Colloque "Bien-être animal : de la théorie à la pratique" - Agrocampus Rennes 12 au 14 Décembre 2017 Session Plénière J2 C. Roguet (IFIP - Institut du porc)

1. BIEN-ÊTRE ANIMAL : DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE
12, 13, 14 DÉCEMBRE 2017, RENNES
Les labels bien-être animal
aux Pays-Bas, en Allemagne et au Danemark :
analyse et enseignements pour la France
Christine Roguet, IFIP-institut du porc
Pascale Magdelaine, ITAVI
Anne-Charlotte Dockès, IDELE
Colloque
Bien-être animal : de la théorie à la pratique
12, 13, 14 décembre 2017, Rennes

2. BIEN-ÊTRE ANIMAL : DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE
12, 13, 14 DÉCEMBRE 2017, RENNES
Quelles postures et stratégies ?
Les risques d’accentuer la conflictualité
◦ Ne pas reconnaître les autres acteurs comme légitimes
◦ Répondre à côté de la question
◦ Répondre en termes de normes réglementaires
Rallier le public : le rassurer, regagner sa confiance
◦ Intégration sociale
◦ Communiquer (transparence)
◦ Faire évoluer les pratiques et systèmes d’élevage

3. BIEN-ÊTRE ANIMAL : DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE
12, 13, 14 DÉCEMBRE 2017, RENNES
Trouver les moyens de financer l’évolution des modes d’élevage
Trois voies : marché / Etat / production
Etiqueter les produits avec un niveau de BEA moyen ou élevé ?
◦ Améliorer le BEA du maxi. d’animaux, même peu, est-ce un compromis acceptable ?
◦ Risque de « siphonner » les parts de marché du bio, du plein air ou du Label Rouge ?
◦ Si démarches de progrès : compréhensibles par le consommateur ?
Cahiers des charges : obligations de moyens ou de résultats ?
Stratégie collective ou démarches individuelles ?
Qui porte la démarche ? Quelles conséquences ?
Le marché peut-il, seul, (ré)orienter les systèmes d’élevage ?
Evoluer : enjeu et questions

4. BIEN-ÊTRE ANIMAL : DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE
12, 13, 14 DÉCEMBRE 2017, RENNES
Enseignements des expériences
nord-européennes

5. BIEN-ÊTRE ANIMAL : DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE
12, 13, 14 DÉCEMBRE 2017, RENNES
Qui paie ? Deux stratégies
Faire financer le BEA par tous les consommateurs
ou contribuables comme « un bien commun »
◦ Réorienter les aides publiques
◦ Augmenter la TVA sur la viande
◦ Prélever quelques cents / kilo vendu
Segmenter le marché
« Qui veut, paie »
◦ Labels privés
(coop., distributeurs, ONG)
◦ Labels officiels
(Ministère)
Distributeurs
Restaurants
Paie la
contribution
6,25 cts€ / kg
Paie le
bonus
Eleveur
Organisme
certificateur
Contrôle
1 2
3
Fonds BEA
130 Mio.€ / an

6. BIEN-ÊTRE ANIMAL : DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE
12, 13, 14 DÉCEMBRE 2017, RENNES
Consentement à payer des consommateurs
35%
35%
16%
5%
3%
4%
2%
15%
33%
27%
10%
5%
8%
2%
29%
40%
20%
5%
3%
1%
2%
0% de plus
jusque 5% de plus
6 à 10% de plus
11 à 20% de plus
> 20% de plus
Ca dépend du prix
Ne sais pas
UE-28
Allemagne
France
Répartition des enquêtés selon leur consentement à payer
Source : Eurobaromètre 2015 traitement ifip

7. BIEN-ÊTRE ANIMAL : DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE
12, 13, 14 DÉCEMBRE 2017, RENNES
Consentement à payer des consommateurs
Pays Pays-Bas Danemark Allemagne
Logo
Nombre
de niveaux
3 1 3 1 2 2
3 ~ bio bio 3 ~ bio ~ bio 2 ~ Neuland
Année de
lancement
2007 1992 2016 1988 2013 2018
Porteur
ONG
Dieren-
bescherming
ONG
Dyrenes
Beskyttelse
Ministère,
filières,
ONGs
ONGs Deutscher
Tierschutzbund,
BUND, AbL
ONG Deutscher
Tierschutzbund,
filières
Ministère,
filières,
ONGs
Produits
concernés
Viande
(porc, poulet,
bovin), œufs
Viande (volaille,
porc, bovin, mouton,
agneau), œufs
Viande
(porc d’abord)
puis autres
produits
Viande (volaille,
porc, bovin, mouton,
agneau), œufs
Viande
(porc, volaille),
œufs
Viande
(porc d’abord)
puis autres
produits
Ministère Ministère
ONG
Deutscher
Tierschutzbund
• Deux stratégies de labellisation : segments existants (bio, plein air) ou intermédiaires
• Porteurs du label : ONG et Ministère  confiance du consommateur

