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Royaume du MAROC
Ministère de la santé
Direction Régionale de la Santé
Région Meknes/Tafilalet
IFCS Lalla MERIEM
Meknès
MODULE: EPIDEMIOLOGIE ET MALADIES
TRANSMISSIBLES
UNITE : EPIDEMIOLOGIE
Elaboré par : Jawad BOUZID
Section : Infirmier polyvalent
Niveau : 2ème
année
Année universitaire : 2013/2014
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Nbre de cas
Nbre de cas de Rougeole par semain
Nbre de cas
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
1
Objectifs pédagogiques spécifiques:
Objectifs théoriques:
 Définir les termes suivants :
Epidémiologie, épidémie, pandémie, endémie
Prophylaxie, chaîne de transmission, réservoir de germes, porteur de
germes, véhicule de germe ( hôte intermédiaire, vecteur)
Prévention primaire, secondaire et tertiaire
Déclaration des maladies
Eviction scolaire, isolement
Enquête épidémiologique
 Définir l‟objet et le domaine de l‟épidémiologie
 Etablir un schéma illustrant la chaîne de transmission des maladies
contagieuses
 Citer au moins les principaux agents de transmission des germes
 Expliquer les deux modes de transmission des maladies contagieuses
 Etablir une liste d‟au moins 20 facteurs favorisant la propagation des maladies
contagieuses
 Citer les maladies contagieuses et infectieuses à déclaration obligatoire
 Citer les maladies qui doivent être déclarées par le chef du secteur
 Expliquer la procédure de déclaration des maladies contagieuses au Maroc
 Décrire les buts de l‟enquête épidémiologique
 Décrire les différents types d‟enquête épidémiologique
 Décrire la procédure du déroulement de l‟enquête épidémiologique en cas
d‟épidémie ou sur un cas individuel
 Attribuer le code OMS à chacune des maladies à déclaration obligatoire
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
2
HISTORIQUE
Hippocrate, père de la médecine, était le premier à avoir mentionné le mot
« épidémiologie ». En effet, il avait lié la maladie à quelques, déterminants
environnementaux tels que l‟eau et le climat (dans ses écrits livres : Airs, Eaux et
Espaces ; et Epidémies ; écrits vers 400 avant J.C) . Il avait parlé de la maladie
endémique, qui tend à être toujours présente à un niveau bas, et la maladie épidémique,
où la survenue d‟une maladie donnée est nettement en excès par rapport à la fréquence
normale. Aux alentours de 1532, à Londres, commençait à apparaître un pointage
hebdomadaire des noms de personnes qui mourraient de causes diverses. Ceci était à
l‟ère de la peste, et le conseil de la ville pensait qu‟il était important de tenir des
« affiches de mortalité »pour le compte du nombre de personnes qui mourrait de la peste
et d‟autres maladies. En1662 John GRAUNT (marchand anglais) étudia ces affiches et
en publia son livre « observations naturelles et pratiques faites sur les états de
mortalité ». Il remarqua une différence de mortalité entre les deux sexes, entre le milieu
rural et citadin. En 1747, James LIND (médecin anglais) a réussi à rattacher le scorbut
au régime alimentaire grâce à une étude épidémiologique. En 1837, William FARR, un
médecin britannique, a contribué au développement de l‟épidémiologie par l‟organisation
d‟un système continu d‟enregistrement d‟information sur la mortalité.
Au début du 20ème
siècle, l‟épidémiologie s‟intéresse uniquement aux maladies
infectieuses contagieuses et à proportion épidémique (Theobald SMITH aux USA,
Charles NICOLLE philosophe et savant Français Tunis, Mac-BURNETT en Australie).
L‟application des méthodes statistiques sophistiquées et l‟avènement de l‟ordinateur
avec son exactitude, sa capacité de traitement et d‟analyse des données à grande
vitesse sont plus récents.
La plupart des maladies avaient changé dans la plupart des pays industrialisés après
la deuxième guerre mondiale en raison de l‟amélioration de l‟hygiène et de la nourriture,
les progrès médicaux et d‟autres facteurs. (Transition épidémiologique). On assiste alors
à une régression des maladies transmissibles au profit des maladies chroniques non
transmissibles ; l‟épidémiologie a naturellement suivi cette transition puisqu‟elle s‟était
orientée vers l‟étude des maladies chroniques.
Mais, est ce que les maladies infectieuses ne sont plus des problèmes de santé ? La
réponse est donnée par : Le VIH (SIDA), Le myxovirus (grippe)…
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
3
Vers la fin du 20ème
siècle et le début du 21ème
, en plus des maladies, l‟épidémiologie
s‟est intéressée à tous les évènements qui touchent la santé des populations
favorablement ou non.
DEFINITIONS:
1. L’épidémiologie :
 L‟épidémiologie étant l‟étude de la distribution et des déterminants de la
fréquence des phénomènes de santé chez l’Homme.
La démarche épidémiologique consiste à mesurer la fréquence d‟un phénomène de
santé, telle qu‟une maladie, d‟en faire la distribution selon les caractéristiques de
personne, de lieu et de temps afin d‟émettre des hypothèses sur les déterminants de
cette fréquence. Une fois les hypothèses vérifiées, des actions appropriées seront menées
pour contrôler voir éliminer les phénomènes en question.
(Guide de la surveillance épidémiologique)
 MAC MAHON définit l‟épidémiologie comme étant l‟étude de la distribution et
des déterminants de la fréquence des maladies.
Actuellement l‟épidémiologie moderne est basée sur deux principes fondamentaux :
L‟état de santé chez l‟homme n‟est pas du au hasard ;
Les phénomènes de santé ont des facteurs étiologiques et des facteurs
préventifs qui peuvent être identifiés par des investigations dans la population
générale, ou chez des groupes de personnes, à de place et à des périodes
différentes.
 Ceci permet de retenir la définition la plus pratique parmi les différentes
définitions qu‟on peut donner à l‟épidémiologie :
« L‟épidémiologie est l‟étude de la distribution et des déterminants de la fréquence
des phénomènes de santé chez l‟Homme. »
2. Fréquence :
La quantification de la survenu ou de l‟existence du phénomène de santé dans la
population.
3. La distribution :
Ensemble de caractéristiques de personne, de lieu et de temps, lors du raisonnement
épidémiologique. Elle permet de répondre à trois questions essentielles :
 Qui fait la maladie ? (personne)
 Où survient la maladie ? (lieu)
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
4
 Quand survient la maladie ? (temps)
4. Les déterminants :
Ce sont des facteurs qui augmentent la probabilité (facteur de risque) ou la
diminuent (facteur de protection).
Exemple de facteur de risque : tabac et cancer de poumon
Exemple de facteur de protection : sport et les maladies ischémiques.
Ils sont différents de l‟agent causal.
5. L’agent causal :
C‟est un facteur dont la présence ou l‟absence est essentielle dans la survenue
d‟un phénomène de santé.
6. Phénomène de santé :
Est un événement habituellement rare, remarqué et qui intéresse la santé d‟une
population, soit d‟une manière positive (état de santé) ou d‟une façon négative (état
de maladie).
7. Epidémie :
C‟est une augmentation inhabituelle du nombre de cas d‟une maladie transmissible
ou non survenue pendant une période donnée dans une population donnée.
N.B : augmentation du nombre de cas suppose :
Un nombre habituel
Un seuil a été franchi.
(Exemple : Augmentation du nombre de cas d‟infection de plaie opératoire au
niveau d‟une unité de soin/service de chirurgie de 100% durant le mois de Mars 2006)
8. Endémie :
C‟est la survenue habituelle dans une région ou au sein d‟une population d‟une
maladie donnée qui s‟y manifeste de façon continue ou discontinue.
(Exemple : Présence du goitre dans le moyen Atlas.)
9. Pandémie :
C‟est une forme d‟épidémie particulièrement étendue géographiquement, touchant
tout un continent, voir même le monde. (Exemple : le SIDA)
OBJET ET DOMAINE DE L’EPIDEMIOLOGIE :
1- Objet de l’épidémiologie
1-1- Action de santé publique
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
5
L‟épidémiologie intervient dans les étapes de toute action de santé publique, de sa
planification jusqu‟à son évaluation. Elle permet :
 L‟identification du problème de santé et son ampleur
 L‟établissement des priorités
 L‟identification et la détermination des besoins
 L‟évaluation de l‟exécution, déroulement, l‟efficacité et l‟impact des
programmes sanitaires.
1-2- Orientation de la politique sanitaire et prévention
 Orientation de la politique sanitaire
L‟épidémiologie par sa composante descriptive de l‟état sanitaire de la population et
de son environnement, elle fournit les éléments de base pour l‟orientation de la politique de
santé.
 Prévention
L‟épidémiologie par sa composante analytique c‟est à dire la détermination des
causes et des facteurs de risque des phénomènes (maladies), elle permet d‟orienter, de
déterminer et de rationaliser les méthodes de lutte, les mesures de contrôle ou de
prévention à entreprendre pour diminuer la morbidité et la mortalité.
2- Domaine de l’épidémiologie
On distingue deux types :
2-1- Selon l’objectif de la recherche :
 L’épidémiologie descriptive : Elle s‟intéresse à la mesure de la fréquence des
phénomènes de santé et leur distribution selon les caractéristiques de personne, de lieu
et de temps. Elle permet de décrire les différences de fréquence et de formuler des
hypothèses sur le rôle possible d‟éventuels facteurs (de risque ou de protection) dans la
survenue ou l‟existence d‟un phénomène de santé.
La formulation des hypothèses est le passage entre l‟épidémiologie descriptive et
l‟épidémiologie analytique.
 L’épidémiologie analytique : Elle s‟intéresse à la recherche de déterminants des
phénomènes de santé, facteur de risque ou de protection de la maladie. Et ce à travers
les hypothèses formulées sur la base des résultats de l‟épidémiologie descriptive.
2-2- Selon le domaine de recherche :
On distingue plusieurs branches de l‟épidémiologie : E des maladies infectieuses, E
des maladies non infectieuses, E hospitalière, E clinique, E évaluative, E génétique, E
environnementale, la séro- épidémiologie …
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
6
APPROCHE A L’INVESTIGATION DE L’EPIDEMIOLOGIE
(Comparaison entre le diagnostic clinique et le diagnostic épidémiologique)
Le clinicien et l'épidémiologiste tous les deux connaissent au début de l'investigation
de leur "PATIENT" (l'individu pour le clinicien, et la population pour l'épidémiologiste) qu'un
certain événement nouveau (maladie/ Phne de santé) a résulté d'un contact entre un
"PATHOGENE" et une personne ou communauté.
Le clinicien pose une tentative de "DIAGNOSTIC", l'épidémiologiste pose une
"HYPOTHESE", que tous les deux vont essayer de confirmer par différents moyens; afin
que, le clinicien puisse donner un traitement adéquat pour guérir le malade et que
l'épidémiologiste puisse arrêter Maitriser le phénomène de santé (arrêter l'épidémie par
exp).
DIAGNOSTIC
CLINIQUE
DIAGNOSTIC
EPIDEMIOLOGIQUE
Patient Individu
Communauté ou groupe à
risque
Symptômes et histoire
de la maladie
Apparition de signes
cliniques
Apparition de nouveaux
cas
Évolution Courbe de température Courbe épidémique
Distribution
Nombre et type d'organes
atteints
Répartition géographique
des cas
Durée d’incubation
Entre l'exposition et le
début des symptômes
Entre l'exposition et
l'apparition des cas
Voies de transmission
Sang, nerfs, cellule à
cellule
Air, eau, aliments,
vecteurs, personne à
personne ...
Analyses
Laboratoire, radiologie
pour établir la cause de
la maladie
Laboratoire, et analyse
épidémiologique pour
établir la cause du
phénomène de santé
Objectif Guérir le malade
Maîtriser le phénomène de
santé
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
7
LES BUTS DE L'ÉPIDÉMIOLOGIE :
Le principal objectif de l'épidémiologie est d'analyser les facteurs pouvant générer
des problèmes de santé (modes de transmission, causes générales des maladies, de
leur émergence, de leur recrudescence ou, au contraire, de leur disparition), qu'ils
soient biologiques, psychologiques ou culturels, de façon à les prévenir si possible.
LA CHAINE DE TRANSMISSION :
1) Définitions :
Les épidémies ne sont pas le fait du hasard, elles sont liées à un contexte
écologique favorisant la transmission de l‟agent pathogène.
La chaîne de transmission est l‟ensemble des facteurs qui conditionnent le
développement d‟une maladie infectieuse chez un individu.
La chaîne de transmission est un circuit à sens unique ou circule l‟agent pathogène
du réservoir de germe au terrain réceptif
Elle regroupe quatre maillons :
 L’agent causal :
C‟est un facteur dont la présence ou l‟absence est essentielle dans la survenue d‟un
phénomène de santé.
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
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Germe opportuniste : Micro-organisme peu ou pas virulent et qui se développe en
raison d‟un déficit immunitaire. Pas de pathogénécité mais il peut devenir
pathogène chez un sujet fragilisé.
 Le réservoir de germe :
C‟est un support vivant dans lequel un agent infectieux quelconque se développe
et se multiplie assurant ainsi sa survie jusqu'à transmission à un hôte réceptif. Le
réservoir de germe peut être un :
 Homme
Malade,
Porteur de germes : C‟est un sujet qui héberge le germe sans
présenter les symptômes de la maladie. On distingue trois grandes
catégories : Le porteur précoce, le porteur convalescent et le porteur sain.
 Animal : les anthropo-zoonoses (Leishmaniose viscérale, la rage)
 Les agents de transmission des germes
 Le vecteur :
Ce sont des supports vivants (principalement des insectes) transmettant l‟agent
infectieux. Ce dernier peut accomplir une partie de son cycle de développement dans
le vecteur. La transmission peut se faire par inoculation à travers la peau ou la
muqueuse lors d‟une piqûre, ou par dépôt de substances infectieuses sur la peau,
aliments ou autres objets.
Les principaux vecteurs sont les arthropodes (mouches, moustiques,…)
 Le véhicule :
C‟est un support inerte liquide (sérum humain) ou solide (instrument de chirurgie,…)
capable de transmettre passivement un agent infectieux. La transmission peut se faire
par ingestion, inoculation…
 L’hôte intermédiaire :
Homme ou animal chez lequel le parasite est à l‟état larvaire ou asexué.
 L’hôte réceptif :
C‟est un homme ou animal qui reçoit l‟agent infectieux, fait la maladie et qui peut
éventuellement la transmettre à un autre hôte.
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
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2) Schéma de la chaîne de transmission :
3- Les modes de transmission des maladies transmissibles :
Les modes de transmission des germes sont les mécanismes et processus qui
permettent à l‟agent pathogène de passer du réservoir de germe à l‟hôte réceptif
Maladies ouvertes
On dit chaîne de transmission ouverte ou maladie ouverte c‟est quand l‟agent pathogène
est éliminé du réservoir de germe dans le milieu extérieur avant de contaminer le réceptif.
La transmission peut être directe ou indirecte.
Exemple : Bilharziose
Maladies fermées
On dit chaîne de transmission fermée ou maladie fermée c‟est quand l‟agent pathogène
n‟est pas éliminé du réservoir de germe dans le milieu extérieur avant de contaminer le
réceptif. La transmission est toujours indirecte et l‟intervention d‟un vecteur ou hôte
intermédiaire est obligatoire.
De ce fait, on distingue deux modes de transmission de maladies : direct et indirect.
3-1- Mode de transmission direct :
La contamination se fera de personne à personne (ou de l‟animal à l‟Homme) à partir du
Réservoir de
germe ou source
de contamination
- Homme :
Malade ou
porteur
- Animal
- Milieu
extérieur :
Eau, sol,
aliments,
plantes,
Transmission :
- directe (V.
respiratoire, uro-
génital, V.
digestive, cutanéo-
muqueuse
- indirecte :
vecteur, véhicule,
hôte intermédiaire
Contamination
Portage
sain
MaladieIncubation
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
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réservoir de l‟agent infectieux. Dans ce cas le contact avec le réservoir de germes est
obligatoire.
