguin
LetissusanguinLetissusanguin
Letissusanguin
 
hemogrammepptx jnezmznfnzofnointi'o(jti(j
hemogrammepptx jnezmznfnzofnointi'o(jti(jhemogrammepptx jnezmznfnzofnointi'o(jti(j
hemogrammepptx jnezmznfnzofnointi'o(jti(j
 
Lauréat cas clinique des internes - Erwan VO QUANG
Lauréat cas clinique des internes - Erwan VO QUANGLauréat cas clinique des internes - Erwan VO QUANG
Lauréat cas clinique des internes - Erwan VO QUANG
 
Conduite à tenir devant les hémopathies en odonto-stomatologie
Conduite à tenir devant les hémopathies en odonto-stomatologieConduite à tenir devant les hémopathies en odonto-stomatologie
Conduite à tenir devant les hémopathies en odonto-stomatologie
 
Anemies
AnemiesAnemies
Anemies
 
Un adénome hypophysaire atypique
Un adénome hypophysaire atypiqueUn adénome hypophysaire atypique
Un adénome hypophysaire atypique
 
Présentation de la maladie de horton de dr.b.belaabidia (3).pptx (1) (2)
Présentation de la maladie de horton de dr.b.belaabidia (3).pptx (1) (2)Présentation de la maladie de horton de dr.b.belaabidia (3).pptx (1) (2)
Présentation de la maladie de horton de dr.b.belaabidia (3).pptx (1) (2)
 
Hémopathies ++++++.pdf
Hémopathies ++++++.pdfHémopathies ++++++.pdf
Hémopathies ++++++.pdf
 

Plus de Nouhoum L Traore (6)

Ostéomyélite et ostéoarthrites chez l'enfant 2014
Ostéomyélite et ostéoarthrites chez l'enfant 2014Ostéomyélite et ostéoarthrites chez l'enfant 2014
Ostéomyélite et ostéoarthrites chez l'enfant 2014
 
Troubles du métabolisme des lipides chez l'enfant 2014
Troubles du métabolisme des lipides chez l'enfant 2014Troubles du métabolisme des lipides chez l'enfant 2014
Troubles du métabolisme des lipides chez l'enfant 2014
 
Physiologie rénale 2011: particularités pédiatriques
Physiologie rénale 2011: particularités pédiatriquesPhysiologie rénale 2011: particularités pédiatriques
Physiologie rénale 2011: particularités pédiatriques
 
Impétigo chez l'enfant: Signes-Diagnostic-Traitement ppt
Impétigo  chez l'enfant: Signes-Diagnostic-Traitement pptImpétigo  chez l'enfant: Signes-Diagnostic-Traitement ppt
Impétigo chez l'enfant: Signes-Diagnostic-Traitement ppt
 
Organisation des urgences 2012 pédiatrie chu gabriel toure
Organisation des urgences 2012 pédiatrie chu gabriel toure Organisation des urgences 2012 pédiatrie chu gabriel toure
Organisation des urgences 2012 pédiatrie chu gabriel toure
 
La tuberculose de l'enfant
La tuberculose de l'enfant La tuberculose de l'enfant
La tuberculose de l'enfant
 

Dernier

ANATOMIE SYSTEME DIGESTIF AI1354789.pdf
ANATOMIE  SYSTEME DIGESTIF AI1354789.pdfANATOMIE  SYSTEME DIGESTIF AI1354789.pdf
ANATOMIE SYSTEME DIGESTIF AI1354789.pdf
MadickNDAO1
 

Dernier (10)

INTRODUCTION GENERALE A LA PARASITOLOGIE.pptx
INTRODUCTION GENERALE  A LA PARASITOLOGIE.pptxINTRODUCTION GENERALE  A LA PARASITOLOGIE.pptx
INTRODUCTION GENERALE A LA PARASITOLOGIE.pptx
 
Les tumeurs malignes des glandes salivaires'.pptx
Les tumeurs malignes des glandes salivaires'.pptxLes tumeurs malignes des glandes salivaires'.pptx
Les tumeurs malignes des glandes salivaires'.pptx
 
présentation PowerPoint sur les technique d'anesthésie en neurochirurgie.ppt
présentation PowerPoint sur les technique d'anesthésie en neurochirurgie.pptprésentation PowerPoint sur les technique d'anesthésie en neurochirurgie.ppt
présentation PowerPoint sur les technique d'anesthésie en neurochirurgie.ppt
 
antalgique cours 3 année faculté .pptx
antalgique cours 3 année  faculté  .pptxantalgique cours 3 année  faculté  .pptx
antalgique cours 3 année faculté .pptx
 
