Le recours aussi bien à une antibiothérapie intra-mammaire qu'à des obturateurs internes de trayons doit être ciblé. Quelles approches envisager chez la vache laitière ? Quels critères prendre en compte ?
Webinaire umt psr_3_traitement hl chez la vache laitière-bergonier-diffusion
1. D. BERGONIER
ENV Toulouse (Pathologie de la reproduction)
UMR INRAe – ENVT « Interactions hôtes-agents pathogènes »
UMT IDELE – ENVT – INRAe « Pilotage de la santé des ruminants »
dominique.bergonier@envt.fr
UMT PSR
15.12.2020
Evolution des STRATEGIES de
CIBLAGE des TRAITEMENTS
au TARISSEMENT (vache laitière)
2. ds, from November 1971 to April 1974, one trial in the north and one in
limited way by veterinarians of the Southern Counties Veterinary
o test under ‘field conditions’; and doubtless by other pioneers. The
pped in an overriding aim of ‘better management’ that constitutes the
hugely popular and even getting radio airtime. The New Zealand extension program b
classic demonstration of how to engage with farmers.
1 spécialité
intra-mammaire
(IMM)
Plan anglais
en 5 points :
1ère diffusion
technique
(GB)
Adaptation
néo-zélandaise
(1974)
Introduction – Antibiothérapie HL : une longue évolution…
D’une antibiothérapie systématique, curative et préventive…
… devenue “dogmatique” : spectre large et persistance maximale pour toutes les vaches
1 élevage :
vaches peu
ou pas
différenciées
• •
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•
1970
E
D. Bergonier
3. Mammites
cliniques :
nombre,…
Mammites
subcliniques :
ancienneté,…
Elevage : facteurs
de risque de NI
Index
STMA,…
Production
laitière, âge,…
Type bactérien,…
• Spécialité IMM 1 + obturateur
• Spécialité IMM 2
• Obturateur
• Réforme raisonnée (incurables)
1 seule spécialité IMM
(+/- voie parentérale
pour certaines vaches)
Antibiothérapie HL : une longue évolution…
… à une antibiothérapie sélective à visée curative :
à fonder sur une différenciation des vaches (mamelles)
• •
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•
Vaches peu
ou pas
différenciées
1 élevage
Différenciation des vaches
selon divers critères associés
aux germes, aux vaches ou
à la conduite de troupeau :
• •
Exemple :
3 groupes
de vaches
De 1970… … à aujourd’hui
1 élevage
E
D. Bergonier
4. Antibiothérapie HL : une longue évolution… encore en cours
… à une antibiothérapie “sélective” curative : où en sommes-nous aujourd’hui ?
1,71
1,13
Ecoantibio 1 et 2
Tarissement : % des ventes
1999 : 43% - 2019 : 37%
Pour 100 vaches,
nombre de
traitements IMM :
• en 1999 :
73 HL
98 en lactation
• en 2019 :
42 HL
72 en lactation
• Estimation du nombre moyen de traitements intra-mammaires annuels par vache
Nombre moyen
de traitements
IMM par vache
Diminution des traitements en lactation et
hors lactation (HL), ainsi que du % de traitements HL
2019
5. … à une antibiothérapie “sélective” curative :
où en sommes-nous aujourd’hui ?
• Nombre de traitements IMM HL annuels : n=42 /100 vaches
• Prévalence estimée des mammites en fin de lactation :
1. Comptages cellulaires individuels : contrôle laitier
Ensemble des vaches françaises
Selon 1. et 2. (moyennes) :
20 à 30% de vaches
infectées en fin de lactation
Une marge significative existe
pour réduire l’utilisation
d’antibiotiques (vaches saines)
50% de vaches “Saines”
13% de vaches “Infectées” (toute la campagne),
moins les VL guéries ou réformées
37% de vaches “Douteuses” = infectées ponctuelles (toute la campagne),
moins les infections précoces, non persistantes (et réformes)
(effet concentration : dernier mois)
(25 000 élevages au CL – Jurquet et al., 2020)
Antibiothérapie HL : une longue évolution… encore en cours
2019
2.
E
D. Bergonier
6. Introduction
• POURQUOI développer aujourd’hui des traitements HL CIBLÉS ?
o Impact de l’antibiothérapie sur l’antibiorésistance et les microbiotes
o Durées comparées des cinétiques d’élimination des AB et des périodes sèches
o Positivité en antibiotiques des laits colostraux livrés
o Succès avéré des stratégies d’antibiothérapie sélective
o Préservation de l’image des produits laitiers
o ……
• COMMENT concilier une antibiothérapie utile et une prévention efficace ?
