1. ALCOOL ET FOIE
Après les "recommandations"
européennes et américaines
publiées en 2019 / 2020 1), 2)
Claude EUGÈNE 1
1) Avila MA, Dufour J-F, Gerbes AL et al. Recent advances in alcohol-related liver
disease (ALD): a summary of a Gut roundtable meeting. Gut 2019;69:764-780.
2) Diagnosis and treatment of alcohol-associated liver disease: 2019 Practice
Guidance from the American Association for the Study of Liver Diseases.
Hepatology 2020;71:306-332
Complète et actualise Hépatite alcoolique aiguë aiguë et Foie alcoolique, déjà parus
dans foiepratique.fr et Slideshare
2. ALCOOL ET FOIE
Plan
- Épidémiologie
- Troubles de l'usage d'alcool
Description / Marqueurs indirects et directs
Prise en charge / Médicaments / Sevrage
- Atteintes hépatiques
Pathogénie / Facteurs de risque / Détection
Différentes formes et leur traitements
(dont corticothérapie et transplantation hépatique
)
. Stéatose
. Hépatite, dont l'hépatite aiguë sévère
. Cirrhose, dont cirrhose et ACLF 1)
. Carcinome hépatocellulaire
...........................................................................................................................
1) ACLF = Acute-on-chronic liver failure
Claude EUGÈNE 2
4. ALCOOL ET FOIE
Le poids de l'alcool
Environ 5% de la mortalité mondiale
3 millions de morts par an
1ère cause de mortalité hépatique en Europe
Trouble de l'usage d'alcool => Augmentation du risque relatif de mortalité
Homme : 3,38 / Femme : 4,57
Une réduction de la consommation peut diviser ce risque par 2
Claude EUGÈNE 4
5. ALCOOL ET FOIE
Épidémiologie
Alcool
Selon l'OMS, en 2016
. 3 millions de morts
. Cirrhose liée à l'alcool > 1/2 million de morts
. 5,3% de la mortalité globale, 5,1% de la morbidité totale
Cirrhose alcoolique en France
3000 par million d'habitants (2012)
Claude EUGÈNE 5
6. ALCOOL ET FOIE
Mortalité liée à l'alcool en France
41 000 / an
_____________________________________________
- Hommes : 30000 (% des décès : 11%)
- Femmes : 11000 (% des décès : 4%)
_____________________________________________
- Cancers : 16000
- Cardio-vasculaires : 9000
- Maladies digestives : 6800
_____________________________________________
Consommation supérieure à 53 g/j dans 90% des cas
Claude EUGÈNE 6
7. ALCOOL ET FOIE
Quelques définitions 1) (2/2)
1 verre = 10 g d'alcool pur 2) 3)
=> 25 cl de bière à 5°
=>10 cl de vin à 12,5 °
1 épisode de consommation massive
=> 60 g d'alcool en 1 occasion
"Binge drinking"
=> en moins de 2 heures
. Femme : > 4 verres
. Homme : > 5 verres
...............................................................................................................................................................................
1) Selon l'EASL (European Association for the Study of the Liver).
2) Standard européen et OMS (Organisation Mondiale de la Santé).
3) 14 g aux USA (NIAAA, National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism)
Claude EUGÈNE 7
8. ALCOOL ET FOIE
Risque de cirrhose proportionnel à la dose
40 à 60 g/jour => risque x 6
> 60 g/jour => risque x 14
Une dose n'exposant pas à la cirrhose ? 1)
Femme => 12 g/jour ?
Homme => 24 g/jour ?
...........................................................................................................................
1) Diagnosis and treatment of alcohol-associated liver disease: 2019 Practice Guidance from
the American Association for the Study of Liver Diseases. Hepatology 2020;71:306-332.
Claude EUGÈNE 8
9. ALCOOL ET FOIE
Une consommation d'alcool sans danger ?
a) Des limites ?
- Consommation à faible risque selon le NIAAA 1)
USA : 1 verre = 14 g d'alcool (France: 1 verre = 10 g)
. Homme < 14 verres/semaine / Femme < 7 verres/semaine
. En 1 journée: Homme < 5 verres / Femme < 4 verres
- Autres propositions selon les études
. Par jour : Femme = 1 verre, Homme = 2 verres 2) ou Femme et Homme = 1 verre
. Pas tous les jours
b) Une consommation nulle ?
Dans certaines études le risque augmente dès le 1er verre 3)
En cas d'atteinte hépatique due à l'alcool ou d'autre cause 4)
l'abstinence est recommandée
.........................................................................................................................................
1) NIAAA = National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism
2) Diagnosis and treatment of alcohol-associated liver disease: 2019 Practice Guidance from the American
Association for the Study of Liver Diseases. Hepatology 2020;71:306-332.
3) Grisswold MG, Fullman N, Hawley C et al. GBD 2016 Alcohol Collaborators. Alcohol use and burden for 195
countries and territories, 1990-2016: a systematic analysis for the Global Burden of Diseases Study 2016. Lancet
2018;392:1015-1035.
4) Stéatose métabolique, virus B et C, hémochromatose...
Claude EUGÈNE 9
10. ALCOOL ET FOIE
Consommation d'alcool et NAFLD 1)
Selon l'EASL 2) les seuils maximum sont
Femme = 20 g/jour
Homme = 30 g/jour
En cas de NAFLD,
l'abstinence est généralement recommandée
.............................................................................
1) NAFLD = Non Alcoholic Fatty Liver Disease (stéatose hépatique non
liée à l'alcool).
