Émile Nelligan - poète québécois, pris entre deux solitudes : la poèsie et la...
Ponction biopsie pleurale
1. Dr. KERFAH S.
Plan de la question
I. Introduction :
II. Définition :
III. But :
IV. Indications :
V. Conditions :
VI. Matériel :
VII. Préparation du malade :
VIII. Technique :
IX. Surveillance :
X. Contre-indications :
XI. Incidents et complications :
XII. Limites de la technique :
XIII. Rentabilité :
XIV. Conclusion :
Ponction biopsie pleurale: Fiche technique
2. I. Introduction :
La thoracoscopie est l'examen de référence pour établir le diagnostic étiologique des pleurésies exsudatives
d'origine indéterminée. Néanmoins, l'utilisation de la biopsie pleurale à l'aveugle reste d'actualité.
II. Définition :
Consiste à prélever un fragment de la plèvre pariétale à l’aide d’un trocart dans un but histologique ou
bactériologique. C’est un Examen rapide, indolore, réalisé sous AL réalisé à l'aveugle sans aide
échographique ou radiographique.
III. But :
Obtenir un fragment de la plèvre pariétale pour l’analyse histologique et la mise en culture du
prélèvement.
IV. Indications :
Pleurésies exsudatives sans étiologie connue.
V. Conditions :
Arrêt du traitement anticoagulant.
Existence d’une cavité remplie du liquide pleural (cliniquement et radiologiquement).
Acte aseptique.
VI. Matériel :
1. Casaque, masque, gants, champs stérile perforé et compresses stériles.
2. Xylocaïne 1%, seringue de 20 ml pour l’anesthésie locale.
3. Solution antiseptique (Bétadine ou chlorhexidine).
4. Lame de bistouri.
5. Un trocart de biopsie type Abrams, type Castelain ou type Boutin :
–> Le trocart d’Abrams (1958): constitué de 03 éléments :
- Un trocart creux de 4 mm de µ muni d’une ouverture latérale où pénétrera la plèvre pariétale.
- Un tube creux qui se glisse dans le trocart et permet de guillotiner le fragment de la plèvre.
- Un mandrin métallique interne qui permet de rendre étanche le système.
–> L’aiguille de Castelain (1964): comprend également 03 éléments :
- Un mandrin, tube creux de 10 mm de long et de 2.5 mm de µ, biseauté à sa pointe.
- Un 1 er trocart plein s’emboitant dans le mandrin, destiné à faciliter la pénétration dans l’EIC.
- Un 2 ème trocart plus long, à pointe mousse. Il est muni latéralement, dans sa partie qui dépasse le drain,
d’une fente porteuse d’un crochet.
3. –> Le trocart de Boutin (1998): un trocart stérile de 78 mm de long et de 3 mm de µ. La conception du
mandrin tri-pans associée à celle du crochet de biopsie offre une qualité de prélèvement bien supérieure à
celle de l’aiguille d’Abrams.
6. Tube stérile contenant du liquide de Bouin (pour la fixation du prélèvement).
7. Fil de suture, pince porte aiguille, et un pansement stérile.
VII. Préparation du malade :
Une radiographie thoracique et un bilan d’hémostase du jour.
Contact et mise en confiance du malade.
Installation du malade en position assise et confortable, dos courbé.
VIII. Technique :
A) Biopsie à l’aiguille d’Abrams :
Mise des gants stériles puis procéder à l’antisepsie locale cutanée.
Un champ stérile fenêtré est accolé à la peau du patient au niveau de la biopsie : la biopsie est réalisée en
pleine matité, vers la partie inférieure de l'épanchement, le plus souvent entre le 7e
et le 9e
EIC en passant au
dessus du rebord supérieur de la côte inférieure de l'espace.
Une injection d’anesthésiant (Xylocaïne) sera effectuée par voie sous-cutanée et intramusculaire.
Incision de la peau horizontalement sur 5 mm à l'aide d'un bistouri à lame fine.
Introduction de l'aiguille à biopsie fermée (bout mousse) selon une direction horizontale jusqu'à
perception d'un ressaut correspondant au passage de la plèvre pariétale.
Retrait du mandrin et mise en place d'une seringue.
Vérification d’une aspiration du liquide pleural après déverouillage. (+++)
L'orifice latéral est orienté vers le haut. L'opérateur bascule la pointe de l'aiguille vers le bas et la recule
jusqu'à ce qu'il ressente une résistance correspondant à la pénétration de la plèvre dans l'orifice latéral.
Avant de retirer l'aiguille, on visse le tube interne pour guillotiner un fragment de plèvre.
L'aiguille peut être réintroduite pour une 2ème
biopsie ou pour évacuer le liquide pleural.
Après le geste, un massage soigneux est immédiatement effectué à la sortie de l'aiguille pour dissocier les
plans cutanés et sous-cutanés et éviter une fistule à ce niveau.
Inutilité de mettre un point de suture; seul un pansement compressif maintenu quelques heures suffit.
B) Biopsie à l’aiguille de Castelain :
Désinfection de la peau et pratique d’une anesthésie locale à la xylocaine.
Le mandrin muni de son trocart plein est introduit dans l’EIC sans incision de la peau.
Vérification de la présence de liquide à l’aspiration après avoir traversé la plèvre pariétale. +++
4. Une fois le mandrin et le 2ème trocart seront en place dans la cavité pleurale, on bascule l’aiguille vers la
paroi thoracique pour ramener la fente du trocart contre la plèvre pariétale.
L’index métallique permet de connaitre la position de la fente.
On retire lentement mais fermement le trocart. On sent une résistance qui cède, on retire complètement le
trocart et on vérifie la quantité du prélèvement.
Systématiquement on fait un 2ème
voire un 3ème
prélèvement dans des positions différentes.
IX. Surveillance :
Repos au lit au moins 1h ;
Surveillance des constantes et de l’état respiratoire ;
Surveillance du risque hémorragique (pansement) ;
Radiographie pulmonaire de face de contrôle au lit du malade (risque de PNO).
X. Contre-indications :
Pleurésies bactériennes ou hémorragiques ;
Ponction pleurale blanche ;
Au cours d’un TRT par les anticoagulants.
Insuffisance hépatique sévère.
XI. Incidents et complications :
Douleurs, malaise vagale ;
Hémorragie, hématome pariétale ;
PNO.
XII. Limites de la technique :
Les biopsies ne contiennent pas de plèvre.
Chez un patient cancéreux, l’épanchement pleural n’est pas directement lié à l’envahissement
néoplasique (paranéoplasique).
L’envahissement néoplasique est discontinu (la biopsie a tapé à côté).
XIII. Rentabilité :
Tuberculose : 75%.
Pleurésies néoplasiques : 43 %.
Mésothéliomes : 20 %.
XIV. Conclusion :
Avant la thoracoscopie qui reste l'examen de référence, la biopsie pleurale à l'aveugle peut être proposée
devant le bilan étiologique d'un épanchement pleural exsudatif d'origine indéterminée. Elle doit être utilisée
en 1ère intention lorsqu'il s'agit d'un épanchement compatible avec une tuberculose ou avec une pathologie
néoplasique, en particulier néoplasme extra pulmonaire, déjà identifié.
Il s'agit d'un geste simple, entraînant peu de complications et permettant d'obtenir souvent un diagnostic
étiologique avant d'envisager des examens plus invasifs.