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Série ‘Vers une politique de sécurité et de paix au XXIème siècle’
1 – Sous-série ‘Les armes nucléaires’
Diaporama n° 5
Dates et figures
de la résistance à l’arme nucléaire
5 - De 2000 à 2016
Étienne Godinot .05.03.2023
Abolir l’arme nucléaire : un ensemble de 10 diaporamas
1 - Les sept vices de la dissuasion nucléaire
2 - Pour un désarmement nucléaire de la France dans le cadre du TIAN
3 - Figures de la résistance à l’arme nucléaire - de 1942 à 1968
4 - Figures de la résistance à l’arme nucléaire - de 1969 à 1999
5 - Figures de la résistance à l’arme nucléaire - de 2000 à 2016
5 bis - Figures de la résistance à l’arme nucléaire - depuis 2017*
6 - Quelques personnalités qui ont remis ou remettent en cause la dissuasion
nucléaire ou se posent des questions à son sujet
7 - La position de l’Église catholique et des Églises chrétiennes sur l’arme nucléaire
8 - Les combats non-violents pour le désarmement nucléaire en France.
9 - Le site CEA-DAM de Valduc
* 2017 est l’année de la signature du TIAN par les représentations diplomatiques de 122 États à l’ONU
Rappel : ce diaporama fait partie de la sous-série
1 - ‘Abolir l’arme nucléaire’ qui fait elle-même partie
de la série ‘Vers une politique de sécurité et de
paix au XXIème siècle’ sur irnc.org
2001 : Michel Verger
Né en 1940, cofondateur en 2001, avec Bruno Barrillot, de
l‘’Association des vétérans des essais nucléaires’ (AVEN). Cette
association regroupe les personnels militaires, ceux du CEA et des
entreprises sous-traitantes ayant été engagés dans les 210 essais
nucléaires effectués par l'État français, au Sahara (17 : 4 aériens et 13
souterrains) et en Polynésie (193 : 46 aériens et 147 souterrains).
Elle fait le lien entre les essais nucléaires et la santé des person-
nes touchées par ces essais, et les effets sur leurs descendants,
notamment les cancers du sang (leucémies). La loi Hervé Morin sur
l’indemnisation des victimes a été votée en janvier 2010, mais la portée
du texte était limitée par son alinéa 4 relatif au "risque négligeable", qui
empêchait la plupart des demandes d’indemnisation des victimes des
essais nucléaires. Le seuil de risque négligeable a été abaissé à 0.3% en
fév. 2017.
« À l'époque*, l'armée avait distribué une paire de lunettes pour 40
personnes. Je ne souffre "que" de problèmes cardio-vasculaires et de
maladie de la peau. J’ai été hospitalisé deux fois pour des acouphènes,
j'ai failli devenir sourd. D'autres ont des cancers ou en sont déjà morts, ou
ne peuvent pas avoir d'enfants. » * fév. 1960 à Reggane, Sahara
2001 : Roland Oldham
(1950-2019), militant polynésien. Après avoir enseigné quelque
temps en tant qu'instituteur à Moorea, vit une expérience d'expatriation
en Nouvelle-Zélande puis en Australie.
Au début des années 80, revient en Polynésie et participe à la
création de l'association Hiti Tau et milite au sein du syndicat polynésien
A Tia i Mua.
Cofondateur et premier président de l'association ‘Moruroa e tatou’
(‘Moruroa et nous’) en juillet 2001, destinée à défendre les anciens
travailleurs du Centre d‘Expérimentation du Pacifique (CEP). ‘Moruroa e
tatou’ est le nom de la première enquête réalisée en 1996 en Polyné-
sie auprès d'anciens travailleurs des sites nucléaires par l'Église protes-
tante ma'ohi. C'était la première fois qu'on les interrogeait, 30 ans après
les premières expérimentations (1966).
Veut que son combat soit celui de tous les Polynésiens, et qu'ils
ne soient pas instrumentalisés par le politique. « Il faut qu'il y ait une
réconciliation dans le peuple polynésien, il faut de l'humilité. Le système
est toujours là, ce sont toujours les mêmes qui nous ont menti. J'aurais
souhaité qu'ils demandent pardon au peuple. »
Passionné par la musique et surtout le blues, guitariste confirmé.
2001 : Jean Van Hamme
Né en 1939, romancier et scénariste belge de bande dessinée (BD)
et de téléfilms. D’abord ingénieur commercial, directeur administratif,
consultant, directeur marketing chez ‘Philips Belgique’. Crée et scénarise
les aventures de 3 personnages de la BD belge, Thorgal, XIII et Largo
Winch.
Scénarise L'Étrange Rendez-vous, 15ème album de la série de BD
Blake et Mortimer, dessiné par Ted Benoit, d'après les personnages
créés par Edgar P. Jacobs.
« Voyez vous, professeur, au cours du siècle qui suivit le vôtre, la
Terre fit l’objet de plusieurs conflits atomiques qui ravagèrent la planète.
De 9 milliards d’individus au 21ème siècle, la population humaine se rédui-
sit à quelques centaines de millions d’être terrifiés survivant péniblement
dans un monde devenu stérile. En outre, l’atmosphère irradiée provoqua
une succession de mutations génétiques qui affaiblirent l’espèce. » (…)
« Nos adversaires comme nos alliés doivent absolument arrêter
leur course effrénée aux armements nucléaires. Nous devons léguer à
nos enfants, et aux enfants de nos enfants, ce que nous ont légué nos
ancêtres : une Terre propre. Une planète qui soit digne de ce qu’il y a de
meilleur en l’homme : l’espoir d’une sincère fraternité entre tous les
peuples du globe. »
2002 : Pierre Villard
Né en 1953, coprésident du ‘Mouvement de la paix’ avec Arielle
. Denis de 2002 à fin 2011, président de novembre 2011 à juillet 2012.
Cette organisation, créée en 1948 pour s'opposer aux guerres, à
l'arme nucléaire et promouvoir des relations internationales fondées
sur la justice, la démocratie et la coopération entre les peuples, agit
pour le désarmement, en particulier nucléaire, la production et les
transferts d'armements, la réduction des budgets militaires.
Un des animateurs pour la France de la campagne
mondiale ICAN, International Campaign to Abolish Nuclear Weapons
(pour l’abolir les armes nucléaires), qui compte 300 organisations
membres dans 80 pays.
« Comment neuf États peuvent-ils dire que ces armes sont
nécessaires pour leur sécurité et les interdire aux 170 autres ?
Environ 40 États sont en mesure de fabriquer la bombe : le
danger est aussi là. »
2005 : Ray Acheson
Née en 19??, États-unienne. Impliquée depuis 2005 dans les
processus intergouvernementaux de désarmement, fournit des rapports et
des analyses sur les armes nucléaires, le commerce international des
armes, etc. Surveille les rapports sur le désarmement nucléaire et
conférences de contrôle des armements.
Directrice de Reaching Critical Will, un projet de la Woman Interna-
tional Leage for Peace and Freedom (WILPF – ‘Ligue internationale des
femmes pour la paix et la liberté’).
Fait le lien entre les ONG et l’ONU et coordonne les ONG pour les
processus de désarmement nucléaire.
« Tant que les armes nucléaires existeront, il y a un réel danger
qu‘elles soient utilisées à nouveau. L'interdiction des armes précède
généralement et stimule leur élimination, et non l'inverse.
Les États non dotés d’arme nucléaires représentent l'écrasante
majorité des États. En travaillant efficacement ensemble, ils pourraient
mettre en place une interdiction légale puissante des armes nucléaires. »
2005 : Paul Virilio
(1932-2018), urbaniste et essayiste français, principalement
connu pour ses écrits sur la technologie et la vitesse. Professeur à
l’ ‘École Spéciale d’Architecture’ (ESA) de Paris.
Membre fondateur du ‘Centre interdisciplinaire de recherche
de la paix et d'études stratégiques’ (CIRPES) avec Alain Joxe.
Dans L’administration de la peur (2005) notamment, dénonce
les méfaits de la dissuasion nucléaire qui désarme les esprits et les
mentalités dans les nations prétendument protégées par la toute-
puissance atomique.
Il s’agit « de réfuter la prétendue logique nucléaire et de la
montrer pour ce qu’elle est, une croyance irrationnelle. (…)
Le danger, ce n’est pas que demain la bombe explose, c’est
qu’elle existe déjà. Le danger, ce n’est pas le feu nucléaire, mais
l’autodafé, la foi nucléaire. »
Janvier 2006 : Benoît XVI
Joseph Ratzinger, né en 1927, prêtre et théologien
allemand, pape de l’Église catholique romaine d’avril 2005 à
février 2013, sous le nom de Benoît XVI.
Dans son message du 1er janvier 2006, pour la célébration
de la journée mondiale de la paix, plaide en faveur du désarme-
ment nucléaire :
« Que dire des gouvernements qui comptent sur les armes
nucléaires pour garantir la sécurité de leurs pays ? Avec
d’innombrables personnes de bonne volonté, on peut affirmer que
cette perspective, hormis le fait qu’elle est funeste, est tout à fait
fallacieuse ».
Commentaire de Jean-Marie Muller : « Ces deux mots employés par
l’évêque de Rome à propos de l’arme nucléaire sont particulièrement
signifiants : "funeste" évoque des idées de mort et de malheur, tandis que
"fallacieux" évoque des idées de tromperie et d’illusion ».
2006 : Tim Wright
Tim Wright, juriste et militant australien, étudie le droit, avec une
dominante en relations internationales. Travaille au début de sa vie
professionnelle pour une organisation australienne des libertés civiles et au
service d’un député président de groupe parlementaire d'un parti politique
australien.
Contribue en 2006 à constituer l’International Campaign to Abolish
Nuclear Weapons (ICAN) et sert la campagne à divers titres depuis lors.
Au sein de ICAN, a beaucoup travaillé à la rédaction du projet de
Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN, ou Treaty on Prohibition
of Nuclear Weapons - TPNW). Ce traité vaut à ICAN d’être lauréat du Nobel
de la paix en 2017 "pour son travail visant à attirer l'attention sur les
conséquences humanitaires catastrophiques de toute utilisation d'armes
nucléaires et pour ses efforts afin de parvenir à une interdiction
conventionnelle de ces armes ».
Son rôle actuel consiste à coordonner les efforts pour obtenir les
signatures et les ratifications du TIAN, voté en juillet 2017 par les représen-
tations diplomatiques de 122 pays à l’ONU et entré en vigueur le 22 janvier
2021.
2008 : Ben Cramer
Né en 1955, journaliste, chercheur en iréonologie, (CIRPES à
Paris, GRIP à Bruxelles et GIPRI à Genève), cursus au département de
Peace Studies à Bradford.
Membre des J’ournalistes-Ecrivains pour la Nature et l’Écologie’
(JNE), s’associe à la campagne ‘Désarmer pour combattre la pauvreté’ de
l’ONG ‘Frères des Hommes’, donne des conférences à la Mindolo Peace
Foundation à Kitwe et sur PeaceBoat.
Ex-chargé du désarmement à Greenpeace, écologise la
polémologie et popularise le concept de "sécurité écologique".
Consultant auprès du ‘Bureau International de la Paix’ à Genève,
rédige un rapport sur le coût des armes nucléaires.
Co-anime en 2008 le premier débat au Parlement européen sur le
thème de « Sécurité collective et environnement »
Enseigne depuis 2011 la géopolitique du développement durable.
« Le nucléaire n’est pas seulement une centrale ou une arme, ou encore
la combinaison des deux ; non, c’est d’abord une manière de penser ».
2008 : Jean-Pierre Dupuy
Né en 1941, ingénieur, épistémologue et philosophe français.
Polytechnicien et ingénieur des mines, professeur de français et
chercheur au ‘Centre d'Étude du Langage et de l'Information’ (C.S.L.I.)
de l'université Stanford, en Californie.
Le fil conducteur de sa pensée est la question du sacré. Propose
un catastrophisme éclairé comme alternative au principe de précaution.
Distingue le "temps de l’histoire", auquel nous sommes habitués, et le
"temps du projet", qu'il propose comme paradigme pour penser la
catastrophe et agir face à elle.
Dans son livre La marque du sacré (2008), analyse la menace
nucléaire à la lumière de la pensée de Günther Anders.
« Dans son documentaire The Fog of War, Errol Morris demande
à McNamara ce qui, selon lui, explique que l’humanité ne se soit pas fait
sauter dans un holocauste nucléaire pendant le presque demi-siècle de
guerre froide, alors même que les deux grandes puissance nucléaires
../..
Jean-Pierre Dupuy
se menaçaient en permanence d’anéantissement mutuel. La
dissuasion ? Quelle plaisanterie ! La réponse de McNamara (…) : We
lucked out ! Nous nous en sommes sortis par la chance ! 25, 30 fois
durant cette période, nous sommes passés à un cheveu de
l’apocalypse. (…)
Le signe le plus flagrant que la dissuasion nucléaire n’a pas
marché (…), c’est qu’elle n’a en rien empêché une fuite en avant
suicidaire dans le surarmement des puissances. (…)
Il faut des accidents pour précipiter le destin apocalyptique, mais
contrairement au destin, un accident peut ne pas se produire. »
Photos :
- Robert McNamara (1916-2009), secrétaire à la Défense des États-Unis de 1961 à 1968
sous les présidences Kennedy et Johnson et pendant la guerre du Viêt Nam
- The Fog of War (Le brouillard de la guerre), film documentaire réalisé par Errol Morris en
2003, dans lequel Robert McNamara revient sur sa carrière
Décembre 2008 : Bruce G. Blair
Né en 1947, expert états-unien de la sécurité nucléaire. De 1970 à
1974, sert dans l'US Air Force en tant qu'officier de contrôle de lance-
ment de missiles Minuteman et officier de soutien pour le Poste de
commandement aéroporté du Strategic Air Command. Chercheur à
l'université de Princeton (Princeton University's Woodrow Wilson School
of Public and International Affairs).