Conclusion
6
Plan
7. Antibiothérapie chez la vache :
Voie générale
Conséquences : antibiorésistance (ABR)
Flores commensales (vache)
Bactéries du foyer infectieux (mammite)
Evaluations globales (troupeaux) et peu nombreuses :
• Prévalence des gènes de R. aux macrolides : x10
pour 1 hausse d’1 point de DJM /vache-année de macrolides
• ABR homologues et multi-R. :
Ex : Péni. G ou macrolides et staphylocoques (RR 1,3-4,8),
Pénicilline et E. coli (RR 3 à 6)
Antibiotiques et antibiorésistance : un impact variable selon la voie…
Bien décrit : macrolides, tétracyclines (ceftiofur,…)
• Impact sur flores fécale, naso-pharynx,… (durées ?)
• ABR homologues et multi-résistance (multi-R.)
• Facteurs de variation : classe, posologie, durée, âge,…
(Cameron, 2016 ; …)
(Saini, 2013 ; Nobrega, 2018)
De nombreuses publications récentes…
(DJM : dose journalière moyenne)
7
E
D. Bergonier
8. Conséquences : antibio-résistance (ABR)
Voie intra-mammaire
(en ou hors lactation)
Flore intestinale (vache)
Bactéries du foyer infectieux (mammite)
Evaluations globales (troupeaux), peu nombreuses
• E. coli : cloxacilline, pénicilline ou céfapirine HL, ceftiofur
en lactation => ABR ampicilline : OR 26, 32, 189 et 162 resp.
• Staphylocoques : pénicilline HL, pirlimycine en L. => ABR
homologue, voire multi-R (OR : 2-3)
Peu de publications, mais impact démontré :
• Modifications aiguës du microbiote fécal (quali- et
quantitative) associées à pirlimycine,
durable si traitement long (8 jrs)
(Adkins, 2020)
• ABR serait + élevée pour IMM HL avec céphalosporine par
rapport à pénicilline-DHS (E. coli : ABR céphalotine et croisée)
(1 seule étude - Mollenkopf, 2010)
AB et antibiorésistance : un impact variable selon la voie d’administration…
(Saini, 2012)
Antibiothérapie chez la vache :
De nombreuses publications récentes…
E
D. Bergonier
9. Conséquences : antibio-résistance (ABR)
Voie intra-mammaire
(en ou hors lactation)
Flore intestinale (vache)
Flores intestinale, nasale,… des veaux :
Bactéries du foyer infectieux
1- ABR simples et multiple : (nombreuses publications)
• laits avec AB (vs témoin) associés à ABR + large ou
+ fréquente, y compris après pasteurisation
• Hausse de la naissance à 6 semaines (durées ?)
• Hausse des % de litières + (Aust, 2012 ; Foutz, 2018)
• TRT HL exhaustif vs sélectif (pénicilline-aminosides) :
dénombrement E. coli BLSE : resp. 107 vs 105 ufc /gr (DS)
Co-résistance : aminosides (Tetens, 2019)
AB et ABR : un impact variable selon la voie… et la valorisation du lait
Antibiothérapie chez la vache :
2- Déséquilibre des microbiotes
(métagénomique)
• Proportions ≠ de genres ou phylums
• Durées à préciser (≥ 6 semaines)
3- Perturbation de la maturation immunitaire mucosale
(dysbioses due aux AB)
• Microbiotes : rôle pour dvpt et ≠tion des épithelia et SI
• Influence probable sur immunité systémique
(Maynou, 2019)
ß-lactamines = 82% (en L) et 94% (HL) des IMM E. coli producteurs de ß-lactamases à spectre étendu (BLSE)
ABR : C3-C4G
E
D. Bergonier
10. Conséquences : antibio-résistance (ABR)
Voie intra-mammaire
(en ou hors lactation)
Flore intestinale (vache)
Flores commensales des veaux
Bactéries du foyer infectieux
1- Antibiorésistances simples et multiple
AB et ABR : un impact variable selon la voie… et la valorisation du lait
Antibiothérapie chez la vache :
2- Déséquilibre des microbiotes
3- Perturbation de la maturation immunitaire mucosale
Le traitement des mammites, HL ou en lactation (voies générale ou IMM), représente un risque de distribution orale
indirecte d’AB aux veaux. L’exposition est durable et diversifiée (≠ AB, ≠ vaches)
Les veaux laitiers sont le principal réservoir de BLSE : diffusion vers les ateliers d’engraissement (chaine alimentaire)
A intégrer dans les stratégies sélectives et différenciées de traitement HL
Cesser toute distribution aux veaux de laits avec AB (respect des temps d’attente lait majorés)
E
D. Bergonier
11. Introduction
• POURQUOI développer aujourd’hui des traitements HL CIBLÉS ?
o Impact des AB sur l’antibiorésistance
o Durées comparées des cinétiques d’élimination des AB et des périodes sèches
o Fréquences de positivité en antibiotiques des laits colostraux livrés
o Succès avéré des stratégies d’antibiothérapie sélective
o Préservation de l’image des produits laitiers
o ……
• COMMENT ?
