1. Sémiologie générale de la communication.
Saussure :
Sémiologie : La science qui étudie la vie, les signes au sein de la vie sociale.
Hjelmslev :
La sémiologie : étudie tous les langages.
Une sémiotique : n’étudie qu’un seul langage à la fois.
Sémiotique particulière : elle ne fait usage que d’un seul langage.
(Ex. : la musique, la linguistique,…).
Sémiotique appliquée : elle fait usage de plusieurs langages.
(Ex. : La bande dessinée, le théâtre,…).
(Voir exemples introductif du cours).
1. Les 3 fonctions du signe selon Umberto ECO (=Le plus grand sémiologue).
1) Le signe est un substitut de la réalité.
Il permet de manipuler une chose réelle en dehors de sa présence, il permet dès
lors de travailler à l’économie.
Ex. : Une pièce un billet une carte bancaire PC Banking.
Avec le PC Banking, on manipule de l’argent, sans l’avoir.
2) Le signe communique par surcroît.
Il en dit plus que ce que l’émetteur veut exprimer.
Ex. : Un jeune homme rencontré dans un village à 7h du matin tout vêtu de noir,
ne se rend pas spécialement à un enterrement, mais revient peut-être d’une
soirée.
3) Le signe structure la réalité du monde continu.
C’est nous qui allons découper/discriminer la réalité qui au départ était continue.
Par rapport à la culture. (Que nous avons choisi !)
Ex. : Dans le désert, on veut planter un arbre tous les x Km pour un francophone,
ou tous les x miles pour un anglo-saxon.
2. Du structuralisme à la systémique (Roland Barthes).
Il se base sur deux idées :
1) L’enchâssement des unités structurales.
X Y Z
Elément Ensemble
Elément Ensemble
Ex. : Famille (200) Peuplade (10.000) Ethnie (3.000.000)
2. 2) La structure interne cohérente du système.
Ensemble d’éléments qui sont en interdépendance les uns par rapport aux autres.
A. Si un élément change de place, tout le système se restructure.
Ex. : Un nouvel étudiant arrive dans une école, il a fait de la prison. C’est
tout le monde qui si pose des questions ! Donc c’est son arrivée qui
restructure tout le système.
Selon Freud :
« ça » « Moi » « Surmoi »
« Désir » « Réalité » « Peur »
INCONSCIENT CONSCIENT SUBCONSCIENT
/! Lacan n’est pas d’accord :
L’inconscient est structuré comme un langage !
C’est la case vide (le désir non comblé), le
« manque » lui-même qui est structurant.
Mais il ne faut quand même pas qu’il y en ait trop
ou pas du tout (=illusion).
B. Pour qu’un élément retrouve sa place dans un système, il faut que tout le
système se restructure. SYSTEMIQUE.
Ex. : Une jeune fille qui est anorexique. Il faut que tout le monde change
afin qu’elle retrouve son équilibre : le grand-père doit arrêter de lui faire
des remarques, le frère doit arrêter de se moquer d’elle,…
3. 3. Le triangle de signification selon Peirce.
Ex. : Signifiant : Une burka.
Signifié : Terrorisme.
Référent : un musulman.
1) Le signifiant.
Il renvoi à la REPRESENTATION, c’est la face active du signe mais aussi la face
matérielle, la manifestation sensorielle de celui-ci.
2) Le signifié.
Il renvoi à l’IDEE GENERALE, au CONCEPT qui nous vient en tête quand nous
sommes face à un signifiant, ou à un référent.
C’est la face passive du signe, l’image mentale suscitée par le signifiant.
/! Le signifié peut varier selon ≠ sciences humaines :
A. Pour le sémiologue = c’est la définition du dictionnaire.
B. Pour le philosophe = une définition n’étant qu’une chaîne de mots
donc une somme de signifiants linguistiques = SIGNIFIANT ! (et non pas
signifié.
C. Pour le psychologue béhavioriste = Il n’y a qu’un Stimulus (« Signifiant »)
suivi d’une réponse par une action. Le signifié n’existe pas !
3) Le référent.
Par comparaison au signifié :
Signifié Référent
Pluralité Singularité
Classe d’éléments Actualisation de la
classe
Potentialité Réalité
4. 4. Le schéma de la communication selon JAKOBSON
1) Les éléments.
A. L’émetteur :
Ex. : Machine, entreprise, animal,… /! Il ne peut pas être un humain !
B. Le récepteur :
Il est souvent un modèle postulé. Ex. : Le lectorat d’un journal.
C. Le référent :
Soit non matériel : Ex. : La justice, la multiplication,…
Soit non réel : Ex. : La licorne, le pays de Gulliver,…
D. Le canal :
Il est le support physique de l’information, par où transitent les codes.
Ex. : les sons, les ondes lumineuses,…
E. Le code :
Il est l’ensemble des règles qui président à l’approximation du message. Il
donne un sens au signe.
F. Le message :
Il est le lieu où les 5 autres éléments interagissent.
2) Les fonctions correspondantes.
A. La fonction émotive, expressive :
On peut émettre sans penser à un quelconque récepteur.
Ex. : Un cri de douleur,…
B. La fonction conative :
Fonction par laquelle on s’efforce de « changer » l’interlocuteur.
Ex. : Retentissement d’une sonnerie,...
