Apprentissage des langues en ligne et humanités numériques : une mise en équa...Claudespringer
Cette présentation a pour but d'analyser les nouveaux environnements d'apprentissage des langues en ligne et de voir s'ils répondent aux promesses du marketing qui les qualifie de révolution pédagogique.
This presentation analyses the new online learning environnement to see if they propose a real revolutionary pedagogical approach
Intervention à l'Université Mohammed Premier à Oujda (Maroc)Marcel Lebrun
Diaporama utilisé lors de la visioconférence du 6 janvier 2016. Assez semblable aux diaporamas précédents sauf dias 25 à 30 avec évolution terminologique des classes translatées, inversées et renversées (dia 30).
La web collaboration : Springer Claude (2014) Iasi, RoumanieClaudespringer
Le propos de ma communication concerne les environnements d'apprentissage collaboratif qui renvoient souvent à la pédagogie du projet. Il faut comprendre que je me projette dans une approche pédagogique qui n’a plus rien à voir avec l’enseignement transmissif direct et rationalisé qui reste le modèle dominant en didactique des langues et dans de nombreuses matières en France et ailleurs. L'objectif est donc de comprendre cette nouvelle approche liée aux compétences sociale, communicative, interculturelles et numérique
La question de l’évaluation dans le modèle de la transmission de contenus concerne essentiellement la validation de la maitrise des contenus et la certification d’une performance par rapport à un étalon officiel, en l’occurrence pour les langues l’échelle du CECR.
Mon propos pourrait sembler trop franco français, un reproche qu’une collègue bien intentionnée m’a déjà fait. Cependant, il semble que le modèle transmissif reste très majoritairement le modèle mondial par défaut.
Pour mieux me faire comprendre j’aurais pu donner comme titre « former et évaluer autrement».
Les couples former et évaluer, apprendre et s’évaluer, sont évidemment indissociable.
Je tâcherai de montrer la dialectique qui existe nécessairement entre les deux alors que dans le modèle transmissif dominant l’évaluation ou plutôt le contrôle est le plus souvent externalisé.
Dans le modèle de la collaboration, qui est la toile de fond de ma discussion, la question de la créativité est également essentielle.
Pour collaborer il est indispensable de communiquer et négocier en vue de créer un objet ou une œuvre. La question de l’évaluation et des outils d’évaluation est alors incontournable et se pose dans des termes particuliers que je tenterai de montrer.
Conférence dont l'objectif était de présenter la notion d'apprentissage collaboratif en didactique des langues. Présentation of collaborative learning notion in langage learning/teaching.
La communication a pour objectif de montrer comment la mise en synergie d’un environnement d’apprentissage numérique hybride, le SPOC et d’un EPI, enseignement pratique interdisciplinaire, favorise le développement de nouvelles compétences professionnelles en formation universitaire initiale.
Communication sur "la conception d'un SPOC pour faire émerger des parcours translittéraciques en formation initiale des enseignants de langue." Recherche développée en 2014-2015 dans le cadre du master MEEF ESPE Paris Sorbonne (master pour la formation initiale des enseignants). L'idée était d'observer comment dans un apprentissage collaboratif les compétences numériques peuvent émerger.
Apprentissage des langues en ligne et humanités numériques : une mise en équa...Claudespringer
Cette présentation a pour but d'analyser les nouveaux environnements d'apprentissage des langues en ligne et de voir s'ils répondent aux promesses du marketing qui les qualifie de révolution pédagogique.
This presentation analyses the new online learning environnement to see if they propose a real revolutionary pedagogical approach
Intervention à l'Université Mohammed Premier à Oujda (Maroc)Marcel Lebrun
Diaporama utilisé lors de la visioconférence du 6 janvier 2016. Assez semblable aux diaporamas précédents sauf dias 25 à 30 avec évolution terminologique des classes translatées, inversées et renversées (dia 30).
La web collaboration : Springer Claude (2014) Iasi, RoumanieClaudespringer
Le propos de ma communication concerne les environnements d'apprentissage collaboratif qui renvoient souvent à la pédagogie du projet. Il faut comprendre que je me projette dans une approche pédagogique qui n’a plus rien à voir avec l’enseignement transmissif direct et rationalisé qui reste le modèle dominant en didactique des langues et dans de nombreuses matières en France et ailleurs. L'objectif est donc de comprendre cette nouvelle approche liée aux compétences sociale, communicative, interculturelles et numérique
La question de l’évaluation dans le modèle de la transmission de contenus concerne essentiellement la validation de la maitrise des contenus et la certification d’une performance par rapport à un étalon officiel, en l’occurrence pour les langues l’échelle du CECR.
Mon propos pourrait sembler trop franco français, un reproche qu’une collègue bien intentionnée m’a déjà fait. Cependant, il semble que le modèle transmissif reste très majoritairement le modèle mondial par défaut.
Pour mieux me faire comprendre j’aurais pu donner comme titre « former et évaluer autrement».
Les couples former et évaluer, apprendre et s’évaluer, sont évidemment indissociable.
Je tâcherai de montrer la dialectique qui existe nécessairement entre les deux alors que dans le modèle transmissif dominant l’évaluation ou plutôt le contrôle est le plus souvent externalisé.
Dans le modèle de la collaboration, qui est la toile de fond de ma discussion, la question de la créativité est également essentielle.
Pour collaborer il est indispensable de communiquer et négocier en vue de créer un objet ou une œuvre. La question de l’évaluation et des outils d’évaluation est alors incontournable et se pose dans des termes particuliers que je tenterai de montrer.
Conférence dont l'objectif était de présenter la notion d'apprentissage collaboratif en didactique des langues. Présentation of collaborative learning notion in langage learning/teaching.
La communication a pour objectif de montrer comment la mise en synergie d’un environnement d’apprentissage numérique hybride, le SPOC et d’un EPI, enseignement pratique interdisciplinaire, favorise le développement de nouvelles compétences professionnelles en formation universitaire initiale.
Communication sur "la conception d'un SPOC pour faire émerger des parcours translittéraciques en formation initiale des enseignants de langue." Recherche développée en 2014-2015 dans le cadre du master MEEF ESPE Paris Sorbonne (master pour la formation initiale des enseignants). L'idée était d'observer comment dans un apprentissage collaboratif les compétences numériques peuvent émerger.
Inscrire la créativité au coeur des apprentissages en LVEFLonguet
Inscrire la créativité au cœur des apprentissages implique un changement de démarche pédagogique, changement qui se trouve au cœur même du nouveau socle et des nouveaux programmes. Dans cette présentation, je présente dans un premier temps certains éléments du socle et des programmes qui vont dans le sens d’une nouvelle approche pédagogie puis, dans un second temps, j'explicite quelques principes théoriques liés à cette nouvelle démarche. Enfin, je montre comment inscrire la créativité au cœur des apprentissages à partir d’expériences menées à Paris et en Allemagne dans le cadre de mes enseignement en master MEEF.
Comprendre le monde technologique qui nous entoure (IPM)Marcel Lebrun
Séminaire organisé le 6 février 2015 dans le cadre de la formation pédagogique des Assistants de l'UCL (Université catholique de Louvain à Louvain-la-Neuve). Cette formation est proposée par l'IPM (Institut de Pédagogie universitaire et des Multimédias).
La première partie de cette présentation explique la cohérence (ou alignement) pédagogique à l'ère numérique : objectifs et compétences numériques, méthodes et le cas des classes inversées, l'évaluation et les outils.
La seconde partie traite de quelques aspects propres au numérique : réseaux sociaux, validation et curation d'informations, outils de communication ....
Ne sera pas prof 3.0 qui veut ! Forum Educavox du 5 avril 2014Jean-François CECI
Le 5 avril dernier, j’ai eu la joie de participer à la table ronde « Le numérique et les valeurs de la République – l’Egalité » Avec Anne Andrist, Gilles Le Page et Patrick Figeac lors du forum des auteurs EDUCAVOX. Je les remercie (ainsi que le public) pour la qualité des échanges et l’enrichissement que l’on retire d’une telle expérience. Le calme étant revenu, j’aimerais compléter nos propos avec les quelques idées ci-dessous...voir fichier.
Les boussoles du numérique : Cenon le 11/12/2013 atelier 3 pedagogie numeriqueJean-François CECI
Présentation d'introduction de l'Atelier 3 - La pédagogie inversée.
Exemples de démarche inversée en 6° en accompagnemen t personnalisé.
David Bouchillon, Professeur d’Histoire Géographie, Collège Aliénor d’Aquitaine - Salles (33)
Marie Soulié, Professeur de français, collège Argote d'Orthez.