Les voies de transmission selon le mode direct sont :
 La voie aérienne ou transmission aérienne (Exemple : Rougeole, Grippe);
 La voie oro -fécale ou transmission oro fécale (transmission par les mains sales.)
 La voie tégumentaire: toucher de la lésion du malade, la transmission est soit manu
portée soit transcutanée soit à travers les muqueuses.
3-2- Le mode de transmission indirect
Le contact avec le réservoir de germe n‟est pas obligatoire,
- Le véhicule des germes: La transmission par l‟intermédiaire d‟objet, eau, aliments, sol
souillés
- L‟hôte intermédiaire: L‟agent pathogène quitte le réservoir de germe et passe dans le
milieu extérieur, puis il va envahir un hôte intermédiaire
- Le vecteur: l‟agent pathogène ne passe pas dans le milieu extérieur (chaîne de
transmission fermée).Le vecteur dans la majorité des cas est un insecte piqueur qui va
absorber du sang infecté du malade qu‟il va inoculer au réceptif à l‟occasion d‟une piqûre
(exemple : paludisme, leishmaniose).
NB: Selon les deux modes de transmission la porte d‟entrée du germe peut être :
sanguine, orale, respiratoire, rhinopharyngée, digestive, génitale, transcutanée,
conjonctivale.
4- Facteurs favorisants la propagation des maladies contagieuses
La propagation des maladies contagieuses est influencée par des facteurs qui dépendent
de l‟agent pathogène, de l‟individu, de l‟environnement, et du niveau économique et social.
4-1- Les facteurs liés à l’agent pathogène:
-La contagiosité:C‟est l‟aptitude d‟un germe à se propager et à se transmettre.
-La pathogenicité:C‟est l‟aptitude de l‟agent pathogène à provoquer la maladie par
production de toxine ou autres phénomènes biologiques.
-La virulence: Capacité d‟un agent causal à se multiplier et se propager à l‟intérieur de
l‟organisme à travers les différents organes et tissus.
Une grande vitesse de multiplication entraîne un pouvoir pathogène accru.
4-2- Les facteurs liés à l’individu
- L'âge
- Le sexe
- La profession
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
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- L‟immunité individuelle et collective
- L‟état nutritionnel
- L‟hérédité et facteurs génétiques
- La race…
4-3- Les facteurs liés à l’environnement :
La survie et la reproduction des germes dépendent étroitement des conditions chimiques,
biologiques et physiques de l‟environnement.
Ces facteurs sont : La température ; l‟humidité ; l‟altitude ; la pluviométrie : favorise la
création de gîtes nécessaire à la prolifération des larves d'Anophèle; le vent:facilite aux
vecteurs volants de se déplacer ; la présence ou l‟absence de l‟oxygène ; la sécheresse ;
les inondations...
4- 4- Les facteurs liés au niveau socioéconomique et culturel :
Le niveau économique bas est un facteur favorisant la transmission des maladies
infectieuses, l‟incidence et la prévalence de ces maladies sont considérées comme
indicateurs du développement économique et social.
Les facteurs favorisant la propagation des maladies contagieuses sont de plusieurs types
 L‟hygiène collective et individuelle
 L‟habitat : insalubrité, absence de système hygiénique d‟évacuation des eaux
usées, manque d‟eau potable et saine, promiscuité…..
 L‟alimentation : non équilibrée, manque d‟hygiène alimentaire
 Les traditions alimentaires, de mode de vie
 Coutumes: soins du cordon ombilical avec l‟henné et le khôl
 Le degré d‟instruction : analphabétisme
 Le mouvement et rassemblement de la population : mousems, tourisme
 La dégradation de l‟environnement par les déchets solides, liquides et déchets à
risque infectieux.
LES PHASES D’EVOLUTION D’UNE MALADIE TRANSMISSIBLE:
1- La contamination ou infection ou infestation:
C'est la pénétration d'un micro-organisme dans un organisme hôte (à travers les
orifices naturels ou à travers une brèche cutanéo-muqueuse à l'occasion d'une lésion ou
d'une piqûre).
La dose infectante est importante puisque dans la plupart des cas il faut une dose
minimale d‟inoculum pour générer une infection. Cette dose varie selon le germe et peut
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
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être atteinte à l‟occasion d'un seul contact ou d‟exposition répétée (dose cumulative).
2- La phase d’incubation :
C‟est la phase de multiplication des germes. Il n‟y a aucun signe de maladie. Elle est
très variable d‟une maladie à une autre : quelques heures (certaines GEA), plusieurs
jours et jusqu‟à plusieurs semaines pour la rage.
3- La phase d’invasion :
La phase d‟apparition des 1ers signes de la maladie.
4- La phase d’état
Apparition des signes qui déterminent la maladie
Certaines infections peuvent rester inapparentes chez certains (rubéole, l‟hépatite A,
Toxoplasmose). Seuls des examens sanguins détecteront les anticorps correspondants :
la personne a, un jour, été infectée.
5- Phase de résolution:
Elle correspond à:
 La guérison,
 Le portage ou
 La mort
LE DEPISTAGE :
1. Définition :
C‟est l‟identification dans une population a priori en bonne santé, de sujets
présentant soit une maladie inapparente, soit un risque d‟une maladie donnée.
C‟est un procédé permettant l‟identification d‟une maladie ou d‟une anomalie non
connue chez des sujets considérés comme indemnes.
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
13
C‟est une action de prévention secondaire visant à identifier présomptivement à
l‟aide d‟un test, d‟un examen ou d‟une autre technique d‟application rapide, les
personnes atteintes d‟un problème de santé latent, passé jusque là inaperçu.
Plusieurs points sont essentiels dans cette définition :
Le dépistage concerne des personnes apparemment en bonne santé, ce qui
exclu tout symptôme qui doit d‟emblée faire l‟objet d‟une démarche diagnostique,
et non un dépistage.
Une conséquence importante est la faible motivation de ces personnes en
apparente bonne santé.
Le dépistage cherche à faire un premier partage, entre les personnes
apparemment en en bonne santé mais qui sont probablement atteintes d‟une
maladie donnée et celles qui en sont probablement exemptes.
2. Types de dépistage :
2-1- Le dépistage de masse : large généralisé à toute la population
2-2- Le dépistage sélectif : orienté vers des groupes dits à haut risque (exp.
dépistage autour d‟un cas de tuberculose), définie par la présence d‟un ou de
plusieurs facteurs de risque. Il peut être réalisé dans deux contextes
différents :
- IL peut être intégré au dispositif général de soins (dépistage individuel). Il est
alors pratiqué lors de soins pour un autre problème. L‟avantage de ce choix est
la personnalisation, gage de continuité du dépistage dans le temps.
- Il peut au contraire faire l‟objet d‟un dispositif spécifique : exemple : les centres
de dépistage anonyme et gratuit pour le VIH.
LA PREVENTION :
1. Définitions :
La prévention est l‟ensemble des mesures visant à éviter ou à réduire la prévalence
et la gravité des maladies ou des phénomènes de santé. Elle fait appel à des mesures
de prévention individuelles et collectives. L‟OMS distingue :
1- 1- La prévention primaire :
Elle correspond à des actions concernant des personnes indemnes de maladies, chez
lesquelles un ou plusieurs facteurs de risque sont présents. Ces personnes constituent de
ce fait un groupe exposé à un risque plus élevé par rapport aux autres, de développer
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
14
ultérieurement les affections liées à ces facteurs. Les actions de prévention primaire
consistent à :
 Supprimer l‟exposition des personnes aux facteurs en question
 Protéger les personnes contre l‟exposition et fait appel à :
Des mesures de prévention individuelles ;
Hygiène corporelle et vestimentaire ;
Vaccination ;
Utilisation de préservatif.
Lorsque cette prévention primaire est efficace, elle se traduit par une réduction de
l‟incidence de l‟affection considérée.
1- 2- Prévention secondaire :
Comprend tous les actes destinés à diminuer la prévalence d‟une maladie par la
réduction de la durée de son évolution. Elle est basée essentiellement sur :
Le dépistage précoce des maladies
Le traitement des premières atteintes
1- 3- La prévention tertiaire
Comprend tous les actes destinés à diminuer la prévalence des incapacités
chroniques et récidives. Elle est basée essentiellement sur la réadaptation et la
réinsertion sociale ou professionnelle.
2. Déclaration :
C‟est un acte régi par la loi obligeant les professionnels de santé à signaler à
l‟autorité sanitaire l‟apparition de toute maladie à déclaration obligatoire ou de tout
phénomène de santé anormal.
La déclaration des maladies permet de surveiller et suivre la tendance des maladies
ainsi que l‟état sanitaire de la population et de prendre les mesures de prévention et
de lutte qui s‟imposent pour les enrayer.
3. Eviction scolaire :
L'éviction scolaire est le terme signifiant le fait que les enfants atteints de maladie
contagieuse doivent cesser de fréquenter leur école pendant une durée dépendant de la
maladie en cause.
4. Isolement :
On distinguer deux types d‟isolement :
- Isolement protecteur :Procédure visant à protéger un sujet particulièrement
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
15
réceptif, de tout risque infectieux provenant de l'environnement, des autres patients et
des membres du personnel
- Isolement septique :Procédure visant à s'opposer à la transmission des agents
infectieux d'un malade infecté ou colonisé à un autre malade ou au personnel soignant.
5. Prophylaxie :
La prophylaxie est l‟ensemble des mesures mises en œuvre pour prévenir le
développement des maladies.
6. Les maladies contagieuses et infectieuses à déclaration obligatoire :
Ce sont les maladies faisant l‟objet d‟une transmission obligatoire de données
individuelles à l‟autorité sanitaire.
6-1- Les critères de déclaration des maladies contagieuses :
6-1-1- Les critères principaux, par ordre d'importance :
• Les maladies qui justifient de mesures exceptionnelles à l'échelon international
(peste, choléra) que le MS doit déclarer à l'OMS.
• Les maladies qui nécessitent une intervention urgente à l'échelon local, régional ou
national : leur signalement déclenche des enquêtes, des mesures préventives
(méningite à méningocoque, poliomyélite, diphtérie, tuberculose…) et des mesures
correctives pour agir sur la source de contamination (TIAC…).
•Les maladies pour lesquelles une évaluation des programmes de prévention et de
lutte menés par les pouvoirs publics est nécessaire pour en mesurer l'efficacité et au
besoin les adapter (sida, tuberculose, tétanos …)
•Les maladies graves dont il est nécessaire d'évaluer et de suivre la létalité, la
morbidité et le risque de séquelles (sida, légionellose …) ;
•Les maladies pour lesquelles il existe un besoin de connaissances comme les
maladies émergentes ou mal connues (maladie de Creutzfeldt-Jakob).
6-1-2- Les critères de faisabilité :
• La maladie ne doit pas être trop fréquente pour garantir un bon niveau de
notification et permettre une réponse rapide des services déconcentrés ;
• La disponibilité d'une définition ou d'une classification des cas simple et spécifique
pour que la déclaration soit facile ;
• La déclaration doit être acceptée par le milieu médical et par la société ;
Trois autres maladies ont été inscrites récemment sur cette liste dans le cadre de la
lutte contre le bioterrorisme : le charbon, la tularémie et les orthopoxviroses dont la
variole.
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
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Liste de maladies à déclaration obligatoire : (liste actualisée 2001)
Botulisme, Brucellose, Charbon, Choléra, Diphtérie, Fièvres hémorragiques
africaines, Fièvre jaune, Fièvre typhoïde et fièvres, paratyphoïdes, Infection aiguë
symptomatique par le virus de l'hépatite B, Infection par le VIH quel qu'en soit le stade,
Infection invasive à méningocoque, Légionellose, Listériose, Orthopoxviroses dont la
variole, Paludisme autochtone, Paludisme d'importation dans les départements d'outre-
mer, Peste, Poliomyélite, Rage, Saturnisme de l'enfant mineur, Suspicion de maladie de
Creutzfeldt-Jakob et autres Encéphalopathies subaiguës spongiformes transmissibles
humaines, Tétanos, Toxi-infection alimentaire collective, Tuberculose, Tularémie,
Typhus exanthématique
6-2- Objectifs de la déclaration:
•Recueillir exhaustivement les données des maladies à déclaration obligatoire afin de :
•Analyser l‟évolution dans le temps de ces maladies.
•Prévenir les risques d‟épidémies
•Détecter précocement une épidémie et agir rapidement en cas de survenue d‟une
épidémie
•Adapter les politiques de santé publique aux besoins de la population
6-3- Cadre juridique de la déclaration des maladies :
La réglementation de la déclaration des maladies est régie par décret Royal n°554-65
du 26 Juin 1967 portant loi rendant la déclaration de certaines maladies obligatoire et
prescrivant les mesures prophylactiques propres à enrayer ces maladies ainsi que les
sanctions en cas d‟infraction aux dispositions du présent décret.
Article premier : « Les cas des maladies quarantenaires, de maladies à caractère
social, de maladies contagieuses ou épidémiques dont la liste est établie par arrêté du
MSP sont obligatoirement déclarées par les membres des professions médicales, qui en
ont constaté l‟existence, simultanément à l‟autorité locale et à l‟autorité médicale
préfectorale ou provinciale.
Les membres des professions paramédicales légalement autorisés à exercer sont
également tenus chaque fois qu‟ils soupçonnent l‟existence d‟un cas des dites maladies
d‟en faire la déclaration immédiate à l‟autorité médicale préfectorale ou provinciale
laquelle doit confirmer ce cas de maladie par un médecin »
Article 2 : “ Les formes, les conditions et les délais dans lesquels doivent être faites
ces déclarations sont fixés par arrêté du MS ”C‟est ainsi que l‟arrêté du MS n° 511- 65
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
17
du 27 Juin 1967 fixe la liste des maladies à déclaration obligatoire et prescrive les
mesures prophylactiques propres à enrayer les maladies notamment dans ses articles 1,
2, 3, 4, 5,6.
 Les déclarations immédiates et quotidiennes:
Ces déclarations concernent les maladies soumises au règlement sanitaire
international et les maladies à déclaration immédiate (voir listes de classification des
maladies).
 Les déclarations hebdomadaires:
Ces déclarations concernent les maladies à déclaration hebdomadaire.
 Les déclarations mensuelles:
Elles concernent les maladies à déclaration mensuelle.
7. Procédure de déclaration des maladies contagieuses :
La déclaration des maladies est un acte médical qui consiste à signaler à l‟autorité
sanitaire habilité (délégation, région et MS) l‟apparition ou la présence d‟un ou de
plusieurs cas de certaines maladies.
7-1- Niveau de recueil des informations et des déclarations
 Les dispensaires: Notification et déclaration à la circonscription sanitaire chef lieu
des cas de Rougeole, Coqueluche, Conjonctivite. Ces trois maladies sont déclarées et
diagnostiquées par le personnel paramédical car le diagnostic est purement clinique.
 Les hôpitaux: Déclaration à la délégation médicale des cas cliniques et confirmés
des maladies à déclaration obligatoire
 Les centres de santé: Notification et déclaration à la délégation médicale
(S.I.A.A.P) de tous les cas cliniques des maladies sous surveillance et à déclaration
obligatoire.
7-2- Destinataire des déclarations
La circulaire du Ministère de la santé N°755/292/201 du 24 Mars 1976 et celle du
ministère de l‟intérieure N°17 DLA/I du 17 Janvier 1977 précisent la destination des
déclarations“
Les déclarations des cas de maladie doivent être faites exclusivement à l‟autorité
sanitaire provinciale ou préfectorale qui doit les cheminer au ministère de la santé par la
voix de la direction régionale de la santé (service de santé public et de surveillance
épidémiologique)
7-3- Système d’information de la déclaration des maladies
Les déclarations des maladies sont faites sur des fiches de déclaration selon un
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
18
model fixé par l‟article 3 de l‟arrêté du MS. Ces fiches sont transmises des différents
niveaux de déclaration (dispensaires, centres de santé, hôpitaux) aux autorités
sanitaires provinciale ou préfectorale qui doivent les cheminer par fax ou courrier
électronique à l ‟ORE puis au Ministère de la Santé.
