L'élevage des chevrettes de renouvellement sous les mères est une pratique diverse dans ses modalités et finalement relativement mal connue qui connaît un certain essor en relation notamment avec des évolutions réglementaires en élevage biologique. Une enquête nationale téléphonique a été menée en 2021 par l’Anses, en collaboration avec le Civam Haut-Bocage et l’OMACAP auprès d’éleveurs concernés. Marianne Berthelot (Anses) présente une synthèse des observations recueillies ainsi que des perceptions des éleveurs sur cette pratique.

1. 1 10/10/2022
1
ELEVAGE DES CHEVRETTES SOUS LES
MÈRES : DESCRIPTION ET RETOUR DES
ELEVEURS SUR LA PRATIQUE
Marianne Berthelot
marianne.berthelot@anses.fr
Anses, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort, Unité Pathologie et Bien-être des Ruminants

2. 10/10/2022
 Séparation des chevreaux des mères pour raisons
sanitaires : CAEV, paratuberculose, mycoplasme… et
économiques
Contexte
 Volonté d’éleveurs d’expérimenter d’autres pratiques d’élevage des chevrettes
Choix de certains éleveurs d’élever les chevrettes de
renouvellement sous les mères
 Evolution de la réglementation européenne sur l’AB (1er janvier 2022) :
o Préférence pour l’utilisation de lait maternel
o Utilisation possible d’autres laits biologiques ou de poudre de lait
biologique, mais sans matières grasses d’origines végétales et de
composants chimiques de synthèse (disponibilité et coût)
Source : photo personnelle
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Anses, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort, Unité Pathologie et Bien-être des Ruminants

3. 10/10/2022
Objectifs du projet Cabrimam
 Enquête au niveau national pour :
o Décrire la diversité des pratiques
d’élevage des chevrettes de
renouvellement sous la mère
o Identifier les motivations, bénéfices et
inconvénients liés à l’élevage des
chevrettes de renouvellement sous les
mères ainsi que les impacts ressentis
sur différents aspects par les éleveurs en
lien avec la pratique
Source : photo transmise par un(e) éleveur(se) dans le cadre de l’enquête
Source : photo transmise par un(e) éleveur(se) dans le cadre de l’enquête
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Anses, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort, Unité Pathologie et Bien-être des Ruminants

4. 10/10/2022
Matériels et Méthodes
 Recrutement des éleveurs :
o Via les réseaux nationaux des GDS, chambres d’agriculture,
syndicats caprins, CIVAM, FNAB/Bio Nouvelle-Aquitaine
o Des contacts donnés par les éleveurs
o Des recherches internet
 40 éleveurs enquêtés avec au moins 1 an
d’expérience dans la pratique
 Réalisation d’enquêtes téléphoniques semi-
ouvertes pendant le 1er semestre 2021
(durée moyenne : 68 minutes ; min-max: 37-
120)
 4 éleveurs ayant arrêté ont aussi été interrogés
Source : photo transmise par un(e) éleveur(se) dans le cadre de l’enquête
4
Anses, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort, Unité Pathologie et Bien-être des Ruminants

5. Données
démographiques
Mise en place de
la pratique,
motivations et
craintes
Description de la
pratique
d’élevage
Perception des éleveurs
sur la pratique : impacts
zootechniques,
sanitaires,
comportementaux
Bénéfices,
inconvénients
et perspectives
Source : photo transmise par un(e) éleveur(se) dans le cadre de l’enquête
Questionnaire divisé en 5 sections
10/10/2022
Matériels et Méthodes
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Anses, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort, Unité Pathologie et Bien-être des Ruminants

