Conférence dont l'objectif était de présenter la notion d'apprentissage collaboratif en didactique des langues. Présentation of collaborative learning notion in langage learning/teaching.
1. Parcours autour d’une notion :
l’apprentissage collaboratif
en didactique des langues
Université de Neuchatel, 18 novembre 2016
Claude Springer
Université Aix-Marseille
Laboratoire Parole et Langage
09/10/16
1
2. Fil de réflexion
1. Aspects historiques
2. Visions emblématiques complémentaires
3. La Didactique des langues et l’apprentissage collaboratif
4. Humanités numériques et l’apprenant acteur social
interconnecté
5. L’apprentissage collaboratif vu par le CSCL (Computer
Supported Collaborative Learning)
6. Propositions de définition de l’apprentissage collaboratif
25/10/16
2
3. 25/10/16
3
Il était une fois, il n’y a pas si longtemps…
Once upon a time, not so long ago
Es war einmal, nicht so lange her
C'era una volta, non c'è molto tempo
4. Nicht so lange her…
25/10/16
4
Rousseau
1712
Emile, 1762
Pestalozzi
1746
Freinet
Ferrer Montessori Decroly Claparède,
Steiner Neill
EDUCATION NOUVELLE
Dewey
1920
Rogers
1940
Piaget
1923
Vygotski
1934
Internet
Web social
2000…
Constructivisme – Socioconstructivisme - Connectivisme
Siemens
2005
1900 1960
6. Emile, Coopérative, Toile
État de nature
Refus de la
contrainte
Expérience
sensible
Développement
individuel/social
Démocratie à l’école
Communauté
scolaire, coopérative
Travail libre par
groupes
Projet/Tâtonnement
expérimental
Développement
social et humain
Monde interconnecté
hors murs de l’école
Pluralité des
communautés
Démocratie participative
Flux infini et chaotique
des données
Intelligence collective
Dialogue, collaboration,
partage
25/10/16
6
7. Résumons par 4 interrogations
Relations entre développement individuel et social (état
de nature/société)
Relations entre intelligence individuelle et intelligence
collective située, distribuée, interconnectée,
(préceptorat, tutorat/coopération, collaboration)
Relations entre asymétrie (maitre/élève) et
symétrie/complémentarité (membres de la communauté)
L’individu Esclave ou Homme libre (perversion de la société,
d’internet)
25/10/16
7
9. Que disent les 2 derniers dictionnaires ?
Projet/ Pédagogie du projet/ Collaboration
Cuq, J.P. (dir.). 2003. Dictionnaire de didactique du français langue
étrangère et seconde. CLE International
Projet/Pédagogie du/de projet : néant
Groupe > Classe
Collaboration/ Apprentissage collaboratif : néant
25/10/16
9
La DDL = classe traditionnelle, parfois travail de groupe (jeu de
rôle), interactions prof/élèves, élève/élève?
Absence de l’apprentissage collaboratif malgré la «perspective
actionnelle »
Robert, J.P., Rosen, E. 2010. Dictionnaire pratique du CECR. Ophrys.
Projet/Pédagogie du projet (p.227) : « ne définit pas le concept
de projet ». Associé à projet de l’apprenant, projet de travail,
simulation, jeux de rôle (tâches interactives guidées) : Préparer un
spectacle de Noël, etc.
