Conférence réalisée auprès de l'Université du Temps Libre à Agen en 2011. La présentation a été co-réalisée avec Didier Paquelin (PR en Sciences de l'Information et de la Communication).
Il s'agissait d'expliquer à un public (majoritairement néophyte) en quoi le numérique a modifié, modifie et modifiera encore demain notre société.
Annie Ernaux Extérieurs. pptx. Exposition basée sur un livre .
Numérique et société : outils, usages et perspectives
1. Numérique et société :
outils, usages et perspectives
C. Dussarps, D. Paquelin
Agen 30 juin 2011
2. PLAN
• Repères historiques, parallèles avec le numérique
• Le numérique aujourd’hui
• La fracture numérique
• Numérique et société
• Le numérique demain ?
• Démonstrations en images et vidéos
2C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
4. L’ordinateur
• Origine : les calculateurs, comme le boulier (manuel)
et la Pascaline (1642), qui permet de faire additions
et soustractions
4C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
6. Réseau ?
• Internet, « le monde en réseau »
• Origine dans le textile (l'entrecroisement de fibres
textiles ou végétales) / 17e siècle
• Appareil sanguin pour les médecins, triangulation de
l’espace pour les topographes / 19e siècle
• Réseaux économiques : échanges de biens, axes de
transport
• Richesse de l'économie liée à l'accroissement de la
production agricole = développement d'un réseau de
canaux d'irrigation des plantations (compagnies des
eaux)
6C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
7. Réseau ?
Cette vision de la société inspire fortement Saint-Simon comme
le précise Le Moigne en 1989 :
« C'est sans doute à l'école Saint-Simonienne que l'on doit à
partir de 1830 environ l'adoption généralisée de la notion de
réseau entendue comme un réseau canalisant la circulation ou
l'écoulement spatial de liquide, de biens, de personnes, de
capitaux, d'information. Le réseau de canalisation est stable et
doit être autonome ; il assure la solidité et la permanence de
l'édifice social ; et il rend la vie, autrement dit la fluidité,
l'écoulement incessant. Plus encore il interdit l'arrêt d'un
élément, qui causerait par thrombose, l'immobilisation et donc
la mort du corps social. »
7C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
10. Réseau ?
• Internet, un réseau d’informations, mais aussi de
communications entre les individus (différence avec
la télévision) et de services
• Un réseau composé « d’hypertextes »
10C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
11. Hypertexte
• La roue de Ramelli
• L’hypertexte au XVIe siècle
• Permet de naviguer
aisément de la page d’un
livre à la page d’un autre
livre
11C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
12. Hypertexte et Internet avant l’heure
12
En 1934, Paul OTLET publie le Traité de documentation
Plusieurs hypothèses visionnaires pour l’avenir du livre et de la
documentation, dont celle où :
« la table de travail ne serait plus chargée d’aucun livre. À leur
place se dresse un écran et à portée un téléphone. Là-bas au
loin, dans un édifice immense, sont tous les livres et tous les
renseignements… De là, on fait apparaître sur l’écran la page à
lire pour connaître la réponse aux questions posées par
téléphone, avec ou sans fil. Un écran serait double, quadruple
ou décuple s’il s’agissait de multiplier les textes et les documents
à confronter simultanément […] »
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
13. Vannevar Bush (1890-1974)
En 1945, Vannevar Bush écrit un fameux article
intitulé As We May Think, dans lequel il décrit
un appareil nommé Memex.
L'objectif de cet appareil est d'étendre la
mémoire humaine en permettant
l'organisation d'informations par associations.
Cette invention est le fondement de
l'hypertexte (terme utilisé à partir de 1965).
