Saint Georges, martyr, et la lègend du dragon.pptx
COURS
1. THEME INTRODUCTIF :
CROISSANCE ET MONDIALISATION DEPUIS 1850
Introduction :
A partir du milieu du XIXème siècle, l’économie mondiale connait une forte croissance portée par les grandes
puissances européennes qui s’industrialisent.
Depuis la fin du XIXème siècle, l’industrialisation des grandes puissances nourrit la croissance mondiale qui elle-
même stimule le commerce international et favorise donc la mondialisation des échanges et des économies.
Croissance économique et mondialisation sont donc deux phénomènes étroitement liés.
Comment croissance économique et mondialisation se nourrissent-elles ?
I. La croissance économique et ses différentes phases depuis 1850
Quelles sont les différentes phases et les moteurs de la croissance ?
1) Les trois grandes phases de la croissance économique depuis 1850.
Depuis 1850, le PIB (somme des richesses produites en une année à l’intérieur des frontières d’un État par des
entreprises nationales ou étrangères) des grandes puissances économiques (mais aussi celui de l’ensemble de la
planète) a fortement augmenté (frise p 19). À l’échelle mondiale, le taux de croissance annuel moyen sur la période
est de +2% (ce qui signifie que la richesse produite sur Terre a en moyenne progressé de 2% chaque année).
Depuis 1850, nous pouvons identifier 3 phases de croissance économique :
- la première industrialisation (années 1780-années 1850) : elle apparait au Royaume-Uni à la fin du
XVIIIème siècle et se diffuse ensuite en France, Belgique, Pays-Bas et en Allemagne et repose sur le remplacement
des sources d’énergie traditionnelles (bois…) par de nouvelles sources d’énergie plus performantes comme le
charbon associé à des innovations technologiques : machine à vapeur, chemin de fer, sidérurgie, mécanisation de
l’industrie textile et mécanique… . La mécanisation des usines et le développement du chemin de fer permettent
d’augmenter la productivité. Elle prend fin dans les années 1880 suite au krach (effondrement des valeurs
financières) à la bourse de Vienne en 1873 qui débouche sur une crise agricole et industrielle (la « grande
dépression »).
- la seconde industrialisation (années 1880-années 1945) : elle est associée au développement économique
de l’Allemagne et des Etats-Unis. Elle est associée à de nouvelles sources d’énergie (pétrole, électricité) et des
innovations importantes (acier, chimie) dont certaines vont accélérer le processus de mondialisation (automobile,
avion). Cette phase s’achève avec une crise économique majeure : le krach boursier de Wall Street à New York en
1929 (p.24-25) qui entraîne une grave dépression (crise financière, faillites d’entreprises, chômage de masse…).
- la troisième industrialisation (1945-vers 1975) : centrée sur les Etats-Unis et les pays d’Europe de l’Ouest,
c’est la période des « Trente Glorieuses » (expression de l’économiste Jean Fourastié) => p. 28-29). C’est une
période de croissance extraordinaire (5 % en moyenne) qui s’appuie sur la consommation de produits
manufacturés (société de consommation), le développement du secteur tertiaire et des secteurs industriels de
pointe (énergie atomique, automobile, aéronautique, électronique…).
Depuis les années 1990, la croissance est portée par le secteur informatique et de la communication (internet,
téléphonie mobile…)
2. 2) Les moteurs et les acteurs de la croissance.
Parmi les moteurs de la croissance économique :
- De nouvelles sources d’énergie => charbon, électricité, nucléaire…
- De nouveaux modes de production : le taylorisme (Organisation scientifique du travail (OST) => division du
travail et spécialisation des tâches confiées à un ouvrier) et fordisme (travail à la chaîne + politique de hauts
salaires pour que les ouvriers puissent acheter ce qu’ils produisent + salaires indexés sur le rendement =>
docs 1 p 18 et 3-4 p 23). Ces nouveaux modes de production permettent d’augmenter considérablement la
productivité.
- Des moyens de transport et de communication permettent d’accélérer les échanges : chemin de fer,
transport aérien, transport maritime. Aujourd’hui, plus de 80 % du transport de marchandises se fait par
voie maritime grâce à la conteneurisation.
Des acteurs :
- Des entreprises : elles produisent mais sont souvent aussi à l’origine des innovations. Pour supporter les
coûts liés à l’innovation et à la production, elles se regroupent en fusionnant pour former des firmes
multinationales (ou transnationales - FTN -). Elles sont implantées dans plusieurs pays pour rechercher les
meilleurs coûts de main d’œuvre, ce qui alimente la mondialisation des activités.
- Les banques : elles financent les investissements des entreprises par des crédits bancaires et collectent
l’épargne (doc 5 p 23).
- Les bourses : le capital des entreprises multinationales (Sociétés anonymes) est divisé en actions qui
s’échangent sur les marchés boursiers.
