Cette conférence a été présentée en 2008, dans le cadre du salon MESUREXPO. Elle décrit les 3 méthodes proposées dans le fascicule AFNOR FD X 07-014 pour l'optimisation des périodicités.
3. L’année, très souvent choisie pour définir la
périodicité, …
n’est rien de plus que le temps que met la terre à
faire le tour du soleil !
4. Compte-tenu de la question :
Valeur maxi du calibre
X Valeur mesurée Calibre N°1
Durée de vie calibre N°1
X
Durée de vie calibre N°2
Limite d’usure du
calibre
Il aurait fallu que le « Bon Dieu » est une sacrée
vision de l’avenir pour que « ça tombe juste » !
5. Quelques remarques :
un étalonnage n’est ni un réglage, ni un ajustage ni une quelconque opération sur
un instrument de mesure. Il ne s’agit que d’une comparaison à un étalon.
Ainsi, UN INSTRUMENT ETALONNE NE MESURE PAS JUSTE !!!
L’utilité de l’étalonnage réside dans la détermination des incertitudes de mesure
lors de l’utilisation de l’instrument et dans la vérification de sa conformité à une
spécification.
6. ISO 9001 [3], § 7.6 : Maîtrise des dispositifs de surveillance et de mesure
…
Lorsqu’il est nécessaire d’assurer des résultats valables, les équipements de mesure doivent
être :
• Étalonnés ou vérifiés à intervalle spécifié ou avant leur utilisation, par rapport à des étalons
de mesure reliés à des étalons de mesure internationaux ou nationaux (lorsque ces étalons
n’existent pas, la référence utilisée pour l’étalonnage doit faire l’objet d’un enregistrement ;
•…
• Identifiés afin de pouvoir déterminer la validité de l’étalonnage
•…
NOTE : pour des conseils se référer à l’ISO 10012
L’ISO 9001 ne fait pas état d’une périodicité particulière, ce qui
signifie que la « traditionnelle » valeur de douze mois n’est en aucun
cas une exigence normative.
De plus, l’étalonnage n’est imposé que lorsque la « nécessité
d’assurer des résultats valables » est demandée !
7. Norme ISO 10012 :
§ 7 Confirmation métrologique et mise en œuvre des processus de mesure
§ 7.1 Confirmation métrologique
§ 7.1.1 Généralités
La confirmation métrologique doit être conçue et mise en œuvre de manière à garantir que les
caractéristiques métrologiques des équipements de mesure satisfont aux exigences métrologiques
du processus de mesure. La confirmation métrologique inclut l’étalonnage et la vérification de
l’équipement de mesure.
…
§ 7.1.2 Intervalles de confirmation métrologique
… Les intervalles de confirmation métrologique doivent être revus et ajustés si nécessaire pour
assurer la conformité permanente aux exigences métrologiques spécifiées.
L’intervalle de temps entre deux confirmations doit être déterminé notamment à
l’aide de l’historique des étalonnages, de données statistiques… et ce afin
d’assurer la conformité aux besoins en terme de « performance métrologique ».
8. Fascicule FD X 07-007 :
§ 7.2 Méthodes de surveillance des processus de mesure ou d’essai
§ 7.2.1 Suivi des résultats d’étalonnages périodiques
L’étalonnage périodique fournit les informations qui permettent d’évaluer la dérive dans
le temps …. L’exploitation de ce suivi sous forme d’un graphique est très utile pour
apprécier le comportement de l’équipement et prédire quand ses spécifications
dépasseront des limites prédéterminées.
§ 7.2.2 Suivi d’un objet connu
Le suivi d’un objet connu est une méthode simple et efficace.
Exemple 1 : Dans un laboratoire utilisant quotidiennement une balance de pesée pour
préparer des échantillons de 100 g d’un produit, il suffit de placer très régulièrement une
même masse d’environ 100 g… Le suivi d’une caractéristique majeure est très efficace
et moins onéreux qu’un étalonnage annuel.
§ 7.2.3 Technique MSP
Un autre suivi consiste à établir une carte de contrôle en utilisant les outils de la Maitrise
Statistique des Processus (MSP)…
§ 7.2.4 Redondance
… On utilise un autre équipement, similaire ou non, pour effectuer les mesures. … Un
désaccord met en évidence un problème de mesure…
9. Fascicule FD X 07-007 - Conclusion :
§ 4.2 Implication de la fonction métrologie dans la fonction de production
Les métrologues ne doivent plus se considérer comme « les gardiens du temple », chargés
uniquement d’étalonner ou de vérifier périodiquement des équipements de mesure dans leurs
laboratoires climatisés.
…
La fonction métrologie… doit aussi s’investir dans la stratégie de l’entreprise, en maîtrisant au
moindre coût les différents facteurs de risques qui peuvent générer des résultats de mesure
incorrects et donc affecter la qualité de la production.
