Le 29 novembre 2011, Valérie Pécresse, la ministre du Budget, a appelé de ses vœux une RGPP locale :
« Je veux le dire devant vous ce matin : cette réflexion [N.D.L.R. : la RGPP], elle devra aussi concerner
les collectivités locales (…), la réforme du service public ne peut pas s'arrêter aux portes des administrations
locales, qui représentent 230 milliards de dépenses. » La ministre a conclu en annonçant une prochaine
discussion avec les collectivités pour commencer une révision générale des politiques publiques locales.
Cette nécessité a par ailleurs été parfaitement relevée par l'OCDE qui, dans son dernier rapport consacré
à la France, ébauche ce que pourraient être les moyens d'une RGPL : « L'État devrait mettre en place
une partie incitative dans les transferts aux collectivités territoriales pour atteindre des objectifs précis
en termes d'efficacité et assurer un meilleur contrôle de leurs dépenses. »
Finances publiques : Le plan AAA pour sauver la FranceFondation iFRAP
Car ce n'est malheureusement pas le gel des dépenses de l'État et des dotations aux collectivités annoncé qui résoudra l'équation. Sur le long terme, il faudra aller beaucoup plus loin en s'inspirant de l'exemple britannique pour plafonner les aides sociales, de l'exemple allemand pour réduire le nombre d'agents publics, de l'exemple italien pour fusionner les communes et réduire le nombre d'élus, de l'exemple britannique encore pour baisser les salaires des hauts fonctionnaires. En clair : un vrai plan de rigueur.
Tout le monde est d'accord sur le constat mais personne ne va plus loin. Où couper, que faire ? Ces questions semblent sans réponse. Ce dossier vise à montrer que, sur le court terme, on peut mettre au point un vrai plan d'économies pour garder notre AAA sans pour autant casser la croissance. Cela demande de jouer en partie sur les dépenses sociales (prestations sociales, assurance-maladie, retraites), les dépenses des collectivités locales, celles de l'État, mais aussi de vendre des participations de l'État dans les entreprises. En faisant cela sur les trois volets (État, collectivités et Sécurité sociale), on peut aisément économiser 8,8 milliards d'euros par an sur les dépenses et obtenir 1,8 milliard de recettes fiscales nouvelles. Et la France peut aussi réaliser 20 milliards d'euros deux ans de suite grâce à la cession de ses participations. C'est ce que nous détaillons dans ce dossier. Voilà pour le court terme. Pour le long terme, il faut, pour que notre pays renoue avec la croissance, relancer la création d'entreprises et d'emplois, remettre l'entreprise au cœur de notre système et consolider le contrôle de l'efficience de nos dépenses publiques par la Cour des comptes et le Parlement, pour qu'enfin nos parlementaires puissent faire de vraies propositions d'économies.
Le présent ouvrage permet au lecteur, qu’il soit étudiant, praticien des finances publiques ou simple citoyen intéressé par cet enjeu, d’acquérir une vue d’ensemble des conditions et contraintes du déficit public. Ce livre réunit tous les éléments permettant de comprendre les contraintes financières, les situations financières et les déficits de chacun des acteurs du déficit public (sphère État, sphère Sécurité Sociale, Sphère Administrations locales). Il propose une synthèse structurée de la masse de rapports parlementaires ou ministériels paru sur le sujet, agrémenté de tableaux et graphiques.
Finances publiques : Le plan AAA pour sauver la FranceFondation iFRAP
Car ce n'est malheureusement pas le gel des dépenses de l'État et des dotations aux collectivités annoncé qui résoudra l'équation. Sur le long terme, il faudra aller beaucoup plus loin en s'inspirant de l'exemple britannique pour plafonner les aides sociales, de l'exemple allemand pour réduire le nombre d'agents publics, de l'exemple italien pour fusionner les communes et réduire le nombre d'élus, de l'exemple britannique encore pour baisser les salaires des hauts fonctionnaires. En clair : un vrai plan de rigueur.
Tout le monde est d'accord sur le constat mais personne ne va plus loin. Où couper, que faire ? Ces questions semblent sans réponse. Ce dossier vise à montrer que, sur le court terme, on peut mettre au point un vrai plan d'économies pour garder notre AAA sans pour autant casser la croissance. Cela demande de jouer en partie sur les dépenses sociales (prestations sociales, assurance-maladie, retraites), les dépenses des collectivités locales, celles de l'État, mais aussi de vendre des participations de l'État dans les entreprises. En faisant cela sur les trois volets (État, collectivités et Sécurité sociale), on peut aisément économiser 8,8 milliards d'euros par an sur les dépenses et obtenir 1,8 milliard de recettes fiscales nouvelles. Et la France peut aussi réaliser 20 milliards d'euros deux ans de suite grâce à la cession de ses participations. C'est ce que nous détaillons dans ce dossier. Voilà pour le court terme. Pour le long terme, il faut, pour que notre pays renoue avec la croissance, relancer la création d'entreprises et d'emplois, remettre l'entreprise au cœur de notre système et consolider le contrôle de l'efficience de nos dépenses publiques par la Cour des comptes et le Parlement, pour qu'enfin nos parlementaires puissent faire de vraies propositions d'économies.
Le présent ouvrage permet au lecteur, qu’il soit étudiant, praticien des finances publiques ou simple citoyen intéressé par cet enjeu, d’acquérir une vue d’ensemble des conditions et contraintes du déficit public. Ce livre réunit tous les éléments permettant de comprendre les contraintes financières, les situations financières et les déficits de chacun des acteurs du déficit public (sphère État, sphère Sécurité Sociale, Sphère Administrations locales). Il propose une synthèse structurée de la masse de rapports parlementaires ou ministériels paru sur le sujet, agrémenté de tableaux et graphiques.
LE COMPTE ADMINISTRATIF 2015 VOTE PAR LA CTM: UN FAUX GROSSIER ET DELIBEREJean Crusol
Comment le président de l'exécutif de la CTM et sa majorité ont falsifié les données du Compte Administratif 2015 de la Région Martinique pour abuser l'opinion.
RISQUES ET OPPORTUNITES DES ARTICLES 74 et 73, POUR LA GUYANEJean Crusol
Une comparaison détaillé de risques et opportunités alternatives en matière financière, fiscales et économique qu'implique pour la Guyane le choix entre le statut de l'article 74 et le statut de l'article 73 de la Constitution
Fonction publique : Statut, primes, évaluation, temps de travailFondation iFRAP
Réformera ou réformera pas ? S’agissant de la fonction publique, beaucoup a été dit, peu a été fait. Le nombre d’agents et le coût pour les finances publiques augmentent invariablement quel que soit le Gouvernement au pouvoir. Nous comptions 5,2 millions d’agents dans les trois fonctions publiques (État, collectivités locales, hôpitaux publics) en 2008 et 5,4 en 2014.
Avec 278 milliards d’euros de dépenses en 2014, la masse salariale des personnels publics de la France représente toujours 13 % de notre richesse nationale quand les Allemands sont à 7,7 % et les Britanniques, à 9,5 %. On constate que tous les pays, y compris les plus connus pour leur État-providence, sont passés à des embauches de leurs personnels publics non plus sous statut, mais sous contrat et donc sans emploi « à vie ». La Suède compte plus de 99 % d’agents contractuels, le Royaume-Uni, 90 %, l’Allemagne, 60 %, quand la France en compte à peine 17 %.
Dans la perspective de 2017, les objectifs doivent être les suivants :
Réduire de 440 000 le nombre de postes d’ici 2022 dans les trois fonctions publiques (sauf dans le régalien où nous prévoyons d’embaucher 15 000 agents) ;
Ramener à 11 % le poids des rémunérations des agents publics dans le PIB, soit 15 milliards d’euros d’économies d’ici 2022.
Pour cela, la Fondation iFRAP formule 15 propositions parmi lesquelles :
Geler les embauches pendant cinq ans ;
Embaucher sous contrat de droit privé les nouveaux entrants dans la fonction publique et permettre à ceux qui veulent passer du statut au contrat de le faire ;
Favoriser les départs volontaires et créer une bourse locale de l’emploi public ;
Mettre fin au principe d’unicité de la fonction publique en matière de points d’indice et introduire une part de rémunération au mérite ;
Réduire le pouvoir devenu trop important des commissions paritaires ;
Remonter le temps de travail des agents à 1 750 heures annuelles contre 1 607 heures théoriques actuellement.
Réponse des Pays à la Crise Financière Kosovoicgfmconference
Behxhet Brajshori, Ministre Adjoint, Ministère de l’Économie et des Finances,
République du Kosovo
Lulzim Ismajli, Directeur de la Trésorerie, Ministère de l’Économie et des Finances,
République du Kosovo
Naomi Ngwira, Directrice, Département de la Dette et de l’Aide, Ministère des Finances, Malawi
Obadiah Mailafia, Président, Centre de Recherche Politique et Économique, Nigéria
Durant ce panel, les participants échangeront leurs observations sur les effets de la crise
sur leurs économies et leurs futurs projets. Ils discuteront également des instruments qu’ils
utilisent actuellement pour protéger leurs investissements. Cette séance inclut une discussion
sur la manière dont ils réduisent les impacts et comment ils espèrent couvrir les coûts. Il
sera demandé aux panélistes et à l’assistance d’aborder les questions suivantes:
Inscriptions
Lieu: Entrée Grand Ballroom
Actions Immédiates En Cours pour Gérer l’Impact
• La situation est-elle différente pour les pays à revenus moyens vs. les pays à faibles revenus?
• Comment la crise financière économique actuelle affecte-t-elle la capacité de prêt d’un pays?
• La situation est-elle différente pour les pays riches en ressources?
• Pouvons-nous apprendre quelque chose des crises financières précédentes (e.g. en Asie
et en Amérique Latine)?
• Comment les pays destinataires peuvent-ils gérer de manière plus efficace l’aide des
donateurs?
• Quel est le rôle du gouvernement dans la résolution des problèmes du secteur financier?
Largent Public C'est le vôtre Présentation de Lionnel Tardy 1340195821Jean-Claude MORAND
La crise financière impose à tous les état de prendre des actions qui contribuent à creuser encore un peu plus la dette et les déficits. Cette présentation fournis des chiffres objectifs quant à la situation des comptes de l'Etat français.
La seconde aire urbaine française est souvent citée comme modèle dans sa gestion et dans son développement
économique. Lyon a en effet connu un véritable boom ces dix dernières années sous l’impulsion de Gérard
Collomb : aménagement des berges du Rhône, quartier Confluence… Les Lyonnais peuvent être satisfaits
d’habiter dans une ville dynamique. Pour autant ce développement est loin de se faire sans dommage pour le
contribuable. Entre le budget astronomique du Musée des Confluences, l’augmentation de la rémunération des
élus ou encore le statut des fonctionnaires territoriaux, plusieurs aspects peuvent venir entacher une copie
plutôt bonne.
La Fondation iFRAP dresse donc le bilan de la métropole lyonnaise. Si l’initiative prise par Gérard Collomb
participe des changements voulus par le gouvernement pour une meilleure organisation territoriale, elle pose
des questions sur la gouvernance, sur la redéfinition des rôles avec la région et avec les territoires limitrophes
à la métropole. Elle implique aussi une maîtrise claire des moyens de fonctionnement et notamment de la
question du personnel pour que cette nouvelle étape ne se transforme pas en hausse des dépenses pour le
contribuable. En cela l’expérience lyonnaise peut servir de guide de bonnes pratiques pour les futures
métropoles.
❚❚ Des impôts locaux inférieurs aux autres grandes villes de province…
mais en hausse de 5 % pour l’année 2015.
❚❚Des dépenses sociales en hausse et des doublons entre maisons du
Rhône et CCAS.
❚❚Une métropole qui tend à simplifier le mille-feuille territorial mais dont la
politique reste encore vague.
❚❚Un territoire économiquement attractif et dynamique.
La même semaine, le Conseil d’orientation des retraites (COR) et la Cour des comptes ont livré deux visions radicalement différentes de l’avenir des retraites. Le COR explique que la dernière réforme des retraites a redressé la trajectoire des retraites dans leur ensemble, tandis que la Cour des comptes indique qu’il y a urgence à sauver les retraites complémentaires du privé, sans traiter des retraites du public pourtant déjà sous perfusion. Cette cacophonie tient à la complexité de notre système de retraite, qui le rend aujourd’hui impossible à piloter. Mais contrairement aux rapports qui se veulent rassurants et aux indicateurs biaisés, la Fondation iFRAP montre dans cette étude que notre système de retraite, qui représente 293 milliards d’euros de prestations servies, est à bout de souffle. Derrière des déficits cachés, les régimes de retraite vivent d’expédients et au final, notre système ne survit qu’au prix d’une augmentation continue des cotisations et prélèvements qui menace la compétitivité des entreprises et grève les budgets de l’État, des collectivités locales et des hôpitaux. La complexité masque également des coûts de gestion parmi les plus élevés en Europe (entre 1,6 et 2 % alors que la moyenne européenne est à 1,2 % des prestations versées). La complexité masque aussi le problème central de l’équité du système : grâce à cette étude nous montrons qu’en appliquant les règles de cotisation et de liquidation du privé à la fonction publique, c’est jusqu’à 4 milliards d’euros d’économies potentielles annuellement qu’il serait possible de réaliser. La complexité pose enfin la question du financement des éléments de solidarité de notre système de retraite, qui compte tenu de leurs coûts – 20 % du total des prestations versées – doivent être remis à plat.
234 milliards d’euros, c’est le coût des dépenses des collectivités locales et au sein de cet ensemble, les régions pèsent 12%. Alors que deux projets de loi sont en cours de discussion au Parlement pour redessiner notre carte territoriale et fusionner les régions, la Fondation iFRAP a voulu montrer qu’un volet supplémentaire d’économies est possible. Dans ce contexte exigeant, la réforme des régions doit imposer des engagements clairs aux exécutifs locaux sur le fonctionnement, les interventions et les investissements si l’on ne veut pas que cette réforme dérape et ne soit un coup d’épée dans l’eau. En mettant en place des garde-fous face au risque d’alignement par le haut des dépenses, en externalisant, voire en délaissant certaines interventions. Sans quoi les « contribuables électeurs » risquent bien de se dire « tout ça pour ça ? ».
Annexes du dossier : Failles du budget 2015 et trajectoire alternative 2014-2019Fondation iFRAP
Le budget 2015 et la loi de programmation des finances publiques 2014-2019 comportent après étude approfondie par la Fondation iFRAP un certain nombre de failles qui les rendent peu crédibles.
Les systèmes de retraite et de santé français constituent les postes de dépenses de loin les plus importants de notre protection sociale. Et avec respectivement 14 % et 12 % du PIB, ils se situent parmi les plus chers des pays d’Europe. Compte tenu du vieillissement de la population et des changements dans les risques sanitaires que ce vieillissement entraîne (prédominance des maladies chroniques et liées à la dépendance), mais aussi compte tenu du poids de la dette sociale (135 milliards d’euros restent à amortir par la Cades) ces deux piliers de notre protection sociale doivent être réformés, ce qui implique de ne pas avoir peur de repenser notre modèle social.
Mais les réformes à mener ne sont pas les mêmes : la retraite est un risque au sens de la Sécurité sociale certain. Le gérant doit assurer un travail simple: collecter les cotisations, prévoir le nombre d’actifs et de retraités, verser les retraites en appliquant des règles précises. Il doit surtout assurer l’équilibre en fonction de paramètres limités et, pour certains, sur lesquels il ne peut quasiment pas agir (démographie). Il dispose de peu de latitude : l’âge, le montant de la pension et le taux de cotisation. Le déficit de compétitivité de la France écarte la possibilité d’augmenter les cotisations pour financer le système. Dès lors, il faut :
Reporter l’âge l’égal à 65 ans en 2028 ;
Créer un régime unique et universel par points ;
Aligner les systèmes de retraite public et privé ;
Introduire une part de capitalisation sans augmenter le montant total des cotisations.