Conclusion
11
Plan
12. Spectre
étroit : Gram +
Spectre élargi :
Gram + > Gram -
Spectre large :
Gram + et –
Fatrox®
Orbenin HL®
Cloxine HL®
Tarigermel®
Orbenor HL®
Cefovet HL®
Facel HL®
Cepravin®
Rilexine HL®
cloxacilline C1G pénicilline G (M)
+ aminosides
Monothérapies Associations
Cloxagel HL®
Nafpenzal®
Mastitar HL®
Multishield®
Ubrostar®
Spectre
AB tous bactéricides
Une forte différenciation des spécialités IMM HL…
Les spécialités antibiotiques diffèrent tout d’abord par leur spectre…
12
rifaximine ou
Ansamycine ß - Lactamines
Autres
céfalonium *
* Arentor DC®, Seclaris DC®,
Cepritect® (Cefshot®)
E
D. Bergonier
13. Spectre
étroit : Gram +
Spectre élargi :
Gram + > Gram -
Spectre large :
Gram + et –
35
58
42
46
33
53
37
47,5
54
Fatrox®
Orbenin HL®
Cloxine HL®
Tarigermel®
Orbenor HL®
Autres
céfalonium
Cefovet HL®
Facel HL®
Cepravin®
Rilexine HL®
cloxacilline
rifaximine
C1G pénicilline G (M)
aminosides
Cloxagel HL®
Nafpenzal®
Mastitar HL®
Multishield®
Ubrostar®
Spectre
2. Temps d’attente spécifiques *
([ ] < LMR)
Jours
(post traitement)
… puis par leur Pharmacocinétique
* + respect période colostrale :
7 jrs (à 14 jrs) réglementaires
Différences entre durée
d’action et temps d’attente
21
49
70 jrs
70
70 ?
+/- 60
?
(marron ci-contre)
Une forte différenciation des spécialités IMM HL…
E
D. Bergonier
1. Persistance de la
“concentration active”.
Définie pour 11 spécialités
sur 19 (RCP) :
de 21 jours
(visée curative)
à 70 jours
(visées
préventive
et curative)
14. 3 groupes de spécialités en fonction des cinétiques d’élimination
Temps d’attente lait
(jours post traitement)
Concentrations
en antibiotiques
Tarissement
Traitement
Période sèche
TA spécifiques moyens (homme) : [ ] < LMR
Résidus dans colostrum (veaux) : durées supérieures
33 à 37 jours
Colostrum
42 à 47 jours 53 à 58 jours
1
2
3
Une forte différenciation selon la cinétique… à rapprocher des durées de PS
E
D. Bergonier
15. Quel type de spécialité choisir ?
Temps d’attente lait
(jours post traitement)
Concentrations
en antibiotiques
Tarissement
Traitement
Période sèche 33 à 37 jours
Colostrum
42 à 47 jours 53 à 58 jours
< 40 jours : 11%
40 - 50 jours : 15%
50 - 60 jours : 19%
60 - 70 jours : 19%
> 70 jours : 37%
Périodes sèches (2015-17) :
24 826 élevages au CL *
(différentes régions et races)
(Jurquet et al., 2020)
* Durées
de période
sèche :
45% < 60 jours
1
2
3
Eviter le groupe 3
Une forte différenciation selon la cinétique… à rapprocher des durées de PS
E
D. Bergonier
16. Introduction
• POURQUOI développer aujourd’hui des traitements HL CIBLÉS ?
o Impact des AB sur l’antibiorésistance
o Durées comparées des cinétiques d’élimination et des périodes sèches
o Fréquences de positivité en antibiotiques des laits colostraux livrés
o Succès avéré des stratégies d’antibiothérapie sélective
o Préservation de l’image des produits laitiers
o ……
• COMMENT ?