Ainsi naquit l’hypertexte
[...] Imaginons un appareil de l’avenir à usage individuel, une sorte de classeur
et de bibliothèque personnels et mécaniques. Il lui faut un nom et créons-en
un au hasard. « Memex » fera l’affaire. Un Memex, c’est un appareil dans lequel
une personne stocke tous ses livres, ses archives et sa correspondance, et qui
est mécanisé de façon à permettre la consultation à une vitesse énorme et
avec une grande souplesse. Il s’agit d’un supplément agrandi et intime de sa
mémoire.
http://www.hypertexte.org/blog/?p=125
C.DussarpsD.PaquelinAgen2011
13
14. Hypertexte
Les origines : les bibliothèques
• Une bibliothèque est d'une
certaine façon, une immense
base de données consultable
dans laquelle peut
"naviguer" un lecteur
• Stockage et organisation des
connaissances
• Navigation d’une page, d’une
connaissance à une autre
rapide
14C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
17. L’ancêtre d’Internet : ARPANET
17
• Guerre froide et course à l’espace
• Spoutnik en 1957 : victoire Russe, défaite Américaine
• Les Américains souhaitent améliorer leur gestion et
partage de l’information pour accélérer la recherche
• Création de l’ARPA (Agence pour les Projets de
Recherche Avancée de défense) en 1958
• Création d’ARPANET en 1969 pour relier cote Est et
cote Ouest des Etats-Unis
• Premier réseau de données virtuelles composé de
liens et de nœuds
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
19. Un ARPANET non-militaire
• Guerre du Viêt-Nam (1959 – 1975)
• Création d’un autre réseau, « Harpanet » par des
étudiants
• Réseau informel et non militaire
• Moyen d’échanges d’informations :
– Contestations contre la guerre
– Mouvement libertaire
19C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
21. Internet
Internet, un réseau :
• D’informations :
– Journaux en ligne
– Sites Internet sur tout sujet
• De communications :
– Outils de communication (par écrit, audio et/ou vidéo &
synchrone et asynchrone)
– Travail collaboratif
• De services :
– Déclarations d’impôts
– Commerce
– Géolocalisation
– etc.
21C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
23. Web 1, Web 2 ?
• Le web 1.0 :
– Une approche « descendante de l’information »
– Une approche quantitative de l’information : des milliers et
ensuite des millions de pages d’information
– Une multiplicité de liens entre des pages
– Une difficulté à se repérer dans cet espace : un « océan »
informationnel
– Peu de dispositifs d’appropriation (de type « favoris »)
23C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
24. Web 1, Web 2 ?
• Le Web 2.0
– Tout un chacun peut contribuer à sa manière (commenter,
proposer ses propres contenus, etc.)
– Beaucoup d’interactions entre Internautes
– Création des réseaux sociaux, développement de pratiques
d’extimité (exposition de soi dans l’espace public)
– Une diversité de sources informationnelles renforçant la
difficulté à définir la valeur de l’information
– Pratiques de folksonomie : la valeur de l’information est
donnée par les internautes (principe des étoiles)
24C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
25. La communication aujourd’hui
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011 25
• Communication
• Mondialisation
• Extimité
Pupuce… j’ai installé une
webcam, comme ça la Terre
entière peut me voir !
Elle a bien
de la
chance…
27. Particularités du numérique
• En théorie, l’information numérique :
– Profite d’un espace de stockage quasi-illimité
– ne se perd pas
– Est accessible à tout instant
• À la différence de la mémoire humaine :
– Illimitée mais « sélectionnée »
– moins fiable
• … et du patrimoine culturel, par exemple :
– S’abîme (Cathédrales, 33 tours…)
– Peut être difficile à stocker (cassettes VHS, documents
papier…)
27C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
28. Dématérialisation de l’information
• Disparition des supports physiques sur Internet
• Partage des biens : l’information
• Information dite « virtuelle »
28C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
29. Prudence idéologique
• Virtuel, provient du latin virtualis dérivant lui-même du mot virtus qui
signifie « force, puissance », mais également « vertu ».