Animé par Jean-François Ceci, Chargé de mission pédagogie numérique, Université de Pau et des Pays
de l’Adour
Entre mirages numériques et virages pédagogique, l’hybridation pour l’école...Marcel Lebrun
Conférence (diapo complet) sur le thème des MOOCs et des Classes Inversées donnée au Colloque de Clair2015 le 30 janvier 2015 (en partie d'une conférence conjointe avec Christophe Batier).
En lien, pour les classes inversées, avec mon billet du BlogdeMarcel : http://bit.ly/Niveaux-Classes-Inversees
Les MOOC ? Entre fossilisation des pratiques et essor de la pédagogie à l'ère...Marcel Lebrun
Conférence donnée le mardi 26 novembre lors des Entretiens Jacques Cartier à l'ENS de Lyon : Les MOOC ? Entre fossilisation des pratiques et essor de la pédagogie à l'ère
numérique
Springer Claude : Digital Humanities and langages, Humanités Numériques et la...Claudespringer
This conference given at Aix-Marseille University in november 2016 completes the Montreal 2015 conference. A reflection on what Digital Humanities should be is developed from the analysis of the report of the French National Digital Commission. The ideas of Benjamin and Lyotard are solicited to understand the stakes of Digital Humanities.
Cette conférence donnée à l'Université Aix Marseille en novembre 2016 complète la conférence de Montréal 2015. Une réflexion sur ce que devraient être les Humanités numériques est développée à partir de l'analyse du rapport de la commission nationale du numérique. Les propos de Benjamin et Lyotard sont sollicités pour comprendre les enjeux des Humanités numériques.
AIPU-CH Lausanne 2015. Les classes inversées : de quelles hybridations parlon...Marcel Lebrun
Même si la méthode pédagogique sous-jacente n'est pas nouvelle, le concept des "Flipped Classrooms", les classes inversées, constitue une véritable révolution dans le paysage de la pédagogie actuelle de l'école fondamentale à l'enseignement supérieur. Ce sont en fait des enseignants du secondaire (en chimie) qui ont forgé le concept et la méthode, étant confrontés à la passivité voire la démotivation de leurs élèves. Quelques petites vidéos sur YouTube et un débat en classe ? Ce n'est pas si simple !
On peut y voir aussi une sorte de "cheval de Troie" au sein des citadelles du savoir et un fertilisant dans le cadre du développement professionnel des enseignants et des approches par compétences pour l'apprendre à apprendre toute la vie durant dans un monde complexe. Comme toute innovation pédagogique, les classes inversées interrogent l'enseignement traditionnel et proposent des pistes pour l'évolution de ces pratiques héritées d'une époque où le livre était rare et où la distribution des savoirs se faisait exclusivement à "l'école". En effet, elles proposent et stimulent une nouvelle considération des espaces-temps de "l'enseigner-apprendre" en conviant les ressources (dont les fameux MOOC mais pas exclusivement), les activités, les contextes … hors les murs de l'école (la distance) dans la classe (la présence) en redonnant à cette dernière son potentiel d'activités et d'interactivités : libéré, d'une certaine façon, de la contrainte liée à la transmission, l'enseignant devient davantage gestionnaire de dispositifs et accompagnateur d'apprentissage. Notre atelier s'attachera à démontrer et à construire des modèles de classes inversées dans lesquels les statuts des savoirs seront reconsidérés, les rapports entre savoirs et compétences seront mieux équilibrés, les rôles assumés par les partenaires, enseignants et étudiants, seront distribués différemment … Nous présenterons quelques unes de nos expérimentations actuelles : un MOOC connectiviste pour former en ligne les formateurs afin qu’ils deviennent formateurs en ligne (eLearn2) et des variations sur le thème de l’hybridation que nous déployons dans nos propres enseignements.
MOOCs et Classes inversées : deux phénomènes précurseurs pour l’innovation da...Marcel Lebrun
Conférence tenue à l'UQAC (Université du Québec à Chicoutimi) le 2 février 2015de 11h à 13h au local P1-6350.
Cette conférence s’attache à démontrer et à construire des modèles de classes inversées au sein d’une typologie dans laquelle les statuts des savoirs seront reconsidérés, les rapports entre savoirs et compétences seront mieux équilibrés, les rôles assumés par les partenaires, enseignants et étudiants, seront distribués différemment … Un texte d'accompagnement est disponible sur mon Blog : http://bit.ly/Niveaux-Classes-Inversees
En particulier les dias 39 à 42 présentent les "niveaux" de Classes Inversées et en particulier les "Classes Translatées" ...
Cette conférence était accompagnée d'une autre tenue par mon collègue Christophe Batier : Les Outils du Web pour enseigner. Cette conférence dresse un panorama non exhaustif des principaux outils en s’appuyant sur quelques uns de leurs usages (médias sociaux, outils de création de contenu, communautés en ligne).
Elle est disponible aussi sur SlideShare : http://www.slideshare.net/batier/outils-du-web-universit-de-chicoutimi-janvier-2015
F. Questier, MOOCs & Openness. Les aspects ouverts des MOOC: clé pour un processus d'apprentissage réussi. Présenté à Université Ibn Tofaïl, Kénitra, Maroc, Avril 2017; Presented at Universidad de Vigo, May 2017
Diapo d'un séminaire donné à la FOPES https://www.uclouvain.be/opes.html le 19 février 2016 sur les classes inversées. Il résulte lui-même d'une "classe inversée" organisée au départ d'une vidéo sur les classes inversées (proposée avant la formation) et d'une analyse des avis, opinions, commentaires ... et questions déposés sur un forum par les participants avant la séance elle-même ... une formation inversée ? On y trouvera à la fin, l'évolution de mes cours en classes inversées de 2008 à 2016.
PS : la vidéo en question date de 2012 : https://youtu.be/kYbxdfGxRi4
J'ai volontairement proposé cette vidéo "un peu datée" (malgré les évolutions du concept) pour soulever les questions du modèle original.
Este documento describe los primeros auxilios en caso de traumatismo craneal, incluyendo una descripción de traumatismos craneales cerrados y abiertos, las causas comunes como accidentes y caídas, y los síntomas que pueden ocurrir inmediatamente o con el tiempo como sangrado en el cerebro, hinchazón, o cambios en el funcionamiento cerebral.
Inscrire la créativité au coeur des apprentissages en LVEFLonguet
Inscrire la créativité au cœur des apprentissages implique un changement de démarche pédagogique, changement qui se trouve au cœur même du nouveau socle et des nouveaux programmes. Dans cette présentation, je présente dans un premier temps certains éléments du socle et des programmes qui vont dans le sens d’une nouvelle approche pédagogie puis, dans un second temps, j'explicite quelques principes théoriques liés à cette nouvelle démarche. Enfin, je montre comment inscrire la créativité au cœur des apprentissages à partir d’expériences menées à Paris et en Allemagne dans le cadre de mes enseignement en master MEEF.
Comprendre le monde technologique qui nous entoure (IPM)Marcel Lebrun
Séminaire organisé le 6 février 2015 dans le cadre de la formation pédagogique des Assistants de l'UCL (Université catholique de Louvain à Louvain-la-Neuve). Cette formation est proposée par l'IPM (Institut de Pédagogie universitaire et des Multimédias).
La première partie de cette présentation explique la cohérence (ou alignement) pédagogique à l'ère numérique : objectifs et compétences numériques, méthodes et le cas des classes inversées, l'évaluation et les outils.
La seconde partie traite de quelques aspects propres au numérique : réseaux sociaux, validation et curation d'informations, outils de communication ....
Ne sera pas prof 3.0 qui veut ! Forum Educavox du 5 avril 2014Jean-François CECI
Le 5 avril dernier, j’ai eu la joie de participer à la table ronde « Le numérique et les valeurs de la République – l’Egalité » Avec Anne Andrist, Gilles Le Page et Patrick Figeac lors du forum des auteurs EDUCAVOX. Je les remercie (ainsi que le public) pour la qualité des échanges et l’enrichissement que l’on retire d’une telle expérience. Le calme étant revenu, j’aimerais compléter nos propos avec les quelques idées ci-dessous...voir fichier.
Les boussoles du numérique : Cenon le 11/12/2013 atelier 3 pedagogie numeriqueJean-François CECI
Présentation d'introduction de l'Atelier 3 - La pédagogie inversée.
Exemples de démarche inversée en 6° en accompagnemen t personnalisé.
David Bouchillon, Professeur d’Histoire Géographie, Collège Aliénor d’Aquitaine - Salles (33)
Marie Soulié, Professeur de français, collège Argote d'Orthez.
