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COMPLICATIONS URINAIRES DES
FRACTURES DU BASSIN
I/- INTRODUCTION : 10 à 20% des fractures du bassin se compliquent de lésions
urinaires
Ce sont essentiellement :
- Les fractures de l’arc antérieur du bassin qui sont en cause : surtout les fractures des
branches ilio et ischio-pubiennes(fractures des deux branches ou des quatre
branches)
- Plus rarement les disjonctions symphysaires
II/- ANATOMO-PATHOLOGIE :
A/- LES RUPTURES DE VESSIE : Peuvent être :
1/-Intra-péritonéales :
- par éclatement de la vessie pleine au moment du traumatisme
- la rupture siège au niveau du dôme vésical
- l’évolution non traitée se fait vers la péritonite gravissime
2/- Sous-péritonéales :
- par embrochage osseux
- ou par arrachement de la paroi vésicale par les ligaments pubo-
viscéraux
- l’écoulement de sang et d’urines dans l’espace de Retzius évolue vers la
cellulite et l’ostéite fracturaire
B/- LESIONS URETRALES : toujours secondaires à une fracture de l’arc
antérieur
1/-Ruptures de l’urètre antérieur spongieux sont rares(25 à 40%)
conséquence d’un
traumatisme direct du périnée(chute à califourchon)
2/- Ruptures de l’urètre postérieur sont plus fréquentes(60 à 75%)
- non pas les ruptures de l’urètre prostatique, exceptionnelles
- Mais les ruptures de l’urètre membraneux :
L’urètre sus-jacent solidaire du bloc prostatique et urètre sous-jacent
solidaire avec le corps caverneux de la lame fibreuse sus-urètrale sont
projetés dans des directions différentes. La rupture se produit au
niveau intermédiaire quand l’urètre membraneux traverse
l’aponévrose moyenne du périnée
3/-Remarques importantes :
a/- Le déplacement osseux fracturaire engendre le décalage des
fragments urétraux.
Dont la réparation urologique et réduction-fixation de la fracture
doivent aller de pair
b/- Qu’elle soit partielle ou plus svt complète, la rupture urétrale a
pour conséquence :
- une contusion des bords urétraux
- un hématome péri-urétral
- un décalage plus ou moins important expliquant en absence de
réparation, l’évolution vers la sténose par formation d’un callus
péri-urétral
2
C/- LESIONS ASSOCIEES :
- Atteinte du veru-montanum et des canaux éjaculateurs = troubles de
la fertilité
- Atteinte de l’innervation parasympathique = troubles de l’érection
- Plaie du rectum, rare, mais nécessite un traitement urgent.
IV/- TRAITEMENT :
A/- trt des lésions vésicales : pose peu de problèmes
B/- trt des ruptures de l’urètre : ayant donné lieu à de nombreuses controverses
1/- L’attitude communément admise est la suivante :
* Condamnation du cathétérisme urétral «de principe » comme seul trt des ruptures
de l’urètre, car il est source :
- de totalisation de ruptures partielles
- d’infection périnéale
- de sténose secondaire
*drainage urgent des urines vésicales par cathétérisme sus-pubien ou par cystostomie
« à minima » (+++)
*réparation urétrale différée vers le J6 - J7, une fois l’hématome stabilisé, couplée à la
réparation osseuse. Deux cas peuvent se présenter :
- l’urétrorraphie per-operatoire associée à l’opacification par cystostomie montre un
alignement parfait et une image de continuité partielle de l’urètre, témoin d’une
rupture incomplète, le déplacement osseux est inexistant : on peut autoriser le
cathétérisme urétral prudent, laissé en place 3 semaines à un mois sous couvert de la
cystostomie et d’une antibiothérapie polyvalente
- Dans tous les autres cas (décalage urétral, déplacement osseux), une double voie
d’abord hypogastrique et périnéale permet la réparation osseuse et la suture urétrale
bout à bout sur sonde fenêtrée(+++) après parage et évacuation de l’hématome.
