Mathieu Arnal (Institut de l'Elevage) a réalisé une présentation dans le cadre du Webinaire de l'UMT Pilotage de la Santé des Ruminants du 23 Novembre 2022 au sujet des indexations lait et maturité. Les travaux engagés dans le cadre du projet MALO permettent de s'intéresser à l'intérêt d'une nouvelle méthode d'indexation pour mieux prendre en compte les performances laitières à l'échelle de la carrière (modulation du poids des lactations successives) mais aussi la longévité des animaux. Sur ce sujet, un ensemble d'analyses ont concerné la perception et les attentes des éleveurs ou encore les impacts technicoéconomiques
#Pause travail 8 Dubreuil femmes 9 avril 2024 (1).pdf
Malo: indexation lait et MAturité en lien avec la LOngévité fonctionnelle chez les caprins laitiers
1. Malo:
indexation lait et MAturité en lien avec
la LOngévité fonctionnelle chez les
caprins laitiers
1
La responsabilité du ministère en charge de
l’agriculture ne saurait être engagée.
2. Indexation actuelle et modèle développé dans MALO
• Indexation lait actuelle avec un modèle de répétabilité : les
quantités de lait par rang de lactation sont utilisées ensemble
pour estimer une unique valeur génétique par animal: l’index Lait
• Dans le cadre du projet MALO, développement d’un modèle
multi-caractères (MULTI) qui considère la capacité à produire du
lait en première, deuxième et troisième lactation comme trois
caractères différents.
• 3 index obtenus : index lait L1, index lait L2 et index lait L3
• 2 caractères obtenus à partir du modèle MULTI:
• Lait carrière = 0.4*L1+0.6*L2+0.65*L3 (90% de la variance)
• Différence de production L1/L3 appelée maturité = -
0.83*L1+0*L2+0.55*L3 (9% de la variance)
2
3. Corrélations entre index de production
• Pour les boucs avec au moins 15 filles indexées
3
• Index lait plus fortement corrélé à la L1 qu’à la L3
• La maturité corrélée négativement à la quantité de lait officielle (corrélation proche
de 0 avec le lait carrière issu du modèle multi caractères)
0.97 0.95
0.90
0.96
-0.55
-0.60
-0.40
-0.20
0.00
0.20
0.40
0.60
0.80
1.00
L1 L2 L3 lait carrière maturité
corrélation avec l’index lait officiel
4. Corrélations avec l’index longévité
4
-0.13
0.05
0.15
0.04
0.41
-0.6
-0.4
-0.2
0
0.2
0.4
0.6
0.8
1
L1 L2 L3 lait carrière maturité
Race Alpine
(N=1170)
• Corrélation négative entre longévité et index L1 qui s’inverse en L3 (corrélations
modestes)
• Corrélation entre maturité et longévité positive
• Pour les boucs avec au moins 15 filles indexées
5. • Index lait L1 et L3 augmentent au cours du temps (+2.5 écarts types)
• Années 80, index L3 > index L1
• Années 2010-2020 : index L1 > index L3 => chute maturité (1.5 écart type)
• De -120 à +200 kg (différence de 320kg) pour l’index L1
• De +22 à -40 kg (différence de 62kg) pour la maturité
Index maturité
(boucs avec plus de 20 filles)
Index L1 L2 L3 pour la quantité de
lait (boucs avec plus de 20 filles)
Evolution des index maturité au cours du temps
5
6. Illustration de la maturité
6
• Sélection de 10 000 chèvres (nées entre 2007 et 2010, de la région Nord Ouest, avec un
index lait entre 100 et 200) dans chaque classe d’index maturité : Index maturité moyen
de la classe élevée=0 , moyenne=-40 et faible=-100
• Observation :
• Âge moyen à la réforme : 4.5 ans, 3.7 ans et 3.7 ans
• Nombre moyen de lactation à la réforme : 3.8, 3 et 3
• Production moyenne de lait à la carrière : 3000 kg, 2200 kg et 2200 kg
Production
laitière
(kg)
Rang de lactation
Index maturité moyen
Index maturité faible
Index maturité élevé
7. Dans le reste du projet
• Évolution de la précision de l’index lait carrière et
maturité au cours de la vie de l’animal : assez
proche du lait actuel sans performance et
stabilisation après les performances L2
• Intégration dans l’ICC (travaux en cours)
7
8. Stage de M2 analyse technico économique de la longévité
• Stage réalisé par Priscilia Crouzet de avril à septembre
2022
• Co encadrée avec Bertrand Bluet, appui de Nicole
Bossis
• Première partie : analyse des de la base de données du