Animé par Jean-François Ceci, Chargé de mission pédagogie numérique, Université de Pau et des Pays
de l’Adour
Entre mirages numériques et virages pédagogique, l’hybridation pour l’école...Marcel Lebrun
Conférence (diapo complet) sur le thème des MOOCs et des Classes Inversées donnée au Colloque de Clair2015 le 30 janvier 2015 (en partie d'une conférence conjointe avec Christophe Batier).
En lien, pour les classes inversées, avec mon billet du BlogdeMarcel : http://bit.ly/Niveaux-Classes-Inversees
Les MOOC ? Entre fossilisation des pratiques et essor de la pédagogie à l'ère...Marcel Lebrun
Conférence donnée le mardi 26 novembre lors des Entretiens Jacques Cartier à l'ENS de Lyon : Les MOOC ? Entre fossilisation des pratiques et essor de la pédagogie à l'ère
numérique
Springer Claude : Digital Humanities and langages, Humanités Numériques et la...Claudespringer
This conference given at Aix-Marseille University in november 2016 completes the Montreal 2015 conference. A reflection on what Digital Humanities should be is developed from the analysis of the report of the French National Digital Commission. The ideas of Benjamin and Lyotard are solicited to understand the stakes of Digital Humanities.
Cette conférence donnée à l'Université Aix Marseille en novembre 2016 complète la conférence de Montréal 2015. Une réflexion sur ce que devraient être les Humanités numériques est développée à partir de l'analyse du rapport de la commission nationale du numérique. Les propos de Benjamin et Lyotard sont sollicités pour comprendre les enjeux des Humanités numériques.
AIPU-CH Lausanne 2015. Les classes inversées : de quelles hybridations parlon...Marcel Lebrun
Même si la méthode pédagogique sous-jacente n'est pas nouvelle, le concept des "Flipped Classrooms", les classes inversées, constitue une véritable révolution dans le paysage de la pédagogie actuelle de l'école fondamentale à l'enseignement supérieur. Ce sont en fait des enseignants du secondaire (en chimie) qui ont forgé le concept et la méthode, étant confrontés à la passivité voire la démotivation de leurs élèves. Quelques petites vidéos sur YouTube et un débat en classe ? Ce n'est pas si simple !
On peut y voir aussi une sorte de "cheval de Troie" au sein des citadelles du savoir et un fertilisant dans le cadre du développement professionnel des enseignants et des approches par compétences pour l'apprendre à apprendre toute la vie durant dans un monde complexe. Comme toute innovation pédagogique, les classes inversées interrogent l'enseignement traditionnel et proposent des pistes pour l'évolution de ces pratiques héritées d'une époque où le livre était rare et où la distribution des savoirs se faisait exclusivement à "l'école". En effet, elles proposent et stimulent une nouvelle considération des espaces-temps de "l'enseigner-apprendre" en conviant les ressources (dont les fameux MOOC mais pas exclusivement), les activités, les contextes … hors les murs de l'école (la distance) dans la classe (la présence) en redonnant à cette dernière son potentiel d'activités et d'interactivités : libéré, d'une certaine façon, de la contrainte liée à la transmission, l'enseignant devient davantage gestionnaire de dispositifs et accompagnateur d'apprentissage. Notre atelier s'attachera à démontrer et à construire des modèles de classes inversées dans lesquels les statuts des savoirs seront reconsidérés, les rapports entre savoirs et compétences seront mieux équilibrés, les rôles assumés par les partenaires, enseignants et étudiants, seront distribués différemment … Nous présenterons quelques unes de nos expérimentations actuelles : un MOOC connectiviste pour former en ligne les formateurs afin qu’ils deviennent formateurs en ligne (eLearn2) et des variations sur le thème de l’hybridation que nous déployons dans nos propres enseignements.
MOOCs et Classes inversées : deux phénomènes précurseurs pour l’innovation da...Marcel Lebrun
Conférence tenue à l'UQAC (Université du Québec à Chicoutimi) le 2 février 2015de 11h à 13h au local P1-6350.
Cette conférence s’attache à démontrer et à construire des modèles de classes inversées au sein d’une typologie dans laquelle les statuts des savoirs seront reconsidérés, les rapports entre savoirs et compétences seront mieux équilibrés, les rôles assumés par les partenaires, enseignants et étudiants, seront distribués différemment … Un texte d'accompagnement est disponible sur mon Blog : http://bit.ly/Niveaux-Classes-Inversees
En particulier les dias 39 à 42 présentent les "niveaux" de Classes Inversées et en particulier les "Classes Translatées" ...
Cette conférence était accompagnée d'une autre tenue par mon collègue Christophe Batier : Les Outils du Web pour enseigner. Cette conférence dresse un panorama non exhaustif des principaux outils en s’appuyant sur quelques uns de leurs usages (médias sociaux, outils de création de contenu, communautés en ligne).
Elle est disponible aussi sur SlideShare : http://www.slideshare.net/batier/outils-du-web-universit-de-chicoutimi-janvier-2015
F. Questier, MOOCs & Openness. Les aspects ouverts des MOOC: clé pour un processus d'apprentissage réussi. Présenté à Université Ibn Tofaïl, Kénitra, Maroc, Avril 2017; Presented at Universidad de Vigo, May 2017
Diapo d'un séminaire donné à la FOPES https://www.uclouvain.be/opes.html le 19 février 2016 sur les classes inversées. Il résulte lui-même d'une "classe inversée" organisée au départ d'une vidéo sur les classes inversées (proposée avant la formation) et d'une analyse des avis, opinions, commentaires ... et questions déposés sur un forum par les participants avant la séance elle-même ... une formation inversée ? On y trouvera à la fin, l'évolution de mes cours en classes inversées de 2008 à 2016.
PS : la vidéo en question date de 2012 : https://youtu.be/kYbxdfGxRi4
J'ai volontairement proposé cette vidéo "un peu datée" (malgré les évolutions du concept) pour soulever les questions du modèle original.
Este documento describe los primeros auxilios en caso de traumatismo craneal, incluyendo una descripción de traumatismos craneales cerrados y abiertos, las causas comunes como accidentes y caídas, y los síntomas que pueden ocurrir inmediatamente o con el tiempo como sangrado en el cerebro, hinchazón, o cambios en el funcionamiento cerebral.
E mediador en-ava_maria_mercedes_gonzalezMmgpantoja
Este documento describe las características y competencias de un e-mediador en Ambientes Virtuales de Aprendizaje (AVA). Explica que un AVA es un programa informático interactivo con capacidad de comunicación integrada que ofrece oportunidades educativas. Luego detalla que un e-mediador debe facilitar la organización de contenidos, la mediación tecnológica, la interacción entre estudiantes y la mediación social del profesor para promover la comunicación empática, la motivación y un clima de confianza. Finalmente, enumera las compet
Criterios para evaluar fuentes de información provenientes de internetrosaleszoila09
Este documento proporciona una lista de preguntas para evaluar la calidad de la información en sitios web. Algunas de las preguntas clave incluyen determinar el propósito del sitio web, la credibilidad de los autores, la actualidad y objetividad de los contenidos, y la presencia de errores o sesgos en la información. El objetivo es desarrollar un conjunto de criterios para evaluar críticamente la confiabilidad de los contenidos en páginas web.
Bilan et récolte de l'atelier Fab Labs - congrès APDEQ 2013Helene Brown
Bilan et récolte des découvertes et apprentissages de l'Atelier de co-création sur : "Les Fab Labs, un modèle de co-développement économique?" lors du 54e Congrès de l’Association de professionnels en développement économique du Québec (APDEQ), le 3 octobre 2013, à Gatineau, Québec.
Robert Pattinson es un actor, modelo y cantante británico nacido en 1986 en Londres. Se hizo famoso interpretando a Cedric Diggory en Harry Potter y más tarde alcanzó reconocimiento mundial por su papel de Edward Cullen en la saga Crepúsculo. Ha actuado en otras películas como Agua para Elefantes, Recuérdame y The Rover, y ha sido nombrado entre las personas más influyentes del mundo por la revista Time y una de las celebridades más poderosas por Forbes.
Brian sueña con ser oficial de la PDI porque ha admirado esa profesión desde pequeño. Su objetivo es llegar al mayor rango de oficial para continuar su carrera y ser importante en la profesión. Sus planes futuros son brindar seguridad y protección a las personas como oficial, y teme que de no lograr su meta no podrá tener éxito en el futuro.