La santé est un risque aléatoire et la qualité de la prestation de soin (hôpital, médecine de ville, médicaments) est très variable. La responsabilité du gérant d’un système d’assurance maladie est très différente puisqu’il va devoir choisir, parmi un large panel de solutions, la meilleure solution au meilleur coût. La santé est par ailleurs un domaine où – contrairement à la retraite – l’innovation joue un rôle essentiel. Face à cela, le gérant doit se poser plusieurs questions : quel prix accepter de payer ? Quel fournisseur de soins recommander à ses assurés ? Quels progrès thérapeutiques encourager ? C’est ce rôle complexe qui justifie une diversité de gérants de l’assurance maladie et leur mise en concurrence par les assurés. D’où nos propositions :
Alors que tout le monde s’interroge sur
les surcoûts inévitables liés aux fusions et
à la nouvelle répartition des compétences,
la Fondation iFRAP montre qu’il n’y a
pas de fatalité et que de réelles marges de
manoeuvre existent. Grâce à cette étude, on
constate qu’il est possible d’économiser :
▪ 2,99 milliards d’euros sur les dépenses de
fonctionnement ;
▪ 4,08 milliards d’euros sur les dépenses
d’investissement ;
▪ 2 237 ETP sur 80 000 agents en réduisant le
niveau de l’absentéisme (voir page 24).
1) El documento describe una iniciativa para estandarizar e interconectar los registros hipotecarios de Centroamérica para dinamizar la liquidez de los créditos hipotecarios.
2) Se realizaron entrevistas con 76 funcionarios bancarios, registradores y otros actores clave quienes expresaron opiniones favorables hacia la iniciativa.
3) El plan de acción incluye estandarizar instrumentos hipotecarios, reconocer validez transfronteriza y permitir titularización para crear un mercado secundario.
LE COMPTE ADMINISTRATIF 2015 VOTE PAR LA CTM: UN FAUX GROSSIER ET DELIBEREJean Crusol
Comment le président de l'exécutif de la CTM et sa majorité ont falsifié les données du Compte Administratif 2015 de la Région Martinique pour abuser l'opinion.
RISQUES ET OPPORTUNITES DES ARTICLES 74 et 73, POUR LA GUYANEJean Crusol
Une comparaison détaillé de risques et opportunités alternatives en matière financière, fiscales et économique qu'implique pour la Guyane le choix entre le statut de l'article 74 et le statut de l'article 73 de la Constitution
Fonction publique : Statut, primes, évaluation, temps de travailFondation iFRAP
Réformera ou réformera pas ? S’agissant de la fonction publique, beaucoup a été dit, peu a été fait. Le nombre d’agents et le coût pour les finances publiques augmentent invariablement quel que soit le Gouvernement au pouvoir. Nous comptions 5,2 millions d’agents dans les trois fonctions publiques (État, collectivités locales, hôpitaux publics) en 2008 et 5,4 en 2014.
Avec 278 milliards d’euros de dépenses en 2014, la masse salariale des personnels publics de la France représente toujours 13 % de notre richesse nationale quand les Allemands sont à 7,7 % et les Britanniques, à 9,5 %. On constate que tous les pays, y compris les plus connus pour leur État-providence, sont passés à des embauches de leurs personnels publics non plus sous statut, mais sous contrat et donc sans emploi « à vie ». La Suède compte plus de 99 % d’agents contractuels, le Royaume-Uni, 90 %, l’Allemagne, 60 %, quand la France en compte à peine 17 %.
Dans la perspective de 2017, les objectifs doivent être les suivants :
Réduire de 440 000 le nombre de postes d’ici 2022 dans les trois fonctions publiques (sauf dans le régalien où nous prévoyons d’embaucher 15 000 agents) ;
Ramener à 11 % le poids des rémunérations des agents publics dans le PIB, soit 15 milliards d’euros d’économies d’ici 2022.
Pour cela, la Fondation iFRAP formule 15 propositions parmi lesquelles :
Geler les embauches pendant cinq ans ;
Embaucher sous contrat de droit privé les nouveaux entrants dans la fonction publique et permettre à ceux qui veulent passer du statut au contrat de le faire ;
Favoriser les départs volontaires et créer une bourse locale de l’emploi public ;
Mettre fin au principe d’unicité de la fonction publique en matière de points d’indice et introduire une part de rémunération au mérite ;
Réduire le pouvoir devenu trop important des commissions paritaires ;
Remonter le temps de travail des agents à 1 750 heures annuelles contre 1 607 heures théoriques actuellement.
Réponse des Pays à la Crise Financière Kosovoicgfmconference
Behxhet Brajshori, Ministre Adjoint, Ministère de l’Économie et des Finances,
République du Kosovo
Lulzim Ismajli, Directeur de la Trésorerie, Ministère de l’Économie et des Finances,
République du Kosovo
Naomi Ngwira, Directrice, Département de la Dette et de l’Aide, Ministère des Finances, Malawi
Obadiah Mailafia, Président, Centre de Recherche Politique et Économique, Nigéria
Durant ce panel, les participants échangeront leurs observations sur les effets de la crise
sur leurs économies et leurs futurs projets. Ils discuteront également des instruments qu’ils
utilisent actuellement pour protéger leurs investissements. Cette séance inclut une discussion
sur la manière dont ils réduisent les impacts et comment ils espèrent couvrir les coûts. Il
sera demandé aux panélistes et à l’assistance d’aborder les questions suivantes:
Inscriptions
Lieu: Entrée Grand Ballroom
Actions Immédiates En Cours pour Gérer l’Impact
• La situation est-elle différente pour les pays à revenus moyens vs. les pays à faibles revenus?
• Comment la crise financière économique actuelle affecte-t-elle la capacité de prêt d’un pays?
• La situation est-elle différente pour les pays riches en ressources?
• Pouvons-nous apprendre quelque chose des crises financières précédentes (e.g. en Asie
et en Amérique Latine)?
• Comment les pays destinataires peuvent-ils gérer de manière plus efficace l’aide des
donateurs?
• Quel est le rôle du gouvernement dans la résolution des problèmes du secteur financier?
Largent Public C'est le vôtre Présentation de Lionnel Tardy 1340195821Jean-Claude MORAND
La crise financière impose à tous les état de prendre des actions qui contribuent à creuser encore un peu plus la dette et les déficits. Cette présentation fournis des chiffres objectifs quant à la situation des comptes de l'Etat français.
La seconde aire urbaine française est souvent citée comme modèle dans sa gestion et dans son développement
économique. Lyon a en effet connu un véritable boom ces dix dernières années sous l’impulsion de Gérard
Collomb : aménagement des berges du Rhône, quartier Confluence… Les Lyonnais peuvent être satisfaits
d’habiter dans une ville dynamique. Pour autant ce développement est loin de se faire sans dommage pour le
contribuable. Entre le budget astronomique du Musée des Confluences, l’augmentation de la rémunération des
élus ou encore le statut des fonctionnaires territoriaux, plusieurs aspects peuvent venir entacher une copie
plutôt bonne.
La Fondation iFRAP dresse donc le bilan de la métropole lyonnaise. Si l’initiative prise par Gérard Collomb
participe des changements voulus par le gouvernement pour une meilleure organisation territoriale, elle pose
des questions sur la gouvernance, sur la redéfinition des rôles avec la région et avec les territoires limitrophes
à la métropole. Elle implique aussi une maîtrise claire des moyens de fonctionnement et notamment de la
question du personnel pour que cette nouvelle étape ne se transforme pas en hausse des dépenses pour le
contribuable. En cela l’expérience lyonnaise peut servir de guide de bonnes pratiques pour les futures
métropoles.
❚❚ Des impôts locaux inférieurs aux autres grandes villes de province…
mais en hausse de 5 % pour l’année 2015.
❚❚Des dépenses sociales en hausse et des doublons entre maisons du
Rhône et CCAS.
❚❚Une métropole qui tend à simplifier le mille-feuille territorial mais dont la
politique reste encore vague.
❚❚Un territoire économiquement attractif et dynamique.
La même semaine, le Conseil d’orientation des retraites (COR) et la Cour des comptes ont livré deux visions radicalement différentes de l’avenir des retraites. Le COR explique que la dernière réforme des retraites a redressé la trajectoire des retraites dans leur ensemble, tandis que la Cour des comptes indique qu’il y a urgence à sauver les retraites complémentaires du privé, sans traiter des retraites du public pourtant déjà sous perfusion. Cette cacophonie tient à la complexité de notre système de retraite, qui le rend aujourd’hui impossible à piloter. Mais contrairement aux rapports qui se veulent rassurants et aux indicateurs biaisés, la Fondation iFRAP montre dans cette étude que notre système de retraite, qui représente 293 milliards d’euros de prestations servies, est à bout de souffle. Derrière des déficits cachés, les régimes de retraite vivent d’expédients et au final, notre système ne survit qu’au prix d’une augmentation continue des cotisations et prélèvements qui menace la compétitivité des entreprises et grève les budgets de l’État, des collectivités locales et des hôpitaux. La complexité masque également des coûts de gestion parmi les plus élevés en Europe (entre 1,6 et 2 % alors que la moyenne européenne est à 1,2 % des prestations versées). La complexité masque aussi le problème central de l’équité du système : grâce à cette étude nous montrons qu’en appliquant les règles de cotisation et de liquidation du privé à la fonction publique, c’est jusqu’à 4 milliards d’euros d’économies potentielles annuellement qu’il serait possible de réaliser. La complexité pose enfin la question du financement des éléments de solidarité de notre système de retraite, qui compte tenu de leurs coûts – 20 % du total des prestations versées – doivent être remis à plat.
234 milliards d’euros, c’est le coût des dépenses des collectivités locales et au sein de cet ensemble, les régions pèsent 12%. Alors que deux projets de loi sont en cours de discussion au Parlement pour redessiner notre carte territoriale et fusionner les régions, la Fondation iFRAP a voulu montrer qu’un volet supplémentaire d’économies est possible. Dans ce contexte exigeant, la réforme des régions doit imposer des engagements clairs aux exécutifs locaux sur le fonctionnement, les interventions et les investissements si l’on ne veut pas que cette réforme dérape et ne soit un coup d’épée dans l’eau. En mettant en place des garde-fous face au risque d’alignement par le haut des dépenses, en externalisant, voire en délaissant certaines interventions. Sans quoi les « contribuables électeurs » risquent bien de se dire « tout ça pour ça ? ».
Annexes du dossier : Failles du budget 2015 et trajectoire alternative 2014-2019Fondation iFRAP
Le budget 2015 et la loi de programmation des finances publiques 2014-2019 comportent après étude approfondie par la Fondation iFRAP un certain nombre de failles qui les rendent peu crédibles.
Les systèmes de retraite et de santé français constituent les postes de dépenses de loin les plus importants de notre protection sociale. Et avec respectivement 14 % et 12 % du PIB, ils se situent parmi les plus chers des pays d’Europe. Compte tenu du vieillissement de la population et des changements dans les risques sanitaires que ce vieillissement entraîne (prédominance des maladies chroniques et liées à la dépendance), mais aussi compte tenu du poids de la dette sociale (135 milliards d’euros restent à amortir par la Cades) ces deux piliers de notre protection sociale doivent être réformés, ce qui implique de ne pas avoir peur de repenser notre modèle social.
Mais les réformes à mener ne sont pas les mêmes : la retraite est un risque au sens de la Sécurité sociale certain. Le gérant doit assurer un travail simple: collecter les cotisations, prévoir le nombre d’actifs et de retraités, verser les retraites en appliquant des règles précises. Il doit surtout assurer l’équilibre en fonction de paramètres limités et, pour certains, sur lesquels il ne peut quasiment pas agir (démographie). Il dispose de peu de latitude : l’âge, le montant de la pension et le taux de cotisation. Le déficit de compétitivité de la France écarte la possibilité d’augmenter les cotisations pour financer le système. Dès lors, il faut :
Reporter l’âge l’égal à 65 ans en 2028 ;
Créer un régime unique et universel par points ;
Aligner les systèmes de retraite public et privé ;
Introduire une part de capitalisation sans augmenter le montant total des cotisations.
La santé est un risque aléatoire et la qualité de la prestation de soin (hôpital, médecine de ville, médicaments) est très variable. La responsabilité du gérant d’un système d’assurance maladie est très différente puisqu’il va devoir choisir, parmi un large panel de solutions, la meilleure solution au meilleur coût. La santé est par ailleurs un domaine où – contrairement à la retraite – l’innovation joue un rôle essentiel. Face à cela, le gérant doit se poser plusieurs questions : quel prix accepter de payer ? Quel fournisseur de soins recommander à ses assurés ? Quels progrès thérapeutiques encourager ? C’est ce rôle complexe qui justifie une diversité de gérants de l’assurance maladie et leur mise en concurrence par les assurés. D’où nos propositions :
Alors que tout le monde s’interroge sur
les surcoûts inévitables liés aux fusions et
à la nouvelle répartition des compétences,
la Fondation iFRAP montre qu’il n’y a
pas de fatalité et que de réelles marges de
manoeuvre existent. Grâce à cette étude, on
constate qu’il est possible d’économiser :
▪ 2,99 milliards d’euros sur les dépenses de
fonctionnement ;
▪ 4,08 milliards d’euros sur les dépenses
d’investissement ;
▪ 2 237 ETP sur 80 000 agents en réduisant le
niveau de l’absentéisme (voir page 24).
1) El documento describe una iniciativa para estandarizar e interconectar los registros hipotecarios de Centroamérica para dinamizar la liquidez de los créditos hipotecarios.
2) Se realizaron entrevistas con 76 funcionarios bancarios, registradores y otros actores clave quienes expresaron opiniones favorables hacia la iniciativa.
3) El plan de acción incluye estandarizar instrumentos hipotecarios, reconocer validez transfronteriza y permitir titularización para crear un mercado secundario.
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Petit déjeuner de l’office de tourisme du pays de MontfortFlorian Villain
Présentation en date du 14 mars 2013, lors du premier petit déjeuner de l'office de tourisme du pays de Montfort. Présentation du rôle et des missions de l'office de tourisme, présentation des accompagnements proposés par l'office de tourisme et bilan des actions de l'office de tourisme en matière de numérique.
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Regard financier sur les départements de franceAlain Lambert
Regard financier sur les départements de France, échelon de proximité indispensable à nos compatriotes et injustement stigmatisé par la technocratie parisienne.
Ministère du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l'État, juin 2010.
Présente les grandes lignes de la programmation des dépenses de l’État pour 2011, 2012 et 2013, la première année de cette programmation constituant le volet "dépenses" du projet de loi de finances pour 2011.
Source : budget.gouv
Que faire de la dette ? Un audit de la dette publique de la FranceAuditoriaVLC
Cette étude a été réalisée par un groupe de travail du Collectif pour un Audit citoyen de la dette publique. Elle se veut une contribution au nécessaire débat public sur des questions cruciales : d’où vient la dette ? A-t-elle été contractée dans l’intérêt général, ou bien au bénéfice de minorités déjà privilégiées ? Qui détient ses titres ? Peut-on alléger son fardeau autrement qu’en appauvrissant les populations ? Les réponses apportées à ces questions détermineront notre avenir.
https://france.attac.org/nos-publications/notes-et-rapports-37/article/que-faire-de-la-dette-un-audit-de
Relevé des décisions de la session du conseil du 2 octobre 2015Alain Lambert
Tracer les contours du budget 2016, tel est l’intérêt du Débat d’orientation budgétaire (DOB) qui mobilise les conseillers départementaux en cette session du troisième trimestre. Un exercice ardu, qui plus est nouveau, pour plus de la moitié des élus départementaux.
Le gouvernement a de son côté prévu de mettre au point avec les partenaires sociaux un ensemble de cinq réformes qui ont fait
l’objet d’une lettre de cadrage. Instituer une indemnisation pour les démissionnaires et pour les travailleurs indépendants est à
la fois non souhaitable et contre-indiqué financièrement. La troisième réforme concernant la limitation par pénalisation des CDD
courts n’a qu'un enjeu limité, et lorsque nécessaire, devrait plutôt conduire à diminuer l'indemnisation qu'à pénaliser l'employeur.