Conclusion
16
Plan
17. Depuis 01.2020,
tanks : détection
systématique
Origines de la contamination (plusieurs causes possibles) :
(ex : 2017 – N = 1128 cas de tank +)
“Investigations post-accident antibiotiques”
Erreur de date
de remise
au tank
Passage
accidentel
(tank) du lait
d’une vache
traitée
Origines non
différenciées
(lactation vs
tarissement)
ou particulières
Origines différenciées :
38%,
soit 30% des
cas élucidés
Les périodes sèches courtes : un danger pour les veaux… et pour la livraison
17
18. Introduction
• POURQUOI développer aujourd’hui des traitements HL CIBLÉS ?
o Impact des AB sur l’antibiorésistance
o Durées comparées des cinétiques d’élimination et des périodes sèches
o Fréquences de positivité en AB des laits colostraux livrés
o Succès avéré des stratégies d’antibiothérapie sélective :
- risque de nouvelles infections post partum non supérieur à l’antibiothérapie
systématique si des obturateurs sont utilisés (métanalyse : Winder, 2019)
- réduction des volumes d’AB (55 à 70%), bénéfice économique accru (lactation n+1)
o Préservation de l’image des produits laitiers
• COMMENT ?
Conclusion
18
Plan
19. Introduction
• POURQUOI développer aujourd’hui des traitements HL ciblés ?
• COMMENT concilier une antibiothérapie utile et une prévention efficace ?
o Triple principe de base
o Outils de diagnostic et de pronostic
o Volet préventif
o Volet curatif
Conclusion
19
Plan
20. Infections en fin de lactation (2-3 derniers mois) :
- au moins 1 CCI > 150 000
(L1 : 100 000)
- ou MC (dont récidives)
Infectées
Statuts
infectieux
mammaires
Elimination
Prévention
• La prévention repose sur les obturateurs
Un triple principe “intangible”…
L’antibiothérapie de référence doit être : • intra-mammaire
Saines
Vaches en lactation
• infections anciennes (guéries ?) :
- CCI élevé(s)
puis retour < 150 000
- MC cliniquement guérie
• Valeurs limites
(fin de lactation) :
- CCI entre 150 et 200 000
Douteuses
1. Statuts infectieux présumés : CCI, mammites cliniques (conductivité, CMT,…)
- tous CCI < 150
000 cell/ml
(100 000 pour L1)
- pas de MC
• sélective
CCI : comptages cellulaires individuels – CMT : California Mastitis Test
E
D. Bergonier
21. Recommandés
Antibiotique
IMM possible
(spectre Gram +)
Obturateurs int.
Nécessaires Nécessaires (en association avec un antibiotique à visée curative)
Vaches en lactation
S. aureus surtout
1. Statut infectieux présumés : CCI, mammites cliniques (conductivité, CMT,…)
• infections anciennes (guéries ?) :
- CCI élevé(s)
puis retour < 150 000
- MC cliniquement guérie
• Valeurs limites
(fin de lactation) :
- CCI entre 150 et 200 000
Infections “curables”
Gram + (dont anciennes)
2. Pronostic : étiologie, profil VL, échecs (traitement), ancienneté, clinique
- tous CCI < 150
000 cell/ml
(100 000 pour L1)
- pas de MC
Infections en fin de lactation (2-3 derniers mois) :
- au moins 1 CCI > 150 000
(L1 : 100 000)
- ou MC (dont récidives)
Antibiotique IMM
spectre Gram +
Douteuses Infectées
Saines
Infections “curables”
dont Gram – (troupeau)
Antibiotique IMM
spectre large
Obturateurs internes
Obturateurs
internes
Risque croissant d’infection persistante
Statuts
infectieux
mammaires
Elimination
Prévention
Infections
“incurables”
Réforme
(ou ultime essai)
Un triple principe “intangible” : mise en œuvre
21
E
D. Bergonier
22. Introduction
• POURQUOI développer aujourd’hui des traitements HL ciblés ?
• COMMENT concilier une antibiothérapie utile et une prévention efficace ?
o Triple principe de base
o Outils et indicateurs :
- Diagnostic :
conventionnels : comptages cellulaires, CMT, conductivité, mammites cliniques,…
actuels : comptages cellulaires différenciés
- Pronostic
o Volet préventif
o Volet curatif
Conclusion
22
Plan
23. 23
Fossomatic® 7 DC
(LIALs)
Neutrophiles
+ Lymphocytes
Différenciation :
Comptages cellulaires différenciés : principe
Outils d’identification des vaches infectées : une intéressante “nouveauté”
Cellules totales
Macrophages
Macrophages :
- cellules sentinelles :
initiation de la réponse
inflammatoire et immunitaire
- dominants dans le lait
de quartiers sains
Neutrophiles :
- phagocytes “professionnels”
- dominants dans le lait de
quartiers infectés
(y compris précocement)
“Bruit de fond”
Cellularité du lait :
E
D. Bergonier
24. Valeurs “douteuses” :
150 à 250 cell/ml
% neutrophiles :
de 25% à 85%
aide à la
différenciation
saines vs
infectées
Sous-populations cellulaires
en fonction des comptages totaux :
Fossomatic® 7 DC (LIALs)
Neutrophiles
+ Lymphocytes
Comptages cellulaires différenciés : intérêt
Identification des vaches infectées : une intéressante “nouveauté”
Lymphocytes :
% (très) faibles
et peu variables
(Dam et al., 2016)
Macrophages
Macrophages
E
D. Bergonier
25. Facteurs liés à l’animal :
1. Rang de lactation
2. Ancienneté de l’infection
3. Moyenne des comptages cellulaires
4. Nombre de quartiers infectés
5. Induration du quartier (fibrose, abcès)
6. Position du quartier atteint (avant-arrière)
Facteurs liés à
l’agent infectieux :
7. Souche productrice
de ß-lactamase
8. Dénombrement
en culture
Probabilité de réussite thérapeutique
Caractéristiques de l’animal et du germe
Cas de S. aureus (le mieux caractérisé, le plus persistant)
Pronostic thérapeutique en fonction des facteurs liés à la vache
Outils de pronostic : caractériser les vaches infectées !