C. La fonction référentielle :
Elle permet d’insister sur le référent.
Ex. : la danse d’un essaim d’abeilles permettant de déceler, de loin, la
présence d’une ruche,…
5. D. La fonction phatique :
Elle permet de tester l’efficacité du canal.
Ex. : le test « Allô ? » au téléphone,…
E. La fonction métalinguistique et méta sémiotique :
Il s’agit d’utiliser une sémiotique (langage particulier) pour parler d’une
autre sémiotique.
Ex. : la légende avec chiffres (sémiotique scripto-iconique) permet
d’expliciter l’emploi des couleurs sur la carte topographique (sémiotique
iconique).
Il s’agit d’utiliser un discours pour parler d’un autre discours.
Ex. : Le mot de vocabulaire éléphant est déjà un discours de la réalité et la
définition du dictionnaire apparait dès lors comme un méta discours, une
explication du premier discours sur le référent.
F. La fonction poétique :
Elle est celle qui permet d’insister sur le message, qui ne vaut que pour
lui-même. C’est juste pour la beauté de la chose.
Ex. : La danse, l’art abstrait et la poésie ne sont intéressant que pour la
beauté de la chose. Ils ne renvoient à aucune réalité signifiée.
5. La classification des signes.
1) Signes ternaires / binaires.
A. Signes ternaires (approche selon Peirce) :
B.
Les 3 éléments sont présents.
Ex. : Une photo d’une personne :
Référent : La personne en chair et
en os.
Le signifiant : Les « traces » sur le
papier.
Le signifié : L’idée générale qui
vient en tête.
6. B. Signes binaires (approche selon de Saussure) :
Il n’y a que deux éléments.
C’est quand le signifiant peut donner
plusieurs signifié. Dans un signe binaire
n’importe quel élément est à la fois signifiant
et signifié.
Ex. :
TRANSITIVITE :
2) Signes motivés / arbitraires.
A. Signes motivés :
La forme du Sa dépend directement du Sé (coté pluriel), et Ré (coté
singulier).
Ex. : les courbes de niveau sur une carte géographique (le signifiant)
dépendent de la réalité représentée (le référent).
Il existe deux types de signes motivés :
- Indices : signes binaires motivés par contigüité physique :
Ex. : Fumée (Sa) Feu (Sé)
Dans un 1er temps c’est un feu, ca peut être n’importe quel feu.
- Icônes : signes ternaires motivés par ressemblance physique :
La forme du Sa dépend de la forme du Sé et du Réf.
On pense directement à une idée On reconnait tout de suite
une personne.
Ex. : Plan d’architecte :
Sé : idée de son plan.
Réf. : la maison réelle.
Sa : il va traduire par un plan.
7. B. Signes arbitraires :
La forme du Sa ne dépends PAS du Sé, Réf.
Il existe deux types de signes arbitraires :
- Symbole : signes binaires et arbitraires. Un Sé n’impose pas
automatiquement un Sa.
Ex. : Colombe Paix
- « Signes au sens strict » : signes ternaires et arbitraires.
Ex. : Toutes les langues, le vocabulaire : Une voiture = a car
Il n’y a rien qui oblique à ce que l’on dise ça !
Signes Binaire Ternaire
Motiv
Indice Icône
é
Arbitr Signe au
Symbole
aire sens strict
Remarques :
Certains signes « motivés » contiennent aussi une part
d’arbitrarité.
Ex. : un portrait, où règne avant tout la motivation par la
ressemblance iconique, représentait, dans l’Egypte ancienne, une
personne de profil, alors qu’un portrait de notre époque
contemporaine représente une personne de face.
Motivation : reconnaissance de la personne.
Arbitrarité : vue de côté pour les Egyptiens.
Certains signes « arbitraires » contiennent aussi une part de
motivation.
Ex. : un enfant dans son berceau, voit le chien passer qui fait wouf
wouf. Il ne va pas dire c’est un chien mais un wouf wouf.
Motivé !
Mais une langue est arbitraire !
Certains signes sont mi-motivés, mi-arbitraires.
Ex. : le bruit d’un révolver donne lieu à une onomatopée différente
dans les Bd d’Hergé (Pan !) et d’Hugo Pratt (Crac !).
Motivé : « Oui » mais pas totalement puisqu’il y a une différence
entre les pays.
8. 6. Sémiologie et conceptions du monde.
1. Conception du monde plus ancienne (+religieuse).
C’est la réalité référentielle qui fait autorité la réalité est là avant nous ! On ne
peut faire QUE des représentations (Sa).
Le Sé est la réalité, qui fait naître le Sa qui est la représentation de cette réalité.
MOTIVATION qui prend le dessus.
Ex. : Les œuvres d’art représentatives, la photographie qui était un « miroir »
du réel. Objectivité.
2. Conception du monde plus moderne (+ laïque).
La réalité préexistante fait place à la toute puissance du monde de la
représentation par ses Sa.
Le monde de la motivation (la fidélité du réel) fait place au monde de
l’ARBITRARITE (les décisions culturelles qui peuvent n’avoir qu’un temps et ne
valoir que dans tel endroits).
Les apparences prennent le pas sur les réalités PHENOMENOLOGIE.
Chacun impose sa propre subjectivité.