Este documento trata sobre la preservación de la biodiversidad y la diversidad cultural como base para la soberanía y los derechos de los pueblos indígenas y campesinos en Venezuela. Define la biodiversidad y explica que su preservación requiere concientizar a la ciudadanía sobre su importancia. También destaca la importancia de la diversidad cultural, los derechos de los pueblos indígenas a la inclusión social y el reconocimiento de su legado ancestral, y los derechos de los campesinos al protagonismo y el poder popular.
El documento es una colección de poemas que expresan sentimientos de amor, añoranza y devoción hacia una persona especial. Los poemas describen cómo el amor por esta persona ha transformado positivamente la vida del autor y cómo duele su ausencia. Resaltan la belleza, ternura y pasión que el autor siente por esta persona, a quien ve como un ángel y su único lugar seguro.
Para crear un blogger, primero se debe crear una cuenta de Gmail si no se tiene una. Luego, se abre la página de blogger.com y se hace clic en la opción de "Nuevo blog", donde se llena el título y la dirección del blog. Después de crear el blog, se elige una plantilla y se pueden publicar nuevas entradas.
El documento describe varios casos de éxito de espacios sociales de innovación en Europa, incluyendo Coventry en Reino Unido, AIM en Ámsterdam, Waag en Holanda, Laurea en Helsinki y GAIA en el País Vasco. También menciona que ESDI Maestrazgo en España no es solo un espacio físico sino también un lugar de encuentro para abordar problemas sociales y económicos de acuerdo a un nuevo modelo respetuoso con el territorio y su gente.
Para producir un producto se necesitan tres recursos principales: capital, trabajo y materia prima. El capital incluye capital físico (maquinaria, edificios), capital humano (educación, experiencia) y capital financiero (fondos). Se requiere también mano de obra, que puede ser directa o indirecta. Finalmente, se necesita materia prima, que son los elementos que se transforman e incorporan en el producto final.
WINS (Windows Internet Naming Service) es un servicio que asigna nombres NetBIOS a direcciones IP. Cuando se implementan servidores WINS en una red, los usuarios pueden acceder a los recursos de la red mediante nombres en lugar de direcciones IP. Los servidores WINS almacenan esta asignación de nombres a direcciones en una base de datos y resuelven solicitudes de nombres de clientes WINS.
Este documento presenta una línea de tiempo que describe los principales hitos tecnológicos desde el Paleolítico hasta el siglo XXI, incluyendo el desarrollo de herramientas en el Paleolítico, la invención del telar en el Neolítico, el desarrollo de alfabetos en Egipto y Mesopotamia, el uso de astilleros en Grecia y Roma, el uso de molinos de agua en la Edad Media, el descubrimiento de la pólvora en el Renacimiento, la máquina de
Humanités numériques et éducation : Communication au colloque humanités numér...Elie ALLOUCHE
Humanités numériques et éducation : Communication au colloque de l'Institut des Amériques (19/10/17)
Les humanités et études numériques comme cadre d’intelligibilité, d’accompagnement et d’impulsion des transformations éducatives et territoriales.
[Thème 5 : Ouvrir le champ scientifique à la demande sociale. Enjeux pédagogiques, enjeux patrimoniaux et enjeux de médiatisation de la production scientifique.]
Technologies et Pédagogies : c'est quand qu'on va où ? Compétences et disposi...Marcel Lebrun
Une conférence donnée par Marcel Lebrun (UCL) dans le cadre de le journée "Learning With Apple" au Cercle de Wallonie le 23 novembre 2010. Technologies & Pédagogies : une question de compétences, de dispositifs et ... d'outils !
Les humanités numériques, enjeu de transdisciplinarité et pistes d’actions pé...Elie ALLOUCHE
Les humanités numériques, enjeu de transdisciplinarité et pistes d’actions pédagogiques : intervention auprès des professeurs documentalistes de l'académie de Dijon (22/05/18)
Une expérience de baladodiffusion en sciences politiquesFlorent Michelot
Scénario de travail collaboratif de production et de diffusion d’une entrevue radio en baladodiffusion à l’aide du discours produit par un acteur politique montréalais.
Rien n’est impossible avec eTwinning !
Séminaire bilatérale eTwinning
“L’Italie et la France:
un patrimoine en partage à travers eTwinning”
27-29 septembre 2018 - Turin
1. Entre créativité et contraintes
Apports et limites des TIC
Muriel Grosbois
Paris Sorbonne, Paris IV - IUFM
muriel.grosbois@paris.iufm.fr
Synergies Europe n° 4 - 2009 pp. 133-147
Résumé : Cet article propose d’analyser l’interdépendance entre la créativité
permise par les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et
les contraintes associées à leur usage, dans le cadre d’une formation en langue
2 (L2) qui repose sur un projet de création d’une ressource numérique entre
des stagiaires français et des étudiants anglais communiquant à distance.
La première partie est consacrée au projet mis en place entre l’IUFM de
Paris et le King’s College de Londres. Il est présenté dans une perspective
d’enseignement/apprentissage de la L2. Dans un second temps, ce projet
est analysé sous l’angle du lien entre créativité et contraintes, car s’il peut
s’avérer prometteur d’échanges créatifs fructueux entre les participants, il
nécessite toutefois le recours à une méthodologie qui suppose de respecter
certaines étapes susceptibles d’être vécues comme contraignantes. La dernière
partie traite des effets du projet sur le développement de la production orale
en L2. On y compare les résultats obtenus et la perception, par les stagiaires
eux-mêmes, de leurs progrès. L’écart entre les deux est apprécié à la lumière
de la motivation engendrée par le projet.
Mots-clés : créativité, contraintes, création numérique, didactique des langues,
motivation, TIC
Abstract : This article centres around the link between creativity and constraints
generated by an ICT project in which trainee teachers in Paris and PGCE students in
London developed a multimedia resource together. The first part is a presentation of
the project from the perspective of language 2 (L2) acquisition theories. The project
itself is then analysed with a focus on creativity and constraints in so far as it is very
likely to contribute to fruitful creative exchanges among the participants, however, it
also requires a methodology and procedures that may well be viewed as constraints.
The last part deals with the effects of the project on the development of L2 oral
production. A comparison is made between the trainee teachers’ results and the way
they themselves perceived their progress. The discrepancy between the two is studied
in the light of the motivation such a project triggers.
Keywords : creativity, constraints, multimedia resource, L2 acquisition, motivation,
ICT
133
2. Synergies Europe n° 4 - 2009 pp. 133-147
Muriel Grosbois
Introduction
Pratiques innovantes, projet, créativité, mobilité, ouverture linguistique et
culturelle, autant de notions-clés aujourd’hui, tant sur le plan didactique
que social d’ailleurs, auxquelles les Technologies de l’Information et de la
Communication (TIC) apportent leur contribution. C’est dans cet esprit que le
présent article propose d’analyser une formation en langue 2 (L2) qui repose sur
la création d’une ressource numérique entre des étudiants français et anglais
communiquant à distance, et de l’analyser sous l’angle de l’interdépendance
entre la créativité permise par les TIC et les contraintes associées à leur usage.
Car si les TIC ouvrent un espace de liberté, la création multimédia comporte
aussi des exigences pouvant être ressenties comme un frein à l’expression de la
créativité, surtout lorsque l’on entreprend de créer un didacticiel, c’est-à-dire
une ressource numérique visant elle-même l’apprentissage.
Nous étudierons dans un premier temps le projet de création multimédia mis en
place entre l’IUFM de Paris et le King’s College de Londres (de 2004 à 2006) en
prenant appui sur les théories de référence dans le domaine de l’enseignement/
apprentissage d’une L2. Puis, à partir du concept de créativité tel qu’il est
défini de manière consensuelle chez Lubart (2005), à savoir que « la créativité
est la capacité à réaliser une production qui soit à la fois nouvelle et adaptée au
contexte dans lequel elle se manifeste » (Lubart, 2005 :10), nous examinerons
le projet en nous concentrant sur la tension entre la créativité et les contraintes
qui le sous-tendent. Car cette tâche, dont le résultat est un produit qui n’a pas
d’équivalent, est prometteuse d’échanges créatifs, motivants et fructueux,
comme le suggère Janitza par exemple (Janitza, 2002), mais elle nécessite aussi
de faire appel à une méthodologie qui suppose de respecter certaines étapes
pouvant être vécues comme contraignantes. Enfin, nous traiterons des effets
du projet sur l’acquisition de la L2, et plus précisément sur la compétence
de production orale, celle dont les stagiaires français ont le plus besoin dans
l’exercice de leur profession. Un lien sera alors établi entre la motivation
intrinsèque (Amabile et al., 2005), le processus créatif et les résultats en
production orale tels qu’ils ont été perçus par les participants.