25
1. Rang de lactation
Ancienneté,
CCI moyens
élevés
2. et 3.
5. et 6. Abcès
(quartier arrière)
26. Facteurs liés à l’animal :
1. Rang de lactation
2. Ancienneté de l’infection
3. Moyenne de CCI
4. Nombre de quartiers infectés
5. Induration du quartier
6. Position du quartier atteint
(avant-arrière)
Facteurs liés à l’agent infectieux :
7. Souche productrice de
ß-lactamase
8. Dénombrement en culture
Probabilité de réussite thérapeutique
Caractéristiques de l’animal et de l’infection
Bonne probabilité
de succès curatif
(60-75% HL) pour :
une 1ère lactation
avec mammite récente
sur 1 quartier avant,
resté souple,
avec CCI modérés,
jamais traitée
(souche ß-lactamase –)
Cas de S. aureus
Outils de pronostic : caractériser les vaches infectées !
- Succès curatif peu probable
- Coûts
- Contagiosité
Réforme
Pronostic thérapeutique en fonction des facteurs liés à la vache
3. Nombre de quartier infectés
E
D. Bergonier
27. Fréquence des NON guérisons bactériologiques
(Synthèse de 11 publications)
Bactérie S. aureus SCN autres
Strepto.
S. uberis S.
dysgalactiae
Klebsiella
spp.
E. coli
Moyenne (%) 32 61 65 72 87 71 76
Gravité possible de l’expression clinique
Connaître les 3 groupes étiologiques (à associer aux caractéristiques des vaches)
P. aeruginosa
Serratia spp.
Nocardia sp.
T. pyogenes,…
Bactéries Autres
Prototheca sp.
Levures
Aspergillus sp.
…
1.
Pronostic
sombre :
germes
opportunistes
2.
Pronostic
Réservé
(S. aureus)
3. Pronostics favorables
à très favorables
(bactériologiquement)
• Taux de guérison bactériologique au tarissement : plus élevés (x 1,5 à 2,5)
• Taux moyens de guérison bactériologique en lactation (après divers types de traitement)
(en lactation : nombre supérieur de publications)
Outils de pronostic : des succès thérapeutiques variables en fonction des germes
Coloré : bactéries fréquentes au tarissement
(Staphylo-, Streptocoques, corynéformes
et quelques germes opportunistes)
E
D. Bergonier
28. Introduction
• POURQUOI développer aujourd’hui des traitements HL ciblés ?
• COMMENT concilier une antibiothérapie utile et une prévention efficace ?
o Triple principe de base
o Outils de diagnostic et de pronostic
o Volet préventif :
- échelon individuel
- échelon du troupeau
o Volet curatif
Conclusion
28
Plan
29. Facteurs INDIVIDUELS ou GÉNÉTIQUES :
• Rang de lactation (≥ 3)
• Production laitière forte :
par campagne ou au tarissement (> 15 kg)
• Lactation longue (> 355 jours)
• Conformation mammaire défavorable :
- distance plancher-jarret importante
- trayons courts (< 4,5 cm) et
convergeant (arrière),…
• Index génétiques de santé mammaire
négatifs (CEL, STMA)
Antécédents MAMMAIRES :
• Mammites (cliniques, subcliniques)
• Bouchon de kératine : insuffisant
ou tardif (tarissement précédent)
• Pertes de lait
• Trayons : hyperkératose, éversion,
virose,…
Antécédents PUERPÉRAUX :
• Affections métaboliques ou
nutritionnelles : cétose, fièvre
vitulaire, œdème mammaire,…
• Dystocie, non délivrance,
endométrite,…
• Perte d’état post partum (≥ 1)
(ou NEC > 3,5-4 au vêlage)
• …
Dans tous les troupeaux : la cible minimale des obturateurs
correspond à 3 groupes de facteurs de risque de nouvelles infections
Echelon individuel : des obturateurs pour quelles vaches ?
