23. ACTUALITE DE L’ETUDE DU TETANOS CHEZ L’ADULTE, .pdf
Bronchite aiguë
1. Dr. KERFAH S.
Médecin résidente en pneumo-
phtisiologie EHUOran
Plan de la question
I. Définition :
II. Intérêt de la question:
III. Epidémiologie :
IV. Etiologie (Agent causal) :
V. Diagnostic positif :
A)Examen clinique :
B) Examens complémentaires :
VI. Diagnostic différentiel :
VII. Formes cliniques:
VIII. Evolution :
IX. Traitement :
X. Prévention :
Bronchite aigue
Objectifs pédagogiques :
a) Connaitre que la bronchite
aigue est le plus souvent d’origine
virale et intéresse les VAS.
b) Pas d’ATBthpie dans la forme
bénigne non bactérienne.
- Evoquer les possibilités
d’indication de vaccination.
2. I. Définition :
C’est l’inflammation de la muqueuse des bronches et bronchioles (voies de conduction), sans atteinte
parenchymateuse (alvéoles = surface d'échange), en rapport avec une infection principalement virale.
II. Intérêt de la question :
La bronchite aigue est l’infection respiratoire basse la plus fréquente chez l’adulte.
Elle est le plus souvent d’origine virale mais peut se compliquer d’une surinfection bactérienne, à
prédominance automno-hivernale.
L’évolution est bénigne chez le sujet antérieurement sein, mais peut être préoccupante chez un sujet
fragile.
III. Epidémiologie :
Les bronchites aigues son fréquentes et représentent environ 30 % de l’ensemble des IRA.
Dans les pays industrialisés, l’incidence de la bronchite aiguë est estimée entre 2 et 18 % par an.
Evolution sous forme de petites épidémies automno-hivernale.
IV. Physiopathologie :
Etat inflammatoire aigu de la muqueuse des voies aériennes, de la trachée aux bronchioles qui se traduit :
Au niveau des bronches :
Larges destructions épithéliales pouvant aller jusqu'à l'ulcération de la membrane basale, qui expose les
terminaisons nerveuses et les récepteurs aux agents bronchoconstricteurs et pro-inflammatoires. Il on résulte
une hyperréactivité bronchique, pouvant être à l’origine d’une toux prolongée et une bronchoconstriction.
Hypersécrétion séro-muqueuse,
Œdème inflammatoire avec infiltration de polynucléaires,
Restitution ad-integrum dans pratiquement tous les cas en 15 jours.
Au niveau des bronchioles :
Obstruction liée à la difficulté d'épuration de sécrétions visqueuses et à l’œdème inflammatoire.
IV. Etiologie (Agent causal) :
A) Adulte sain :
Virus : 90% des cas Bactéries : rares
Myxovirus influenzae.
Rhinovirus.
Virus respiratoire syncytial.
Coronavirus.
Coxsackie virus.
Adénovirus.
Infection primitive :
Chlamydiae pneumoniae.
Mycoplasma pneumoniae.
Bordetella pertussis.*
Surinfection :
Haemophilus influenzae.
Streptococcus pneumoniae.
Moraxella catarrhalis.
Rarement Staphylococcus aureus.
* Toute toux qui persiste plus de 3 semaines doit faire évoquer le diagnostic de coqueluche.
3. B) BPCO :
Les voies aériennes sont souvent colonisées par des bactéries potentiellement pathogènes. Ces bactéries sont
mises en évidence dans environ 50 % des exacerbations par bronchites :
V. Diagnostic positif :
A) Examen clinique :
La bronchite aigue apparait avec prédilection à l’automne et son aspect clinique est assez stéréotypé :
1- La phase sèche :
Céphalées, myalgies, arthralgies, fébricule rarement supérieure à 38 °C.
Toux sèche, quinteuse, rauque épuisante avec douleur rétro sternale à type de brulures.
La toux est habituellement précédée pendant quelques jours par des signes d'atteinte ORL (rhinite,
pharyngite).
L’auscultation est souvent normale, parfois présence des sibilants.
2- La phase humide :
Toux devenant productive muqueuse ou muco-purulente.
