ce cours est destiné aux étudiants graduant en médecine et en pharmacie. il résume les aspects épidémiologiques, cliniques, diagnostic et thérapeutiques relatifs a l'infection par le virus de l'immunodéficience humaine
1. VIRUS DE
L’IMMUNODEFISCIENCE
HUMAINE
UNIVERSITE MOULOU-MAAMERI DE TIZI-OUZOU
FACULTE DE MEDECINE -DEPARTEMENT DE MEDECINE
COURS DE 4ème ANNEE MEDECINE
MODULE DE MICROBIOLOGIE - INFECTIOLOGIE
DR T.DJERBOUA
PHARMACIEN MAITRE ASSISTANT EN MICROBIOLOGIE
CHEF DU SERVICE LABORATOIRE DE BIOLOGIE MEDICALE
HOPITAL SIDI BELLOUA-CHU TIZI-OUZOU
ANNÉE UNIVERSITAIRE :
2016-2017
EMAIL : DRTAOUFIK123@HOTMAIL.FR
2. Historique
Le sida a été décrit pour la première fois en 1981.
Les homosexuels à partenaires multiples ont été les
premiers touchés aux Etats-Unis.
Puis l’épidémie a été révélée chez les transfusés, les
hémophiles et les toxicomanes, démontrant que la
voie sanguine était un important facteur de
transmission du virus.
3. Classification
Famille : Retroviridae
Genre : Lentivirus
Les rétrovirus constituent une grande famille et se
définissent par leur structure mais surtout par leur
mode de réplication.
4. L’HISTOIRE DU COMBAT
CONTRE LE VIH
1er cas de SIDA / isolement d’un virus des ganglion de malades (LAV)
Découverte du virus (Gallo) / test de dépistage sérologique
AZT / Latex condoms
Inhibiteurs de la RT / protéase
Thai trial
RV144
5. Structure
Enveloppe : D’origine cellulaire, constitué de lipides et de deux type
de glycoprotéines : la gp de surface (gp 120 VIH-1 / gp 125 VIH-2)
et gp transmembranaire (gp41 VIH1 / gp 136 VIH-2)
Matrice: L’enveloppe virale est tapissée intérieurement par des
molécules protéiques qui jouent le rôle de facteur stabilisant de la
particule virale.
Capside: Constituée d’une protéine majeure : la P24. (p26 pour le
VIH 2)
A l’intérieur de la capside, on retrouve : 2 molécules d’ARN,
l’intégrase, la protéase et la rétrotranscriptase (RT)
6. Glycoprotéine de surface gp120
Glycoprotéine transmembranaire gp41
Bicouche lipidique d’origine cellulaire
ARN virale lié a la Rétrotransciptase
p51
Protéase p11
Protéine majeure de la nucléocapside
p24
Protéine de la matrice p17
Autres protéines de la nucléocapside :
integrase ,p1, p2 ,p6, p7
7. Structure
Le génome viral: Deux molécules d’ARN simple brin identiques ;
3 gènes de structure :
gag : codent pour les protéines de la matrice et de la nucléocapside
pol : les 3 enzymes virales
env : les gp de l’enveloppe
7 gènes de régulation ; (Vif, vpr, tat, rev, vpu, nef et vpx).
A chaque extrémité de la molécule d’ARN on retrouve des régions
répétitives appelées LTR ou « Long Terminal Repeat »,
8. Multiplication
Cellules cibles : Les cellules cibles du VIH sont caractérisées par la présence, à
leur surface, du récepteur CD4, sur lequel viendra se fixer le virus. Les
cellules cibles sont de deux types :
- Les lymphocytes CD 4 Ces cellules possèdent le co-récepteur CXCR4.
le virus est hautement réplicatif dans les lymphocytes CD4 activés.
- Les cellules présentatrices d’Antigènes. Ces cellules possèdent le co-
récepteur CCR5.
Cellules de la lignée monocytaire : Monocytes (sang circulant), Macrophages
tissulaires
Cellules microgliales du cerveau.
Cellules dendritiques : Cellules folliculaires dendritiques (ganglions), Cellules
de langherans (peau et muqueuse)
Le VIH se réplique peu >>> réservoir
10. Multiplication
1re étape : pénétration du virus dans la cellule hôte
reconnaissance spécifique de la gp120 par le récepteur CD4 de
la cellule hôte, entraînant une modification conformationnelle de
la gp120 capable alors de se fixer au co-récepteur
membranaire CXCR4 ou CCR5.
Il s’ensuit un réarrangement de la de la gp41 qui permet la
fusion des membranes virale et cellulaire, proprement dite.
ƒƒ2e étape : Rétrotranscription de l’ARN viral en ADN proviral,
grâce à la transcriptase inverse qui est responsable d’erreurs
fréquentes à l’origine de la variabilité génétique du VIH.