ANATOMIE SYSTEME DIGESTIF AI1354789.pdf
ANATOMIE  SYSTEME DIGESTIF AI1354789.pdfANATOMIE  SYSTEME DIGESTIF AI1354789.pdf
ANATOMIE SYSTEME DIGESTIF AI1354789.pdf
 
Amibiase Cours diagnostic biologique .pptx
Amibiase Cours diagnostic biologique .pptxAmibiase Cours diagnostic biologique .pptx
Amibiase Cours diagnostic biologique .pptx
 
Histologie du Tube Digestif (Chapitre 2/3 de l'Histologie du l'appareil diges...
Histologie du Tube Digestif (Chapitre 2/3 de l'Histologie du l'appareil diges...Histologie du Tube Digestif (Chapitre 2/3 de l'Histologie du l'appareil diges...
Histologie du Tube Digestif (Chapitre 2/3 de l'Histologie du l'appareil diges...
 
Les aménorrhée primaire et secondaire .ppt
Les aménorrhée primaire et secondaire .pptLes aménorrhée primaire et secondaire .ppt
Les aménorrhée primaire et secondaire .ppt
 
physologie de la croissance : age osseux.pptx
physologie de la croissance : age osseux.pptxphysologie de la croissance : age osseux.pptx
physologie de la croissance : age osseux.pptx
 
Phytochemical profile and antioxidant activity of two varieties of dates (Pho...
Phytochemical profile and antioxidant activity of two varieties of dates (Pho...Phytochemical profile and antioxidant activity of two varieties of dates (Pho...
Phytochemical profile and antioxidant activity of two varieties of dates (Pho...
 