• « La virtualisation n’est pas une déréalisation, mais une
transformation en un ensemble de possibles » (Lévy, 1995, p.16)
• Weissberg (1999) pense que le virtuel est un moyen d’ouvrir,
d’amplifier et de multiplier la réalité (sorte de « réalité augmentée »)
• Pour Serge Proulx, cette vision « participe de l’idéologie
accompagnant généralement le développement [du numérique] »
(Proulx, 2000. p. 104)
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
30. La société en réseaux
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
De la chaîne à l’arbre…
De l’arbre au réseau… complexification
Source : edutice.archives-ouvertes.fr/docs/00/00/18/20/ANNEX/10.Cornu.ppt
31. La société en réseaux
• La structuration de la société en réseau a des conséquences
(positives et négatives) sur l’économie, la vie sociale, les loisirs,
la politique, l’éducation :
– les savoirs : les savoirs sont partagés
– l’accès au savoir : beaucoup de savoirs disponibles qui nécessitent une
capacité de traitement spécifique (tri, organisation, vérification…)
– l’enseignement et l’apprentissage : développement du travail
collaboratif, échanges à distances et avec différents acteurs,
développement de la formation informelle et tout au long de la vie
– les métiers : de nouvelles pratiques de collaboration en entreprise, et les
dangers de la communication mal contrôlée sur les réseaux (risque de
licenciement, problème lors des recrutements suite aux traces laissées
sur les réseaux sociaux)
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
32. L’intelligence collective
• Développement des communautés virtuelles
• Partage, mise en commun des savoirs
=> Intelligence collective
« La vraie révolution d’Internet n’est pas du tout une révolution de
machines, mais de communication entre les êtres humains […].
Internet est un instrument qui perfectionne notre capacité
d’apprentissage et d’intelligence collective […]. Internet nous
oblige à expérimenter de nouvelles manières d’être ensemble […]
L’éthique de l’intelligence collective, qui consiste à entrelacer les
points de vue différents, se manifeste largement dans le
cyberespace » (Pierre LEVY, 2000)
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
33. L’intelligence collective
Un exemple chez les fourmis
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
Collectivement, elles peuvent :
• construire des ponts
• coopérer pour transporter des objets
lourds
• trouver le plus court chemin d’un point
à un autre
• etc.
34. Société de l’information
• Information = matière première
• Société du flux (vs du stock)
• Société du réseau et la connectivité (mobilité)
• Idéal démocratique
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
35. Société des savoirs
• « L’essor des nouvelles technologies de l’information
et de la communication a créé des conditions
nouvelles pour l’émergence de sociétés du savoir »
• L’information et le numérique y jouent un rôle
central
• Société de l’équité, de la liberté d’expression, du
partage des savoirs (utopie ?) => Internet parfois
perçu comme un danger
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011 35
36. Vous avez dit fracture ?
36C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
Quelles sont les dimensions des fractures
numériques ?
37. Les dimensions de la fracture
• Inégalité d’accès :
– Aux technologies
– A l’apprentissage de leur utilisation
– Dans l’usage qui en est fait
• Lieux : essentiellement les pays en voie de
développement
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011 37
38. Les dimensions de la fracture
• Les ressources économiques
• La géographie
• L’âge
• Le sexe
• La langue
• L’éducation
• L’emploi : le fait d’être en emploi est un vecteur d’inclusion numérique
• L’intégrité physique (handicap)
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011 38
45. Numérique… (r)évolution ?
• Co-construction
• Economie du partage
• Hybridation (réel / virtuel)
• Ahierarchisation (régulation entre internautes : pas
de « dirigeant »)
• Surveillance et contrôle
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011 45
46. Communauté virtuelle
• « Les communautés virtuelles sont des
regroupements socioculturels qui émergent du
réseau lorsqu’un nombre suffisant d’individus
participent à ces discussions publiques pendant
assez de temps en y mettant suffisamment de cœur
pour que des réseaux de relations humaines se
tissent au sein du cyberespace. »
Howard Rheingold, Les communautés virtuelles, en 1995
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
47. Un réseau social
• Chaînes constitués d’amis ou connaissances (86%) et
de parents (14%)
• Accroit le nombre de liens sociaux : notion
d’intermédiaire
• Aux Etats-Unis, il faut 5,2 intermédiaires pour relier
deux personnes en moyenne, tout statut confondu,
réseau physique et numérique confondus
=> une proximité non consciente, des contacts
communs
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011 47
48. Un réseau social
• Différents types de liens sociaux :
– Faibles (émotionnel faible, liens peu fréquents…)
– Forts (émotionnel fort, liens fréquents, entraide…)
• Un réseau n’est pas forcément une communauté
• La nouveauté vient des liens faibles, car ils ne
partagent généralement pas les mêmes ressources
(théorie de Granovetter)
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011 48
53. Les nouveautés
• Puces RFID :
– Traçabilité, identification à distance
– un exemple avec les musées : revivre et continuer sa visite
en ligne
– Vie privée ?