Co-fondateur en décembre 2008 de ‘Global Zero’, organisation
internationale non-partisane composée de 300 dirigeants du monde
entier, plus de 150 sections étudiantes et des millions de partisans dans
le monde qui travaillent à l'élimination des armes nucléaires.
« Chaque jour de la semaine, chaque semaine de l’année,
l’organisme de commande et de contrôle des armes nucléaires des
États-Unis recense des incidents, tels que des lancements de missiles.
Les autorités ont trois minutes pour décider s’il s’agit d’une attaque
nucléaire, ce qui exige alors sa notification dans les trois minutes qui
suivent au Président. Ce dernier a ensuite entre six et huit minutes pour
décider de lancer ou non une riposte.
À plusieurs reprises dans le passé, des accidents anodins, tels que
le lancement d’un satellite météorologique ou une confusion lors d’un
exercice de guerre, ont failli provoquer un affrontement nucléaire. »
(octobre 2011)
Bruce G. Blair
Andy Webb
Thierry Piantanida et Thierry Ragobert
Plusieurs accidents nucléaires ont marqué l’histoire de la guerre
froide. Soumis à la censure du secret défense, ces événements sont
restés cachés pendant des décennies. Aujourd’hui, des documents
déclassifiés révèlent comment la confrontation des deux grandes
puissances a failli nous mener à l’holocauste nucléaire.
Les livres d’Andy Webb et les films Les bombes perdues de la
guerre froide de Thierry Piantanida et Thierry Ragobert relatent les
accidents survenus avec des armes nucléaires depuis 1950. Par ex. :
Le 13 février 1950, dans le cadre d’une mission secrète qui ne projette pas
moins que l’anéantissement de l’Union Soviétique, un bombardier B 36 états-
unien perd une bombe atomique non armée en Colombie britannique (Canada)
.
Le 11 mars 1958, un bombardier B 47 états-unien perd une bombe
atomique à Mars Bluff (Caroline du Sud). Ses explosifs conventionnels font un
cratère d’une largeur de 21 mètres et d’une profondeur de 11 mètres.
Heureusement, le noyau nucléaire fissile était stocké ailleurs dans l'avion. ../..
Photo du bas : La bombe Little Boy (‘Petit garçon) larguée sur Hiroshima
Bruce G. Blair
Andy Webb
Thierry Piantanida et Thierry Ragobert
Le 24 janvier 1961, un bombardier B 52 explose en plein vol à Goldsboro
(Caroline du Nord), perdant 2 bombes atomiques Mark 39 (250 fois
Hiroshima chacune). Une des bombes tombe dans un champ boueux et s'enfouit à 7
mètres de profondeur. L'autre tombe en douceur après avoir ouvert son parachute
(photo du haut). Après étude, il est établi que 5 de ses 6 dispositifs de sécurité n'ont
pas fonctionné : un simple commutateur a empêché son explosion.
Le 17 janvier 1966, 2 avions militaires états-uniens se percutent en vol au larges
des côtes espagnoles. Sur les 4 bombes H que transportait le B 52, 2 sont détruites
lors de leur impact au sol - sans explosion nucléaire mais avec dispersion de matière
radioactive - sur la côte, près de Palomares. Une dont le parachute de secours s'est
déployé est récupérée intacte. Une autre, tombée en mer, ne sera récupérée
qu'après d'intenses recherches près de 3 mois plus tard (photo du bas).
Le 21 janvier 1968, un B 52 s’écrase sur la banquise près de la base aérienne
de Thulé sur le territoire danois du Groenland avec 4 bombes H. Etc.
Liste des accidents sur Wikipédia. Voici deux des noms de code des incidents et des
accidents d'armes nucléaires du Département de la Défense des États-Unis :
- Nuke Flash (« flash nucléaire ») : lancement accidentel et non autorisé d'une arme
nucléaire créant un risque de guerre ;
- Broken Arrow (« flèche brisée ») : accident d'une arme nucléaire qui ne crée pas un
risque de guerre.
Images : Accidents de Polomares (1966) et de Goldsboro (1961)
2009 : Jean-Marie Collin
Né en 1975, expert sur les questions de désarmement et de
sécurité internationale.
De 2009 à 2017, directeur pour la France et les pays franco-
phones du réseau international des ‘Parlementaires pour la non-prolifération
et le désarmement nucléaire’ (PNND), regroupant près de 700 parlemen-
taires de 75 pays.
Cofondateur et Vice-président (jusqu’en 2018) de l’association
‘Initiatives pour le Désarmement nucléaire’ (IDN).
Depuis 2009, chercheur associé au Think tank ‘Groupe de
Recherche et d’Information sur la Paix et la Sécurité’ (GRIP).
Depuis 2014 expert et porte-parole de ‘ICAN France’, branche
française de la ‘Campagne Internationale pour Abolir les Armes nucléaires’ ;
organisation qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2017.
Son expertise couvre les domaines de la dissuasion nucléaire, du
désarmement, de la maîtrise des armements et de la non-prolifération
nucléaire.
../..
Jean-Marie Collin
« L’idée que l’arme nucléaire serait un facteur de prestige, une
garantie ultime de sécurité par la dissuasion, n’est aujourd’hui qu’une
affirmation non démontrée. Les armes nucléaires représentent un
risque inouï pour l’humanité tout entière et les enjeux sont vitaux,
d’autant qu’une nouvelle course aux armements semble s’engager au
niveau mondial. Le débat national et international est indispensable
pour mettre un terme aux silences, aux approximations, aux contre-
vérités, aux slogans répétés à l’envi et aux arguments d’autorité. »
« Les menaces auxquelles nous devions faire face hier sont à
ranger au nombre des peurs du passé et la théorie de la dissuasion
nucléaire n'est plus adaptée au monde en mouvement de ce début de
21e siècle. Aujourd'hui, c'est l'existence même des armes nucléaires,
couplée au risque de prolifération et de terrorisme nucléaire, qui
constitue paradoxalement la véritable menace. »
« Les États qui ont signé (le traité TIAN) avaient tous la volonté
d'avancer. Aucun n'a cédé à d'éventuelles pressions pour ralentir le
processus ou le faire capoter. C'est du bien être de l'humanité et de la
sécurité internationale qu'il s'agit.»
2009 : Bernard Norlain
Né en 1939, Général directeur de formation à l’École de l'air (1982 -
1984), chef du cabinet militaire du Premier ministre Jacques Chirac puis de
Michel Rocard (1986 -1989), Général de division aérienne (1989) puis
Général de corps d'armée aérien (1990).
Directeur de l‘’Institut des Hautes Études de Défense Nationale’
(IHEDN, 1994 à 1996), membre de l’organisation internationale Global
Zero. Le 15 octobre 2009, le général en retraite Bernard Norlain cosigne
avec Michel Rocard, Alain Juppé et Alain Richard, une tribune dans le
quotidien Le Monde pour plaider en faveur du désarmement nucléaire.
« L’arme nucléaire est inutile, elle n’a plus de pertinence stratégique.
Elle est coûteuse : 3,5 milliards d’euros par an, plus les coûts cachés. Elle
est dangereuse, elle devient un facteur d’instabilité, elle présente un risque
de déclenchement involontaire permanent, de banalisation et de
prolifération. De telles armes sont totalement inadaptées au contexte
international »
« Ne sommes-nous pas confrontés à de nouveaux défis qui
réclament des réponses nouvelles, alors que notre réponse est une
crispation sur un dogme, celui de la dissuasion ?(…) »
Le réalisme est du côté des opposants aux armes nucléaires. Jouer
avec l’arme atomique c’est jouer avec le feu. C’est un comportement
immature. »
2010 : Roland Weyl
(1919-2021), avocat, Résistant et militant politique français. Docteur
en droit en 1942. En tant que Juif, ne peut exercer comme avocat sous le
Régime de Vichy. Prend part à la Résistance, adhère en 1946 au ‘Parti Com-
muniste Français’. Consacre une part importante de son activité profession-
nelle à la défense politique, notamment au service des militants politiques,
syndicaux, anti-colonialistes.
Premier vice-président de ‘l'Association internationale des juristes
démocrates’ (AIJD) fondée par René Cassin. Rédacteur en chef de la Revue
de droit contemporain de 1954 à 1991, membre du comité de rédaction de la
revue La Nouvelle Critique et du ‘Mouvement de la paix’ français. Promeut
l’appropriation citoyenne du droit par le peuple, essentielle pour le dévelop-
pement démocratique, appelle à « sortir le droit international du placard. »
En juin 2010, âgé de 91 ans, à l’occasion de l’anniversaire de l’Appel de
Stockholm de 1950 pour l’élimination totale et définitive de l’arme nucléaire
et de toutes armes similaires, prend la parole sur l’illégalité des armes nuclé-
aires au regard du droit international, sujet dont il est spécialiste.
« Mais c’est au niveau mondial que se pose l’interdiction de l’arme
nucléaire, dont l’illégalité par nature est universelle, sans pouvoir admettre
qu’elle ne serait illégale et criminelle que pour les uns et pas pour les
autres. »
2011 : William Perry
Né en 1927, mathématicien, ingénieur, homme d'affaires et
homme politique états-unien. Membre du ‘Parti démocrate’, secrétaire à
la Défense entre 1994 et 1997 dans l'administration du président Bill
Clinton. Participe alors aux négociations russo-étatsuniennes visant à
réduire leurs arsenaux nucléaires respectifs.
En 2011, rejoint une équipe d'anciens responsables gouverne-
mentaux de divers pays, formés sous les auspices du gouverneur de la
préfecture de Hiroshima, Hidehiko Yuzaki, en vue de préparer un plan
pour l'abolition totale des armes nucléaires. Ce projet s'intitule
Hiroshima pour la paix mondiale .
En 2013, fonde le Nuclear Security Project ou William Perry
Project visant à sensibiliser le public aux dangers des armes nucléaires.
Soutient la proposition du sénateur Ed Markey, démocrate du
Massachusetts, qui limiterait le pouvoir du président Trump et des futurs
présidents de lancer une première frappe nucléaire contre un autre pays
en exigeant d'eux approbation du Congrès.
« Ayant aidé à créer nos forces nucléaires de la guerre froide,
je comprends ce qu'il faudra pour les démanteler, et je crois que j'ai une
responsabilité particulière de le faire. »
Juin 2011 : Desmond Tutu
(1931-2021), Sud-africain, archevêque émérite du Cap, prix Nobel
de la Paix en 1984, président de la ‘Commission de la vérité et de la
réconciliation’, chargée de faire la lumière sur les crimes et les exactions
politiques commis durant la période de l’apartheid.
Publie en juin 2011 un long texte intitulé En finir avec le diable
nucléaire. Dénonce « le système d’apartheid nucléaire » dans lequel
certains États s’arrogent le droit de posséder l’arme nucléaire tout en
jugeant inacceptable que d’autres cherchent à s’en doter.
« Éliminer les armes nucléaire est le vœu démocratique de tous
les peuples du monde. Et pourtant, aucune des nations qui possèdent
l’arme nucléaire ne semble se préparer à un avenir dans ces dispositifs
terrifiants. En fait, elles gaspillent des milliards de dollars à moderniser
leurs forces nucléaires, faisant une farce (photo) des engagements de
désarmement de l’ONU.
Si nous permettons à cette folie de persister, l’utilisation
éventuelle de ces instruments de terreur semble incontournable. (…)
L’arme nucléaire est diabolique (photo), quel que soit celui qui la
détient. »
2011 : Yang Yoon-mo
Né en 1956, professeur et critique de cinéma sud-coréen, ancien
président de l’Association coréenne des critiques de cinéma.
Dans le cadre de la résistance non-violente à la création d’une
immense base navale militaire à Gangjeon sur l’île volcanique de Jeju, à
85 km au sud de la péninsule coréenne : 59 jours de prison et 71 jours
de grève de la faim en 2011, grève de la faim de 42 jours en 2012,
nouvelle grève de la faim en 2013
Cette base destinée à abriter des sous-marins nucléaires
américains, des destroyers et des porte-avions, serait un poste avancé
pour la défense anti-missiles des États-Unis, et un élément d’une
stratégie d’encerclement de la Chine.
Les villageois sont soutenus par de larges couches de la
population sud-coréenne, par 125 ONG du pays et de nombreuses
ONG à l’étranger.
2011 : Pierre Dufour
Né en 1934, Français, ingénieur mécanicien de l‘’École de l'Air’.
Après 16 années dans l'armée, la quitte car opposé à la dissuasion
nucléaire. 5 ans professeur à Ouagadougou, 19 ans dans l'industrie et la
recherche.
Membre du ‘Mouvement pour une Alternative Non-violente’ (MAN), un
des 3 fondateurs de Balkan Peace Team-France.
Accomplit, entre 1992 et 2003, 15 missions dans les Balkans, en
particulier au Kosovo. Vérificateur du cessez le feu d'octobre 1998 avec
l‘’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe’ (OSCE).