Vache à
risque de
nouvelle
infection
E
D. Bergonier
Un seul de ces facteurs de risque devrait suffire pour proposer des obturateurs
30. Recommandés Nécessaires (+ antibiotique curatif)
Obturateurs internes
Obturateurs internes
Douteuses Infectées
Saines
Statuts
Prévention
Vaches à risque car
ayant déjà été infectées
Vaches à risque pour les 2 autres
groupes de causes précédentes
Autres vaches : évaluation du
Risque à l’échelon du TROUPEAU
Nécessaires
Saines
NI : nouvelles infections
FR
de
NI
Obturateurs internes
Pour s’adapter aux conditions des différents types de troupeaux :
• identifier et quantifier le groupe des vaches saines et “non à risque” de nouvelles infections
Echelon du troupeau : étendre la cible des obturateurs ?
Echelon INDIVIDUEL :
facteurs de risque de NI liés aux vaches
Echelon COLLECTIF
(élevage)
E
D. Bergonier
31. Recommandés Nécessaires (+ AB)
Obturateurs internes
Obturateurs internes
Douteuses Infectées
Saines
Statuts
Prévention
Vaches à risque car
ayant déjà été infectées
Vaches à risque pour les
2 autres groupes de causes
Autres vaches : évaluation du
risque l’échelon du troupeau
Nécessaires
Saines
FR
de
NI
Echelon COLLECTIF
(élevage)
Obturateurs internes
Critères
principaux
Critères
secondaires
• … puis Caractériser la conduite et les profils infectieux mammaires
3. Etiologie des
mammites :
% S. uberis,
coliformes
1. Incidences
observées
(tarissements
précédents)
4. Prévalence
des infections
au tarissement
2. Facteurs
de RISQUE
de nouvelles
infections
Echelon du troupeau : étendre la cible des obturateurs
4 critères de ciblage ou de généralisation des obturateurs
Echelon INDIVIDUEL :
facteurs de risque liés à la vache
1. Incidences observées
Pression d’infection
Pression d’exposition
E
D. Bergonier
32. Période sèche et peri partum
Troupeau : facteurs de risque de nouvelles infections mammaires
CONDUITE de troupeau :
• Mode de tarissement :
- brutal pour toutes les VL (y c. si > 20 kg)
- maintien du concentré (dernière semaine)
- restriction alimentaire sévère (foin moyen)
• Absence de séparation entre taries et laitières
• Durée de la période sèche :
- trop courte (< 4 semaines)
- trop longue ? (> 8 semaines)
• Réintégration précoce (avant vêlage)
des taries au troupeau laitier
• …
ALIMENTATION :
• Déficit oligo-vitaminique :
sélénium, vitamines E, A,…
• Déficit énergétique
(début de lactation)
• Hypocalcémie :
BACA déséquilibré
• …
LOGEMENT (vaches taries) :
A l’extérieur (plein air intégral) :
• Zones de couchage humides, exiguës
• Regroupement excessif (ombre,…)
• Abondance de vecteurs de mammites
En bâtiment :
• Structure, dimensions :
- surfaces insuffisantes (aire paillée :
< 6 m2 /VL ; exercice : < 3 m2 /VL)
- aération insuffisante (< 0,08 m2 /VL
pour entrées et sortie)
- logettes mal dimensionnées
- exposition aux vents dominants
• Aire de couchage, d’exercice :
- paillage insuffisant : < 1 kg /m2 /jour
- curage trop peu fréquent
- drainage défectueux
- raclage insuffisant : < 1 fois /jour
• Local de vêlage :
- propreté, surface insuffisantes
• Stress social
• Stress thermique,…
Troupeau
à risque
de nouvelles
infections
Additionner les facteurs de risque et associer aux 3 autres critères E
D. Bergonier
33. Introduction
• POURQUOI développer aujourd’hui des traitements HL ciblés ?