ƒƒ3e étape : intégration de l’ADN viral dans le génome de la
cellule hôte, grâce à l’intégrase virale.
11. Multiplication
ƒƒ4e étape : production de nouvelles particules virales avec
successivement :
--transcription de l’ADN pro-viral en ARN messager et en ARN
génomique assurée par l’ARN polymérase de la cellule hôte.
--traduction des ARN messagers en protéines virales.
--clivage des protéines virales après intervention de la protéase
virale.
-- assemblage et formation de nouvelles particules virales libérées
dans le secteur extracellulaire et prêtes à aller infecter d’autres
cellules.
La réplication du virus est intense : environ 1 à 10 milliards de virions
sont produits chaque jour par une personne infectée, non traitée.
12. Variabilité génétique
Possède une très grande variabilité génétique.
2 principaux groupes sont isolés :
VIH-1 : cosmopolite, divisé en sous-groupes M, O, N
VIH-2 : présent surtout en Afrique de l’ouest. Il existe 2 sous groupes 2A
et 2B.
L’une des conséquences de cette variabilité génétique est qu’à
l’intérieur du VIH-1 on distingue 3 groupes :
Le groupe M (majeur) : 09 sous types, le B prédomine en Europe et
aux USA ;
Le groupe O : outlier (Afrique noir)
Le groupe N : non M et non O (Afrique noir)
Le groupe P
Cette variabilité est responsable de : l’émergence de la R au ATV, des
difficultés de l’obtention de vaccin et des limites du diagnostic de
l’infection du VIH.
13. CYCLE RÉPLICATIF
Expression des protéines
virales
Adsorptio
n
Fusion
Libération du génome virale
Rétro-trascription
Intégration au génome cellulair
Il arrive !!!
Assemblage et libération
14. Épidémiologie
Mode de transmission
Il est transmis par voie sexuelle, >>> IST : virus présents dans les
sécrétions vaginales et le sperme
sanguine, (toxicomanie IV, transfusion, AES)
et de la mère à l’enfant. Accouchement par voie basse et sans
traitement : le risque de transmission est d’environ 10-40%. Ce
risque est réduit à ~ 1-2% sous traitement antirétroviral.
Il peut être transmis par l’allaitement
Actuellement, le mode de transmission le plus important dans le
monde entier est la voie hétérosexuelle
La présence d’autres infections sexuellement transmissibles (en
particulier la syphilis) augmente le risque de transmission du VIH.
15. Epidémiologie
Le VIH 1 a une répartition mondiale alors que le VIH 2
a une répartition géographique très particulière car il
reste localisé principalement dans les pays d’Afrique
de l’Ouest.
L’Algérie est un pays à faible prévalence par l’infection
VIH/SIDA.
De 1985 à 2013 : on à recensé 6798 cas de séropositifs
avec 650 cas en 2013 ;
16. Épidémiologie
Plus de 34 millions de morts à ce jour,
En 2014, 1,2 million de personnes sont décédées d’une
cause liée au VIH dans le monde.
Fin 2014, on comptait environ 36,9 millions de
personnes vivant avec le VIH, dont 2 millions de
nouvelles infections dans le monde.
L’Afrique subsaharienne, où 25,8 millions de
personnes vivaient avec le VIH en 2014, est la région la
plus touchée. Elle concentre également près de 70%
des nouvelles infections dans le monde.
17.
18. 4éme cause de mortalité dans le monde avec 2.777 millions décès/an
(5%)
2.6 millions de nouveaux cas/an estimés en 2010
Les pays sous médicalisés restent ou le taux de morbidité/mortalité est le plus
élevé : Afrique sub-saharienne , sud-est asiatique ,
Le niveau socio-économiques (analphabétisme , pauvreté , promiscuité …)
La difficulté d’accès aux moyens préventifs et curatifs
Facteurs liés a la maladie elle même
L’absence d’un moyen préventif efficace , durable utilisable a grande
échelle tel qu’un vaccin
POURQUOI ?!
19. Histoire naturelle
Le tableau clinique de l’infection par le VIH évolue selon les différents stades de la
maladie.
La primo infection :
Symptomatique dans 50 à 75 % de cas
Les symptômes apparaissent 1 à 6 semaines après contamination (syndrome
pseudo grippal: fièvre, adénopathie, douleurs musculaires, maux de tête,
diarrhée, éruption cutanée …).
La réplication virale est intense avec une déplétion majeure des LTCD4
Après quelques jours, la réaction immunitaire se met en place, la charge virale
baisse et le taux de LTCD 4 remonte.
Phase asymptomatique :
Dure plusieurs années, le virus continu à se répliquer dans les cellules mais y’a un
équilibre entre destruction et régénération des LTCD4.