1. Le projet de création d’une ressource numérique
Nous avons fait l’hypothèse qu’un scénario de formation en L2, centré sur un
projet de développement d’une ressource numérique élaborée avec des pairs
dont on étudie la langue et la culture, est susceptible d’opérer comme levier
d’apprentissage de la L2 pour les « acteurs-créateurs », terme emprunté à
Courtois et Josso (Courtois, Josso, 1997). Sur quel cadre théorique avons-nous
bâti cette hypothèse ?
1.1. Création d’une ressource numérique comme levier d’apprentissage de la L2
Les dernières générations de TIC offrent désormais la possibilité de communiquer
plus aisément à distance et de partager des ressources qui peuvent d’ailleurs
être créées grâce à elles. Les TIC facilitent donc les échanges entre locuteurs
natifs et non-natifs et la participation à un projet collectif de création.
134
3. Entre créativité et contraintes
Apports et limites des TIC
Lorsqu’une telle entreprise implique des apprenants, ces derniers sont alors
dotés d’un statut d’acteurs sociaux, conduits à interagir pour trouver ensemble
une solution à un problème (plus ou moins bien défini). On se situe là dans
une perspective socio-constructiviste de l’apprentissage. En effet, l’approche
socio-constructiviste, en particulier les travaux de Vygotski (Vygotski, 1934),
mais aussi de Leontiev (Leontiev, 1981) et Bruner (Bruner, 1983), accordent
un rôle central à la collaboration dans l’évolution des facultés cognitives et
langagières. On rappellera que pour Vygotski, l’enfant est amené à questionner
l’objet d’apprentissage, à mettre à jour ses représentations internes, grâce
à l’interaction sociale, ce qui lui permet d’accéder à cet espace potentiel de
progrès auquel il n’aurait pas eu accès autrement. La théorie de Bruner est
très proche de celle de Vygotski puisque, pour Bruner, le développement du
langage s’inscrit dans son fonctionnement social au travers d’activités (non
exclusivement verbales) :
L’acquisition du langage intervient dans un contexte de «dialogue d’action» dans
lequel une action est entreprise conjointement par l’enfant et l’adulte (Bruner,
1983 : 202).
Selon les socio-constructivistes, les connaissances d’un individu sont donc
socialement construites : le sujet les structure activement, les relie les unes aux
autres à travers un processus de négociation, de confrontations, de coopération
entre pairs. L’apprentissage s’insère ainsi dans les pratiques socioculturelles
elles-mêmes. Dans cette optique, le didacticien et l’enseignant doivent donc
plutôt veiller à concevoir des activités à caractère collectif, en fonction des
besoins des apprenants, activités qui invitent ces derniers à traiter du sens dans
l’interaction avec des partenaires. L’approche par tâches semble alors la plus
appropriée, la tâche étant définie comme suit par Breen :
... any structured language learning endeavour which has a particular objective,
appropriate content, a specified working procedure, and a range of outcomes for
those who undertake the task. ‘Task’ is therefore assumed to refer to a range of
workplans which have the overall purposes of facilitating language learning – from
the simple and brief exercise type, to more complex and lengthy activities such as
group problem-solving or simulations and decision-making (Breen, 1987 : 23).
En d’autres termes, les tâches mise en œuvre pour l’apprentissage d’une L2
sont dotées d’un objectif et reposent sur un ensemble d’actions réalistes qui
font appel à l’usage de la langue.
C’est sur ce cadre théorique que repose le projet d’élaboration d’une ressource
multimédia, proposé à des stagiaires Professeurs des Ecoles 2ème année (PE2) de
l’IUFM de Paris, et des étudiants PGCE (Post Graduate Certificate in Education)
du King’s College de Londres, eux-mêmes futurs enseignants. Français et
Anglais ont en effet œuvré à la création d’un didacticiel (destiné à des élèves
français de cycle 3), tâche qui s’apparente à une résolution de problème et qui
nécessite une négociation de sens entre les différents participants.
135
4. Synergies Europe n° 4 - 2009 pp. 133-147
Muriel Grosbois
On retrouve dans ce projet le principe de Tandem puisque, apprendre une
L2 en tandem consiste à communiquer avec un partenaire natif ayant une L1
différente. Et, comme le précise Mangenot :
L’expérience montre que de nombreux tandems n’ont qu’une durée de vie limitée,
faute de contenus à échanger. [...] En règle générale, si l’on vise une certaine
efficacité dans les apprentissages, la communication gagnera à être encadrée par des
projets (Mangenot, 1998 : 138-139).
Les échanges sont donc d’autant plus susceptibles de contribuer à l’apprentissage
de la L2 qu’ils sont sous-tendus par un projet : les partenaires communiquent
dans le cadre d’une entreprise commune (conformément à la visée actionnelle
telle qu’elle est définie dans le Cadre européen de référence), et ce faisant,
effectuent un travail sur la langue. L’enseignant est alors davantage un
«facilitateur d’apprentissage», ce qui ne signifie pas que l’apprentissage en
tandem n’est pas encadré :
Les expériences faites jusqu’à présent semblent démontrer que l’apprentissage
en tandem est couronné de succès lorsque des apprenants ont appris à utiliser des
stratégies et des techniques efficaces et lorsque leur travail est encadré – de façon
directe ou indirecte – par des conseillers (Brammerts, 2002 : 24).
Si, dans une telle entreprise, l’enseignant est vigilant mais le guidage discret,
est-ce le cas dans le projet collectif de création d’une ressource numérique ?
Examinons, à la lumière du concept de créativité, le cadrage prévu par les
formateurs à l’initiative du projet.
1.2. Entre liberté d’initiative et cadrage côté formateurs
La définition de la créativité proposée par Lubart (op. cit.) met l’accent sur la
nouveauté et l’adaptation. Il précise :
Une production créative ne peut être simplement une réponse nouvelle. Elle doit
également être adaptée, c’est-à-dire qu’elle doit satisfaire différentes contraintes
liées aux situations dans lesquelles se trouvent les personnes (Lubart, 2005 : 10).
Vu sous cet angle, il convient en premier lieu de signaler que le formateur
du King’s College de Londres et moi-même avons bénéficié d’une grande
liberté d’initiative dans l’élaboration d’une formation en partie à distance,
reposant sur le projet et intégrée à nos cursus respectifs, formation qui n’avait
jusqu’alors pas été mise en place entre nos institutions. Mais bien évidemment,
nous l’avons conçue en fonction d’objectifs d’apprentissage et de contraintes
institutionnelles de part et d’autre. Ainsi, nous avons négocié le partenariat
pendant l’année universitaire 2003-2004 en ces termes.
Il nous a d’abord paru nécessaire de considérer l’apport d’un tel projet pour les
deux parties afin de tendre vers un équilibre entre investissement et bénéfices
pour les uns comme pour les autres (conformément au principe de Tandem).
L’objectif de création d’un didacticiel destiné à l’apprentissage de l’anglais par
des élèves d’école primaire française convenait. En effet, le formateur anglais
y a vu, pour ses étudiants, un intérêt non pas sur le plan linguistique, mais sur
136
5. Entre créativité et contraintes
Apports et limites des TIC
le plan de l’enseignement d’une L2 grâce aux TIC, dans la mesure où, s’agissant
de «PGCE students», leur dernière année de formation n’est plus centrée sur la
discipline qu’ils vont enseigner, mais sur la façon de l’enseigner. Dans ce cadre, il
leur est demandé de constituer un portfolio TIC dans lequel ils doivent consigner
l’usage de l’outil informatique en rapport avec des situations pédagogiques. Leur
participation au développement d’un didacticiel destiné à l’apprentissage d’une
L2 par des élèves français pouvait donc les aider à l’élaboration de ce document.
Par contre, l’intérêt pour les stagiaires de l’IUFM résidait, lui, essentiellement
dans les échanges langagiers sous-tendus par le projet commun.
Dans un second temps, nous avons affiné les bases du contrat en prenant en
considération les disponibilités et contraintes de chacun. Les étudiants anglais
étant, lors de leur formation, le plus souvent en stage dans divers établissements
scolaires, nous avons exclu le recours à la visioconférence, qui aurait nécessité
une présence simultanée des interlocuteurs. Le choix du courriel comme moyen
de communication permettait une plus grande flexibilité organisationnelle. De
plus, les étudiants anglais étant très peu présents au King’s College, nous avons
décidé que la rédaction des courriels se ferait en dehors des cours pour eux,
contrairement aux stagiaires français.