Le contrôle accru des chômeurs est en revanche souhaitable. Enfin, le remplacement de certaines cotisations par la CSG ne saurait
justifier la participation de l’État à la gouvernance de l’Unedic.
Mais le gouvernement se garde bien d’évoquer certains autres sujets de fond qui fâchent, à savoir que de moins en moins
l’assurance chômage conserve son caractère assurantiel, dans la mesure où l’État exige de l’Unedic, dont les ressources pèsent
directement sur le coût du travail marchand, qu’elle finance des politiques publiques de solidarité qui devraient reposer sur l’impôt.
Ce faisant, l’État est responsable des déficits de l’Unedic, et ne craint pas de les augmenter encore avec l’indemnisation annoncée
des démissionnaires et des travailleurs indépendants. Nos préconisations prioritaires sont les suivantes :
❙ équilibrer le financement par l’Unedic des points de retraite acquis pendant les périodes de chômage (déséquilibre de 2 milliards) ;
❙ annuler ou réduire fortement le financement par l’Unedic de Pôle emploi (3,3 milliards) ;
❙ faire participer les entreprises publiques à l’assurance chômage (plusieurs milliards) ;
❙ mettre à la charge de l’État les indemnisations qui ressortissent à un objectif de solidarité nationale : intermittents du spectacle,
exonérations spéciales et éviter les subventions croisées (1 milliard pour les intermittents, 1 milliard pour les autres subventions).
Enfin des réformes paramétriques devraient aussi être menées :
❙ augmenter le ratio d’éligibilité en passant la durée minimum d’affiliation de 4 à 6 mois, et ultérieurement à 8 mois, sur une période
de 18 mois (1,8 milliard) ;
❙ baisser, au minimum, à 0,9 de jour indemnisé pour un jour cotisé le taux de transformation (1,2 milliard) ;
❙ supprimer les revenus de remplacement proches des revenus du travail ou supérieurs ;
❙ et en fonction de la mise en oeuvre des réformes ci-dessus, baisser le taux des cotisations patronales et salariales.
Une démarche inquiétante, alors que les résultats de l’incursion directe de l’État dans la politique industrielle de l’énergie (Areva, Alstom, EDF, éolien, solaire, agrocarburants) devraient inciter les gouvernements à se concentrer sur la fixation d’objectifs et non pas à la façon dont les acteurs les atteignent. Deuxième producteur mondial d’électricité, EDF est une entreprise prestigieuse, mais le niveau de son cours de bourse, 8 à 10 euros contre 32 en 2005 à l’ouverture de son capital, donne la mesure de son affaiblissement. Une situation d’autant plus inquiétante que le paysage énergétique est bouleversé : fin probable des tarifs réglementés, liberté de choix des consommateurs, concurrents français et étrangers, nouveaux modes de production, contestation du nucléaire et des éoliennes, surcoût des énergies renouvelables. Et des doutes existent sur le fondement même de la transition énergétique, le dernier bilan prévisionnel du gestionnaire du réseau de transport électrique (RTE) présentant des scénarios où la consommation d’électricité augmenterait au lieu de diminuer comme décidé dans la loi de 2015.
Avec 85 % du capital d’EDF, l’État français peut difficilement esquiver sa responsabilité. Une stratégie de l’État actionnaire caractérisée par le court-termisme, utilisant EDF pour enjoliver, jusqu’aux élections suivantes, le taux de chômage, l’inflation, le niveau de vie des Français ou le budget de l’État. Une tentation irrésistible quand il n’existe pas de contre-pouvoirs diversifiés comme le sont les actionnaires privés des grandes entreprises. Pour surmonter définitivement ces dysfonctionnements et redonner confiance aux salariés, aux clients et aux actionnaires, le seul levier efficace au niveau français consiste à réduire les interventions de l’État. Au niveau européen, c’est l’application à l’électricité des règles classiques du commerce international.
France : définir un chemin réaliste de transition énergétique.
Ramener immédiatement à 70 % la part de l’État au capital d’EDF.
Nommer une majorité d’administrateurs indépendants de l’État, français et étrangers.
Séparer les activités régulées de réseau des activités concurrentielles de production et de vente d’électricité : privatiser les réseaux électriques et leurs gestionnaires.
Voter une loi engageant l’État à réduire à 30 % sa part dans le capital d’EDF en 2022, après la mise en route des trois premières centrales EPR (Flamanville, Finlande, Chine).
Europe : faire appliquer par Bruxelles les règles de la concurrence internationale, ouverture du marché de l'électricité, mais interdiction des politiques de subventions-dumping qui perturbent les systèmes électriques étrangers.
Protection sociale : Faire baisser les 42 milliards de coûts de gestion Fondation iFRAP
En France, les dépenses de protection sociale atteignent 746,6 milliards d’euros en 2015. Au titre des seuls coûts de gestion la France
se situe à 4,31 % des dépenses de prestations selon Eurostat là où l’Union européenne est à 3 % et la zone euro à 15 pays à 3,51 %, soit
de 5 à 9 milliards d’euros de coûts supplémentaires par rapport à nos partenaires européens. Et encore, ces dépenses ne tiennent pas
compte des frais financiers, ni des frais de gestion liés au versement des prestations sociales financées par l’État et les collectivités
locales, frais conventionnellement estimés à… 0. Les coûts de gestion réels restent donc largement sous-évalués.
La Fondation iFRAP est parvenue à l’évaluation suivante : les coûts de gestion réels de la protection sociale représentent au
moins 42 milliards d’euros. Un montant substantiel qui laisse envisager d’importantes pistes d’économies, insuffisamment
exploitées, alors qu’elles sont souvent relayées dans des rapports parlementaires, rapports d’inspection ou de la Cour des
comptes. Par exemple, notre enquête sur l’absentéisme dans les CPAM montre un nombre de jours d’absences très élevé, en
moyenne de 36,8 jours par agent.
Ces chantiers, auxquels aucun gouvernement n’a pour l’heure osé s’attaquer, ont déjà été lancés chez nos voisins anglais,
allemands ou néerlandais, lesquels ont su réformer leur système de protection sociale afin d’en améliorer l’efficience. Aujourd’hui,
la maîtrise des frais de gestion est indissociable d’une réforme en profondeur de notre modèle social.
Emmanuel Macron avait durant sa campagne déclaré vouloir créer un versement social unique et automatique en matière d’aides
sociales pour lutter contre le non-recours. Il s’est aussi déclaré pour un régime universel de retraites pour en finir avec la
complexité du système. La Fondation iFRAP estime qu’il est possible à l’horizon du quinquennat d’envisager au moins 5 milliards
d’euros d’économies annuelles sur la gestion de notre système social.
Les coûts de gestion de la protection sociale représentent 42 milliards d’euros dont 6,9 milliards de frais financiers et au moins
4,1 milliards pour les frais liés aux prestations de l’État et des collectivités locales.
Il est possible d’économiser de 5 à 9,5 milliards d’euros sur les coûts de gestion à l'horizon 2025 une fois que toutes les
réformes d'ampleur de la protection sociale auront été menées, dont :
❙ 2 à 3 milliards d’euros sur les retraites ;
❙ 2,5 milliards d'euros sur les prestations de solidarité logement-pauvreté-famille et 5 milliards à terme avec une réforme
complète de l'allocation sociale unique (ASU) ;
❙ santé : 0 à 1 milliard d'euros ;
❙ emploi : 0,5 milliard d'euros.
Réformer le syndicalisme : mandats, financement, représentativité Fondation iFRAP
Dans quelle mesure la paix qui a présidé dans les négociations ayant abouti à la réforme n’a-t-elle pas eu pour contrepartie l’assurance donnée aux syndicats qu’on ne changerait rien au syndicalisme ? Quoi qu’il en soit, il y a à regretter que la réforme ambitieuse du droit du travail ne se soit pas accompagnée de son indispensable complément. Raison de plus pour s’atteler à la tâche.
Les propositions de la Fondation iFRAP
Mesures concernant le fonctionnement du syndicalisme dans les entreprises :
❙ En complément des réformes bienvenues des ordonnances en faveur des TPE et PME, augmenter les seuils d’application, augmenter les matières où les dérogations aux accords de branches sont autorisées, permettre les consultations par les employeurs jusqu’à 50 salariés, supprimer la différenciation entre DP mandatés et DP non mandatés.
Supprimer le monopole de présentation au premier tour des élections professionnelles.
Diminuer les heures légales et supprimer les heures extra-légales de délégation dans les secteurs public et privé.
Limiter à un seul renouvellement de 4 ans les mandats des représentants du personnel et supprimer la règle de l’insaisissabilité des biens des syndicats.
Interdire pour une seule personne le cumul d'heures de délégation supérieur à 50 % du temps de travail.
Objectif : diminuer d'un tiers le nombre de mandats de représentants des salariés.
Mesures concernant le financement des syndicats :
Assurer une véritable transparence financière à tous les niveaux syndicaux.
Supprimer les financements extra-légaux, les « caisses noires », les financements restants provenant du paritarisme, et le financement de l’AGFPN.
Tout mettre en oeuvre pour assurer un financement par les cotisations des adhérents qui doit remplacer l’audience électorale comme critère d’attribution des ressources.
Instaurer sous certaines conditions le « chèque syndical ».
Modernisation de la vie publique : les propositions de la Fondation iFRAPFondation iFRAP
la suppression de la réserve parlementaire ;
l’interdiction des emplois familiaux ;
le non-cumul des mandats – que nous proposons toutefois d’étendre aux mandats de même nature et non plus
seulement identiques ;
la mise en place d’un registre des déports – en attirant cependant l’attention sur les cas de conflits d’intérêts
public-public ;
l’encadrement des activités parallèles de conseil.
Nous proposons d’aller plus loin avec :
une réduction du nombre de parlementaires : une des propositions phare de modernisation des institutions du candidat Macron, pour l’heure « oubliée ». Il s’agit selon nous de faire passer le nombre de députés de 577 à 350 et le nombre de sénateurs de 348 à 150. Cette mesure permettrait 256 millions d’euros d’économies ;
les fonds ainsi dégagés seraient utilisés à la revalorisation du traitement des parlementaires liée au renforcement de leurs attributions (pouvoirs d’évaluation et de contrôle) ;
un renforcement des sanctions pour les absentéistes ;
la transparence totale des indemnités (pour les parlementaires et les élus locaux) et la centralisation de la gestion des crédits collaborateurs ;
un renforcement du contrôle éthique au Parlement ;
le perfectionnement du registre des représentants d’intérêts.
Le quinquennat à venir porte la lourde responsabilité de mener les réformes nécessaires au pays. Il faut non seulement un exécutif efficace, mais aussi – et c’est essentiel – un pouvoir législatif rénové, qui inspire confiance aux Français et se montre exemplaire en toutes circonstances.
Etat actionnaire : 33 milliards d'euros de privatisations Fondation iFRAP
L’État actionnaire, c’est 1 750 participations directes, pour une valeur comptable de 98,9 milliards d’euros et 538,6 milliards de chiffre d’affaires en 2015. Au sein de l’OCDE, la France est de loin le pays dans lequel les entreprises publiques emploient le plus (800 000 personnes soit 3,3 % des emplois salariés contre 2,5 % en moyenne pour l’OCDE).
Le ministère de la Défense est le ministère qui s’est le plus réformé et réorganisé ces dernières décennies, sous la pression des coupes budgétaires successives. Avec les conséquences que l’on sait : même si notre armée reste théoriquement capable de mener n’importe quel type de mission, les nombreuses baisses d’effectifs dans les forces de combat et surtout dans les fonctions de soutien, mettent clairement en danger notre capacité à gagner les guerres présentes et à venir.
Alors que les menaces et risques s’accroissent, diminuer sans cesse notre effort nous rendrait incapables de conserver à terme un outil militaire capable d’engagements de haute intensité. Même si les attentats récents ont brutalement remis en lumière ces questions dans nos sociétés occidentales, inverser la tendance sur le long terme nécessitera d’y investir un capital politique très conséquent. Il est temps de modifier profondément les équilibres. La question se pose alors : quelle est la trajectoire budgétaire envisageable pour atteindre l’objectif de 2% du PIB en dépenses annuelles de Défense ? Il existe deux trajectoires possibles, l’une pour atteindre cet objectif dès 2022, l’autre en 2025.
C’est en faveur de la première que nous nous positionnons. Concrètement, nous proposons une impulsion budgétaire importante une fois les élections présidentielles achevées : il s’agirait de réaliser et de voter une nouvelle loi de programmation militaire 2018-2023 à l’automne 2017, comprenant quelque 240 milliards d’euros (constants 2017) sur sa période d’exécution. Cela représenterait quelque 50 milliards d’euros supplémentaires par rapport à la loi de programmation militaire initiale 2014-2019. Notons que le critère des 2% n’est pas suffisant, particulièrement à cause de notre dissuasion nucléaire. À terme, c’est certainement les 3% du PIB qu’il faut viser comme seuil des dépenses militaires, soit quelque 65 milliards d’euros par an. Mais les 2% sont déjà une étape indispensable.
Objectifs généraux de la prochaine LPM :
Atteindre un budget de Défense annuel correspondant à 2% du PIB en 2022 et adopter ce chiffre comme plancher absolu ;
Adapter notre outil militaire aux engagements actuels et futurs, notamment en poursuivant l’augmentation des forces de combat et le soutien qui y sont associés ;
Résorber les déficits capacitaires en totalité sans aucunement délaisser les investissements concernant la préparation de l’avenir et les équipements de générations suivantes, y compris les équipements liés à la dissuasion nucléaire.
Plus que d'un grand soir fiscal, il s'agit d'envoyer un message fort à nos fortunes (expatriées ou non), nos créateurs et nos talents pour leur redonner confiance et libérer leur potentiel d’innovation. D’urgentes mesures de réforme de la fiscalité du patrimoine s’imposent alors que la France figure parmi les pays où la fiscalité est la plus lourde dans ce domaine. Pour frapper fort, nous proposons de supprimer l’ISF et l’exit tax dès 2017, de revenir au prélèvement forfaitaire libératoire, de renforcer les mesures favorisant l’investissement au capital des entreprises et de mettre en place un plafonnement global à 60 %. D’autre part, notre impôt sur le revenu se caractérise par une grande complexité et une très forte concentration sur la minorité de foyers qui y sont soumis (45%). La première mesure à prendre est l'abandon du projet fou du prélèvement à la source, une «usine à gaz» qui viendrait étouffer, dans une nouvelle couche de complexité inutile, nos entreprises. Ensuite, il faut préparer une réforme de l’impôt sur le revenu pour l'appuyer sur une assiette clarifiée et sur un nombre plus important de contributeurs, notamment en s’assurant qu’un euro perçu au titre de la solidarité soit imposé comme un euro issu du travail (avec comme idée, qu'à terme, notre système de redistribution et de solidarité passe dans une logique de crédit d'impôt pour les foyers concernés). Pour préparer ces chantiers et fixer un cadre pour la prochaine mandature, il est nécessaire d’agir dès les premiers mois et d’envoyer des signaux forts aux Français et aux investisseurs. C’est pour cela que nous recommandons de graver dans le marbre d'une loi de finances rectificative 2017 (en juillet 2017), les premières mesures de ce choc fiscal. Attendre le projet de budget 2018 pour réformer, c'est prendre le risque de manquer encore une fois l'occasion d'assainir les finances publiques françaises. Souvenons-nous lorsqu'un Premier ministre nous promettait une remise à plat fiscale en 2013 : nous l'attendons toujours. Voici pourquoi dès 2017 nous proposons de :
Supprimer l'ISF ;
Supprimer l'exit tax ;
Renforcer l’investissement en faveur du financement des entreprises ;
Mettre en place un plafonnement fiscal global à 60%;
Abroger le prélèvement à la source ;
Réformer et simplifier l'impôt sur le revenu ;
Revenir au prélèvement forfaitaire libératoire ;
Imposer au premier euro les droits sociaux ;
Baisser les dotations aux collectivités locales.
Le cadrage budgétaire de ces mesures est présenté en page 24 et le texte de la loi de finance.
