cardiac manifestations in auto-immune diseases by Dr Silini.pptx
Semiologia diagnostic diferentiel de l'hypertension chez le chat
1. L’hypertension artérielle systémique doit être suspectée préférentiellement :
• lors de lésions rétiniennes et de modifications de l’auscultation cardiaque (bruit de galop) chez les chats de
plus de dix ans ;
• lors d’insuffisance rénale ;
• lors d’hyperthyroïdie.
Une modification du comportement de l’animal âgé peut également être un signe d’hypertension. Plus rarement,
l’hypertension est diagnostiquée de façon fortuite lors de mesures systématiques de la pression artérielle.
La méthode Doppler est la technique diagnostique de référence, devant être utilisée avec le respect rigoureux
de plusieurs règles (voir encadré dans l’argumentaire).
L’amlodipine est l’anti-hypertenseur conseillé en premier choix. Lorsque la cause de l’hypertension est connue,
le traitement étiologique doit être entrepris.
Thème n°2
Cardiologie
RPC A Hypertension artérielle systémique
Conduite à tenir diagnostique
et thérapeutique
Recommandation
Argumentaire
Valérie Chetboul
Professeur agrégé de pathologie médicale, Dipl. ECVIM-CA (Cardiology)
UP de Médecine, Unité de cardiologie d’Alfort, UMR INSERM U660
ENV Alfort
Compte-rendu des débats : voir Le Point Vétérinaire n° 267 : Juillet - Août 2006
L’hypertension artérielle systémique (HTA), caractérisée par l’augmentation chronique systo-
lique ou diastolique de la pression artérielle (PA) systémique, est l’affection cardiovasculaire
prédominante du chat âgé. En raison de sa fréquence et de ses conséquences rénales, cardia-
ques, oculaires ou cérébrales potentiellement graves, les étapes diagnostiques et la conduite
thérapeutique sont de toute première importance dans l’espèce féline.
I. QUAND SUSPECTER UNE HTA ?
Plusieurs circonstances peuvent conduire à la suspicion d’HTA [5,6] :
• la mise en évidence d’une affection connue comme cause potentielle d’HTA ;
• la détection, chez un chat de plus de 10 ans, d’un ou plusieurs symptômes compatibles avec une HTA ou d’une
cardiomégalie gauche.
2. Thème n° 2 Cardiologie
RPC A Hypertension artérielle systémique : conduite à tenir diagnostique et thérapeutique
2/3
1. Suspicion étiologique
L’insuffisance rénale et l’hyperthyroïdie [1,3,4] sont les deux principales causes d’HTA concernant, selon les
études, jusqu’à plus de 60 % et 80 % des chats insuffisants rénaux et hyperthyroïdiens respectivement. L’HTA peut
aussi être en partie d’origine iatrogène (perfusion inadaptée ou régime hypersodé lors d’insuffisance rénale conco-
mitante par exemple). La part prise par les autres causes (diabète sucré, hyperaldostéronisme, hypercorticisme,
phéochromocytome) est mal connue.
2. Suspicion clinique
Une étude réalisée chez 58 chats hypertendus par comparaison à une population contrôle de 113 chats normo-
tendus, a montré que les symptômes associés à l’HTA sont [1] : le souffle cardiaque (62 %), la polyuro-polydipsie
(53 %), les signes oculaires (hémorragies et décollement de rétine, hyphéma : 48 %), l’altération de l’état général
(anorexie et/ou léthargie : 45 %), le bruit de galop (16 %), les vomissements (15 %), les troubles nerveux (13 %), la
dyspnée ou la toux (12 %) et la perte de poids (12 %). Les symptômes les plus spécifiques d’HTA sont les lésions
rétiniennes et le bruit de galop, seuls à être significativement plus fréquents chez les hypertendus.
3. Suspicion radiographique ou échocardiographique
Le remodelage du ventricule gauche concerne 85 % des chats hypertendus [1]. Il inclut l’hypertrophie ventri-
culaire gauche concentrique et symétrique (26 %), concentrique et asymétrique à prédominance pariétale (23 %),
concentrique et asymétrique à prédominance septale (10 %) et excentrique (13 %) ainsi que l’hypertrophie septale
localisée au niveau sous-aortique (13 %). Une modification de l’aorte proximale (dilatation ou contours tortueux)
peut s’ajouter aux modifications myocardiques précitées, voire les précéder.
II. COMMENT DIAGNOSTIQUER UNE HTA ?
La méthode Doppler est recommandée chez le chat pour la mesure de la PA en raison de l’excellente corréla-
tion avec les valeurs obtenues par cathétérisme artériel (technique de référence) [8,9].
Son seul inconvénient est la mesure parfois difficile de la PA diastolique, inconvénient d’autant moins fréquent que
l’opérateur est expérimenté.
Plusieurs règles doivent être respectées afin d’obtenir des valeurs reproductibles et d’éviter l’effet « blouse blanche »
à l’origine d’un diagnostic erroné d’HTA pathologique (voir encadré ci-dessous).