La métrologie doit changer.
Les notions de coût et de risque doivent devenir les principales préoccupations
du métrologue.
10. L’erreur de mesure provient de l’imperfection des facteurs constitutifs du
processus de mesure, tels qu’ils se sont exprimés au moment précis de la
mesure.
Ces facteurs sont les suivants :
• L’objet à mesurer
• L’étalon auquel il doit être comparé
• L’opérateur et la méthode de mesure
• L’instrument de mesure
• L’environnement dans lequel s’effectue la
mesure
L’incertitude de mesure représente donc un encadrement de l’erreur de
mesure, avec un niveau de confiance donné
11. L’étalonnage consiste à comparer l’instrument avec des étalons (cf. définitions),
permettant alors de déterminer la participation de l’instrument de mesure dans
l’incertitude globale.
Cette participation étant elle-même évaluée avec une certaine incertitude:
l’incertitude d’étalonnage.
L’étalonnage ne garantit pas que l’instrument « mesure juste » et ne
détermine pas l’incertitude du processus de mesure dans son ensemble.
Il donne une information sur l’instrument uniquement, sans tenir compte
de tous les autres facteurs du processus
12. • Définition du rapport de périodicité
Rper =
2
uinst
n
∑u
i =1
× 100
2
i
• Détermination de la périodicité
Rper = 0% ⇒ per = 120 mois
Rper = 50% ⇒ per = 12 mois
Rper = 100% ⇒ per = 0 mois
per = 10.e
Rper
−
÷
21,715
Méthode adaptée aux instruments mesureurs dont on a évalué les
incertitudes
13. Considérons le cas d’un micromètre d’extérieur.
1. Bilan des causes
d’incertitude
Nom de la composante
Micromètre – Erreur d’indication
Micromètre - Planéité 1
Micromètre – Planéité 2
Micromètre – Parallélisme
Répétabilité
Variation du point 0
Différence de température
Température
Erreur de forme de la pièce
2. Variance globale
u = ∑u
2
c
n
i =1
2
i
uc2 = 1,82 + 0,52 + 0,52 + 1, 0 2 + 1, 22 + 1, 02 + 1,96 2 + 0, 282 + 1,82
Limite de
Variation (µm)
3,0
1,0
1,0
2,0
Facteur de
distribution
0,6
0,5
0,5
0,5
2,8
0,4
3,0
0,7
0,7
0,6
ui (µm)
1,80
0,5
0,5
1,0
1,2
1,0
1,96
0,28
1,8
3. Variance instrument
2
uinst = 1,82 + 0,52 + 0,52 + 1, 0 2
2
uinst = 4, 74
uc2 = 14,34
4. Rapport de périodicité
Rper =
4, 74
× 100 = 33, 05%
14,34
5. Périodicité
33, 05
per = 10.exp −
÷ = 2,18 années soit 26 mois
21,715
14. Valeur maxi du calibre
X Valeur mesurée Calibre N°1
Durée de vie calibre N°1
X
Durée de vie calibre N°2
Limite d’usure du
calibre
15. L’estimation du temps minimal au bout duquel le calibre
risque d’être arrivé à sa limite d’usure passe par l’étude
des résultats antérieurs d’étalonnage. Sans ces données,
il ne sera pas possible d’obtenir cette valeur.
16. Pour chaque moyen concerné, il est possible de
modéliser, grâce aux résultats antérieurs, l’usure qu’ils ont
subie
17. Pour une famille d’instruments donnée, l’observation de la
dispersion des coefficients permet de déterminer, de façon
statistique , le coefficient le plus grand que l’on risque de
rencontrer
18. Le coefficient maximal est obtenu, à partir de la distribution
précédente, par la formule :
Coeff Maximal = Coeff Moyen + k. σ
DISTRIBUTION
A partir de la position mesurée du calibre par rapport à ses
spécifications et de ce coefficient, il est possible de
déterminer le temps minimal au bout duquel le calibre
risque d’être arrivé à sa limite d’usure et de définir, ainsi, la
périodicité optimale.
19. Il est alors possible de vérifier graphiquement la
pertinence du calcul réalisé
T Mini
20. Considérons un parc composé de 50 bagues filetées « entre » ayant chacune été
étalonnée au moins trois fois.
L’étude des droites des moindres carrés de chacun des 50 bagues conduit à 50 équations,
donc à 50 dérives individuelles (exprimées en µm / an)
α = 2,538 µm / an
sα = 0, 661 µm / an
1. Moyenne et écart type de la série de dérives
2. Détermination de la dérive maximale
(k = 3 ⇒ 99,865 %)
α max = 2,538 + 3 × 0, 661 = 4,52 µm / an
3. Détermination des périodicités
per =
9, 0067 − 8,9846
= 4,89 années
4,52.10−3
Dernier étalonnage φflanc = 8,9846 mm. Limite d’usure 9,0067 mm
4. « Part de vie »
La périodicité retenue sera donc de : 0,5 x 4,89 x 12 = 29 mois
21.