8. BIEN-ÊTRE ANIMAL : DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE
12, 13, 14 DÉCEMBRE 2017, RENNES
Deux principes communs aux labels récents
1 / 2. Ils répondent aux attentes des citoyens
◦ Obligations de moyens : + de place, - de contention, - de pratiques
douloureuses, accès au plein air…
◦ Indicateurs de résultats (pour les + récents), mesurés en élevage et à
l’abattoir (santé, relation homme-animal…)
Critère
Beter Leven
Initiative
Tierwohl
Mehr
Tierwohl
Für Mehr
Tierschutz
Bedre
Dyrevelfaerd
1 2 3 1 2 1 2 1 2 3
Surface (m²)
Porcs à l’engrais
1,0 1,1 1,3
0,825
0,9 option
1,0 1 + 0,5
(courette)
1,08 1,5 0,65 0,845 1,3
Matériaux / fourrage Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui Oui
Castration interdite Oui Non Non Non Non Non Non Non Non Non Non
Durée mini allaitement 23 j 35 j 42 j 28 j 35 j 28 j 28 j
Caudectomie interdite Non Oui Oui Non Non Oui Oui Oui Oui Oui Oui
Accès à l’extérieur Non Oui Oui Option Non Oui Non Oui Non Non Oui
Truies libres en mater Non Oui Oui Non Non Oui Oui Oui Oui

9. BIEN-ÊTRE ANIMAL : DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE
12, 13, 14 DÉCEMBRE 2017, RENNES
Deux principes communs aux labels récents
2 / 2. Ils fonctionnent avec des étoiles ou cœurs
dont le nombre  avec le niveau d’exigence
Eviter la niche pour améliorer le BE du maximum d’animaux
◦ Consommateur : choisir selon ses convictions et son budget
◦ Eleveur : entrée accessible dans une démarche de progrès

10. BIEN-ÊTRE ANIMAL : DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE
12, 13, 14 DÉCEMBRE 2017, RENNES
Exemple : Beter Leven aux Pays-Bas
Plus de surface /porc Sols paillés, bois…
Lumière naturelle Durée de transport
Standard
Caudectomie interdite : 2 et 3*
Truies libres en mater après 5 j (2*) ou 3 j (3*)
Accès air libre Courette (2*), plein air (truies gestantes 3*)

11. BIEN-ÊTRE ANIMAL : DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE
12, 13, 14 DÉCEMBRE 2017, RENNES
En France, au-delà des SIQO, un
foisonnement d’initiatives individuelles

12. BIEN-ÊTRE ANIMAL : DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE
12, 13, 14 DÉCEMBRE 2017, RENNES
Trois grands types de démarches en France
De communication  pas de chgt de pratiques
◦ Origine du produit, juste rémunération des producteurs…
◦ Rassurer sur les bonnes pratiques existantes ou leur généralisation
De progrès  petits pas sur grands volumes
◦ Portées par les interpro, l’amont (éleveurs, coop.) ou l’aval (industriels, distributeurs)
◦ Plusieurs dimensions, en général : santé, BEA, environnement…
◦ Faire progresser tous les éleveurs (standard amélioré)
ou seulement certains (segmentation)
De rupture  grands pas sur petits volumes
◦ Proposer une alternative au système d’élevage conventionnel
◦ CDC fixant des exigences nettement supérieures à la réglementation
◦ Rupture nette (bio, fermier, sur paille…) ou progressive (labels à plusieurs niveaux,
en cours d’élaboration)

13. BIEN-ÊTRE ANIMAL : DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE
12, 13, 14 DÉCEMBRE 2017, RENNES
Conclusion
Chaque pays du nord a son label BEA
◦ Répondre à la demande : conserver le marché intérieur, en conquérir d’autres
◦ Faire financer - par le marché - l’évolution des modes d’élevage
◦ Se préparer à l’éventualité d’un étiquetage obligatoire selon le mode de production
+ exigences sont élevées, + part de marché est faible
◦ Adaptation des bâtiments, consentement à payer
Des succès
◦ Beter Leven aux Pays-Bas : 70 à 90% de la viande fraîche consommée, 35% des
saucisses et charcuterie, bonus de 10cts€/kg carc (1 étoile)
◦ Initiative Tierwohl en Allemagne : 33% des dindes, 25% des poulets et 23% des
porcs, bonus maxi de 5,1 € / porc à l’engrais
Facteurs-clés de réussite
◦ Engagement des distributeurs
◦ Information et sensibilisation du consommateur
◦ Confiance dans le label : portage par une ONG ou par les Pouvoirs publics

14. BIEN-ÊTRE ANIMAL : DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE
12, 13, 14 DÉCEMBRE 2017, RENNES
Merci de votre attention !
christine.roguet@ifip.asso.fr
Tel : 02 99 60 93 64