- La sonde sera retirée vers le J25
SCHEMA :
 Urgence : cathétérisme sus-pubien ou cystostomie «a minima »
 24 h : UIV
 J5 – J6 : urétrographie + ou - intervention
 J25 : ablation de la sonde urétrale puis de la cystostomie
 6é semaine : contrôle(UIV – urétrographie)
CAS PARTICULIERS :
- L’intervention peut s’imposer en urgence dans les grands fracas du bassin, mais elle
sera rendue plus difficile par l’hémorragie du foyer ;
- Au contraire, chez le polytraumatisé grave, la cystostomie «a minima » permet de
drainer des urines, et de retarder le temps que l’exigent les autres lésions(tque
crâniennes), la réparation de ce qui sera alors une sténose post-traumatique récente
de l’urètre
FORMES CLINIQUES ET TRAITEMENT :
A/- Dans les formes typiques : vue précocement après l’accident
1/- Il s’agit d’un traumatisé du bassin :
la violence de l’accident : explique le polytraumatisme et l’état de choc(+++)
- Pâleur, refroidissement des extrémités, baisse de TA, accélération du pouls en
témoignent
- CAT : faire un groupage sanguin et une voie d’abord veineuse pour la restauration
hémodynamique
3
Rechercher des lésions associées auniveau encéphalique, thoracique, abdominal et
rachidien
- Des signes attirent immédiatement l’attention sur le bassin :
- Impotence d’un membre inférieur ou des deux
- Douleur à la palpation du pubis, du pli inguinal, du périnée
- Surtout violente douleur à l’essai d’écartement ou de rapprochement
des ailes iliaques(+++)
- Il s’agit d’une lésion traumatique du bassin ; dont le type sera préciser par la
radiographie de face
- Fracture de l’arc antérieur uni ou bilatérale, avec ou sans fracture de
l’aile iliaque associée
- Disjonction symphysaire
En même temps qu’on ait demandé les autres RX qu’exige l’état clinique du blessé
2/- Dés lors, la recherche de complications urinaires doit être systématique :
a/- Interrogatoire, précisant :
- horaire de la dernière diurèse par rapport à l’accident
- l’existence ou non d’urines depuis et leur aspect clair ou sanglant
- une envie impérieuse d’uriner
b/- Examen :
- du méat à la recherche d’une urétrorragie, et une seule goutte de sang au méat
suffit
- de l’hypogastre à la recherche d’un globe vésical, d’un empâtement douloureux sus-
pubien, d’une contraction
- des fosses lombaires, dans la crainte d’un traumatisme rénal associé
- TR systématique, recherchant un hématome de la région prostatique
3/- Il n’y a pas de complications urinaires : si le malade émet spontanément des urines
claires et s’il n’existe pas d’urétrorragie, la surveillance sera cependant poursuivie
plusieurs jours
4/- Ailleurs l’association des signes permet de reconnaître l’un des trois tableaux
suivants
a/- Rupture intrapéritonéale de la vessie :
- absence de miction récente ou hématurie inconstante
- absence de globe vésical
- douleur abdominale diffuse
- contracture sous-ombilicale, à différencier de la défense réflexe due à l’hématome
rétropéritonéal de la fracture
- ce tableau péritonéal impose l’intervention en urgence
b/- Rupture extrapéritonéale de la vessie :
- absence de miction récente ou hématurie
- absence de globe vésical
- absence de contracture abdominale
- empâtement douloureux sus-pubien
- l’indication opératoire est formelle
c/- Rupture de l’urètre membraneux :
- absence de miction récente
- globe vésical
- URETRORRAGIE(+++)
- Douleur et hématome prostato-périnéal au TR
- Dans l’immédiat, le drainage urgent des urines s’impose par cathétérisme sus-pubien
4
ou cystostomie «a minima »
B/- FORMES ATYPIQUES : le diagnostic est parfois incertain
1/- Il n’y a ni hématurie, ni urétrorragie, mais
- une défense hypogastrique qui peut être due à l’hématome rétropéritonéal
- un globe qui peut être dû à une rétention réflexe
Il faut s’efforcer de faire uriner le malade et, au moindre doute, poser un cathéter
sus-pubien
2/- Une hématurie et un empâtement d’une fosse lombaire :
Doivent faire suspecter une contusion rénale associée
3/- Une urétrorragie et une contracture ou un empâtement : sus-pubien doivent faire
suspecter l’association d’une lésion vésicale et d’une rupture de l’urètre
4/- Urétrorragie et émission d’urines : devenues limpides doivent faire suspecter une
rupture incomplète de l’urètre
5/- Dans tous les cas, UIV en urgence(+++)
Qui montre :
- l’intégrité rénale
- fuite du produit de contraste témoin d’une rupture de vessie, imposant
l’intervention
- ou intégrité vésicale et donc suspicion de lésion urétrale
Dans ce seul cas, et s’il n’existe pas de globe vésical : permettant de poser un drain
sus-pubien, le sondage peut être autorisé :
- en salle opératoire, avec des précautions draconiennes d’asepsie +++
- soit la sonde passe et ramène des urines claires, il s’agit d’une rétention réflexe
- soit la sonde ramène qlqs urines rouges ; c’est une rupture de vessie passée inaperçue
- soit la sonde bute ; rupture de l’urètre, ne pas insister, avec cathétérisme sus-pubien
dés que la réplétion de la vessie le permettra
C/- RUPTURE DE L’URETRE ANTERIEUR : EST PLUS RARE
Mais de diagnostic facile
- mécanisme de l’accident(chute à califourchon)
- hématome périnéal
- globe vésical
Elle impose un drainage sus-pubien des urines.
