2. Introduction
• La survenue d’épidémie de pneumopathies
sévères en 1976 parmi les vétérans de l’American
legion à Philadelphie, conduisit en 1977à la
description de la bactérie responsable.
• Cette nouvelle bactérie fut nommée Legionella
pneumophila.
• Les Legionella sont des bacilles à Gram négatif à
multiplication intracellulaire responsables
d’infections respiratoires communautaires et
nosocomiales.
3. Habitat
• Les Legionella sont présentes dans les
environnement hydriques et humides: les eaux
douces naturelles, eaux souterraines, sols humides,
• Colonisent les environnements artificiels: les réseaux
d’eau chaude sanitaire, les circuits de
refroidissement.
• Se développent dans certaines conditions:
température inférieure à 50°C, présence de biofilm,
présence d’autres microorganismes des milieux
aquatiques comme les amibes libres ou présence de
certains matériaux tel que fer, zinc.
4. Caractères bactériologiques
• Famille: Legionellaceae, genre: Legionella, 53
espèces,
• L. pneumophila (15 sérogroupes) est l’espèce la
plus importante en pathologie humaine (95 %) ,
sérogroupe 1 (plus de 80 % des cas).
L’antigénicité O est caractéristique de chaque
sérogroupe de L. pneumophila.
• Bacilles à Gram négatif (faiblement colorés)
• Non sporulés, non capsulés, de 0,3 à 0,9 µm de
large sur 2 à 20 µm de long.
5. Pouvoir pathogène
• Transmission: inhalation d’aérosols infectieux,
• Sources: les systèmes de climatisation, eau chaude
sanitaire, pommeaux de douche contaminés.
• Ces aérosols atteignent
les alvéoles pulmonaires
puis les macrophages,
se multiplient dans
les phagosomes à pH neutre.
L’inhibition de la fusion du phagosome et des
vacuoles lysosomiales permet la survie intracellulaire
des légionnelles et entraîne la destruction des
macrophages.
6. • Les infections à Legionella se présentent sous
3 formes cliniques :
- la légionellose ou maladie des légionnaires
- la fièvre de Pontiac
- les formes extra-pulmonaires
7. - La légionellose:
Pneumonie aiguë, communautaire ou
hospitalière
Maladie à déclaration obligatoire,
Mortelle dans 10-20% des cas,
Pic: surtout en été et en automne (voyages,
loisirs),
8. Incubation 2 à 10 jours,
Un syndrome pseudogrippal avec fièvre, toux sèche,
céphalées, myalgies, anorexie,
A la phase d’état: fièvre élevée, dyspnée et toux
importante parfois avec expectorations,
souvent aussi des signes digestifs à type de diarrhée
ou confusions.
9. - La fièvre de Pontiac:
La forme la plus fréquente, bénigne,
incubation: 1-2 jours puis syndrome grippal,
guérison spontanée en 4-5 jours.
- Les formes extra pulmonaires: rares
Atteinte surtout cardiaque: myocardite,
péricardite, endocardite.
10. Diagnostic bactériologique
• La demande de recherche de Legionella doit
être précisée.
• Cette recherche est faite devant une
pneumonie avec: absence d’amélioration sous
Bêtalactamine, terrain favorisant, voyageur,
exposition professionnelle à l’eau.
11. • La recherche d’antigènes urinaires:
Dépistage simple, rapide et précoce des cas à
Legionella pneumophila sérogroupe 1.
Les antigènes apparaissent dans les 2 à 3 jours
suivant les signes cliniques, leur excrétion est longue
et variable: de quelques jours à 2 mois, voire un an.
La détection des antigènes est réalisée
par ELISA ou
par une technique
d'immunochromatographie
sur membrane (15 mn),
bonnes sensibilité et spécificité.
12. • Examen direct:
Immunofluorescence directe (IFD) à l’aide
d’anticorps monoclonaux reconnaissant tous les
sérogroupes de L. pneumophila.
Avantage : diagnostic rapide (moins de 4 heures).
Inconvénients :
Sensibilité faible : 25 à 40 % avec un seuil de
détection de 104 UFC/mL
Spécificité faible : 60 à 70 %, liée à des réactions
immunologiques croisées.
13. • La culture:
Prélèvements: lavage broncho-alvéolaire, liquide
pleural, aspiration bronchique, biopsie pulmonaire,
dès les 1ers signes de la maladie et avant
antibiothérapie.
Culture Lente 3 à 10 jours,
Nécessite des milieux spécialisés : BCYE (Buffered
Charcoal Yeast Extract) contenant de la cystéine, du
fer et du charbon.
Aérobies strictes, croissance favorisée par la
présence de CO2 (2,5 %).
14. • Les colonies présentent un aspect
caractéristique en “verre fritté” (loupe
binoculaire au grossissement x 30).
15. • Identification:
par immuno- fluorescence directe ou
agglutination de particules de latex à l’aide
d’anticorps spécifiques ou par biologie
moléculaire.
• Sérotypage à l’aide d’anticorps monoclonaux.
• Les techniques de biologie moléculaire (PCR)
parfois utilisées.
16. • Sérodiagnostic:
Détection des immunoglobulines totales par
immunofluorescence indirecte (IFI).
Le diagnostic de légionellose est confirmé par la mise
en évidence d'une augmentation du titre des
anticorps de 4 fois avec un taux minimal de 128.
Diagnostic tardif voire rétrospectif.
Réactions croisées en IFI avec d’autres espèces
bactériennes et également avec autres sérogroupes
et espèces de Legionella.
17. Sensibilités aux antibiotiques
• Antibiotiques actifs: macrolides, fluoroquinolones,
tétracyclines et rifampicine.
• Les macrolides peuvent être utilisés en
monothérapie pour les légionelloses
communautaires non sévères.
Les fluoroquinolones (notamment la lévofloxacine) et
l’azithromycine sont les antibiotiques de choix dans
le traitement des légionelloses sévères et celles
touchant les immunodéprimés.
18. Prévention
• Surveillance environnementale et clinique :
programme d'entretien régulier des réseaux
(nettoyage pour éliminer le tartre), une
circulation permanente de l'eau avec élimination
des bras morts et une température suffisante de
l'eau (60°C au site de production et 50°C aux
points d'usage).
Maintenir la concentration en légionnelles à des
taux réglementaires par ex dans les
établissements de santé < 103 UFC / litre d’eau.