2. « La plus atroce offense que l’on
puisse faire à un homme, c’est
de nier qu’il souffre »
(Cesare PAVESE, Le métier de vivre)
3. LA DOULEUR:
• Définition: « La douleur est une expérience
sensorielle et émotionnelle désagréable liée
à une lésion tissulaire réelle ou potentielle
ou décrite comme telle. » Association
internationale d’étude sur la douleur.
• « Bien abritée dans le corps qu’elle possède,
la douleur a toujours visé à éloigner
d’elle.Elle brouille l’entendement, divise les
savants , obtient l’isolement ».Dr Annie
Gauvain Piquard.
4. « Ca fait très mal , les brûlures,
ça fait plus mal encore que de
perdre sa maman… »
(N…, 8 ans, rescapée d’un
accident de voiture dans
lequel sa maman a péri)
5. Les situations douloureuses:
• Polymorphes…Fréquentes...Inéluctables...
• Répétées…Durables…
• Révélatrices… accompagnatrices… lors des
rechutes…
• Épidémiologie, rappel:
– 1/ 500 enfant de moins de quinze ans
présentera un cancer.
– 1/750 adolescent aura eu un cancer dans
ses antécédents.
6. Les acteurs du déni…
• « Une violence institutionnelle »
– 1:Croyance en l’incapacité de l’enfant à ressentir
la douleur.
– 2:Comment le soignant peut il être sur de la
douleur de l’enfant?
⇒satisfecit de principe qui dure jusqu’à un
nouveau dogme…
Solution pour le soignant: enfouir le malaise, le
doute et le relent de culpabilité inéluctable qui va
avec…
7. Les acteurs du déni:
• Magendie, 1847 :’’Qu’un malade souffre, plus
ou moins, est ce la une chose qui offre de
l’intérêt pour l’Académie des Sciences? ’’
• Les médecins: moins de 2 heures de
formation concernant la douleur et son
traitement.
– Concernant l’enfant: « je ne sais pas », « quels
sont les signes d’un enfant qui souffre? »:
– EN FAIT ,VERITABLE DENI DE PERCEPTION.
8. Les acteurs du déni:
• Déni de la douleur jusqu’en 1980:
• Lancet,1987, Anand:
• 40 protocoles d’anesthésie pour ligature du
CA, 31 sans analgésie.
• Aujourd’hui (USA): ¼ des médecins ont une
attitude adaptée vis à vis de la douleur.
9. Les acteurs du déni:
Georges Duhamel:
« L’apprenti médecin, non sans raison,se défend
contre tout ce qui pourrait le fléchir, l’attendrir,
lui faire perdre la dignité stoïque, hermétique,
hautaine de l’homme dont le devoir est
d’expliquer, de résoudre et de prévoir;il
s’applique à sculpter son masque, et même
dans le secret, il est économe de ses
émotions.C’est bon qu’il soit ainsi. »
10. Les acteurs du déni
MAIS…
« Mais j’étais à ce point de la vie que je
n’avais plus aucune raison de me
refuser aux mystères de la sympathie,
aux miracles de la sympathie. »
11. Systèmes de la douleur:
• Systèmes nociceptifs:
– Matures des le 5ème mois de la gestation.
• Systèmes inhibiteurs de la douleur:
– Matures après le premier trimestre de vie.
Entre les deux, les douleurs neuropathiques
(zona…)
12. La douleur dans la vie psychique:
• Sigmund FREUD: « Le passage de la douleur
corporelle à la douleur psychique correspond à la
transformation de l’investissement narcissique en
investissement d’objet ».
– Conséquence dramatiques de cette phrase:
• la douleur ASSIMILEE à la dépression.
• Or la douleur n’est pas la souffrance psychique et
n’est pas la dépression.
• La douleur entre dans la vie psychique comme un
corps étranger.
• La nociception n’est pas prise par un système de
représentation.Dès lors, comment agit elle sur la vie
psychique?
13. La douleur dans la vie psychique:
La nociception se vit en négatif:
« une sensorialité à part »:
– SANS les mots pour la décrire,
– SANS représentation,
– SANS aucun centre central spécifique de la
douleur,
– SANS centre d’intégration;
– avec des voies spécifiques,
– avec un système de contrôle,
– avec de nombreuses connections.
14. Un monde sans douleur…
(modèle emprunté à Mme A.Gauvin-Piquard)
Relation
narcissique
Relation SUJET
objectale
extérieur
15. Une douleur légère…(1)
-Recentrage sur soi
mais persistance
de la vie de
relation.
-Utile dans la
petite enfance
pour asseoir le
schéma corporel.
-Enfant HYPER
anxieux et
vigilant;l’extérieur
encore investi.
16. Une douleur moyenne à forte…(2)
-Lâchage de
l’investissement
extérieur et de la
vigilance.Plus
d’anxiété.
-Intérêt des
médicaments type
morphine.
-Présence des
parents+++: soit
(1) soit (3)
17. Une douleur envahissante…(3)
-Le psychisme non
contenant.
-Plus de position
antalgique.
-Perception de soi
très altérée.
-
Désinvestissement
de la zone
douloureuse et du
monde extérieur.
18. La torture…
-Envahissement
croissant,jusqu’à la perte
de connaissance.
-Destruction de systèmes.
- -Séquelles.