• COMMENT concilier une antibiothérapie utile et une prévention efficace ?
o Triple principe de base
o Outils de diagnostic et de pronostic
o Volet préventif
o Volet curatif :
- critères de sélection des spécialités IMM
- arbre décisionnel
Conclusion
33
Plan
34. Famille Spécialité Molécule
Rifa-
mycine
Fatrox rifaximine
Péni-
cillines
M
Orbenin cloxacilline
Cloxine cloxacilline
Tarigermel cloxacilline
Orbenor cloxacilline
Céphalo-
sporines
1G
(2G)
Rilexine céfalexine
Cefovet céfazoline
Facel céfapirine
Cepravin céphalonium
Cefshot céphalonium
Seclaris céphalonium
Cepritect céphalonium
Arentor céphalonium
Céphalo-
sp. 4G
Virbactan cefquinome
Spécialité Molécules
Associations doubles
(pénicilline - aminoside)
Mastitar HL benzylpéni.
néomycine
Cloxagel HL
500
cloxacilline
néomycine
Associations triples
(pénicillines - aminoside)
Nafpenzal benzylpéni.
nafcilline
DHstreptom.
Ubrostar benzylpéni.
pénéthamate
framycétine
Multishield benzylpéni.
pénéthamate
néomycine
Les 19 spécialités HL classées par famille d’antibiotique
L’arsenal thérapeutique français est large : différencions !
E
D. Bergonier
35. Critères de différenciation pour plus de sécurité et d’efficacité des traitements
L’arsenal thérapeutique français est large : différencions !
SECURITÉ des traitements :
- pas de molécule “critique”
- catégories EMA 2019 :
D (prudence) ou C (attention) :
priorité à la cloxacilline
- monothérapies si possible
- cinétiques : courtes
à moyennes
(pas de résidus colostraux)
- spectre étroit si possible
- faible pouvoir contaminant
des citernes :
LMR moyennes à hautes
- résorption sanguine minimale :
DA viande de 0 à 45 jours
selon les spécialités
Spécialité Molécules
Associations doubles
(pénicilline - aminoside)
Mastitar HL benzylpéni.
néomycine
Cloxagel HL
500
cloxacilline
néomycine
Associations triples
(pénicillines - aminoside)
Nafpenzal benzylpéni.
nafcilline
DHstreptom.
Ubrostar benzylpéni.
pénéthamate
framycétine
Multishield benzylpéni.
pénéthamate
néomycine
Famille Spécialité Molécule
Rifa-
mycine
Fatrox rifaximine
Péni-
cillines
M
Orbenin cloxacilline
Cloxine cloxacilline
Tarigermel cloxacilline
Orbenor cloxacilline
Céphalo-
sporines
1G
(2G)
Rilexine céfalexine
Cefovet céfazoline
Facel céfapirine
Cepravin céphalonium
Cefshot céphalonium
Seclaris céphalonium
Cepritect céphalonium
Arentor céphalonium
Céphalo-
sp. 4G
Virbactan cefquinome
E
D. Bergonier
36. Critères de différenciation pour plus de sécurité et d’efficacité des traitements
L’arsenal thérapeutique français est large : différencions !
EFFICACITÉ CURATIVE :
- bonne diffusion tissulaire :
molécules
pénéthamate, céfalexine…
- bonne diffusion tissulaire :
galénique
micronisation, gels,…
- efficacité éprouvée in vitro
contre un panel large de
souches françaises
actuelles
- idéalement connaissance
des CMI vis-à-vis des
bactéries planctoniques
et sessiles (biofilms)
SECURITÉ des traitements :
- pas de molécule “critique”
- catégories EMA 2019 :
D (prudence) ou C (attention) :
priorité à la cloxacilline
- monothérapies si possible
- cinétiques : courtes
à moyennes
(pas de résidus colostraux)
- spectre étroit si possible
- faible pouvoir contaminant
des citernes :
LMR moyennes à hautes
- résorption sanguine minimale :
DA viande de 0 à 45 jours
selon les spécialités
Spécialité Molécules
Associations doubles
(pénicilline - aminoside)
Mastitar HL benzylpéni.
néomycine
Cloxagel HL
500
cloxacilline
néomycine
Associations triples
(pénicillines - aminoside)
Nafpenzal benzylpéni.
nafcilline
DHstreptom.
Ubrostar benzylpéni.
pénéthamate
framycétine
Multishield benzylpéni.
pénéthamate
néomycine
Famille Spécialité Molécule
Rifa-
mycine
Fatrox rifaximine
Péni-
cillines
M
Orbenin cloxacilline
Cloxine cloxacilline
Tarigermel cloxacilline
Orbenor cloxacilline
Céphalo-
sporines
1G
(2G)
Rilexine céfalexine
Cefovet céfazoline
Facel céfapirine
Cepravin céphalonium
Cefshot céphalonium
Seclaris céphalonium
Cepritect céphalonium
Arentor céphalonium
Céphalo-
sp. 4G
Virbactan cefquinome
E
D. Bergonier
37. non
oui
Exemple d’arbre décisionnel : traiter moins, mais mieux
Point de départ : DIAGNOSTIC GLOBAL de TROUPEAU
1. Analyse documentaire 2. Facteurs de risque individuels de nouvelles infections et de non guérison
3. Facteurs de risque collectifs (troupeau) 4. Sondage bactériologique
Strep.
