SOMMET 2023 Flambée des charges : des pistes pour s’adapter en ovins viande

Flambée des charges : des
pistes pour s’adapter en ovins
viande
Lucille GUYARD, Chambre d’agriculture de l’Allier
Vincent BELLET, Institut de l’Elevage
Marie MIQUEL, Institut de l’Elevage
SOMMET DE L'ELEVAGE 2023
1

Des charges aux cours toujours très
élevés
• En juin 2023, l’IPAMPA Ovin viande au niveau de la
moyenne 2022
2
IPAMPA :
 Indice des prix d’achat des moyens
de production agricole
 Suivi des charges indicées (biens et
services utilisées par les éleveurs
dans leur activité agricole)
 Année 2015 : base 100
 Ne prend pas en compte des
charges telles que : travaux pour
élevage, impôts et taxes, frais de
personnel

Hypothèses de calcul des coûts de
production 2022
CHARGES PRODUITS
• Agneaux :
• + 8 % rustiques
• + 11 % herbagers
• Aides :
• AO : + 0,8 %
• Aides découplées : - 1.3 %
• ICHN : stable
• Aide Ukraine : effet hausse des prix :
+ 0.1 €/kgc
3
• Fermage : + 3,55 %
• Entretien des bâtiments : + 5,3 %
• Carburants : + 57,7 %
• Entretien du matériel : + 5,9 %
• Frais vétérinaires : + 4,3 %
• Engrais et amendements (juin à mai) :
+ 72,3 %
• Aliments achetés : + 23,8 %

Des estimations de coûts de
production en forte hausse
4 Herbagers de plaine Herbagers de montagne
+ 10 % + 11 %
Source : INOSYS Réseaux d’élevage, n=34 fermes

La hausse des prix de l’agneau ne
couvre pas l’envolée des charges
5
Herbagers de plaine Herbagers de montagne
Source : INOSYS Réseaux d’élevage, n=34 fermes
Estimation des coûts de production 2022

Des estimations de revenus en forte
baisse en 2022
UMO à
rémunérer
atelier et céré-
intra
Productivité de
la MO
rémunérée
(Eq. kgc/UMO)
Evolution en
SMIC/UMO
dégagés (hors
travail)
2021/2022
Herbagers de
plaine 0,9 10 451 -21 %
Herbagers de
montagne 1,4 8 959 -36 %
6

Face à cette conjoncture, les éleveurs
ovins viande se sont adaptés.
7
Alimentation achetée Fertilisation Mécanisation Productivité du travail
Optimiser les rations selon
les besoins physiologiques
Réduire les achats de
fertilisant mais attention à
long terme dégradation du
potentiel fourrager
Privilégier le pâturage Augmenter de la
productivité numérique et
poids carcasse
Alloter les brebis Mieux valoriser les fumiers Mutualiser les outils
Faire appel à des ETA
Réaliser des bancs d’essais
tracteurs
Maintenir les brebis en état
Réformer les improductives Rationnaliser le foncier Assurer le renouvellement
des brebis et des béliers
Vérifier les valeurs (prix par
rapport à la qualité)
Optimiser le ratio
brebis/béliers

Plusieurs pistes évoquées…
• « Pour faire face à la hausse des
charges, je joue sur la productivité
du troupeau. En moyenne, la
productivité numérique est de 1.8
agneau par brebis et par an grâce à
une prolificité de 1.84 et également
à un bon taux de fertilité (28 % des
brebis agnèlent 2 fois dans l’année).
Avec une conduite de la
reproduction accélérée, 10 % des
agnelles et 5 % des brebis sont
improductives sur une campagne. »
8
Ludovic RAMBAUD, Loire, 83 ha de SAU,
660 brebis
Pascal MEULE, Nièvre, 130 brebis, 100
vêlages, 138 ha SAU dont 116 ha de PP
• « Sur notre exploitation, la conduite
des troupeaux ovin et bovin viande
permet de limiter la consommation
de fourrages et de concentrés.
Quand les vaches rentrent en
bâtiment, le troupeau ovin reste au
pâturage et valorise l’herbe de 51
ha de prairies permanentes, 9 ha
de Ray Grass italien nouvellement
semées en automne. Il valorise
l’herbe sur pied non consommé par
les vaches avec des mises bas dès
fin octobre. »