- L’Etat : il peut intervenir dans l’économie en cas de crise (politique de grands travaux, protectionnisme,
Etat-providence…) ou soutenir un secteur d’activité en passant commande (armement…)
La croissance économique est associée à l’application de l’idéologie libérale théorisée par Adam Smith et qui
valorise le libre-échange, l’enrichissement personnel des entrepreneurs au détriment de l’intérêt général. Pour les
libéraux, l’Etat ne doit pas intervenir dans l’économie.
C’est pourquoi, si le libéralisme enrichit considérablement l’économie des puissances industrielles, il génère
également beaucoup d’inégalités et de pauvreté parmi les ouvriers qui ne disposent pas de protection sociale.
Le libéralisme est contesté par le socialisme (Karl Marx, Friedrich Engels, Le manifeste du parti communiste, 1848)
qui propose de renverser la société libérale dominée par la bourgeoisie afin de constituer une dictature du
prolétariat dans laquelle la propriété privée serait abolie et qui permettrait à l’Etat de concentrer les moyens de
production pour redistribuer les richesses créées équitablement.
3) Des phases très irrégulières marquées par des fluctuations importantes.
Les périodes de croissance économiques sont irrégulières dans le temps et l’espace. Ces phases sont composées de
cycles plus ou moins longs (cycles de Juglar, de Kondratiev…) associant des moments de croissance suivis d’une
crise et d’une dépression. Les moments de croissance sont en général associés à l’apparition d’innovations
majeures (cf théorie de Schumpeter) => doc 1 p 22.
Les phases de dépression sont liées à un évènement majeur : krach de Wall Street en 1929, choc pétrolier de 1973,
crise financière des subprimes en 2008…
Dans l’espace, les périodes de croissance sont également très irrégulières : ex : les pays communistes et du « tiers-
monde » n’ont pas profité des « Trente Glorieuses ». Au contraire, alors que les pays développés entrent en crise à
partir du milieu des années 70, les pays émergents connaissent une croissance très importante.
3. II. Les économies-monde successives depuis 1850.
Comment les économies-monde ont-elles favorisé les interdépendances à l'échelle mondiale ?
Comment les centres de gravité de l’économie mondiale se déplacent-ils ?
1) L’économie-monde britannique (1850-1914)
De 1850 à 1914, le Royaume-Uni est la 1ère
puissance économique mondiale. Elle le doit à son industrie (docs 1 et
3 p 34) et à son empire colonial, le plus vaste du monde, qui lui permet d’exploiter d’immenses ressources de
matières premières (doc 4 p 35) et qui constitue un immense marché pour écouler ses productions (25 % des
exportations mondiales en 1860).
De plus, le Royaume-Uni contrôle l’espace maritime mondial grâce à une immense flotte de navires de guerre et de
commerce : il a la maîtrise des Mers et des océans (contrôle des passages stratégiques) et est à l’origine de
l’essentiel des flux maritimes mondiaux (flux de matières premières, de produits manufacturés mais aussi de
migrants qui vont peupler son immense empire).
Le centre de cet empire est Londres. C’est le premier port mondial et le centre financier le plus puissant (le
quartier de la City concentre les plus importantes banques et assurances mondiales et la Livre Sterling est la
monnaie de référence mondiale).
La puissance économique britannique s’appuie sur l’idéologie libérale et capitaliste fondée sur le libre-échange
(source de la richesse des nations selon les libéraux => théorie des avantages comparatifs de Ricardo) => doc 5 p
35).
Cependant, l’économie-monde britannique est confrontée à de sérieux concurrents. La France constitue un rival
financier et colonial alors que l’Allemagne constitue un rival industriel et diplomatique (l’Allemagne est à la tête
de la Triple Alliance à laquelle se heurte la Triple Entente, menée par la France et le Royaume-Uni). De l’autre côté
de l’Atlantique, les Etats-Unis constituent un redoutable concurrent économique, qui détrône le Royaume-Uni de
sa place de première puissance industrielle dès 1892.
2) L’économie-monde américaine (1914-1990)
La domination économique de l’Europe prend fin avec la Première Guerre mondiale. A partir de 1914, les Etats-
Unis s’imposent comme le centre d’une nouvelle économie-monde (doc 1 p 36).
Au début du XXème siècle, les Etats-Unis sont la 1ère
puissance industrielle mondiale grâce notamment aux gains
de productivité permis par le fordisme.
Le pays est très attractif (il reçoit des millions de migrants -voir cours introductif de 2nde
) et dispose d’immenses
ressources naturelles.
Dans l’entre-deux guerres, les Etats-Unis deviennent le centre de l’économie mondiale, malgré la crise financière de
1929 (doc 1 p 24) qui a des répercussions mondiales (doc 2 p 24) et entraîne des millions d’Américains dans le
chômage et la pauvreté (doc 3 p 25).