8. Code OMS des maladies transmissibles :
Les maladies sont classées selon les codes de la classification internationale des
maladies (CIM) établie par l‟organisation mondiale de la santé (OMS)
MALADIES CODES (CIM10)
Bilharziose B65
Brucellose A23
Charbon Humain A29 .9
Cholera A00
Conjonctivite Gonococcique du nouveau né A54.3
Coqueluche A37.0
Diphtérie A36
Fièvre Typhoïde et Fièvres paratyphoïdes A0.10 – A0.11
Fièvre Jaune A95
Fièvre Récurrente A68
Hépatites virales B15
Leishmaniose B55.1 – B55.2
Lèpre A30
Leptospirose A27
Paludisme B50
Peste A20
Paralysies Flasques Aigues (PFA) A36
Poliomyélite A36
Maladie de Creutzfeldt - Jacob A81.0
Méningites A87
SIDA B24
Syphilis primaire et secondaire A50 – A52
Rougeole B0.5
Rage Humaine A82
Rhumatisme Articulaire Aigu (RAA) I 100
Tuberculose A15
Toxi infection alimentaire collective (TIAC)
Trachome A71
Typhus exanthématique A75.0
Tétanos A35
Urétrite gonococcique et non gonococcique A54
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
19
ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE :
1- Définition :
Une enquête épidémiologique comprend des inspections en vue d‟obtenir les
réponses aux questions quoi ? Qui ? Où ? Quand ? et pourquoi ? s‟appliquant à une
maladie. Les conclusions tirées de l‟analyse des informations recueillies pendant une
enquête épidémiologique doivent être les explications les plus logiques et les plus
raisonnables des faits et des observations.
2- Buts :
Une enquête épidémiologique comprend des inspections en vue d‟obtenir les
réponses aux questions qui, quoi, où, quand et pourquoi s‟appliquant à une maladie
animale. Les conclusions tirées de l‟analyse des informations recueillies pendant une
enquête épidémiologique doivent être les explications les plus logiques et raisonnables
des faits et des observations.
3- Différents types des enquêtes épidémiologiques :
3-1- Epidémiologie descriptive :
Elle a pour objectif de décrire un phénomène de santé au niveau d‟une population :
fréquence, répartition, évolution, caractéristiques.
Les principaux types d‟enquêtes :
3-1-1- Classement selon le type d’enquêtes :
 Les enquêtes exhaustives :
Elles peuvent concerner soit l‟ensemble de la population, soit l‟enregistrement
exhaustif de tous les cas d‟une affection, ce qu‟on appelle un registre de morbidité.
 Les enquêtes sur échantillon représentatif ou enquêtes par sondage :
•L’échantillonnage peut être simple ou élémentaire:
Dans ce cas l‟échantillon est tiré au sort dans la population cible (base de sondage)
en une seule opération.
Exp: L‟enquête est effectuée sur un échantillon en tirant au sort parmi la liste de tous
les étudiants de l‟IFCS : enquête par sondage élémentaire.
•Le sondage peut être également stratifié :
La population de base est divisée en sous groupes homogènes pour une caractéristique
et l‟échantillonnage est effectué au sein de chacun de ces sous groupes ou strates.
Exp.: L‟enquête est effectuée en réalisant un échantillon dans chaque année d‟étude.
L‟échantillon global est la somme de tous ces échantillons par année : sondage stratifié
sur l‟année d‟étude
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
20
Le sondage peut également être en grappes:
Dans ce cas, ce ne sont pas des individus qui sont tirés au sort, mais des sous
groupes (grappes). Tous les individus du sous groupe tiré au sort participent à l‟enquête.
Exp.:
L‟enquête est effectuée en tirant au sort des groupes de travaux pratiques. Tous les
étudiants d‟un groupe tiré au sort participent à l‟enquête : sondage en grappes.
NB : Dans la réalité on couple souvent ces méthodes.
Par exemple on peut tirer au sort des groupes dans chaque année d‟étude.
Exemple : on souhaite réaliser un échantillon d‟étudiants de l‟IFCS pour une enquête
épidémiologique descriptive. Quatre modalités d‟enquête sont étudiées
3- I-2- Classement selon la chronologie de l’enquête :
Pour leur classement il faut tenir compte des rapports chronologiques entre la date de
l‟enquête et le moment où s‟est produit l‟événement sur lequel porte l‟enquête.
 Enquêtes rétrospectives :
Lorsque l‟enquête est conduite, l‟événement recherché s‟est déjà produit. On
recherche donc l‟information dans le « passé » soit en interrogeant les sujets
(anamnèse) soit à partir de documents comme un dossier clinique...
 Enquêtes prospectives :
Lorsqu‟on met en place l‟enquête, l‟événement ne s‟est pas encore produit. C‟est la
surveillance de la population qui permet l‟enregistrement des événements.
On les appelle également des enquêtes de cohorte prospective ou des enquêtes
longitudinales.
 Enquêtes transversales :
On enregistre à un moment donné la présence ou non de l‟événement étudié.
II- Epidémiologie analytique
Elle a pour objectif d‟étudier les liaisons entre un phénomène (problème) de santé et
un (ou des) facteur(s) susceptible(s) d‟influencer la survenue de ce phénomène de
santé. Le terme « influencer » est ici volontairement neutre. La nature de la liaison entre
ce facteur et le phénomène (relation causale ou non) sera discutée plus loin. Les
principaux types d‟enquêtes :
3-2- Epidémiologie analytique :
3-2-1- L’enquête cas-témoins
C‟est une enquête rétrospective où on compare la fréquence d‟un facteur dans les
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
21
antécédents de deux groupes: un groupe de « cas » présentant l‟affection étudiée et un
groupe de témoins indemnes de cette affection.
Dans ce cas on connaît initialement le nombre de malades (a+c) et celui de non
malades (b+d)
3-2-2- L’enquête exposés-non exposés :
Appelée également: enquête de cohorte.
Dans cette modalité d‟enquête on part de deux groupes de sujets, un exposé au
facteur l‟autre non exposé. Dans les deux groupes, on enregistre la fréquence
d‟apparition de la maladie étudiée : enquête de cohorte prospective
Dans ce cas, le tableau de contingence est bâti à partir des groupes exposés -non
exposés dont on connaît l‟effectif initial
On peut également utiliser une méthode d‟enquête de cohorte rétrospective. Dans ce
cas on reconstitue de façon rétrospective l‟exposition. Dans les deux groupes ainsi
constitués d‟exposés et de non exposés, on enregistre de façon prospective,
transversale ou rétrospective (mais après l‟exposition) la survenue de la maladie
On peut enfin partir, non pas de groupes d‟exposés et de non exposés construits pour
l‟étude mais d‟un échantillon de population représentatif qui «s‟auto divise » en exposés
et non exposés. Cette variante permet donc également d‟estimer la fréquence de
l‟exposition.
Exp1:
Dans une enquête qui a pour objectif d‟étudier les liens entre la consommation de
tabac et le cancer du poumon, plusieurs modalités peuvent être proposées:
• Une enquête cas-témoins : on compare la fréquence des antécédents de tabagisme
dans deux groupes : un groupe de cas, présentant un cancer du poumon, un groupe
témoin indemne de cette affection.
• Une enquête exposés-non exposés : on suit deux groupes, l‟un de fumeurs
(exposés) l‟autre de non fumeurs (non exposés) et on enregistre l‟apparition du cancer
dans les deux groupes.
Exp2:
Une enquête a pour objectif d‟évaluer les liens entre une exposition professionnelle à
un toxique et la mortalité générale. A partir des archives de l‟entreprise ont été
reconstitués deux groupes, un groupe exposé et un groupe non exposé.
Dans chacun de ces groupes ont été recherchés les décès postérieurs à l‟exposition
au toxique : enquête de cohorte rétrospective
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
22
4- Les étapes d’une enquête épidémiologique :
 Confirmer l’existence de l’épidémie : Une épidémie est une augmentation du
nombre de cas par rapport aux expériences passées pour une période, une place et une
population données.
 Etablir et vérifier le diagnostic ;
 Etablir la définition des cas : La définition des cas doit être claire, simple et
précise en se basant sur des critères objectifs : - Cliniques : symptômes ;
Para cliniques : examens de certitude ;
Epidémiologiques : caractéristiques de lieu, de personne et de temps.
 Collecte des données : Une fiche d‟enquête doit être établie pour chaque
malade. Elle doit comprendre toutes les informations nécessaires, à savoir, les données
démographiques, cliniques, biologiques et épidémiologiques.
 Caractériser l’épidémie : Les informations collectées doivent être organisées de
manière à pouvoir décrire l‟épidémie selon les caractéristiques : de temps, de lieu et de
personne (Quand ? ou ? Qui ?)
 Formuler des hypothèses : Une ou plusieurs hypothèses seront émises sur la
cause de l‟épidémie : L‟agent causal, sa source et son mode de transmission.
 Tester les hypothèses ;
 Etablir les mesures de contrôle : Elles peuvent être collectives ou individuelles :
Isolement des malades ;
-Traitement spécifique des malades, des porteurs, des véhicules, des vecteurs et
des réservoirs ;
Immunisation des sujets à risque.
Mesures d‟hygiène, désinfection des véhicules ;
Education sanitaire.
 Préparer le rapport sur l’épidémie ;
 Continuer la surveillance épidémiologique : Il est essentiel d‟assurer une
surveillance épidémiologique permanente, tout en évaluant l‟efficacité des mesures de
contrôle instaurées.
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
23
SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE :
La mesure de la fréquence est l‟étape de la quantification de la survenue ou de
l‟existence du phénomène de santé dans la population.
Cette mesure ne peut se faire que par la surveillance épidémiologique qui est la
source des données en épidémiologie.
Les données épidémiologiques les plus importantes sont celles issues des activités
de routine. Ces données fournissent des indications grossières sur l‟existence et la
fréquence de survenue des maladies chez une communauté donnée, dans le temps et
dans l‟espace.
1. Définition de la surveillance épidémiologique :
La surveillance est un processus de collecte, de compilation et d‟analyse des
données, ainsi que leur diffusion à ceux qui ont besoin d‟être informés.
En pratique, la surveillance épidémiologique est un processus, continu, systématique
composé de quatre activités principales :
 Collecte de données pertinentes sur une population et une région spécifiques.
 Regroupement et tabulation de ces données sous une forme significative et
exploitable.
 Analyse et interprétation des données.
 Diffusion des données et des résultats aux services et personnes intéressés.
2. Eléments de la surveillance épidémiologique :
 Déclarations des décès.
 Déclarations des maladies.
 Déclarations des épidémies.
 Rapports des investigations des épisodes épidémiques ou autour d‟un cas.
 Déclarations et rapports des laboratoires.
 Etudes épidémiologiques.
 Informations sur la distribution des réservoirs et des vecteurs.
 Information sur la distribution des médicaments.
 Données démographiques.
 Données environnementales.
Informations publiques et médiatiques.
3. But de la surveillance :
Le principal but de la surveillance est la détection des changements de distribution ou
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
24
de tendance des maladies dans le temps et dans l‟espace, afin d‟entreprendre les
investigations et les mesures de contrôle nécessaires.
La surveillance, c‟est l‟information pour l‟action.
4. Types de surveillance :
∞ Surveillance passive :
Les informations sont acheminées sans sollicitation ou intervention de la part des
services responsables de la surveillance. Le système attend les notifications.
∞ Surveillance active :
C‟est la collecte de données de façon périodique par un contact régulier avec les
services concernés pour s‟acquérir de la présence ou de l‟absence de nouveaux cas
d‟une maladie particulière. Le système cherche l‟information.
∞ Surveillance sentinelle :
- S.S par réseau : C‟est généralement un groupe de services, des cliniques, de
cabinets médicaux ou de laboratoires qui déclarent, à des intervalles de temps réguliers,
le nombre de cas enregistré d‟une maladie particulière, et ce, en général, dans le cadre
d‟un engagement volontaire.
- S.S par site : C‟est une surveillance spéciale qui s‟effectue d‟une façon limitée dans
le temps et dans l‟espace et qui est répétée régulièrement à la même période de
l‟année. Elle permet de suivre la tendance d‟une maladie spécifique, dans un site précis,
et chez des groupes particuliers de la population.
MESURE DE FREQUENCE DES PHENOMENES
EPIDEMIOLOGIQUES:
1. Notion de base :
a) RATIO :
C‟est le rapport des fréquences de deux classes d‟une même variable, où le
numérateur n‟est pas compris dans le dénominateur.
X
RATIO = --------
Y
Dans une population, on a enregistré 1000 cas de SIDA. Les femmes représentent
450. Le Sex-ratio = M/F est 550/450 = 1,22 càd 1,22 cas M pour un cas F
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
25
b) Proportion :
C‟est un rapport où le numérateur est compris dans dénominateur. Elle est
exprimée généralement en pourcentage.
A
PROPORTION = ------
A+B
Exemple : Si dans une population de 1200 personnes, il y a 300 fumeurs et 900 non
fumeurs. La proportion des fumeurs dans cette population est 300/900+300 soit 0.25
ou 25%.
c) Taux :
C‟est une forme particulière de proportion qui renferme la notion de TEMPS. Il
exprime la vitesse de changement d‟un phénomène dans le temps.
Nombre de cas survenus au cours d’une période donnée
TAUX = --------------------------------------------------------------------------------------- x 10a
Population à risque au cours de la même période
d) Indice :
C‟est un type de ratio où non seulement le numérateur n‟est pas compris dans le
dénominateur, mais les deux réfèrent à des événements différents. Il est utilisé quand
le dénominateur nécessaire pour une proportion ou un taux ne peut pas être mesuré.
L‟exemple type est le taux de mortalité maternelle (TMM)
Nombre de décès maternels au cours d’une période
TMM = ---------------------------------------------------------------------------------------------
Nombre de naissances vivantes déclarées au cours de la même période
2. Les mesures de fréquence de morbidité :
a) La mesure de la prévalence (P) :
La prévalence c‟est la fréquence des cas existants d‟une maladie dans une
population donnée à un moment donné.
Nombre de cas existants dans une population donnée à un moment donné.
P = -------------------------------------------------------------------------------------------------------- x 10a
Population total à risque au même moment
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
26
La prévalence n‟est pas un taux, c‟est une proportion. Elle n‟exprime pas la vitesse
de changement de la fréquence de la maladie dans le temps. Ainsi, l‟expression
« Taux de prévalence » est un abus d‟usage qu‟il faut éviter.
b) la mesure de l’incidence (I) :
L‟incidence : c‟est le nombre de nouveaux cas survenus dans une population à
risque durant un intervalle de temps donné.
L‟incidence cumulée ou cumulative (IC) est la proportion des personnes qui
deviennent malades au cours d‟une période déterminée. Autrement dit, c‟est la
probabilité (le risque) qu‟un sujet sain, à risque pour faire une maladie, devienne
malade durant un intervalle de temps donné.
Nombre de cas survenus pendant d’une période donnée
IC = ------------------------------------------------------------------------------------- x 10a
Nombre de personne à risque au cours de cette période
Exemple : en 2003, 26793 nouveaux cas de tuberculose ont été enregistrés au
Maroc. La population est estimée à 30102 600 habitants.
IC = 26793/ 30 102 600 par an IC = 0,89005/ 1000 / an soit 89/ 100 000 hab. par an
Cette mesure suppose que :
- La population à risque est une population stable et que tous les sujets sont
restés sous surveillance du début à la fin de la période
- Tous les malades ont été dépistés et qu„aucun cas n‟a échappé à la
surveillance.
c) Les taux d’attaque :
c-1) Taux d’attaque :
C‟est une mesure d‟incidence cumulée pour un intervalle de temps très court, donc
il s‟agit en réalité d‟une proportion. Il est utilisé principalement au cours des épidémies
des maladies infectieuses.
