Histologie de la Cavité Buccale (Chapitre 1/3 de l'Histologie du l'appareil d...
Endoscopie-interventionnelle dans le cancer bronchique
1. Plan de la question
I. Introduction :
II. Endoscopieinterventionnelle : technique, indications et complications :
A) Bronchoscopie rigide :
1- Technique : 2- Indications : 3- CI : 4- Complications :
B) Thermocoagulation haute fréquence et coagulation par argon-plasma :
i. Thermo-coagulation haute fréquence :
1- Technique : 2- Indications : 3- Complications :
ii. Coagulation par argon-plasma :
1- Technique : 2- Indications :
C) Cryothérapie :
1- Technique : 2- Indications : 3- Complications :
D) Laser :
1- Technique : 2- Indications : 3- Complications :
E) Photothérapie dynamique :
1- Technique : 2- Indications : 3- Complications :
F) Curiethérapie à haut débit endobronchique :
1- Technique : 2- Indications : 3- Complications :
G) Prothèses endobronchiques :
1- Technique : 2- Indications : 3- CI : 4- Complications :
III. Indications d’endoscopieinterventionnelle dans les complications du cancer
bronchique:
A) Dyspnée :
B) Hémoptysie d’origine néoplasique :
C) L'infection broncho-pulmonaire :
D) Fistule trachéo- ou broncho-oesophagienne
par un cancer bronchique :
IV. Conclusion :
Endoscopie interventionnelle dans le
cancer bronchique
Objectifs pédagogiques :
a) Qu’est ce que l’endoscopie
interventionnelle.
- Place de l’endoscopie intervent.
- Indication, méthodes apports,
résultats.
b) Incidents / accidents
d’endoscopie interventionnelle.
- Projets et avancés
technologiques.
2. I. Introduction :
Historiquement, la bronchoscopie thérapeutique (interventionnelle) a été portée par l’introduction de la
technologie laser dans l’arbre trachéo-bronchique puis par l’apparition des prothèses endo-bronchiques.
Actuellement, elle prouve régulièrement son utilité dans la prise en charge du cancer bronchique, du stade le
plus précoce (CIS) au stade plus avancé voire palliatif (obstruction ou compression tumorale), malgré le faible
nombre d’essais cliniques de haut niveau de preuve.
II. Endoscopie interventionnelle : technique, indications et complications :
A) Bronchoscopie rigide :
1-Technique :
Tube métallique permettant d’intuber les voies aériennes et d’explorer la trachée, les bronches principales, le
tronc intermédiaire et le début des bronches lobaires inférieures.
Par sa rigidité, il permet de réséquer mécaniquement des tumeurs endo-bronchiques et d’assurer une bonne
hémostase par tamponnement direct sur la zone hémorragique.
Son large diamètre permet d’y insérer des instruments tels qu’une sonde d’aspiration, des pinces de
résection, des sondes (cryode, thermocoagulation, fibres LASER…) et d’y glisser des prothèses
endobronchiques.
Son utilisation ne se conçoit que sous anesthésie générale.
2- Indications :
Obstruction tumorale de l’arbre bronchique proximal ou de compression extrinsèque importante nécessitant
la pose d’une endoprothèse.
Pas indispensable dans le traitement des cancers de stades précoces (carcinomes in situ ou micro-invasifs).
3- contre-indications :
Instabilité du rachis cervical,
Traumatisme maxillo-facial sévère,
Pathologie endo-buccale ou laryngée obstructive.
4- Complications : < 0,1%.
Lésions des dents, plaies des lèvres, gencives, larynx, trachée et arbre bronchique, saignements sévères.
B) Thermocoagulationhaute fréquence et coagulationpar argon-plasma :
i. Thermo-coagulation haute fréquence :
1-Technique :
Utilise des sondes monopolaires qui appliquent un courant de haute fréquence entrainant l’échauffement des
tissus entre 70 et 100°C afin de les détruire en surface.
2- Indications :
Utilisée si de risque hémorragique important (hypervascularisation , suspicion de tumeur carcinoïde…) pour
déshydrater la tumeur avant la résection mécanique au tube rigide, ou pour contrôler un saignement persistant.
Traitement des CIS non circonférentiels.
3-Complications :
Sténoses bronchiques Le risque de
Perforation bronchique
3. ii. Coagulation par argon-plasma :
1-Technique :
Méthode de coagulation par courant de haute fréquence. Un jet de gaz argon, dirigé vers la lésion au moyen
d’une sonde souple, est ionisé par un courant électrique. L’ionisation se propage alors à travers le gaz argon et
entraîne la coagulation du tissu sur quelques mm d’épaisseur, sans contact direct entre la sonde et les tissus.
2-Indications :
Utile pour contrôler les saignements.
C) Cryothérapie :
1-Technique :
Technique de congélation s’effectue par une cryode reliée à une bouteille de protoxyde d’azote comprimé.
La détente du gaz amène très rapidement la cryode à une température de - 89,5°C.
Elle est d’action retardée, avec nécrose tissulaire et chute d’escarre en 8 à 15 jours.
La cryo-extraction permet de traiter les lésions obstructives avec un risque faible de complications. Son
action en profondeur s’étend sur 3 à 5 mm.
2 à 3 séances sont souvent nécessaires pour obtenir une destruction complète
2-Indications :
Traitement de lésions tumorales bourgeonnantes sans caractère d’urgence,
Traitement des CIS ou carcinomes micro-invasifs,
Traitement du pied d’implantation tumoral après résection mécanique du bourgeon.