Bilan 2007-2017 : Fiscalité, dette, dépenses publiques, chômageFondation iFRAP
Au moment crucial de la préparation de la mandature 2017-2022, il est temps pour les candidats de réfléchir aux réformes qu’ils souhaitent mettre en oeuvre au cours du prochain quinquennat pour redresser notre économie et restaurer notre indépendance financière. Nous avons pris le parti de regarder cette décennie passée à l’aune des indicateurs suivants : dépenses publiques et emploi public, prélèvements obligatoires, dette et déficit, chômage et emplois aidés, emploi marchand et création d’entreprises, simplification. Des thèmes sur lesquels, les présidents avaient pris des engagements sur les deux derniers quinquennats.
Avec un décryptage des mesures engagées et de l’évolution de ces indicateurs dans d’autres pays d’Europe, nous voulons montrer que diminuer la part des dépenses publiques dans la richesse nationale, réduire le déficit et la dette par rapport au PIB, baisser les impôts et le taux de prélèvements obligatoires pour relancer la création d’emplois marchands et renouer avec une croissance au-dessus de 2 % par an, tout cela est possible et nécessite une stratégie. Si le prochain gouvernement veut voir le fruit de son travail se réaliser sur le quinquennat, il devra mettre en oeuvre les réformes nécessaires, et ce, dès les premiers jours de son mandat.
Intérieur, Renseignement, Défense, Justice : La nécessaire remise à niveauFondation iFRAP
Malheureusement, il apparaît que l’État ne se donne plus les moyens de telles ambitions dans le domaine, et ce depuis plusieurs années déjà. Les dépenses régaliennes dans le périmètre retenu dans cette étude, à savoir l’Intérieur, le Renseignement, la Défense, la Justice3 n’ont cessé de diminuer depuis des décennies. Si elles représentaient 6,5 % de la richesse nationale en 1965, elles avaient chuté à 4,5 % au début des années 1990 avant de tomber à à peine 2,8 % du PIB en 2015. Cette diminution est symptomatique et liée au fait que, sous le poids accru des transferts sociaux, l’État-providence a progressivement relégué l’État régalien au second plan. Dans une perspective internationale, la comparaison des dépenses régaliennes avec nos voisins européens met également en évidence notre retard. Comparable à la France par son poids économique, sa population mais aussi les menaces qui pèsent sur lui, le Royaume-Uni a consacré 2,2 % de son PIB à la Défense en 2014 là où la France dépensait 1,7 % et 2 % aux missions de sécurité et d'ordre public là où la France n'investissait que 1,6 % de son PIB.
Dans cette étude, la Fondation iFRAP dresse un panorama de l'État régalien en passant au crible les moyens mis à sa disposition et les effets des réformes de ces dernières années. Pour chacun des trois ministères régaliens nous formulerons des recommandations pour renforcer l'efficacité de ces missions essentielles dans le contexte exigeant qui est le nôtre aujourd'hui.
Ces recommandations demandent un effort budgétaire important de l'ordre de 2,1 milliards d'euros de dépenses supplémentaires annuelles entre 2018 et 2022, qui se concentre dans des investissements supplémentaires en matière pénitentiaire (500 millions d'euros), seule façon de parvenir à un objectif d'encellulement individuel en 2025 et dans la Défense (accélération du renouvellement des matériels en cours) pour 1,6 milliard d'euros. Cet effort s'accompagnera également d'embauches d'environ 15 000 agents dans les ministères régaliens (Justice, Défense, Police/Gendarmerie) d'ici 2022. Et pourra en partie s'appuyer sur des ressources tirées d'une réorganisation des personnels et des conditions de travail, de la mutualisation ou de l'externalisation de fonctions support, de la rationalisation/redéfinition de certaines missions des forces de sécurité
Mandats politiques : Passer de 645 000 à 114 000 élusFondation iFRAP
Dans le cadre des élections présidentielles, les candidats commencent à parler d’une baisse du nombre de parlementaires. La réduction du nombre de députés à environ 350 et du nombre de sénateurs autour de 150 est devenue une évidence. Mais la France ne doit pas être en reste et le prochain quinquennat sera l’occasion d’entamer avec courage la baisse du nombre de strates et du nombre de mandats locaux.
À commencer par les communes ! Il faudra réduire le nombre de conseillers dans les grandes villes mais aussi fusionner les communes de moins de 5 000 habitants avec, d’ici à 2020, 10 000 supercommunes de 5 000 habitants au lieu des 36 000 communes que l’on compte actuellement. Cette refonte de la carte communale s’accompagnerait d’une suppression de l’échelon intercommunal. Cela permettrait aussi de renforcer l’indemnisation des conseillers municipaux pour ne plus les inciter à multiplier les mandats. La France se singularise encore par une pratique quasi généralisée du cumul des mandats. 80 % des parlementaires français cumulent leur mandat avec une fonction exécutive locale, contre 24 % en Allemagne et 3 % au Royaume-Uni. Il sera nécessaire également de réduire le très grand nombre de conseillers régionaux aujourd’hui au nombre de 1 880. Le bon objectif serait d’arriver à environ 660 conseillers régionaux, soit une cinquantaine par région. Avec de telles réformes, le nombre d’élus baisserait substantiellement de 645 124 à 114 000 élus et ramènerait la France dans un taux de représentation équivalent à celui de l’Allemagne ou des États-Unis, soit environ un élu pour 600 habitants.
Les propositions de la Fondation iFRAP ;
1 élu pour 100 habitants en France contre 1 élu pour 500 en Allemagne et 1 pour 600 aux États-Unis ;
La France compte 645 124 élus, objectif : réduire à 114 000 d’ici 2022, soit un élu pour 600 habitants ;
Pour y parvenir, supprimer les strates intercommunales et départementales ;
Réduire le nombre de maires et de conseillers municipaux mais mieux les indemniser en regroupant les communes de façon à atteindre 5 000 habitants minimum ;
Réduire le nombre de parlementaires à 350 députés et 150 sénateurs ;
Enfin, pour permettre le renouvellement de la vie politique, il faut introduire une limitation des mandats dans le temps (deux ou trois consécutifs) et au même titre l’obligation de démission de la fonction publique dans le cadre d’un engagement politique d’un agent public.
Refonder la croissance énergétique sans oublier la croissance ! Fondation iFRAP
Réduire les émissions de CO2 de 40 % en 2030 et 75 % en 2050, par rapport à 1990 ;
Réduire la consommation finale d’énergie de 20 % en 2030, 50 % en 2050 ;
Porter la part des énergies renouvelables à 23 % en 2020, 32 % en 2030 ;
Réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité de 33 % d’ici 2025.
Un plan qui n’aurait pas dû négliger deux objectifs essentiels :
Minimiser les prix de l’énergie pour les consommateurs ;
Maximiser l’indépendance énergétique de la France.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES, principalement le CO2) est un objectif clair, mais les méthodes imposées pour y parvenir soulèvent de sérieux doutes. La faisabilité de la baisse de la consommation d’énergie est peu crédible. Elle n’est pas effective malgré dix ans de crise économique, d’investissements dans les économies
d’énergie et de campagnes massives de communication. De son côté, le coût brut des nouvelles énergies renouvelables, de deux à huit fois supérieur au niveau du marché de gros en ce qui concerne l’électricité, est insupportable pour les ménages et les entreprises. Quant à la baisse d’un tiers de la part du nucléaire d’ici 2025, elle est contradictoire avec l’objectif CO2 et irréaliste.
La consommation française d’énergie est modérée par rapport aux autres pays industrialisés, et ses émissions de gaz à effet de serre sont très faibles. Avec 1 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, notre pays ne peut pas sacrifier seul son économie.
Libérer nos écoles, nos collèges et nos lycéesFondation iFRAP
En juillet dernier, une hausse du budget éducation de 2 milliards d’euros a été annoncée pour 2017. Une annonce qui résume bien la politique éducative des derniers gouvernements successifs : le saupoudrage de chèques, c’est la seule solution quand on ne veut pas lancer les réformes nécessaires et qu’on craint des grèves d’enseignants particulièrement médiatisées. Et pourtant, plus personne n’est satisfait : ni élèves, ni enseignants, ni parents d’élèves. Tous se plaignent des classes surchargées. Et pourtant, 855 028 enseignants, cela revient à compter 15,3 élèves par enseignant. Tous se plaignent du manque de moyens. Et pourtant, en comparant la dépense d’éducation des enseignements public et privé, on constate que ce dernier produit le même résultat pour 34,5 milliards d’euros de moins. La vérité, c’est que la France a fait le choix d’une fausse décentralisation. On a multiplié les strates, les niveaux de décision avec l’État qui emploie les enseignants aux travers de ses 30 académies (et 17 nouvelles régions académiques !) et 97 directions académiques. Les communes ont en charge uniquement les bâtiments des écoles et leurs effectifs techniques, les départements pour leur part, les bâtiments des collèges et les transports d’élèves handicapés, les régions supervisent les bâtiments des lycées et les effectifs techniques, une partie de la formation en alternance, des lycées professionnels et des transports scolaires… Une organisation unique en son genre et que personne ne nous envie. La réforme de notre système éducatif est une question capitale à laquelle les gouvernements n’ont pas voulu s’atteler. Plus inquiétant, pour l’instant on entend trop peu les candidats à la présidence de la République proposer vraiment des réformes structurelles.
Pourtant, si nous voulons un système éducatif dont les résultats ne s’enfoncent plus année après année, les maîtres mots doivent être :
La décentralisation du pilotage de l’Éducation au niveau des régions et des communes ;
La responsabilisation des chefs d’établissement qui doivent devenir les vrais managers des équipes ;
L’autonomisation grandissante des établissements sur la gestion RH et la gestion du budget ;
La délégation de gestion des établissements publics doit être possible quand les décideurs locaux le souhaitent ;
La suppression du « plafond de verre » des accords Lang-Couplet (1993) qui fixent les moyens du privé sous contrat à 20 % du budget global de l’action éducatrice de l’État ;
L’innovation en encourageant la créativité pédagogique des enseignants et en facilitant la création d’écoles hors contrat.
La trajectoire 2017-2027 des finances publiques pour la croissanceFondation iFRAP
Les objectifs à atteindre ? Diminuer la part des dépenses publiques dans la richesse nationale, réduire le déficit et la dette par rapport au PIB, baisser les impôts et le taux de pré- lèvements obligatoires. Non pas pour faire plaisir à la Commission européenne mais pour relancer la création d’emplois marchands et renouer avec une croissance au-dessus de 2 % par an, ce dont nous sommes loin depuis 2012. Pour cela, il faut une stratégie. Chaque projet de réforme devra être accompagné d’un chiffrage et d’un calendrier précis. L'erreur faite en 2012 a été de lancer des augmentations d’impôts tous azimuts pour redresser les comptes publics sans avoir calculé ce que cela créerait comme mauvais chocs sur notre économie. Si le gouvernement a compris que le matraquage fiscal décidé était allé trop loin, le virage a été trop tardif pour en voir les fruits avant la fin du quinquennat. Si le prochain gouvernement ne veut pas travailler pour le suivant, il devra mettre à profit tout le temps imparti dès les premiers jours. La Fondation iFRAP propose dans cette étude une modélisation de la trajectoire des finances publiques pour 2017-2027 pour retrouver le plein-emploi et la croissance. Cette trajectoire consiste en : ❙ des économies de dépenses (100 milliards d’euros de baisse, dont 23 milliards de cessions d’immobilier de l’État ou des collectivités) concentrées sur la période 2017-2022 sauf pour ce qui concerne les retraites où les réformes durent jusqu’en 2027 ; ❙des baisses de prélèvements obligatoires (environ 90 milliards d’euros) étalées jusqu’en 2024 ; ❙des cessions d’actifs venant augmenter exceptionnellement les recettes publiques (20 milliards d’euros d’ici 2024) pour accélérer le désendettement et atteindre moins de 80 % de dette par rapport au PIB dès 2026. Nous proposons de fixer un maximum de 50 % de dépenses publiques par rapport au PIB en 2022. Dès les cinq premières années, la baisse des prélèvements obligatoires donnera la priorité à la baisse de la fiscalité sur le capital et à la diminution de la fiscalité sur les entreprises. Le plan de redressement modélisé par la Fondation iFRAP offre un motif d’espoir. Si nos pré- conisations sont appliquées, le PIB marchand de la France devrait remonter fortement d’ici à 2022 et atteindre, cette année-là, 1 723 milliards d’euros. C’est fondamental car la création de valeur ajoutée marchande permet la création d’emplois marchands : 739 000 d’ici 2022. Nous ne sommes pas condamnés au marasme
Le résultat n’est pourtant pas à la hauteur de cet effort. Dans les zones tendues, où la crise du logement se concentre, la puissance publique est incapable de trancher entre loger les plus pauvres et « faire de la mixité sociale ». D’où un paradoxe stupéfiant. En zone urbaine, les locataires les plus pauvres (premier décile de revenus) sont majoritairement logés dans le parc privé tandis que 25 % des occupants de logements sociaux appartiennent aux cinq derniers déciles de revenus.
Dès lors, la construction de logements sociaux est une fuite en avant : il en faut toujours plus. Entre 1985 et 2011, on observe une augmentation de 53 % du parc social. Sur la même période, les bailleurs privés ont été peu à peu dégoûtés à cause d’une fiscalité exorbitante passée de 37 milliards d’euros en 2000 à 63 milliards en 2013. Avec la loi SRU renforcée en 2013 et aujourd’hui le projet de loi « égalité et citoyenneté », c’est une nouvelle étape qui est franchie dans la bureaucratisation du logement. On a trop longtemps stérilisé l’épargne des Français en canalisant subventions et prêts sur fonds du livret A. Simplification des structures, simplification des financements, baisse des coûts de gestion, il est temps de poser la question de la réforme du logement social.
La politique publique du logement coûte 2,3 % du PIB, un chiffre deux fois supérieur à la moyenne européenne ;
500 organismes de logement social gère un parc de 4,7 millions de logements. En Île-de-France ils sont 143 organismes ;
Les aides publiques en direction des bailleurs sociaux représentent 9 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 7 milliards d’aides personnelles que perçoivent directement les bailleurs sociaux ;
Les HLM présentent une trésorerie égale à sept mois de loyers, soit 10 milliards d’euros, ou l’équivalent de 20 années d’aides à la pierre ;
Les aides personnelles au logement sont avant tout des aides sociales : leur montant (17 milliards d’euros) est supérieur aux allocations familiales (12,5 Mds) ou encore au RSA socle (7,8 Mds).
Le paritarisme français est à bout de souffle. C’est un système éclaté, comptant des dizaines de milliers
de mandats paritaires, sujet aux financements opaques. Dans ce paritarisme, les partenaires sociaux n’ont
pas joué le rôle qui aurait dû être le leur. Ils n’ont jamais proposé des pistes d’amélioration sérieuses
du système, ni de réformes crédibles. Aucun d’eux n’a jamais remis en cause un fonctionnement et une
gouvernance en panne depuis des années. Pourquoi ? Parce qu’au lieu de faire vivre le paritarisme, les
organisations syndicales ont préféré en vivre en assurant la gestion courante du système.
Les centaines d’heures de négociations paritaires, largement médiatisées, n’aboutissent qu’à des mesures
paramétriques là où elles devraient donner lieu, entre autres, à une refonte globale de la gouvernance paritaire.
Les dizaines de milliers de mandats paritaires et la mauvaise gestion qui va avec sont la source d’un
surcoût considérable de la protection sociale française, et de la perte de confiance des Français dans
les organisations syndicales.
Le paritarisme de gestion en particulier a perdu sa légitimité et doit disparaître au profit d’un paritarisme
de négociation. C’est pourquoi la Fondation iFRAP émet les propositions suivantes :
❙ instaurer un chèque syndical en lieu et place de l’ensemble des financements actuels du paritarisme
pour que les syndicats ne vivent plus que des cotisations de leurs adhérents ;
❙ rendre obligatoire la présentation d’un budget pour les organisations syndicales afin de faire apparaître
clairement les subventions et aides publiques de toute nature ;
❙ supprimer le paritarisme de gestion pour passer à un paritarisme de négociation ;
❙ mettre les caisses d’Assurance maladie en concurrence ;
❙ prévoir un retour complet de la branche famille dans le giron exclusif de l’État* ;
❙ adopter un régime universel de retraite et supprimer l’ensemble des régimes spéciaux ;
❙ régionaliser Pôle emploi et mettre en place une assurance chômage unique ;
❙ externaliser au secteur privé l’accompagnement des demandeurs d’emploi ;
❙ confier aux seules entreprises et branches professionnelles la formation des salariés du privé.