C‟est le rapport entre le nombre de personnes ayant contracté une maladie et le
nombre de personnes qui étaient à risque pour l‟avoir (exposé au risque).
Exemple : 10 personnes ont développé le Trachome parmi 100 personnes ayant
visité Errachidia. Le Taux d‟attaque est 10/100 = 0,1 soit 10%.
c-2) Taux d’attaque secondaire:
C‟est le nombre de cas survenus parmi les sujets contacts des cas primaires
rapportés au nombre total des sujets contacts.
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
27
Si parmi les 50 personnes contacts des premiers cas, il y a 20 personnes qui ont
développé la même maladie (trachome), le taux d‟attaque secondaire est de 20/50 =
0,4 soit 40%
c-3) Taux d’attaque spécifique:
C‟est un taux d‟attaque propre à chaque sou- groupe des personnes exposées, telle
que en fonction de leur distribution selon les caractéristiques de la personne ou de
lieu.
Si parmi les 60 femmes ayant participé à la visite 15ont fait la maladie, le taux
d‟attaque spécifique pour les femmes = 15/60 = 0,25 soit 25%
3. Les mesures de fréquence de mortalité :
3-1- Taux de létalité : TL
C‟est la proportion des décès parmi les sujets atteints d‟une maladie spécifique au
cours d‟une période donnée.
Nombre de décès par une maladie au cours d’une période donnée
TL = ---------------------------------------------------------------------------------------------------- x 10a
Nombre total des malades pendant la même période
Exemple : au Maroc, en 2002, il y a 505 cas de méningite dont 78 décès.
TL = 78/505 = 0,1545 = 15,45 %
3-2- Taux de mortalité
3-2-1- Taux brut de mortalité (TBM)
C‟est la proportion de décès dans une population pendant une période définie.
Nombre de décès durant une période donnée
TBM = ---------------------------------------------------------------------------------------- x 10a
Effectif moyen de la population pendant la même période
3-2-2- Taux spécifique de mortalité (TSM) :
Nombre de décès dans un sous groupe
TSM = --------------------------------------------------------------- x 10a
Effectif total du sous-groupe
Exemples :
Taux de mortalité néonatal : probabilité de mourir au cours du premier mois
suivant la naissance
Taux de mortalité infantile : probabilité pour un enfant né vivant de mourir avant
son premier anniversaire.
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
28
Taux de mortalité infanto- juvénile : probabilité pour un enfant né vivant de
mourir avant son 5 ème
anniversaire.
MESURES DE RISQUE :
1. Le risque :
C‟est la probabilité qu‟un événement (phénomène de santé) survienne dans une
population, donnée pendant une période donnée.
2. Facteur de risque :
C‟est une variable qui, sur la base des données épidémiologiques, est reconnue
comme étant associée avec des phénomènes de santé et qu‟il serait important de
prévenir.
3. Les mesures de risque :
Ce sont les différentes mesures de fréquences qui constituent les mesures du risque,
aussi bien chez le groupe des exposés et des non exposés que chez la population totale.
Ces mesures peuvent être :
- des taux d‟incidence
- des incidences cumulées
- des taux d‟attaque, de létalité ou de mortalité
- Etude de COHORTE : On commence par repérer les personnes qui sont exposées
au facteur de risque et celles qui ne le sont pas. Ensuite, on cherche si elles ont
développé la maladie.
ISSUE (Maladie)
Oui Non
EXPOSITION
(Facteur de
risque)
Oui a B n1 = a + b ETUDE DE
Non c D n2 = c + d COHORTE
n3 = a + c n4 = b + d N
n3
Rt = ---------
N
c
Re-
(I e-)
= -------
n2
a
Re+
(I e+)
= ------
n1
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
29
On va utiliser le terme « risque » pour désigner la mesure du risque chez les deux
groupes et chez le total des deux groupes.
Re+
(I e+
) = la mesure du risque chez les EXPOSES
Re-
(I e-
) = la mesure du risque chez les NON EXPOSES
Rt = la mesure du risque chez le TOTAL
Exemple:
Dans une circonscription sanitaire de 50 000 habitants, 1000 cas de diarrhées aigues
ont été enregistrés en 1995.
Le risque total chez la population était :
Rt = 1000/ 50 000 soit 2 %
D‟après les enquêtes entreprises on a suspecté que les de diarrhées peuvent être en
relation avec l‟origine de l‟eau de boisson (traitée ou non traité).
L‟eau non traité pourrait être un facteur de risque.
20 000 habitants de cette circonscription sanitaire boivent l‟eau non traité dont 600 ont
développé la maladie.
Diarrhée aigue
Oui non
Non traitée 600 19400 20 000
Traitée 400 29 600 30 000
1000 49 000 50 000
 Risques dans la zone « eau non traitée » Re+
= 600/20 000 soit 3%
 Risques dans la zone « eau traitée » Re-
= 400 /30 000 soit 1,33 %
 Rt = 1000/ 50 000 soit 2 %
4. Les mesures d’association :
4-1- Risque relatif : (RR)
C‟est le rapport des deux mesures du risque, chez les exposés et chez les non
exposés. Il est aussi appeler rapport des risques ou risque ratio.
Re+
Risque relatif = RR = -----------
Re-
Le RR mesure la force de l‟association entre le facteur de risque et l‟issue (maladie).
Eau
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
30
Plus le RR est élevé plus l‟association entre le facteur de risque et l‟issue (la maladie)
est forte, et donc plus la probabilité que la relation soit causale est élevée.
Un RR = 1 indique qu‟il n‟y a de relation entre l‟exposition et l‟issue
Un RR <1 indique que le facteur en question est un facteur de protection.
3%
Dans notre exemple le RR = ----------- = 2,2556 = 2,26
1,33%
L‟interprétation de ce RR : les personnes qui consomment de l‟eau non traité donc
exposées au facteur de risque ont un risque 2,26 fois plus élevé de faire une diarrhée
aigüe que celles qui consommaient de l‟eau traitée.
4-2- Risque attribuable (R At) :
C‟est la différence entre les risques (DR) càd entre le risque chez les exposée et le
risque chez les non exposés.
Rat = DR = Re+
- Re-.
Dans notre exemple : Rat = 3% - 1,33% = 1,67%
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
31
Démarche épidémiologique
FREQUENCE: Ensemble de cas
EXISTE : PREVALENCE
-Quand ? TEMPS
-Où ? LIEU
DISTRIBUTION:
-Qui ? PERSONNE
SURVIENT : INCIDENCE
Répartition selon 3 caractéristiques:
Répondre à 3 questions:
POURQUOI cette FREQUENCE
selon cette DISTRIBUTION?
HYPOTHESE (S)
DETERMINANTS (facteur (s) de risque) vs Phénomène de santé
Mesures du risqueMesure d’association
La ou les Vérifier
 RR : Rapport de risque
 DR : différence de risque ou Risque
attribuable
 Risque chez les exposés
 Risque chez les non-exposés
 Risque chez la population totale
exposés
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32
LES CARACTERISTIQUES :
1. Caractéristiques du temps :
Le risque d'infection varie selon le moment. D‟une manière générale, l‟allure de la
courbe épidémique pourrait nous renseigner sur la nature de la source :
 La nature de la source :
 Source ponctuelle :
•Courbe uni modale (un seul pic)
•Ascension rapide et décroissance lente
•Possibilité de situer la période d‟exposition
 Source persistante : ascension rapide suivi de plateau
 Transmission de personne à personne : plusieurs vagues (en dents de scie).
 La période de l‟exposition
 La période de l‟épidémie
2. Caractéristiques de lieu : Quelle est la DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE des
cas la plus significative? Par lieu de résidence, de travail, ou toute autre activité
(écoles, souks, cérémonies, hammams...).
La représentation des cas sur une carte est faite pour identifier une éventuelle
tendance de distribution selon la place. Ainsi tout groupement de cas dans des lieux
précis permet d'aider dans l'identification de la source d'infection et le mode de
transmission. Quels sont les TAUX D'ATTAQUE spécifiques dans chaque lieu? La
réponse à cette question permet d'identifier les zones à haut risque, ainsi que les
zones à risque faible.
Le risque d'infection peut varier non seulement selon la place, mais aussi selon le
moment où la personne était présente à cette place (ex : lieu de travail et moment de
travail).
3. Caractéristiques de PERSONNE
 Les personnes peuvent être catégorisées en terme de :
Leurs caractères innés ou acquis : âge, sexe, race, état matrimonial, niveau socio-
économique, statut immunitaire ...
Leurs activités: profession, loisirs ...
Autres: religion, coutumes, habitudes alimentaires ...
 Quels sont les taux d'attaque spécifiques de chaque catégorie? Ce qui permet
d'identifier les PERSONNES A HAUT RISQUE, ainsi que celles à moindre risque.
 En quoi les sujets malades (caractéristiques des cas) diffèrent du reste de la
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
33
population?
Parmi les caractéristiques de personne, l'AGE est le facteur le plus important et le
plus productif au cours de l'analyse des données. En effet, l'âge est la variable la plus
fréquemment liée au risque de contracter une maladie. Elle ouvre souvent la voie pour
formuler les hypothèses sur l'origine possible de l'épidémie
EXEMPLE SCHEMATIQUE D’UNE ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE
DESCRIPTIVE :
Les études descriptives s‟intéressent aux mesures de la fréquence et de la
distribution des phénomènes de santé dans la population ou chez un groupe de la
population.
C‟est à la base des résultats de ces études qu‟on arrive à formuler les hypothèses sur
l‟origine des maladies.
Phase descriptive :
 Confirmer l‟existence de l‟épidémie ;
 Vérifier le diagnostic ;
 Etablir la définition des cas ;
 Collecte des données ;
 Décrire l‟épidémie selon les caractéristiques :lieu, personne et temps.
Etude de cas ou de séries de cas :
C‟est l‟observation clinique détaillée sur un ou plusieurs patients présentant un
phénomène de santé inhabituel.
Ces études sont très utiles pour la formulation des hypothèses et l‟identification de
nouvelles épidémies ou maladies.
Exemple :
1- En 1961, il a été rapporté la survenue d‟une embolie pulmonaire chez une femme
au stade de la préménopause, 5 jours après le début d‟un traitement à base de pilule
contraceptive pour son endométriose. A la suite de ce rapport de cas unique, les études
menées ont démontré l‟association entre la pilule contraceptive et l‟embolie pulmonaire.
2- A Los Angeles, en 6 mois (entre octobre1980et mai 1981) 5 jeunes homosexuels
ont été admis dans 3 hôpitaux pour une pneumonie à pneumocystis carinii. Etant donne
que cette maladie ne touchait que les sujets ages cancéreux sous immunosuppresseurs,
cette série de cas a attire une grande attention. L‟hypothèse que le comportement
sexuel particulier de ces jeunes est un facteur de risque pour ce nouveau phénomène
de santé, a été soulevée. Celle-ci fut largement et rapidement vérifiée par la suite. Ainsi,
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
34
suite à cette série de cas, en 1981 le SIDA sera reconnu comme nouvelle maladie,
l‟agent causal (VIH) sera identifié deux ans plus tard.
TRAVAUX DIRIGES :
1) Dans une population de 7500 enfants de moins d‟un an, on a constaté que 5300
sont vaccinés contre la tuberculose. Calculer la proportion des enfants vaccinés.
2) Dans une population de 1300 enfants de moins d‟un an, seulement 500 enfants
sont vaccinés contre la rougeole. Calculer le ratio enfant vacciné.
3) Dans un service de radiologie, où exercent trois techniciens, on a enregistré lors du
1er
trimestre 2006, la production de 240 examens radiologiques du poumon dont 10%
sont illisibles.
a) Calculer le nombre moyen d‟examens réalisés par technicien.
b) Calculer le ratio cliché illisible.
4) Le 1/7/2005, un épidémiologiste a examiné la réaction tuberculinique (RT) de
chacun des 435 employés d‟une entreprise commerciale ; la RT était positif chez 243
d‟entre eux et négative chez le reste. L‟épidémiologiste a décidé de calculer la
prévalence des RT positives parmi les 435 employés. Pourquoi a t-il utilisé la prévalence
et non l‟incidence ? calculer cette prévalence.
60% des employés sont des hommes. Parmi les 243 personnes dont la RT est
positive, 70% sont des hommes. Calculer la prévalence des RT positives chez les
hommes et chez les femmes.
5) Dans un complexe hôtelier, 756 personnes sont des pensionnaires et 250 sont des
employés. Parmi les 756 pensionnaires, 274 sont de nationalité française.
47 personnes ont développées une gastro-entérite aigue.
a- calculer le taux d‟attaque parmi l‟ensemble de la population hôtelière.
b- durant l‟enquête épidémiologique préliminaire, il s‟est avéré que tous les malades
sont des français. Calculer le taux d‟attaque chez les français.
6) En l‟an 2001, la population moyenne de la capitale de Mali était de 100 000
habitants dont 52% étaient de sexe féminin, 48% étaient de sexe masculin et 4% étaient
des enfants âgés de moins d‟un an. Durant la même année, il a été enregistré dans le
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
35
pays : 520 décès de sexe féminin, 576 décès de sexe masculin et 160 décès âgés de
moins d‟un an.
a) Calculer le taux brut de mortalité
b) Calculer le taux de mortalité chez le sexe féminin
c) Calculer le taux de mortalité chez le sexe masculin
d) calculer le taux de mortalité chez les enfants âgés de moins d‟un an.
7) Lors d‟une toxi-infection alimentaire collective survenue dans une prison, 150 des
450 détenus ont été affectés. La soupe de légumes servie la veille au dîner fût
soupçonnée d‟être liée à la survenue de cette épidémie ; 360 personnes l‟avaient
consommée dont 120 malades.
a) Etablir le tableau de contingence décrivant cette situation.
b) Calculer le risque relatif (RR)
c) Calculer le risque attribuable.
d) Que peut-on conclure vous ?
8) Le 1/7/2005, un épidémiologiste a examiné la (RT) de chacun des 435 employés
d‟une entreprise commerciale ; la RT était positif chez 243 d‟entre eux et négative chez
le reste. L‟épidémiologiste a décidé de calculer la prévalence des RT positives parmi les
435 employés.
8-1- Pourquoi a t-il utilisé la prévalence et non l‟incidence ? Calculer cette prévalence.
60% des employés sont des hommes. Parmi les 243 personnes dont la RT est
positive, 70% sont des hommes.
8-2- Calculer la prévalence des RT positives chez les hommes et chez les femmes.
9) L‟infection nosocomiale est un problème de santé public. Les chiffres dont on
dispose sont rares, et ceux disponibles ne sont souvent que des estimations (car ils sont
toujours calculés par rapport à un échantillon).
En pratique, il est difficile de déterminer si une infection d‟un malade est nosocomiale ou
non (elle est fonction de la durée d‟incubation, de l‟agent causal…) sauf pour l‟infection de
la paroi.
Une étude est menée par une équipe (C.Marzouki, M.Tamghar et J. Bouzid). Elle
porte sur l‟infection de la paroi chez les opérés de quatre services de chirurgie au niveau de
l‟hôpital Med V de Meknès du 01 janvier au 31 Mars 2012 sur un échantillon de 48 malades
opérés dans la même période par le biais d‟une fiche établie auparavant.
J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013
36
L‟étude a révélé que le premier pansement a été infecté chez 13 malades.
9-1- De quel type d‟étude s‟agit-il ? justifiez votre réponse
9-2- Calculez l‟incidence de l‟infection nosocomiale
9-3- Sachant que sur les 48 malades, 19 sont des diabétiques dont 9 ont eu une
infection de la paroi les premières 72 heures :
9-3-1- Tracez le tableau de contingence
9-3-2- Calculez le RR (risque relatif)
9-3-3- Interprétez le résultat
10) Une étude menée auprès d'environ 4000 volontaires pour le dépistage du cancer
du poumon entre le 01/ 12 / 2003 et le 30/ 01/ 2004. Une tomodensitométrie des
poumons était réalisée. Les tumeurs repérées ont fait l'objet d'investigations
complémentaires. Parmi ces 4000 volontaires, 19 ont eu une tumeur maligne après tests
histologiques.