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011 53
54. Les nouveautés
• Meubles intelligents :
– Changent de couleur selon notre volonté, ou
aléatoirement
– S’adaptent aux couleurs de la pièce
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011 54
55. Les nouveautés
• Secteur de la santé :
– Dossier médical en ligne (actuellement)
– Suivi à distance des patients
– « Un toubib sur le web 24h24 »
– Capteurs cardiaques, de température, etc., reliés à
distance
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011 55
60. Statues « restaurées »
60
> numérisées et colorisées, puis projetées sur
la Cathédrale d’Amiens pour les revoir telles
qu’à l’époque
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
67. E-tourisme et audio/vidéoguides
67
• Commentaires audio et/ou
vidéo sur un lieu touristique
• Se déclenche selon l’endroit où
on se trouve
• Avec des appareils modernes et
de grande qualité d’image
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011
69. Bibliographie
• Bélisle, R.(2001). Pratiques ethnographiques dans des sociétés lettrées: l’entrée sur le terrain et la
recherché impliquée en milieux communautaires. Recherches qualitatives, Vol. 22, 55-71.
• Dillenbourg, P., Poirier, C. & Carles, L. (2003). Communautés virtuelles d’apprentissage : e-jargon ou
nouveau paradigme ? In A. Taurisson et A. Sentini. Pédagogiques.Net. Montréal, Presses.
• Jones, Q. (1997) Virtual-communities, virtual settlements et cyber-archaeology: A theoretical outline.
Journal of Computer-Mediated Communication. 3(3). Disponible en ligne :On line
• Lave, J., et Wenger, E. (1991). Situated learning: legitimate peripheral participation. Cambridge: Cambridge
University Press.
• Oldenburg, R. (1991). The Great Good Place, New York, Paragon House.
• Preece, J et Maloney-Krichmar, D. (2003). Online communities: focusing on sociability and usability. In J.
Jacko et A. Sears (Eds.). Handbook of Human-Computer Interaction. Mahwah, NJ : Lawrence Erlbaum
Associates, p. 596-620.
• Rheingold, H., (1995). Les communautés virtuelles (L. Lumbroso trad.). Paris : Éditions Addison-Wesley
France.
• Wellman B., 1996, Computer Networks as Social Networks: Collaborative Work, Telework, and Virtual
Community, Annual Review of Sociology, p. 213-238.
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011 69
70. Bibliographie
• Philippe Breton et Serge Proulx, L’explosion de la communication, La Découverte 2002
• Josiane Jouët, Retour critique sur la sociologie des usages, Réseaux n°100, 2000
• Michel de Certeau, l’invention du quotidien, tome 1, Gallimard, 1990
• Michel Callon, Bruno Latour, Les paradoxes de la modernité, Comment concevoir les innovations ?,
Prospective et santé n°36, 1985
• Everett Rogers, Diffusion of innovations, Free Press, NY, 1995
• Pierre Bourdieu, Un art moyen essai sur les usages sociaux de la photographie, Minuit, 1965.
• http://www.sites.univ-rennes2.fr/urfist/histoire_techniques_ressources+theoriques
C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011 70
71. Webographie
• http://assens.perso.neuf.fr/reso/module_1/grain_1/index.htm
• http://www.booki.cc/nouveaux-supports-deditions/lecture-hypertextuelle/
• http://fr.wikipedia.org
• Cornu, Les TICE dans une société en réseau, : edutice.archives-
ouvertes.fr/docs/00/00/18/20/ANNEX/10.Cornu.ppt (dernière consultation 2 décembre 2010)
• Pierre Musso, Télécommunications et philosophie des réseaux, la postérité paradoxale de Saint-Simon,
PUF, 1997. ISBN 2130483976
• Marc Guillaume, L'empire des réseaux, Descartes et Cie, 1999
• CREDOC La diffusion des technologies de l'information et de la communication dans la société française
(2008)
71C. Dussarps D.Paquelin Agen 2011