Collaboration/Apprentissage collaboratif : néant
10. Histoire des méthodologies
25/10/16
10
Rousseau
1712
Freinet
Ferrer Montessori Decroly Claparède,
Steiner Neill
Dewey
1920
Rogers
1940
Piaget
1923
Vygotski
1934
Internet
Web social
2000…
Constructivisme – Socioconstructivisme - Connectivisme
Siemens
2005
1900 1960
DDL
MAV AC
1975
PA
2001
Méthode directe
1902
MAO
1950
Skinner
1938/1957
Chomsky, Hymes
1962
CECRL
2001
Debyser et Caré (1973) : abandonner le manuel, canevas +:- libre, simulation globale
Duverger (2005) : pédagogie du projet plus favorable à une démarche interculturelle et
plurilingue
11. BILAN : Apprentissage collaboratif en
didactique des langues
Enseignement
langues
Vision pédagogique spécifique
(communication/action)
Apprentissage collaboratif
non pris en compte
Préoccupations
(socio)linguistiques
Logique transmissive,
cognitive
25/10/16
11
UN TROU NOIR
13. Société numérique et approches collaboratives
25/10/16
13
Nouvelles formes du partage
14. Enseignement en ligne : CMC et CSCL
Enseignement en ligne ne
CMC (communication
médiée)
Artéfacts de communication
Rôle du tuteur en ligne
Tâche/ Cours
Interaction
Cognitif
CSCL (apprentissage
collaboratif médié)
Communauté
Collaboration/coopération
Projet/ Action sociale
Dialogisme
Socioconstructivisme
25/10/16
14
15. Autres apports scientifiques
L’interconnexion : communication internet, ordinateurs
connectés, espace interconnecté
25/10/16
15
Les communautés numériques : constructions par affinités
d’intérêts, partages d’informations, partages de connaissances,
réalisations de projets
L’intelligence collective : mettre en synergie les imaginations,
intelligences, créativité, le faire ensemble > apprentissage
collaboratif, transculturel
Siemens (2006) Connectivisme
Granovetter (1973) Liens forts et faibles
Lévy (1994) Cyberculture
17. Mobilité & Hybridité (Springer, 2016)
25/10/16
17
D’un espace à l’autre, Mobilité
Ici et ailleurs, Hybridité
Dans sa communauté proche
Et dans un tiers espace partagé
En interactions sociales
À la recherche de liens sociaux
Agit avec des artefacts pour échanger
Et produire des objets culturels, des imaginaires
19. L’apprentissage collaboratif : définition
25/10/16
19
Dillenbourg (1999) Définition minimaliste
« collaborative learning is that it is a situation in which two or
more people learn or attempt to learn something together.
« l’apprentissage collaboratif peut être défini comme
une situation dans laquelle deux ou plusieurs
personnes apprennent ou tente d’apprendre quelque
chose ensemble. »
Degré 1: activité scolaire traditionnelle (interactions
tuteur/élèves), travail en groupe = coopératif, collectif
Degré 2: activité de résolution de problème,
l’apprentissage étant la résultante
Degré 3: apprentissage tout au long de la vie, processus
social, développement humain/social
20. Tâche communicative scolaire versus
Projet développement personnel et social
Degré 1 (tâche communicative simulée) :
scolaire, individuel
Degré 2 (tâche finale
guidée): scolaire,
individuel (groupe)
Degré 2 (projet): social,
communauté,
développement (intra/inter)
Degré 3: Projet de vie, développement
personnel et social
25/10/16
20
21. Tâche communicative scolaire versus
Projet développement personnel et social
25/10/16
21
Baudrit, 2007
Optique américaine:
apprentissage coopératif
Scénario guidé, hétérocontrôlé
Or: TPE, Webquest, EPI?
Optique européenne:
apprentissage collaboratif
Scénario ouvert, auto/cocontrôlé
22. Questions à partir de Dillenbourg (1999)
25/10/16
22
Quels sont les mécanismes spécifiques à l’apprentissage
collaboratif ? Comment se construit une culture partagée?
Situation de collaboration fondée sur un contrat social
(entre les membres de la communauté)
Division du travail (négociée, évolutive) = trouver des
solutions partagées
Mise en groupe : Symétrie/ compétences complémentaires
(but commun, même statut, respect de l'autre)
Culture partagée = Construction commune, négociation
continue, prise de conscience de ses buts et de ceux des
autres)
incompréhensions nécessitent élucidations, explications,
justifications, modifications, reformulations en dialogue =
débouchent sur apprentissages socioconstructivistes
internalisation de ressources du plan social au plan
individuel
23. 25/10/16
23
Dialogisme au sein de la communauté génère des activités
qui n’apparaissent pas dans l’apprentissage solitaire
(élucidation, désaccord, entente, négociation, conflit)
expliquer à l’autre/ à soi-même = métacognition, prise
de conscience (dialogisme intra et inter)
Mécanismes cognitifs sociaux (élucidation,
internalisation, réduction de la charge cognitive)
Coordination et partage d’informations, action située
(grounding)
Conclusion :
Analyser l’apprentissage collaboratif =
>> S’intéresser au dialogisme plus complexe que les
simples interactions (tours de parole, formules de politesse,
actes de parole prédéfinis de la classe de langues)
>> Il ne s'agit donc de révéler les mécanismes qui sont
spécifiques à l'apprentissage collaboratif
25. L’apprentissage coopératif/collaboratif :
exercice d’application !