En 2011-2012, membre du groupe de pilotage de la campagne du
MAN pour un désarmement nucléaire unilatéral de la France.
« Ayant l’expérience de plusieurs guerres (39-45, Algérie, Kosovo), j’ai
démissionné de l’armée pour dire mon désaccord au sujet de la dissuasion
nucléaire dans laquelle j’étais impliqué.
J’ai acquis une conscience vive de la catastrophe humanitaire planétaire que
serait un conflit nucléaire et je milite pour que la France montre l’exemple en
décidant un désarmement nucléaire unilatéral. »
2011 : Louis Bulidon
Né en 1935, ingénieur chimiste, retraité de ’ExxonMobil’.
En tant qu’appelé, est affecté en décembre 1961 par le Service
Technique des Armées dans la base militaire d’In Ekker dans le désert du
Hoggar en Algérie. Assiste le 1er mai 1962 au 2ème essai nucléaire
souterrain sous le code Béryl. Un défaut de confinement conduit à libérer
un nuage d’éléments radioactifs associés à des laves et des scories, ainsi
qu'à des aérosols. Une centaine de personnes sont exposées à une dose
supérieure à 50 mSv, dont Pierre Messmer, ministre des Armées, et
Gaston Palewski, ministre de la Recherche scientifique, futur président du
‘Conseil Constitutionnel’. Ce dernier, atteint d'une leucémie qui finira par
l'emporter, prétendra toujours que cette irradiation fut la cause directe de
sa maladie.
Le téléfilm Vive la bombe !, réalisé par Jean-Pierre Sinapi en 2006,
relate cet événement vécu par des militaires irradiés.
L’ouvrage de Christine Chanton-Dullac, Les vétérans des essais
nucléaires français au Sahara,1960-1966, paraît en 2006.
Le livre de Louis Bulidon Les irradiés de Béryl paraît en 2011. Il
comprend 5 contributions, dont celle de Raymond Sené, docteur en
physique nucléaire et chercheur au CNRS affecté au ‘Collège de France’,
coauteur du livre Les Dossiers noirs du nucléaire français.
2011: Arielle Denis
Né en ??,, journaliste française, chercheuse en relations
internationales, militante ex-co-présidente du ‘Mouvement de la Paix’.
Place la paix et la sécurité au cœur des défis contemporains, préconise le
remplacement d'une culture de la guerre par une culture de la paix et
défend la nécessité de travailler à mondialiser d'abord la paix.
Dirige depuis 2011 la ‘Campagne internationale pour l’Abolition des
armes nucléaires’ pour l’Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Amérique
latine (International Campaign to Abolish Nuclear Weapons – ICAN, 500
organisations dans 100 pays)
« Ce cadre (le projet de convention d’élimination déposé à l’ONU)
n’est pas parvenu à ouvrir un espace politique de débats ou de
négociation. Il nous faut repenser le problème des armes nucléaires et
sortir de l’approche "sécuritaire" qui caractérise les forums de
désarmement, la Conférence du Désarmement et le TNP.
Ces deux tribunes n’ont permis aucune avancée car elles sont faites
sur mesure pour - et par - ceux qui ne veulent rien voir bouger . (…)
Le TNP, avec son système de révision tous les 5 ans n’a jusqu’ici produit
aucune perspective vers un monde sans arme nucléaire. »
2012 : Alain Joxe
Né en 1931, sociologue français, chercheur en géopolitique.
Directeur d'études à l'EHESS, président du ‘Centre interdiscipli-
naire de recherches sur la paix et d'études stratégiques’ (CIRPES) qui
publie le bulletin Le débat stratégique et la collection des Cahiers
d’Études Stratégiques.
« Il est temps de liquider le budget nucléaire militaire au profit de
crédits de développement. Les menaces qui pèsent sur notre démocratie
mériteraient plusieurs Livres Blancs non militaires : sur la défense de
l’éducation, de la santé, de l’économie, de l’emploi par un État qui
assumerait sa fonction régulatrice de la finance et la redistribution des
richesses. (…)
Il faut considérer comme principe fondamental la protection des
peuples contre la guerre économique de tous contre tous. (…)
Une Union européenne plus fédérale pourrait encadrer un effort
collectif et gérer un engagement collectif. »
2012 : Patrick Viveret
Né en 1948, philosophe et essayiste français, ex-conseiller à
la ‘Cour des Comptes’, co-initiateur des ‘Dialogues en Humanité’.
Fait partie le 16 janvier 2012 des 46 personnalités signataires
de l’’Appel en faveur du désarmement nucléaire unilatéral de la
France’.
La dissuasion nucléaire, « c’est supposer que la rationalité
domine les comportements guerriers, ce qui est contredit en
permanence par la réalité des guerres.
Certes, il existe une part rationnelle dans les logiques
guerrières. Mais celle-ci est subordonnée et le plus souvent
débordée par une pression émotionnelle qui peut être au service de
buts barbares.
Ainsi la solution finale nazie était un modèle de rationalité
managériale, tout comme le fut la construction des arsenaux
nucléaires de tous les pays possesseurs de la bombe. »
2012 : Marie-Christine Blandin
et Jacques Muller
M.-C. Blandin., née en 1952, femme politique française,
membre des Verts puis d‘’Europe Écologie Les Verts’ (EELV) jusqu'en
2014, présidente du Conseil régional Nord-Pas-de-Calais de 1992 à
1998, sénatrice du Nord depuis septembre 2001.
« Il est du devoir de chacun de s’engager pour un désarme-
ment nucléaire unilatéral. L’alibi de l’attente d’une grande décision
efficace multilatérale n’a que trop duré. »
Jacques Muller, né en 1954, ingénieur agronome, maire de
Watwiller de 2001 à 2014, sénateur EELV du Haut-Rhin de 2007 à
2010.
« Depuis des décennies, la réalité montre que le principe d’un
désarmement nucléaire mondial simultané et contrôle n’est pas
opérationnel, en dépit de tous les textes signés : il reste un leurre ! »
Janvier 2012 : Edgar Morin
Né en 1921, philosophe et sociologue français, Résistant,
directeur de recherche émérite au CNRS.
Conçoit les fondements de la pensée complexe (« ce qui est
tissé ensemble, enchevêtré ») et de la transdisciplinarité. Pour lui, une
conscience planétaire et une "politique de civilisation" sont nécessaires
pour sortir de la préhistoire de l’esprit humain.
Fait partie le 16 janvier 2012 des 46 personnalités signataires
de ‘l’Appel en faveur du désarmement nucléaire unilatéral de la
France’.
« En réalité, la véritable raison de la dissuasion nucléaire
n’est pas d’assurer la défense de la population, mais de
conférer à l’État un simulacre de puissance, celle-ci
n’étant qu’une puissance de destruction et d’anéantissement. »
Mars 2012 : Lucien Converset
Prêtre catholique français né en 1937, appelé familièrement Lulu, ex-
curé de Dampierre (Jura). En 1959, appelé à faire la guerre en Algérie,
profondément marqué par cette expérience. “Le seul chemin d’ouverture et
de libération, écrira-t-il, est l’engagement non-violent. C’est en Algérie que
je l’aurai découvert de manière fondamentale”.
Plus tard, renvoie son livret militaire. Cofondateur de ‘l’Association
pour le désarmement nucléaire’ (ADN-MAN Jura)
Le 25 mars 2012, âgé de 75 ans, part à pied de sa ville natale de
Dampierre (Jura), accompagné de son âne Isidore, afin de demander la
paix pour le monde. Atteint Bethléem (Palestine) le 17 juin 2013.
Dans la nuit suivante, fait un rêve dont il fait part aux évêques de
France : « J’ai fait un rêve. (…) Tous les évêques de France, vous vous
étiez donné le mot de vous réunir devant l’Élysée au moment du conseil
des ministres. Vous manifestiez pour demander l’arrêt de l’armement
nucléaire de la France de manière unilatérale.(…)
Un autre disait : « Si nous continuons à nous taire, ce sont les
pierres qui se mettront à crier. »
Avril 2012 : Stéphane Hessel
(1917-2013), diplomate et militant politique français né allemand,
grand-père juif polonais.
Normalien, Résistant, déporté à Buchenwald.
Secrétaire de la commission qui a rédigé la ‘Déclaration
universelle des droits de l’homme’, animée par René Cassin.
Travaille sur le développement, la coopération, l’immigration.
Auteur en 2012, avec ‘l’Observatoire des armements’ et Albert
Jacquard, du petit livre Exigez un désarmement nucléaire total !
« De nombreux incidents se sont produits (au moins 32 officielle-
ment) dans la manipulation d’armes nucléaires et au moins 6 bombes ont
été "égarées" au fond des océans. (…)
Il est très urgent de parvenir à provoquer et animer un débat public
sur ce sujet qui est à la fois de portée immense et d’extrême gravité (…)
L’opacité des gouvernements a trop longtemps privé nos sociétés
de droit à un débat public ».
Avril 2012 : Albert Jacquard
(1925-2013), biologiste français, généticien, philosophe, militant
(association ‘Droit au logement’ (DAL), décroissance conviviale,
désarmement nucléaire, altermondialisme, espéranto, etc.)
Affirme que l’émulation doit remplacer la compétition, notamment
dans le sport, l’éducation, l’économie.
Auteur en avril 2012, avec l’’Observatoire des armements’ et
Stéphane Hessel, du petit livre Exigez un désarmement nucléaire total !
« Même une guerre "purement régionale" utilisant des armes
nucléaires aurait des effets catastrophiques pour la planète toute
entière. (…)
La doctrine de "l’équilibre de la terreur" a l’effet pervers de
justifier la prolifération des armes nucléaires, car chaque État voudra
"assurer sa sécurité" à l’exemple des plus puissants. »
Mai 2012 : Antonio Jose Vallim Guerreiro
Né en 1954, Brésilien, ambassadeur, représentant du Brésil à
l’AIEA après 2006.
Chef de la délégation brésilienne au Comité préparatoire de
la Conférence d’examen du ‘Traité de Non-Prolifération nucléaire’ (TNP),
à Vienne, en mai 2012.
Dénonce « l’addiction aux armes nucléaires ». (photo du bas).
Récuse la pertinence du satisfecit que se donnent les États dotés en mettant
en avant les réductions d’armements auxquelles ils ont procédé.
« Il n’est tout simplement pas admissible que 20 ans après la fin de
la guerre froide, les armes nucléaires continuent encore à faire
partie intégrale des doctrines militaires de sécurité.
Attendre une paix kantienne universelle et perpétuelle pour
s’engager à renoncer aux armes atomiques va tout simplement à
l’encontre de l’objectif ultime du TNP qui est l’élimination totale et
irréversible des armes nucléaires ».
2012 : Paul Quilès
(1942-2021), polytechnicien, ingénieur dans le secteur de
l’énergie puis homme politique français, ex-député socialiste.
Ministre de la Défense (1985-1986), Président de la Commission
de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale
(1997-2002), Maire de Cordes-sur-Ciel.
Publie en 2012 Nucléaire, un mensonge français.
Crée en janvier 2016 l’association ’Initiatives pour le Désarme-
ment Nucléaire’ (IDN) pour poursuivre l’action engagée dans le cadre de
l’association ‘Arrêtez la bombe !’ crée en juin 2013
« On mentionne souvent cette arme comme une assurance-vie
pour le pays. En réalité les assurances-vie ne servent qu’aux survivants,
la bombe s’apparente plutôt à une assurance-mort.
Et si c’est une assurance-vie, au nom de quel principe interdire
aux autres pays d’en disposer ? Si la dissuasion interdit toute attaque
nucléaire, pourquoi prévoir un coûteux bouclier anti-missiles, dont
l’existence signe l’échec de la logique de dissuasion ? (…)
../..
Paul Quilès
Il est indispensable et urgent de sortir de ce "mensonge" français
fait d’approximations, de contre-vérités, de slogans répétés à l’envi, de
silences et d’arguments d’autorité. »
Les partisans de la dissuasion évoquent l’absence de Troisième
Guerre mondiale entre l’URSS et les États-Unis, mais il est impossible
de savoir ce qui se serait passé sans l’existence des armes atomiques.
Ils parlent aussi de la bombe comme d’une sorte "d’assurance-vie" qui
offrirait une sécurité en inspirant la terreur à l’ennemi. Or, Israël a été
attaqué en 1973 alors que le pays avait rejoint le cercle des États
détenteurs. Même chose pour la Grande-Bretagne qui a dû faire face à
une offensive de l’Argentine dans l’archipel des Malouines en 1982.
Les cinq pays officiellement détenteurs de l’arme s’offusquent
aujourd’hui de ce que la Corée du Nord développe son programme, en
brandissant le traité de non-prolifération nucléaire (TNP), rédigé en
réalité pour conserver leur monopole. Ces mêmes pays oublient au
passage que l’article 6 dudit traité – qu’ils ne respectent pas ! – les
engage au désarmement nucléaire dans de brefs délais.»
2012 : Jean-Marie Pruvost-Beaurain
Né en 1947, formation scientifique, ex-chargé de cours aux
universités de Paris V et Paris VIII, éditeur encyclopédiste.
Dans son livre Abolir le nucléaire civil et militaire (2012),
présente de façon complète l’histoire de l’aventure nucléaire, la
radioactivité et les radionucléides.