D/- FORMES VUES TARDIVEMENT :
1/- rupture intrapéritonéale de la vessie : non trtée rapidement mortelle
2/- rupture extrapéritonéale : évolue vers l’ostéite fracturaire et les complications
toxi-infectieuses gravissimes, le trt en est très difficile
3/- Rupture de l’urètre qui peut être méconnue : : et qui vue au stade de complications ;
- sténose urétrale
- fistule urinaire périnéale ou rectale
Un bilan complet(ECBU, UIV, Urétrographie rétrograde aseptique) permettra de poser
une indication thérapeutique tjs difficile
Ici le risque de séquelles est maximum :
- incontinence
- lithiase urinaire
- sclérose du col vésical
- impuissance
E/- TRT :
1/- Rupture intrapéritonéale de la vessie
a/- chirurgie en urgence
5
b/- Coeliotomie médiane sous-ombilicale :
- exploration abdominale complète à la recherche de lésions associées
- vérification de l’intégrité des loges rénales, du Retzius
- lavage soigneux de la cavité péritonéale
- fermeture vésicale en deux plans, au fil résorbable
- drainage vésical par sonde urétrale laissée enplace une dizaine de jours
Les suites opératoires sont généralement simples
2/- Rupture extrapéritonéale de la vessie :
a/- chirurgie en urgence
b/- LMSO basse :
- vérification par boutonnière péritonéale de l’absence d’épanchement péritonéal
- évacuation de l’hématome péri-vésical
- vérification de la cavité vésicale(esquilles osseuses ++)
- fermeture de la brèche quand elle est possible
- de toute façon :
- drainage vésical par cystostomie laissée enplace 15 à 20 jours
- drainage du Retzius.
