3. Installations et main d’œuvre
en élevage de ruminants :
quelles évolutions ?
Christophe Perrot
département Economie
Institut de l’Elevage
conférence #deveniréleveur
SPACE 12/09/2017
4. 0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
1988 1993 1998 2003 2008 2013
OL
CA
OV
VL
VA
OV= plus de 150 brebis;
VA =plus de 20 vaches allaitantes
Source : Agreste enquêtes structures et Recensement agricole 2010– traitement Institut de l’Elevage
% chefs de moins de 40 ans % chefs de plus de 50 ans
% cheptel détenu par les plus de 50 ans en 2013:
30% Brebis laitières,
38% vaches laitières,
42% Chèvres,
45% vaches allaitantes,
50% Brebis nourrices
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
1988 1993 1998 2003 2008 2013
OL
CA
OV
VL
VA
38%<40 ans
en 2000
Un renouvellement des générations
insuffisant pour empêcher le vieillissement
des chefs d’exploitation
Eleveurs de
Brebis viande
Vaches allaitantes
Chèvres
Vaches laitières
Brebis laitières
mais une
situation
plutôt
favorable au
sein de l’UE
5. Car le flux de JA se réduit même si les secteurs
Herbivores attirent encore de nombreux jeunes actifs
5
4200 « installations » par an sur 2000/2010
3100 par an sur 2010-2013 (-26%)
5
Nombre d’installations
sur 2000/2010
190
210
120
200
1 590
5 890 dont 3 690 avec élevage signif
1 060
2 100 dont 550 avec élevage significatif
% d’exploitations ayant connu un renouvellement sur 2000/2010
Evolution sur
2010/2013
0% (Irrégulier)
-11%
-23%
-5%
-29%
-30%
Renouvllt>
moyenne
Renouvllt<
moyenne
Parmi les moyennes/grandes exploitations, le % d’installations avec
élevage Herbivores est passé de 63% (2000/2010) à 51% (2010/2013)
6. Taux de remplacement des départs
• Eleveurs d’herbivores: 1 départ sur 2,65 remplacé
entre 2010 et 2013
• Effet filière.
• Caprins, ovins lait: plus de 1 sur 2
• ovins viande: 1 sur 2
• Vaches laitières: dans la moyenne
• Bovins viande(vaches allaitantes, engraisseurs): moins de 1 sur 3
• Effet taille. Disparitions des petits élevages
• Effet zone. Bovins lait: de plus de 1 sur 2 (montagnes
Doubs/Jura) à moins de 1 sur 6 (Coteaux sud-Ouest)
• Des taux de remplacement en hausse depuis
2000/2010 sauf en vaches allaitantes
(le nombre de départs se réduit aussi)
mais insuffisants pour stabiliser la pyramide des âges
6
7. Elevage caprin
Des carrières courtes et variées. Mobilité et
risques d’instabilité pour des filières de
dimension limitée ?
• Livreurs de lait
• Un pilotage par l’aval. Les actions des entreprises sont
lisibles dans les statistiques d’évolution locales (cheptel et
démographie des éleveurs)
• Transformation fermière
• Des zones traditionnelles plus denses (AOP,…) et des projets
individuels partout sur le territoire
• Pas de logique de « transmission ». Localement des
transitions plus délicates à gérer collectivement
(Cévennes,…)
7
8. Elevage ovin (viande): au-delà des
installations, des questions sur l’attractivité
de l’activité
• Une « restructuration »
de la production qui ne
s’opère pas
Systèmes diversifiés, faible incitation
à produire exercée par les prix
agneaux/charges, fins de carrière
• Des conséquences
préoccupantes pour la
filière
Moins de cheptel, de production,
de consommation
Pratiquement plus de zones de
résistance (concurrence entre
productions, prédateurs,…)
8
Source : Agreste recensement agricole et enquête structures – traitement Institut de l’Elevage
9. Elevage bovin (lait):
comment accompagner la diversité ?