25/10/16
25
Henri et Lundgren-Cayrol (2001 : 42)
« l'apprentissage collaboratif est une démarche active par
laquelle l'apprenant travaille à la construction de ses
connaissances… L’apprenant s’engage à travailler avec les
membres du groupe en vue de la réalisation du but
commun tout en conciliant ses intérêts et ses objectifs
personnels… Les échanges avec le groupe et la régulation
d'une tâche collective lui permettent de partager ses
découvertes, de négocier le sens à donner à son travail et de
valider ses connaissances nouvellement construites. »
Une définition plutôt dans l’optique coopérative, on s’intéresse
à l’élève, l’apport du groupe n’est pas pris en compte,
l’enseignant valide les connaissances, c’est une tâche collective.
26. Apprentissage collaboratif et
design collaboratif
Objectif : Développer une pensée créative et critique
Par la création collaborative
4 caractéristiques:
Intelligence collective (cocréation)
Démarche intuitive ( démarche analytique)
Démarche dialogique située (dans une communauté)
Approche évaluative critique (interculturel, interdisciplinaire)
Situation de création implique : désordre, conflit, échec,
émotions, tâtonnements, joie, fierté
( linéarité, rationalité, ordre didactique traditionnel)
25/10/16
26
27. 5 Processus à l’œuvre (design collaboratif)
Division du travail: Mise en groupe, Processus
d’organisation du travail
Définition : Processus permettant de
déconstruire/reconstruire collaborativement une
problématique
Idéation : Processus permettant de développer
collaborativement un projet créatif
Conception: Processus permettant de concevoir
collaborativement une forme adéquate au genre choisi
Finalisation : Processus permettant la réalisation finale et
l’évaluation socialement partagée
25/10/16
27
Evolution de la définition:
Dans une communauté de pratique,
l’apprentissage collaboratif émerge des
situations dialogiques nécessaires au déroulement des
processus qui animent le design collaboratif.
28. Une situation d'apprentissage et d'évaluation se définit comme
un ensemble constitué d’une ou plusieurs tâches à réaliser par
l’élève en vue d’atteindre un but fixé par l’enseignant. Elle
permet à l’élève d’exercer une ou plusieurs compétences
disciplinaires et transversales; à l’enseignant, d’assurer le suivi
de la maitrise des savoirs et des compétences dans une
perspective d’aide à l’apprentissage. Elle est donc centrée sur
l'élève et préconise une approche constructiviste (ou
socioconstructiviste) à l'école. (définition canadienne SAE)
25/10/16
28
Une situation collaborative d’apprentissage et d’évaluation se
définit comme un ensemble de processus de coordination qui
permet à un groupe d’élève de s’entendre pour concevoir, faire
évoluer et réaliser ensemble un projet commun de manière
créative. Elle permet à la communauté de mobiliser et
développer différentes compétences dont des compétences
sociales et à l’enseignant et au groupe d’assurer le suivi du
développement des compétences de chacun et de favoriser le
développement personnel citoyen au sein de la communauté.
L’approche choisie est de type socioconstructiviste.
30. Présentation du contexte (Springer, 2013)
• Projet de webcollaboration type
artistique :
• Nous sommes en équipe
avec une classe jumelée.
Notre classe étudie au
musée un de nos peintres
locaux pour le présenter.
Nous reconstituons les
éléments significatifs de
l'œuvre : nous nous
inspirons de sa peinture,
nous racontons ce que nous
découvrons et composons
sur le blogue collectif.
