A3iFormations, organisme de formations certifié qualiopi.
JIES 2013 N. Pelay Contrat didactique et ludique
1. 1
Jouer et apprendre :
Établissement d’un contrat didactique
et ludique
Nicolas Pelay – npelay@gmail.com
Journées JIES
23 mai 2013
2. Une double activité professionnelle
Animateur/médiateur mathématique
Séjours de vacances scientifiques, fête de la
science, animations, etc.
Directeur de séjour scientifique
Fondateur de l’association Plaisir Maths
(www.plaisir-maths.fr)
Chercheur en didactique des mathématiques
LDAR, Université Paris VII
Thèse en didactique des mathématiques
« jeu et apprentissages mathématiques : élaboration du
concept de contrat didactique et ludique en contexte
d’animation scientifique »
2
4. Le concept de contrat didactique et
ludique
« le contrat didactique et ludique est
l’ensemble des règles et
comportements, implicites et
explicites, entre un "éducateur" et des "
participants" dans un projet qui lie, de
façon explicite ou implicite, jeu et
apprentissage.»
(Pelay, 2011, thèse)
4
5. La règle : le cœur du contrat didactique et
ludique
Analyse d’une activité en lien avec la mise en place, la
modification, les négociations autour des règles.
Règles explicites / règles implicites :
Ce qui est dit / ce qui est non-dit
« Théorème didactique » :
-> il y a toujours de l’implicite dans une relation didactique
-> l’implicite est nécessaire.
(l’illusion de transparence du contrat didactique : tout dire, tout
expliciter)
Ruptures de contrat :
Nécessaires à la progression didactique
Révèlent les implicites. (« tu n’as pas le droit »)
Quelles règles explicites et implicites existe-t-il?
Analyse de situations, d’activités
Analyse de discours sur la dialectique jeu/apprentissage
5
6. La règle : le cœur du contrat didactique et
ludique
Pourquoi cette règle existe ? Quel est son but ? A quoi sert-
elle ?
Comment cette règle évolue ? Pourquoi est-elle changée ?
Mise en cause ?
En analysant les règles et leurs évolutions, on peut
analyser les enjeux ludiques et les enjeux
didactiques, leurs articulations et leurs évolutions
6
7. Jeu - Apprentissage:
Sous quelles conditions et contraintes jeu et apprentissages
sont-ils ou ne sont-ils pas conciliable ?
Quelles sont les conditions pour la mise en place d’un
contrat didactique et ludique ?
Contexte, Institution dans une société donnée :
école, musée, lieu de médiation, séjour de vacances :
-> Quel rapport au jeu, au didactique dans cette institution ?
Choix, conception, et adaptation du jeu au contexte
Personne « maître du jeu » :
animateur, enseignant, médiateur, parent, …
Joueurs
7
8. La règle : le cœur du contrat didactique et
ludique
Quelles règles explicites et implicites existe-t-il?
Analyse de situations, d’activités
Analyse de discours sur la dialectique jeu/apprentissage
8
9. Opposition sur les conceptions
Créent des raisonnements caricaturaux au niveau de
l’utilisation du jeu dans le domaine éducatif :
« le jeu est libre et gratuit. Or l’école est obligatoire, donc il ne
peut y avoir de "vrai" jeu à l’école. »
Créent aussi l’apparition de termes :
« vrai » jeu
Jeu libre, jeu dirigé
jeu éducatif, jeu didactique, serious game, …
9
Jeu Apprendre
Libre Obligatoire
Frivole Sérieux
Plaisir Effort
10. Aux sources : Caillois, Huizinga
Huinzinga, Homo ludens (1938)
« Action libre, sentie comme "fictive" et située en dehors de la
vie courante, capable néanmoins d’absorber totalement le
joueur ; une action dénuée de tout intérêt matériel et de
toute utilité ; qui s’accompagne en un temps et dans un espace
expressément circonscrits, se déroule avec ordre selon des
règles données et suscite dans la vie des relations de groupe
s’entourant volontiers de mystère ou accentuant par le
déguisement leur étrangeté vis-à-vis du monde habituel. »
(Huizinga, 1951, p. 31).
Caillois, Les jeux et les hommes (1958)
jeu comme activité
libre, séparée, incertaine, improductive, réglée, fictive
10
11. Une élaboration philosophique
intéréssante
Colas Duflo, Jouer et philosopher, 1997
Une philosophie empirique/pragmatique :
« sortir de la douce quiétude du poêle
philosophique pour aller regarder les gens jouer, dans
les cafés, dans les clubs de jeu, et, bien sûr, il faut jouer
soi-même. »
« aller au concret, vers l’observation du phénomène
ludique proprement dit, dans sa profusion empirique. »
« il faut agir pour réfléchir sur l’action. »
11
12. Limites des définitions de Huinziga ou
Caillois
« Il nous semble que la racine des errances
conceptuelles est toujours à situer au même point : on
continue à étudier séparément les différents éléments
pour une bonne définition (la liberté, la
règle, etc.), sans chercher ce qui pourrait faire dans
chaque cas leur spécificité ludique, sans se demander
même si cette spécificité ne pourrait pas être à trouver
dans un rapport spécifique de ces éléments entre eux.