• Historiquement un secteur façonné par la politique socio-
structurelle française (plans de développement, quotas/CDOA,
DJA,…)
• Une forte diversité d’exploitations reprises et de formes
d’exercice du métier
• De tailles de cheptel (25 à 109 VL), de systèmes de production (56 à 249 ha)
• De filières, de territoires
• De métiers / organisation du travail (0,7 à 5,4 UTA) (coexploitant dans un collectif à
la française, chef d’entreprise gérant des salariés et des capitaux, éleveur
individuel high-tech, économe-autonome alternative à la croissance,
producteur salarié intégré par son voisin, …)
• Un renouvellement insuffisant pour endiguer le vieillissement et
engager la stabilisation du nombre d’exploitations
• Des inadéquations / contexte ? Formation. Gestion et volatilité.
Coexploitation. Salariat (de 12,9% à 17% des UTA de 2010 à 2013).
Astreinte. Agrandissement versus Installation.
9
10. Elevage bovin (viande): un risque de
blocage ?
• Une « intensité capitalistique » défavorable (de 2 à 3 fois plus de capitaux
pour dégager 1000€ d’EBE)
(RICA 2007-2013): pour 1 000 € d’EBE, il faut 2 000 € d’actif immobilisé hors foncier en grandes cultures,
2 400 € en volailles, 3 400 € en lait ou porcs, 4 700 € en bovins viande (6 300€ avec le BFR).
• Des transmissions et des croissances de plus en plus difficiles pour les
grandes exploitations
• Une crise de croissance d’un modèle original (spécialisé, à plein temps) à
l’échelle UE ?
• Un scénario à l’anglaise ?
• Les éleveurs vieillissent à la tête de leurs exploitations sans pouvoir les transmettre
• Investissent peu, extensifient, simplifient
• Une limite: la faible disponibilité en salariés
• Quelles alternatives ? Restructuration brutale ? Systèmes plus variés,
créateurs de valeur ajoutée ?
• De forts enjeux en matière d’aménagement du territoire (valorisation de
millions d’hectares d’herbe dans le grand Massif central, 50% du cheptel)
10
11. Marie-Isabelle Le Bars, Lucile Habert, Alain Dequin
INITIATIVES LOCALES
INNOVANTES EN FAVEUR
DU RENOUVELLEMENT DES
GÉNÉRATIONS EN ÉLEVAGE
12. 151
234
640
947
1093
1662
2372
2466
3058
3344
9947
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000
Ovins et caprins
Autres herbivores
Bovins lait et viande
Horticulture
Bovins viande
Autres élevages hors-sol
Grandes cultures, Légumes
polycultures, polyélevages
Aviculture
Porcs
Lait
Répartition des productions dans les 25914 exploitations
bretonnes grandes et moyennes*
87%
13%
Part de l'élevage dans les exploitations
bretonnes grandes et moyennes
Elevage Productions végétales
65%
35 %
Types d'élevage dans les exploitations
bretonnes grandes et moyennes
Herbivores Elevages hors-sol
La Bretagne région d’élevage
14. La transmission : enjeux
Cédant
- Une étape importante
- Une étape complexe
- Trop souvent mal préparée
Jeune
- Accès au foncier, à un outil de production performant
- Coût de l’installation, accès aux capitaux, garanties…
- Savoir faire, compétences de chef d’entreprise,
technico-économique, organisation du travail et RH
Les OPA, les institutions
- Enjeux forts (nombreux départs (pyramides des âges), économiques, sociaux,
aménagement du territoire..), qui demandent de nouveaux outils, + efficaces, des
partenariats renforcés pour des transmissions réussies, des installations
solides, et la satisfaction des 2 parties
Création du Réseau Transmission
15. Le Réseau Transmission en agriculture
Les partenaires du Réseau
Transmission,
Signataires d’une Charte
d’engagement pour la
Transmission
16. Le Réseau d’Engagement pour la transmission, Des partenaires
pour vous aider à réussir la transmission de votre exploitation
5 Ambitions :