Quand, tout à coup, des
éléments étrangers venus
d'un autre peintre s'invitent
dans notre imaginaire ?
•Environnement
collaboratif
entre classes
distantes
•Communication
distante
•Réflexion
individuelle
•Conception
collaborative
Framapad Blogue perso
Blogue collectifSkype/hangout
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30
Projet : Cézanne et Arcimboldo B1/B2
http://cezannepourtous.blogspot.fr/
31. Modalités de collaboration (John-Steiner, 2000)
A. Complémentarité
Modèle scolaire, centré
sur la matière
Coopération, division du
travail, rôles fixés
Engagements limités,
prises de risque
calculées, tensions
possibles si rôle non
tenu
Communication,
négociation réduites
Possibilité de leader
Processus en parallèle
expertises cloisonnées
Créativité « standard »
neutralisation de la
convergence
B. Affinité
Regroupement d’amis,
valeurs communes
Collaboration, Rôles
fluides
Engagements réels, prises
de risque, conflits et
tensions
Communication et
négociation
nécessaires
Approche démocratique
leader souhaité
Expertises en dynamique
partagées
Créativité parfois
réduite si groupe peu
différencié
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C. Intégration
Groupe en fusion
Valeurs et idéologie
coconstruites
Rôles interchangeables
Très fort engagement
grande prise de risque,
hors sentier,
tensions fortes
Communication et
négociation permanente
Approche démocratique,
pas de leader
Les idées ne sont plus la
propriété d’un individu
intégration des
expertises
Créativité optimale
vise la convergence
32. Les modalités d’organisation ne sont pas fixes
• Au départ : Complémentarité (TIC, artistique, rédactionnel, pays)
= A >>> Affinité avec des personnalités fortes partageant
globalement le même enthousiasme = B
• Division du travail = A >> Rôles fluides B
• Très fort engagement et prise de risque forte >> de A on est
vite passé à C=Intégration des valeurs, des idées, des expertises
• Bonne gestion des tensions et visions divergentes
• Une communication permanente avec différents artefacts,
négociations constantes aussi
• Fort partage des idées >>> vers une fusion et du plaisir
• Recherche d’informations poussée, Découverte de savoir-
faire
• Vision commune des apprentissages en élaboration,
transformation de la vision transmissive de départ
• Groupe très créatif et enthousiaste
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32
33. Des démarches auto/coévaluatives qualitatives
Démarches et outils de médiation (dialogue et réflexion dans et
sur l’action)
• Portfolio d’apprentissage ( PEL)
• Evaluation sociale dans l’action, d’intervéaluation de la
collaboration créative (commentaires du blogue, échanges sur
les outils de dialogue)
• Outils de réflexion sur les ressources et les compétences
mobilisées dans l’action (carte heuristique des compétences
référentiel prescrit )
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33
Démarches et outils de bilan collectif et individuel en fin de
processus
• Outils d’évaluation formative et sommative avec indicateurs
définis collectivement pour évaluer la performance
• Outils autoévaluatif/coévaluatif qualitatif
• Indicateurs pour rendre compte du social, du
transversal, du personnel et pas uniquement du
linguistique
• Bilan individuel par rapport au prescrit institutionnel
37. APPRENTISSAGE COLLABORATIF
Une autre approche (Springer, 2014)
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37
Créer ensemble une œuvre
Evaluer, porter un jugement sur l’action avec des
critères partagés
Analyser une situation nouvelle, faire des
hypothèses, négocier
Appliquer : mettre en
pratique à partir d’une règle,
des instructions, d’un modèle
d’action
Repérer, Distinguer
l’information pour
l’action
Mécanismes linguistiques
Nécessaires à l’action
Scénario fermé
Tâches scolaires
guidées
Scénario ouvert
Tâche sociale
Collaboration
créative
Complexité
Socialisation
Médiation
Intégratif
Simplification
Instruction
Application
Cumulatif
L’apprenant acteur social interconnecté ne devrait donc pas être ignoré par la DDL. Notre réflexion sur l’apprentissage collaboratif ne peut pas plus ignorer cette évolution sociétale.