La crise de 1929 accentue les critiques du système libéral qui produit beaucoup d’inégalités.
Le président Roosevelt lance un grand programme d’intervention de l’Etat pour relancer l’économie américaine : le
New Deal (doc 4 p 25).
La Seconde Guerre mondiale ruine l’Europe et profite aux Etats-Unis qui ont considérablement développé leur outil
industriel et réalisé d’importants progrès technologiques (aéronautique, électronique, nucléaire…) pour soutenir
l’effort de guerre. En 1950, plus de 50 % des produits manufacturés sont américains.
4. Les Etats-Unis financent la reconstruction des pays d’Europe occidentale et du Japon grâce au Plan Marshall (prêts
accordés en échange d’importations de produits américains), ce qui permet à l’économie américaine de s’implanter
durablement dans ces pays (doc 2 p 36). L’accord du GATT (doc 4 p 37) permet de baisser les droits de douane et
donc de favoriser l’importation de produits américains.
En 1944, les accords de Bretton Woods font du dollar la nouvelle monnaie internationale et la seule convertible
en or (jusqu’en 1971).
Elle accueille sur son territoire de grandes institutions internationales (FMI, Banque mondiale) et les sièges sociaux
des plus puissances firmes multinationales, ainsi que des technopôles de rang mondial comme la Silicon Valley.
La culture américaine (American Way of Life) devient un aspect majeur de l’économie américaine : le Soft Power.
Les Etats-Unis dominent les échanges mondiaux avec les autres pôles de la Triade (Europe de l’Ouest et Japon). Les
marchés canadiens et latino-américains sont très dépendants. Quant à l’Europe, elle s’émancipe progressivement
pour devenir un véritable concurrent avec la création de la CEE puis de l’Union Européenne.
Les Etats-Unis sont également une puissance militaire majeure depuis la Seconde Guerre mondiale. La « course aux
armements » avec l’URSS durant la Guerre froide a permis à l’économie américaine de grandement profiter des
investissements réalisés dans le domaine militaire (emploi, retombées technologiques dans le civil…).
L’URSS et le bloc communiste n’ont pas réussi à remettre en cause l’économie-monde américaine car ils sont
restés repliés sur eux-mêmes. Cependant, l’hégémonie américaine est partiellement entamée depuis le début des
années 1990 avec l’affirmation de nouveaux acteurs économiques qui concurrencent fortement l’économie des
Etats-Unis : l’UE et les pays émergents et d’Asie orientale.
Malgré tout, l’économie américaine demeure aujourd’hui la première mondiale en raison notamment de son
avance dans le domaine des hautes technologies.
3) Une économie-monde multipolaire.
Avec la fin de la Guerre froide et la disparition de l’URSS, l’organisation du monde, qualifiée de bipolaire jusque-là,
devient multipolaire avec l’apparition de nouveaux acteurs qui remettent en cause l’hégémonie américaine.
L’économie américaine demeure la première du monde mais elle est fortement concurrencée depuis les années
1990 par les BRICS ou « pays émergents » (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) mais aussi par les pays
industrialisés d’Asie orientale (Japon, Corée du Sud, Taïwan, Singapour…) et par l’Union Européenne.
Les pôles de la Triade (UE, Etats-Unis, Asie orientale) concentrent l’essentiel des richesses mondiales et des flux
commerciaux et financiers.
A l’inverse, l’Afrique et l’Amérique du Sud (sauf le Brésil) sont en marge et moins bien intégrés à la mondialisation.
Cependant, ces espaces bénéficient des délocalisations des firmes multinationales qui recherchent de la main
d’œuvre bon marché mais dont les fonctions de commandement (directions, conceptions…) demeurent
implantées dans les pays développés.
La mondialisation multipolaire d’aujourd’hui est donc fondée sur des rapports inégaux et de dépendance.
Le modèle hégémonique libéral, incarné par les Etats-Unis, est de plus en plus contesté :
La création du G20 en 1999 répond à la revendication des pays émergents de participer à la gouvernance
mondiale.
La prise en compte du facteur environnemental et du développement durable, voire même de modèles
altermondialistes répond aux excès du modèle économique libéral américain et de la priorité donnée à la
croissance.
L’hégémonie politique et le mode de vie américain sont attaqués par le terrorisme.
5. Conclusion :
Depuis le milieu du XIXème siècle, les grandes phases de développement économique correspondent à des phases
de développement industriel associées à l’utilisation de nouvelles sources énergétiques nouvelles et à des
innovations majeures et durables qui ont contribué à créer des marchés mondiaux par l’accélération des échanges.
Ces phases de développement, très inégales dans le temps et dans l’espace, sont associées à la constitution
d’économies-monde qui alimentent le processus de mondialisation de l’économie.