Dénonce la folie de cette fuite en avant (bombes à fission, à
fusion, à fission renforcée par une fusion, à fusion avec émission
renforcée de neutrons); les 2 421 essais (dans l’atmosphère, sous
terre, sous l’eau) et leurs conséquences; les stocks; les déchets; les
croyances (idôlatrie, incantation, imposture), etc.
« Outre l’Afrique du Sud, qui a détruit ses armes nucléaires,
certains pays ont eu des programmes de construction d’armes
nucléaires et les ont arrêtées : Argentine, Brésil, Corée du Sud,
Suède, Taïwan.
D’autres sont considérés comme ayant eu des activités
nucléaires "suspectes", c’est-à-dire peut-être militaires : Algérie, Irak,
Libye, Syrie.
Et certains sont considérés comme pouvant être tentés de se
doter d’armes nucléaires : Arabie saoudite, Égypte, Turquie. »
2012 : François Marchand
Français né en 1950, ingénieur civil des Mines, ex-directeur
grands projets dans une société de transports de voyageurs.
Membre du ‘Mouvement pour une Alternative Non-violente’ (MAN)
depuis 1974. Membre fondateur l‘’Institut de recherche sur la Résolution
Non-violente des Conflits’ (IRNC) en 1984. Fondateur en 2002 et co-
président du fonds associatif ‘Non-violence XXI’.
A lancé le projet d’enquêtes dans la rue ("micro trottoirs") pour
tordre le cou au soi-disant consensus national français sur la dissuasion
nucléaire.
Ces sondages (non scientifiques et présentés comme tels, menés
en 2012-2013 à Paris, Lyon, Granville, etc. avec table, banderole,
tableau de résultats), montrent que les Français sont majoritairement
contre le maintien de la dissuasion nucléaire et très majoritairement
favorables à une consultation de type référendum sur le sujet.
2012 : Eva Joly
Née Gro Eva Farseth en 1943 à Oslo, magistrate
française, de nationalités française et norvégienne, devenue
femme politique en France.
Engagée dans la lutte contre la criminalité financière et les
paradis fiscaux.
Candidate d‘’Europe Écologie - Les Verts’ à l'élection
présidentielle de 2012.
« Tant que les grandes puissances conserveront l’arme
nucléaire, (…), d’autres pays voudront l’acquérir.
La guerre nucléaire qui faillit se produire par exemple entre
l’URSS et les États-Unis en octobre 1962 (crise de Cuba) ou
entre l’Inde et le Pakistan au printemps 2003 (crise du
Cachemire), finira par éclater quelque part et ne s’arrêtera pas
aux frontières des premiers belligérants. »
2013 : Ward Wilson
Né en 1956, États-unien, historien de formation, 30 ans d'expé-
rience dans le domaine des armes nucléaires. Maître de conférences et
directeur du projet Rethinking Nuclear Weapon au British American
Security Information Council (BASIC), un club de réflexion basé à
Londres et Washington. Dénonce depuis 2013 le mythe de la dissuasion
nucléaire.
Dans son livre en 2015 (image du bas), déconstruit 5 mythes tenaces :
« Ce sont les bombes sur Hiroshima et Nagasaki qui ont forcé le Japon
à capituler»; « Les armes nucléaires nous protègent ». « Elles ont
empêché la Guerre froide de dégénérer en guerre ouverte»; «La
dissuasion nucléaire est efficace, il suffit de penser au blocus de Berlin
ou à la crise des missiles de Cuba»; «De toute façon, il n’y a pas
d’alternative, on ne peut pas désinventer la Bombe…»
« La différence entre défense et dissuasion réside dans le fait que
la défense est physique tandis que la dissuasion est mentale. C'est
pourquoi la dissuasion échoue contre les fous et les personnes
submergés par les émotions. Un mur peut arrêter un fou. Une menace
d'incendier le village du fou ne peut pas. Un seul échec de la dissua-
sion nucléaire est de trop. Pour la dissuasion nucléaire, l’échec n’est
pas une option.»
2013 : Eric Schlosser
Né en 1959, journaliste d’investigation, notamment au Guardian,
et écrivain états-unien.
Son livre Fast Food Nation est le compte-rendu une enquête
dans le milieu de la restauration rapide. Enquête aussi sur les prisons,
la pornographie, etc.
En vue de publier son ouvrage sur la course aux armements,
Command and Control (2013), identifie quelque 700 incidents et
accidents significatifs impliquant 1 250 armes nucléaires pour la seule
période allant de 1950 à 1968.
« Le gouvernement américain a toujours essayé de dissimuler
ces informations aux Américains, de façon à éviter toute question sur la
politique des armes nucléaires.
On nous disait qu’il n’y avait aucun risque pour que ces armes
explosent d’une manière accidentelle ; à Goldsboro, on a été à deux
doigts que cela se produise. »
Photo du haut : bombardier B-52 comme celui qui s'est écrasé en janvier 1961 à
Goldsboro, en Caroline du Nord, chargé de deux bombes nucléaires.
2013 : La sénatrice Corinne Bouchoux
Lors d’un débat au Sénat le 10 décembre 2013, la sénatrice
Corinne Bouchoux (Groupe écologiste) s’étonne « que notre stratégie
nucléaire ne soit pas débattue dans cet hémicycle, à défaut d’être
davantage remise en question alors que de plus en plus de hauts
responsables politiques et militaires s’interrogent ouvertement
sur la pertinence d’une force atomique aussi coûteuse que désuète,
mais nous continuons à nous cramponner à un dispositif ancien, qui
ne correspond pas au monde s’aujourd’hui ».
Elle cite les anciens ministres de la défense Paul Quilès et Hervé
Morin ou l’ancien Premier ministre Michel Rocard dont elle estime les
interventions pertinentes sur le sujet.
Mais la dissuasion nucléaire relève du domaine réservé du
Président de la République qui a fixé justement comme feuille de route
à la ‘commission du Livre blanc’ de ne pas toucher à la dissuasion
nucléaire.
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian répond que la
dissuasion constitue à ses yeux « l’une des garanties fondamentales
de notre liberté d’appréciation, de décision et d’action. »
Image du haut : Corinne Bouchoux, née en 1964 à Issy-les-Moulineaux, historienne,
membre d'Europe Écologie Les Verts (EELV), sénatrice de Maine-et-Loire de 2011 à 2017.
2013 et 2014 :
Conférences d’Oslo, Nayarit et Vienne
Le processus des conférences sur l’impact humanitaire des armes nucléaires connaît
une accélération entre mars 2013 (1ère conférence à Oslo les 4 et 5 mars, 132 États
représentés dont l’Inde, le Pakistan et l’Iran*), février 2014 (2ème conférence à Nayarit au
Mexique les 13 et 14 février, 146 États), et décembre 2014 (3ème conférence au palais
impérial de la Hofburg à Vienne les 8 et 9 décembre, 158 États**), ce qui marque une
volonté des États non dotés d’armes nucléaires, appuyés par la société civile, de sortir de
la léthargie qui régnait dans les forums onusiens du désarmement.
Photo : Rashid Khalikov, Directeur du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires
humanitaires (OCHA) à Genève
* Les 5 puissances nucléaires officielles (P5) ne sont pas présentes. Elles prétextent que cette confé-
rence ne peut avoir lieu en dehors du cadre onusien, voire même qu’elle contrevenait au plan d’action
décidé en 2010 (document final du TNP) d’un processus de désarmement étape par étape. Pour être
être plus clair, le P5 voit dans la mise en place de cette conférence une menace contre le statu quo…
À Nayarit, l’absence des 5 puissances nucléaires et le non-
respect de leur part de leurs obligations (par ex. engagement
de pas moderniser les arsenaux nucléaires prévu à l’art. 6 du
TNP) sont vivement critiqués. La conférence est annoncée
comme "un point de non retour", signifiant clairement que des
États sont prêts à se lancer dans la mise en œuvre d’un
processus parallèle pour interdire les armes nucléaires et
parvenir à leur élimination.
Déc. 2014 :
Conférence de Vienne
À Vienne, 27 des 28 membres de l’Union européenne sont
présents, 27 des 28 membres de l’OTAN aussi. Les États-
Unis et le Royaume-Uni, deux puissances nucléaires
officielles au regard du TNP assistent pour la première fois à
une conférence humanitaire. 152 organisations de la société
civile et 24 organisations internationales (dont AIEA, IFRC,
CICR, OSCE, OMS, UNIDIR, UIP, UE). La Chine est
représentée par la China Arms Control and Disarmament
Association. La France et la Russie sont absentes…
La conférence de Vienne consacre cet objectif : compléter le savoir
déjà acquis dans les conférences précédentes et ouvrir de
nouvelles perspectives pour combler le vide juridique existant.
2014 : Beatrice Fihn
Suédoise née en 1982, études de droit international à Londres. A
géré le programme de désarmement de la Women's International
League for Peace and Freedom (WILPF, Ligue internationale des
femmes pour la paix et la liberté) et le projet Reaching Critical Will et
travaillé pour le Geneva Center for Security Policy. A beaucoup écrit sur
les processus de désarmement et l'engagement de la société civile.
Directrice exécutive depuis 2014 de International Campaign to
Abolish Nuclear Weapons (ICAN, ‘Campagne internationale pour
l'abolition des armes nucléaires’), où elle dirige la campagne de plus de
468 organisations partenaires dans 101 pays, travaillant ensemble pour
parvenir à un traité interdisant les armes nucléaires.
ICAN est lauréat du prix Nobel de la paix 2017 « pour les
efforts déployés pour attirer l'attention sur les conséquences
humanitaires catastrophiques de l'utilisation de toute arme
nucléaire, et pour son travail pionnier pour obtenir l'interdiction
par traité de ces armes ».
Beatrice Fihn
« Pour moi, la solution (du désarmement
nucléaire) n’est pas technique mais culturelle.
C’est déjà arrivé. Certaines choses qui
paraissaient banales deviennent tout d’un coup
inacceptables, comme, par exemple, fumer dans
les lieux publics. » ■
2014 : Jacques Villain
Né en 1947, ingénieur français au ministère de la Défense puis dans
l’industrie spatiale, ex-directeur des Affaires spatiales internationales de la
société ‘Safran’.
Spécialiste de l'histoire de la conquête de l’espace, de l'histoire de la
guerre froide et de l'aventure du nucléaire en France.
Membre titulaire de l’’Académie de l’Air et de l’Espace’ depuis 1996,
auteur d’une vingtaine d’ouvrages, dont Le livre noir du nucléaire militaire
(octobre 2014)
« Qui connaît les terribles accidents provoqués par les arsenaux
nucléaires militaires depuis 1945 ? Qui sait que 8 sous-marins ont coulé
avec leurs réacteurs à bord qui se décomposent au fond des océans ?
Que 5 bombes nucléaires ont été perdues par les Américains ? Très peu
d’incidents ont été rendus publics, secret militaire oblige.(…)
Aujourd’hui, malgré les différents traités de réduction des armements,
on dénombre plus de 16 000 armes nucléaires opérationnelles, sans
compter les stocks de plutonium et d’uranium enrichis. Neuf pays possèdent
l’arme nucléaire, que rejoindra peut-être l’Iran demain. »
NB : L’auteur décrit les nombreuses fois où la catastrophe a été frôlée… chez les
autres. Comme si l’arme nucléaire française offrait toutes les garanties de sécurité…
Avril 2014 : Tony DeBrum
Né en 1945, Ministre des affaires étrangères des Iles
Marshall, petit État du Pacifique, composé d’une
poussière d’atolls, d’îles et d’îlots, et comptant à peine plus de 60 000
habitants dispersés sur moins de 400 km², mais dans un espace plus
grand que la France métropolitaine.
Porte plainte le 24 avril 2014 devant la ‘Cour Internationale de
Justice’ contre les 9 pays dotés d’armes nucléaires (États-Unis, Russie,
Royaume Uni, France, Chine, Israël, Inde, Pakistan, Corée du Nord) pour
non respect de leurs obligations en matière de désarmement nucléaire.
Contribue à assurer l'engagement des États insulaires du Pacifique
à adopter des mesures pour lutter contre le changement climatique.
La puissance cumulée des 67 essais conduits aux Iles Marshall par
les États-Unis de 1946 à 1958 équivaut à l’explosion d’une fois et demie
la bombe d’Hiroshima (15 kilotonnes) chaque jour pendant douze ans !
L’essai Castle Bravo du 1er mars 1954 (photo ci-dessus), une bombe
de 15 mégatonnes, 1000 fois plus puissante que celle d’Hiroshima, a
contaminé mortellement des pêcheurs japonais et provoqué un mouve-
ment de révolte mondial.
L’essai russe de la Tsar Bomba en octobre 1961, la plus grosse
bombe H de l'histoire (57 mégatonnes), a développé une boule de feu de
7 km de diamètre. L’éclair de l’explosion fut visible à plus de 1 000 km …
Août 2014 : l’évêque de Guyane
Le P. Emmanuel Lafont, ancien curé de Soweto, évêque de
Guyane, écrit en août 2014 aux personnes qui ont jeûné du 6 au 9
août * contre l’arme nucléaire :
« Il n’y a aucune justification à la fabrication et au stockage
d’armement nucléaire. Il faut le dire haut et clair. Il n’y a aucune
justification au fait qu’il faudrait attendre que les autres baissent les
armes pour que nous baissions notre armement nucléaire. (…)
Je dénonce l’hypocrisie des gouvernements occidentaux qui
prétendent empêcher d’autres pays d’obtenir un armement
nucléaire alors qu’ils se sont arrogé le droit d’en posséder !