10-1) Calculez l’incidence cumulée du cancer du poumon durant les deux mois
(décembre 2003 et janvier 2004).
10-2) Durant l’étape analytique de l’étude, on a remarqué que parmi les 4000
volontaires, 150 sont des fumeurs dont 5 cancéreux.
a) Formulez une hypothèse
b) Tracer le tableau de contingence
c) Calculez le taux d'attaque chez les fumeurs et chez les non-fumeurs
d) Calculez le risque relatif
e) Interprétez ce RR
d) Que peut-on conclure

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épidémiologie 2013

  • 1. Royaume du MAROC Ministère de la santé Direction Régionale de la Santé Région Meknes/Tafilalet IFCS Lalla MERIEM Meknès MODULE: EPIDEMIOLOGIE ET MALADIES TRANSMISSIBLES UNITE : EPIDEMIOLOGIE Elaboré par : Jawad BOUZID Section : Infirmier polyvalent Niveau : 2ème année Année universitaire : 2013/2014 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 S1 S2 S3 S4 S5 S6 S7 S8 S9 S10 S11 S12 S13 S14 S15 S16 S17 S18 S19 S20 S21 S22 S23 S24 S25 S26 S27 S28 S29 S30 S31 S32 S33 S34 Nbre de cas Nbre de cas de Rougeole par semain Nbre de cas
  • 2. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 1 Objectifs pédagogiques spécifiques: Objectifs théoriques:  Définir les termes suivants : Epidémiologie, épidémie, pandémie, endémie Prophylaxie, chaîne de transmission, réservoir de germes, porteur de germes, véhicule de germe ( hôte intermédiaire, vecteur) Prévention primaire, secondaire et tertiaire Déclaration des maladies Eviction scolaire, isolement Enquête épidémiologique  Définir l‟objet et le domaine de l‟épidémiologie  Etablir un schéma illustrant la chaîne de transmission des maladies contagieuses  Citer au moins les principaux agents de transmission des germes  Expliquer les deux modes de transmission des maladies contagieuses  Etablir une liste d‟au moins 20 facteurs favorisant la propagation des maladies contagieuses  Citer les maladies contagieuses et infectieuses à déclaration obligatoire  Citer les maladies qui doivent être déclarées par le chef du secteur  Expliquer la procédure de déclaration des maladies contagieuses au Maroc  Décrire les buts de l‟enquête épidémiologique  Décrire les différents types d‟enquête épidémiologique  Décrire la procédure du déroulement de l‟enquête épidémiologique en cas d‟épidémie ou sur un cas individuel  Attribuer le code OMS à chacune des maladies à déclaration obligatoire
  • 3. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 2 HISTORIQUE Hippocrate, père de la médecine, était le premier à avoir mentionné le mot « épidémiologie ». En effet, il avait lié la maladie à quelques, déterminants environnementaux tels que l‟eau et le climat (dans ses écrits livres : Airs, Eaux et Espaces ; et Epidémies ; écrits vers 400 avant J.C) . Il avait parlé de la maladie endémique, qui tend à être toujours présente à un niveau bas, et la maladie épidémique, où la survenue d‟une maladie donnée est nettement en excès par rapport à la fréquence normale. Aux alentours de 1532, à Londres, commençait à apparaître un pointage hebdomadaire des noms de personnes qui mourraient de causes diverses. Ceci était à l‟ère de la peste, et le conseil de la ville pensait qu‟il était important de tenir des « affiches de mortalité »pour le compte du nombre de personnes qui mourrait de la peste et d‟autres maladies. En1662 John GRAUNT (marchand anglais) étudia ces affiches et en publia son livre « observations naturelles et pratiques faites sur les états de mortalité ». Il remarqua une différence de mortalité entre les deux sexes, entre le milieu rural et citadin. En 1747, James LIND (médecin anglais) a réussi à rattacher le scorbut au régime alimentaire grâce à une étude épidémiologique. En 1837, William FARR, un médecin britannique, a contribué au développement de l‟épidémiologie par l‟organisation d‟un système continu d‟enregistrement d‟information sur la mortalité. Au début du 20ème siècle, l‟épidémiologie s‟intéresse uniquement aux maladies infectieuses contagieuses et à proportion épidémique (Theobald SMITH aux USA, Charles NICOLLE philosophe et savant Français Tunis, Mac-BURNETT en Australie). L‟application des méthodes statistiques sophistiquées et l‟avènement de l‟ordinateur avec son exactitude, sa capacité de traitement et d‟analyse des données à grande vitesse sont plus récents. La plupart des maladies avaient changé dans la plupart des pays industrialisés après la deuxième guerre mondiale en raison de l‟amélioration de l‟hygiène et de la nourriture, les progrès médicaux et d‟autres facteurs. (Transition épidémiologique). On assiste alors à une régression des maladies transmissibles au profit des maladies chroniques non transmissibles ; l‟épidémiologie a naturellement suivi cette transition puisqu‟elle s‟était orientée vers l‟étude des maladies chroniques. Mais, est ce que les maladies infectieuses ne sont plus des problèmes de santé ? La réponse est donnée par : Le VIH (SIDA), Le myxovirus (grippe)…
  • 4. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 3 Vers la fin du 20ème siècle et le début du 21ème , en plus des maladies, l‟épidémiologie s‟est intéressée à tous les évènements qui touchent la santé des populations favorablement ou non. DEFINITIONS: 1. L’épidémiologie :  L‟épidémiologie étant l‟étude de la distribution et des déterminants de la fréquence des phénomènes de santé chez l’Homme. La démarche épidémiologique consiste à mesurer la fréquence d‟un phénomène de santé, telle qu‟une maladie, d‟en faire la distribution selon les caractéristiques de personne, de lieu et de temps afin d‟émettre des hypothèses sur les déterminants de cette fréquence. Une fois les hypothèses vérifiées, des actions appropriées seront menées pour contrôler voir éliminer les phénomènes en question. (Guide de la surveillance épidémiologique)  MAC MAHON définit l‟épidémiologie comme étant l‟étude de la distribution et des déterminants de la fréquence des maladies. Actuellement l‟épidémiologie moderne est basée sur deux principes fondamentaux : L‟état de santé chez l‟homme n‟est pas du au hasard ; Les phénomènes de santé ont des facteurs étiologiques et des facteurs préventifs qui peuvent être identifiés par des investigations dans la population générale, ou chez des groupes de personnes, à de place et à des périodes différentes.  Ceci permet de retenir la définition la plus pratique parmi les différentes définitions qu‟on peut donner à l‟épidémiologie : « L‟épidémiologie est l‟étude de la distribution et des déterminants de la fréquence des phénomènes de santé chez l‟Homme. » 2. Fréquence : La quantification de la survenu ou de l‟existence du phénomène de santé dans la population. 3. La distribution : Ensemble de caractéristiques de personne, de lieu et de temps, lors du raisonnement épidémiologique. Elle permet de répondre à trois questions essentielles :  Qui fait la maladie ? (personne)  Où survient la maladie ? (lieu)
  • 5. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 4  Quand survient la maladie ? (temps) 4. Les déterminants : Ce sont des facteurs qui augmentent la probabilité (facteur de risque) ou la diminuent (facteur de protection). Exemple de facteur de risque : tabac et cancer de poumon Exemple de facteur de protection : sport et les maladies ischémiques. Ils sont différents de l‟agent causal. 5. L’agent causal : C‟est un facteur dont la présence ou l‟absence est essentielle dans la survenue d‟un phénomène de santé. 6. Phénomène de santé : Est un événement habituellement rare, remarqué et qui intéresse la santé d‟une population, soit d‟une manière positive (état de santé) ou d‟une façon négative (état de maladie). 7. Epidémie : C‟est une augmentation inhabituelle du nombre de cas d‟une maladie transmissible ou non survenue pendant une période donnée dans une population donnée. N.B : augmentation du nombre de cas suppose : Un nombre habituel Un seuil a été franchi. (Exemple : Augmentation du nombre de cas d‟infection de plaie opératoire au niveau d‟une unité de soin/service de chirurgie de 100% durant le mois de Mars 2006) 8. Endémie : C‟est la survenue habituelle dans une région ou au sein d‟une population d‟une maladie donnée qui s‟y manifeste de façon continue ou discontinue. (Exemple : Présence du goitre dans le moyen Atlas.) 9. Pandémie : C‟est une forme d‟épidémie particulièrement étendue géographiquement, touchant tout un continent, voir même le monde. (Exemple : le SIDA) OBJET ET DOMAINE DE L’EPIDEMIOLOGIE : 1- Objet de l’épidémiologie 1-1- Action de santé publique
  • 6. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 5 L‟épidémiologie intervient dans les étapes de toute action de santé publique, de sa planification jusqu‟à son évaluation. Elle permet :  L‟identification du problème de santé et son ampleur  L‟établissement des priorités  L‟identification et la détermination des besoins  L‟évaluation de l‟exécution, déroulement, l‟efficacité et l‟impact des programmes sanitaires. 1-2- Orientation de la politique sanitaire et prévention  Orientation de la politique sanitaire L‟épidémiologie par sa composante descriptive de l‟état sanitaire de la population et de son environnement, elle fournit les éléments de base pour l‟orientation de la politique de santé.  Prévention L‟épidémiologie par sa composante analytique c‟est à dire la détermination des causes et des facteurs de risque des phénomènes (maladies), elle permet d‟orienter, de déterminer et de rationaliser les méthodes de lutte, les mesures de contrôle ou de prévention à entreprendre pour diminuer la morbidité et la mortalité. 2- Domaine de l’épidémiologie On distingue deux types : 2-1- Selon l’objectif de la recherche :  L’épidémiologie descriptive : Elle s‟intéresse à la mesure de la fréquence des phénomènes de santé et leur distribution selon les caractéristiques de personne, de lieu et de temps. Elle permet de décrire les différences de fréquence et de formuler des hypothèses sur le rôle possible d‟éventuels facteurs (de risque ou de protection) dans la survenue ou l‟existence d‟un phénomène de santé. La formulation des hypothèses est le passage entre l‟épidémiologie descriptive et l‟épidémiologie analytique.  L’épidémiologie analytique : Elle s‟intéresse à la recherche de déterminants des phénomènes de santé, facteur de risque ou de protection de la maladie. Et ce à travers les hypothèses formulées sur la base des résultats de l‟épidémiologie descriptive. 2-2- Selon le domaine de recherche : On distingue plusieurs branches de l‟épidémiologie : E des maladies infectieuses, E des maladies non infectieuses, E hospitalière, E clinique, E évaluative, E génétique, E environnementale, la séro- épidémiologie …
  • 7. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 6 APPROCHE A L’INVESTIGATION DE L’EPIDEMIOLOGIE (Comparaison entre le diagnostic clinique et le diagnostic épidémiologique) Le clinicien et l'épidémiologiste tous les deux connaissent au début de l'investigation de leur "PATIENT" (l'individu pour le clinicien, et la population pour l'épidémiologiste) qu'un certain événement nouveau (maladie/ Phne de santé) a résulté d'un contact entre un "PATHOGENE" et une personne ou communauté. Le clinicien pose une tentative de "DIAGNOSTIC", l'épidémiologiste pose une "HYPOTHESE", que tous les deux vont essayer de confirmer par différents moyens; afin que, le clinicien puisse donner un traitement adéquat pour guérir le malade et que l'épidémiologiste puisse arrêter Maitriser le phénomène de santé (arrêter l'épidémie par exp). DIAGNOSTIC CLINIQUE DIAGNOSTIC EPIDEMIOLOGIQUE Patient Individu Communauté ou groupe à risque Symptômes et histoire de la maladie Apparition de signes cliniques Apparition de nouveaux cas Évolution Courbe de température Courbe épidémique Distribution Nombre et type d'organes atteints Répartition géographique des cas Durée d’incubation Entre l'exposition et le début des symptômes Entre l'exposition et l'apparition des cas Voies de transmission Sang, nerfs, cellule à cellule Air, eau, aliments, vecteurs, personne à personne ... Analyses Laboratoire, radiologie pour établir la cause de la maladie Laboratoire, et analyse épidémiologique pour établir la cause du phénomène de santé Objectif Guérir le malade Maîtriser le phénomène de santé
  • 8. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 7 LES BUTS DE L'ÉPIDÉMIOLOGIE : Le principal objectif de l'épidémiologie est d'analyser les facteurs pouvant générer des problèmes de santé (modes de transmission, causes générales des maladies, de leur émergence, de leur recrudescence ou, au contraire, de leur disparition), qu'ils soient biologiques, psychologiques ou culturels, de façon à les prévenir si possible. LA CHAINE DE TRANSMISSION : 1) Définitions : Les épidémies ne sont pas le fait du hasard, elles sont liées à un contexte écologique favorisant la transmission de l‟agent pathogène. La chaîne de transmission est l‟ensemble des facteurs qui conditionnent le développement d‟une maladie infectieuse chez un individu. La chaîne de transmission est un circuit à sens unique ou circule l‟agent pathogène du réservoir de germe au terrain réceptif Elle regroupe quatre maillons :  L’agent causal : C‟est un facteur dont la présence ou l‟absence est essentielle dans la survenue d‟un phénomène de santé.
  • 9. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 8 Germe opportuniste : Micro-organisme peu ou pas virulent et qui se développe en raison d‟un déficit immunitaire. Pas de pathogénécité mais il peut devenir pathogène chez un sujet fragilisé.  Le réservoir de germe : C‟est un support vivant dans lequel un agent infectieux quelconque se développe et se multiplie assurant ainsi sa survie jusqu'à transmission à un hôte réceptif. Le réservoir de germe peut être un :  Homme Malade, Porteur de germes : C‟est un sujet qui héberge le germe sans présenter les symptômes de la maladie. On distingue trois grandes catégories : Le porteur précoce, le porteur convalescent et le porteur sain.  Animal : les anthropo-zoonoses (Leishmaniose viscérale, la rage)  Les agents de transmission des germes  Le vecteur : Ce sont des supports vivants (principalement des insectes) transmettant l‟agent infectieux. Ce dernier peut accomplir une partie de son cycle de développement dans le vecteur. La transmission peut se faire par inoculation à travers la peau ou la muqueuse lors d‟une piqûre, ou par dépôt de substances infectieuses sur la peau, aliments ou autres objets. Les principaux vecteurs sont les arthropodes (mouches, moustiques,…)  Le véhicule : C‟est un support inerte liquide (sérum humain) ou solide (instrument de chirurgie,…) capable de transmettre passivement un agent infectieux. La transmission peut se faire par ingestion, inoculation…  L’hôte intermédiaire : Homme ou animal chez lequel le parasite est à l‟état larvaire ou asexué.  L’hôte réceptif : C‟est un homme ou animal qui reçoit l‟agent infectieux, fait la maladie et qui peut éventuellement la transmettre à un autre hôte.