1. Transmettre en faveur de l’installation
2. Anticiper pour des transmissions réussies
3. Privilégier la valeur économique sur la valeur patrimonial
4. Professionnaliser l’accompagnement des cédants comme gage de réussite
5. Permettre la pluralité des projets de transmission et d’installation
18. Transmission
Points Accueil Transmission :
Informations, Accueil, Orientation
Des Accompagnements pour répondre à vos questions :
• Visites transmission : Réfléchir, S’informer.. pour faire le bon choix
• Audits transmission : Etudier les différents scenarios, Améliorer la transmissibilité de son
outil pour une installation dans les meilleures conditions (soutien par la Région, de 1000€/audit)
• Trouver un repreneur avec le RDI :
Répertoire Départ Installation
350 offres, près de 1000 candidats
• Formations : Se préparer.. à un nouveau projet de vie
questions juridiques, fiscales, sociales, de gestion du
Patrimoine, évaluations d’entreprise, trouver un repreneur
ou un nouvel associé …
• Pour en savoir + : Le Point Accueil Transmission
20. Une action partenariale mise en œuvre en
Finistère
Lancement en 2009 sous l’impulsion des élus professionnels
• 5 actions pour le collège
pour découvrir et comprendre l’agriculture d’aujourd’hui.
imaginées à partir des recommandations du Conseil National
Education Economie
C’est quoi ?
21. ACTION 1 - Visites d’exploitations agricoles organisées pour
les chefs d’établissement et les enseignants - 2 heures à ½
journée
ACTION 2 - Accueil de professeurs souhaitant faire un stage
en exploitation agricole pour aller plus loin qu’une simple
visite - 2 à 5 jours
ACTION 3 - Accueil de collégiens pour le stage découverte
de la classe de 3ème - 3 à 5 jours selon les modalités définies
par le collège
ACTION 4 - Témoignage en classe - 1h00 à ½ journée
ACTION 5 - Visites d’exploitations agricoles - 1h30 à ½
journée
Un choix d’actions
22. Journée annuelle organisée avec l’appui des collectivités locales
Rassemble les élèves de 4ème d’une zone géographique
Chaque classe visite 2 exploitations et participe à un Forum métiers construit
avec les filières départementales
Une journée événement
23. Un collectif piloté par
les élus professionnels
Associe :
• les familles de l’enseignement agricole,
• les Jeunes Agriculteurs,
• l’AEF,
• la Chambre d’agriculture,
• les CIO
Avec :
• l’appui financier du Conseil Départemental
• l’appui pédagogique de l’Inspection d’Académie et de la
DDEC
C’est qui ?
24. Un succès qui dure
grâce à des nouveautés
chaque année
Actions dans les établissements :
• 1000 à 1150 élèves rencontrés chaque année
• dans 70 à 75 classes
• de 55 à 60 collèges
Journée événement :
• 400 à 700 collégiens selon le territoire visé
Des résultats
25. Se remettre en question pour
maintenir l’intérêt
• Développer les visites en exploitation
• Mieux préparer en amont avec les enseignants
• S’inscrire dans les thèmes des programmes scolaires
• Moderniser les méthodes et outils grâce au web et aux
réseaux sociaux
• Toucher tous les collèges du département
• Développer l’offre pour les lycéens de 2nd et 1ère
• Travailler avec les étudiants de L1 en réorientation
• Harmoniser l’action entre départements
Des axes de progrès ou
d’évolution
27. Une action pour les adultes en réflexion projet
ou recherche d’emploi
Lancement au début des années 2000
• 3 temps en ½ journée pour s’informer
découvrir les potentialités professionnelles des filières
agricole présentes sur le territoire
rencontrer des professionnels agriculteurs ou salariés pour
mieux comprendre leur métiers et les conditions d’exercice
Aller plus loin grâce à un entretien individuel
C’est quoi ?