Nous avons ensuite poursuivi la négociation en abordant les points suivants :
- le nombre de courriels échangés : huit au maximum (compte tenu de la durée de la
formation : 32 heures en France), avec des allers-retours éventuels ;
- les dates approximatives des échanges (pour veiller à ce qu’elles ne correspondent
pas à des périodes où la charge de travail était trop importante ou bien à des stages à
l’étranger dans le cadre du programme Erasmus pour les étudiants anglais) ;
- les thèmes susceptibles d’être abordés lors des échanges (nous avons convenu qu’ils
ne devaient pas être trop spécifiques à l’école primaire dans la mesure où les étudiants
anglais effectuaient des stages à la fois dans le secondaire et dans le primaire ; il
importait donc que les thèmes restent généraux tout en contribuant au développement
d’une ressource numérique destinée à des élèves français a priori de cycle 3) ;
- les appariements (sur la base d’un étudiant anglais pour un stagiaire français, à
adapter en fonction du nombre de participants).
Il s’avère donc que, si, en tant que formateurs, nous jouissions d’une certaine
liberté, nous avons toutefois jugé nécessaire de trouver en amont un accord sur
ces points-clés, cadrage qui prend en compte les objectifs de la formation et les
contraintes institutionnelles. Le projet est ainsi « adapté », en vue de permette aux
apprenants de s’approcher au maximum des objectifs d’apprentissage fixés (sans
qu’ils soient dépourvus d’autonomie pour autant dans l’exécution de la tâche).
Examinons maintenant dans quelle mesure les apprenants, engagés dans
le processus de création multimédia, oscillent eux aussi entre créativité et
contraintes.
2. Élaboration d’un didacticiel : entre créativité et contraintes
Élaborer un didacticiel, même simple, suppose de réunir des compétences
multiples.
137
6. Synergies Europe n° 4 - 2009 pp. 133-147
Muriel Grosbois
Commençons par considérer les exigences méthodologiques que cette tâche
requiert, avant de présenter le produit fini lui-même et son élaboration en lien
avec les modèles de processus créatif.
2.1. Contraintes méthodologiques
Selon Demaizière et Dubuisson (Demaizière, Dubuisson, 1992), une conduite de
projet pour le développement de didacticiels peut se décomposer ainsi :
- une phase de spécifications ;
- une phase de conception ;
- une phase de médiatisation.
La première étape nécessite de prendre en compte les modes d’utilisation et
d’intégration du didacticiel. Doivent donc être examinés le public cible, ses
prérequis et ses objectifs. Cela conduit à la rédaction d’un cahier des charges
pouvant contenir une ébauche de scénario pédagogique et l’architecture
générale du didacticiel.
La deuxième étape correspond à une mise en forme des contenus et une
scénarisation qui débouchent sur l’élaboration d’une trame la plus précise
possible du point de vue didactique et pédagogique, puis à une maquette.
La troisième étape, celle de la médiatisation, correspond à la « mise en
machine » (au moyen d’outils logiciels), dont les premiers essais peuvent donner
lieu au développement d’un prototype.
Généralement, ces phases se soldent par une expérimentation qui consiste à
tester le didacticiel sur une population cible.
Ce genre d’entreprise s’accompagne donc d’une organisation pouvant être
vécue comme contraignante :
C’est à chaque équipe, à chaque chef de projet de se déterminer un éventuel cadre,
carcan, méthode, technique, ensemble de principes méthodologiques, ou axes de
travail plus ou moins contraignants ou exigeants à un niveau ou à un autre (Demaizière,
Dubuisson, 1992 : 269).
Cette approche de la conception d’un didacticiel appelle deux remarques
eu égard au concept de créativité si l’on se réfère à ce que souligne Lubart
concernant la nature de la tâche :
L’importance relative de la nouveauté et de l’adaptation dépend aussi de la nature
des tâches proposées aux sujets : par exemple, le critère d’adaptation est plus
fortement impliqué dans les productions créatives des ingénieurs que dans celles des
artistes (Lubart, 2005 : 11).
Certes, sur un plan purement méthodologique, la tâche de création d’un
didacticiel est susceptible d’accorder un poids plus important au critère
d’adaptation qu’à celui de nouveauté.
En revanche, il est aussi plus aisé de se distancier des contraintes
méthodologiques dans le cadre d’un projet de création d’une ressource
numérique vu essentiellement comme levier d’apprentissage d’une L2 par les
138
7. Entre créativité et contraintes
Apports et limites des TIC
acteurs qui participent à son élaboration. En effet, dans une telle perspective,
le produit fini importe moins que les échanges langagiers qu’il induit.
Qu’avons-nous privilégié ?
2.2. Présentation de la ressource numérique et de son élaboration
Précisons tout d’abord que le didacticiel créé est centré sur la découverte
de Red Nose Day, thème choisi par les stagiaires car leurs partenaires anglais
l’avaient présenté lors d’un échange de courriel consacré aux fêtes célébrées
en Angleterre. Cet événement était inconnu des stagiaires et ces derniers ont
pensé qu’il offrait l’avantage de pouvoir faire découvrir à des élèves français
de cycle 3 un fait culturel authentique susceptible de les intéresser, ouvrant sur
l’altérité, et en adéquation avec les instructions officielles.
La découverte de Red Nose Day par les enfants s’effectue au travers d’une
activité matérialisée par deux écrans dont le premier est celui-ci :
Le contenu de cette première partie de l’histoire est :
It’s 8 o’clock. John’s taking the bus. He’s going to school. But he’s not wearing a uniform
today! He’s wearing a red T-shirt and a red nose! Today’s Red Nose Day!
Ici, la tâche consiste à écouter la première partie de l’histoire à l’aide de la
bande son, puis à placer les dessins illustratifs dans l’ordre chronologique de la
narration en les glissant sur les numéros prévus à cet effet. En cliquant sur le
bouton Verify, les vignettes placées au bon endroit demeurent fixes alors que
les autres sont renvoyées à leur emplacement initial.
La seconde partie de l’histoire repose sur le même principe et le contenu est :
Red Nose day is organised to raise money for children in Africa. That’s why John is
selling cakes and playing games. There’s also a special programme on TV! It’s fun!
La ressource dans son intégralité est disponible à l’adresse suivante 11: http://
formation.paris.iufm.fr/~grosbois/RedNose/
139
8. Synergies Europe n° 4 - 2009 pp. 133-147
Muriel Grosbois
Pour parvenir à ce produit fini, les étapes chronologiques suivantes ont été
observées.
- Nous avons procédé à une synthèse des objectifs de l’enseignement de l’anglais
à l’école primaire en prenant appui sur les instructions officielles, c’est-à-dire le
champ de la « didactique institutionnelle » pour reprendre les termes de Bailly
(Bailly, 1997 : 17).
- Nous avons analysé une ressource numérique existante (intitulée Swim,
présentée dans Grosbois, 2006) et réfléchi à son intégration dans une progression
pédagogique.
- Nous avons cerné les besoins des élèves, ce qui nous a conduits à retenir un
thème pour la ressource numérique. Le choix du thème s’est fait en débattant
des éléments informatifs culturels fournis par les partenaires du King’s College,
et en les mettant en regard avec le programme officiel.
- Nous avons élaboré une trame, pour aboutir à l’ébauche d’un scénario papier.
- Nous avons rédigé le cahier des charges, qui a donné lieu à la rédaction de trois
documents de synthèse, l’un consacré aux sons à enregistrer, l’autre récapitulant
les dessins à faire produire à des élèves anglais afin qu’ils soient culturellement
pertinents, et enfin, le planning prévisionnel.
- Nous avons élaboré un prototype en veillant à ce qu’il soit le plus possible
conforme au cahier des charges établi.
- Nous avons progressivement mis à jour le prototype en intégrant les dessins et
les sons.
- Suite à des problèmes de lecture d’image et de navigation qui nous sont apparus,
nous avons apporté des améliorations à la ressource.
- Nous avons ensuite prévu l’intégration de la ressource numérique dans une
progression pédagogique.
- Nous avons alors été en mesure de tester la ressource grandeur nature avec
des élèves de cycle 3 (dans classe de CE2, c’est-à-dire des enfants de 8 ans
pour la plupart).
- Nous avons enfin analysé son utilisation par les élèves (la séance test en classe
ayant été filmée pour un meilleur recul réflexif). Nous en avons déduit des
améliorations à apporter qui auraient nécessité une boucle de rétroaction, que
nous n’avons pas pu engager faute de temps (32 heures seulement étant dévolues
à la formation sur l’année).