Garder nos armes n’est ni humain, ni raisonnable, ni chrétien
a fortiori. Je souhaite que mon Église ait le courage de le
dire, tranquillement mais fermement et clairement. Vous êtes
à l’avant-garde de ce combat et de cette conscience. Je vous
félicite et je vous remercie. Continuez ! » ■
* 6 août 1945 : Hiroshima; 9 août 1945 : Nagasaki
Photo du bas : Jeûne et action à Paris contre l’arme nucléaire du 6 au 9 août 2012

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Armes nucléaires. — 05. Dates et figures de la résistance à l’arme nucléaire de 2000 à 2016

  • 1. Série ‘Vers une politique de sécurité et de paix au XXIème siècle’ 1 – Sous-série ‘Les armes nucléaires’ Diaporama n° 5 Dates et figures de la résistance à l’arme nucléaire 5 - De 2000 à 2016 Étienne Godinot .05.03.2023
  • 2. Abolir l’arme nucléaire : un ensemble de 10 diaporamas 1 - Les sept vices de la dissuasion nucléaire 2 - Pour un désarmement nucléaire de la France dans le cadre du TIAN 3 - Figures de la résistance à l’arme nucléaire - de 1942 à 1968 4 - Figures de la résistance à l’arme nucléaire - de 1969 à 1999 5 - Figures de la résistance à l’arme nucléaire - de 2000 à 2016 5 bis - Figures de la résistance à l’arme nucléaire - depuis 2017* 6 - Quelques personnalités qui ont remis ou remettent en cause la dissuasion nucléaire ou se posent des questions à son sujet 7 - La position de l’Église catholique et des Églises chrétiennes sur l’arme nucléaire 8 - Les combats non-violents pour le désarmement nucléaire en France. 9 - Le site CEA-DAM de Valduc * 2017 est l’année de la signature du TIAN par les représentations diplomatiques de 122 États à l’ONU Rappel : ce diaporama fait partie de la sous-série 1 - ‘Abolir l’arme nucléaire’ qui fait elle-même partie de la série ‘Vers une politique de sécurité et de paix au XXIème siècle’ sur irnc.org
  • 3. 2001 : Michel Verger Né en 1940, cofondateur en 2001, avec Bruno Barrillot, de l‘’Association des vétérans des essais nucléaires’ (AVEN). Cette association regroupe les personnels militaires, ceux du CEA et des entreprises sous-traitantes ayant été engagés dans les 210 essais nucléaires effectués par l'État français, au Sahara (17 : 4 aériens et 13 souterrains) et en Polynésie (193 : 46 aériens et 147 souterrains). Elle fait le lien entre les essais nucléaires et la santé des person- nes touchées par ces essais, et les effets sur leurs descendants, notamment les cancers du sang (leucémies). La loi Hervé Morin sur l’indemnisation des victimes a été votée en janvier 2010, mais la portée du texte était limitée par son alinéa 4 relatif au "risque négligeable", qui empêchait la plupart des demandes d’indemnisation des victimes des essais nucléaires. Le seuil de risque négligeable a été abaissé à 0.3% en fév. 2017. « À l'époque*, l'armée avait distribué une paire de lunettes pour 40 personnes. Je ne souffre "que" de problèmes cardio-vasculaires et de maladie de la peau. J’ai été hospitalisé deux fois pour des acouphènes, j'ai failli devenir sourd. D'autres ont des cancers ou en sont déjà morts, ou ne peuvent pas avoir d'enfants. » * fév. 1960 à Reggane, Sahara
  • 4. 2001 : Roland Oldham (1950-2019), militant polynésien. Après avoir enseigné quelque temps en tant qu'instituteur à Moorea, vit une expérience d'expatriation en Nouvelle-Zélande puis en Australie. Au début des années 80, revient en Polynésie et participe à la création de l'association Hiti Tau et milite au sein du syndicat polynésien A Tia i Mua. Cofondateur et premier président de l'association ‘Moruroa e tatou’ (‘Moruroa et nous’) en juillet 2001, destinée à défendre les anciens travailleurs du Centre d‘Expérimentation du Pacifique (CEP). ‘Moruroa e tatou’ est le nom de la première enquête réalisée en 1996 en Polyné- sie auprès d'anciens travailleurs des sites nucléaires par l'Église protes- tante ma'ohi. C'était la première fois qu'on les interrogeait, 30 ans après les premières expérimentations (1966). Veut que son combat soit celui de tous les Polynésiens, et qu'ils ne soient pas instrumentalisés par le politique. « Il faut qu'il y ait une réconciliation dans le peuple polynésien, il faut de l'humilité. Le système est toujours là, ce sont toujours les mêmes qui nous ont menti. J'aurais souhaité qu'ils demandent pardon au peuple. » Passionné par la musique et surtout le blues, guitariste confirmé.
  • 5. 2001 : Jean Van Hamme Né en 1939, romancier et scénariste belge de bande dessinée (BD) et de téléfilms. D’abord ingénieur commercial, directeur administratif, consultant, directeur marketing chez ‘Philips Belgique’. Crée et scénarise les aventures de 3 personnages de la BD belge, Thorgal, XIII et Largo Winch. Scénarise L'Étrange Rendez-vous, 15ème album de la série de BD Blake et Mortimer, dessiné par Ted Benoit, d'après les personnages créés par Edgar P. Jacobs. « Voyez vous, professeur, au cours du siècle qui suivit le vôtre, la Terre fit l’objet de plusieurs conflits atomiques qui ravagèrent la planète. De 9 milliards d’individus au 21ème siècle, la population humaine se rédui- sit à quelques centaines de millions d’être terrifiés survivant péniblement dans un monde devenu stérile. En outre, l’atmosphère irradiée provoqua une succession de mutations génétiques qui affaiblirent l’espèce. » (…) « Nos adversaires comme nos alliés doivent absolument arrêter leur course effrénée aux armements nucléaires. Nous devons léguer à nos enfants, et aux enfants de nos enfants, ce que nous ont légué nos ancêtres : une Terre propre. Une planète qui soit digne de ce qu’il y a de meilleur en l’homme : l’espoir d’une sincère fraternité entre tous les peuples du globe. »
  • 6. 2002 : Pierre Villard Né en 1953, coprésident du ‘Mouvement de la paix’ avec Arielle . Denis de 2002 à fin 2011, président de novembre 2011 à juillet 2012. Cette organisation, créée en 1948 pour s'opposer aux guerres, à l'arme nucléaire et promouvoir des relations internationales fondées sur la justice, la démocratie et la coopération entre les peuples, agit pour le désarmement, en particulier nucléaire, la production et les transferts d'armements, la réduction des budgets militaires. Un des animateurs pour la France de la campagne mondiale ICAN, International Campaign to Abolish Nuclear Weapons (pour l’abolir les armes nucléaires), qui compte 300 organisations membres dans 80 pays. « Comment neuf États peuvent-ils dire que ces armes sont nécessaires pour leur sécurité et les interdire aux 170 autres ? Environ 40 États sont en mesure de fabriquer la bombe : le danger est aussi là. »
  • 7. 2005 : Ray Acheson Née en 19??, États-unienne. Impliquée depuis 2005 dans les processus intergouvernementaux de désarmement, fournit des rapports et des analyses sur les armes nucléaires, le commerce international des armes, etc. Surveille les rapports sur le désarmement nucléaire et conférences de contrôle des armements. Directrice de Reaching Critical Will, un projet de la Woman Interna- tional Leage for Peace and Freedom (WILPF – ‘Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté’). Fait le lien entre les ONG et l’ONU et coordonne les ONG pour les processus de désarmement nucléaire. « Tant que les armes nucléaires existeront, il y a un réel danger qu‘elles soient utilisées à nouveau. L'interdiction des armes précède généralement et stimule leur élimination, et non l'inverse. Les États non dotés d’arme nucléaires représentent l'écrasante majorité des États. En travaillant efficacement ensemble, ils pourraient mettre en place une interdiction légale puissante des armes nucléaires. »
  • 8. 2005 : Paul Virilio (1932-2018), urbaniste et essayiste français, principalement connu pour ses écrits sur la technologie et la vitesse. Professeur à l’ ‘École Spéciale d’Architecture’ (ESA) de Paris. Membre fondateur du ‘Centre interdisciplinaire de recherche de la paix et d'études stratégiques’ (CIRPES) avec Alain Joxe. Dans L’administration de la peur (2005) notamment, dénonce les méfaits de la dissuasion nucléaire qui désarme les esprits et les mentalités dans les nations prétendument protégées par la toute- puissance atomique. Il s’agit « de réfuter la prétendue logique nucléaire et de la montrer pour ce qu’elle est, une croyance irrationnelle. (…) Le danger, ce n’est pas que demain la bombe explose, c’est qu’elle existe déjà. Le danger, ce n’est pas le feu nucléaire, mais l’autodafé, la foi nucléaire. »
  • 9. Janvier 2006 : Benoît XVI Joseph Ratzinger, né en 1927, prêtre et théologien allemand, pape de l’Église catholique romaine d’avril 2005 à février 2013, sous le nom de Benoît XVI. Dans son message du 1er janvier 2006, pour la célébration de la journée mondiale de la paix, plaide en faveur du désarme- ment nucléaire : « Que dire des gouvernements qui comptent sur les armes nucléaires pour garantir la sécurité de leurs pays ? Avec d’innombrables personnes de bonne volonté, on peut affirmer que cette perspective, hormis le fait qu’elle est funeste, est tout à fait fallacieuse ». Commentaire de Jean-Marie Muller : « Ces deux mots employés par l’évêque de Rome à propos de l’arme nucléaire sont particulièrement signifiants : "funeste" évoque des idées de mort et de malheur, tandis que "fallacieux" évoque des idées de tromperie et d’illusion ».
  • 10. 2006 : Tim Wright Tim Wright, juriste et militant australien, étudie le droit, avec une dominante en relations internationales. Travaille au début de sa vie professionnelle pour une organisation australienne des libertés civiles et au service d’un député président de groupe parlementaire d'un parti politique australien. Contribue en 2006 à constituer l’International Campaign to Abolish Nuclear Weapons (ICAN) et sert la campagne à divers titres depuis lors. Au sein de ICAN, a beaucoup travaillé à la rédaction du projet de Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN, ou Treaty on Prohibition of Nuclear Weapons - TPNW). Ce traité vaut à ICAN d’être lauréat du Nobel de la paix en 2017 "pour son travail visant à attirer l'attention sur les conséquences humanitaires catastrophiques de toute utilisation d'armes nucléaires et pour ses efforts afin de parvenir à une interdiction conventionnelle de ces armes ». Son rôle actuel consiste à coordonner les efforts pour obtenir les signatures et les ratifications du TIAN, voté en juillet 2017 par les représen- tations diplomatiques de 122 pays à l’ONU et entré en vigueur le 22 janvier 2021.
  • 11. 2008 : Ben Cramer Né en 1955, journaliste, chercheur en iréonologie, (CIRPES à Paris, GRIP à Bruxelles et GIPRI à Genève), cursus au département de Peace Studies à Bradford. Membre des J’ournalistes-Ecrivains pour la Nature et l’Écologie’ (JNE), s’associe à la campagne ‘Désarmer pour combattre la pauvreté’ de l’ONG ‘Frères des Hommes’, donne des conférences à la Mindolo Peace Foundation à Kitwe et sur PeaceBoat. Ex-chargé du désarmement à Greenpeace, écologise la polémologie et popularise le concept de "sécurité écologique". Consultant auprès du ‘Bureau International de la Paix’ à Genève, rédige un rapport sur le coût des armes nucléaires. Co-anime en 2008 le premier débat au Parlement européen sur le thème de « Sécurité collective et environnement » Enseigne depuis 2011 la géopolitique du développement durable. « Le nucléaire n’est pas seulement une centrale ou une arme, ou encore la combinaison des deux ; non, c’est d’abord une manière de penser ».
  • 12. 2008 : Jean-Pierre Dupuy Né en 1941, ingénieur, épistémologue et philosophe français. Polytechnicien et ingénieur des mines, professeur de français et chercheur au ‘Centre d'Étude du Langage et de l'Information’ (C.S.L.I.) de l'université Stanford, en Californie. Le fil conducteur de sa pensée est la question du sacré. Propose un catastrophisme éclairé comme alternative au principe de précaution. Distingue le "temps de l’histoire", auquel nous sommes habitués, et le "temps du projet", qu'il propose comme paradigme pour penser la catastrophe et agir face à elle. Dans son livre La marque du sacré (2008), analyse la menace nucléaire à la lumière de la pensée de Günther Anders. « Dans son documentaire The Fog of War, Errol Morris demande à McNamara ce qui, selon lui, explique que l’humanité ne se soit pas fait sauter dans un holocauste nucléaire pendant le presque demi-siècle de guerre froide, alors même que les deux grandes puissance nucléaires ../..