Aujourd’hui, en France, il n’est pas toujours plus intéressant de travailler que de cumuler des aides sociales, surtout pour les petits revenus. Cette situation n’est pas nouvelle mais, enfin, les Français manifestent leur ras-le-bol face aux fraudeurs, aux aides pour tout et n’importe quoi, à la lourdeur de l’administration et au coût dangereusement tangent de notre protection sociale. Désormais, tous les états-majors des candidats à l’élection présidentielle de 2017 planchent sur l’idée d’une allocation sociale unique. Notre proposition, chiffrée et ficelée, est désormais sur la table.
1. D O S S I E R ❚ RGPP
Dossier réalisé par Samuel-Frédéric SERVIÈRE ▪ ▪ ▪
Société Civile n° 119 ❚ Décembre 2011
pour une rgpp
locale
le scénario
de la réforme
1 Études économiques de l’OCDE, France 2011, p. 14.
Le 29 novembre 2011, Valérie Pécresse, la ministre du Budget, a appelé de ses vœux une RGPP locale :
« Je veux le dire devant vous ce matin : cette réflexion [N.D.L.R. : la RGPP], elle devra aussi concerner
les collectivités locales (…), la réforme du service public ne peut pas s’arrêter aux portes des administrations
locales, qui représentent 230 milliards de dépenses. » La ministre a conclu en annonçant une prochaine
discussion avec les collectivités pour commencer une révision générale des politiques publiques locales.
Cette nécessité a par ailleurs été parfaitement relevée par l’OCDE qui, dans son dernier rapport consacré
à la France1, ébauche ce que pourraient être les moyens d’une RGPL : « L’État devrait mettre en place
une partie incitative dans les transferts aux collectivités territoriales pour atteindre des objectifs précis
en termes d’efficacité et assurer un meilleur contrôle de leurs dépenses. »
La Fondation iFRAP se penche sur ce que pourrait être une révision générale des politiques publiques locales.
La RGPL devra affronter les problèmes suivants :
les collectivités locales sont responsables de plus de 20 % du déficit de l’État ;❚❚
les dépenses locales ne sont jamais contraintes car jugées « inéluctables » ;❚❚
le nombre de personnels publics locaux explose (+ 18 % depuis 2002) ;❚❚
les échelons locaux sont trop nombreux ;❚❚
la péréquation est trop verticale.❚❚
2. 12
D O S S I E R ❚ RGPP
12
Société Civile n° 119 ❚ Décembre 2011
Les collectivités locales responsables de plus de 20 %
du déficit de l’État
L
orsque l’on regarde l’endettement local,
celui-ci semble apparemment assez faible, de
l’ordre de 142,21 milliards d’euros en 2010,
à comparer à la dette publique, 1 591,2 milliards
au sens de Maastricht, soit près de 8,9 % (hors
établissements publics locaux) de l’ensemble de
l’endettement public total. Protégées derrière l’ap-
plication de la règle d’or en vertu de laquelle la
dette locale doit être intégralement financée par
l’excédent de leur section de fonctionnement2, les
collectivités se disent « exemplaires ». Il n’y aurait
rien à dire si ce n’était :
❚ le dynamisme de cet endette-
ment : entre 2004 et 2010, les col-
lectivités locales ont vu leur endet-
tement croître de 40,8 %, pour
atteindre, 142,21 milliards3 ;
❚ la structure de cet endette-
ment : les emprunts locaux n’ont
pas toujours été contractés dans
de bonnes conditions, avec 7,6 %
d’emprunts toxiques (composés
de produits structurés).
Cependant, s’arrêter à ces chiffres
est un peu court car les collectivi-
tés locales bénéficient de transferts en provenance
de l’État sur le volet « recettes » comme sur le
volet « dépenses » par l’intermédiaire des dota-
tions sur prélèvements sur recettes (PSR) que l’on
appelle « concours aux collectivités territoriales »,
mais également par l’intermédiaire des compen-
sations pour dégrèvements et exonérations d’im-
pôts locaux. L’ensemble de ces transferts financiers
creuse « mécaniquement la dette de l’État », en
contribuant à renforcer le déficit public. Dans
quelles proportions ?
Il faut tout d’abord retrancher le montant de la
fiscalité transférée aux régions et aux départe-
ments car il s’agit de la compensation financière
des charges de décentralisation. En effet, il serait
anormal d’imputer aux collectivités locales des
recettes qui finançaient auparavant des dépenses
relevant du budget de l’État. Ces dernières repré-
sentaient en 2009 et 2010 respectivement 19,34
et 21,79 milliards d’euros, ce qui permet d’évaluer
l’ensemble des concours en provenance directe
du budget général ou par prélèvement direct sur
recettes respectivement à 80,75 et 108,21 mil-
liards sur ces deux années.
Nous proposons d’écarter l’année 2010 qui a été
caractérisée par la compensation relais excep-
tionnelle de la taxe professionnelle suite à sa
suppression et son remplacement par la CET
(contribution économique territoriale) et par
l’Ifer (imposition forfaitaire sur
les entreprises de réseau). Si nous
observons l’évolution des années
2007-2009, le montant du budget
de l’État affecté aux collectivités
varie entre 21,45 % et 22 % du
budget général. Sa trace au sein
du déficit de l’État contribue au
déficit entre 8,2 milliards d’euros
en 2007, et 28,57 milliards d’euros
en 2009, soit une multiplication
par 3,4 en 3 ans. Dans ces condi-
tions, il est bien évident que les
transferts financiers garantis par
l’État aux collectivités locales pèsent d’un poids
conséquent sur les comptes publics et que leur
très grande rigidité contribue à alourdir le déficit
et son financement par l’intermédiaire de la dette
publique. Ils sont d’ailleurs considérées par le
législateur comme « inéluctables4 ». En ce sens, les
collectivités locales sont bien coproductrices de
la dette publique et contribuent à la dégradation
du solde du budget général entre 0,43 % du PIB
et 1,49 % du PIB sur la période considérée.
Ceci rend donc légitime de s’intéresser à la dépen-
se publique locale. Et ce d’autant que celle-ci est
très largement sanctuarisée, tant au niveau cen-
tral qu’au niveau territorial. Dès lors, comment
comprendre que l’État se soit imposé la RGPP
(révision générale des politiques publiques) alors
que ses propres transferts aux collectivités loca-
les en étaient totalement exemptés ?
Les transferts
financiers garantis
par l’État aux col-
lectivités locales
pèsent d’un poids
conséquent sur les
comptes publics.
Situation du budget de l’État, l’effet collectivités territoriales
Millions d’euros 2007 2008 2009 2010 Var. 2007-2009
Solde du budget général -38 190 -56 989 -129 906 -150 803 440,16 %
Dépenses (budget général et prélèvements sur recettes) 337 413 348 111 367 125 425 691 208,81 %
dont opérations budgétaires relatives aux coll. territoriales 72 390 73 770 80 750 108 210 211,55 %
Recettes (nettes des remboursements et dégrèvements) 299 223 291 122 237 219 274 888 179,28 %
Solde général d’exécution -34 717 -56 271 -138 029 -148 803 497,58 %
Contribution des transferts financiers
coll. terr. au déficit -8 193,44 -12 076,83 -28 573,13 -38 333,89 448,73 %
2 Qui doit couvrir
l’ensemble des dépenses
d’investissement
et le remboursement
des emprunts.
3 Voir rapport Cour des
comptes, « Gestion de la
dette publique locale »,
juillet 2011, p. 15. Précisons
que le chiffre annoncé est
non consolidé, ce qui est
important parce qu’il permet
ainsi de bien suivre la
croissance de l’endettement
de chaque sous-secteur :
communes, EPCI,
départements, régions, EPL
(établissements publics
locaux), sans « neutraliser »
leurs dettes réciproques
comme le fait l’Insee au sein
des Apul. L’écart est donc
de 156,5 milliards au sens
de la comptabilité nationale,
contre 163,3 milliards au
sens des comptes de
gestion locaux. La différence
résulte des prêts inter-
collectivités : soit
6,83 milliards d’euros.
3. 13
D O S S I E R ❚ RGPP
13
Société Civile n° 119 ❚ Décembre 2011
de la norme. Au lieu de conserver dans le péri-
mètre normé les dotations les plus évolutives,
celles-ci sont sorties de l’enveloppe afin d’allé-
ger le contrôle budgétaire. Désormais, le FCTVA
trop dynamique et qui risquait d’écraser la DGF
(dotation générale de fonctionnement), princi-
pale dotation péréquatrice (voir infra), est sorti
du périmètre gelé (6,04 milliards pour 2011).
L’enveloppe se retrouve mécaniquement réduite
de 12,4 %, tandis que les dotations de compensa-
tion liées à la réforme de la taxe professionnelle
sont situées hors enveloppe et pour un montant
conséquent, 8,98 milliards d’euros. D’ailleurs,
depuis 2008 et la première enveloppe normée,
l’habitude a été prise d’exclure par avance du
périmètre les mesures nouvelles décidées par le
Gouvernement (pour des montants conséquents,
2,34 milliards dès 2008 hors enveloppe). Résul-
tat : entre 2008 et 2012, les concours de l’État
progressent tout de même de 9,1 milliards en
euros courants (hors décentralisation, hors plan de
relance, hors réforme de la taxe professionnelle).
La norme des concours aux collectivités locales
est donc encore trop permissive.
L’État assure les collectivités
locales contre les aléas
de la fiscalité directe locale
Si les collectivités locales sont maintenues sous
perfusion par l’intermédiaire des concours de
l’État, elles ont également renoncé à la maîtrise
directe de leur fiscalité contre la perception de
ressources fiscales « garanties » par l’État. Certes,
le coût de gestion du prélèvement des impôts
locaux est surélevé. On estime le surcoût (malgré
son non-renseignement dans les documents offi-
ciels7) à près de 4,4 % du montant de l’imposition
directe pour frais d’assiette et de recouvrement,
et à 3,6 % pour les dégrèvements et admissions
en non-valeur (art. 1641 du CGI), soit une majo-
ration totale de 8 %. Ces sommes ne sont pas
minces : pour 2010, elles devraient représenter un
surcoût pour le contribuable de près de 3,4 mil-
La RGPL commence déjà
au niveau du budget de l’État1 ❙
La norme de dépenses des concours
aux collectivités locales
est encore trop permissive
L’augmentation des concours de l’État aux collec-
tivités locales n’a cessé de progresser entre 2004
et 2008 avec une moyenne annuelle d’augmenta-
tion de près de 5,7 %, au point que cette inflation
se fasse même au détriment des dépenses de l’État.
Décision a donc été prise à compter de 2008 de les
inclure dans la norme de dépense de l’État limitée
à zéro en volume, c’est-à-dire évoluant suivant
l’inflation. Cette limitation reprise à l’article 7 de
la LPFP (loi de programmation des finances publi-
ques) du 9 février 2009 devait permettre d’assujet-
tir les collectivités territoriales à l’effort budgétaire
commun. Cependant, aucun mécanisme de régu-
lation n’a été prévu afin de corriger les éventuels
écarts entre l’inflation théorique (annoncée en loi
de finances) et l’inflation constatée sur la période.
En conséquence, en 2009, la loi de programmation
avait intégré un « bonus croissance » de 0,5 % au-
delà de l’inflation prévisionnelle (1,5 %) afin de
faire face à la crise et de ne pas les pénaliser entre
le dépôt de la loi de finances et son vote défini-
tif en décembre. Les concours normés avaient été
construits sur une inflation prévisionnelle de 2 %,
celle-ci ne s’est révélée en définitive que de 0,4 %.
Le respect de la « norme zéro volume » s’est donc
révélé de pure façade.
Les collectivités ont donc indûment engrangé la
différence (+ 1,6 %), soit 900 millions d’euros.
Par ailleurs, cette absence de respect de l’enveloppe
s’est conjuguée à une évolution discrétionnaire
des dotations qu’elle contient : la décision a été
prise de faire évoluer librement au sein de l’enve-
loppe normée le FCTVA (Fonds de compensation
de la TVA) restituant la TVA au taux forfaitaire
de 15,482 % aux administrations locales sur celle
qu’elles acquittent sur leurs dépenses d’investisse-
ment. Ce choix s’est apparenté à un droit de tirage
simple des collectivités locales sur le budget de
l’État. Résultat, une croissance totale des concours
normés de 2,5 % pour 2009. Par ailleurs, aucune
autre dotation sous-enveloppe n’a été réduite, obli-
geant à des ajustements internes entre chacune des
composantes5. Nouveau dépassement en 2010, le
montant des concours par rapport à la norme a
encore augmenté de 0,14 %, le dépassement étant
imputable au FCTVA, malgré sa réduction6.
Résultat : à compter de la loi de programma-
tion des finances publiques pour 2011-2014, est
mise en place une nouvelle norme de maîtrise
des concours aux collectivités territoriales plus
restrictive. Désormais, ceux-ci évoluent à zéro
valeur (hors changement de périmètres). Cepen-
dant, ceci s’est effectué en modifiant le périmètre
4 Voir rapport Carrez relatif
au PLF 2012, tome I, p. 45
et suiv.
5 Rapport de la Cour des
comptes, « Résultats et
gestion budgétaire
de l’État, exercice 2009 »,
p. 52, note 81.
6 Se reporter en particulier
au rapport de la Cour des
comptes, « Résultats et
gestion budgétaire de l’État,
exercice 2010 », p. 157.
7 Ainsi, le rapport sur les
prélèvements obligatoires et
leur évolution 2012 relatif à
la fiscalité 2010 précise-t-il,
p. 48, à « Frais d’assiette et
de recouvrement des impôts
et taxes établis ou perçus au
profit des collectivités
locales et divers
organismes » : 0 €.
8 Voir l’insertion de la Cour
des comptes dans le rapport
annuel 2010, « L’assiette des
impôts locaux : la
détermination des bases
cadastrales
et leur gestion par les
services de l’État », p. 40.
La mise en place d’une norme « zéro valeur » n’est pas suffisante. Il
est nécessaire de ré-internaliser des composantes qui en sont sorties
ou n’y sont jamais entrées. À la clé, la mise en place d’une enveloppe
normée intangible de 62,82 milliards d’euros. Resteraient encore en
dehors du périmètre la fiscalité transférée et les dégrèvements. Résul-
tat : - 213 millions d’euros/an.
Disposer d’une vraie enveloppe normée
des concours aux collectivités locales
4. 14
D O S S I E R ❚ RGPP
14
Société Civile n° 119 ❚ Décembre 2011
liards d’euros, dont 2,6 milliards vont directement
alimenter le budget de l’État. En contrepartie, les
collectivités locales sont garanties des recettes
qu’elles recevront (chocs économiques, entrée/
sortie de contribuables insolvables, disparitions
d’entreprises, etc.).
Certes, les collectivités disposent de la liberté enca-
drée de détermination de leurs taux d’imposition9,
mais l’État leur garantit qu’une fois le calcul assuré
par rapport aux bases d’impositions retenues, elles
en percevront exactement le montant, peu importe
que les sommes se révèlent irrécouvrables ou soient
modifiées législativement. C’est ce que l’on appelle
les dégrèvements et exonérations d’impôts et les
compensations d’anciennes allocations compensa-
trices (respectivement 10,1 milliards, 1,95 milliard
et 1,33 milliard en 2012).
Il existe donc un gisement potentiel d’économies
à réaliser sur le front de la fiscalité directe locale.