3/-Rupture de l’urètre :
a/- Cas habituels :
- En urgence : drainage sus-pubien des urines par cathétérisme sus-pubien ou par
cystostomie «a minima »
- En urgence différée (J5 – J6) :
- Urétrographie rétrograde per-operatoire aseptique(+++)couplée à une
opacification par la sonde de cystostomie
- Si l’alignement urétral est conservé et s’il n’existe qu’un déplacement osseux
minime : mise en place prudente d’une sonde urétrale, laissée enplace 3 semaines
à un mois sous couvert de la cystostomie et d’une antibiothérapie polyvalente
- Dans tous les cas, intervention «dans la foulée » par double voie d’abord
hypogastrique et périnéale permettant :
- La synthèse osseuse
- Le parage et l’évacuation de l’hématome
- La suture urétrale, bout à bout sur sonde fenêtrée laissée
en place 3 semaines à 1 mois, sous couvert de la
cystostomie
CAS PARTICULIERS :
- Polytraumatisme sévère avec lésions abdominales associées peut obliger à
l’intervention immédiate ;
- Au contraire, des complications encéphaliques contre-indiquant l’intervention
peuvent obliger à une réparation retardée, sous couvert de la cystostomie faite en
urgence ;
- Enfin, les formes vues tardivement sont affaire de spécialistes
CONCLUSION :
La relative fréquence des complications urinaires au cours des fractures du bassin
justifie leur recherche systématique et leur traitement approprié, maintenant bien
codifié

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  • 1. 1 COMPLICATIONS URINAIRES DES FRACTURES DU BASSIN I/- INTRODUCTION : 10 à 20% des fractures du bassin se compliquent de lésions urinaires Ce sont essentiellement : - Les fractures de l’arc antérieur du bassin qui sont en cause : surtout les fractures des branches ilio et ischio-pubiennes(fractures des deux branches ou des quatre branches) - Plus rarement les disjonctions symphysaires II/- ANATOMO-PATHOLOGIE : A/- LES RUPTURES DE VESSIE : Peuvent être : 1/-Intra-péritonéales : - par éclatement de la vessie pleine au moment du traumatisme - la rupture siège au niveau du dôme vésical - l’évolution non traitée se fait vers la péritonite gravissime 2/- Sous-péritonéales : - par embrochage osseux - ou par arrachement de la paroi vésicale par les ligaments pubo- viscéraux - l’écoulement de sang et d’urines dans l’espace de Retzius évolue vers la cellulite et l’ostéite fracturaire B/- LESIONS URETRALES : toujours secondaires à une fracture de l’arc antérieur 1/-Ruptures de l’urètre antérieur spongieux sont rares(25 à 40%) conséquence d’un traumatisme direct du périnée(chute à califourchon) 2/- Ruptures de l’urètre postérieur sont plus fréquentes(60 à 75%) - non pas les ruptures de l’urètre prostatique, exceptionnelles - Mais les ruptures de l’urètre membraneux : L’urètre sus-jacent solidaire du bloc prostatique et urètre sous-jacent solidaire avec le corps caverneux de la lame fibreuse sus-urètrale sont projetés dans des directions différentes. La rupture se produit au niveau intermédiaire quand l’urètre membraneux traverse l’aponévrose moyenne du périnée 3/-Remarques importantes : a/- Le déplacement osseux fracturaire engendre le décalage des fragments urétraux. Dont la réparation urologique et réduction-fixation de la fracture doivent aller de pair b/- Qu’elle soit partielle ou plus svt complète, la rupture urétrale a pour conséquence : - une contusion des bords urétraux - un hématome péri-urétral - un décalage plus ou moins important expliquant en absence de réparation, l’évolution vers la sténose par formation d’un callus péri-urétral
  • 2. 2 C/- LESIONS ASSOCIEES : - Atteinte du veru-montanum et des canaux éjaculateurs = troubles de la fertilité - Atteinte de l’innervation parasympathique = troubles de l’érection - Plaie du rectum, rare, mais nécessite un traitement urgent. IV/- TRAITEMENT : A/- trt des lésions vésicales : pose peu de problèmes B/- trt des ruptures de l’urètre : ayant donné lieu à de nombreuses controverses 1/- L’attitude communément admise est la suivante : * Condamnation du cathétérisme urétral «de principe » comme seul trt des ruptures de l’urètre, car il est source : - de totalisation de ruptures partielles - d’infection périnéale - de sténose secondaire *drainage urgent des urines vésicales par cathétérisme sus-pubien ou par cystostomie « à minima » (+++) *réparation urétrale différée vers le J6 - J7, une fois l’hématome stabilisé, couplée à la réparation