  • 13. Jean-Pierre Dupuy se menaçaient en permanence d’anéantissement mutuel. La dissuasion ? Quelle plaisanterie ! La réponse de McNamara (…) : We lucked out ! Nous nous en sommes sortis par la chance ! 25, 30 fois durant cette période, nous sommes passés à un cheveu de l’apocalypse. (…) Le signe le plus flagrant que la dissuasion nucléaire n’a pas marché (…), c’est qu’elle n’a en rien empêché une fuite en avant suicidaire dans le surarmement des puissances. (…) Il faut des accidents pour précipiter le destin apocalyptique, mais contrairement au destin, un accident peut ne pas se produire. » Photos : - Robert McNamara (1916-2009), secrétaire à la Défense des États-Unis de 1961 à 1968 sous les présidences Kennedy et Johnson et pendant la guerre du Viêt Nam - The Fog of War (Le brouillard de la guerre), film documentaire réalisé par Errol Morris en 2003, dans lequel Robert McNamara revient sur sa carrière
  • 14. Décembre 2008 : Bruce G. Blair Né en 1947, expert états-unien de la sécurité nucléaire. De 1970 à 1974, sert dans l'US Air Force en tant qu'officier de contrôle de lance- ment de missiles Minuteman et officier de soutien pour le Poste de commandement aéroporté du Strategic Air Command. Chercheur à l'université de Princeton (Princeton University's Woodrow Wilson School of Public and International Affairs). Co-fondateur en décembre 2008 de ‘Global Zero’, organisation internationale non-partisane composée de 300 dirigeants du monde entier, plus de 150 sections étudiantes et des millions de partisans dans le monde qui travaillent à l'élimination des armes nucléaires. « Chaque jour de la semaine, chaque semaine de l’année, l’organisme de commande et de contrôle des armes nucléaires des États-Unis recense des incidents, tels que des lancements de missiles. Les autorités ont trois minutes pour décider s’il s’agit d’une attaque nucléaire, ce qui exige alors sa notification dans les trois minutes qui suivent au Président. Ce dernier a ensuite entre six et huit minutes pour décider de lancer ou non une riposte. À plusieurs reprises dans le passé, des accidents anodins, tels que le lancement d’un satellite météorologique ou une confusion lors d’un exercice de guerre, ont failli provoquer un affrontement nucléaire. » (octobre 2011)
  • 15. Bruce G. Blair Andy Webb Thierry Piantanida et Thierry Ragobert Plusieurs accidents nucléaires ont marqué l’histoire de la guerre froide. Soumis à la censure du secret défense, ces événements sont restés cachés pendant des décennies. Aujourd’hui, des documents déclassifiés révèlent comment la confrontation des deux grandes puissances a failli nous mener à l’holocauste nucléaire. Les livres d’Andy Webb et les films Les bombes perdues de la guerre froide de Thierry Piantanida et Thierry Ragobert relatent les accidents survenus avec des armes nucléaires depuis 1950. Par ex. : Le 13 février 1950, dans le cadre d’une mission secrète qui ne projette pas moins que l’anéantissement de l’Union Soviétique, un bombardier B 36 états- unien perd une bombe atomique non armée en Colombie britannique (Canada) . Le 11 mars 1958, un bombardier B 47 états-unien perd une bombe atomique à Mars Bluff (Caroline du Sud). Ses explosifs conventionnels font un cratère d’une largeur de 21 mètres et d’une profondeur de 11 mètres. Heureusement, le noyau nucléaire fissile était stocké ailleurs dans l'avion. ../.. Photo du bas : La bombe Little Boy (‘Petit garçon) larguée sur Hiroshima
  • 16. Bruce G. Blair Andy Webb Thierry Piantanida et Thierry Ragobert Le 24 janvier 1961, un bombardier B 52 explose en plein vol à Goldsboro (Caroline du Nord), perdant 2 bombes atomiques Mark 39 (250 fois Hiroshima chacune). Une des bombes tombe dans un champ boueux et s'enfouit à 7 mètres de profondeur. L'autre tombe en douceur après avoir ouvert son parachute (photo du haut). Après étude, il est établi que 5 de ses 6 dispositifs de sécurité n'ont pas fonctionné : un simple commutateur a empêché son explosion. Le 17 janvier 1966, 2 avions militaires états-uniens se percutent en vol au larges des côtes espagnoles. Sur les 4 bombes H que transportait le B 52, 2 sont détruites lors de leur impact au sol - sans explosion nucléaire mais avec dispersion de matière radioactive - sur la côte, près de Palomares. Une dont le parachute de secours s'est déployé est récupérée intacte. Une autre, tombée en mer, ne sera récupérée qu'après d'intenses recherches près de 3 mois plus tard (photo du bas). Le 21 janvier 1968, un B 52 s’écrase sur la banquise près de la base aérienne de Thulé sur le territoire danois du Groenland avec 4 bombes H. Etc. Liste des accidents sur Wikipédia. Voici deux des noms de code des incidents et des accidents d'armes nucléaires du Département de la Défense des États-Unis : - Nuke Flash (« flash nucléaire ») : lancement accidentel et non autorisé d'une arme nucléaire créant un risque de guerre ; - Broken Arrow (« flèche brisée ») : accident d'une arme nucléaire qui ne crée pas un risque de guerre. Images : Accidents de Polomares (1966) et de Goldsboro (1961)
  • 17. 2009 : Jean-Marie Collin Né en 1975, expert sur les questions de désarmement et de sécurité internationale. De 2009 à 2017, directeur pour la France et les pays franco- phones du réseau international des ‘Parlementaires pour la non-prolifération et le désarmement nucléaire’ (PNND), regroupant près de 700 parlemen- taires de 75 pays. Cofondateur et Vice-président (jusqu’en 2018) de l’association ‘Initiatives pour le Désarmement nucléaire’ (IDN). Depuis 2009, chercheur associé au Think tank ‘Groupe de Recherche et d’Information sur la Paix et la Sécurité’ (GRIP). Depuis 2014 expert et porte-parole de ‘ICAN France’, branche française de la ‘Campagne Internationale pour Abolir les Armes nucléaires’ ; organisation qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2017. Son expertise couvre les domaines de la dissuasion nucléaire, du désarmement, de la maîtrise des armements et de la non-prolifération nucléaire. ../..
  • 18. Jean-Marie Collin « L’idée que l’arme nucléaire serait un facteur de prestige, une garantie ultime de sécurité par la dissuasion, n’est aujourd’hui qu’une affirmation non démontrée. Les armes nucléaires représentent un risque inouï pour l’humanité tout entière et les enjeux sont vitaux, d’autant qu’une nouvelle course aux armements semble s’engager au niveau mondial. Le débat national et international est indispensable pour mettre un terme aux silences, aux approximations, aux contre- vérités, aux slogans répétés à l’envi et aux arguments d’autorité. » « Les menaces auxquelles nous devions faire face hier sont à ranger au nombre des peurs du passé et la théorie de la dissuasion nucléaire n'est plus adaptée au monde en mouvement de ce début de 21e siècle. Aujourd'hui, c'est l'existence même des armes nucléaires, couplée au risque de prolifération et de terrorisme nucléaire, qui constitue paradoxalement la véritable menace. » « Les États qui ont signé (le traité TIAN) avaient tous la volonté d'avancer. Aucun n'a cédé à d'éventuelles pressions pour ralentir le processus ou le faire capoter. C'est du bien être de l'humanité et de la sécurité internationale qu'il s'agit.»
  • 19. 2009 : Bernard Norlain Né en 1939, Général directeur de formation à l’École de l'air (1982 - 1984), chef du cabinet militaire du Premier ministre Jacques Chirac puis de Michel Rocard (1986 -1989), Général de division aérienne (1989) puis Général de corps d'armée aérien (1990). Directeur de l‘’Institut des Hautes Études de Défense Nationale’ (IHEDN, 1994 à 1996), membre de l’organisation internationale Global Zero. Le 15 octobre 2009, le général en retraite Bernard Norlain cosigne avec Michel Rocard, Alain Juppé et Alain Richard, une tribune dans le quotidien Le Monde pour plaider en faveur du désarmement nucléaire. « L’arme nucléaire est inutile, elle n’a plus de pertinence stratégique. Elle est coûteuse : 3,5 milliards d’euros par an, plus les coûts cachés. Elle est dangereuse, elle devient un facteur d’instabilité, elle présente un risque de déclenchement involontaire permanent, de banalisation et de prolifération. De telles armes sont totalement inadaptées au contexte international » « Ne sommes-nous pas confrontés à de nouveaux défis qui réclament des réponses nouvelles, alors que notre réponse est une crispation sur un dogme, celui de la dissuasion ?(…) » Le réalisme est du côté des opposants aux armes nucléaires. Jouer avec l’arme atomique c’est jouer avec le feu. C’est un comportement immature. »
  • 20. 2010 : Roland Weyl (1919-2021), avocat, Résistant et militant politique français. Docteur en droit en 1942. En tant que Juif, ne peut exercer comme avocat sous le Régime de Vichy. Prend part à la Résistance, adhère en 1946 au ‘Parti Com- muniste Français’. Consacre une part importante de son activité profession- nelle à la défense politique, notamment au service des militants politiques, syndicaux, anti-colonialistes. Premier vice-président de ‘l'Association internationale des juristes démocrates’ (AIJD) fondée par René Cassin. Rédacteur en chef de la Revue de droit contemporain de 1954 à 1991, membre du comité de rédaction de la revue La Nouvelle Critique et du ‘Mouvement de la paix’ français. Promeut l’appropriation citoyenne du droit par le peuple, essentielle pour le dévelop- pement démocratique, appelle à « sortir le droit international du placard. » En juin 2010, âgé de 91 ans, à l’occasion de l’anniversaire de l’Appel de Stockholm de 1950 pour l’élimination totale et définitive de l’arme nucléaire et de toutes armes similaires, prend la parole sur l’illégalité des armes nuclé- aires au regard du droit international, sujet dont il est spécialiste. « Mais c’est au niveau mondial que se pose l’interdiction de l’arme nucléaire, dont l’illégalité par nature est universelle, sans pouvoir admettre qu’elle ne serait illégale et criminelle que pour les uns et pas pour les autres. »
  • 21. 2011 : William Perry Né en 1927, mathématicien, ingénieur, homme d'affaires et homme politique états-unien. Membre du ‘Parti démocrate’, secrétaire à la Défense entre 1994 et 1997 dans l'administration du président Bill Clinton. Participe alors aux négociations russo-étatsuniennes visant à réduire leurs arsenaux nucléaires respectifs. En 2011, rejoint une équipe d'anciens responsables gouverne- mentaux de divers pays, formés sous les auspices du gouverneur de la préfecture de Hiroshima, Hidehiko Yuzaki, en vue de préparer un plan pour l'abolition totale des armes nucléaires. Ce projet s'intitule Hiroshima pour la paix mondiale . En 2013, fonde le Nuclear Security Project ou William Perry Project visant à sensibiliser le public aux dangers des armes nucléaires. Soutient la proposition du sénateur Ed Markey, démocrate du Massachusetts, qui limiterait le pouvoir du président Trump et des futurs présidents de lancer une première frappe nucléaire contre un autre pays en exigeant d'eux approbation du Congrès. « Ayant aidé à créer nos forces nucléaires de la guerre froide, je comprends ce qu'il faudra pour les démanteler, et je crois que j'ai une responsabilité particulière de le faire. »
  • 22. Juin 2011 : Desmond Tutu (1931-2021), Sud-africain, archevêque émérite du Cap, prix Nobel de la Paix en 1984, président de la ‘Commission de la vérité et de la réconciliation’, chargée de faire la lumière sur les crimes et les exactions politiques commis durant la période de l’apartheid. Publie en juin 2011 un long texte intitulé En finir avec le diable nucléaire. Dénonce « le système d’apartheid nucléaire » dans lequel certains États s’arrogent le droit de posséder l’arme nucléaire tout en jugeant inacceptable que d’autres cherchent à s’en doter. « Éliminer les armes nucléaire est le vœu démocratique de tous les peuples du monde. Et pourtant, aucune des nations qui possèdent l’arme nucléaire ne semble se préparer à un avenir dans ces dispositifs terrifiants. En fait, elles gaspillent des milliards de dollars à moderniser leurs forces nucléaires, faisant une farce (photo) des engagements de désarmement de l’ONU. Si nous permettons à cette folie de persister, l’utilisation éventuelle de ces instruments de terreur semble incontournable. (…) L’arme nucléaire est diabolique (photo), quel que soit celui qui la détient. »
  • 23. 2011 : Yang Yoon-mo Né en 1956, professeur et critique de cinéma sud-coréen, ancien président de l’Association coréenne des critiques de cinéma. Dans le cadre de la résistance non-violente à la création d’une immense base navale militaire à Gangjeon sur l’île volcanique de Jeju, à 85 km au sud de la péninsule coréenne : 59 jours de prison et 71 jours de grève de la faim en 2011, grève de la faim de 42 jours en 2012, nouvelle grève de la faim en 2013 Cette base destinée à abriter des sous-marins nucléaires américains, des destroyers et des porte-avions, serait un poste avancé pour la défense anti-missiles des États-Unis, et un élément d’une stratégie d’encerclement de la Chine. Les villageois sont soutenus par de larges couches de la population sud-coréenne, par 125 ONG du pays et de nombreuses ONG à l’étranger.