L’État devant prendre sa part de la majoration
indue de ses frais d’assiettes et de recouvrement
(soit environ 2,65 % du montant total des impôts
locaux), d’autant que le passage entre 1991 et 1992
de 4 à 4,4 % de majoration pour frais de recouvre-
ment avait été justifié au nom d’une remise à jour
par l’État des bases cadastrales, remise à jour qui n’a
jamais eu lieu alors même que cette augmentation
a été pérennisée à partir de 1996.
Les collectivités grignotent la réserve
de précaution de l’État pour plus
d’un milliard d’euros
Chaque année, le Gouvernement a pris l’habitude
de constituer une « réserve de précaution » consis-
tant à prélever sur chaque ministère des sommes
qui seront ensuite libérées en tant que de besoin
en cours d’exercice ou annulées. C’est pourquoi,
en 2011, la décision a été prise de « taxer » les
budgets des différents ministères de façon à consti-
tuer une réserve de 6,56 milliards d’euros. Seul
problème, cette réserve a été très vite amputée
suite à la décision de placer en « dépenses iné-
luctables » les guichets sociaux et les concours
aux collectivités locales10. Il est donc actuellement
impossible de mettre en réserve des concours aux
collectivités territoriales. Résultat : le montant
de la réserve de précaution de l’État ne s’élève
plus en novembre 2011 qu’entre 700 millions et
1,2 milliard d’euros, soit de 10,6 à 18 % de son
montant initial.
Dans le cadre de la mise en place d’une RGPL
(révision générale des politiques publiques loca-
les), il est essentiel que l’on puisse procéder aussi
à une taxation budgétaire sur les concours aux
collectivités locales de façon à les faire participer
à l’effort de redressement des comptes publics.
Cette proposition que nous avons soutenue dans
notre récent dossier sur la préservation de la
notation de la France11 devrait amener à pouvoir
pratiquer une mise en réserve de 5 % sur l’enve-
loppe normée 2012 (hors FCTVA, hors produits
des amendes) de 50,6 milliards d’euros, soit une
économie potentielle de 2,5 milliards d’euros par
an. De plus, en raison de la formule définissant le
ratio d’autonomie financière des collectivités ter-
ritoriales, cet amoindrissement touchant le déno-
minateur au niveau du poste « autres ressources »,
le ratio d’autonomie financière s’en trouve auto-
matiquement amélioré.
Nous en avons testé l’hypothèse concernant la
DGF sur les ressources financières de l’exercice
2009 : voir tableau ci-contre.
La remise à plat du mécanisme de collecte et d’assurance des recettes fiscales directes devrait aboutir à :
❚ supprimer les majorations de collecte de l’État (frais d’assiette) de 2,6 milliards d’euros ;
❚ baisser les dégrèvements accordés par l’état aux collectivités pour leur assurer une recette collectée égale à la recette votée
(montant 2010 : 16,06 milliards ; montant 2012 : 10,3 milliards), par exemple de -2,5 milliards d’euros par an.
Responsabiliser les collectivités locales en matière de fiscalité directe
9 Circulaire
n° COT/B/11/08004/C
du 28 mars 2011 relative
à la fixation des taux
d’imposition des quatre
taxes directes locales en
2011.
10 En vertu de l’annexe 2
de la circulaire budgétaire
CB 1BE-10-3098
du 6 novembre 2010.
11 Voir Société civile,
n° 117, octobre 2011,
« Finances publiques :
le plan pour sauver le AAA
de la France », p. 17.
Ressources propres des collectivités locales (le produit
des impôts de toute nature + redevances pour service rendu
+ produits du domaine + participations d’urbanisme
+ dons et legs reçus + produits financiers)
Ensemble des ressources
(ressources propres + dotations (DGF, DGE, FCTVA)
+ participations (autres coll., État) + compensations
+ opérations réalisées pour compte de tiers
Ratio d’autonomie = Ratio de 2003
5. 15
D O S S I E R ❚ RGPP
15
Société Civile n° 119 ❚ Décembre 2011
La taxation budgétaire a amélioré mécaniquement le ratio d’autonomie à chaque niveau d’administration locale, de 0,7 %
pour le bloc communal, de 0,6 % pour les départements et les régions.
Ratio d’autonomie financière
2004 à 200912 (Mds)
Niveau de
référence 2003
2004 2005 2006 2007 2008 2009 Si taxation budgétaire
de 5 %
Communes et EPCI DGF +DGF EPCI, hors FCTVA
de l’enveloppe normée
Ressources propres (Mds €) 57,21 59,54 63,45 66,75 67,62 70,61
Autres ressources (Mds €) 36,13 37,71 39,2 40,97 40,54 42,64 23,2
Ressources totales (Mds €) 93,34 97,25 102,65 107,71 108,16 113,25 -1,16
Ratios constatés 60,8 % 61,3 % 61,2 % 61,8 % 62,0 % 62,5 % 62,3 % 63,0 %
Départements DGF des départements
Ressources propres (Mds €) 30,17 33,52 36,01 38,05 39,73 40,57
Autres ressources (Mds €) 17,43 16,98 18,97 19,56 20,06 21,41 12,1
Ressources totales (Mds €) 47,6 50,51 54,98 57,61 59,79 61,98 -0,61
Ratios constatés 58,6 % 63,4 % 66,4 % 65,5 % 66,0 % 66,4 % 65,5 % 66,1 %
Régions DGF des régions
Ressources propres (Mds €) 6,54 8,16 9,57 11,99 13,32 13,63
Autres ressources (Mds €) 9,49 10,36 10,33 10,53 10,59 11,6 5,3
Ressources totales (Mds €) 16,03 18,52 19,9 22,52 23,91 25,23 -0,27
Ratios constatés 41,7 % 40,8 % 44,1 % 48,1 % 53,2 % 55,7 % 54,0 % 54,6 %
Somme des prélèvements opérés sur les concours normés -2,03
Autoriser une taxation effective des concours sous enveloppe
des collectivités locales
En supprimant de la liste des exceptions aux règles de taxation budgétaire les concours aux collectivités locales, une mise
en réserve de 5 % des concours sous enveloppe normée devient possible. Si nous conservons l’enveloppe normée 2012, les
prélèvements pourraient représenter des recettes supplémentaires de 2,5 milliards d’euros. Les mises en réserve pourraient
alors atteindre 3,1 milliards ; une alternative pourrait consister à pratiquer une taxation partielle en fonction de l’ancien péri-
mètre normé, ce qui reviendrait à l’hypothèse précédente (2,5 milliards). Il serait également possible de la rendre « libérable »
(conditionnelle) en fonction des efforts réalisés par les collectivités territoriales dans le cadre de la RGPL.
transférée) aux différentes phases de décentralisa-
tion. C’est donc partiellement hors décentralisation
qu’il va falloir analyser les conditions d’une mise en
place de la RGPL. Pour être effective, celle-ci doit
emprunter 6 axes principaux :
❚ mise en place du non-renouvellement d’un fonc-
tionnaire sur deux partant à la retraite ;
❚ réduction des dépenses de fonctionnement de 10 %
(train de vie, achats) ;
❚ rationalisation de l’immobilier public territorial ;
❚ réduction des dépenses d’intervention en bascu-
lant progressivement le secteur associatif vers une
dominante de financements privés ;
❚ simplification des échelons d’administrations locales ;
❚ modification de la péréquation (dégressive au
niveau vertical, renforcée au niveau horizontal).
Jusqu’à présent, les efforts budgétaires demandés
n’ont concerné qu’indirectement les collectivités
locales. La réforme envisagée des transferts de l’État
impose une baisse des dépenses publiques locales
d’un montant équivalent, ce qui pourrait représen-
ter un minimum de 5 milliards d’euros. Minimum
car les collectivités devront également disposer de
marges de manœuvres nécessaires à leur désendet-
tement (voir encadré).
Cet effort de rigueur doit par ailleurs s’intégrer dans
un cadre de fort dynamisme des dépenses locales sur
longues périodes : entre 1993 et 2008, les dépenses
locales sont passées de 7,7 % à 11,3 % du PIB tandis
que celles de l’État décroissaient de 4,5 % points de
PIB. Le lien est cependant fait entre une partie de
ce dynamisme et les charges liées (avec la fiscalité
La RGPL au niveau
des collectivités territoriales2 ❙
6. 16
D O S S I E R ❚ RGPP
16
Société Civile n° 119 ❚ Décembre 2011
Créer un Ondal (objectif national de dépenses d’administrations locales)
Afin d’équilibrer l’effort entre les ressources et les dépenses,
il est important de mettre en place des objectifs permettant
de réduire les dépenses. Par exemple, par l’intermédiaire de
l’introduction d’un objectif de réduction des dépenses loca-
les comme l’avait déjà tenté sans lendemain le programme de
stabilité 2010-2013 transmis par la France à la Commission
européenne13, qui évoquait un objectif de réduction des déficits
des Apul de 2 milliards d’euros/an (0,1 % du PIB). Si l’on peut
prendre comme base cet objectif, celui-ci pourrait être double :
2 milliards d’euros/an à consacrer au désendettement des Apul
(administrations publiques locales), conjuguées à un effort pra-
tique de 5 milliards d’euros/an de baisse des dépenses. L’effort
cumulé « cible » représentant des économies minimums de
l’ordre de 7 milliards d’euros/an.
1. Mise en place de la logique
du 1 sur 2 dans la fonction
publique territoriale
En 2009,au sens de la comptabilité nationale,la fonction
publique territoriale représentait 1,421 million d’agents
territoriaux (comptabilité nationale),soit 1,417 million
d’ETP (en comptabilité budgétaire). Si l’on compare la
croissance des effectifs entre 2002 et 2009, on se rend
compte qu’il existe une forte croissance spontanée des
effectifs locaux hors transferts de compétence liés à la
décentralisation. Si l’on relève une hausse globale de
+27,45 % des effectifs en simplement 7 ans, la crois-
sance du secteur local hors transfert de compétences
représente près des deux tiers des accroissements de
postes (18,52 %). La croissance des effectifs intercom-
munaux est logique compte tenu de la progression de
la diffusion des intercommunalités sur l’ensemble du
territoire,les communes participant à un syndicat inter-
communal étant près de 93 % en 2009. Leurs effectifs
doublent donc presque par rapport à 2002 pour passer
de 124 500 ETP à 226 000 ETP.
Cependant,premier fait significatif,les effectifs des com-
munes ne baissent pas à due concurrence ;elles se renfor-
cent même de 86 600 nouveaux ETP14. Par ailleurs, les
départements et régions pourtant concernées par l’acte II
de la décentralisation et pour les départements la décen-
tralisationduRMI(devenuRSAsocle)dès2004progres-
sent « inéluctablement » de 19,81 % et 111,93 % hors
transfert de compétences ! (voir tableau ci-dessous).
La raison s’explique en partie par les effectifs créés
« en lien » avec la décentralisation. Si l’on pratique un
effet de grossissement sur la démographie des effectifs
territoriaux des départements et des régions entre 2006
et 2009 pour n’isoler que l’effet dû aux décentrali-
sations, on vérifie alors que les effectifs décentralisés
génèrent la création de postes « liés aux transferts »,soit
respectivement 11,67 % et 3,36 % pour les régions et
les départements,occasionnant un surcoût hors contri-
bution à la CNRACL, de 10,58 % et de 2,80 %. Au
total, le transfert de 98 432 agents (majoritairement
des TOS de l’Éducation nationale) a généré la créa-
tion de 17 895 nouveaux postes dans les collectivités.
Le surcoût de l’opération de transfert s’élève mécani-
quement à un total de 347 millions d’euros, soit une
augmentation des coûts induits de 4 %.Plus largement,
les dépenses de personnels ont augmenté entre 2006
et 2009 de 23 % pour atteindre 50,3 milliards d’euros,
et même 27,7 % si l’on va jusqu’en 2010.
Seconde raison, la progression de la carte intercom-
munale qui alourdit mécaniquement le coût en per-
sonnels des intercommunalités, sans pour autant se
traduire par des économies d’échelles correspondantes
au niveau communal. On vérifie là encore que l’effet
est double : croissance spontanée de 86 600 ETP pour
les communes en général et croissance des effectifs
intercommunaux de 101 500 agents. Le maintien ne
serait-ce que d’un principe simple de transfert aurait
dû au contraire aboutir à une baisse des emplois com-
munaux correspondant à l’élévation de ceux réalisés au
Décomposition de la hausse entre 2002 et 2009 (FPT, hors ensemble APUL)
Effectifs (y.c. 2004
décentralisation du RMI
aux départements)
2002 Effectifs
décentralisés
Hors
décentralisation
2009 Hausse
totale
Variation des
effectifs à
champ
courant
2002-2009
Variation des
effectifs à
champ
constant
2002-2009
Secteur communal, dont : 1 053 522 188 129 1 241 651 188 129 17,90 % 17,90 %
❚ communes 929 000 86 600 1 015 600 86 600 9,32 % 9,32 %
❚ EPCI 124 500 101 500 226 000 101 500 81,53 % 81,53 %
Départements 178 852 73 659 35 437 287 947 109 095 61,00 % 19,81 %
Région 12 181 52 803 13 634 78 618 66 437 545,41 % 111,93 %
Établissements locaux
hors EPCI
172 462 25 258 197 720 25 258 14,65 % 14,65 %
Totaux des effectifs 1 417 017 126 462 262 458 1 805 936 388 919 27,45 % 18,52 %
12 À partir des « Finances
des collectivités locales en
2009 », Observatoire des
finances locales, 2010.
13 www.performance-
publique.budget.gouv.fr/
fileadmin/medias/
documents/enjeux_fipu/
prog_annuel_fipu/2010-
2013.pdf, p. 10. Le
programme de stabilité
2010-2013 transmis à la
Commission européenne
prévoyait la possibilité de la
mise en place d’un Ondal
(objectif national de
dépenses locales) afin de
réduire le déficit des
administrations publiques
locales de 0,1 point de PIB
par an en moyenne
entre 2010 et 2013, soit
environ 2 milliards d’euros.
Malheureusement, cet
objectif n’a jamais pu voir le
jour et n’a d’ailleurs pas été
repris dans le programme de
stabilité 2011-2014. Celui-ci
évoque d’ailleurs : « Le
programme est construit sur
l’hypothèse que les
collectivités locales réduisent
progressivement leur déficit
[…] dans un contexte de
progression modérée des
recettes en lien avec le gel
en valeur des dotations
versées par l’État (hors
FCTVA) et une hausse
limitée des impôts directs
locaux, cet ajustement
passerait par une poursuite
de l’effort de maîtrise de la
dépense observé en 2010. »
7. 17
D O S S I E R ❚ RGPP
17
Société Civile n° 119 ❚ Décembre 2011
Lutter contre l’absentéisme dans la fonction publique territoriale
Évolution des dépenses de personnel depuis 2005-2010 (Mds €)
2005 2006 2007 2008 2009 2010
Bloc communal 31,4 32,85 34,6 35,73 36,9 38
dont commune 27,9 29 30,4 31,2 31,9 32,6
Départements 6,56 7,07 8,33 9,93 10,7 11
Régions 0,62 0,7 1,6 2,35 2,7 2,8
Ensemble 38,57 40,69 44,51 48,03 50,3 52
Sources : Observatoire des collectivités territoriales, « Les collectivités territoriales en 2008-2011 ».
niveau intercommunal.Elle aurait même dû se révéler
plus que proportionnelle compte tenu des économies
d’échelles à réaliser. Dans ces conditions, les effectifs
communaux ne devraient pas culminer en 2009 à
1,015 million d’ETP, mais plutôt à 740 900 si une
logique de rationalisation des effectifs avait été adoptée
(soit une contraction de 20,2 % des personnels com-
munaux).On comprend alors qu’hors décentralisation,
c’est à ces échelons que les efforts de réduction de
personnels devront avant tout porter,même si le « bloc
communal » n’est pas le secteur où l’emploi public a
le plus progressé. (Voir tableau ci-dessus)
Dans ces conditions, l’application d’une logique du
14 Partiellement dû toutefois
aux transferts des ports et
aérodromes (quelques
milliers à peine). Voir
Observatoire des finances
locales, « Les finances
locales en 2009 », p. 70.