Lorsque ces recommandations sont respectées, le consensus actuel définit l’HTA par une PA systolique supé-
rieure à 160 mmHg et une PA diastolique supérieure à 100 mmHg.
III. QUAND ET COMMENT TRAITER UNE HTA ?
Chez un chat hypertendu, limiter l’excès de sel (adjonction directe dans la nourriture, charcuterie) semble une me-
sure prudente à préconiser.
La mesure de la pression artérielle doit être réalisée [9] :
1. chez le chat vigile, immobile et en décubitus sternal ou latéral, peu importe le site de mesure
(membres ou base de la queue) ;
2. par une personne entraînée à la fois à la technique et à l’équipement ;
3. au calme et dans une pièce isolée dont la température ambiante n’est pas trop basse afin
d’éviter une vasoconstriction périphérique qui pourrait rendre difficile la mesure ;
4. de préférence en présence du propriétaire ;
5. avec un brassard de taille adaptée sous peine de sous-estimer (trop petite taille) ou surestimer
(trop grande taille) la valeur réelle de la pression artérielle : un brassard pédiatrique (2 à 3 cm de
largeur) convient généralement bien ;
7. en éliminant toujours les premières valeurs mesurées, puis en réalisant 3 à 5 mesures
consécutives, espacées si possible de 30 secondes à 1 minute, afin d’en calculer la moyenne ;
8. en prenant soin de noter le nom de l’opérateur, le site d’enregistrement et le nombre de mesures afin
d’effectuer un suivi rigoureux de l’animal.
Règles de mesure de la pression artérielle.
3. Thème n° 2 Cardiologie
RPC A Hypertension artérielle systémique : conduite à tenir diagnostique et thérapeutique
3/3
Un traitement médical est indiqué :
• lors d’HTA importante (PA systolique > 200 mmHg ou PA diastolique > 120 mmHg), qu’il y ait ou non des signes
cliniques associés ;
• lors d’HTA modérée (PA systolique entre 170 et 200 mmHg ou PA diastolique entre 100 et 120 mmHg) si elle est
associée à une insuffisance rénale ou à la présence de signes cliniques.
Le traitement étiologique peut suffire à normaliser la PA : lors d’hyperthyroïdie, la prescription d’un anti-thyroïdien
permet un retour à une PA normale, parallèlement à la restauration de l’euthyroïdie, en 1 à 3 mois. Les béta-blo-
quants sont essentiellement prescrits chez le chat hyperthyroïdien lorsque la baisse de PA est jugée urgente :
aténolol (6,25 à 12,5 mg/chat 1 à 2 fois/jour) ou propranolol (2,5 à 10 mg/chat 2 à 3 fois/jour) per os.
Le besylate d’amlodipine [2,7], inhibiteur calcique de longue action de la famille des dihydropyridines, est l’anti-
hypertenseur documenté le plus efficace chez le chat (0,63 à 1,25 mg/chat 1 fois/jour per os) à court et long terme
(plusieurs mois). Son efficacité est liée à un effet vasodilateur artériel marqué. Ses effets indésirables (tachycardie,
abattement, malaises) sont rares et sa seule contre-indication est l’insuffisance hépatique.
Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine sont peu efficaces seuls, mais peuvent être utilisés en
association avec l’amlodipine pour leurs effets réno- et cardioprotecteurs.
Références
(1) CHETBOUL V, LEFEBVRE HP, PINHAS C et coll. Spontaneous feline hypertension : clinical and echocardiographic abnormalities, and survival rate. J Vet Intern Med. 2003;17:89-95.
(2) ELLIOTT J, BARBER PJ, SYME HM et coll. Feline hypertension : clinical findings and response to antihypertensive treatment in 30 cases. J Small Anim Pract. 2001;42:122-129.
(3) KOBAYASHI DL, PETERSON ME, GRAVES TK et coll. Hypertension in cats with chronic renal failure or hyperthyroidism. J Vet Intern Med. 1990;4:58-62.
(4) LITTMAN MP. Spontaneous hypertension in 24 cats. J Vet Intern Med 1994;8:79-86.
(5) MAGGIO F, DEFRANCESCO TC, ATKINS CE et coll. Ocular lesions associated with systemic hypertension in cats : 69 cases. J Am Vet Med Assoc. 2000;217:695-702.
(6) SANSOM J, ROGERS K, WOOD JLN. Blood pressure assessment in healthy cats and cats with hypertensive retinopathy. Am J Vet Res. 2004;65:245-252.
(7) SNYDER PS, SADEK D, JONES GL. Effect of amlodipine on echocardiographic variables in cats with systemic hypertension. J Vet Intern Med. 2001;15:52-56.
(8) SPARKES AH, CANEY SMA, KING MCA et coll. Inter- and intraindividual variation in Doppler ultrasonic indirect blood pressure measurements in healthy cats. J Vet Intern Med. 1999;13:314-318.
(9) STEPIEN RL. Blood pressure measurement : equipment, methodology and clinical recommendations. Proceedings of the 22nd ACVIM forum, Minneapolis, MN, USA. June 2004:605-607.