Le processus de création multimédia auquel nous nous sommes livrés, assez
fidèle aux phases méthodologiques de développement de didacticiels, n’est pas
non plus sans rappeler les modèles à étapes du processus créatif, en particulier le
modèle de résolution de problème de Guilford (1967), résumé ainsi par Lubart :
Une étape initiale de filtrage (éveil et orientation de l’attention), une étape de
réflexion (le problème est sensé et structuré), une phase de production (production
d’idées par des pensées divergente et convergente), éventuellement une autre
phase de réflexion (obtention de nouvelles informations) suivie d’une autre étape
de production, ce cycle pouvant se poursuivre jusqu’à ce que le travail soit réalisé
(Lubart, 2005 : 92).
Aussi est-il intéressant de savoir comment le projet a été vécu par les
participants (en nous limitant ici aux stagiaires français). A-t-il été perçu par
140
9. Entre créativité et contraintes
Apports et limites des TIC
eux comme un moyen d’apprendre une L2 en exerçant leur créativité par le
biais de la création multimédia ? Ou bien le projet a-t-il présenté à leurs yeux
un caractère contraignant ?
2.3. Juste milieu entre créativité et contraintes ?
Les réponses à cette interrogation se trouvent dans les commentaires des
stagiaires à une des questions du bilan final : « Qu’auriez-vous souhaité de
différent pour cette formation ? »
En effet, deux stagiaires sur 16 mentionnent le fait qu’elles auraient souhaité
que le travail soit moins guidé :
« Plus de liberté dans les échanges avec nos correspondants. » (Eloïse)
« Que ce soit moins dirigé : parfois l’impression que le projet était déjà monté et
que nous n’avions qu’à suivre. (C’est vrai que de toute manière si on n’a pas d’idée
précise sur ce que l’on veut faire, il est difficile de gérer les idées de seize personnes
à la fois et qu’un projet se doit donc être un minimum dirigé ! Mais... !). E-mails très
dirigés également. » (Aurélie)
Un des points qui nécessite réflexion dans le scénario de formation proposé est
donc celui de l’équilibre à trouver entre laisser les apprenants autonomes et
les guider. Et cet ajustement vaut tant pour les courriels que pour la création
du didacticiel, les deux étant liés.
Concernant les échanges électroniques, les deux stagiaires citées ci-dessus
auraient souhaité qu’ils soient plus libres, les thèmes abordés n’étant pas
laissés à leur initiative individuelle dans la mesure où ils étaient au préalable
négociés par le groupe-classe français, et devaient également être conformes
au contrat établi entre les deux formateurs.
Cette organisation trouvait sa justification dans le fait que nous devions, en tant
que formatrice, nous assurer que les situations de communication contribuaient
à la réalisation de la création de la ressource multimédia commune, mais aussi
et surtout à l’émergence de SPA, c’est-à-dire de Séquences Potentiellement
Acquisitionnelles (Py, 1990) permettant la structuration de l’apprentissage et
le développement de l’interlangue de chacun des stagiaires.
On remarquera que, dans les limites du cadre fixé, les apprenants pouvaient
œuvrer librement, ce qui n’était d’ailleurs pas sans incidence pour nous,
formatrice. Cela impliquait de gérer l’imprévisible des interactions qui, en
groupe-classe, découlaient des échanges individuels entre les stagiaires et
leurs partenaires du King’s College. Il fallait aussi élaborer des tâches visant
l’acquisition de la L2 chez les stagiaires. Dans la mesure où il était impossible
de prendre appui sur un document pédagogique préparé à l’avance, une partie
des activités devait se construire dans l’instant. Cette prise de risque était
nécessaire pour que les stagiaires soient impliqués dans des tâches discursives
fournissant les conditions requises pour l’acquisition. Pekarek Doehler
résume ainsi l’avantage de ce positionnement, que l’on pourrait qualifier de
positionnement à risque, tant pour les apprenants que pour l’enseignant :
141
10. Synergies Europe n° 4 - 2009 pp. 133-147
Muriel Grosbois
La logique conversationnelle de l’échange [...] montre des modes de fonctionnement
interactionnel permettant à l’apprenant de participer de manière active à la gestion des
activités de discours, de se positionner comme un sujet qui expérimente avec sa langue,
qui ose prendre des risques et qui est amené à négocier l’intercompréhension avec
ses interlocuteurs dans des contextes d’interaction variés. Cette forme d’interaction
implique des modes de participation des élèves leur demandant de mettre en œuvre
leur L2 afin de gérer à la fois les contenus, les positionnements interpersonnels et
l’organisation interactive des échanges. C’est là aussi où réside sa véritable richesse
acquisitionnelle, et non pas dans le simple fait de présenter des logiques communicatives
considérées comme plus «réalistes» ou plus proches de la communication non scolaire
(Pekarek Doehler, 2002 : 128).
Il a donc fallu essayer de trouver le juste milieu entre, fixer les règles du jeu
des activités de communication médiée par ordinateur afin qu’émergent des
situations exploitables à des fins d’apprentissage de la L2, et accorder une part
d’initiative aux stagiaires dans le cadre défini au préalable.
Cet équilibre vers lequel il convient de tendre vaut également en matière de
création de la ressource numérique. Et il est tout aussi difficile à trouver dans
ce domaine. Une des stagiaires (Aurélie) mentionne qu’elle aurait souhaité plus
de liberté à ce niveau là. Mais, en tant que formatrice endossant le rôle de chef
de projet, il fallait cadrer le travail commun et notamment veiller à ce que
les propositions des stagiaires soient réalistes. Ainsi, lorsqu’une autre stagiaire,
Eloïse, suggère : « nous aurions peut-être pu travailler l’aspect technique et
faire une ressource «plus riche» », il importe de préciser que, compte tenu de
l’objectif de la formation et du temps imparti, il était indispensable de limiter
de telles ambitions.
Ainsi, il apparaît qu’un rééquilibrage entre liberté/autonomie et guidage est
souhaitable dans le scénario de formation proposé, surtout si l’on prend en
compte le fait que liberté et autonomie nourrissent la créativité, comme le
rappellent Amabile et al., :
Several researchers have concluded that creativity is fostered when individuals and
teams have relatively high autonomy in the day-to-day conduct of the work and a
sense of ownership and control over their own work and their own ideas (Amabile et
al., 1996 : 1161).
Mais ce rééquilibrage n’est pas aisé à mettre en œuvre dans le cadre d’un projet
de création d’une ressource numérique envisagé comme levier d’apprentissage
de la L2. Warschauer, au sujet des projets qui intègrent la communication en
ligne, résume bien la situation et souligne d’ailleurs la nécessité d’une approche
structurée :
Best online teaching practices take the contradictory nature of the Internet into
account. Internet-based activities should be complex enough to allow for the
kinds of interaction, collaboration, and autonomous decision-making that are well
supported by the medium. The activities should also be sufficiently structured to
allow learners to achieve objectives without floundering or getting lost. These two
points, taken together, mean that Internet-based projects and activities will likely
be most successful when they reflect in-depth planning and integration. [...] Online
142
11. Entre créativité et contraintes
Apports et limites des TIC
communication thus fits especially well with a structured, project-based approach
which allows learners to engage in increasingly complex tasks throughout a course,
in collaboration with partners in the same class or in other locations, and with
appropriate scaffolding from the teacher or from other sources (including online
resources) (Warschauer, 2001).
Il convient à ce stade d’examiner si le projet tel qu’il a été mené a opéré ou non
comme levier d’apprentissage de la L2 pour les stagiaires français, afin de vérifier
l’hypothèse initialement formulée. Plus précisément, il est utile de connaître
l’effet de ce projet sur la production orale en L2 des stagiaires, puisqu’il s’agit
là d’une compétence-clé pour eux dans l’exercice de leur profession en tant
que futurs professeurs des écoles devant enseigner l’anglais.
3. Effets du projet sur l’acquisition de la L2
Nous étudierons ici l’impact de la formation sur la production orale en L2 en
mettant en regard les résultats obtenus par les stagiaires en amont et en aval de
la formation, et leur impression quant à l’évolution de leur propre production
orale. Nous analyserons ensuite l’écart entre résultats et représentations à la
lumière de la motivation engendrée par le projet, la motivation étant un des
moteurs de la créativité.
3.1. Résultats versus représentations
L’optique actuelle en matière d’évaluation consiste à préciser ce qu’un apprenant
peut réaliser en L2, en situant les stades de performance intermédiaires de
son interlangue sur la base de critères linguistiques, mais aussi de savoir-faire
langagiers associés à un contexte communicatif.