  • 10. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 9 2) Schéma de la chaîne de transmission : 3- Les modes de transmission des maladies transmissibles : Les modes de transmission des germes sont les mécanismes et processus qui permettent à l‟agent pathogène de passer du réservoir de germe à l‟hôte réceptif Maladies ouvertes On dit chaîne de transmission ouverte ou maladie ouverte c‟est quand l‟agent pathogène est éliminé du réservoir de germe dans le milieu extérieur avant de contaminer le réceptif. La transmission peut être directe ou indirecte. Exemple : Bilharziose Maladies fermées On dit chaîne de transmission fermée ou maladie fermée c‟est quand l‟agent pathogène n‟est pas éliminé du réservoir de germe dans le milieu extérieur avant de contaminer le réceptif. La transmission est toujours indirecte et l‟intervention d‟un vecteur ou hôte intermédiaire est obligatoire. De ce fait, on distingue deux modes de transmission de maladies : direct et indirect. 3-1- Mode de transmission direct : La contamination se fera de personne à personne (ou de l‟animal à l‟Homme) à partir du Réservoir de germe ou source de contamination - Homme : Malade ou porteur - Animal - Milieu extérieur : Eau, sol, aliments, plantes, Transmission : - directe (V. respiratoire, uro- génital, V. digestive, cutanéo- muqueuse - indirecte : vecteur, véhicule, hôte intermédiaire Contamination Portage sain MaladieIncubation
  • 11. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 10 réservoir de l‟agent infectieux. Dans ce cas le contact avec le réservoir de germes est obligatoire. Les voies de transmission selon le mode direct sont :  La voie aérienne ou transmission aérienne (Exemple : Rougeole, Grippe);  La voie oro -fécale ou transmission oro fécale (transmission par les mains sales.)  La voie tégumentaire: toucher de la lésion du malade, la transmission est soit manu portée soit transcutanée soit à travers les muqueuses. 3-2- Le mode de transmission indirect Le contact avec le réservoir de germe n‟est pas obligatoire, - Le véhicule des germes: La transmission par l‟intermédiaire d‟objet, eau, aliments, sol souillés - L‟hôte intermédiaire: L‟agent pathogène quitte le réservoir de germe et passe dans le milieu extérieur, puis il va envahir un hôte intermédiaire - Le vecteur: l‟agent pathogène ne passe pas dans le milieu extérieur (chaîne de transmission fermée).Le vecteur dans la majorité des cas est un insecte piqueur qui va absorber du sang infecté du malade qu‟il va inoculer au réceptif à l‟occasion d‟une piqûre (exemple : paludisme, leishmaniose). NB: Selon les deux modes de transmission la porte d‟entrée du germe peut être : sanguine, orale, respiratoire, rhinopharyngée, digestive, génitale, transcutanée, conjonctivale. 4- Facteurs favorisants la propagation des maladies contagieuses La propagation des maladies contagieuses est influencée par des facteurs qui dépendent de l‟agent pathogène, de l‟individu, de l‟environnement, et du niveau économique et social. 4-1- Les facteurs liés à l’agent pathogène: -La contagiosité:C‟est l‟aptitude d‟un germe à se propager et à se transmettre. -La pathogenicité:C‟est l‟aptitude de l‟agent pathogène à provoquer la maladie par production de toxine ou autres phénomènes biologiques. -La virulence: Capacité d‟un agent causal à se multiplier et se propager à l‟intérieur de l‟organisme à travers les différents organes et tissus. Une grande vitesse de multiplication entraîne un pouvoir pathogène accru. 4-2- Les facteurs liés à l’individu - L'âge - Le sexe - La profession
  • 12. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 11 - L‟immunité individuelle et collective - L‟état nutritionnel - L‟hérédité et facteurs génétiques - La race… 4-3- Les facteurs liés à l’environnement : La survie et la reproduction des germes dépendent étroitement des conditions chimiques, biologiques et physiques de l‟environnement. Ces facteurs sont : La température ; l‟humidité ; l‟altitude ; la pluviométrie : favorise la création de gîtes nécessaire à la prolifération des larves d'Anophèle; le vent:facilite aux vecteurs volants de se déplacer ; la présence ou l‟absence de l‟oxygène ; la sécheresse ; les inondations... 4- 4- Les facteurs liés au niveau socioéconomique et culturel : Le niveau économique bas est un facteur favorisant la transmission des maladies infectieuses, l‟incidence et la prévalence de ces maladies sont considérées comme indicateurs du développement économique et social. Les facteurs favorisant la propagation des maladies contagieuses sont de plusieurs types  L‟hygiène collective et individuelle  L‟habitat : insalubrité, absence de système hygiénique d‟évacuation des eaux usées, manque d‟eau potable et saine, promiscuité…..  L‟alimentation : non équilibrée, manque d‟hygiène alimentaire  Les traditions alimentaires, de mode de vie  Coutumes: soins du cordon ombilical avec l‟henné et le khôl  Le degré d‟instruction : analphabétisme  Le mouvement et rassemblement de la population : mousems, tourisme  La dégradation de l‟environnement par les déchets solides, liquides et déchets à risque infectieux. LES PHASES D’EVOLUTION D’UNE MALADIE TRANSMISSIBLE: 1- La contamination ou infection ou infestation: C'est la pénétration d'un micro-organisme dans un organisme hôte (à travers les orifices naturels ou à travers une brèche cutanéo-muqueuse à l'occasion d'une lésion ou d'une piqûre). La dose infectante est importante puisque dans la plupart des cas il faut une dose minimale d‟inoculum pour générer une infection. Cette dose varie selon le germe et peut
  • 13. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 12 être atteinte à l‟occasion d'un seul contact ou d‟exposition répétée (dose cumulative). 2- La phase d’incubation : C‟est la phase de multiplication des germes. Il n‟y a aucun signe de maladie. Elle est très variable d‟une maladie à une autre : quelques heures (certaines GEA), plusieurs jours et jusqu‟à plusieurs semaines pour la rage. 3- La phase d’invasion : La phase d‟apparition des 1ers signes de la maladie. 4- La phase d’état Apparition des signes qui déterminent la maladie Certaines infections peuvent rester inapparentes chez certains (rubéole, l‟hépatite A, Toxoplasmose). Seuls des examens sanguins détecteront les anticorps correspondants : la personne a, un jour, été infectée. 5- Phase de résolution: Elle correspond à:  La guérison,  Le portage ou  La mort LE DEPISTAGE : 1. Définition : C‟est l‟identification dans une population a priori en bonne santé, de sujets présentant soit une maladie inapparente, soit un risque d‟une maladie donnée. C‟est un procédé permettant l‟identification d‟une maladie ou d‟une anomalie non connue chez des sujets considérés comme indemnes.
  • 14. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 13 C‟est une action de prévention secondaire visant à identifier présomptivement à l‟aide d‟un test, d‟un examen ou d‟une autre technique d‟application rapide, les personnes atteintes d‟un problème de santé latent, passé jusque là inaperçu. Plusieurs points sont essentiels dans cette définition : Le dépistage concerne des personnes apparemment en bonne santé, ce qui exclu tout symptôme qui doit d‟emblée faire l‟objet d‟une démarche diagnostique, et non un dépistage. Une conséquence importante est la faible motivation de ces personnes en apparente bonne santé. Le dépistage cherche à faire un premier partage, entre les personnes apparemment en en bonne santé mais qui sont probablement atteintes d‟une maladie donnée et celles qui en sont probablement exemptes. 2. Types de dépistage : 2-1- Le dépistage de masse : large généralisé à toute la population 2-2- Le dépistage sélectif : orienté vers des groupes dits à haut risque (exp. dépistage autour d‟un cas de tuberculose), définie par la présence d‟un ou de plusieurs facteurs de risque. Il peut être réalisé dans deux contextes différents : - IL peut être intégré au dispositif général de soins (dépistage individuel). Il est alors pratiqué lors de soins pour un autre problème. L‟avantage de ce choix est la personnalisation, gage de continuité du dépistage dans le temps. - Il peut au contraire faire l‟objet d‟un dispositif spécifique : exemple : les centres de dépistage anonyme et gratuit pour le VIH. LA PREVENTION : 1. Définitions : La prévention est l‟ensemble des mesures visant à éviter ou à réduire la prévalence et la gravité des maladies ou des phénomènes de santé. Elle fait appel à des mesures de prévention individuelles et collectives. L‟OMS distingue : 1- 1- La prévention primaire : Elle correspond à des actions concernant des personnes indemnes de maladies, chez lesquelles un ou plusieurs facteurs de risque sont présents. Ces personnes constituent de ce fait un groupe exposé à un risque plus élevé par rapport aux autres, de développer
  • 15. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 14 ultérieurement les affections liées à ces facteurs. Les actions de prévention primaire consistent à :  Supprimer l‟exposition des personnes aux facteurs en question  Protéger les personnes contre l‟exposition et fait appel à : Des mesures de prévention individuelles ; Hygiène corporelle et vestimentaire ; Vaccination ; Utilisation de préservatif. Lorsque cette prévention primaire est efficace, elle se traduit par une réduction de l‟incidence de l‟affection considérée. 1- 2- Prévention secondaire : Comprend tous les actes destinés à diminuer la prévalence d‟une maladie par la réduction de la durée de son évolution. Elle est basée essentiellement sur : Le dépistage précoce des maladies Le traitement des premières atteintes 1- 3- La prévention tertiaire Comprend tous les actes destinés à diminuer la prévalence des incapacités chroniques et récidives. Elle est basée essentiellement sur la réadaptation et la réinsertion sociale ou professionnelle. 2. Déclaration : C‟est un acte régi par la loi obligeant les professionnels de santé à signaler à l‟autorité sanitaire l‟apparition de toute maladie à déclaration obligatoire ou de tout phénomène de santé anormal. La déclaration des maladies permet de surveiller et suivre la tendance des maladies ainsi que l‟état sanitaire de la population et de prendre les mesures de prévention et de lutte qui s‟imposent pour les enrayer. 3. Eviction scolaire : L'éviction scolaire est le terme signifiant le fait que les enfants atteints de maladie contagieuse doivent cesser de fréquenter leur école pendant une durée dépendant de la maladie en cause. 4. Isolement : On distinguer deux types d‟isolement : - Isolement protecteur :Procédure visant à protéger un sujet particulièrement
  • 16. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 15 réceptif, de tout risque infectieux provenant de l'environnement, des autres patients et des membres du personnel - Isolement septique :Procédure visant à s'opposer à la transmission des agents infectieux d'un malade infecté ou colonisé à un autre malade ou au personnel soignant. 5. Prophylaxie : La prophylaxie est l‟ensemble des mesures mises en œuvre pour prévenir le développement des maladies. 6. Les maladies contagieuses et infectieuses à déclaration obligatoire : Ce sont les maladies faisant l‟objet d‟une transmission obligatoire de données individuelles à l‟autorité sanitaire. 6-1- Les critères de déclaration des maladies contagieuses : 6-1-1- Les critères principaux, par ordre d'importance : • Les maladies qui justifient de mesures exceptionnelles à l'échelon international (peste, choléra) que le MS doit déclarer à l'OMS. • Les maladies qui nécessitent une intervention urgente à l'échelon local, régional ou national : leur signalement déclenche des enquêtes, des mesures préventives (méningite à méningocoque, poliomyélite, diphtérie, tuberculose…) et des mesures correctives pour agir sur la source de contamination (TIAC…). •Les maladies pour lesquelles une évaluation des programmes de prévention et de lutte menés par les pouvoirs publics est nécessaire pour en mesurer l'efficacité et au besoin les adapter (sida, tuberculose, tétanos …) •Les maladies graves dont il est nécessaire d'évaluer et de suivre la létalité, la morbidité et le risque de séquelles (sida, légionellose …) ; •Les maladies pour lesquelles il existe un besoin de connaissances comme les maladies émergentes ou mal connues (maladie de Creutzfeldt-Jakob). 6-1-2- Les critères de faisabilité : • La maladie ne doit pas être trop fréquente pour garantir un bon niveau de notification et permettre une réponse rapide des services déconcentrés ; • La disponibilité d'une définition ou d'une classification des cas simple et spécifique pour que la déclaration soit facile ; • La déclaration doit être acceptée par le milieu médical et par la société ; Trois autres maladies ont été inscrites récemment sur cette liste dans le cadre de la lutte contre le bioterrorisme : le charbon, la tularémie et les orthopoxviroses dont la variole.