22. Analyse « terrain » des utilisations des instruments
Définitions des critères, base de notation et pondération
Notation des instruments
Calculs de périodicité
Validation
lissage des périodicités
23. Critère Descriptif
Pondération
1
Statut de l’instrument, capabilité
2
2
Gravité d’une mesure erronée
3
3
Facteurs permettant de déceler des anomalies
2
4
Facteurs aggravants : conditions d’utilisation, dérive de
l’instrument, robustesse de l’instrument
1
5
Contraintes opérationnelles sur l’étalonnage
1
6
Coût d’étalonnage
1
24. Exemple de notation pour le critère :
Facteurs aggravants
Intitulé
Nombreux et importants
Note
-2
Peu nombreux
0
Inexistants
2
25. Pour un critère donné C1, les notes obtenues par chaque
instrument de la famille étudiée permettent de déterminer l’écart
normalisé, pour le critère considéré C1, de chaque instrument.
Identification
Note
Identification
Note
Identification
Note
MULTI 001
2
MULTI 011
0
MULTI 021
2
MULTI 002
1
MULTI 012
0
MULTI 022
2
MULTI 003
1
MULTI 013
1
MULTI 023
0
MULTI 004
2
MULTI 014
2
MULTI 024
0
MULTI 005
-2
MULTI 015
-2
MULTI 025
0
MULTI 006
-2
MULTI 016
-1
MULTI 026
-1
MULTI 007
1
MULTI 017
-1
MULTI 027
-2
MULTI 008
0
MULTI 018
1
MULTI 028
0
MULTI 009
0
MULTI 019
2
MULTI 029
-1
MULTI 010
1
MULTI 020
0
MULTI 030
-2
26. L’écart normalisé (EN) se définit comme le nombre d’écart-type qui sépare
une valeur donnée de la moyenne des valeurs, pour le même critère.
EN = (xi – xmoy) / s
Où :
• xi représente la valeur étudiée
• xmoy représente la moyenne des valeurs obtenues pour le critère par tous
les instruments de la famille
• s représente l’écart type des valeurs obtenues par tous les instruments de
la famille
Dans l’exemple précédent, l’écart normalisé, pour le critère étudié, de
l’instrument identifié MULTI 001 est égal à :
La moyenne des notes est égale à :
0,13
L’écart type des notes est égal à :
1,36
L’écart normalisé du critère C1 de l’instrument MULTI 001 est égal à :
ENC1 = (2 – 0,13) / 1,36 = 1,37
27. 1. Pour chaque instrument : Calcul de l’écart
normalisé des notes de chaque critère (ENij)
2. Multiplication des ENij par leur pondération (Pj)
3. Calcul de la note globale (NGi) de chaque
instrument (ΣENij.Pj)
4. Calcul des écarts normalisés des NGi
5. Détermination de Pact, Pmax et calcul de s et de Pmoy
6. Calcul de la périodicité de chaque instrument
s=
P max − Pact
5
Pmoy = Pact + 2.s
P = Pmoy + EN NGi × s
28. L’optimisation des périodicité d’étalonnage recouvre plusieurs techniques qu’il
convient de mettre en œuvre en fonction des cas. Sachant qu’elles peuvent être
également associées.
Une stratégie d’optimisation commence par une étude préalable de l’utilisation des
moyens de mesure dans le but de minimiser le risque industriel. Pour ce faire il
convient d’associer aux calculs de périodicité des stratégies de surveillance et de
contrôles croisés.
On notera enfin que la métrologie ne peut plus se réduire au « collage d’étiquettes »
mais qu’elle est intimement liée à la notion de risque et ses outils sont les statistiques.
29. Les enseignements que l’on peut retenir de l’optimisation des périodicité d’étalonnage
sont les suivants :
• Une périodicité d’étalonnage unique n’est pas adaptée, elle doit être cohérente avec
l’utilisation des moyens de mesure.
• l’étalonnage ne constitue en aucun cas une garantie quant au bon fonctionnement
dans le temps d’un instrument.
• L’étalonnage sert à calculer les incertitudes de mesure et évaluer la conformité d’un
moyen dans des conditions spécifiques.
• l’ennemi numéro 1 de l’industriel est la dérive des instruments et pour s’en affranchir
il est nécessaire de mettre en place des stratégies de surveillance et / ou de contrôles
croisés.
30. Merci pour votre attention
Jean-Michel POU – Dirigeant Fondateur de la société Delta Mu
Email : jmpou@deltamu.fr