Nous avons donc évalué sur un axe à la fois linguistique et pragmatique (ce qui
signifie prendre en compte la production linguistique, ainsi que la compétence
en acte dans une situation de communication la plus authentique possible),
comme c’est le cas pour le Diplôme de Compétence en Langue (DCL), le
Certificat de compétence en Langues pour l’Enseignement Supérieur (CLES) et
le Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues (CECRL).
Après avoir examiné les grilles d’évaluation du DCL, du CLES et du CECRL
relatives à la production orale, nous avons retenu celle du DCL (spécifique à
l’anglais) car elle offre un cadrage plus détaillé que les deux autres.
Nous avons ensuite regroupé les critères de la façon suivante.
En ce qui concerne la compétence linguistique :
-
le groupe verbal (des énoncés déclaratifs et interrogatifs) ;
la syntaxe des énoncés déclaratifs ;
le questionnement ;
le groupe nominal ;
le lexique ;
la phonologie.
143
12. Synergies Europe n° 4 - 2009 pp. 133-147
Muriel Grosbois
En ce qui concerne la compétence pragmatique :
-
la quantité ;
l’efficacité ;
l’interaction ;
le repérage d’informations.
À chacun de ces critères correspondent des zones de niveau de compétence
(qui vont de 1 à 5 pour les critères linguistiques et de 0 à 5 pour les critères
pragmatiques) permettant de situer l’interlangue à un moment donné sur la
base du degré d’opérationnalité des apprenants.
Sans entrer ici dans le détail des tâches évaluatives proposées aux stagiaires, il
importe toutefois de préciser que ces tâches se prêtaient à une évaluation sur
un axe à la fois linguistique et pragmatique, et que celles proposées en début
et fin de formation étaient de nature et de difficulté comparables.
Les productions orales des stagiaires émanant des tâches évaluatives ont été
passées au crible des critères décrits précédemment, en amont et en aval de la
formation. Puis, nous avons récapitulé les résultats de tous les stagiaires pour
accéder à la vue globale que voici :
Évolution
de la production orale
Total
Nombre de critères en progression
43
Nombre de critères en régression
1
Nombre de critères restés stables
116
Ce qui fait un total général de 160 critères
(10 critères pour chaque stagiaire).
L’étude portant sur un échantillon réduit (16 stagiaires), les résultats obtenus
n’ont certes pas valeur de généralité. On remarque toutefois que, sur le plan
global, le scénario de formation a généré bien plus de stabilité (environ 72,5 %)
que de progrès (environ 27 %) en matière de production orale.
Les résultats des stagiaires ont également été analysés sur un plan individuel.
Nous signalerons juste que nous avons détecté le plus de signes de progrès chez
deux d’entre eux, et que nous n’avons observé aucun signe de progrès chez
trois autres.
Nous ne procèderons pas ici à une analyse du scénario de formation pour
comprendre les diverses causes susceptibles d’expliquer les résultats obtenus.
Par contre, nous essaierons de cerner si les résultats observés correspondent à
la perception, par les stagiaires eux-mêmes, de l’évolution de leur production
orale. Pour cela nous avons examiné les réponses qu’ils ont fournies dans le
questionnaire de bilan, à la question : « Selon vous, cette formation a-t-elle
contribué au développement de votre expression orale ? Si oui, comment ? Si
non, pourquoi ? ».
13 d’entre eux ont répondu positivement à cette question. Ainsi, les stagiaires ont,
pour la plupart, eu l’impression que la formation les avait aidés à progresser en
matière de production orale, même dans les cas où nous n’avons pas constaté de
144
13. Entre créativité et contraintes
Apports et limites des TIC
progrès, et alors que les résultats globaux montrent que la stabilité l’a emporté.
Si les raisons avancées par les stagiaires dans leurs réponses à cette question
ne mentionnent pas directement le facteur « motivation », on peut toutefois
chercher à savoir si l’écart entre les résultats observés et les représentations
ne s’explique pas, en partie du moins, par la motivation engendrée par la
participation au projet de création d’une ressource numérique.
3.2. Création et motivation
Rappelons tout d’abord que, dans la littérature, il est généralement fait
référence à deux types de motivation : la motivation intrinsèque et la motivation
extrinsèque, résumés ainsi par Lubart :
La motivation intrinsèque réfère à des moteurs ou à des désirs internes qui sont
satisfaits par l’accomplissement de la tâche. […]
Par motivation extrinsèque, nous faisons moins référence à la tâche, au problème à
résoudre, qu’aux récompenses offertes par l’environnement après l’accomplissement
de la tâche (Lubart, 2005 : 41-42).
Et selon Amabile, la motivation intrinsèque est associée à un plus haut degré de créativité
que la motivation extrinsèque.
A considerable research literature has identified intrinsic motivation as the form of
motivation that is most closely associated with creativity (Amabile et al., 2005 : 375).
Deux questions posées aux stagiaires à l’issue de la formation permettent d’apprécier
le degré de motivation lié au projet de création d’une ressource numérique. À
la première question, de type direct : « Le projet de création d’une ressource
multimédia en partenariat avec les correspondants du King’s College de Londres
a-t-il été motivant pour vous ? Justifiez », on obtient les réponses suivantes :
Oui = 15
Non = 0
Oui et Non = 1.
L’analyse du contenu des réponses de cette question en partie ouverte, permet
de dégager trois éléments-clés de la formation mis en avant par les stagiaires :
le projet, l’authenticité de la communication, et le lien avec leur pratique
professionnelle.
Concernant la réponse mitigée, c’est le fait d’être trop encadré qui est
mentionné comme point négatif. On peut ainsi considérer que le scénario de
formation, qui engendre chez les stagiaires un besoin de communiquer (avec
leurs partenaires du King’s College, mais aussi entre eux), en vue d’élaborer
collectivement une ressource numérique liée à leur pratique professionnelle,
est perçu par les stagiaires eux-mêmes comme motivant.
On trouve également des informations concernant le facteur motivation par
le biais de la question indirecte : « Cette formation a-t-elle répondu à vos
besoins ? Précisez. », pour laquelle on obtient les réponses suivantes :
Oui = 13
Oui et Non = 3.
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Muriel Grosbois
En effet, concernant les réponses positives, outre la mention d’une adéquation
entre la formation et leurs besoins linguistiques et pédagogiques, les deux
points suivants sont évoqués :
- la mise en confiance : signalée par deux stagiaires ;
- la motivation : six stagiaires l’expriment en ces termes : « stimulation » ; « envie
d’aller en cours » ; « plaisir d’apprendre » ; « envie de progresser ».
Parmi eux, trois mettent en avant le plaisir d’apprendre l’anglais autrement :
« Le cours m’a donné envie d’apprendre l’anglais, et autrement » (Sandrine) ;
« Plaisir d’apprendre l’anglais, contrairement à mes souvenirs d’école » (Florence) ;
« Renouer avec une matière qui ne me laissait pas d’excellents souvenirs était le
principal obstacle » (Christophe).
En d’autres termes, le projet leur a donné l’occasion d’apprendre l’anglais
différemment, au travers d’actes sociaux dotés d’une finalité professionnelle
servis par la création de la ressource numérique, et a été source de motivation
pour eux. La formation s’avère ainsi être en rupture avec celles qui leur ont
le plus souvent été proposées. Certes le dispositif nécessite d’être amélioré,
notamment dans le sens d’une limitation des contraintes associées au projet,
et d’un accroissement du potentiel d’acquisition de la L2 (ce qui implique aussi
de disposer de plus de 32 heures). Néanmoins, la formation a été vécue comme
un plaisir par les participants.
Conclusion
Dans notre étude, c’est la question de l’effet d’une participation à un processus
créatif sur l’apprentissage d’une L2 qui est posée. À cet égard, même si les
résultats affichent peu de progrès et doivent être interprétés avec précaution
puisqu’ils reposent sur un échantillon réduit, les témoignages des apprenants
nous invitent néanmoins à nous interroger en ces termes. Les contraintes
imposées par le développement d’un didacticiel dans le cadre d’une formation
en L2 ne sont-elles pas compensées par la motivation que cette tâche engendre
? Et puis, proposer à de futurs enseignants de s’engager dans un projet innovant
n’est-il pas un moyen de leur donner la possibilité, sinon l’envie, de tenter euxmêmes l’expérience ultérieurement, et ainsi de développer à leur tour l’esprit
de créativité chez leurs élèves tout en permettant à ces derniers de découvrir
avec plaisir la langue et la culture de l’Autre ?
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Notes
1
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