  • 24. 2011 : Pierre Dufour Né en 1934, Français, ingénieur mécanicien de l‘’École de l'Air’. Après 16 années dans l'armée, la quitte car opposé à la dissuasion nucléaire. 5 ans professeur à Ouagadougou, 19 ans dans l'industrie et la recherche. Membre du ‘Mouvement pour une Alternative Non-violente’ (MAN), un des 3 fondateurs de Balkan Peace Team-France. Accomplit, entre 1992 et 2003, 15 missions dans les Balkans, en particulier au Kosovo. Vérificateur du cessez le feu d'octobre 1998 avec l‘’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe’ (OSCE). En 2011-2012, membre du groupe de pilotage de la campagne du MAN pour un désarmement nucléaire unilatéral de la France. « Ayant l’expérience de plusieurs guerres (39-45, Algérie, Kosovo), j’ai démissionné de l’armée pour dire mon désaccord au sujet de la dissuasion nucléaire dans laquelle j’étais impliqué. J’ai acquis une conscience vive de la catastrophe humanitaire planétaire que serait un conflit nucléaire et je milite pour que la France montre l’exemple en décidant un désarmement nucléaire unilatéral. »
  • 25. 2011 : Louis Bulidon Né en 1935, ingénieur chimiste, retraité de ’ExxonMobil’. En tant qu’appelé, est affecté en décembre 1961 par le Service Technique des Armées dans la base militaire d’In Ekker dans le désert du Hoggar en Algérie. Assiste le 1er mai 1962 au 2ème essai nucléaire souterrain sous le code Béryl. Un défaut de confinement conduit à libérer un nuage d’éléments radioactifs associés à des laves et des scories, ainsi qu'à des aérosols. Une centaine de personnes sont exposées à une dose supérieure à 50 mSv, dont Pierre Messmer, ministre des Armées, et Gaston Palewski, ministre de la Recherche scientifique, futur président du ‘Conseil Constitutionnel’. Ce dernier, atteint d'une leucémie qui finira par l'emporter, prétendra toujours que cette irradiation fut la cause directe de sa maladie. Le téléfilm Vive la bombe !, réalisé par Jean-Pierre Sinapi en 2006, relate cet événement vécu par des militaires irradiés. L’ouvrage de Christine Chanton-Dullac, Les vétérans des essais nucléaires français au Sahara,1960-1966, paraît en 2006. Le livre de Louis Bulidon Les irradiés de Béryl paraît en 2011. Il comprend 5 contributions, dont celle de Raymond Sené, docteur en physique nucléaire et chercheur au CNRS affecté au ‘Collège de France’, coauteur du livre Les Dossiers noirs du nucléaire français.
  • 26. 2011: Arielle Denis Né en ??,, journaliste française, chercheuse en relations internationales, militante ex-co-présidente du ‘Mouvement de la Paix’. Place la paix et la sécurité au cœur des défis contemporains, préconise le remplacement d'une culture de la guerre par une culture de la paix et défend la nécessité de travailler à mondialiser d'abord la paix. Dirige depuis 2011 la ‘Campagne internationale pour l’Abolition des armes nucléaires’ pour l’Europe, le Moyen-Orient, l’Afrique et l’Amérique latine (International Campaign to Abolish Nuclear Weapons – ICAN, 500 organisations dans 100 pays) « Ce cadre (le projet de convention d’élimination déposé à l’ONU) n’est pas parvenu à ouvrir un espace politique de débats ou de négociation. Il nous faut repenser le problème des armes nucléaires et sortir de l’approche "sécuritaire" qui caractérise les forums de désarmement, la Conférence du Désarmement et le TNP. Ces deux tribunes n’ont permis aucune avancée car elles sont faites sur mesure pour - et par - ceux qui ne veulent rien voir bouger . (…) Le TNP, avec son système de révision tous les 5 ans n’a jusqu’ici produit aucune perspective vers un monde sans arme nucléaire. »
  • 27. 2012 : Alain Joxe Né en 1931, sociologue français, chercheur en géopolitique. Directeur d'études à l'EHESS, président du ‘Centre interdiscipli- naire de recherches sur la paix et d'études stratégiques’ (CIRPES) qui publie le bulletin Le débat stratégique et la collection des Cahiers d’Études Stratégiques. « Il est temps de liquider le budget nucléaire militaire au profit de crédits de développement. Les menaces qui pèsent sur notre démocratie mériteraient plusieurs Livres Blancs non militaires : sur la défense de l’éducation, de la santé, de l’économie, de l’emploi par un État qui assumerait sa fonction régulatrice de la finance et la redistribution des richesses. (…) Il faut considérer comme principe fondamental la protection des peuples contre la guerre économique de tous contre tous. (…) Une Union européenne plus fédérale pourrait encadrer un effort collectif et gérer un engagement collectif. »
  • 28. 2012 : Patrick Viveret Né en 1948, philosophe et essayiste français, ex-conseiller à la ‘Cour des Comptes’, co-initiateur des ‘Dialogues en Humanité’. Fait partie le 16 janvier 2012 des 46 personnalités signataires de l’’Appel en faveur du désarmement nucléaire unilatéral de la France’. La dissuasion nucléaire, « c’est supposer que la rationalité domine les comportements guerriers, ce qui est contredit en permanence par la réalité des guerres. Certes, il existe une part rationnelle dans les logiques guerrières. Mais celle-ci est subordonnée et le plus souvent débordée par une pression émotionnelle qui peut être au service de buts barbares. Ainsi la solution finale nazie était un modèle de rationalité managériale, tout comme le fut la construction des arsenaux nucléaires de tous les pays possesseurs de la bombe. »
  • 29. 2012 : Marie-Christine Blandin et Jacques Muller M.-C. Blandin., née en 1952, femme politique française, membre des Verts puis d‘’Europe Écologie Les Verts’ (EELV) jusqu'en 2014, présidente du Conseil régional Nord-Pas-de-Calais de 1992 à 1998, sénatrice du Nord depuis septembre 2001. « Il est du devoir de chacun de s’engager pour un désarme- ment nucléaire unilatéral. L’alibi de l’attente d’une grande décision efficace multilatérale n’a que trop duré. » Jacques Muller, né en 1954, ingénieur agronome, maire de Watwiller de 2001 à 2014, sénateur EELV du Haut-Rhin de 2007 à 2010. « Depuis des décennies, la réalité montre que le principe d’un désarmement nucléaire mondial simultané et contrôle n’est pas opérationnel, en dépit de tous les textes signés : il reste un leurre ! »
  • 30. Janvier 2012 : Edgar Morin Né en 1921, philosophe et sociologue français, Résistant, directeur de recherche émérite au CNRS. Conçoit les fondements de la pensée complexe (« ce qui est tissé ensemble, enchevêtré ») et de la transdisciplinarité. Pour lui, une conscience planétaire et une "politique de civilisation" sont nécessaires pour sortir de la préhistoire de l’esprit humain. Fait partie le 16 janvier 2012 des 46 personnalités signataires de ‘l’Appel en faveur du désarmement nucléaire unilatéral de la France’. « En réalité, la véritable raison de la dissuasion nucléaire n’est pas d’assurer la défense de la population, mais de conférer à l’État un simulacre de puissance, celle-ci n’étant qu’une puissance de destruction et d’anéantissement. »
  • 31. Mars 2012 : Lucien Converset Prêtre catholique français né en 1937, appelé familièrement Lulu, ex- curé de Dampierre (Jura). En 1959, appelé à faire la guerre en Algérie, profondément marqué par cette expérience. “Le seul chemin d’ouverture et de libération, écrira-t-il, est l’engagement non-violent. C’est en Algérie que je l’aurai découvert de manière fondamentale”. Plus tard, renvoie son livret militaire. Cofondateur de ‘l’Association pour le désarmement nucléaire’ (ADN-MAN Jura) Le 25 mars 2012, âgé de 75 ans, part à pied de sa ville natale de Dampierre (Jura), accompagné de son âne Isidore, afin de demander la paix pour le monde. Atteint Bethléem (Palestine) le 17 juin 2013. Dans la nuit suivante, fait un rêve dont il fait part aux évêques de France : « J’ai fait un rêve. (…) Tous les évêques de France, vous vous étiez donné le mot de vous réunir devant l’Élysée au moment du conseil des ministres. Vous manifestiez pour demander l’arrêt de l’armement nucléaire de la France de manière unilatérale.(…) Un autre disait : « Si nous continuons à nous taire, ce sont les pierres qui se mettront à crier. »
  • 32. Avril 2012 : Stéphane Hessel (1917-2013), diplomate et militant politique français né allemand, grand-père juif polonais. Normalien, Résistant, déporté à Buchenwald. Secrétaire de la commission qui a rédigé la ‘Déclaration universelle des droits de l’homme’, animée par René Cassin. Travaille sur le développement, la coopération, l’immigration. Auteur en 2012, avec ‘l’Observatoire des armements’ et Albert Jacquard, du petit livre Exigez un désarmement nucléaire total ! « De nombreux incidents se sont produits (au moins 32 officielle- ment) dans la manipulation d’armes nucléaires et au moins 6 bombes ont été "égarées" au fond des océans. (…) Il est très urgent de parvenir à provoquer et animer un débat public sur ce sujet qui est à la fois de portée immense et d’extrême gravité (…) L’opacité des gouvernements a trop longtemps privé nos sociétés de droit à un débat public ».
  • 33. Avril 2012 : Albert Jacquard (1925-2013), biologiste français, généticien, philosophe, militant (association ‘Droit au logement’ (DAL), décroissance conviviale, désarmement nucléaire, altermondialisme, espéranto, etc.) Affirme que l’émulation doit remplacer la compétition, notamment dans le sport, l’éducation, l’économie. Auteur en avril 2012, avec l’’Observatoire des armements’ et Stéphane Hessel, du petit livre Exigez un désarmement nucléaire total ! « Même une guerre "purement régionale" utilisant des armes nucléaires aurait des effets catastrophiques pour la planète toute entière. (…) La doctrine de "l’équilibre de la terreur" a l’effet pervers de justifier la prolifération des armes nucléaires, car chaque État voudra "assurer sa sécurité" à l’exemple des plus puissants. »
  • 34. Mai 2012 : Antonio Jose Vallim Guerreiro Né en 1954, Brésilien, ambassadeur, représentant du Brésil à l’AIEA après 2006. Chef de la délégation brésilienne au Comité préparatoire de la Conférence d’examen du ‘Traité de Non-Prolifération nucléaire’ (TNP), à Vienne, en mai 2012. Dénonce « l’addiction aux armes nucléaires ». (photo du bas). Récuse la pertinence du satisfecit que se donnent les États dotés en mettant en avant les réductions d’armements auxquelles ils ont procédé. « Il n’est tout simplement pas admissible que 20 ans après la fin de la guerre froide, les armes nucléaires continuent encore à faire partie intégrale des doctrines militaires de sécurité. Attendre une paix kantienne universelle et perpétuelle pour s’engager à renoncer aux armes atomiques va tout simplement à l’encontre de l’objectif ultime du TNP qui est l’élimination totale et irréversible des armes nucléaires ».
  • 35. 2012 : Paul Quilès (1942-2021), polytechnicien, ingénieur dans le secteur de l’énergie puis homme politique français, ex-député socialiste. Ministre de la Défense (1985-1986), Président de la Commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale (1997-2002), Maire de Cordes-sur-Ciel. Publie en 2012 Nucléaire, un mensonge français. Crée en janvier 2016 l’association ’Initiatives pour le Désarme- ment Nucléaire’ (IDN) pour poursuivre l’action engagée dans le cadre de l’association ‘Arrêtez la bombe !’ crée en juin 2013 « On mentionne souvent cette arme comme une assurance-vie pour le pays. En réalité les assurances-vie ne servent qu’aux survivants, la bombe s’apparente plutôt à une assurance-mort. Et si c’est une assurance-vie, au nom de quel principe interdire aux autres pays d’en disposer ? Si la dissuasion interdit toute attaque nucléaire, pourquoi prévoir un coûteux bouclier anti-missiles, dont l’existence signe l’échec de la logique de dissuasion ? (…) ../..
  • 36. Paul Quilès Il est indispensable et urgent de sortir de ce "mensonge" français fait d’approximations, de contre-vérités, de slogans répétés à l’envi, de silences et d’arguments d’autorité. » Les partisans de la dissuasion évoquent l’absence de Troisième Guerre mondiale entre l’URSS et les États-Unis, mais il est impossible de savoir ce qui se serait passé sans l’existence des armes atomiques. Ils parlent aussi de la bombe comme d’une sorte "d’assurance-vie" qui offrirait une sécurité en inspirant la terreur à l’ennemi. Or, Israël a été attaqué en 1973 alors que le pays avait rejoint le cercle des États détenteurs. Même chose pour la Grande-Bretagne qui a dû faire face à une offensive de l’Argentine dans l’archipel des Malouines en 1982. Les cinq pays officiellement détenteurs de l’arme s’offusquent aujourd’hui de ce que la Corée du Nord développe son programme, en brandissant le traité de non-prolifération nucléaire (TNP), rédigé en réalité pour conserver leur monopole. Ces mêmes pays oublient au passage que l’article 6 dudit traité – qu’ils ne respectent pas ! – les engage au désarmement nucléaire dans de brefs délais.»