15 Voir en particulier CNFPT,
« La démographie des
personnels territoriaux »,
synthèse n° 25, octobre 2009.
16 Soit, en gros, 500 millions
d’euros la première année,
mais 1 milliard la seconde,
1,5 milliard la troisième etc.
17 Comme le conclut
également le dernier rapport
de l’OCDE, « Études
économiques de l’OCDE,
France 2011 »,
décembre 2011.
18 Voir rapport du député
Marc Le Fur relatif à
l’administration territoriale
de l’État, PLF 2011.
19 Le rapport
« L’absentéisme au sein de
l’administration parisienne »,
p. 20 : le taux élargi
d’absentéisme « Dexia »
permet une comparabilité
avec la moyenne nationale
sur la même période de
7,09, taux Dexia Soficap
pour 2007, contre 8,04 pour
Paris. Ce qui rend les
grandeurs voisines.
non-remplacement d’un fonctionnaire territorial sur
deux partant à la retraite pourrait permettre aux
collectivités locales de baisser sensiblement à terme
leurs dépenses de personnel15. Or, la fonction publi-
que territoriale est en train d’effectuer sa transition
démographique. En conséquence, avec des départs
à la retraite qui s’accélèrent à partir de 2012 pour
atteindre un pic en 2018, la mise en place du 1 sur
2 peut être employée avec profit. Plus concrètement,
entre 2011 et 2015, ce sont 36 700 départs à la
retraite par an qui sont envisagés tandis qu’entre
2016 et 2020, ce sont 41 100 départs qui auront
lieu en moyenne annuelle.
L’absentéisme est un fléau pour les
collectivités territoriales. D’ailleurs, un
récent sondage opéré au sein des servi-
ces préfectoraux a pu montrer18 que les
pires scores atteints dans les préfectures
(Gers, Val-d’Oise, Bouches-du-Rhône,
Seine-Saint-Denis, Haute-Corse), établis
entre 20 et 22,5 jours d’arrêts en 2010,
étaient égaux à la moyenne constatée
au sein des collectivités locales sur le
plan national (22,3 jours pour « risques
santé ») en 2009 chez les titulaires (les
non-titulaires ne cumulant en moyenne
que 9,5 jours d’arrêts par an). Le plus
frappant lorsque l’on regarde les statisti-
ques sur la longue durée, c’est l’accrois-
sement progressif des durées d’absences
entre 2001 et 2009, passant de 20,8 jours
à 22,3. Par ailleurs, plus les collectivités
croissent en importance, plus les jours
d’absence sont nombreux, ce qui mon-
tre un manque de suivi des équipes par
les pôles Santé et RH. On constate ainsi
qu’entre les communes et établissement
de moins de 1 000 habitants à plus de
50 000 habitants, en 2007, l’absentéisme
évoluait de 15 jours à 27,3 jours. Soit un
presque doublement ! En 2008, la Mairie
de Paris dans un audit interne a tenté de
chiffrer le coût de cet absentéisme à près
de 5,72 % de la masse salariale de 2007,
soit 98,5 millions d’euros. Le coût total
des absences étant évolué à 158,9 mil-
lions d’euros. Extrapolé par rapport à la
masse salariale de la FPT, sachant que
le taux moyen d’absence parisien est un
peu plus fort que la moyenne nationale19,
le coût national pourrait être compris
entre 2,5 et 2,9 milliards d’euros. Il serait
bon de corriger ce phénomène en ali-
gnant les jours de carences de la FPT sur
celle du privé (3 jours de carence).
Le non-renouvellement d’un fonctionnaire territorial
sur deux entre 2012 et 2020 devrait générer annuel-
lement un gain d’environ 500 millions d’euros sup-
plémentaire par an sur l’ensemble de la période16.
Pourvu que parallèlement on adopte un principe de
non-rétrocession de 50 % des économies réalisées,
au contraire de ce qui se passe actuellement dans
la fonction publique d’État17. En cumulés, les éco-
nomies pratiquées à partir de 2020 pourraient repré-
senter près de 4,9 milliards d’euros. Cela permettrait
de faire décroître les dépenses de personnels des
collectivités locales pour les faire redescendre à leur
niveau de 2008, soit une baisse d’environ 9 % base
2010. Cette mesure devant s’accompagner d’un
gel continu du point d’indice et d’une suspension
provisoire de la Gipa, ainsi que d’un blocage de la
grille indiciaire. Il faudra nécessairement localiser
l’essentiel de l’effort au niveau du bloc communal,
les synergies à trouver au niveau départemental et
régional à la suite de la « fusion » de leurs organes
délibératifs dans le cadre de la réforme territoriale ne
représentant pas un potentiel comparable, et en par-
tie contenu par la suppression de la clause générale
de compétence à ces deux niveaux dès 2015.
Passer au 1 sur 2 dans la fonction publique territoriale
8. 18
D O S S I E R ❚ RGPP
18
Société Civile n° 119 ❚ Décembre 2011
2. Moins 10 % sur l’ensemble
des dépenses de fonctionnement
des collectivités locales
Dans la mesure où la présentation budgétaire LOLF
n’est pas applicable aux collectivités locales qui conti-
nuent de suivre l’instruction M14,les dépenses de fonc-
tionnement des collectivités regroupent les dépenses de
personnel (dont nous avons déjà traité), les dépenses
d’intervention (subventions allouées à différents orga-
nismes) dont nous traiterons plus loin, et les dépenses
de fonctionnement stricto sensu (achats, réparations,
entretien, etc.), classées dans la catégorie budgétaire
« autres subventions ». Pour l’année 2010, choisie
comme référence, on trouve la répartition suivante :
Structure des dépenses des sections de fonctionnement
en 2010 (Mds €) hors dépenses de personnel
Dépenses
d’intervention
Autres
dépenses
de fonction-
nement
Variation
intervention
Variation
autres
fonction-
nement
2009-2010
Cible,
réduction
de 10 %
Bloc communal 14,1 27,5 1,20 % -0,40 % -2,75
Départements 34,6 7,2 4,70 % -1 % -0,72
Régions 11,2 2,3 0,40 % 5,60 % -0,23
Ensemble 59,9 37 26 % 0 % -3,7
La mise en place d’une cible de 10 % devrait permet-
tre d’économiser théoriquement par rapport au bud-
get 2010 près de 3,7 milliards d’euros/an. Il va sans
dire que le gros de l’effort devra porter sur les achats
des collectivités locales. Malheureusement, nous ne
disposons pas encore de la répartition par grandes
fonctions des achats locaux, au contraire de ce que
la RGPP a permis de dégager au niveau du budget de
l’État. Pas de raffinement entre achats « métiers » et
achats « courants », ni ventilation en sous-catégories
(affranchissement, impressions, informatique, four-
nitures générales, prestations générales, immobilier).
La difficulté sera d’ailleurs renforcée au niveau des
collectivités dans la mesure où bien souvent elles
ne disposent pas d’un suivi serré de leurs stocks. La
professionnalisation de la fonction achat constitue
donc un enjeu primordial de la mise en place d’une
véritable RGPP locale. Une première approximation
devrait toutefois nous permettre d’avancer, puisque
les dépenses de fonctionnement n’ont pas varié au
niveau global entre 2009 et 2010. Nous supposerons
qu’il en sera de même pour les dépenses d’achats. Les
premières données de l’OEAP (Observatoire écono-
mique de l’achat public) donnent les répartitions et
évolutions suivantes :
Il apparaît que le volume des achats des collectivités
locales représentait, en 2009, 32,6 milliards d’euros,
soit 88 % des dépenses de fonctionnement. Mais l’en-
semble de ces achats ne peut pas faire l’objet d’un
effort de 10 %. Seules les « fournitures » semblent
pouvoir être concernées, et éventuellement les ser-
vices, mais pas les travaux qui s’apparentent à des
dépenses récurrentes d’entretien des bâtiments et de
construction (donc partiellement de l’investissement).
De la sorte,pour 2009,le volume de référence concer-
né (que l’on supposera constant en 2010) représente
une enveloppe totale de 17,7 milliards d’euros. 10 %
d’efforts devraient permettre de dégager 1,7 milliard
d’euros d’économies supplémentaires/an.
3. Rationaliser l’immobilier public
territorial en imposant la norme
de 12 m²/agent
L’immobilier des collectivités territoriales est difficile
à quantifier. Il nous faut afin de l’estimer passer par
la comptabilité nationale afin de pouvoir l’estimer en
valeur. Notre calcul est le suivant20 et ne peut repré-
senter, en l’absence d’un inventaire complet effectué
avec le concours de France Domaine, qu’un ordre de
grandeur.
En comptabilité nationale,il est possible d’isoler au sein
du compte 8 214 « Comptes de patrimoine et de variation
de patrimoine des administrations publiques », le sous-
compte « Bâtiments non résidentiels »,qui sont valorisés
à 343,8 milliards d’euros et représente l’ensemble des
biens immobiliers des administrations publiques hors
« ouvrages de génie civil ».Il est possible de comparer ce
montant avec celui global que nous avons reconstitué à
partir des données issues duTGPE (tableau général des
propriétés de l’État) concernant l’État, ses opérateurs,
ainsi que les biens immeubles de la Sécurité sociale et
du secteur hospitalier public.
Il permet d’individualiser le patrimoine des collecti-
vités locales en 2010 à environ 189 milliards d’euros
(ordre de grandeur). Nous ne connaissons pas pour
le moment avec certitude la surface occupée de
bureaux.Si nous retenons l’hypothèse d’une moyenne
de 22 m²/agent actuellement (ce qui correspond à
un niveau un peu supérieur à ce qui était constaté
en France dans les services déconcentrés de l’État
(18,4 m²/agent) en 2010, mais raisonnable compte
tenu de l’effort de la Reate21) et ne concernant que les
catégoriesA et B des agents des collectivités,nous abou-
tissons à une estimation surfacique de 10,9 millions de
m² de bureaux. Sur cette base estimative, ramener de
22 m²/agent à 12 m²/agent nécessiterait la libération
de 4,95 millions de m² de bureaux. Ce programme
de cession est considérable. Il est impossible de chif-
frer le montant à recueillir, mais la comparaison avec à
l’effort susceptible d’être demandé à l’État ne semble
pas pouvoir être évalué à moins de 3 milliards d’euros,
ce qui pourrait permettre de libérer pour 1 milliard
d’euros d’immobilier par an,sans compter d’éventuelles
cessions domaniales non encore évaluées.
4. Réduire les dépenses
d’intervention en repensant
la relation au monde associatif
En 2010, les interventions de guichet incombant aux
20 Sachant que les HLM ne
sont pas compris dans le
compte « Bâtiments non
résidentiels », mais dans le
patrimoine des ménages
confondus avec les ISBLSM
(institutions sans but lucratif
au service des ménages).
Cf. note Insee Première,
n° 1305, juillet 2010,
« Le patrimoine économique
national en 2009 », p. 2,
note 1 du tableau 1.
21 Réorganisation de
l’administration territoriale
de l’État (donc des services
déconcentrés).
9. 19
D O S S I E R ❚ RGPP
19
Société Civile n° 119 ❚ Décembre 2011
22 Société civile n° 117,
p. 14 et suivantes.
23 Sur le site constructif.fr,
l’article « Associations : un
paysage en mutation », par
Viviane Tchernonog, n° 30,
novembre 2011.
Mds d’euros 1999 2005 Variations des écarts d’intervention
1999-2005 en %
Politiques
publiques
Com. Dpt Rég. État Com. Dpt Rég. État Com. Dpt Rég. État
Action caritative et
humanitaire
0,06 0,02 0,01 0,52 Action
humanitaire
0,17 0,35 0,04 0,37 192,89 % 1 516,44 % 337,96 % -30,28 %
Action sociale 1,16 2,81 0,45 2,53 Action sociale/
santé
2,350 3,72 0,46 3,87 49,66 % 29,08 % 0,53 % 36,56 %
Santé 0,41 0,07 0,004 0,307
Culture 1,70 0,32 0,17 0,75 Culture 1,26 0,30 0,42 0,51 -25,85 % -8,98 % 151,29 % -32,21 %
Sports 1,49 0,24 0,03 0,22 Sport 1,76 0,41 0,13 0,37 18,28 % 71,44 % 283,21 % 68,68 %
Loisirs et sociabilité 1,31 0,16 0,04 0,50 Loisirs
et vie sociale
1,34 0,12 0,04 0,22 2,43 % -25,16 % 5,71 % -55,81 %
Opinion, expression,
défense des droits
0,14 0,06 0,02 0,23 Défense des
droits et des
causes
0,17 0,12 0,06 0,22 23,32 % 107,24 % 318,05 % -4,92 %
Éducation, formation,
Insertion
0,50 0,46 0,57 1,75 Éducation,
formation,
insertion
0,50 0,65 0,57 1,53 0,42 % 42,47 % -1,22 % -12,50 %
Défense d’int.
économiques et dév.
loc
0,27 0,22 0,05 0,15 Défense des
intérêts
économiques
0,84 0,24 0,38 0,22 216,63 % 7,76 % 645,71 % 49,41 %
Autres 0,14 0,02 0,02 0,02
Total 7,17 4,38 1,37 6,98 Total 8,4 5,9 2,1 7,3 17,15 % 34,70 % 53,28 % 4,58 %
collectivités locales (RSA socle, ex-RMI, APA, PCH,
prime d’apprentissage) occupent une place toujours
plus importante en temps de crise au sein des budgets
d’intervention des collectivités locales. Les dépenses
d’actions sociales représentent 35 milliards d’euros,
sur un total de 59,9 milliards de crédits d’interven-
tions, dont un RSA socle à 8,5 milliards, une APA du
même ordre qu’en 2009 à 5,25 milliards. Outre un
plafonnement global autour du RSA, proposition qui
a été discutée dans le dossier d’octobre22, il n’est pas
question dans le cadre d’une RGPP locale de toucher
à ce volet redistributif.
Reste alors à s’attaquer aux subventions locales aux
associations, afin d’en remodeler les contours. Leur
montant au sein des budgets locaux est très impor-
tant :en 2005 (derniers chiffres exhaustifs connus),les
collectivités locales subventionnaient le secteur asso-
ciatif à hauteur de 16,4 milliards d’euros, l’ensemble
des financements publics aux associations représen-
tant la même année environ 30,14 milliards d’euros.
Ainsi, les collectivités locales en représentaient 54 %
de l’ensemble des concours publics au secteur. Les
tout derniers chiffres connus montrent qu’en 200723,
les budgets locaux concouraient à subventionner à
hauteur de 28 % le secteur, soit pour un budget
total de 70 milliards d’euros, un volume de finan-
cements publics de 19,6 milliards d’euros, soit 55 %
de l’ensemble des concours publics. Le détail de ces
interventions doit particulièrement nous retenir par
sous-secteurs associatifs (voir tableau ci-dessous).
On peut observer que ce sont les domaines de la santé
et de l’action sociale, ainsi que la culture, le sport et
les loisirs qui cumulent le plus de subventions locales
(10,1 milliards).Dans le cadre de la mise en place d’une
RGPL, une évolution des dépenses d’interventions
des collectivités locales est indispensable. Elle pour-
rait conduire, à l’instar de l’initiative mise en place en
Grande-Bretagne au travers de la Big Society, à dépla-
cer le curseur sur le financement privé majoritaire du
système associatif, même lorsque celui-ci est en réalité
para-administratif.En renversant la tendance d’un finan-
cement à 51 % public au niveau global du secteur par
un financement à majorité privé, et en imposant que
nulle association ne puisse être financée à plus de 50 %
par de l’argent public,quitte à avoir recours au mécénat
ou à des fonds de dotation mutualisés.La mise en place
de tels dispositifs au niveau local pourrait permettre
d’effectuer des économies de l’ordre de 4,08 milliards
d’euros, si on y ajoute une taxation de 5 % du montant
des subventions pour cause de plan de rigueur (afin
d’anticiper en aval le gel des concours de l’État aux
collectivités locales).Dans ces conditions,les économies
ainsi produites pourraient se répartir comme suit :
Mesures concernant le système associatif
❚ 3,26 milliards/an par application du plafond de
50 % de financements publics des structures
associatives.
