2. Comment définir l’arthrose
• Il existe plusieurs "niveaux" d'arthrose : anatomique (qui
s’accompagne de l’existence objective d’une lésion, pas
nécessairement détectable), radiologique et
symptomatique
• De nombreuses personnes sont porteuses d'arthrose,
visible à la radiographie, mais qui ne se manifeste par
aucun signe ni symptôme
• L’existence d'une arthrose ne veut pas obligatoirement dire
"douleur"
• Ainsi, sur 100 sujets de plus de 65 ans :
2
Site de la Société Française de rhumatologie :
http ://www.rhumatologie.asso.fr/04-Rhumatismes/grandes-maladies/0B-dossier-arthrose/A0_definition.asp
Site de l’INSERM :
http://www.inserm.fr/thematiques/circulation-metabolisme-nutrition/dossiers-d-information/arthrose
3. Hanche et genou ne sont pas les
localisations les plus fréquentes
• Les articulations les plus fréquemment touchées sont celles du rachis
et des doigts. Ainsi, la fréquence des localisations arthrosiques chez
les 65-75 ans est de :
• Rachis cervical : 75%
• Rachis lombaire : 70%
• Mains : 60%
• Genou : 30%
• Hanche : 10%
• Mais c’est au genou et à la hanche, articulations porteuses, que les
conséquences sont les plus importantes, les plus invalidantes
• Chevilles, coudes et épaules peuvent être touchées mais plus
rarement et sont en général secondaires à un traumatisme articulaire
ancien
3 Site de la Société Française de rhumatologie :
http ://www.rhumatologie.asso.fr/04-Rhumatismes/grandes-maladies/0B-dossier-arthrose/A0_definition.asp
4. 4
Rachis cervical. IRM en T2.
Discopathies pseudo-
pottiques,
différents stades, rachis
lombaire de face.
IRM main et poignet :
coupes coronales SE T1
et FSE T2 avec
suppression du signal de
la graisse.
Arthrose genou fémoro-rotulienne.
Coxarthrose interne de la
hanche avec déformation
du fond du cotyle.
5. La douleur : le signe majeur de l’arthrose
1. en phase chronique
En phase chronique l'arthrose n'évolue pas ou peu.
• La douleur arthrosique est dite de type
mécanique :
• modérée
• non permanente
• survient surtout lors des mouvements et
soulagée par le repos
• a tendance à se majorer en fin de journée
• pas de douleur nocturne
• le matin, douleur et raideur ne durent pas
plus d'une demi-heure
5
Sellam J et Berenbaum F. Arthrose. Rev Prat. 2011 ; 61 : 675-686
7. La douleur : le signe majeur de l’arthrose
2. en phase aigue : la poussée inflammatoire
• Modification récente de la douleur :
• augmentation brutale d’intensité en quelques jours
• apparition de douleurs nocturnes qui réveillent le patient
• dérouillage matinal articulaire de plus de 15 minutes
• +/-douleur mécanique dès la mise en charge de l’articulation
• Apparition d’un épanchement articulaire dont le compte cellulaire reste
faible, c'est-à-dire qu’il contient moins de 1500 éléments par mm3
• Parfois, présence de signes locaux modérés d’inflammation : rougeur,
chaleur, tuméfaction de l’articulation du genou .
7
Sellam J, Berenbaum F. Arthrose. Rev Prat. 2011 ; 61 : 675-686
8. L’examen de l’articulation
• L'examen de l'articulation touchée peut montrer :
• une diminution de l'amplitude des mouvements
• et/ou une douleur lorsqu'on la mobilise
• En dehors des poussées d’arthrose :
• l'articulation n'est ni gonflée, ni rouge
8
Site de la Société Française de rhumatologie :
http://www.rhumatologie.asso.fr/04-Rhumatismes/grandes-maladies/0B-dossier-arthrose/A1_pourquoi.asp
Sellam J, Berenbaum F. Arthrose. Rev Prat. 2011 ; 61 : 675-686
L’examen doit toujours être comparatif et,
pour les articulations des
membres inférieurs, la marche et
l’orthostatisme sont examinés.
9. Les radiographies standard
• Le bilan d’imagerie à réaliser devant une suspicion d’arthrose doit comporter en premier
lieu un bilan radiographique en charge comparatif de l’articulation symptomatique
• Il permet également dans les cas difficiles d'éliminer d'autres pathologies articulaires
9
•Les principaux signes visibles sont :
•le pincement de l'interligne articulaire
(rétrécissement de l’espace articulaire)
•la condensation de l'os sous-chondral
•parfois la présence de lacunes appelées
kystes osseux ou géodes
•le développement d'ostéophytes
•parfois les signes radiologiques peuvent être très discrets voire absents
Site de l’Inserm :
http://www.inserm.fr/thematiques/circulation-metabolisme-nutrition/dossiers-d-information/arthrose
11. Exemple de radiographie de gonarthrose
11
Gonarthrose fémoro-tibiale
interne évoluée. Radio
standard de profil.
