2. Biographie
Marceline Loridan-Ivens, née Rozenberg, est issue d'une famille juive polonaise
installée en France en 1919. Le 29 février 1944, elle est arrêtée avec son père par
la Gestapo et déportée à Auschwitz-Birkenau. Son père, comme 45 autres
personnes de sa famille, ne rentrera pas des camps.
Dans les années 1950, Marceline Loridan-Ivens côtoie le milieu intellectuel de
Saint-Germain-des-Prés, y rencontre Edgar Morin pour qui elle tournera dans le
documentaire "Chronique d'un été", co-réalisé avec Jean Rouch, en 1960.
3. Éphémère adhérente au Parti Communiste,
elle s'engage contre la guerre en Algérie et
participe au mouvement des porteurs de
valises pour le FLN.
En 1963, elle rencontre le documentariste
Joris Ivens qui deviendra son deuxième mari.
Ensemble, ils tournent au Vietnam "Le 17ème
parallèle" puis une série de documentaires
autour de la révolution culturelle en Chine.
En 2003, Marceline Loridan-Ivens revient sur
son histoire personnelle et réalise le film "La
petite prairie aux bouleaux" sur le retour
d'une déportée à Birkenau.
Elle a également publié trois livres
autobiographiques, "Ma vie balagan" (2008),
"Et tu n'es pas revenu" (2015), "L'amour
après" (2018).
Elle est morte le 18 septembre 2018.
4.
5. Résumé
« Le téléphone sonne. C’est Charlotte qui
m’appelle d’Israël. Nous étions dans la même
classe à Montélimar. Elle a été arrêtée après
moi, mais je ne l’ai pas croisée à Birkenau.
— Qu’est-ce que tu fais en ce moment ?
demande-t-elle.
— Je travaille sur l’amour.
Un silence alors, comme si le mot amour
s’égarait, se cognait dans sa tête. Elle ne sait
qu’en faire.
— L’amour au camp ou quoi ?
— Après les camps.
— Ah, c’est mieux. L’amour au camp, j’en ai
pas vu beaucoup. »
6. Critiques
« Comment aimer, s’abandonner, désirer,
jouir, quand on a été déportée à quinze
ans ?
Retrouvant à quatre-vingt-neuf ans sa «
valise d’amour », trésor vivant des
lettres échangées avec les hommes de
sa vie, Marceline Loridan-Ivens se
souvient…
Un récit merveilleusement libre sur
l’amour et la sensualité. »
Babelio
7. Les points forts
Un grand et beau texte sur le corps, sur l’amour, sur l’apprentissage de la
chose amoureuse, sur la réappropriation du corps après un passage dans
les camps de la mort.
- Le tourbillon d’une vie ponctuée par les mots « horreur », « humiliation »,
« corps », « désir », « amour »… On lit, pris par l’émotion : « Je fuyais mon
propre corps, sa mise à nu, à jamais associée pour moi à l’ordre d’un nazi
», ou encore : « Il n'y eut après les camps, plus aucun donneur d'ordres
dans ma vie ».
- Le franc-parler d’une femme revenue de là où la mort était l’ordinaire du
quotidien.
- Avec « L’Amour après », Marceline Loridan-Ivens raconte l’amour, le sexe-
il n’y a dans ses mots pas la moindre vulgarité, pas le moindre soupçon
d’impudeur.
- La résonance implacable des mots d’une femme qui, au lendemain du
retour des camps, confia : « Ma vie c’était vraiment du rabe »…
Culture-Tops
8.
9. Marcelline Loridan-Ivens, de
son nom de jeune fille
Rozenberg est déportée à
Auschwitz-Birkenau à l'âge de
quinze ans.
À son retour des camps, elle
se jette dans l'existence, le
cinéma et les amours, à corps
perdu. Elle se cherche
follement. Ce qu'elle veut,
c'est ne plus subir, jamais.
De cette expérience, ô
combien traumatisante, elle a
réussi à se relever à travers
les mots et les images. Ses
premiers amours, elle les
cherche d'abord parmi les
autres survivants.
Ce livre éblouissant, écrit par
l'un des derniers passeurs de
mémoire, est un livre intime,
puissant, bouleversant, un
roman vrai sur le corps, la
féminité, la sexualité, qui
parle essentiellement d'amour.
Cancie Babelio