Prise en charge de la drepanocytose chez l'enfant 2016

  • 1. LA DREPANOCYTOSE DE L’ENFANT: PRISE EN CHARGE Dr Nouhoum L TRAORE Pédiatre Ancien interne des hôpitaux Staff du vendredi: CHME Le Luxembourg 27 mai 2016
  • 2. PLAN I. GÉNÉRALITÉS 1. Définition 2. Intérêts 3. Rappels structure, fonction et propriétés de l’Hb 4. Génétique II. PHYSIOPATHOLOGIE III. SIGNES IV. COMPLICATIONS ET ÉVOLUTION V. TRAITEMENT CONCLUSION 2
  • 3. GENERALITES • « Kolochibana, djolichibana » en langue bamanan, la drépanocytose, est une maladie génétique de l’hémoglobine qui se transmet sur le mode autosomique récessif. 3
  • 4. GENERALITES 1. Définition • Drépanocytose: maladie génétique, transmission autosomique récessive ↔ anomalie de structure de l’hémoglobine qui aboutit à la formation HbS. • trois grandes catégories de manifestations cliniques: - anémie hémolytique chronique ; - phénomènes vaso-occlusifs ; - susceptibilité extrême à l’infection, → une grande variabilité d’expression clinique selon les individus atteints. 4 Haute Autorité de santé (HAS)
  • 5. GENERALITES 1. Définition (suite) • Syndrome drépanocytaire majeur regroupe les manifestations cliniques observées : - homozygote SS ; - Doubles hétérozygotes: SC, SD Punjab, Sβ thalassémique, SO Arab. NB: Les porteurs du trait S (hétérozygotes AS) sont asymptomatiques. 5 Haute Autorité de santé (HAS)
  • 6. GENERALITES 2. Intérêt : • Maladie génétique sévère la + fréquente au monde: plus de cinq millions de personnes • La prévalence: - 1 drépanocytose homozygote pour 1200 naissances - France: 1/3 000 naissances - En Afrique Noire: 1 /30 naissances - Aux Antilles: 1/280 naissances - Elle est présente dans toute l ’Amérique du Sud, autour du bassin méditerranéen, et en Inde. 6 https://www.orpha.net/data/patho/Pub/fr/Drepanocytose-FRfrPub125v01.pdf Mars 2011
  • 7. GENERALITES 2. Intérêt : (suite) • La maladie génétique la plus fréquente en Afrique, où elle constitue un véritable problème de santé publique. • Age médian : 3 ans (homozygotes) et 8 ans (hétérozygotes composites SC). • Son diagnostic fait appelle une prise en charge adaptée. • Espérance de vie : 42 ans hommes et 48 ans femmes 7 Platt et al, N Engl J Med 1994, 330: 1639-74 DIAGNE et al, Med Trop2003; 63 : 513-520
  • 8. GENERALITES 3.1. Structure du GR: - 4 chaînes polypeptidiques identiques 2 à 2. - Ces chaînes sont : α, β, γ et δ. En résumé, si les 2 chaînes α couplées à : - 2 chaînes β = Hb A (α2, β2) - 2 chaînes δ= Hb A2 (α2, δ2) - 2 chaînes γ = Hb F (α2, γ2) 8 3. Rappels structure, fonction et propriétés de l’Hb Manuel MARK Institut d’Embryologie. Universitaire de Strasbourg
  • 9. GENERALITES 3.2. Fonctions de Hb: - Transport de O2 (poumons →tissus) et - CO2 (tissus →poumons) 3.3. Propriétés des GR: (malléable et déformable) - membrane souple, élastique et résistante →capacité de traverser des capillaires < 3µm de diamètre. • GR falciformes sont plus fragiles et plus rigides que des globules rouges normaux. Ils circulent mal dans les vaisseaux, ce qui les empêche de jouer pleinement leur rôle de transporteur d’oxygène. 9
  • 10. GENERALITES 4. Génétique: • Deux gènes ß hémoglobiniques s’expriment à égalité, l’un d’origine paternelle, l’autre d’origine maternelle. • Mutation codon 6 du gène β-globine (Glu → val): HbS • Codon6 du gène β-globine (Glu → Lys): HbC • Codon 121 du gène β-globine (Glu → Lys): HbO Arab • Codon 121 du gène β-globine (Glu → Gln): HbDPunjab • Sβ thalassémie: association de HbS à une β thalassémie 10 mt pédiatrie, vol. 11, n°1, janvier-février 2008
  • 11. GENERALITES • Quels sont les risques de transmission ? 11 https://www.orpha.net/data/patho/Pub/fr/Drepanocytose-FRfrPub125v01.pdf Mars 2011
  • 12. II. Physiopathologie • En milieu désoxygéné : - polymérisation de l’Hb S - altération membranaire (↑ perméabilité) - déshydratation du GR et cristallisation de l’Hb - déformation en faucille (drépanocytes) - hémolyse et hyperviscosité (GR rigide et durée de vie ↓) 12Manuel MARK Institut d’Embryologie. Universitaire de Strasbourg
  • 13. II. Physiopathologie Figure : Le cercle vicieux drépanocytaire (maladie du globule rouge, H. WAJCMAN). 13Université de Bamako, Thèse méd. N°267, 2006: 134p
