2. 2
la question
quelque chose d'essentiel nous échappe
manifestations :
inerties
contre-productivités
la puissance de la technologie, sous toutes ses
formes ?
la « globalisation » ?
le « développement durable » ?
3. 3
la question
hypothèse de départ :
la gestion de ces préoccupations par des
« politiques de développement durable » :
plutôt un échec
principale proposition :
une éthique du soutenable
« éthique » au sens de : actions liées à des valeurs
« soutenable » au sens le plus large
principale distinction :
le global abstrait
politique, institutionnel et discursif, descendant par la voie
de la domination
≠ un local concret
éthique, pragmatique et latéral, horizontal, collaboratif
4. 4
soutenable
après le développement durable, une notion
inclusive de soutenable
ambiguïtés du concept de DD...
flagrantes dès le rapport Brundtland (1987)
→ instrumentalisation illimitée
1) faiblesse philosophique de la notion de
« durable »
changeons (le moins possible) pour que ça dure (le plus
possible)
2) ambiguïté idéologique de la notion de
« développement »
Gilbert Rist, Ivan Illich
5. 5
soutenable
éthique du soutenable :
résister à la « pensée unique » : le progrès, le
développement, la croissance et la globalisation
prendre conscience
que notre modèle unique d'être-au-monde
(croissance industrielle, exploitation systématique de la
nature, domination centralisée dans tous les collectifs)
n'est pas le seul possible
et n'est pas le meilleur de ceux qui peuvent être
aujourd'hui conçus et réalisés
6. 6
soutenable
alternatives à la pensée unique de la croissance
le bien-être ne passe pas
nécessairement par la
croissance (Ekins 1992)
pas même le bien-être de
l'économie (Jackson 2009)
pas même la performance
économique (Lubin Esty 2010)
Arne Naess :
au-delà de l'écologie,
une soutenabilité globale
qui s'appuie sur la self-réalisation
de la personne humaine
7. 7
tournant éthique
un soutenable éthique
remplace une logique économique de croissance
remplace une logique politique
d'institutionnalisation internationale
question de la justice globale, Amartya Sen
« la véritable priorité est celle de l'éthique globale » (Renaut
2013 p. 10)
Schumacher 1973, small is beautiful
un local comme contre-pied de la croissance systématique vers
le global
un changement philosophique, métaphysique
ce besoin métaphysique est en réalité un besoin éthique.
réappropriation éthique des questions globales, S.M.
Gardiner →
8. 8
tournant éthique
à propos du changement climatique
une « tragédie éthique » et une « tempête parfaite »
(Gardiner 2011)
comment reformuler les principales questions
globales en questions d'éthique ?
et prioritairement en questions d'une éthique de la
soutenabilité qui s'adresse au comportement
individuel des personnes humaines ?
9. 9
l'effort éthique de globalisation
le souci éthique est par
définition un
dépassement de soi
cône de progression
éthique que Roderick
Nash (Nash 1989)
10. 10
l'effort éthique de globalisation
« tragédie des biens communs » : une
globalisation éthique
Hardin 1968
l'inclusion écologique globale
sphère économique / sphère humaine
/ biosphère (Passet 1996)
la globalisation numérique
produit une conscience
« empathique » globale ?
(Rifkin 2009)
= une globalisation éthique « naturelle » ?
pourquoi y résister ?
11. 11
évaluer la globalisation
la globalisation est-elle bonne, mauvaise,
neutre, ou rien de tout cela ?
? « mondialisation = triomphe planétaire du capitalisme
opprimant les peuples »
⇒ game over pour la philosophie
nombreuses théories critiques de la mondialisation
essentiellement européennes
← une opposition réactionnelle/réactionnaire à la
modernité technologique et « capitaliste »
Ulrich Beck pour les États-nations
Zygmunt Bauman contre les élites cosmopolites qui n'ont pas de
« chez soi » national (Bauman 2011) et même contre l'idée en
soi d'une éthique de la modernité (Bauman 1993)
12. 12
évaluer la globalisation
théories de la modernité réflexive (Beck et al.
1994), Anthony Giddens,
peut-on imaginer un global « réflexif » sur cette voie ?
mon hypothèse : un global à faire soi-même,
= un global à faire dans le local
étape essentielle : l'empowerment
↔ le numérique
l'agent individuel dispose d'une puissance locale sur le global lui-
même
= ce qui est disruptif dans la globalisation actuelle
Manuel Castells :
une dialectique du Réseau et du Soi
de la globalité connectée et des identités qui peuvent s'y
construire et s'y exprimer
13. 13
quelle pyramide ?
paradoxes au sommet de la pyramide,
indignations à la base
topologie d'un monde pyramidal plus que global
le sommet est une élite de gouvernance du global
« Sommets de la Terre », sommets du commerce
mondial – GATT et OMC, G8 et G20
en fait, pyramide renversée sur sa pointe
sur chaque point du local repose l'énorme poids des
contraintes et les servitudes du global
14. 14
quelle pyramide ?
confusion actuelle
← notre manière d'appréhender le global
par une extrapolation de ce que nous connaissons trop :
la domination politique
une extension du passé nationaliste vers l'international
contra :
Ekins, Appadurai ou Singer : l’État-nation doit disparaître
c'est lui qui bloque l'évolution vers un global soutenable
il n'est plus à la bonne échelle : trop gros pour le local, trop petit
pour le global
15. 15
quelle pyramide ?
contestation des « sommets »
→ un nouveau style d'action locale/globale
inventé en 1999 à Seattle (sommet OMC)
la contestation à la « base de la pyramide »
mouvements locaux-globaux, qui utilisent la technologie
de manière disruptive (Castells 2012)
16. 16
l'effort éthique de relocalisation
une relocalisation soutenable essentiellement
remontante
l'indignation + la générativité (Zittrain 2009)
une phase post-institutionnelle, post-politique
le sens inclusif de la soutenabilité
écologique, économique, sociale, éthique et culturelle
prise de conscience des interdépendances
sous une forme positive, celle de l'harmonie, et non pas
comme concurrence
comprendre l'interdépendance comme une valeur et non
comme une limitation
interdépendance profonde des identités ⇒ ne pas
interpréter l'identité comme une revendication issue d'un
privilège d'essence
17. 17
l'effort éthique de relocalisation
l'économiste gandhien Kumarappa (1948)
prendre conscience de la localité de la vie humaine et de
la localité de son insertion dans la biosphère
plus importante encore que son insertion dans les
marchés
→ une « économie de la permanence »
+
une relocalisation constructive
prioritairement sur les questions de soutenabilité
écologique et économique, la gestion des ressources
locales (Ostrom 1990)
⇒ la résolution éthique d'acteurs réels pour
faire exister ces alternatives disséminées,
localement, par des micro-actions
18. 18
l'effort éthique de relocalisation
une méthode de production collaborative
comme l'Internet en a fait la preuve dans le monde
numérique – le Web et ses forums, le logiciel libre,
Wikipedia, etc
son extension au réel est en cours à grande échelle
(Rifkin 2011)
→ empowerment du local, redéfinition de son autonomie,
connectée
le véritable local = l'individu
la personne humaine, l'agent éthique consistant
la réappropriation de ses comportements
ceux qui ont un impact économique, écologique, mais aussi
culturel ou communicationnel
les micro-démissions dans le local concret créent et
entretiennent les fonctionnements globaux qu'il est facile de
contester dans l'ordre du discours
19. 19
plus
toutes les références :
dans la version rédigée de cette intervention
+ http://michel.puech.free.fr
contact : michel.puech@paris-sorbonne.fr