Les personnes infectées restent contagieuses pendant cette période.
Syndrome de l’Immunodéficience Acquise: stade sida :
L’hyperproduction compensatoire des CD4 s’épuise, divers pathologies
surviennent (infections opportunistes, cancers).
Passage au stade SIDA en 2 à 15 ans sans traitement.
22. Diagnostic
Le diagnostic de certitude fait appel à l’association de
plusieurs techniques.
Ce diagnostic est soumis à une législation
Instruction ministérielle n°6 du 23 Avril 2013 fixant les
directives nationales du diagnostic biologique de
l’infection VIH
Maladie à déclaration obligatoire
24. Diagnostic
On dépiste souvent l’infection par le VIH au moyen de
tests de diagnostic rapide (TDR) qui détectent la
présence ou l’absence d’anticorps anti-VIH.
La plupart d’entre eux donnent le résultat le jour-
même; ils jouent donc un rôle essentiel pour le
diagnostic, le traitement précoce et les soins.
Ces tests se basent en général sur le principe de
l’immuno-chromatographie
25. Diagnostic
Les tests ELISA de 4ème génération ou tests
combinés : ils ont été conçus pour détecter les
anticorps anti-VIH et l’antigène p24 de façon
simultanée, améliorant ainsi la sensibilité au cours de
la phase de séroconversion
Ce sont des tests dits ’mixtes’ car ils détectent les Ac
des deux types de VIH 1 et 2
26. Diagnostic
Western blot : technique de référence
C’est un test de confirmation
Très spécifique
Ces tests permettent la discrimination entre l’infection
à VIH-1 et celle à VIH-2 ;
27. Diagnostic
Interprétation WB Selon l’OMS,
un résultat positif ne peut être confirmé que si deux
bandes au moins sont objectivées parmi les gp
d’enveloppe.
la présence des anticorps anti protéines de l’enveloppe
peut être associée ou pas à des anticorps dirigés
contre les protéines du gène gag et / ou pol.
29. Diagnostic
Quantification de l’ARN plasmatique : Charge virale
PCR en temps réel (automatisé pour le VIH-1,
technique maison pour le VIH-2)
L’indication principale : suivi des patients infectés
Permet de poser le diagnostic d’une primo infection
(avant l’apparition des Ac) et le diagnostic de
l’infection chez le nourrisson de < de 18 mois né
d’une mère séro +.
30.
31.
32. TRAITEMENTS ET PREVENTION
PREVENTIONTRAITEMENTS
Si pas possible ….
Amélioration de la qualité de
vie
MAIS …
Retarde seulement l’évolution
Lourds d’observance et nombreux effets
indésirables graves
Apparition de mutants
résistants
Sensibilisation / éducation
Respect des règles de sécurité
Fidélité
Chimiothérapie
(antirétrovirale/ d’urgence) et
interféron en cas d’échec
immunologique
Protection (préservatifs masculins)
من خير الوقاية
العالج
33. Traitement
Actuellement, aucun traitement ne permet
d’éliminer complètement le VIH de l’organisme.
Mais des traitements adaptés permettent aux
personnes séropositives de bloquer la multiplication
du VIH dans leur organisme et ainsi de garder un
système immunitaire opérationnel.
Les antirétroviraux sont parfois responsables d’effets
secondaires, parmi lesquels : nausées, vomissements,
fatigue, perte d’appétit, fièvres, diarrhées, réactions
cutanées.
34. Traitement
plusieurs cibles potentielles aux agents thérapeutiques
dont les principales sont :
1) inhibition de l’attachement et de la pénétration du
virus dans la cellule (récepteurs CD4)
2) Inhibition de l’intégrase.
3) Inhibition de la reverse transcriptase.
4) Inhibition de l’anti protéase.
35. Traitement
2 grandes familles selon leur site d’action.
Les inhibiteurs nucléotidiques de la transcriptase
inverse (INTI) et les inhibiteurs non nucléotidiques de
la transcriptase inverse (INNTI) : ils empêchent la
synthèse de l’ADN viral.
Les inhibiteurs de la protéase ou anti protéase (AP) :
empêchent la phase tardive de la maturation.
36. Traitement
Pour pallier à l’échec thérapeutique dû à la sélection des
mutants, le choix porte sur le traitement antirétroviral le
plus puissant possible.
La trithérapie qui une association de trois
antirétroviraux, constitue le traitement le plus puissant, il
consiste en association de :
Deux inhibiteurs nucléosidiques de la tanscriptase inverse
(IINTI) et un inhibiteur de la protéase (AP) : 2 INTI +1 AP
Deux inhibiteurs nucleosodique de transcriphase (INTI) et
un inhibiteur non nucleosidique de la même enzyme
(INNTI) : 2INTI+ 1INNTI : traitement simple et le mieux
toléré.