  • 14. II. Physiopathologie • Figure : Physiopathologie des complications cardiaques de la drépanocytose (maladie du globule rouge, H. WAJCMAN). 14 Université de Bamako, Thèse méd. N°267, 2006: 134p
  • 15. II. Physiopathologie 15Université de Bamako, Thèse méd. N°267, 2006: 134p
  • 16. III. Signes 1. TDD : drépanocytose homozygote 1.1. SIGNES CLINIQUES • Les signes cliniques apparaissent quelque mois après la naissance, quand l’HbF est remplacée par l’HbS, ou parfois plus tardivement (vers 2-4 ans). • Des facteurs déclenchants sont souvent retrouvés: – infection et hyperthermie, – déshydratation, – acidose ou anoxie. Cette dernière survient en prédilection lors des voyages en avions mal pressurisés, une anesthésie générale, un exercice violent ou une stase vasculaire d'étiologie diverse. 16
  • 17. III. Signes 1.1. SIGNES CLINIQUES (suite) Les manifestations sont à type: - œdèmes des mains et des pieds - syndrome anémique (variable) - splénomégalie - +/- retard staturo-pondéral 17
  • 18. III. Signes • Le syndrome « pieds-mains »: Avant 3ans, l'atteinte des petits os des mains et des pieds, hématopoïétiques à cet âge, est privilégiée. « Syndrome pied-main » caractérisé par un œdème des mains et des pieds chez le nourrisson. • Plus tard, c'est l'atteinte symétrique des os longs, les vertèbres et le thorax côtes, sternum qui prédomine. 18
  • 19. Le syndrome « pieds-mains » 19 Figure Nourrisson de 18 mois présentant les premiers signes cliniques d’anémie drépanocytaire (syndrome main-pied).
  • 20. III. Signes • Entre 3ans et 7 ans, les crises douloureuses abdominales sont très fréquentes, accompagnées d’un iléus réflexe (cause d’un arrêt transitoire du transit) et de rétention urinaire réflexes. • Une splénomégalie observée dans la petite enfance fait place par la suite à une atrophie splénique par infarctus récidivants. Cette dernière augmente la fréquence des crises vaso-occlusives par simple augmentation de l'hématocrite, de même qu'une éventuelle splénectomie. 20
  • 21. III. Signes • Syndrome anémique d’importance variable (pâleur cutanéo-muqueuse), chronique et en général bien tolérée. • Infections (pneumopathie, méningite, septicémie...) en particulier à pneumocoque liées à une déficience splénique : on constate dans l’enfance une atrophie progressive de la rate qui aboutit à une asplénie vers l’âge de 8-10 ans) 21
  • 22. III. Signes • NFS : - anémie 6,5 et 9 g/dL, normochrome, normocytaire, régénérative - PNN ↑ (15 à 20 G/l) sans infection • Haptoglobine est tjs effondrée • Frottis sanguin : drépanocytes, anisopoïkylocytose, corps de Howell-Jolly (asplénisme) • Test d’Itano positif • VS = normale 22 L ’élévation de la LDH et l ’absence d ’élévation des réticulocytes fait craindre une nécrose médullaire étendue. 1.2. SIGNES BIOLOGIQUES :
  • 23. III. Signes 1.2. SIGNES BIOLOGIQUES : (Suite) • L'ELECTROPHORESE DE L'HEMOGLOBINE : - Hb S = 80 – 95 % et absence d'HbA - Hb F = 1 à 10% Hb A2 = 2 à 4% • Diagnostic anténatal lorsque les parents sont hétérozygotes, par PCR. 1.3. SIGNES RADIOLOGIQUES : - séquelles osseuses d'infarctus avec réaction périostée et déminéralisation rachidienne avec vertèbres biconcaves. - L'atrophie splénique se manifeste parfois par des calcifications. - cardiomégalie (fonction du degré d'anémie) - ETT (fonction VG éventuellement altérée) 23
  • 24. III. Signes • Diagnostic néonatal sur focalisation isoélectrique 24
  • 25. III. Signes 2. AUTRES FORMES CLINIQUES 2.1. HbS et persistance héréditaire de l’Hb foetale. • 1/1000 naissances chez les noirs portent le gène délété de l’HPFH : on estime cette association à 1% des drépanocytoses homozygotes. • Asymptomatique ; anémie absente ou discrète (12 – 14 g/dl chez l’adulte ; VGM < 80 fl) • Electrophorèse de l’Hb : - à la naissance l’aspect peut évoquer une drépanocytose homozygote (perturbe le dépistage systématique) - Adulte : microcytose avec hématies en cible, excès d’HbS (30 -60%) et > 20 – 30% d’HbF 25
  • 26. III. Signes 2.2. Hémoglobinose S / beta thalassémie • Manifestations cliniques variables, allant de formes quasi asymptomatiques à une drépanocytose très sévère. • La splénomégalie est fréquente, à l’opposé de l’Hb SS où il y a atrophie splénique  S / b0 thalassémie : pas de synthèse d’Hb A – Maladie souvent sévère, avec hémoglobine = 7 – 10 g/dl – Microcytose (différence avec drépanocytose) • Electrophorèse de l’Hb : Hb A = absente, Hb S > 80 %, Hb F = 5 -20%, Hb A2 = 4 – 6% (pas d’augmentation de A2 dans l’ Hb SS) 26