uberis
Staphylocoques
coagulase –
Corynébactéries
Strep. dysgalactiae
(Strep. agalactiae)
S. aureus
ß-lactamase +
Statuer d’abord sur les
infections difficilement
curables ou “incurables”
ou
si Gram – :
association
pénicilline-
aminoside
Réforme
conseillée
Spécialité
adaptée
• Infections dues majoritairement à des Gram + (fin de lactation)
• Mammites à Gram – : - pas de cas cliniques au tarissement
- peu ou pas de coliformes en début de lactation
Germes majoritaires
Cas le plus fréquent
E
D. Bergonier
38. non
oui
C (attention)
D (prudence)
Catégories
EMA :
Cloxacilline
C1 G
Rifaximine
Priorité aux
diffusions
larges :
- molécule
- galénique
…
Exemple d’arbre décisionnel : traiter moins, mais mieux
ß-lactamase +
• Infections dues majoritairement à des Gram + (fin de lactation)
• Mammites à Gram – : - pas de cas cliniques au tarissement
- peu ou pas de coliformes en début de lactation
Germes majoritaires
Strep. uberis
Staphylocoques
coagulase –
Corynébactéries
Strep. dysgalactiae
(Strep. agalactiae)
S. aureus
…
Spectres : étroit élargi Monothérapie :
…
C1 G
Association obligatoire
avec aminoside (arsenal HL) :
choisir durée courte à moyenne
Pénicilline G
Cas le plus fréquent
E
D. Bergonier
+ Obturateurs
39. Conclusion
• Le changement de “paradigme” (s’extraire du “tout antibiotique”) est en cours ;
il se heurte à certains freins humains (voire économiques),
… mais aussi à des raisons techniques ou sanitaires :
Sélectivité en bonne
voie
Risques septiques
associés aux
obturateurs seuls
Parfois + ancrée
Dépend des performances
des obturateurs
+ difficile à abandonner ?
Problème des mammites
sévères de début de période
sèche (injections “septiques”)
o Exhaustivité : o Persistance forte : o Largeur de spectre :
minimale partielle totale
Insertion de la canule :
P. aeruginosa
Adhérence
Germes
E
D. Bergonier
E. coli
40. Conclusion
• Certaines de ces limites techniques pourront être levées à l’avenir :
o Obturateurs internes de nouvelle génération :
- addition d’une substance anti-bactérienne (chlorhexidine, bactériocine,…)
- réduction des contaminations et des nouvelles infections (résultats encourageants)
o Identification plus sûre des vaches à ne pas traiter :
- outre la cytologie différenciée et les analyses automatisés (robots)…
- développement en cours de divers systèmes de diagnostic et d’acquisition des données :
systèmes portatifs de culture bactérienne (élevages, cabinet) et transmission électronique (cloud)
bio-capteurs
identification groupée des vaches cellulaires à partir du lait de tank :
génotypage des vaches et comparaison avec les ADN majoritaires des cellules du lait de tank
• Le changement de “paradigme” (s’extraire du “tout antibiotique”) est en cours ;
il se heurte à certains freins humains (voire économiques),
… mais aussi à des raisons techniques ou sanitaires
E
D. Bergonier
Notes de l'éditeur
Conductivité possible.
Comptages cellulaires différentiels possibles. Seuil pouvant être abaissé pour primipares.
Le vétérinaire peut conseiller l’éleveur en amont du tarissement pour contribuer au choix des réformes : intégrer les informations étiologiques et les caractéristiques des vaches.
Les dénominations « saine », « douteuse », « infectées » pour les mamelles ne correspondent pas aux statuts du contrôle laitier (SDIR).
Légende :
MC : mammites cliniques. CCI : comptages cellulaires individuels. L1 : lactation 1 (primipares). VL : vache laitière. IIM : infection intra-mammaire. IMM : intra-mammaire. VG : voie générale.
Conductivité possible.
Comptages cellulaires différentiels possibles. Seuil pouvant être abaissé pour primipares.
Le vétérinaire peut conseiller l’éleveur en amont du tarissement pour contribuer au choix des réformes : intégrer les informations étiologiques et les caractéristiques des vaches.
Les dénominations « saine », « douteuse », « infectées » pour les mamelles ne correspondent pas aux statuts du contrôle laitier (SDIR).
Légende :
MC : mammites cliniques. CCI : comptages cellulaires individuels. L1 : lactation 1 (primipares). VL : vache laitière. IIM : infection intra-mammaire. IMM : intra-mammaire. VG : voie générale.