6. 10/10/2022
Résultats : Description des élevages
enquêtés
o Exploitations de
petite taille
o Principalement
fromagers
o Environ la moitié des
fermes labélisées bio,
accès à l’extérieur
pour les chèvres dans
toutes les fermes
o Reproduction
majoritairement
saisonnée
o Races à petits
effectifs très présentes
o Localisation des
éleveurs dans 10
régions
Tableau 1. Description des élevages enquêtés
Informations % des
participants
% Chiffres caprins nationaux
(Assmann, 2021, Agence Bio)
Age (années)
< 40 40 33
40-49 25 27
> 50 35 40
Nombre de chèvres
10-49 27,5 28
50-99 40 23
100-199 20 19
>=200 12,5 30
Type de producteurs
Livreur ou mixte 17,5 53
Fromager 82,5 47
Label
Conventionnel ou
autre label
47,5 Environ 20 % d’élevages
biologiques au niveau national
Biologique 52,5
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Anses, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort, Unité Pathologie et Bien-être des Ruminants

7. 10/10/2022
Résultats : Mise en place de la
pratique
 22 éleveurs (n=40) ont changé de
pratique (passage allaitement artificiel à
l’élevage sous les mères)
 16/40 éleveurs ont mis en place la
pratique 3 ans ou moins avant l’enquête.
 29/40 éleveurs n’ont exprimé aucune
crainte lorsqu’ils ont choisi de mettre en
place cette pratique.
 Les autres éleveurs ont évoqué les craintes
suivantes : perte de lait/perte économique
(5), impacts sanitaires négatifs (4),
chevrettes plus sauvages (3).
Source : photo transmise par un(e) éleveur(se) dans le cadre de l’enquête
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Anses, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort, Unité Pathologie et Bien-être des Ruminants

8. 10/10/2022
Source : Civam Haut-Bocage
 Identification de trois pratiques générales d’élevage des
chevrettes
1/3 : Les chevrettes restent avec les mères entre 45 et 150
jours, la séparation correspond au sevrage (n=18)
24h/24 Moins de 2h par jour
24h/24 Journée ou nuit
24h/24
Naissance
Sevrage
entre 50 et
90 jours
Sevrage entre
45 et 150
jours
Sevrage
entre 2 et
4,5 mois
L’accès aux chèvres
peut évoluer au cours
du temps.
Les éleveurs peuvent
aménager un parc pour
les chevrettes (attenant
ou non au parc des
chèvres) où il y a de la
paille, des concentrés,
de l’eau,
éventuellement des
enrichissements
Résultats : Description de la
pratique
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Anses, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort, Unité Pathologie et Bien-être des Ruminants

9. 9 10/10/2022
Source : photo transmise par un(e) éleveur(se) dans le cadre de
l’enquête
2/3 : Les chevrettes restent longtemps avec les
mères entre 180 et 240 jours (n=6), la séparation est
en lien avec la mise à la reproduction. Le sevrage
s’achève à ce moment ou est réalisé avec un mors à
cabri.
3/3 : Les chevrettes ne sont jamais complétement
séparées des mères (n=16). Un mors à cabri peut être
utilisé pour le sevrage. Les chevrettes peuvent être
amenées à être séparées des mères pendant la
journée.
Source : photo transmise par un(e) éleveur(se)
dans le cadre de l’enquête
Résultats : Description de la
pratique
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10. 10/10/2022
Source : photo transmise par un(e) éleveur(se) dans le cadre de l’enquête
Source : photo transmise par un(e) éleveur(se) dans le cadre de l’enquête
 Age au sevrage :
o « Conventionnel » : ≤ 75 jours (n=13).
o « Intermédiaire » : entre 75 et 150 jours
(n=13)
o « Tardif » : > 150 jours ou sevrage spontané
par les mères (n=14).
 Environ ¾ des éleveurs permettent aux
chevrettes d’aller au pâturage avec leurs mères.
 La majorité des éleveurs traient les chèvres
qui allaitent les chevrettes.
Résultats : Description de la
pratique
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Anses, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort, Unité Pathologie et Bien-être des Ruminants

