Si les hommes sont généralement plus touchés par une insuffisance rénale chronique (60%) que les femmes, elles ne sont toutefois pas épargnées par certaines pathologies impactant les reins et pouvant évoluer dangereusement si elles ne sont pas prises en charge.
Les principaux facteurs de risques des maladies rénales sont le diabète et l’hypertension. Chez les femmes, il faut y ajouter un trio menaçant : les infections urinaires, les complications liées à la grossesse et certaines maladies auto-immunes. Le plus souvent, la grossesse n’aggrave pas les troubles rénaux. Les troubles rénaux ne s’aggravent généralement que chez les femmes enceintes présentant une hypertension artérielle mal contrôlée
Par ailleurs, il convient de savoir que certaines affections rénales sont associées ou exacerbées par la grossesse, comme la pré-éclampsie. Cette dernière touche 3 à 5% des femmes enceintes et se manifeste au cours du troisième trimestre de grossesse. La pré‐éclampsie est une pathologie de la grossesse caractérisée par une élévation de la pression artérielle se produisant au plus tôt au milieu du second trimestre (après vingt semaines d’aménorrhée). Elle s’accompagne d’une élévation de la quantité de protéines présente dans les urines.
Les femmes sont plus sujettes à des troubles rénaux à cause de 3 facteurs spécifiques à leur sexe : les infections urinaires, les complications liées à la grossesse et les maladies auto-immunes,
Il est bien connu en effet que les femmes ont plus souvent des infections urinaires, bénignes la plupart du temps, mais qui peuvent entraîner une insuffisance rénale chronique (dans 1 à 2 % des cas). L’urètre est plus proche de l’anus que chez les hommes et les bactéries de l’anus pénètrent plus facilement dans le canal urinaire, avec des risques assez fréquents d’infections de la vessie, la cystite, et d’infections rénales, la pyélonéphrite. Les femmes s’adonnent aussi assez souvent à des régimes amaigrissants hyper protéinés qui ne sont pas sans risque pour leur santé.
La grossesse est également une période à risque en causant des infections urinaires, une hypertension artérielle combinée avec une présence de protéines dans les urines (pré-éclampsie pouvant mener à l’éclampsie c'est-à-dire une crise de convulsion et d’épilepsie) et surtout un risque de défaillance rénale au moment de l’accouchement. En cas de maladie rénale, les possibilités de grossesse sont limitées de fait par l’insuffisance rénale et ses traitements.
Enfin troisième cause : la nature auto-immune ; Les maladies auto-immunes concernent en effet les femmes dans plus de 75 % des cas. Ces pathologies constituent un grave problème de santé publique du fait de leur poids économique et humain : 3ème cause de morbidité dans le monde après les maladies cardiovasculaires et les cancers, elles touchent en effet environ 10 % de la population mondiale et occupent le troisième poste du budget de la santé dans les pays développés.
23. ACTUALITE DE L’ETUDE DU TETANOS CHEZ L’ADULTE, .pdf
Les Femmes et les hommes ne sont pas égaux face aux maladies rénales par Dr Moussayer khadija.pdf
1. Femmes et hommes ne sont pas égaux face aux maladies rénales
par Dr Khadija Moussayer (son site)
Si les hommes sont généralement plus touchés par une insuffisance rénale chronique (60%) que les
femmes, elles ne sont toutefois pas épargnées par certaines pathologies impactant les reins et
pouvant évoluer dangereusement si elles ne sont pas prises en charge.
Les principaux facteurs de risques des maladies rénales sont le diabète et l’hypertension. Chez les
femmes, il faut y ajouter un trio menaçant : les infections urinaires, les complications liées à la
grossesse et certaines maladies auto-immunes. Le plus souvent, la grossesse n’aggrave pas les
troubles rénaux. Les troubles rénaux ne s’aggravent généralement que chez les femmes enceintes
présentant une hypertension artérielle mal contrôlée
Par ailleurs, il convient de savoir que certaines affections rénales sont associées ou exacerbées par
la grossesse, comme la pré-éclampsie. Cette dernière touche 3 à 5% des femmes enceintes et se
manifeste au cours du troisième trimestre de grossesse. La pré‐éclampsie est une pathologie de la
grossesse caractérisée par une élévation de la pression artérielle se produisant au plus tôt au
milieu du second trimestre (après vingt semaines d’aménorrhée). Elle s’accompagne
d’une élévation de la quantité de protéines présente dans les urines.