osseuse. Deux cas peuvent se présenter : - l’urétrorraphie per-operatoire associée à l’opacification par cystostomie montre un alignement parfait et une image de continuité partielle de l’urètre, témoin d’une rupture incomplète, le déplacement osseux est inexistant : on peut autoriser le cathétérisme urétral prudent, laissé en place 3 semaines à un mois sous couvert de la cystostomie et d’une antibiothérapie polyvalente - Dans tous les autres cas (décalage urétral, déplacement osseux), une double voie d’abord hypogastrique et périnéale permet la réparation osseuse et la suture urétrale bout à bout sur sonde fenêtrée(+++) après parage et évacuation de l’hématome. - La sonde sera retirée vers le J25 SCHEMA :  Urgence : cathétérisme sus-pubien ou cystostomie «a minima »  24 h : UIV  J5 – J6 : urétrographie + ou - intervention  J25 : ablation de la sonde urétrale puis de la cystostomie  6é semaine : contrôle(UIV – urétrographie) CAS PARTICULIERS : - L’intervention peut s’imposer en urgence dans les grands fracas du bassin, mais elle sera rendue plus difficile par l’hémorragie du foyer ; - Au contraire, chez le polytraumatisé grave, la cystostomie «a minima » permet de drainer des urines, et de retarder le temps que l’exigent les autres lésions(tque crâniennes), la réparation de ce qui sera alors une sténose post-traumatique récente de l’urètre FORMES CLINIQUES ET TRAITEMENT : A/- Dans les formes typiques : vue précocement après l’accident 1/- Il s’agit d’un traumatisé du bassin : la violence de l’accident : explique le polytraumatisme et l’état de choc(+++) - Pâleur, refroidissement des extrémités, baisse de TA, accélération du pouls en témoignent - CAT : faire un groupage sanguin et une voie d’abord veineuse pour la restauration hémodynamique
  • 3. 3 Rechercher des lésions associées auniveau encéphalique, thoracique, abdominal et rachidien - Des signes attirent immédiatement l’attention sur le bassin : - Impotence d’un membre inférieur ou des deux - Douleur à la palpation du pubis, du pli inguinal, du périnée - Surtout violente douleur à l’essai d’écartement ou de rapprochement des ailes iliaques(+++) - Il s’agit d’une lésion traumatique du bassin ; dont le type sera préciser par la radiographie de face - Fracture de l’arc antérieur uni ou bilatérale, avec ou sans fracture de l’aile iliaque associée - Disjonction symphysaire En même temps qu’on ait demandé les autres RX qu’exige l’état clinique du blessé 2/- Dés lors, la recherche de complications urinaires doit être systématique : a/- Interrogatoire, précisant : - horaire de la dernière diurèse par rapport à l’accident - l’existence ou non d’urines depuis et leur aspect clair ou sanglant - une envie impérieuse d’uriner b/- Examen : - du méat à la recherche d’une urétrorragie, et une seule goutte de sang au méat suffit - de l’hypogastre à la recherche d’un globe vésical, d’un empâtement douloureux sus- pubien, d’une contraction - des fosses lombaires, dans la crainte d’un traumatisme rénal associé - TR systématique, recherchant un hématome de la région prostatique 3/- Il n’y a pas de complications urinaires : si le malade émet spontanément des urines claires et s’il n’existe pas d’urétrorragie, la surveillance sera cependant poursuivie plusieurs jours 4/- Ailleurs l’association des signes permet de reconnaître l’un des trois tableaux suivants a/- Rupture intrapéritonéale de la vessie : - absence de miction récente ou hématurie inconstante - absence de globe vésical - douleur abdominale diffuse - contracture sous-ombilicale, à différencier de la défense réflexe due à l’hématome rétropéritonéal de la fracture - ce tableau péritonéal impose l’intervention en urgence b/- Rupture extrapéritonéale de la vessie : - absence de miction récente ou hématurie - absence de globe vésical - absence de contracture abdominale - empâtement douloureux sus-pubien - l’indication opératoire est formelle c/- Rupture de l’urètre membraneux : - absence de miction récente - globe vésical - URETRORRAGIE(+++) - Douleur et hématome prostato-périnéal au TR - Dans l’immédiat, le drainage urgent des urines s’impose par cathétérisme sus-pubien