28. Concrètement
Une ½ journée sur inscription
Information collective : les métiers des filières du
territoire. Zoom sur l’environnement de travail, l’accès
aux offres d’emploi, les entreprises qui embauchent et
les compétences attendus
Visite d’exploitation et rencontre avec l’agriculteurs et
des salariés de l’entreprise qui témoignent de leurs
métiers et de leurs parcours
Pour ceux qui le souhaitent, entretien individuel pour
aller plus loin, notamment sur l’accès à la formation ou
directement à l’emploi
29. Une action imaginée par la Chambre
d’agriculture, organisée avec les prescripteurs
Initiative Chambre d’agriculture
Organisation partenariale pour tenir compte des contextes et
acteurs locaux :
• Maison de l'Emploi, CIDFF, Maison des Services Public,
Pôle Emploi, Associations ou Centres de formation, etc.
• La proximité du conseiller Emploi Formation Insertion est
favorable au recrutement
C’est qui ?
30. Se remettre en question pour progresser
Une quinzaine de rendez-vous chaque année sur le
Finistère :
• participation variable d’un mardi à l’autre
• Environ 180 personnes touchées annuellement
Evolution : capitaliser les contacts individuels pour organiser
des rallyes témoignages pour des publics aux demandes plus
homogènes.
Des résultats et axes de
progrès
48. Une place plutôt favorable au sein de l’UE
48
Royaume-Uni
Irlande
Pays-Bas
Italie
Allemagne
Danemark
Espagne
France
Autriche
Pologne
Finlande
49. Progression du salariat dans les
exploitations d’élevage (2010/2013)
49
source: Agreste recensement agricole 2010 et enquête structures 2013 - traitement Institut de l'Elevage
17% 19% 12% 15% 29% 30% 14% 17% 13% 17% 13% 17% % UTA salariées
50. % installations
2010-2013
2%
12%
13%
6%
12%
7%
4%
13%
2%
12%
8%
2%
7%
Diversité des installations en exploitations laitières
source: Agreste enquête structures 2013 -
traitement Institut de l'Elevage
âge VL Quota SAU UTA
dont UTA
salariés
Chefs<40 ans
Exploitations à temps partiel 35 25 185 000 56 0.7 0.1
Exploitations individuelles sans salarié
permanent 31 37 257 000 61 1.4 0.1
Exploitations individuelles sans salarié
permanent (EARL ou …) 30 53 418 000 99 2.3 0.2
Exploitations individuelles avec salarié(s)
permanent(s) 30 62 432 000 134 2.8 1.5
Sociétés familiales avec des associés tous
apparentés mais de générations
différentes 26 62 456 000 132 2.6 0.3
Sociétés familiales avec des associés tous
apparentés et au moins 2 collatéraux de
même génération 30 77 658 000 138 3.3 0.7
Sociétés non familiales (tous les associés
ne sont pas apparentés). 29 88 667 000 172 3.4 0.5
Coexploitant familial<40 ans plus 10
ans d'écart
Exploitations individuelles sans salarié
permanent (EARL ou …) 26 64 502 000 122 2.7 0.1
Exploitations individuelles avec salarié(s)
permanent(s) 25 79 569 000 205 3.6 1
Sociétés familiales avec des associés tous
apparentés mais de générations
différentes 26 76 579 000 144 3.2 0.3
Sociétés familiales avec des associés tous
apparentés et au moins 2 collatéraux de
même génération 26 84 619 000 202 3.8 0.5
Sociétés non familiales (tous les associés
ne sont pas apparentés). 28 109 839 000 249 5.4 1.4
Coexploitant non apparenté<40 ans
Sociétés non familiales (tous les
associés ne sont pas apparentés). 27 97 712 000 162 3.4 0.5
Observatoire des élevages laitiers.
Institut de l’Elevage avec le soutien financier du CNIEL