Les chiffres de la production agricole morbihannaise pour 2014 viennent d’être publiés. Même si la situation évolue rapidement, ils permettent de situer la dynamique propre à chaque production dans le long terme. Et de comparer le Morbihan à ses voisins bretons.

1. 18 Morbihan 25 septembre 2015
25 septembre 2015
L’élevage dans le Morbihan : en déclin o
Les chiffres de la production
agricole morbihannaise pour 2014
viennent d’être publiés. Même si
la situation évolue rapidement,
ils permettent de situer la
dynamique propre à chaque
production dans le long terme.
Et de comparer le Morbihan à ses
voisins bretons.
L’actualité récente montre combien l’éle-
vage, évoluant dans un contexte de marchés
libéralisés, peut être soumis à de fortes
variations de prix. La crise actuelle est-elle
cependant conjoncturelle ou structurelle ?
Une manière d’approcher ce sujet est de
regarder l’évolution de la production sur
plusieurs années. On verra que le constat
diffère d’une production à l’autre.
Un potentiel laitier certain
Honneur à la production phare du
Morbihan : le lait, qui concerne une exploi-
tation agricole sur deux. En 2014, le dépar-
tement en a produit 1,134 milliard de litres.
C’est un record depuis la mise en place des
quotas en 1984. 2014 fut une bonne année
tant fourragère qu’au niveau des prix, ce qui
explique que le département a produit 3,7 %
de plus de lait qu’en 2013. Sur cinq ans, la
production croît de 8 %. C’est plus que les
6 % du Finistère, mais moins que les 10 %
des Côtes d’Armor et surtout les 14 % de
l’Ille-et-Vilaine. Le Morbihan se trouve dans
une situation médiane en Bretagne, où l’on
constate que l’est et le nord de la région
semblent être les territoires laitiers les plus
dynamiques.
Ces informations tendent à prouver que la
crise du lait actuelle est conjoncturelle. La
baisse du prix se ressent cependant déjà
sur les livraisons, qui refluent de 4 % sur
les 5 premiers mois de l’année 2015. Les
volumes réagissent donc rapidement à la
conjoncture. Si le département a un vrai
potentiel laitier, celui-ci ne s’exprimera que
si les prix le permettent.
Effritement en porc
Les fermes morbihannaises ont produit
210 000 tonnes de porcs en 2014. La mise
en place de l’embargo russe a pénalisé les
prix, le résultat est une baisse de 0,6 % de
la production départementale par rapport à
2013. Un repli contenu donc mais qui s’ins-
crit dans une baisse continue des volumes
depuis 2007. A l’époque, le Morbihan pro-
duisait 225 000 tonnes de porcs et a donc
perdu 7 % de ses volumes en 7 ans. Un
mouvement que l’on remarque aussi dans
les Côtes d’Armor (7 % de baisse sur la
même période) et l’Ille-et-Vilaine (- 9 %). A
contre-courant des autres départements, le
Finistère ne voit ses volumes régresser qu’à
partir de 2010. Entre 2007 et 2014, sa pro-
duction a crû de 3 %. Le Morbihan se situe
donc comme pour le lait dans la moyenne
régionale. La filière subit une crise struc-
turelle clairement identifiée depuis 5 ans
maintenant. En cause, la concurrence euro-
péenne à laquelle s’est ajouté l’embargo
russe qui a exacerbé les difficultés de la
filière. Le contexte est donc lourd malgré les
capacités de résistance du secteur.
1,134 milliard de litres de lait produits dans le département en 2014.
MichelJamoneau
2010 2013 2014
Evolution
entre 2013
et 2014
(en %)
Evolution
entre 2010
et 2014
(en %)
Production de lait
(milliards de litres)
1,05 1,09 1,13 3,70% 8,40%
Production de porc
(milliers de tonnes)
222 211 210 -0,60% -5,70%
Abattages de volailles
(milliers de tonnes)
254 219 227 3,80% -10,50%
Source : Agreste - Draaf Bretagne, SAA
Evolution des principales productions agricoles morbihannaises
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2. 19Morbihan25 septembre 2015
25 septembre 2015
n ou non ?
Arnaud Haye
Chambre d’agriculture du Morbihan
Stabilisation en volaille
Dernière production majeure du Morbihan,
l’aviculture n’a pas droit à ses statistiques
départementales de production ! Les
chiffres de l’abattage permettent cepen-
dant de se faire une idée de l’activité dans
le département. 227 000 tonnes de volailles
furent abattues dans le département en
2014, une légère hausse de 4 % par rapport
à 2013.
Après des années de baisse, l’activité avi-
cole du département semble se stabiliser.
Les récents mouvements dans le secteur,
avec notamment le renforcement de LDC
sur le département et d’importants inves-
tissements annoncés, laissent espérer
des jours meilleurs pour une filière qui a
fortement régressé ces quinze dernières
années (entre 2000 et 2010, perte de 28 %
de surfaces de bâtiments). La situation
reste cependant fragile, notamment pour
le poulet export.
On voit donc que les situations varient d’une
production à l’autre. Le porc est le secteur
qui est actuellement le plus touché alors
que le lait est tendanciellement en crois-
sance. Et ceci à l’image de ce qui se passe
au niveau régional et national.
MichelJamoneau
Les fermes morbihannaises ont produit 210 000 tonnes de porcs en 2014.
MichelJamoneau
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