  • 4. 4 ou cystostomie «a minima » B/- FORMES ATYPIQUES : le diagnostic est parfois incertain 1/- Il n’y a ni hématurie, ni urétrorragie, mais - une défense hypogastrique qui peut être due à l’hématome rétropéritonéal - un globe qui peut être dû à une rétention réflexe Il faut s’efforcer de faire uriner le malade et, au moindre doute, poser un cathéter sus-pubien 2/- Une hématurie et un empâtement d’une fosse lombaire : Doivent faire suspecter une contusion rénale associée 3/- Une urétrorragie et une contracture ou un empâtement : sus-pubien doivent faire suspecter l’association d’une lésion vésicale et d’une rupture de l’urètre 4/- Urétrorragie et émission d’urines : devenues limpides doivent faire suspecter une rupture incomplète de l’urètre 5/- Dans tous les cas, UIV en urgence(+++) Qui montre : - l’intégrité rénale - fuite du produit de contraste témoin d’une rupture de vessie, imposant l’intervention - ou intégrité vésicale et donc suspicion de lésion urétrale Dans ce seul cas, et s’il n’existe pas de globe vésical : permettant de poser un drain sus-pubien, le sondage peut être autorisé : - en salle opératoire, avec des précautions draconiennes d’asepsie +++ - soit la sonde passe et ramène des urines claires, il s’agit d’une rétention réflexe - soit la sonde ramène qlqs urines rouges ; c’est une rupture de vessie passée inaperçue - soit la sonde bute ; rupture de l’urètre, ne pas insister, avec cathétérisme sus-pubien dés que la réplétion de la vessie le permettra C/- RUPTURE DE L’URETRE ANTERIEUR : EST PLUS RARE Mais de diagnostic facile - mécanisme de l’accident(chute à califourchon) - hématome périnéal - globe vésical Elle impose un drainage sus-pubien des urines. D/- FORMES VUES TARDIVEMENT : 1/- rupture intrapéritonéale de la vessie : non trtée rapidement mortelle 2/- rupture extrapéritonéale : évolue vers l’ostéite fracturaire et les complications toxi-infectieuses gravissimes, le trt en est très difficile 3/- Rupture de l’urètre qui peut être méconnue : : et qui vue au stade de complications ; - sténose urétrale - fistule urinaire périnéale ou rectale Un bilan complet(ECBU, UIV, Urétrographie rétrograde aseptique) permettra de poser une indication thérapeutique tjs difficile Ici le risque de séquelles est maximum : - incontinence - lithiase urinaire - sclérose du col vésical - impuissance E/- TRT : 1/- Rupture intrapéritonéale de la vessie a/- chirurgie en urgence
  • 5. 5 b/- Coeliotomie médiane sous-ombilicale : - exploration abdominale complète à la recherche de lésions associées - vérification de l’intégrité des loges rénales, du Retzius - lavage soigneux de la cavité péritonéale - fermeture vésicale en deux plans, au fil résorbable - drainage vésical par sonde urétrale laissée enplace une dizaine de jours Les suites opératoires sont généralement simples 2/- Rupture extrapéritonéale de la vessie : a/- chirurgie en urgence b/- LMSO basse : - vérification par boutonnière péritonéale de l’absence d’épanchement péritonéal - évacuation de l’hématome péri-vésical - vérification de la cavité vésicale(esquilles osseuses ++) - fermeture de la brèche quand elle est possible - de toute façon : - drainage vésical par cystostomie laissée enplace 15 à 20 jours - drainage du Retzius. 3/-Rupture de l’urètre : a/- Cas habituels : - En urgence : drainage sus-pubien des urines par cathétérisme sus-pubien ou par cystostomie «a minima » - En urgence différée (J5 – J6) : - Urétrographie rétrograde per-operatoire aseptique(+++)couplée à une opacification par la sonde de cystostomie - Si l’alignement urétral est conservé et s’il n’existe qu’un déplacement osseux minime : mise en place prudente d’une sonde urétrale, laissée enplace 3 semaines à un mois sous couvert de la cystostomie et d’une antibiothérapie polyvalente - Dans tous les cas, intervention «dans la foulée » par double voie d’abord hypogastrique et périnéale permettant : - La synthèse osseuse - Le parage et l’évacuation de l’hématome - La suture urétrale, bout à bout sur sonde fenêtrée laissée en place 3 semaines à 1 mois, sous couvert de la cystostomie CAS PARTICULIERS : - Polytraumatisme sévère avec lésions abdominales associées peut obliger à l’intervention immédiate ; - Au contraire, des complications encéphaliques contre-indiquant l’intervention peuvent obliger à une réparation retardée, sous couvert de la cystostomie faite en urgence ; - Enfin, les formes vues tardivement sont affaire de spécialistes CONCLUSION : La relative fréquence des complications urinaires au cours des fractures du bassin justifie leur recherche systématique et leur traitement approprié, maintenant bien codifié