11. 10/10/2022
Résultats : impacts ressentis
27.3
45.5
9.1
18.2
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
50
Baisse de
revenus
Pas
d'impact
Hausse de
revenus
Ne sait pas
%
d'éleveurs
Quels impacts, selon vous, a eu le
changement de pratique sur vos
revenus ? (n=22)
La majorité des éleveurs (> 75 %)
ayant changé de pratique estiment
que :
o La quantité de lait récoltée ou
transformée a diminué
o L’élevage des chevrettes sous les
mères prend moins de temps
que l’allaitement artificiel
o La croissance jusqu’au sevrage
est améliorée
o Il y a moins de diarrhées avant
sevrage
Ces résultats ne concernent que les éleveurs ayant changé de pratique (n=22)
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12. 10/10/2022
0 10 20 30 40 50 60 70 80
Santé générale des chevrettes
Bien-être chèvres et/ou chevrettes, moins de stress
pour les mères, stimulation des mères
Croissance (belles chevrettes)
Lien mère-jeune, meilleure intégration et/ou
meilleure entente, apprentissage
Gain de temps et/ou confort de travail
Ethique, valeurs personnelles et/ou plaisir et/ou
moins de stress
%
d'éleveurs
Principaux bénéfices cités par les éleveurs (n=40)
Résultats : Bénéfices,
inconvénients et perspectives
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13. 10/10/2022
Principaux inconvénients cités par les éleveurs (n=40)
0 5 10 15 20 25 30 35
Impacts sanitaires :
CAEV/paratuberculose/parasitisme
Chevrettes qui vont dans l'aire d'alimentation, non
respect des clôtures
Impacts économiques négatifs et/ou baisse quantité
de lait récoltée
Temps de travail supplémentaire sur certaines
actions
Plus farouches, cherchent peu le contact avec
l'humain, besoin de plus de temps à passer avec
Résultats : Bénéfices,
inconvénients et perspectives
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Anses, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort, Unité Pathologie et Bien-être des Ruminants

14. 10/10/2022
Perspectives
 Un peu plus de la moitié des éleveurs
vont continuer à élever les chevrettes de
la même manière que décrite.
 15 vont continuer, mais avec quelques
modifications.
 1 éleveur pense arrêter la pratique, 1
éleveur allait l’arrêter pour l’année en
cours mais comptait reprendre par la suite.
Source : photo transmise par un(e) éleveur(se) dans le cadre de l’enquête
Résultats : Bénéfices,
inconvénients et perspectives
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15. 10/10/2022
Conclusion
 Pratiques d’élevage très diverses
 Eleveurs globalement satisfaits de la pratique
 Etude basée sur les perceptions des éleveurs
 Nécessité de poursuivre les travaux sur cette
pratique pour mieux évaluer les bénéfices et
inconvénients liés à la pratique à moyen ou long
terme
 Point de vigilance à avoir sur les pathologies qui
se transmettent de la mère au jeune (CAEV,
paratuberculose…) chez les éleveurs qui
choisissent de mettre en place cette pratique
Source : Civam Haut-Bocage
Source : photo personnelle
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16. 10/10/2022
Remerciements
Nous remercions chaleureusement :
 Tous les éleveurs et toutes les éleveuses qui ont accepté et pris le temps
de répondre à notre enquête
 Toutes les structures et personnes qui nous ont permis de trouver les
contacts pour mener à bien cette enquête (GDS, Chambres d’Agriculture,
CIVAM, Syndicats Caprins, FNAB, Bio Nouvelle-Aquitaine)
 Toutes les personnes qui ont aidé à la construction de l’enquête
 La région Nouvelle-Aquitaine pour avoir financé le projet
Sans qui les enquêtes n’auraient pas pu avoir eu lieu !
Source : photo transmise par un(e) éleveur(se) dans le cadre de
l’enquête
Merci beaucoup !
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Anses, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort, Unité Pathologie et Bien-être des Ruminants