L’élève, l’étudiant, l’adulte sont des apprenants acteurs interconnectés. Deux notions, celle de mobilité et d’hybridité sont essentielles. L’acteur social est par nécessité en interactions et entretient des liens grâce à l’interconnectivité de la société numérique. Il est ainsi lecteur et producteur de textes multimodaux. L’apprenant interconnecté est, dans sa vie privée d’adolescent ou d’adulte, un nomade des temps modernes. La question est de savoir si les nouveaux dispositifs numériques d’apprentissage prennent en compte cette nouvelle dimension.
Je propose la schématisation suivante en reprenant ma façon de décrire. En bleu nous avons au degré 1 la tâche communicative simulée et le jeu de rôle communicatif en exemple. On ne peut pas vraiment parler d’apprentissage collaboratif mais d’aucuns peuvent envisager ces situations comme étant socioconstructivistes. Les divergences se situent au degré 2. En bleu nous avons ce que j’appelle le scénario guidé et contrôlé par l’enseignant, ce qu’on appelle aussi la tâche finale. Même s’il y a travail de groupe c’est toujours l’entrée individuelle qui est privilégiée. En vert nous avons le projet ou ce que j’appelle la tâche sociale complexe. Il n’y a pas de dirigisme de l’enseignant, c’est la communauté qui est l’entrée choisie, on s’intéresse aux effets du social sur l’individuel. Enfin, en vert toujours le projet de vie, projet professionnel, etc.
En reprenant Baudrit, on peut définir la première optique comme relevant de l’apprentissage coopératif ou collectif. Baudrit estime que c’est la tendance américaine avec le cognitivisme comme approche. Je note que de nombreux collègues pensent à cette optique coopérative, Mangenot préfère parler d’activité collective. La deuxième optique dite européenne s’inscrit dans les travaux de Vygotski et s’appuie sur un scénario ouvert et auto/cocontrôlé.
Des propositions d’activités coopératives/collaboratives existent institutionnellement en France. Les TPE Travaux personnels encadrés en lycée relèvent de l’optique coopérative et individuelle. Les enseignants font leur programme, il n’y a que juxtaposition de disciplines. Le webquest quant à lui propose un scénario fermé et guidé qui relève aussi de l’optique coopérative. Un nouveau type d’activité collaborative nommé EPI (enseignement pratique interdisciplinaire) voit le jour. On peut parier que l’on s’inscrira dans la mise en œuvre des TPE et donc du coopératif. Je ne m’inscris pas dans l’optique coopérative
Pour finir, je vais rapidement donner quelques éléments sur le processus de mise en groupe eu sur le processus de finalisation avec l’évaluation socialement partagée
Nous venons de voir la finalité de l’évaluation créative, comment voir autrement l’évaluation, comment la mettre au cœur même des apprentissages portés par la collaboration créative. Mais il est clair que pour cela il faut former autrement. Dans cette logique, l’approche socioculturelle collaborative doit constituer le but de la formation, les connaissances et savoir-faire n’ont de sens que par rapport à un contexte d’action spécifique, l’appropriation de savoirs et de compétences est une affaire sociale. Si l’on souhaite aller vers une évaluation au service des apprentissages il est nécessaire de former autrement. La créativité n’a pas à être évaluer à part, elle constitue le cœur de la collaboration. Je dirai que le prof de langues doit accepter l’idée qu’il participe à une éducation citoyenne qui va au-delà de sa discipline. Il doit aussi accepter l’idée que la langue est en fait un outil médiateur du dialogue social. Il doit de ce fait participer à la formation d’esprit capables d’engagement mutuel, de confiance mutuelle. L’apprentissage en langues ne peut être confini au niveau de l’instruction avec une programmation rationnelle basée sur la simplification des données d’entrée et l’accumulation de connaissances.
Je suis navré d’avoir été obligé de réduire au maximum le raisonnement et de laisser de côté beaucoup d’éléments. J’avais prévu un exemple pour la division du travail et les pratiques collaboratives évaluatives. Mais le temps est passé.