3-Complications : taux de complications de 11%à 30 jours :
Hémorragie liée à l’évolution tumorale,
Fièvre dans les suites de l’endoscopie,
Obstruction des voies aériennes par la rétention de débris tissulaires engendrés par la cryothérapie.
Aucun risque de sténose fibreuse résiduelle ni de perforation.
D) Laser:
1-Technique :
Permet désobstruction par destruction des bougeons exophytiques.
Selon longueur d'onde : carbonise, vaporise ou coagule.
Le plus répandu est le laser Nd YAG : détruit par vaporisation et carbonisation, mais est peu coagulant ;
rapidement efficace car pénètre les tissus sur plusieurs millimètres.
2-Indications :
non indiqué pour le traitement des CIS et carcinomes micro-invasifs à cause de la pénétration difficilement
contrôlable (technique de - en - utilisée dans le TRT des tumeurs bronchiques).
3-Complications :
Risque majeur = perforation.
Il est donc recommandé d’utiliser le laser avec la plus faible énergie possible, et de privilégier l’effet
coagulant plus que la vaporisation.
4. E) Photothérapie dynamique :
1-Technique :
Cette méthode entraîne la nécrose retardée des cellules tumorales préalablement sensibilisées par un
photosensibilisant, le Photofrin®, administré par injections intraveineuses. Les zones pathologiques sont
ensuite éclairées par une fibre laser en bronchoscopie souple sous anesthésie locale.
Agit sur 6 à 7 mm d’épaisseur.
2-Indications :
Lésions peu étendues (10 mm en surface), donc réservée au traitement des CIS et carcinomes micro-invasifs.
3-Complications :
Photosensibilisation cutanée retardée pouvant être sévère et contraignante,
Sténose bronchique et une chute d’escarre dans les 8 à 15 jours suivant le geste.
F) Curiethérapie à haut débit endobronchique :
1-Technique :
Placer un cathéter vecteur en bronchoscopie souple, dans lequel l'iridium 192 est déplacé pas à
pas par ordinateur, afin de respecter la dosimétrie et le temps d'irradiation.
Une séance par semaine, 1 à 5 séances.
2-Indications :
Traitement des CIS ou carcinomes micro-invasifs.
3-Complications :
Sténose radique,
Perforation bronchique,
Hémoptysie massive retardée (environ 7%) souvent fatale dont il est souvent difficile de dire si elle est
réellement liée à des lésions radiques ou bien à l’évolution naturelle du cancer bronchique.
G)Prothèses endobronchiques :
1-Technique :
Placées sous bronchoscopie rigide.
Prothèses en silicone ou métalliques couvertes (film plastique ou silicone, qui éviter l'envahissement de la
prothèse à travers les mailles par la tumeur évolutive).
2-Indications :
Présence ou persistance après désobstruction d’une compression extrinsèque réduisant le calibre bronchique
ou trachéal de plus de 50%.
3-Contre indication: seule CI formelle: présence d’une trachéotomie.
4-Complications : une prothèse correctement placée n’entraîne ni toux, ni dyspnée, ni infection.
Migration : rare.
Encombrement de la prothèse par les sécrétions bronchiques (fluidification « à vie » des sécrétions par des
aérosols de sérum physiologique (x 3 / jour) ou des mucolytiques (ex : acétylcystéine, 3 sachets per os /j).
A plus long terme : développement des granulomes obstructifs ou hémorragiques aux extrémités de la
prothèse.
5. III. Indications d’endoscopie interventionnelle dans les complications du
cancerbronchique :
De nombreux travaux ont montré que 35 % des patients atteints de cancer bronchique inopérable, décèdent des
conséquences locales de ce cancer par évolution asphyxique progressive, par infections respiratoires ou par
hémoptysies.
L'endoscopie interventionnelle peut dans ce cadre jouer un rôle essentiel dans la PEC palliative de ces patients.
A) Dyspnée :
Résulte de l'obstruction bronchique par la masse tumorale.
Ce sont surtout les cancers localement avancés (stade III), les cancers stades II inopérables et les métastases des
cancers non thoraciques qui sont responsables de ces obstructions bronchiques.
B) Hémoptysie d’origine néoplasique :
Un geste d’endoscopie interventionnelle est recommandé en cas d’hémoptysie provenant d’une lésion
maligne proximale.
Les techniques efficaces sont :
Tamponnement direct de la zone hémorragique avec le bronchoscope pour contrôler un saignement
important,
Résection mécanique du tissu tumoral,
Laser Nd/YAG, la coagulation par l’argon-plasma,
Thermo-coagulation,
Mise en place d’une endoprothèse
C) L'infectionbroncho-pulmonaire:
La levée de l'obstruction grâce à ces diverses méthodes entraîne un meilleur drainage des sécrétions et la
résolution des pneumopathies obstructives, sources d'altération de l'état général.
D) Fistule trachéo-ou broncho-oesophagienne parun cancerbronchique :
Cette situation survenant en règle générale en fin de vie, la prise en charge doit être palliative, ce qui exclut
un geste chirurgical.
Le traitement recommandé est la mise en place d’une double prothèse : prothèse endo-bronchique
métallique couverte et prothèse endo-oesophagienne.
IV. Conclusion :
L’endoscopie interventionnelle a une place incontestable et complémentaire dans le diagnostic et la
thérapeutique des cancers bronchiques.
Elle nécessite une organisation rigoureuse et équipe formée.
Indication principale : dyspnée par obstruction.