  • 17. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 16 Liste de maladies à déclaration obligatoire : (liste actualisée 2001) Botulisme, Brucellose, Charbon, Choléra, Diphtérie, Fièvres hémorragiques africaines, Fièvre jaune, Fièvre typhoïde et fièvres, paratyphoïdes, Infection aiguë symptomatique par le virus de l'hépatite B, Infection par le VIH quel qu'en soit le stade, Infection invasive à méningocoque, Légionellose, Listériose, Orthopoxviroses dont la variole, Paludisme autochtone, Paludisme d'importation dans les départements d'outre- mer, Peste, Poliomyélite, Rage, Saturnisme de l'enfant mineur, Suspicion de maladie de Creutzfeldt-Jakob et autres Encéphalopathies subaiguës spongiformes transmissibles humaines, Tétanos, Toxi-infection alimentaire collective, Tuberculose, Tularémie, Typhus exanthématique 6-2- Objectifs de la déclaration: •Recueillir exhaustivement les données des maladies à déclaration obligatoire afin de : •Analyser l‟évolution dans le temps de ces maladies. •Prévenir les risques d‟épidémies •Détecter précocement une épidémie et agir rapidement en cas de survenue d‟une épidémie •Adapter les politiques de santé publique aux besoins de la population 6-3- Cadre juridique de la déclaration des maladies : La réglementation de la déclaration des maladies est régie par décret Royal n°554-65 du 26 Juin 1967 portant loi rendant la déclaration de certaines maladies obligatoire et prescrivant les mesures prophylactiques propres à enrayer ces maladies ainsi que les sanctions en cas d‟infraction aux dispositions du présent décret. Article premier : « Les cas des maladies quarantenaires, de maladies à caractère social, de maladies contagieuses ou épidémiques dont la liste est établie par arrêté du MSP sont obligatoirement déclarées par les membres des professions médicales, qui en ont constaté l‟existence, simultanément à l‟autorité locale et à l‟autorité médicale préfectorale ou provinciale. Les membres des professions paramédicales légalement autorisés à exercer sont également tenus chaque fois qu‟ils soupçonnent l‟existence d‟un cas des dites maladies d‟en faire la déclaration immédiate à l‟autorité médicale préfectorale ou provinciale laquelle doit confirmer ce cas de maladie par un médecin » Article 2 : “ Les formes, les conditions et les délais dans lesquels doivent être faites ces déclarations sont fixés par arrêté du MS ”C‟est ainsi que l‟arrêté du MS n° 511- 65
  • 18. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 17 du 27 Juin 1967 fixe la liste des maladies à déclaration obligatoire et prescrive les mesures prophylactiques propres à enrayer les maladies notamment dans ses articles 1, 2, 3, 4, 5,6.  Les déclarations immédiates et quotidiennes: Ces déclarations concernent les maladies soumises au règlement sanitaire international et les maladies à déclaration immédiate (voir listes de classification des maladies).  Les déclarations hebdomadaires: Ces déclarations concernent les maladies à déclaration hebdomadaire.  Les déclarations mensuelles: Elles concernent les maladies à déclaration mensuelle. 7. Procédure de déclaration des maladies contagieuses : La déclaration des maladies est un acte médical qui consiste à signaler à l‟autorité sanitaire habilité (délégation, région et MS) l‟apparition ou la présence d‟un ou de plusieurs cas de certaines maladies. 7-1- Niveau de recueil des informations et des déclarations  Les dispensaires: Notification et déclaration à la circonscription sanitaire chef lieu des cas de Rougeole, Coqueluche, Conjonctivite. Ces trois maladies sont déclarées et diagnostiquées par le personnel paramédical car le diagnostic est purement clinique.  Les hôpitaux: Déclaration à la délégation médicale des cas cliniques et confirmés des maladies à déclaration obligatoire  Les centres de santé: Notification et déclaration à la délégation médicale (S.I.A.A.P) de tous les cas cliniques des maladies sous surveillance et à déclaration obligatoire. 7-2- Destinataire des déclarations La circulaire du Ministère de la santé N°755/292/201 du 24 Mars 1976 et celle du ministère de l‟intérieure N°17 DLA/I du 17 Janvier 1977 précisent la destination des déclarations“ Les déclarations des cas de maladie doivent être faites exclusivement à l‟autorité sanitaire provinciale ou préfectorale qui doit les cheminer au ministère de la santé par la voix de la direction régionale de la santé (service de santé public et de surveillance épidémiologique) 7-3- Système d’information de la déclaration des maladies Les déclarations des maladies sont faites sur des fiches de déclaration selon un
  • 19. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 18 model fixé par l‟article 3 de l‟arrêté du MS. Ces fiches sont transmises des différents niveaux de déclaration (dispensaires, centres de santé, hôpitaux) aux autorités sanitaires provinciale ou préfectorale qui doivent les cheminer par fax ou courrier électronique à l ‟ORE puis au Ministère de la Santé. 8. Code OMS des maladies transmissibles : Les maladies sont classées selon les codes de la classification internationale des maladies (CIM) établie par l‟organisation mondiale de la santé (OMS) MALADIES CODES (CIM10) Bilharziose B65 Brucellose A23 Charbon Humain A29 .9 Cholera A00 Conjonctivite Gonococcique du nouveau né A54.3 Coqueluche A37.0 Diphtérie A36 Fièvre Typhoïde et Fièvres paratyphoïdes A0.10 – A0.11 Fièvre Jaune A95 Fièvre Récurrente A68 Hépatites virales B15 Leishmaniose B55.1 – B55.2 Lèpre A30 Leptospirose A27 Paludisme B50 Peste A20 Paralysies Flasques Aigues (PFA) A36 Poliomyélite A36 Maladie de Creutzfeldt - Jacob A81.0 Méningites A87 SIDA B24 Syphilis primaire et secondaire A50 – A52 Rougeole B0.5 Rage Humaine A82 Rhumatisme Articulaire Aigu (RAA) I 100 Tuberculose A15 Toxi infection alimentaire collective (TIAC) Trachome A71 Typhus exanthématique A75.0 Tétanos A35 Urétrite gonococcique et non gonococcique A54
  • 20. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 19 ENQUETE EPIDEMIOLOGIQUE : 1- Définition : Une enquête épidémiologique comprend des inspections en vue d‟obtenir les réponses aux questions quoi ? Qui ? Où ? Quand ? et pourquoi ? s‟appliquant à une maladie. Les conclusions tirées de l‟analyse des informations recueillies pendant une enquête épidémiologique doivent être les explications les plus logiques et les plus raisonnables des faits et des observations. 2- Buts : Une enquête épidémiologique comprend des inspections en vue d‟obtenir les réponses aux questions qui, quoi, où, quand et pourquoi s‟appliquant à une maladie animale. Les conclusions tirées de l‟analyse des informations recueillies pendant une enquête épidémiologique doivent être les explications les plus logiques et raisonnables des faits et des observations. 3- Différents types des enquêtes épidémiologiques : 3-1- Epidémiologie descriptive : Elle a pour objectif de décrire un phénomène de santé au niveau d‟une population : fréquence, répartition, évolution, caractéristiques. Les principaux types d‟enquêtes : 3-1-1- Classement selon le type d’enquêtes :  Les enquêtes exhaustives : Elles peuvent concerner soit l‟ensemble de la population, soit l‟enregistrement exhaustif de tous les cas d‟une affection, ce qu‟on appelle un registre de morbidité.  Les enquêtes sur échantillon représentatif ou enquêtes par sondage : •L’échantillonnage peut être simple ou élémentaire: Dans ce cas l‟échantillon est tiré au sort dans la population cible (base de sondage) en une seule opération. Exp: L‟enquête est effectuée sur un échantillon en tirant au sort parmi la liste de tous les étudiants de l‟IFCS : enquête par sondage élémentaire. •Le sondage peut être également stratifié : La population de base est divisée en sous groupes homogènes pour une caractéristique et l‟échantillonnage est effectué au sein de chacun de ces sous groupes ou strates. Exp.: L‟enquête est effectuée en réalisant un échantillon dans chaque année d‟étude. L‟échantillon global est la somme de tous ces échantillons par année : sondage stratifié sur l‟année d‟étude
  • 21. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 20 Le sondage peut également être en grappes: Dans ce cas, ce ne sont pas des individus qui sont tirés au sort, mais des sous groupes (grappes). Tous les individus du sous groupe tiré au sort participent à l‟enquête. Exp.: L‟enquête est effectuée en tirant au sort des groupes de travaux pratiques. Tous les étudiants d‟un groupe tiré au sort participent à l‟enquête : sondage en grappes. NB : Dans la réalité on couple souvent ces méthodes. Par exemple on peut tirer au sort des groupes dans chaque année d‟étude. Exemple : on souhaite réaliser un échantillon d‟étudiants de l‟IFCS pour une enquête épidémiologique descriptive. Quatre modalités d‟enquête sont étudiées 3- I-2- Classement selon la chronologie de l’enquête : Pour leur classement il faut tenir compte des rapports chronologiques entre la date de l‟enquête et le moment où s‟est produit l‟événement sur lequel porte l‟enquête.  Enquêtes rétrospectives : Lorsque l‟enquête est conduite, l‟événement recherché s‟est déjà produit. On recherche donc l‟information dans le « passé » soit en interrogeant les sujets (anamnèse) soit à partir de documents comme un dossier clinique...  Enquêtes prospectives : Lorsqu‟on met en place l‟enquête, l‟événement ne s‟est pas encore produit. C‟est la surveillance de la population qui permet l‟enregistrement des événements. On les appelle également des enquêtes de cohorte prospective ou des enquêtes longitudinales.  Enquêtes transversales : On enregistre à un moment donné la présence ou non de l‟événement étudié. II- Epidémiologie analytique Elle a pour objectif d‟étudier les liaisons entre un phénomène (problème) de santé et un (ou des) facteur(s) susceptible(s) d‟influencer la survenue de ce phénomène de santé. Le terme « influencer » est ici volontairement neutre. La nature de la liaison entre ce facteur et le phénomène (relation causale ou non) sera discutée plus loin. Les principaux types d‟enquêtes : 3-2- Epidémiologie analytique : 3-2-1- L’enquête cas-témoins C‟est une enquête rétrospective où on compare la fréquence d‟un facteur dans les
  • 22. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 21 antécédents de deux groupes: un groupe de « cas » présentant l‟affection étudiée et un groupe de témoins indemnes de cette affection. Dans ce cas on connaît initialement le nombre de malades (a+c) et celui de non malades (b+d) 3-2-2- L’enquête exposés-non exposés : Appelée également: enquête de cohorte. Dans cette modalité d‟enquête on part de deux groupes de sujets, un exposé au facteur l‟autre non exposé. Dans les deux groupes, on enregistre la fréquence d‟apparition de la maladie étudiée : enquête de cohorte prospective Dans ce cas, le tableau de contingence est bâti à partir des groupes exposés -non exposés dont on connaît l‟effectif initial On peut également utiliser une méthode d‟enquête de cohorte rétrospective. Dans ce cas on reconstitue de façon rétrospective l‟exposition. Dans les deux groupes ainsi constitués d‟exposés et de non exposés, on enregistre de façon prospective, transversale ou rétrospective (mais après l‟exposition) la survenue de la maladie On peut enfin partir, non pas de groupes d‟exposés et de non exposés construits pour l‟étude mais d‟un échantillon de population représentatif qui «s‟auto divise » en exposés et non exposés. Cette variante permet donc également d‟estimer la fréquence de l‟exposition. Exp1: Dans une enquête qui a pour objectif d‟étudier les liens entre la consommation de tabac et le cancer du poumon, plusieurs modalités peuvent être proposées: • Une enquête cas-témoins : on compare la fréquence des antécédents de tabagisme dans deux groupes : un groupe de cas, présentant un cancer du poumon, un groupe témoin indemne de cette affection. • Une enquête exposés-non exposés : on suit deux groupes, l‟un de fumeurs (exposés) l‟autre de non fumeurs (non exposés) et on enregistre l‟apparition du cancer dans les deux groupes. Exp2: Une enquête a pour objectif d‟évaluer les liens entre une exposition professionnelle à un toxique et la mortalité générale. A partir des archives de l‟entreprise ont été reconstitués deux groupes, un groupe exposé et un groupe non exposé. Dans chacun de ces groupes ont été recherchés les décès postérieurs à l‟exposition au toxique : enquête de cohorte rétrospective
  • 23. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 22 4- Les étapes d’une enquête épidémiologique :  Confirmer l’existence de l’épidémie : Une épidémie est une augmentation du nombre de cas par rapport aux expériences passées pour une période, une place et une population données.  Etablir et vérifier le diagnostic ;  Etablir la définition des cas : La définition des cas doit être claire, simple et précise en se basant sur des critères objectifs : - Cliniques : symptômes ; Para cliniques : examens de certitude ; Epidémiologiques : caractéristiques de lieu, de personne et de temps.  Collecte des données : Une fiche d‟enquête doit être établie pour chaque malade. Elle doit comprendre toutes les informations nécessaires, à savoir, les données démographiques, cliniques, biologiques et épidémiologiques.  Caractériser l’épidémie : Les informations collectées doivent être organisées de manière à pouvoir décrire l‟épidémie selon les caractéristiques : de temps, de lieu et de personne (Quand ? ou ? Qui ?)  Formuler des hypothèses : Une ou plusieurs hypothèses seront émises sur la cause de l‟épidémie : L‟agent causal, sa source et son mode de transmission.  Tester les hypothèses ;  Etablir les mesures de contrôle : Elles peuvent être collectives ou individuelles : Isolement des malades ; -Traitement spécifique des malades, des porteurs, des véhicules, des vecteurs et des réservoirs ; Immunisation des sujets à risque. Mesures d‟hygiène, désinfection des véhicules ; Education sanitaire.  Préparer le rapport sur l’épidémie ;  Continuer la surveillance épidémiologique : Il est essentiel d‟assurer une surveillance épidémiologique permanente, tout en évaluant l‟efficacité des mesures de contrôle instaurées.
  • 24. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 23 SURVEILLANCE EPIDEMIOLOGIQUE : La mesure de la fréquence est l‟étape de la quantification de la survenue ou de l‟existence du phénomène de santé dans la population. Cette mesure ne peut se faire que par la surveillance épidémiologique qui est la source des données en épidémiologie. Les données épidémiologiques les plus importantes sont celles issues des activités de routine. Ces données fournissent des indications grossières sur l‟existence et la fréquence de survenue des maladies chez une communauté donnée, dans le temps et dans l‟espace. 1. Définition de la surveillance épidémiologique : La surveillance est un processus de collecte, de compilation et d‟analyse des données, ainsi que leur diffusion à ceux qui ont besoin d‟être informés. En pratique, la surveillance épidémiologique est un processus, continu, systématique composé de quatre activités principales :  Collecte de données pertinentes sur une population et une région spécifiques.  Regroupement et tabulation de ces données sous une forme significative et exploitable.  Analyse et interprétation des données.  Diffusion des données et des résultats aux services et personnes intéressés. 2. Eléments de la surveillance épidémiologique :  Déclarations des décès.  Déclarations des maladies.  Déclarations des épidémies.  Rapports des investigations des épisodes épidémiques ou autour d‟un cas.  Déclarations et rapports des laboratoires.  Etudes épidémiologiques.  Informations sur la distribution des réservoirs et des vecteurs.  Information sur la distribution des médicaments.  Données démographiques.  Données environnementales. Informations publiques et médiatiques. 3. But de la surveillance : Le principal but de la surveillance est la détection des changements de distribution ou
  • 25. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 24 de tendance des maladies dans le temps et dans l‟espace, afin d‟entreprendre les investigations et les mesures de contrôle nécessaires. La surveillance, c‟est l‟information pour l‟action. 4. Types de surveillance : ∞ Surveillance passive : Les informations sont acheminées sans sollicitation ou intervention de la part des services responsables de la surveillance. Le système attend les notifications. ∞ Surveillance active : C‟est la collecte de données de façon périodique par un contact régulier avec les services concernés pour s‟acquérir de la présence ou de l‟absence de nouveaux cas d‟une maladie particulière. Le système cherche l‟information. ∞ Surveillance sentinelle : - S.S par réseau : C‟est généralement un groupe de services, des cliniques, de cabinets médicaux ou de laboratoires qui déclarent, à des intervalles de temps réguliers, le nombre de cas enregistré d‟une maladie particulière, et ce, en général, dans le cadre d‟un engagement volontaire. - S.S par site : C‟est une surveillance spéciale qui s‟effectue d‟une façon limitée dans le temps et dans l‟espace et qui est répétée régulièrement à la même période de l‟année. Elle permet de suivre la tendance d‟une maladie spécifique, dans un site précis, et chez des groupes particuliers de la population. MESURE DE FREQUENCE DES PHENOMENES EPIDEMIOLOGIQUES: 1. Notion de base : a) RATIO : C‟est le rapport des fréquences de deux classes d‟une même variable, où le numérateur n‟est pas compris dans le dénominateur. X RATIO = -------- Y Dans une population, on a enregistré 1000 cas de SIDA. Les femmes représentent 450. Le Sex-ratio = M/F est 550/450 = 1,22 càd 1,22 cas M pour un cas F
  • 26. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 25 b) Proportion : C‟est un rapport où le numérateur est compris dans dénominateur. Elle est exprimée généralement en pourcentage. A PROPORTION = ------ A+B Exemple : Si dans une population de 1200 personnes, il y a 300 fumeurs et 900 non fumeurs. La proportion des fumeurs dans cette population est 300/900+300 soit 0.25 ou 25%. c) Taux : C‟est une forme particulière de proportion qui renferme la notion de TEMPS. Il exprime la vitesse de changement d‟un phénomène dans le temps. Nombre de cas survenus au cours d’une période donnée TAUX = --------------------------------------------------------------------------------------- x 10a Population à risque au cours de la même période d) Indice : C‟est un type de ratio où non seulement le numérateur n‟est pas compris dans le dénominateur, mais les deux réfèrent à des événements différents. Il est utilisé quand le dénominateur nécessaire pour une proportion ou un taux ne peut pas être mesuré. L‟exemple type est le taux de mortalité maternelle (TMM) Nombre de décès maternels au cours d’une période TMM = --------------------------------------------------------------------------------------------- Nombre de naissances vivantes déclarées au cours de la même période 2. Les mesures de fréquence de morbidité : a) La mesure de la prévalence (P) : La prévalence c‟est la fréquence des cas existants d‟une maladie dans une population donnée à un moment donné. Nombre de cas existants dans une population donnée à un moment donné. P = -------------------------------------------------------------------------------------------------------- x 10a Population total à risque au même moment
  • 27. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 26 La prévalence n‟est pas un taux, c‟est une proportion. Elle n‟exprime pas la vitesse de changement de la fréquence de la maladie dans le temps. Ainsi, l‟expression « Taux de prévalence » est un abus d‟usage qu‟il faut éviter. b) la mesure de l’incidence (I) : L‟incidence : c‟est le nombre de nouveaux cas survenus dans une population à risque durant un intervalle de temps donné. L‟incidence cumulée ou cumulative (IC) est la proportion des personnes qui deviennent malades au cours d‟une période déterminée. Autrement dit, c‟est la probabilité (le risque) qu‟un sujet sain, à risque pour faire une maladie, devienne malade durant un intervalle de temps donné. Nombre de cas survenus pendant d’une période donnée IC = ------------------------------------------------------------------------------------- x 10a Nombre de personne à risque au cours de cette période Exemple : en 2003, 26793 nouveaux cas de tuberculose ont été enregistrés au Maroc. La population est estimée à 30102 600 habitants. IC = 26793/ 30 102 600 par an IC = 0,89005/ 1000 / an soit 89/ 100 000 hab. par an Cette mesure suppose que : - La population à risque est une population stable et que tous les sujets sont restés sous surveillance du début à la fin de la période - Tous les malades ont été dépistés et qu„aucun cas n‟a échappé à la surveillance. c) Les taux d’attaque : c-1) Taux d’attaque : C‟est une mesure d‟incidence cumulée pour un intervalle de temps très court, donc il s‟agit en réalité d‟une proportion. Il est utilisé principalement au cours des épidémies des maladies infectieuses. C‟est le rapport entre le nombre de personnes ayant contracté une maladie et le nombre de personnes qui étaient à risque pour l‟avoir (exposé au risque). Exemple : 10 personnes ont développé le Trachome parmi 100 personnes ayant visité Errachidia. Le Taux d‟attaque est 10/100 = 0,1 soit 10%. c-2) Taux d’attaque secondaire: C‟est le nombre de cas survenus parmi les sujets contacts des cas primaires rapportés au nombre total des sujets contacts.