À l’auscultation, souvent des ronchus avec parfois des sous crépitant en cas d’atteinte bronchiolaire.
B) Examens complémentaires :
Les examens radiologiques, biologiques et microbiologiques sont inutiles.
Radiographie thoracique uniquement en cas de :
Toux fébrile persistante.
Diagnostic de pneumonie ne peut être exclu par l’examen clinique et en particulier en cas de
sémiologie peu évocatrice et trompeuse (comorbidité, âge>75 ans).
Virus : 50% Bactéries : 50%
Chez l’adulte sain, l'apparition d'une expectoration purulente n’est pas systématiquement
synonyme d’une surinfection bactérienne, mais traduit la desquamation épithéliale.
Haemophilus influenzae.
Streptococcuspneumoniae.
Moraxella catarrhalis.
Staphylococcus aureus.
Entérobactéries.
Pseudomonas aeruginosa.
Acinetobacter.
4. VI. Diagnostic différentiel :
A) Pneumonie :
La clinique permet habituellement de différencier la bronchite aiguë d'une pneumonie.
Signes évocateurs de bronchite aiguë Signes évocateurs de pneumonie
Fièvre inconstante, généralement peu élevée.
Brûlure rétro sternale.
Toux, parfois précédée d'une infection des voies
respiratoires hautes.
Auscultation normale ou râles bronchiques diffus
Tlx normal (non réalisé en pratique).
Fièvre > 38,5 °C persistant au-delà de 3 jours.
Tachycardie > 100/min, Tachypnée > 25/min.
Douleur thoracique .
Absence d'infection des voies respiratoires hautes
Râles crépitants en foyer.
Impression globale de gravité.
Opacité parenchymateuse sur Tlx.
B) Coqueluche :
La persistance de la toux au-delà de 3 à 4 semaines doit faire reprendre le diagnostic, évoquant entre autres
une coqueluche à fortiori en cas de quintes nocturnes évocatrices.
L'affirmation de la maladie passera par l'identification du germe responsable (bordetella pertussis) par la
cytobactériologie des crachats, PCR ou sérologie.
C) Tuberculose :
Persistance de la toux au-delà de 3 semaines, signes d’imprégnation bacillaire (Sueur nocturne, asthénie,
amaigrissement) avec une notion de contage.
VII. Formes clinique :
A) Formes évolutives :
1- Bronchite récidivante :
Favorisée par le tabagisme, pollution, BPCO, asthme, DDB, mucoviscidose, foyers infectieux ORL ou
stomatologistes, déficit immunitaire, …etc.
2- Forme avec séquelles : Surtout en cas de virus respiratoire syncitial chez le nourrisson à l’origine de DDB
ou bronchiolite oblitérante.
B) Selon le terrain :
1- Chez le nourrisson : Diffusion des lésions aux niveaux des bronchioles → Risque de détresse respiratoire.
2- Chez l’asthmatique : L’infection bronchique aigue est un facteur déclenchant de la crise d’asthme.
3- Chez le BPCO : Augmentation de l’importance des expectorations et de leur purulence → Risque de
décompensation de l’insuffisance respiratoire.
VIII. Evolution :
L’évolution est bénigne dans la très grande majorité des cas, se fait en dizaine de jours vers la guérison
spontanée. Les complications sont rares, mais les récidives possibles.
Il faut rechercher un autre diagnostic si persistance ou aggravation des symptômes.
5. IX. Traitement :
Le traitement est ambulatoire et essentiellement symptomatique.
A) Ambulatoire :
Repos.
Arrêt du tabagisme.
Hydratation par voie orale.
B) Symptomatique médicamenteux :
Antalgiques/antipyrétiques : Paracétamol 1g / 8h.
Pas d’antibiothérapie (sauf si exacerbation de BPCO).
Non recommandés (et potentiellement délétères) : antitussifs, corticoïdes oraux ou inhalés, AINS,
mucolytiques et expectorants.
X. Prévention :
La vaccination antigrippale est recommandée chez l’enfant et l’adulte fragilisé.
La vaccination anti-pneumococcique doit également être préconisée chez les sujets BPCO et IRC.
L’abstention de toute prescription antibiotique en cas de bronchite aiguë de l'adulte sain est la règle.