Gonarthrose fémoro-tibiale
interne évoluée. Radio
standard de face.
12. Attention à la dissociation radio-clinique
• Il n'existe pas de relation directe entre l'importance des lésions vues à la
radiographie et l'intensité de la douleur.
Jusqu'à 90% des personnes de plus de 50 ans auraient des modifications
radiologiques et seulement 30% auront une symptomatologie clinique
• Des lésions majeures peuvent n'entraîner que de rares douleurs, alors que des
lésions minimes peuvent s’accompagner d’une douleur intense
• Plus que la sévérité radiologique à un moment donné, c'est l'évolution des
lésions dans le temps qu'il importe de prendre en compte
• En cas de douleurs persistantes malgré un traitement bien conduit, il ne faut
pas hésiter à refaire des radiographies pour détecter une éventuelle arthrose
destructrice rapide
12
Références :
Site de la Société Française de rhumatologie :
http ://www.rhumatologie.asso.fr/04-Rhumatismes/grandes-maladies/0B-dossier-arthrose/A0_definition.asp
13. Scanner et IRM : quelle place ?
• La radiographie standard est l’examen de référence en pratique
quotidienne et suffit pour le diagnostic d'une arthrose, bien
qu’elle ne permette pas de visualiser directement :
-les lésions cartilagineuses
-les lésions fibrocartilagineuses
(ménisque et bourrelet)
-l’inflammation intra-articulaire.
La mise en évidence de ces anomalies ne se justifie qu’au cours des
études de recherche
13
Loeuille D. Quand faut-il faire une IRM dans l’arthrose des membres inférieurs ? Rev Prat. 2012 ; 62 : 625-629
Site de la Société Française de rhumatologie :
http ://www.rhumatologie.asso.fr/04-Rhumatismes/grandes-maladies/0B-dossier-arthrose/A0_definition.asp
14. 14
Coupe frontale FSE T2 Arthrose FT
interne lésion cartilagineuse plateau
et condyle de stade 4, œdème du
plateau tibial et du condyle.
Gonarthrose œdème tibial et
inflammation synoviale.
Coupes sagittales FSE T2.
15. L’IRM en seconde intention
L’IRM peut être réalisée en seconde intention devant une
présentation atypique :
• une douleur mécanique d’une articulation à radiographie
normale pouvant correspondre à une arthrose préradiologique,
ou à une ostéonécrose épiphysaire
• une fissure sous-chondrale
Reste que le recours à l’IRM doit être tout à fait exceptionnel au
cours de l’arthrose
15 Chevalier X. Arthrose du genou et de la hanche. Rev Prat Med Gen. 2007; 21: 987-991
Loeuille D. Quand faut-il faire une IRM dans l’arthrose des membres inférieurs ? Rev Prat. 2012 ; 62 : 625-629
16. 16
Rupture de coiffe des rotateurs. En
IRM T2.
Ostéonécrose condyle fémoral
externe, IRM séquence T1, coupe
frontale.
17. IRM, cartilage et os
• Au genou, l’IRM utilisée dans les protocoles de recherche clinique permet
d’explorer correctement le cartilage dont l’épaisseur est comprise entre 1,5 et
4 mm
• A visée diagnostique, l'IRM montre, dans 35 % des cas, l’existence de lésions
focales du cartilage alors que la radiographie est jugée normale
• L’atteinte osseuse peut accompagner la perte cartilagineuse et parfois même
la précéder.
L’apport de l’IRM a été majeur dans la gonarthrose, en individualisant
différents types de lésions osseuses, et en particulier l’œdème osseux non
visible sur la radiographie standard, et dont la présence est corrélée à la
douleur dans la gonarthrose
L'apport de l'IRM a été majeur en termes de compréhension des mécanismes
de la douleur
17
Loeuille D. Quand faut-il faire une IRM dans l’arthrose des membres inférieurs ? Rev Prat. 2012 ; 62 : 625-629
18. En conclusion
- La radiographie standard est l’examen de référence en
cas de suspicion d’arthrose
-Le diagnostic précoce d’une arthrose pourrait permettre la mise
en place d’un certain nombre de mesures préventives
-On peut espérer dans le futur, grâce à l’utilisation de
biomarqueurs (dérivés du collagène de type 2 ou d’acide
hyaluronique), déterminer de façon encore plus précoce les
premiers remaniements du cartilage.
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