contrôle laitier + réseau INOSYS (une ligne par
troupeau, campagne étudiée 2020)
• Deuxième partie : enquête auprès d’éleveurs sur leur
perception de la longévité
• Troisième partie : Intérêt économique de la longévité
8
9. Analyse technico-économique de la longévité des chèvres
9
129
151
64
0
50
100
150
200
longévité
basse
longévité
moyenne
longévité
forte
Nombre d’élevages par
classes de longévité
36
30
26
0
10
20
30
40
longévité
basse
longévité
moyenne
longévité
forte
Taux de renouvellement
moyen (%)
2.9
3.4
4.1
0
1
2
3
4
5
longévité
basse
longévité
moyenne
longévité
forte
Rang de lactation moyen à la
réforme
• Indicateur longévité : âge au dernier contrôle laitier de la carrière de la chèvre
• 3 classes de longévité:
• Longévité basse : 33 - 49 mois
• Longévité moyenne : 50 - 59 mois
• Longévité forte : 60 - 81 mois
10. Ensilage
maïs
Herbe
fraîche
Herbe
sèche
Paille et
concentrés
10
Différence significative âge moyen à la
réforme pour la variable système
alimentaire bis
• Modalité herbe fraîche avec longévité plus
importante (+ 5 mois)
• Modalité paille et concentrés avec longévité
moins importante (- 4 mois)
Nombre d’élevages = 275
Nombre d’élevages = 344
Différences significatives
Le système herbe fraîche majoritairement présent
pour la longévité forte des chèvres
Herbe
fraîche
Ensilage
maïs
Herbe
sèche
Paille et
concentrés
Longévité
basse
24% 44% 32% 54%
Longévité
moyenne
24% 42% 52% 38%
Longévité
forte
52% 14% 16% 8%
Modèle linéaire (effet du facteur étudié corrigé pour
les autres facteurs) :
âge moyen à la réforme ~ système alimentaire +
production laitière + score cellules + effectif + période
mise bas + lactation longue
11. Concentrés
faible 330-468
Concentrés
moyen 507-719
Concentrés
important 807-951
11
Nombre d’élevages = 34
Pas de différence significative entre les
médianes (p = 0,49) mais une tendance à moins
de concentrés par chèvre pour les élevages à
forte longévité (échantillon faible n=34)
Pas de différence significative âge moyen à la
réforme pour la variable « concentrés par chèvre »
mais tendance (p = 0,15) : les élevages avec une longévité
forte utilisent moins de concentrés par chèvres
Une tendance: plus faible quantité de concentrés
(kg/an/chèvre) dans les élevages avec une meilleure longévité
Longévité
basse
Longévité
moyenne
Longévité
forte
Modèle linéaire :
âge moyen à la réforme ~ système alimentaire +
production laitière + score cellules + effectif +
période mise bas + lactation longue
12. Production laitière et longévité non liées
12
Nombre d’élevages = 344
Pas de différence significative de
production laitière selon la longévité de
l’élevage (p = 0,55)
Nombre d’élevages = 275
Production
faible
193-750
Production
moyenne
752-938
Production
forte
941-1244
Pas de différence significative de
l’âge moyen à la réforme pour la
variable production laitière (p = 0,36)
Modèle linéaire :
âge moyen à la réforme ~ système alimentaire
+ production laitière + score cellules + effectif +
période mise bas + lactation longue
13. Effet troupeau lait L3 supérieur chez les éleveurs
avec une forte longévité
Effet troupeau lait L1 Effet troupeau lait L3
Effet non significatif: pas de différence
d’effet troupeau lait en L1 selon la
longévité de l’élevage
Effet significatif: les élevages avec une longévité
importante ont des effets troupeau lait pour la
L3+ plus élevés
Nombre d’élevages = 344
13
14. La perception des éleveurs livreurs du réseau Inosys :
Un questionnaire pour aller enquêter les éleveurs
Questionnaire
• la longévité des chèvres : questions ouvertes
• les pratiques d’élevage liées à la longévité
des chèvres : questions ouvertes et fermées
• la longévité fonctionnelle dans l’ICC :
questions fermées
14
Sélection : diversité de systèmes à partir
échantillon 3 (n = 34) = 10 exploitations + 1
pour tester le questionnaire
Objectif : recueillir la perception des éleveurs du réseau INOSYS
15. Une définition et l’intérêt de la longévité des chèvres
Question ouverte : Comment définiriez-
vous une chèvre avec une longévité
importante ?