Les femmes plus vulnérables aux troubles rénaux 0 17
- Science - Societé - Santé -
Les femmes sont plus sujettes à des troubles rénaux à cause de 3 facteurs spécifiques à leur sexe : les
infections urinaires, les complications liées à la grossesse et les maladies auto-immunes,
Il est bien connu en effet que les femmes ont plus souvent des infections urinaires, bénignes la
plupart du temps, mais qui peuvent entraîner une insuffisance rénale chronique (dans 1 à 2 % des
cas). L’urètre est plus proche de l’anus que chez les hommes et les bactéries de l’anus pénètrent plus
facilement dans le canal urinaire, avec des risques assez fréquents d’infections de la vessie, la cystite,
2. et d’infections rénales, la pyélonéphrite. Les femmes s’adonnent aussi assez souvent à des régimes
amaigrissants hyper protéinés qui ne sont pas sans risque pour leur santé.
La grossesse est également une période à risque en causant des infections urinaires, une
hypertension artérielle combinée avec une présence de protéines dans les urines (pré-éclampsie
pouvant mener à l’éclampsie c'est-à-dire une crise de convulsion et d’épilepsie) et surtout un risque
de défaillance rénale au moment de l’accouchement. En cas de maladie rénale, les possibilités de
grossesse sont limitées de fait par l’insuffisance rénale et ses traitements.
Enfin troisième cause : la nature auto-immune ; Les maladies auto-immunes concernent en effet les
femmes dans plus de 75 % des cas. Ces pathologies constituent un grave problème de santé publique
du fait de leur poids économique et humain : 3ème cause de morbidité dans le monde après les
maladies cardiovasculaires et les cancers, elles touchent en effet environ 10 % de la population
mondiale et occupent le troisième poste du budget de la santé dans les pays développés. ET CES
MALADIES PROVOQUENT ASSEZ SOUVENT DES TROUBLES RENAUX
LES MALADIES AUTO-IMMUNES UNE AUTO-DESTRUCTION DE L’ORGANISME !
Lors d’une maladie auto-immune, le système immunitaire commet des erreurs et détruit certains des
tissus de son organisme : des cellules spécialisées de ce système comme les lymphocytes, et des
substances (les anticorps) sont censées normalement protéger nos organes des agressions provenant
de différents virus, bactéries, champignons... Pour des raisons non élucidées, ces éléments se
trompent d’ennemi et se mettent à attaquer nos propres organes. Ces anticorps devenus nos
ennemis s’appellent alors « auto-anticorps ».
La nature des attaques varie selon la maladie. Le système immunitaire peut attaquer par exemple :
1/ une substance spécifique, la couche protectrice (myéline) des cellules nerveuses dans le cerveau,
la moelle épinière et le nerf optique dans la sclérose en plaques ; 2/ des cellules tissus de la peau, des
articulations, du cœur et des reins dans le lupus .
UNE FEMME SUR 6 EN EST ATTEINTE AU COURS DE SA VIE
Plusieurs explications à ce phénomène, impliquant le rôle :
1. des hormones sexuelles féminines, les œstrogènes : elles stimuleraient trop, dans certains cas, le
système immunitaire, alors que les hormones masculines, les androgènes, ont plutôt un effet
protecteur ;
2. du chromosome sexuel féminin X : Les femmes possèdent dans leurs cellules deux chromosomes
X, (l’un hérité du père et l’autre de la mère). Normalement, un seul reste actif tandis que l’autre est
qualifié de « dormant ». Si ces deux restent fonctionnels, une hyper-activation anormale du système
immunitaire en découle ;
3. de la grossesse : un échange de cellules se produit entre la mère et le fœtus et donc un passage de
cellules fœtales à la mère (le microchimérisme fœtal). Elles se retrouvent dans le sang de la mère
jusqu’à 30 ans après l’accouchement et jusqu’à 50 ans dans la moelle osseuse ! Elles peuvent être
considérées comme des éléments étrangers par le système immunitaire qui va alors s’attaquer par
erreur à certains organes. La femme est plus surexposée que l’homme qui n’est confronté qu’à un
seul type d’échange de cellules entre lui et sa mère alors qu’elle en reçoit de sa propre mère et de
ses enfants.
3. 4. Au total, la proportion de femmes atteintes pour un seul homme est par exemple dans la maladie
de Basedow (Hyperthyroïdie) de 7 femmes/1homme, le lupus de 9f/1h, le Gougerot de 9f/1h, la
polyarthrite de 2,5 f/1h…
Signalons qu’il existe cependant quelques maladies auto-immunes que les hommes sont tout aussi
ou plus susceptibles de développer que les femmes comme la spondylarthrite ankylosante, le diabète
de type 1, le granulomatose de Wegener et le psoriasis.
DES ATTAQUES GRAVES AUX REINS DABS LE CAS DU LUPUS
Il est important enfin de signaler le cas d’une maladie auto-immune potentiellement grave, le lupus
où les attaques rénales concernent la moitié des patients. C’est une maladie rare (ou peu fréquente
selon les pays), presque exclusivement féminine, qui concerne environ 20 000 femmes au Maroc et
plus de 30 000 en France, souvent jeunes. Les populations noires ont une plus forte prédisposition.