On continue à vouloir définir le jeu en additionnant ses
propriétés, sans chercher plutôt une définition d’où
toutes ses propriétés pourraient se déduire »
12
13. La légaliberté : concept central
Antinomie source : liberté et règle. Quel lien entre la légalité et la
liberté ?
Deux libertés bien distinctes :
1) La liberté de rentrer dans le jeu : « le joueur doit toujours
être libre de choisir s’il veut jouer ou non. C’est le joueur qui
décide de jouer et qui prend cette décision librement. Il y a
donc bien dira-t-on, une liberté avant le jeu. La liberté du
joueur n’est donc pas créée par le jeu puisqu’elle existait
déjà, et il fallait même que le joueur soit libre pour qu’il joue »
2) La liberté dans le jeu, encadrée par les règles : « la liberté
ludique est dans une légalité […] au sens où cet encadrement
par la règle maintient au joueur une latitude, une marge de
manœuvre » . « Cette liberté est réglée dans le sens où je ne
peux pas faire n’importe quoi »
=> la légaliberté
13
14. La définition du jeu
« Le jeu est l’invention d’une liberté dans et
par une légalité. »
« Dans et par, dans la définition du jeu, sont
irréductiblement liés, et s’entre expliquent d’autant qu’ils
s’entre impliquent »
14
16. Les enjeux de la dialectique jeu-
apprentissage
« Peu importe donc que l’homme soit libre avant le jeu, il
suffit qu’il ait l’impression de l’être. Ce qui importe, et fait la
spécificité du phénomène ludique, c’est que le joueur est
libre dans le jeu. »
Si l’animateur parvient à faire entrer l’enfant dans un jeu qui
permet des apprentissages, alors jeu et apprentissages se
concilient
Enjeu : créer un espace de liberté ludique, la possible
« légaliberté »
16
17. Les paradoxes du contrat didactique
Injonction didactique
« obligation sociale d’enseigner »
Paradoxe du contrat didactique :
« Le maître souhaite que l’élève veuille ne tenir la réponse
que de lui-même, mais en même temps, il a le devoir social
de vouloir que l’élève donne la bonne réponse. Il doit donc
communiquer ce savoir sans avoir à le dévoiler, ce qui est
incompatible avec une relation contractuelle »
(Brousseau, 1998)
17
18. Les paradoxes du contrat didactique
Peu ou non présent en contexte d’animation
scientifique :
Le paradoxe peut être levé
La liberté est favorisée
Le jeu avec des objectifs didactiques fonctionne plus
Libre choix :
Choix de l’activité
Liberté va favoriser la mise en jeu
Moteur de l’action
18
19. Mettre du jeu classe
Rendre possible l’assouplissement du contrat
didactique
La mise en place d’un contrat didactique et ludique
Lever certaines contraintes
Temps - espace
19
21. Conclusions
Jouer/apprendre : quel contrat didactique et
ludique ?
Processus : Comment le mettre en place, le faire
évoluer ?
La règle : le cœur du contrat didactique et ludique
(Gestion / conception d’activités)
Dimension explicite mais aussi et surtout implicite
Gestion/conception
Une approche du jeu pertinente :
« Le jeu est l’invention d’une liberté dans et par une
légalité. » (Duflo)
21
23. BROUGERE, G. (1995), Jeu et éducation.
BROUGERE, G. (2005), Jouer/Apprendre.
CAILLOIS, R. (1958) Les jeux et les hommes
DUFLO, C. (1997), Jouer et philosopher, Paris, Puf
HUIZINGA, J. (1951), Homo ludens
PELAY, N. (2011), Jeu et apprentissages mathématiques : Élaboration
du concept de contrat didactique et ludique en contexte d'animation
scientifique, thèse de didactique des mathématiques de l’université
Lyon I
http://tel.archives-
ouvertes.fr/docs/00/66/50/76/PDF/Pelay_nicolas_2010_these_jeu_et
_apprentissages_mathematiques.pdf
SOUSA DO NASCIMENTO, S. (1999), L'animation scientifique : essai
d'objectivation de la pratique des associations de culture scientifique
et de techniques françaises, Thèse, Université Paris VI.
23
Bibliographie
24. Les enjeux de l’animation
24
INTENTIONS ENJEUX ROLE DE L’ANIMATEUR
Elucidation
Valeurs (conscientisation,
démystification)
Militant
Production
Procédures (règles, normes,
techniques de fabrication)
Technicien
Médiation
Culture scientifique et
technique partagée
Médiateur
Instruction Connaissances scientifiques Instructeur
Loisirs Plaisir, sensibilisation Amuseur
Les modèles d’analyse de l’animation scientifique, Sousa Do Nascimento (1999)
26. Brougère, Jouer/Apprendre (2005)
Il « faut bien admettre qu’il n’y a pas un savoir unifié sur
le jeu, qu’au sein même des disciplines, les discours
restent pluriels. »
Le jeu est souvent abordé, même dans les recherches
scientifiques, avec de nombreuses conceptions et
idéologies : « Le jeu est ainsi devenu une valeur avant
d’être un thème de recherche. »
Il n’existe actuellement pas de définition consensuelle du
mot « jeu ».
26