15
Question ouverte : Est-ce qu’il y a un
intérêt à avoir une longévité importante
au sein de son troupeau ? Si oui,
le(s)quel(s) ? Pourquoi ?
L’élément le plus cité est économique (8/14)
« diminution du renouvellement donc
économies sur l’élevage chevrettes », « plus de
ventes de chevrettes pour la reproduction »
L’élément le plus cité est productive (4/20)
« bonne production », « supérieure à 2 kg en fin de lactation »
A partir du cinquième rang de lactation
16. Les freins à la baisse du taux de renouvellement et
l’intérêt de la sélection sur la longévité
Question ouverte : Quels sont les freins à
la baisse du taux de renouvellement ?
16
Question fermée : Quel poids donneriez-
vous à la longévité fonctionnelle par
rapport aux autres critères de sélection
(ICC = laitier > morpho) ?
L’élément le plus cité est baisse production laitière (5/13)
« baisse production laitière », « baisse productivité »
L’élément le plus cité est poids
inférieur laitier et morpho (4/9)
17. Quantification de l’intérêt économique de la
longévité des chèvres
Objectif : quantifier l’intérêt
économique de la longévité des
chèvres = simulation impact
économique diminution du taux de
renouvellement
17
Variation une à une avec
des valeurs extrêmes
• identifier variables qui ont le
plus et le moins d’impact
• identifier les situations les plus
favorables et défavorables pour
améliorer la longévité des
chèvres
H0 : situation initiale
diminution taux de
renouvellement
diminution
nombre et
coût
chevrettes
augmentation
nombre
chevreaux
vendus
diminution
nombre chèvres
de réforme
vendues
diminution
proportion L1 par
rapport aux L2+
impact sur
production
laitière
moyenne
H1 : aucune baisse niveau de
production laitière (hypothèse
amélioration de la longévité par la
génétique)
quel gain de marge
en €/chèvre ?
H2 : baisse niveau de production
laitière (amélioration de la
longévité au « forceps » avec
conservation d’animaux moins
productifs)
quel % baisse niveau
de production
acceptable ?
18. Quantification de l’intérêt économique de la longévité des chèvres :
Un intérêt économique limité si la quantité de lait est affectée
18
• H1 : gain de marge sans baisse du niveau de
production
• H2 : pourcentage baisse du niveau de
production acceptable
Si -5 % taux renouvellement
1% niveau de production = 8 L/an/chèvre
(très faible)
Si -5 % taux renouvellement
13€/chèvre= 16 €/1000 L
• Variable qui a le plus d’impact : coût élevage chevrette
• Variables qui ont le moins d’impact : prix de vente des chèvres de réforme et des
chevreaux
Variable Hypothèse
Taux de renouvellement H0 35 %
Coût élevage chevrette 165 €/chevrette
Niveau de production l1 738 L/an/chèvre
Niveau de production l2+ 885 L/an/chèvre
Prix du lait 784 €/1000L
Prix d’une chèvre de réforme 21 €/tête
Prix d’un chevreau 10 €/tête
19. Conclusion
• Une indexation maturité et lait carrière
• Corrélation positive entre maturité et longévité
• Des éleveurs intéressés par la sélection de la longévité
• L’intérêt économique de la longévité semble limité si la
production laitière est affectée
19
20. Conclusion
• Une indexation maturité et lait carrière
• Corrélation positive entre maturité et longévité
• Des éleveurs intéressés par la sélection de la longévité
• L’intérêt économique de la longévité semble limité si la
production laitière est affectée
20
Merci de votre attention