En tout cas, la maladie, susceptible de s’attaquer à pratiquement tous les organes, a des
conséquences potentiellement lourdes : elle est une des toutes premières causes de mortalité chez
les jeunes femmes ente 18 et 30 ans (la 5ème aux Etats Unis) et elle fait des ravages en Afrique Noire
et même au Maghreb.
La plupart des personnes atteintes en souffrent d'autant plus durement que le diagnostic est encore
trop souvent tardif (ou même jamais établi dans les pays pauvres) du fait de symptômes très vastes
et différents d’une patiente à l’autre. Une des manifestations les plus répandues de cette pathologie
mérite toute l’attention : l’atteinte rénale, à cause de sa gravité. La néphrite lupique doit faire l’objet
d’une prise en charge rapide. Les thérapeutiques utilisés sont le Cyclophosphamide, le
mycophénolate et l’azathioprine pour assurer une rémission de la crise. En l’absence de traitement,
l’évolution va la plupart du temps vers l’insuffisance rénale terminale et la dialyse. Là aussi le
dépistage précoce de la maladie rénale est primordial que le malade soit diagnostiqué ou non du
lupus pour éviter ce genre de crise.
Dr MOUSSAYER KHADIJA Spécialiste en médecine interne et en Gériatrie.
Présidente de l’Alliance Maladies Rares Maroc (AMRM)
De l’immunité normale à l’immunité pathologique
On sait que l’immunocompétence s’acquiert par la somme des connaissances préalables de nos
gènes sur les microbes de notre environnement, d’où la fabrication aléatoire d’une très grande
variété de lymphocytes -plus d’un milliard de types différents possibles- capables de nous en
protéger.
L’auto-immunité, résultat de la perte de la tolérance de notre système immunitaire vis-à-vis de nos
propres constituants, déclenche alors la production d’auto-anticorps (anticorps contre le soi) par les
lymphocytes B (LB) et active les lymphocytes T (LT) contre certains composants naturels de
l’organisme.
Une large gamme de constituants de l’organisme, appelés auto-antigènes (éléments du noyau
cellulaire, des organites du cytoplasme ou récepteurs d’un messager chimique), est susceptible
d’être attaquée par les auto-anticorps correspondants. Ces derniers ont un rôle pathogène, en
4. neutralisant les fonctions des cellules cibles comme dans la myasthénie, ou en les stimulant, comme
dans la maladie de Basedow. D’autres auto-anticorps induisent la formation de complexes immuns et
entraînent une réaction inflammatoire susceptible d’être pathogène : dépôt de complexes immuns,
par exemple, dans les néphropathies glomérulaires du lupus.
Un certain degré d’auto-immunité est cependant physiologique. Il existe à l’état normal des
lymphocytes auto-réactifs de faible activité et des auto-anticorps naturels. Cette auto-immunité est
utile pour bâtir la capacité du système immunitaire à reconnaître ses cibles antigéniques et pour
assurer le rajeunissement tissulaire en éliminant les cellules vieillissantes.
Pour éviter tout débordement, notre système immunitaire est soumis à un contrôle rigoureux, dès le
stade embryonnaire, pour écarter les cellules auto-réactives avant de pénétrer dans la circulation. Le
tri est sévère puisque 98 % des LT sont détruits dans le thymus. De même, on estime que plus de 50
milliards de LB sont éliminés quotidiennement dans la moelle osseuse. Les cellules ayant échappé à
cette sélection centrale sont par la suite détruites ou inactivées en périphérie.
Le World Kidney Day – Journée Mondiale du rein
Célébré chaque deuxième jeudi de mars, le World Kidney Day – Journée Mondiale du rein – a
vocation à sensibiliser sur l'importance des reins ainsi que les problèmes de santé qui en découlent
directement. Le but est également de réduire à travers le monde le nombre et l'impact des maladies
rénales.
BIBLIOGRAPHIE
- Maladies des reins : 5 causes qui augmentent le risque chez les femmes ? Medisite 2023
https://www.medisite.fr//maladies-des-reins-et-de-lappareil-urinaire-maladies-des-reins-5-causes-
qui-augmentent-le-risque-chez-les-femmes.4879198.607991.html
- Femmes et hommes ne sont pas égaux face aux maladies rénales, Le Figaro Santé
2018 https://sante.lefigaro.fr/article/reins-femmes-et-hommes-ne-sont-pas-egaux
https://www.researchgate.net/profile/Michel—
- Patricia Mehier and al Inégalité homme-femme face aux maladies rénales chroniques : mythe ou
réalité ? Rev Med Suisse 2017 ; 13 : 473,
Burnier/publication/316629644_Gender_differences_in_chronic_kidney_diseases_Myth_or_reality/l
inks/59f1adc70f7e9beabfca62ca/Gender-differences-in-chronic-kidney-diseases-Myth-or-reality.pdf