❚ Une taxation de 5 % des concours locaux aux
associations, soit une enveloppe de 820 millions
d’euros.
❚ Mise en place d’un plafond d’emplois pour les
structures désormais financée à 50 % par le secteur
public.
❚ Un rééquilibrage du privé qui devrait entrer à
proportion de la différence dans le financement
associatif.
10. 20
D O S S I E R ❚ RGPP
20
Société Civile n° 119 ❚ Décembre 2011
Il s’agit également de prévenir un éventuel effet
de substitution entre les emplois publics locaux et
les emplois de l’économie sociale et solidaire. En
effet, ceux-ci ne cessent de croître de concert avec
les emplois publics locaux, tout particulièrement
au sein de l’action sociale. Un tableau d’évolution
permet de mieux comprendre la nature du phé-
nomène : entre 1995 et 2008, les effectifs se sont
appréciés de 47,35 % en priorité dans des emplois
autrefois aidés qui se sont progressivement péren-
nisés. Les emplois associatifs ultra-majoritaires dans
les structures à financement publics prépondérants
sont en effet près de 1,4 million. Leur croissance
annuelle étant estimée à près de 46 000/an, soit
un peu plus que les départs à la retraite dans la
fonction publique locale. Il serait donc très ten-
tant de compenser la baisse des effectifs locaux
dans le cadre de la RGPL par une augmentation
correspondante dans les structures associatives de
l’économie sociale et solidaire, un peu à l’image
de ce que l’on a pu observer au niveau de l’État
lorsqu’un déplacement progressif s’est opéré des
budgets ministériels vers ceux des opérateurs
(effectifs hors plafond).
5. Simplifier les échelons locaux
La France compte un nombre de communes bien
supérieur à ses principaux voisins, 36 682 en 2011
contre 12 104 en Allemagne (communes et villes
districts), 406 autorités locales au Royaume-Uni,
8 094 en Italie, 8 116 en Espagne. À elle seule, elle
comporte près de 41 % de l’ensemble des commu-
nes de l’Europe à 27, mais seulement 8,8 % des
départements (structures de 2e niveau24). Alors
que le gros de la réforme de l’organisation territo-
riale intervenue avec la loi du 16 décembre 2010
a porté sur la redéfinition de l’échelon départe-
mental/régional25, de concert avec la suppression
de la clause générale de compétence pour ces deux
niveaux à partir de 2015, il est temps de s’attaquer
au bloc communal.
Si l’on retenait un périmètre de fusion de com-
munes au niveau du canton, cela permettrait de
réduire nos 36 682 communes à quelque 4 058
« communes fusionnées » (hors DOM-TOM). Ces
nouveaux périmètres « communaux » devraient per-
mettre de repenser l’intercommunalité à un niveau
supérieur. De la sorte, les 2 559 EPCI et 15 099 syn-
dicats intercommunaux pourraient laisser place à
342 entités intercommunales au niveau des actuels
arrondissements.Ainsi, si ces niveaux permettent de
développer une rationalité des structures adminis-
tratives plus resserrée, elle s’intégrerait dans le droit
fil de ce que l’on peut voir actuellement en Gran-
de-Bretagne où les anciennes communes (10 679)
ont été réduites par le gouvernement Cameron à
406 autorités locales, dans le droit fil des réformes
hollandaise ou belge (de 2 586 communes en 1963,
elles ne sont plus que 589).
Il serait par ailleurs possible ainsi de réinvestiguer
à nouveaux frais les éléments que nous avions mis
en évidence dans notre dossier consacré à l’inter-
communalité (Société civile n° 102, mars 2010),
à savoir : le degré d’intégration intercommunal
fait exploser les recettes et les dépenses. Plus la
structure intercommunale se voit transférer des
compétences et leurs financements correspondants
(structures à fiscalité additionnelle, structures à
fiscalité unique, structures à fiscalités mixtes), plus
les coûts dérapent : « l’augmentation de la dépense
intercommunale conduit (…) soit à une faible réduc-
tion, soit à une augmentation de la dépense com-
munale26 ». Cette augmentation des dépenses en
fonction des structures est par ailleurs vérifiée au
niveau de l’absentéisme qui augmente, entre autres,
en fonction de la taille de la structure employeuse
(voir supra).
Ainsi, une simplification intelligente et raisonnée
du « mille-feuille » administratif local en deux enti-
tés, bloc régional unifié/bloc communal étendu,
permettrait de mieux contrôler :
❚ la maîtrise des effectifs locaux entre la strate
communale et la strate intercommunale, pour le
moment inexistante27. Mais aussi conduire à une
baisse considérable du nombre d’élus locaux et des
coûts d’administrations afférents ;
❚ avec la possibilité de mutualiser et de redi-
mensionner les services publics locaux, réduire
le nombre des écoles, répartition des services des
SDIS, des circuits d’enlèvement d’ordures ména-
gères, centralisation des centres d’action sociale,
meilleure répartition des crèches, des cartes hos-
pitalières, etc.
Les collectivités locales devront procéder à un inventaire de concert avec France Domaine de l’ensemble de leurs biens immobi-
liers, domaine public, privé et immobilier de bureaux. Des plans de stratégie immobilière devront être dressés afin de procéder à la
progressive réduction de la surface de bureaux par agent afin d’atteindre la norme de 12 m²/agent imposée aux agents de l’État.
❚ Nous estimons qu’il serait possible de dégager 1 milliard d’euros de cessions/an.
❚ Il faudra ensuite réfléchir à la mise en place de « loyers budgétaires » afin d’inciter à une meilleure gestion des immeubles territo-
riaux. L’assujettissement partiel des bâtiments officiels aux taxes foncières pourrait permettre d’articuler l’arbitrage pour les exécutifs
locaux entre propriété ou location.
Mettre en place une véritable stratégie immobilière des collectivités locales
24 Voir Dexia, « Finances
publiques territoriales dans
l’Union européenne »,
juillet 2011, p. 6.
25 Et de leur financement,
avec une baisse très
importante des taux votés :
seule subsiste la taxe
foncière sur les propriétés
bâties (TFPB) pour laquelle
les départements votent
encore les taux. Le reste
étant des répartitions de
quotes-parts sur la CVAE
(cotisation sur la valeur
ajoutée des entreprises),
48,5 % au département,
25 % à la région, etc. voir le
détail dans l’annexe III de la
circulaire du 28 mars 2011.
26 Cf. Alain Guengant,
Matthieu Leprince,
« Évaluation des effets des
régimes de coopération
intercommunale sur les
dépenses publiques
locales », Économie et
prévision 2006, n° 175-176,
p. 79-99.
27 Voir rapport annuel 2009
de la Cour des comptes,
suivi des recommandations
suite au rapport particuliers
de la Cour sur
l’intercommunalité de 2005,
en particulier les annexes
www.ccomptes.fr/fr/CC/
documents/RPA/Bilan-
suites-intercommunalite.pdf
11. 21
D O S S I E R ❚ RGPP
21
Société Civile n° 119 ❚ Décembre 2011
Économie sociale
et solidaire
Associations Ensemble ESS
2006-2008 1995 1999 2006 2008 var.
2006-
2008 %
var.
1995-
2008 %
2006 2008 var %
Établissements
employeurs
110 000 145 000 173 533 181 732 4,72 % 65,21% 203 370 214 994 5,72%
Effectifs salariés au
31/12
1 200 000 1 330 516 1 675 612 1 768 168 5,52 % 47,35% 2 145 712 2 259 656 5,31%
ETP 975 000 1 358 304 1 434 147 5,58 % 47,09% 1 795 173 1 885 734 5,04%
6. Péréquation, passer
d’une logique verticale
à une logique horizontale
En France,l’approche de la péréquation est restée beau-
coup trop complexe et surtout le fruit d’un consensus
mou entre collectivités contributrices nettes et collecti-
vités bénéficiaires nettes pour laisser l’État et sa « péré-
quation verticale » se charger d’affirmer financièrement
le principe d’égalité territoriale. De fait, alors que la
péréquation ne représentait que 3,95 % de leur budget
en 2008, les collectivités françaises bénéficient d’abord
de transferts péréquateurs au travers des dotations d’État
et leur rapport est en conséquence de 85 % en faveur de
la péréquation verticale (6,7 milliards d’euros), contre
15 % pour la péréquation horizontale (entre collectivi-
tés : soit 1,2 milliard). L’État joue donc le rôle principal
et c’est le contribuable national qui est appelé à payer
pour le contribuable local.Par ailleurs,la péréquation en
France est multi-niveaux :tous les échelons territoriaux
ont leurs fonds de péréquation spécifiques en fonction
des impôts collectés. Avec la réforme des collectivités
locales en 2010, l’accent a été mis sur un renforcement
des mécanismes péréquateurs à l’horizon 2011-2012.
Le but inavoué, c’est de « couper l’addiction des col-
lectivités locales à la dépense publique » car plus une
collectivité locale est riche,plus elle dépense.Il faut donc
encourager cette péréquation horizontale.
Un premier bilan provisoire peut dès à présent être
tiré des différentes initiatives péréquatrices prises en
Évaluation de la péréquation 2004 2011 Évolution
2004-2011
2012 Évolution
2011-2012
À compter
de 2013
Au niveau communal
Péréquation verticale
DSU 635 1 311 106 % 1 371 4,6 %
DSR 421 852 120 % 891 4,6 %
DNP 569 755 33 % 755 0,0 %
Dotation d’intercommunalité 1 939 2 590 34 % 2 680 3,5 %
Total péréquation verticale** 3 564 5 508 55 % 5 697 3,4 %
DGF secteur communal 20 060 23 681 18 % 23 658 -0,1 %
% de la part péréquation 17,8 % 23,3 % 5,5 % 24 %
Péréquation horizontale
FSRIF (évolutif jusqu’en 2015 à 300 millions) 190 210 10,5 %
FDPTP 456 419 -6,7 %
FPIC (évolutif jusqu’en 2015 à 1 milliard d’euros
(2 % des recettes du bloc communal)
250
Au niveau départemental
Péréquation verticale
DPU 825 846 2,5 %
DFM 558 572 2,5 %
Péréquation horizontale
Fonds départementaux des DMTO* 440 440
Fonds de péréquation départementaux CVAE En 2013
Au niveau régional
Péréquation verticale
Part de la péréquation DGF régionale 183 196 7,1 %
Péréquation horizontale
Fonds de péréquation régionaux de CVAE En 2013
Total péréquation au niveau national 7 602 7 808 2,7 %
Total de la péréquation horizontale/verticale 16,7 % 15,9 %
*Les DMTO pour 2012 sont hypothétiques. ** Effets péréquateurs par écrêtement au sein de la DGF du bloc communal, 240 millions d’euros, rapport Carrez PLF 2012, tome I, p. 111.
12. 22
D O S S I E R ❚ RGPP
22
Société Civile n° 119 ❚ Décembre 2011
France entre 2011 et 2012. D’une part (cf. tableau),
on n’observe pas de progression encore significative de
la péréquation horizontale. Celle-ci ne représente que
15,9 % des volumes financiers mis en jeu par rapport
à l’ensemble des efforts péréquateurs. Elle est même
en apparent recul au sein du PLF 2012 par rapport à
2011 de - 0,8 %. En réalité, le recul s’explique par le
décalage dans la mise en place des fonds de péréquation
basés sur la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des
entreprises) qui devraient être opérationnels à partir
de 2013 au plan départemental et régional. Par ailleurs,
doivent rentrer et gagner en puissance à partir de 2012
le Fonds national de péréquation des recettes fiscales
intercommunales et communales (FPIC) qui, initiale-
ment doté de 250 millions d’euros, devrait atteindre à
compter de 2015 près d’un milliard d’euros (2 % des
recettes fiscales du bloc communal).
En réalité, les sommes consacrées à la péréquation ne
cessent d’augmenter, malgré le gel en valeur des dota-
tions de l’État mises sous enveloppe (cf. supra). Ainsi,
le total de la péréquation verticale au niveau commu-
nal s’élève à 5,6 milliards en 2012 contre 5,5 en 2011.
Le total des fonds péréquateurs augmentant de 2,7 %
sur un an pour atteindre les 7,8 milliards d’euros. Par
ailleurs, la péréquation a été « sanctuarisée » au sein de
la DGF, ce qui fait que sa progression spontanée n’est
pas entravée au sein des dotations mises sous envelop-
pe ; elle cannibaliserait pour 240 millions d’euros via
des écrêtements pratiqués au sein du complément de
garantie des communes (140 millions) et de la dotation
de compensation du bloc communal (100 millions).
Ceci nous permet de vérifier que la taxation budgétaire
des concours de l’État sous-enveloppe que nous avons
proposé pourrait même avoir l’effet positif d’accroître
encore les effets péréquateurs.
Remarquons toutefois que, la péréquation en France
n’est toujours pas véritablement dissociée de la compen-
sation,mécanisme qui vise à pérenniser « virtuellement »
les bases fiscales en dépit des aléas économiques pour des
raisons historiques (partage des produits de l’ancienne
TP, composantes de la DGF).
Seul souci,malgré la mise en place du FPIC et les futurs
fonds de péréquation de la CVAE, le fléchage des fonds
risque d’être particulièrement opaque.
Conclusion
Avec un effort que nous avons évalué à près de 6,3 milliards d’euros/an, la mise en place d’une révision
générale des politiques locales est une nécessité. En effet, entre 1993 et 2008, les dépenses locales ont
augmentées de 3,6 points de PIB (11,3 % contre 7,7 %) tandis que les dépenses de l’État décroissaient de
4,5 points de PIB, et nous avons pu montrer que ce chassé-croisé n’avait rien d’un simple transfert de com-
pétences (décentralisation, acte I et II). La croissance spontanée des effectifs des communes par exemple,
en dépit du très grand dynamisme de l’intercommunalité, ou ceux des départements et des régions hors
transferts de personnels (acte II de la décentralisation) le prouvent. Et ce d’autant que la fiscalité locale
galope, avec une augmentation annuelle des impôts locaux de 5,64 %. La Fondation iFRAP propose la
RGPL suivante :
❚ 5,3 milliards d’économies au niveau des ressources
des collectivités (via les transferts de l’État) se décom-
posant comme suit :
❚ remise à plat des garanties offertes par l’État dans son
monopole de la collecte des impôts directes locaux :fac-
turation de la collecte au prix coûtant contre réduction
progressive des dégrèvements et exonérations fiscales,
soit 2,5 milliards d’euros ;
❚ respect intangible d’une enveloppe normée de
62,82 milliards d’euros représentant l’ensemble des
transferts financiers de l’État (hors compensations des
charges de décentralisation),soit une économie annuelle
de 213 millions d’euros ;
❚ réfaction de 5 % sur le périmètre de l’ancienne enve-
loppe normée (50,65 milliards), soit 2,5 milliards
d’euros, rétrocédés si respect de l’Ondal ;
❚ mise en place d’un objectif national des dépenses locales
afin de donner des cibles de dépenses aux collectivités
partenaires.
❚ 6,52 milliards au niveau des dépenses des collectivités
locales :
❚ mise en place du non-renouvellement d’un fonction-
naire sur deux partant à la retraite (500 millions d’éco-
nomies/an) ;
❚ lutte contre l’absentéisme au niveau local (minimum
2,5 milliards d’économies) par extension de 3 jours de
carence sur le modèle du privé ;
❚ réduction de 10 % des dépenses de fonctionnement,
significativement les achats locaux (1,7 milliard d’euros
d’économies) ;
❚ rationalisation de l’immobilier territorial, plan de ces-
sions adapté (1 milliard d’euros/an) ;
❚ réduction des dépenses d’interventions au sein du
monde associatif dont taxation de 5 % des subventions
actuelles (820 millions d’euros/an).
La Fondation iFRAP propose que la RGPL soit votée dans une loi de finances rectificative dans le courant de
l’année 2012.
Dans un second temps, il faudra aussi fusionner les échelons locaux afin de passer de 36 682 à 4 058 communes.
Il faudra aussi fusionner les départements et les régions, comme en Alsace.