  • 27. III. Signes  S / b+ thalassémie : synthèse d’Hb A en quantité faible – Maladie peu symptomatique ; splénomégalie – Anémie modérée (10 – 12 g/dl) ; pas de drépanocytes, anisopoïkilocytose, hématies cibles • Electrophorèse de l’Hb : Hb A = 10 – 30 %, HbS = 60 – 80 %, Hb F = 5 – 20%, Hb A2 = 4 – 6 % 27
  • 28. III. Signes 2.3. Hémoglobinose SC • [Environ 1/1000 naissances au Ghana et en Jamaïque] • Clinique : se rapproche de celle de la drépanocytose, en moins sévère ; 2 fois moins de crises douloureuses, mais des complications sont possibles, notamment une perte progressive de la vision à l’âge adulte (rétinopathie). • Hémogramme : • Anémie modérée : Hb = 10 – 14 g/dl, microcytose modérée • CCMH normale ou augmentée car les GR sont légèrement déshydratés (= xérocytes) • Réticulocytes = 100 – 200 G/L • Leucocytes et plaquettes = N 28
  • 29. III. Signes 2.3. Hémoglobinose SC (suite) • Sur frottis sanguin : Hématies en cible = 30 – 50 %, drépanocytes très rares (« gros drépanocytes ») • Electrophorèse de l’Hb : Hb S = 40 – 50 %, Hb C = 40 – 50 %, Hb A = absente, Hb F = N ou ± augmentée 29
  • 30. IV. Complications et évolution 1. Complications aigues :  Deux complications majeures: • Les infections, fréquentes et graves: infections (pneumopathies, méningites, septicémies) à pneumocoques, salmonelles (ostéomyélites), staphylocoques dorés… asplénisme fonctionnel • Episodes de déglobulisation aiguë : - D'origine périphérique (hyperhémolyse ou séquestration splénique aiguë). - D'origine centrale (érythroblastopénie lors d'une primo- infection par le parvovirus B19 ou carence en folates) 30
  • 31. IV. Complications et évolution 1. Complications aigues : (suite) En plus de ces complications majeurs nous allons noter aussi:  accidents vaso-occlusifs graves : • AVC (enfants et adultes) → TDM, Doppler transcrânien • Syndrome thoracique aigu (infarctus/infection pulmonaire) • Priapisme (risque d’impuissance ultérieure) • Crise de séquestration splénique : chez le petit enfant, infarctus splénique avec douleur++, augmentation du volume de la rate brutale, majoration de l’anémie. 31
  • 32. IV. Complications et évolution 2. Complications chroniques :  vasculopathie diffuse • cardio-pulmonaires : myocardiopathie, HTAP, insuffisance respiratoire • rénales : insuffisance rénale • Impuissance post-priapisme • hépatiques : lithiases vésiculaires, cirrhose • ostéo-articulaires : ostéonécrose aseptique de la tête fémorale • neurologiques et sensorielles: comitialité, déficits moteurs, surdité, rétinopathie proliférative, cécité. 32
  • 33. IV. Complications et évolution 2. Complications chroniques :  Endocriniennes et nutritionnelles : hypothyroïdie, retard de croissance et pubertaire  Thérapeutiques : néphropathies, hépatopathies médicamenteuses, ulcère gastroduodénaux médicamenteux, allo immunisation, infection à VIH, hémosidérose post transfusionnelle 33
  • 34. V. Traitement 1. Traitement préventif en cas d'union entre hétérozygotes • Le conseil génétique s'impose ainsi que le dépistage anténatal. 2. Traitement curatif  Buts • éviter la survenue des crises occlusives en évitant les facteurs favorisants, • traiter les crises occlusives et les crises de déglobulisation. 34
  • 35. V. Traitement  Moyens et indications  Prévention des crises occlusives - Exsanguino-transfusion en préparation d’une chirurgie (objectif ramener HbS<20 à 40%) - Education des patients: Eviter les facteurs déclenchant (déshydratation, hypoxie, fièvre, exposition au froid, à l’altitude), eau de Vichy - Vaccinations (grippe, pneumocoque, Haemophilus, salmonelles), - Acide folique, antibioprophylaxie orale (PeniV) - Une prophylaxie du paludisme et de l’amibiase. - Hydréa (augmentation de l’HbF) 35
  • 36. V. Traitement  Traitement des crises vaso-occlusives importantes : - hospitalisation, - repos au chaud, - Hyperhydratation: 3L/m2 ou 150 ml/kg. - oxygénothérapie, - antalgiques: 4 prises de paracétamol par jour, puis niveau 2 (en évitant la noramidopyrine, risque d’aplasie), puis AINS (voies générale et locale), puis morphiniques (discuter l’hospitalisation) - transfusion de concentré érythrocytaire voir échange érythrocytaire si crise grave, - traitement de la cause déclenchante. 36