Plusieurs pistes évoquées…
• « Malgré la flambée du prix des
engrais, nous n’avons pas voulu
changer nos pratiques de
fertilisation azotée pour préserver
les rendements. En revanche, nous
avons revu notre politique pour les
engrais de fond. Nous avons choisi
de faire l’impasse sur la potasse et
de diminuer le phosphore par deux,
voire de le supprimer aussi pour les
parcelles ayant eu du fumier. Les
frais d’engrais ont quand même été
multipliés par 2 l’année dernière
malgré ces efforts. »
9
Patrick SAUNOIS, en Côte-d’Or (345 ha de
SAU dont 320 ha de cultures, des vignes
et 330 brebis)
Benoît RONZON , Rhône, 46 ha de SAU et
75 de surfaces pastorales, 335 brebis et
légumes plein champ
• «L’utilisation des surfaces
additionnelles (estives à Garnier,
estives en Haute Savoie, pâturage de
dérobées dans la plaine de l’Ain) est
variable selon les années, mais
permet de gagner en autonomie
fourragère.
Sur l’exercice 2022, toutes les surfaces
hors exploitation représentent
environ 40 % des apports annuels
alimentaires. Si je devais acheter
l’équivalent en fourrages et
concentrés, mon coût de production
exploserait.»

Améliorer l’autonomie en concentré :
Xavier Madet (03)
• Système ovins-bovins
• 430 brebis Texel*Suffolk, 1 agnelage au printemps,
agneaux d’herbe +/- finis en bergerie
• 16 vêlages en hiver, production de broutards
• 125 ha, dont 120 ha de prairies
• 0,8 UGB/ ha SFP
• Objectif : autonomie en aliment brebis
• 5 ha de colza implantés pour assurer le flushing de 180
brebis
• Economie de céréales distribuées
• Augmentation de la prolificité sur les brebis mises en lutte
10

Améliorer l’autonomie en concentré :
Xavier Madet (03)
• Budget partiel (conjoncture 2022)
11
Produits en + et charges en - Produits en - et charges en +
- Concentés économisés 340 € - Implantation de 5 ha de colza 445 €
- Agneaux vendus en plus 2 189 €
- Concentrés en + pour 14
agneaux 400 €
TOTAL 2 529 € TOTAL 845 €
SOLDE 1684

Améliorer l’autonomie en
concentré : EARL Parry (36)
• Système ovins-cultures bio
• 460 brebis, sur 181 ha, dont 73 de cultures
• 4,2 brebis/ha SFP et vente de foin
• Objectif : autonomie en aliment agneaux
8 ha de féverole en plus
• Moins de prairies et de ventes de foin
• À consommation de concentré constante
(226 kg/brebis)

Améliorer l’autonomie en
concentré : EARL Parry (36)

Développer le pâturage en toute
saison : Sébastien Bellec (56)
• Système spécialisé ovins
• 490 brebis, sur 75 ha, dont 15 de cultures
• 4 lots d’agnelage : août, décembre, mars et juin
• Parcelles portantes et bien regroupées
• Objectif : toutes les lactations à l’herbe
Investissements : 55 K€ (17 K€ PCAE)
• 500 m de chemins
• Système de tri automatique des brebis

Développer le pâturage en toute
saison : Sébastien Bellec (56)

Arrêt de la contre-saison :
GAEC des Fayens (23)
• Système ovins-bovins
• 85 vaches allaitantes et 440 brebis, sur 202 ha, dont 25
de cultures
• Contre-saison en septembre, puis saison de décembre à
mars (F1 Suffolk x Limousine)
• Objectif : Economiser du foin, du concentré et de
la paille
Suppression du lot de septembre
Développement des agneaux d’herbe

Arrêt de la contre-saison :
GAEC des Fayens (23)
Tech-Ovin 07/09/2023

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