5. Adrienne
Monnier
Adrienne Monnier, née le 26
avril 1892 à Paris où elle est
morte le 19 juin 1955, est une
libraire, éditrice de livres,
organisatrice de soirées et
rencontres littéraires,
écrivaine et poétesse
française.
6. 0 Le 15 novembre 19151, Adrienne
Monnier ouvre la librairie La Maison
des Amis des Livres au 7, rue de
l'Odéon à Paris, qui fait également
office de bibliothèque de prêt et où elle
organise des séances de lectures
publiques et des expositions.
0 Elle y accueille de nombreux écrivains :
Paul Fort, Paul Valéry, Gisèle Freund,
Pascal Pia, Jules Romains, Djuna
Barnes, James Joyce, Gertrude Stein,
Louis Aragon, Ezra Pound, Marianne
Moore, Charles Vildrac, Georges
Duhamel, Ernest Hemingway, Jacques
Lacan, Francis Scott Fitzgerald, Léon-
Paul Fargue, André Gide, Walter
Benjamin, Nathalie Sarraute, Valery
Larbaud, André Breton, Simone de
Beauvoir, Jacques Prévert et des
musiciens, notamment Francis Poulenc
et Erik Satie.
7. Elle fut la compagne de Sylvia Beach, qui ouvrit en 1919 (au 8 rue Dupuytren) la
célèbre librairie Shakespeare and Company qui, en juillet 1921, migra au 12 rue de
l'Odéon. Ainsi naquit LOdéonie qui fut un des foyers les plus actifs de la vie culturelle
parisienne de l'entre-deux-guerres.
En 1919, Satie compose sa Marche de Cocagne pour l'almanach de cocagne des Éditions
de La Sirène, qui deviendra l'hymne des « Potassons », surnom des membres de la
librairie.
Lorsqu'en 1922, Sylvia Beach publie l'édition originale du roman de James Joyce,
Ulysses, Adrienne Monnier en publiera la première traduction en français en 1929.
8. 0 Adrienne Monnier était
aussi la directrice de la
revue littéraire Le
navire d'argent .
0 Elle était la sœur de
l'artiste brodeuse Marie
Monnier.
0 Atteinte de la maladie
de Menière,
diagnostiquée en
septembre 1954, elle se
suicidera le 19 juin
1955.
9. Postérité
0 Le professeur Jean Bernard, qui fut un fidèle de la librairie pendant 18 années, y découvrant à 14 ans (juin
1921) Barnabooth et Sous les Yeux d'Occident, a décrit dans un livre de souvenirs Adrienne Monnier "siégeant,
face à la rue, au centre d'une sorte de chaire, d'enceinte fortifiée à l'intérieur de laquelle était ménagée une
ruelle pour les amis intimes (...) spirituelle, gourmande, experte en belles lettres et en bonne cuisine, toujours
avenante, enjouée, apte à saisir le gai, le souriant, alliant l'amour des livres à l'amour des lecteurs."
0 En 1956, le Mercure de France publie un numéro spécial : Le Souvenir d'Adrienne Monnier (no 1109).
0 En 1960, Albin Michel fait paraître un recueil de souvenirs intitulé Rue de l'Odéon, réédité en 1989 et en 2009
et complété par Maurice Imbert de textes d'Yves Bonnefoy, Pascal Pia, Julius Eisenstein et Paul Claudel.
0
0 L’ouvrage de Laure Murat Passage de l'Odéon (publié en 2003 chez Fayard), fut la première étude d'envergure
sur le sujet.
12. CRITIQUES
Adrienne Monnier était comme un jardinier,
et dans la serre de la rue de l'Odéon où
s'épanouissaient, s'échangeaient, se
dispersaient ou se formaient les idées en
toute liberté, en toute hostilité, en toute
promiscuité, en toute complexité, souriante,
émue et véhémente, elle parlait de ce qu'elle
aimait : la littérature."
Jacques Prévert évoquait ainsi la fondatrice
de « La Maison des amis des livres ».
Inaugurée en 1915 au 7, rue de l'Odéon, cette
librairie devient très vite le rendez-vous du
Tout-Paris littéraire. Louis Aragon, Walter
Benjamin, André Gide, Nathalie Sarraute,
André Breton s'y croisent lors de lectures,
expositions ou soirées musicales.
13. Foyer de la vie culturelle de l'entre-
deux guerres, dont la renommée
franchira les frontières françaises
avec la traduction en 1929 de
l'Ulysse de Joyce, édité par Adrienne
Monnier, ce lieu mythique est
indissociable de la personnalité qui
l'habite et l'anime. Autoportrait
d'une femme de passion et d'idées,
subtile évocation de l'incroyable
atmosphère d'émulation qu'elle sut
créer autour d'elle, ce livre de
référence est avant tout un hommage
à la littérature.
14. 0 Adrienne , femme passionnée, passionnante,
très portée à l'exercice des sciences dite
occultes, entretiendra des relations au-delà
du sociale avec la plupart de ces figures
emblématiques de la littérature de l'époque.
Mélangeant à des anecdotes, elle nous en
dressent des beaux portraits, aux détails
croustillants, et à l'esprit critique très
prononcé,
0 Cendars,qui "apportait avec lui une
atmosphère de film d'aventure",
0 Breton, le "porte-glaive", que la violence
faisait statue,
0 Paul Valéry qui regardait en homme qui a
bien "tué la marionnette",
0 Fargue au léger strabisme, signe de
diablerie,.....
0 "Trente ans de vie littéraire, c'est un
monde.Vous n'en avez aujourd'hui qu'un
aperçu."
0 ( 1946). Un aperçu que je conseille à tous les
amoureuses et amoureux de la Littérature ,
véritable caverne d'Ali Baba regorgeant de
références littéraires et artistiques -vous
suggère de regarder sur internet "The Hope"
de Watts, et " The Swing" de Fragonard,
magnifiques tableaux qui enchantèrent
Adrienne -.
0 C'est Un Régal !
0 Bookycooky
15. Quelle femme! En ouvrant ce livre je me sens chez moi sans doute parce
que j'ai été libraire et maintenant bouquiniste je prend conseil même si
mes petites boîtes vertes au bord de la Seine sont loin de la prestigieuse
librairie qu'Adrienne Monnier a su faire vivre et cela commence par "un
rangement sérieux instruit mieux que la plupart des traités de sagesse; les
petits problèmes éclairent les grands. On comprend l'aspiration à l'espace
vital" et puis leçon sur la vie aussi: "la foi ne gagne rien à être fanatique".
Bref à lire par tout libraire débutant ou non et amoureux des femmes
"dangereuses"(celles qui lisent, bien sûr!)
Paullilas
16.
17.
18. Tableau d'Eduardo Arroyo intitulé
Sylvia Beach fête la publication d’Ulysse de Joyce dans la cuisine d’Adrienne Monnier