  • 37. 2012 : Jean-Marie Pruvost-Beaurain Né en 1947, formation scientifique, ex-chargé de cours aux universités de Paris V et Paris VIII, éditeur encyclopédiste. Dans son livre Abolir le nucléaire civil et militaire (2012), présente de façon complète l’histoire de l’aventure nucléaire, la radioactivité et les radionucléides. Dénonce la folie de cette fuite en avant (bombes à fission, à fusion, à fission renforcée par une fusion, à fusion avec émission renforcée de neutrons); les 2 421 essais (dans l’atmosphère, sous terre, sous l’eau) et leurs conséquences; les stocks; les déchets; les croyances (idôlatrie, incantation, imposture), etc. « Outre l’Afrique du Sud, qui a détruit ses armes nucléaires, certains pays ont eu des programmes de construction d’armes nucléaires et les ont arrêtées : Argentine, Brésil, Corée du Sud, Suède, Taïwan. D’autres sont considérés comme ayant eu des activités nucléaires "suspectes", c’est-à-dire peut-être militaires : Algérie, Irak, Libye, Syrie. Et certains sont considérés comme pouvant être tentés de se doter d’armes nucléaires : Arabie saoudite, Égypte, Turquie. »
  • 38. 2012 : François Marchand Français né en 1950, ingénieur civil des Mines, ex-directeur grands projets dans une société de transports de voyageurs. Membre du ‘Mouvement pour une Alternative Non-violente’ (MAN) depuis 1974. Membre fondateur l‘’Institut de recherche sur la Résolution Non-violente des Conflits’ (IRNC) en 1984. Fondateur en 2002 et co- président du fonds associatif ‘Non-violence XXI’. A lancé le projet d’enquêtes dans la rue ("micro trottoirs") pour tordre le cou au soi-disant consensus national français sur la dissuasion nucléaire. Ces sondages (non scientifiques et présentés comme tels, menés en 2012-2013 à Paris, Lyon, Granville, etc. avec table, banderole, tableau de résultats), montrent que les Français sont majoritairement contre le maintien de la dissuasion nucléaire et très majoritairement favorables à une consultation de type référendum sur le sujet.
  • 39. 2012 : Eva Joly Née Gro Eva Farseth en 1943 à Oslo, magistrate française, de nationalités française et norvégienne, devenue femme politique en France. Engagée dans la lutte contre la criminalité financière et les paradis fiscaux. Candidate d‘’Europe Écologie - Les Verts’ à l'élection présidentielle de 2012. « Tant que les grandes puissances conserveront l’arme nucléaire, (…), d’autres pays voudront l’acquérir. La guerre nucléaire qui faillit se produire par exemple entre l’URSS et les États-Unis en octobre 1962 (crise de Cuba) ou entre l’Inde et le Pakistan au printemps 2003 (crise du Cachemire), finira par éclater quelque part et ne s’arrêtera pas aux frontières des premiers belligérants. »
  • 40. 2013 : Ward Wilson Né en 1956, États-unien, historien de formation, 30 ans d'expé- rience dans le domaine des armes nucléaires. Maître de conférences et directeur du projet Rethinking Nuclear Weapon au British American Security Information Council (BASIC), un club de réflexion basé à Londres et Washington. Dénonce depuis 2013 le mythe de la dissuasion nucléaire. Dans son livre en 2015 (image du bas), déconstruit 5 mythes tenaces : « Ce sont les bombes sur Hiroshima et Nagasaki qui ont forcé le Japon à capituler»; « Les armes nucléaires nous protègent ». « Elles ont empêché la Guerre froide de dégénérer en guerre ouverte»; «La dissuasion nucléaire est efficace, il suffit de penser au blocus de Berlin ou à la crise des missiles de Cuba»; «De toute façon, il n’y a pas d’alternative, on ne peut pas désinventer la Bombe…» « La différence entre défense et dissuasion réside dans le fait que la défense est physique tandis que la dissuasion est mentale. C'est pourquoi la dissuasion échoue contre les fous et les personnes submergés par les émotions. Un mur peut arrêter un fou. Une menace d'incendier le village du fou ne peut pas. Un seul échec de la dissua- sion nucléaire est de trop. Pour la dissuasion nucléaire, l’échec n’est pas une option.»
  • 41. 2013 : Eric Schlosser Né en 1959, journaliste d’investigation, notamment au Guardian, et écrivain états-unien. Son livre Fast Food Nation est le compte-rendu une enquête dans le milieu de la restauration rapide. Enquête aussi sur les prisons, la pornographie, etc. En vue de publier son ouvrage sur la course aux armements, Command and Control (2013), identifie quelque 700 incidents et accidents significatifs impliquant 1 250 armes nucléaires pour la seule période allant de 1950 à 1968. « Le gouvernement américain a toujours essayé de dissimuler ces informations aux Américains, de façon à éviter toute question sur la politique des armes nucléaires. On nous disait qu’il n’y avait aucun risque pour que ces armes explosent d’une manière accidentelle ; à Goldsboro, on a été à deux doigts que cela se produise. » Photo du haut : bombardier B-52 comme celui qui s'est écrasé en janvier 1961 à Goldsboro, en Caroline du Nord, chargé de deux bombes nucléaires.
  • 42. 2013 : La sénatrice Corinne Bouchoux Lors d’un débat au Sénat le 10 décembre 2013, la sénatrice Corinne Bouchoux (Groupe écologiste) s’étonne « que notre stratégie nucléaire ne soit pas débattue dans cet hémicycle, à défaut d’être davantage remise en question alors que de plus en plus de hauts responsables politiques et militaires s’interrogent ouvertement sur la pertinence d’une force atomique aussi coûteuse que désuète, mais nous continuons à nous cramponner à un dispositif ancien, qui ne correspond pas au monde s’aujourd’hui ». Elle cite les anciens ministres de la défense Paul Quilès et Hervé Morin ou l’ancien Premier ministre Michel Rocard dont elle estime les interventions pertinentes sur le sujet. Mais la dissuasion nucléaire relève du domaine réservé du Président de la République qui a fixé justement comme feuille de route à la ‘commission du Livre blanc’ de ne pas toucher à la dissuasion nucléaire. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian répond que la dissuasion constitue à ses yeux « l’une des garanties fondamentales de notre liberté d’appréciation, de décision et d’action. » Image du haut : Corinne Bouchoux, née en 1964 à Issy-les-Moulineaux, historienne, membre d'Europe Écologie Les Verts (EELV), sénatrice de Maine-et-Loire de 2011 à 2017.
  • 43. 2013 et 2014 : Conférences d’Oslo, Nayarit et Vienne Le processus des conférences sur l’impact humanitaire des armes nucléaires connaît une accélération entre mars 2013 (1ère conférence à Oslo les 4 et 5 mars, 132 États représentés dont l’Inde, le Pakistan et l’Iran*), février 2014 (2ème conférence à Nayarit au Mexique les 13 et 14 février, 146 États), et décembre 2014 (3ème conférence au palais impérial de la Hofburg à Vienne les 8 et 9 décembre, 158 États**), ce qui marque une volonté des États non dotés d’armes nucléaires, appuyés par la société civile, de sortir de la léthargie qui régnait dans les forums onusiens du désarmement. Photo : Rashid Khalikov, Directeur du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) à Genève * Les 5 puissances nucléaires officielles (P5) ne sont pas présentes. Elles prétextent que cette confé- rence ne peut avoir lieu en dehors du cadre onusien, voire même qu’elle contrevenait au plan d’action décidé en 2010 (document final du TNP) d’un processus de désarmement étape par étape. Pour être être plus clair, le P5 voit dans la mise en place de cette conférence une menace contre le statu quo… À Nayarit, l’absence des 5 puissances nucléaires et le non- respect de leur part de leurs obligations (par ex. engagement de pas moderniser les arsenaux nucléaires prévu à l’art. 6 du TNP) sont vivement critiqués. La conférence est annoncée comme "un point de non retour", signifiant clairement que des États sont prêts à se lancer dans la mise en œuvre d’un processus parallèle pour interdire les armes nucléaires et parvenir à leur élimination.
  • 44. Déc. 2014 : Conférence de Vienne À Vienne, 27 des 28 membres de l’Union européenne sont présents, 27 des 28 membres de l’OTAN aussi. Les États- Unis et le Royaume-Uni, deux puissances nucléaires officielles au regard du TNP assistent pour la première fois à une conférence humanitaire. 152 organisations de la société civile et 24 organisations internationales (dont AIEA, IFRC, CICR, OSCE, OMS, UNIDIR, UIP, UE). La Chine est représentée par la China Arms Control and Disarmament Association. La France et la Russie sont absentes… La conférence de Vienne consacre cet objectif : compléter le savoir déjà acquis dans les conférences précédentes et ouvrir de nouvelles perspectives pour combler le vide juridique existant.
  • 45. 2014 : Beatrice Fihn Suédoise née en 1982, études de droit international à Londres. A géré le programme de désarmement de la Women's International League for Peace and Freedom (WILPF, Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté) et le projet Reaching Critical Will et travaillé pour le Geneva Center for Security Policy. A beaucoup écrit sur les processus de désarmement et l'engagement de la société civile. Directrice exécutive depuis 2014 de International Campaign to Abolish Nuclear Weapons (ICAN, ‘Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires’), où elle dirige la campagne de plus de 468 organisations partenaires dans 101 pays, travaillant ensemble pour parvenir à un traité interdisant les armes nucléaires. ICAN est lauréat du prix Nobel de la paix 2017 « pour les efforts déployés pour attirer l'attention sur les conséquences humanitaires catastrophiques de l'utilisation de toute arme nucléaire, et pour son travail pionnier pour obtenir l'interdiction par traité de ces armes ».
  • 46. Beatrice Fihn « Pour moi, la solution (du désarmement nucléaire) n’est pas technique mais culturelle. C’est déjà arrivé. Certaines choses qui paraissaient banales deviennent tout d’un coup inacceptables, comme, par exemple, fumer dans les lieux publics. » ■
  • 47. 2014 : Jacques Villain Né en 1947, ingénieur français au ministère de la Défense puis dans l’industrie spatiale, ex-directeur des Affaires spatiales internationales de la société ‘Safran’. Spécialiste de l'histoire de la conquête de l’espace, de l'histoire de la guerre froide et de l'aventure du nucléaire en France. Membre titulaire de l’’Académie de l’Air et de l’Espace’ depuis 1996, auteur d’une vingtaine d’ouvrages, dont Le livre noir du nucléaire militaire (octobre 2014) « Qui connaît les terribles accidents provoqués par les arsenaux nucléaires militaires depuis 1945 ? Qui sait que 8 sous-marins ont coulé avec leurs réacteurs à bord qui se décomposent au fond des océans ? Que 5 bombes nucléaires ont été perdues par les Américains ? Très peu d’incidents ont été rendus publics, secret militaire oblige.(…) Aujourd’hui, malgré les différents traités de réduction des armements, on dénombre plus de 16 000 armes nucléaires opérationnelles, sans compter les stocks de plutonium et d’uranium enrichis. Neuf pays possèdent l’arme nucléaire, que rejoindra peut-être l’Iran demain. » NB : L’auteur décrit les nombreuses fois où la catastrophe a été frôlée… chez les autres. Comme si l’arme nucléaire française offrait toutes les garanties de sécurité…
  • 48. Avril 2014 : Tony DeBrum Né en 1945, Ministre des affaires étrangères des Iles Marshall, petit État du Pacifique, composé d’une poussière d’atolls, d’îles et d’îlots, et comptant à peine plus de 60 000 habitants dispersés sur moins de 400 km², mais dans un espace plus grand que la France métropolitaine. Porte plainte le 24 avril 2014 devant la ‘Cour Internationale de Justice’ contre les 9 pays dotés d’armes nucléaires (États-Unis, Russie, Royaume Uni, France, Chine, Israël, Inde, Pakistan, Corée du Nord) pour non respect de leurs obligations en matière de désarmement nucléaire. Contribue à assurer l'engagement des États insulaires du Pacifique à adopter des mesures pour lutter contre le changement climatique. La puissance cumulée des 67 essais conduits aux Iles Marshall par les États-Unis de 1946 à 1958 équivaut à l’explosion d’une fois et demie la bombe d’Hiroshima (15 kilotonnes) chaque jour pendant douze ans ! L’essai Castle Bravo du 1er mars 1954 (photo ci-dessus), une bombe de 15 mégatonnes, 1000 fois plus puissante que celle d’Hiroshima, a contaminé mortellement des pêcheurs japonais et provoqué un mouve- ment de révolte mondial. L’essai russe de la Tsar Bomba en octobre 1961, la plus grosse bombe H de l'histoire (57 mégatonnes), a développé une boule de feu de 7 km de diamètre. L’éclair de l’explosion fut visible à plus de 1 000 km …
  • 49. Août 2014 : l’évêque de Guyane Le P. Emmanuel Lafont, ancien curé de Soweto, évêque de Guyane, écrit en août 2014 aux personnes qui ont jeûné du 6 au 9 août * contre l’arme nucléaire : « Il n’y a aucune justification à la fabrication et au stockage d’armement nucléaire. Il faut le dire haut et clair. Il n’y a aucune justification au fait qu’il faudrait attendre que les autres baissent les armes pour que nous baissions notre armement nucléaire. (…) Je dénonce l’hypocrisie des gouvernements occidentaux qui prétendent empêcher d’autres pays d’obtenir un armement nucléaire alors qu’ils se sont arrogé le droit d’en posséder ! Garder nos armes n’est ni humain, ni raisonnable, ni chrétien a fortiori. Je souhaite que mon Église ait le courage de le dire, tranquillement mais fermement et clairement. Vous êtes à l’avant-garde de ce combat et de cette conscience. Je vous félicite et je vous remercie. Continuez ! » ■ * 6 août 1945 : Hiroshima; 9 août 1945 : Nagasaki Photo du bas : Jeûne et action à Paris contre l’arme nucléaire du 6 au 9 août 2012