  • 37. V. Traitement  Traitement des crises de déglobulisation Indications transfusionnelles (ou d’EST si l’anémie n’est pas profonde) – Chute de l’Hb> 2 g/dl – Hypoxémie aiguë < 75 mmhg – Infection grave – Complications thrombotiques d’un organe noble (AVC, infarctus rénal, corps caverneux) • Objectif: HbS<30% • Technique: soustraction par saignée de 30-40 ml/kg • Puis transfusion de cette quantité de sang • Risque de favoriser l’hyperviscosité sanguine si transfusion seule 37
  • 38. V. Traitement  Traitement complémentaire - splénectomie est rarement faite avant l'âge de 6 ans. Sinon, il s'agit de la prophylaxie des complications infectieuses due à l'asplénie spontanée, et de la carence en folates par la prescription systématique d'acide folique. - Allogreffe de moelle Indication : antécédent d’AVC chez le jeune enfant et donneur génoidentique (fratrie +++) un chélateur du fer (DESFERAL) en cas d’hémochromatose est discutable 38
  • 39. V. Traitement  Drépanocytose: autres problèmes : - Ictère conjonctival: le phénobarbital (10 à 20 mg le soir) peut être efficace. Intérêt purement esthétique, mais apprécié par les patients. Attention aux interactions médicamenteuses. - Priapisme: en cas de priapisme intermittent, l ’EFFORTIL (30mg par jour) peut être une prévention efficace. LE PRIAPISME AIGU EST UNE URGENCE 39
  • 40. L’ordonnance du drépanocytaire  ORACILLINE  50 000 à 100 000 UI/kg/j en 2 prises  ACFOL, SPECIAFOLDINE  5mg par jour 10 fois par mois  Vitamine D  Vaccins  PARACETAMOL  Si dl  IBUPROFENE  7mg/kg/8h si dl malgré paracétamol  Pas ibuprofène si dl abdominale  CODEINE  Si dl malgré paracétamol + AINS  SPASFON  Dl abdo  Consulter aux urgences si dl persiste à la maison 40
  • 41. V. Traitement • Surveillance de l’enfant drépanocytaire 41 Bull Soc Pathol Exot, 2001, 94, 2, 85-89
  • 42. V. Traitement • Le calendrier de suivi : - Inclusion à Jo (éducation pour la santé) - RDV1 à J7 - RDV 2 (visite régulière à 3mois de l’inclusion) - RDV 3 (visite régulière) - RDV 4 (visite régulière) - RDV 5 (bilan annuel) 42
  • 43. V. Traitement • Le dossier de consultation : Il est recommandé que le carnet de santé mentionne : - le diagnostic ; - les données de l’hémogramme et la numération des réticulocytes ; - le groupe sanguin (au mieux, la carte de groupe est jointe) ; - les autres données du bilan annuel ; - le dosage de G6PD ; - la taille de la rate ; - les traitements quotidiens ; - les coordonnées du médecin spécialisé dans la prise en charge de la drépanocytose. 43
  • 44. Conclusion  Maladie complexe  Atteintes multiviscérales  Aigues et chroniques  Graves et handicapantes  Contexte sociofamilial difficile  Contexte psychologique difficile  Intervention thérapeutique précoce qui modifie l’évolution de la maladie  Existence d’un dépistage néonatal: meilleur acceptation?  Possibilité de dépister les complications…  Pour mieux les traiter 44 L’espoir réside dans la thérapie génique
  • 45. Pour nous pédiatres…  Situations médicales et familiales riches et complexes  Savoir prévenir et dépister les complications afin de permettre au patient d’arriver à l’âge adulte sans atteinte viscérale handicapante  Savoir intégrer les familles au projet thérapeutique et les éduquer pour que cette maladie devienne la leur  Parfois difficile…  … toujours passionnant! 45
  • 46. Références • Haute Autorité de santé (HAS) • Bull Soc Pathol Exot, 2001, 94, 2, 85-89 • mt pédiatrie, vol. 11, n°1, janvier-février 2008 • http://fr.slideshare.net/nouhoumltraore/la-drpanocytose-de-lenfant-2013-finale • http://www.redcellnet.be/pages/20080215/Cours_Drepanocytose_3.pdf • https://www.orpha.net/data/patho/Pub/fr/Drepanocytose-FRfrPub125v01.pdf • http://www.revuemedecinetropicale.com/513-520_-_diagne.pdf • http://www.jofdf.org/IMG/ppt/Les_complications_osteo- articulaires_chez_l_enfant_drepanocytaire.ppt • Mme HONGA Vanina épouse BISSE. MANIFESTATIONS CARDIO-VASCULAIRES DE LA DREPANOCYTOSE CHEZ L’ENFANT DE 0 A 18 ANS. Thèse méd. 06M267, université de Bamako: 134p 46