  • 28. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 27 Si parmi les 50 personnes contacts des premiers cas, il y a 20 personnes qui ont développé la même maladie (trachome), le taux d‟attaque secondaire est de 20/50 = 0,4 soit 40% c-3) Taux d’attaque spécifique: C‟est un taux d‟attaque propre à chaque sou- groupe des personnes exposées, telle que en fonction de leur distribution selon les caractéristiques de la personne ou de lieu. Si parmi les 60 femmes ayant participé à la visite 15ont fait la maladie, le taux d‟attaque spécifique pour les femmes = 15/60 = 0,25 soit 25% 3. Les mesures de fréquence de mortalité : 3-1- Taux de létalité : TL C‟est la proportion des décès parmi les sujets atteints d‟une maladie spécifique au cours d‟une période donnée. Nombre de décès par une maladie au cours d’une période donnée TL = ---------------------------------------------------------------------------------------------------- x 10a Nombre total des malades pendant la même période Exemple : au Maroc, en 2002, il y a 505 cas de méningite dont 78 décès. TL = 78/505 = 0,1545 = 15,45 % 3-2- Taux de mortalité 3-2-1- Taux brut de mortalité (TBM) C‟est la proportion de décès dans une population pendant une période définie. Nombre de décès durant une période donnée TBM = ---------------------------------------------------------------------------------------- x 10a Effectif moyen de la population pendant la même période 3-2-2- Taux spécifique de mortalité (TSM) : Nombre de décès dans un sous groupe TSM = --------------------------------------------------------------- x 10a Effectif total du sous-groupe Exemples : Taux de mortalité néonatal : probabilité de mourir au cours du premier mois suivant la naissance Taux de mortalité infantile : probabilité pour un enfant né vivant de mourir avant son premier anniversaire.
  • 29. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 28 Taux de mortalité infanto- juvénile : probabilité pour un enfant né vivant de mourir avant son 5 ème anniversaire. MESURES DE RISQUE : 1. Le risque : C‟est la probabilité qu‟un événement (phénomène de santé) survienne dans une population, donnée pendant une période donnée. 2. Facteur de risque : C‟est une variable qui, sur la base des données épidémiologiques, est reconnue comme étant associée avec des phénomènes de santé et qu‟il serait important de prévenir. 3. Les mesures de risque : Ce sont les différentes mesures de fréquences qui constituent les mesures du risque, aussi bien chez le groupe des exposés et des non exposés que chez la population totale. Ces mesures peuvent être : - des taux d‟incidence - des incidences cumulées - des taux d‟attaque, de létalité ou de mortalité - Etude de COHORTE : On commence par repérer les personnes qui sont exposées au facteur de risque et celles qui ne le sont pas. Ensuite, on cherche si elles ont développé la maladie. ISSUE (Maladie) Oui Non EXPOSITION (Facteur de risque) Oui a B n1 = a + b ETUDE DE Non c D n2 = c + d COHORTE n3 = a + c n4 = b + d N n3 Rt = --------- N c Re- (I e-) = ------- n2 a Re+ (I e+) = ------ n1
  • 30. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 29 On va utiliser le terme « risque » pour désigner la mesure du risque chez les deux groupes et chez le total des deux groupes. Re+ (I e+ ) = la mesure du risque chez les EXPOSES Re- (I e- ) = la mesure du risque chez les NON EXPOSES Rt = la mesure du risque chez le TOTAL Exemple: Dans une circonscription sanitaire de 50 000 habitants, 1000 cas de diarrhées aigues ont été enregistrés en 1995. Le risque total chez la population était : Rt = 1000/ 50 000 soit 2 % D‟après les enquêtes entreprises on a suspecté que les de diarrhées peuvent être en relation avec l‟origine de l‟eau de boisson (traitée ou non traité). L‟eau non traité pourrait être un facteur de risque. 20 000 habitants de cette circonscription sanitaire boivent l‟eau non traité dont 600 ont développé la maladie. Diarrhée aigue Oui non Non traitée 600 19400 20 000 Traitée 400 29 600 30 000 1000 49 000 50 000  Risques dans la zone « eau non traitée » Re+ = 600/20 000 soit 3%  Risques dans la zone « eau traitée » Re- = 400 /30 000 soit 1,33 %  Rt = 1000/ 50 000 soit 2 % 4. Les mesures d’association : 4-1- Risque relatif : (RR) C‟est le rapport des deux mesures du risque, chez les exposés et chez les non exposés. Il est aussi appeler rapport des risques ou risque ratio. Re+ Risque relatif = RR = ----------- Re- Le RR mesure la force de l‟association entre le facteur de risque et l‟issue (maladie). Eau
  • 31. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 30 Plus le RR est élevé plus l‟association entre le facteur de risque et l‟issue (la maladie) est forte, et donc plus la probabilité que la relation soit causale est élevée. Un RR = 1 indique qu‟il n‟y a de relation entre l‟exposition et l‟issue Un RR <1 indique que le facteur en question est un facteur de protection. 3% Dans notre exemple le RR = ----------- = 2,2556 = 2,26 1,33% L‟interprétation de ce RR : les personnes qui consomment de l‟eau non traité donc exposées au facteur de risque ont un risque 2,26 fois plus élevé de faire une diarrhée aigüe que celles qui consommaient de l‟eau traitée. 4-2- Risque attribuable (R At) : C‟est la différence entre les risques (DR) càd entre le risque chez les exposée et le risque chez les non exposés. Rat = DR = Re+ - Re-. Dans notre exemple : Rat = 3% - 1,33% = 1,67%
  • 32. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 31 Démarche épidémiologique FREQUENCE: Ensemble de cas EXISTE : PREVALENCE -Quand ? TEMPS -Où ? LIEU DISTRIBUTION: -Qui ? PERSONNE SURVIENT : INCIDENCE Répartition selon 3 caractéristiques: Répondre à 3 questions: POURQUOI cette FREQUENCE selon cette DISTRIBUTION? HYPOTHESE (S) DETERMINANTS (facteur (s) de risque) vs Phénomène de santé Mesures du risqueMesure d’association La ou les Vérifier  RR : Rapport de risque  DR : différence de risque ou Risque attribuable  Risque chez les exposés  Risque chez les non-exposés  Risque chez la population totale exposés
  • 33. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 32 LES CARACTERISTIQUES : 1. Caractéristiques du temps : Le risque d'infection varie selon le moment. D‟une manière générale, l‟allure de la courbe épidémique pourrait nous renseigner sur la nature de la source :  La nature de la source :  Source ponctuelle : •Courbe uni modale (un seul pic) •Ascension rapide et décroissance lente •Possibilité de situer la période d‟exposition  Source persistante : ascension rapide suivi de plateau  Transmission de personne à personne : plusieurs vagues (en dents de scie).  La période de l‟exposition  La période de l‟épidémie 2. Caractéristiques de lieu : Quelle est la DISTRIBUTION GEOGRAPHIQUE des cas la plus significative? Par lieu de résidence, de travail, ou toute autre activité (écoles, souks, cérémonies, hammams...). La représentation des cas sur une carte est faite pour identifier une éventuelle tendance de distribution selon la place. Ainsi tout groupement de cas dans des lieux précis permet d'aider dans l'identification de la source d'infection et le mode de transmission. Quels sont les TAUX D'ATTAQUE spécifiques dans chaque lieu? La réponse à cette question permet d'identifier les zones à haut risque, ainsi que les zones à risque faible. Le risque d'infection peut varier non seulement selon la place, mais aussi selon le moment où la personne était présente à cette place (ex : lieu de travail et moment de travail). 3. Caractéristiques de PERSONNE  Les personnes peuvent être catégorisées en terme de : Leurs caractères innés ou acquis : âge, sexe, race, état matrimonial, niveau socio- économique, statut immunitaire ... Leurs activités: profession, loisirs ... Autres: religion, coutumes, habitudes alimentaires ...  Quels sont les taux d'attaque spécifiques de chaque catégorie? Ce qui permet d'identifier les PERSONNES A HAUT RISQUE, ainsi que celles à moindre risque.  En quoi les sujets malades (caractéristiques des cas) diffèrent du reste de la
  • 34. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 33 population? Parmi les caractéristiques de personne, l'AGE est le facteur le plus important et le plus productif au cours de l'analyse des données. En effet, l'âge est la variable la plus fréquemment liée au risque de contracter une maladie. Elle ouvre souvent la voie pour formuler les hypothèses sur l'origine possible de l'épidémie EXEMPLE SCHEMATIQUE D’UNE ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE DESCRIPTIVE : Les études descriptives s‟intéressent aux mesures de la fréquence et de la distribution des phénomènes de santé dans la population ou chez un groupe de la population. C‟est à la base des résultats de ces études qu‟on arrive à formuler les hypothèses sur l‟origine des maladies. Phase descriptive :  Confirmer l‟existence de l‟épidémie ;  Vérifier le diagnostic ;  Etablir la définition des cas ;  Collecte des données ;  Décrire l‟épidémie selon les caractéristiques :lieu, personne et temps. Etude de cas ou de séries de cas : C‟est l‟observation clinique détaillée sur un ou plusieurs patients présentant un phénomène de santé inhabituel. Ces études sont très utiles pour la formulation des hypothèses et l‟identification de nouvelles épidémies ou maladies. Exemple : 1- En 1961, il a été rapporté la survenue d‟une embolie pulmonaire chez une femme au stade de la préménopause, 5 jours après le début d‟un traitement à base de pilule contraceptive pour son endométriose. A la suite de ce rapport de cas unique, les études menées ont démontré l‟association entre la pilule contraceptive et l‟embolie pulmonaire. 2- A Los Angeles, en 6 mois (entre octobre1980et mai 1981) 5 jeunes homosexuels ont été admis dans 3 hôpitaux pour une pneumonie à pneumocystis carinii. Etant donne que cette maladie ne touchait que les sujets ages cancéreux sous immunosuppresseurs, cette série de cas a attire une grande attention. L‟hypothèse que le comportement sexuel particulier de ces jeunes est un facteur de risque pour ce nouveau phénomène de santé, a été soulevée. Celle-ci fut largement et rapidement vérifiée par la suite. Ainsi,
  • 35. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 34 suite à cette série de cas, en 1981 le SIDA sera reconnu comme nouvelle maladie, l‟agent causal (VIH) sera identifié deux ans plus tard. TRAVAUX DIRIGES : 1) Dans une population de 7500 enfants de moins d‟un an, on a constaté que 5300 sont vaccinés contre la tuberculose. Calculer la proportion des enfants vaccinés. 2) Dans une population de 1300 enfants de moins d‟un an, seulement 500 enfants sont vaccinés contre la rougeole. Calculer le ratio enfant vacciné. 3) Dans un service de radiologie, où exercent trois techniciens, on a enregistré lors du 1er trimestre 2006, la production de 240 examens radiologiques du poumon dont 10% sont illisibles. a) Calculer le nombre moyen d‟examens réalisés par technicien. b) Calculer le ratio cliché illisible. 4) Le 1/7/2005, un épidémiologiste a examiné la réaction tuberculinique (RT) de chacun des 435 employés d‟une entreprise commerciale ; la RT était positif chez 243 d‟entre eux et négative chez le reste. L‟épidémiologiste a décidé de calculer la prévalence des RT positives parmi les 435 employés. Pourquoi a t-il utilisé la prévalence et non l‟incidence ? calculer cette prévalence. 60% des employés sont des hommes. Parmi les 243 personnes dont la RT est positive, 70% sont des hommes. Calculer la prévalence des RT positives chez les hommes et chez les femmes. 5) Dans un complexe hôtelier, 756 personnes sont des pensionnaires et 250 sont des employés. Parmi les 756 pensionnaires, 274 sont de nationalité française. 47 personnes ont développées une gastro-entérite aigue. a- calculer le taux d‟attaque parmi l‟ensemble de la population hôtelière. b- durant l‟enquête épidémiologique préliminaire, il s‟est avéré que tous les malades sont des français. Calculer le taux d‟attaque chez les français. 6) En l‟an 2001, la population moyenne de la capitale de Mali était de 100 000 habitants dont 52% étaient de sexe féminin, 48% étaient de sexe masculin et 4% étaient des enfants âgés de moins d‟un an. Durant la même année, il a été enregistré dans le
  • 36. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 35 pays : 520 décès de sexe féminin, 576 décès de sexe masculin et 160 décès âgés de moins d‟un an. a) Calculer le taux brut de mortalité b) Calculer le taux de mortalité chez le sexe féminin c) Calculer le taux de mortalité chez le sexe masculin d) calculer le taux de mortalité chez les enfants âgés de moins d‟un an. 7) Lors d‟une toxi-infection alimentaire collective survenue dans une prison, 150 des 450 détenus ont été affectés. La soupe de légumes servie la veille au dîner fût soupçonnée d‟être liée à la survenue de cette épidémie ; 360 personnes l‟avaient consommée dont 120 malades. a) Etablir le tableau de contingence décrivant cette situation. b) Calculer le risque relatif (RR) c) Calculer le risque attribuable. d) Que peut-on conclure vous ? 8) Le 1/7/2005, un épidémiologiste a examiné la (RT) de chacun des 435 employés d‟une entreprise commerciale ; la RT était positif chez 243 d‟entre eux et négative chez le reste. L‟épidémiologiste a décidé de calculer la prévalence des RT positives parmi les 435 employés. 8-1- Pourquoi a t-il utilisé la prévalence et non l‟incidence ? Calculer cette prévalence. 60% des employés sont des hommes. Parmi les 243 personnes dont la RT est positive, 70% sont des hommes. 8-2- Calculer la prévalence des RT positives chez les hommes et chez les femmes. 9) L‟infection nosocomiale est un problème de santé public. Les chiffres dont on dispose sont rares, et ceux disponibles ne sont souvent que des estimations (car ils sont toujours calculés par rapport à un échantillon). En pratique, il est difficile de déterminer si une infection d‟un malade est nosocomiale ou non (elle est fonction de la durée d‟incubation, de l‟agent causal…) sauf pour l‟infection de la paroi. Une étude est menée par une équipe (C.Marzouki, M.Tamghar et J. Bouzid). Elle porte sur l‟infection de la paroi chez les opérés de quatre services de chirurgie au niveau de l‟hôpital Med V de Meknès du 01 janvier au 31 Mars 2012 sur un échantillon de 48 malades opérés dans la même période par le biais d‟une fiche établie auparavant.
  • 37. J.BOUZID, IFCS de Meknès, Cours épidémiologie, 2013 36 L‟étude a révélé que le premier pansement a été infecté chez 13 malades. 9-1- De quel type d‟étude s‟agit-il ? justifiez votre réponse 9-2- Calculez l‟incidence de l‟infection nosocomiale 9-3- Sachant que sur les 48 malades, 19 sont des diabétiques dont 9 ont eu une infection de la paroi les premières 72 heures : 9-3-1- Tracez le tableau de contingence 9-3-2- Calculez le RR (risque relatif) 9-3-3- Interprétez le résultat 10) Une étude menée auprès d'environ 4000 volontaires pour le dépistage du cancer du poumon entre le 01/ 12 / 2003 et le 30/ 01/ 2004. Une tomodensitométrie des poumons était réalisée. Les tumeurs repérées ont fait l'objet d'investigations complémentaires. Parmi ces 4000 volontaires, 19 ont eu une tumeur maligne après tests histologiques. 10-1) Calculez l’incidence cumulée du cancer du poumon durant les deux mois (décembre 2003 et janvier 2004). 10-2) Durant l’étape analytique de l’étude, on a remarqué que parmi les 4000 volontaires, 150 sont des fumeurs dont 5 cancéreux. a) Formulez une hypothèse b) Tracer le tableau de contingence c) Calculez le taux d'attaque chez les fumeurs et chez les non-fumeurs d) Calculez le risque relatif e) Interprétez ce RR d) Que peut-on conclure