2) EASL = European Association for the Study of the Liver
Claude EUGÈNE 10
11. ALCOOL ET FOIE
Claude EUGÈNE 11
Usage de l'alcool : définitions 1) (1/2)
Usage simple À faible risque
Mésusage
Usage à risque
Consommation excessiv
e
Pa
s
(ou pas encore
)
de conséquences
Troubles
liés à
l'usage
d'alcool
Usage nocif
Complications médicale
s
socio-professionnel
s
judiciaires
Dépendance
"perte de la liberté de s'absteni
r
de l'alcool"
1) Barrault C Sevrage d'alcool et maladies chroniques du foie. POST'U 2020;95-102.
13. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
C'est fréquent
Environ 10% de la population,
en Europe et aux USA
Claude EUGÈNE 13
14. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Facteurs génétiques
démontrés dans la dépendance à l'alcool
Exemple
Polymorphismes de gènes encodant
l'alcool deshydrogénase et l'acétaldéhyde deshydrogénase
=> ralentissement du métabolisme de l'acétaldéhyde
=> flush et nausées après consommation d'alcool
=> obstacle à sa consommation...
Claude EUGÈNE 14
15. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Démarche recommandée par le NIAAA 1)
1) Une question initiale
Au cours de l'année passée, combien de fois avez-vous bu,
en 2 heures, > 5 verres (homme) ou > 4 verres (femmes)
(définition du "binge drinking" pour le NIAAA
Si un seul épisode passage à la 2ème étape :
2) AUDIT 2) ou AUDIT-C (3 premières questions de l'AUDIT)
=> Diapo plus bas
3) Prise en charge multidisciplinaire
.........................................................................................................................
1) NIAAA = National Institute of Alcohol Abuse and Alcoholism.
2) AUDIT = Alcohol Use Disorders Inventory Test.
Claude EUGÈNE 15
16. ALCOOL ET FOIE
QQue
Troubles de l'usage de l'alcool : Critères du DSM-V 1)
Sur 12 mois
Trouble = Peu important : 2 ou 3 critères / Modéré : 4 ou 5 critères / Sévère > 6 critères
1) Consommation souvent en grande quantité et sur une période plus longue que voulu
2) Souhait persistant et infructueux d'arrêt ou de contrôle de la consommation
3) Temps important passé à se procurer de l'alcool, le consommer et à se remettre de ses effets
4) Présence d'un "craving" (besoin impérieux de boire
5) La consommation d'alcool entraîne un échec à remplir ses obligations professionnelles ou personnelles
6) Consommation poursuivie malgré les difficultés personnelles et sociales qu'elle cause
7) Réduction des activités sociales, de divertissement et de loisir
8) Consommation dans des situations ou elle est risquée
9) Consommation poursuivie malgré la perception des risques pour la santé
10) Tolérance définie par a) besoin d'augmenter les doses ou b) diminution de l'effet d'une dose fixe
11) Sevrage défini par a) syndrome caractéristique ou b) prise d'alcool ou d'une substance (benzodiazepine..
............................................................................................................................................................................................
1) DSM-V (Diagnostic and Statistical Manuel of Mental Disorders) qui introduit la notion de trouble de l'usage de l'alcool
et regroupe l'abus d'alcool sans dépendance et la dépendance à l'alcool.
Claude EUGÈNE 16
17. ALCOOL ET FOIE
Questionnaire AUDIT 1) 2) : 10 questions
AUDIT-C : 3 premières questions
a) AUDIT (décrit plus bas)
Questionnaire à 10 items
Score de 0 à 40.
. Score > 8 => consommation à risque
. Score > 13 => dépendance à l'alcool
b) AUDIT-C (décrit plus bas)
3 premières questions
. Score > 4 (homme) ou > 3 (femme) => consommation à risque
. Score > 8 => dépendance
............................................................................................................................................
1) AUDIT = Alcohol Use Disorders Inventory Test.
2) Diagnosis and treatment of alcohol-associated liver disease: 2019 Practice Guidance from the
American Association for the Study of Liver Diseases. Hepatology 2020;71:306-332.
Claude EUGÈNE 17
18. QQue
Questionnaire AUDIT
Score > 8 => consommation à risque / Score > 13 => dépendance
AUDIT-C (3 premières questions)
Mésusage: homme > 4, femme > 3; dépendance > 10 quelque soit le sexe
Claude EUGÈNE 18
Points => 0 1 2 3 4
Fréquence ? Jamais < 1/mois 2 à 4 / mois 2 à 3 / semaine > 4 / semaine
Verres ? 1 ou 2 3 ou 4 5 ou 6 7 à 9 > 10
> 5 verres /
occasion
Jamais
< 1 / mois
1 fois / mois
1 fois / semaine
Tous les jour
s
ou presque
Nombre / an
arrêt impossible
Le matin après
soirée arrosée
Culpabilité
ou remords
Souvenir veille
impossible
Blessé quelqu'un
ou vous-même ? Non
Ou
i
pas année écoulée
Ou
i
année écoulée
Quelqu'un a
conseillé arrêter ?
19. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Prise en charge
1) Repérage systématique
- Médecin généraliste, services d'urgence...
- Discussion informelle ou recours à des questionnaires :
comme les scores AUDIT et AUDIT-C
=> Tableaux suivants
- Démarche recommandée par le NIAAA 1)
=> Diapo plus bas
2) Recours éventuel équipe multidisciplinaire spécialisée
3) Dépistage des lésions hépatiques
Méthodes non invasives d'abord...
.........................................................................................................................................
1) NIAAA = National Institute of Alcohol Abuse and Alcoholism
Claude EUGÈNE 19
20. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Dépister la dépendance physique
Symptômes (généralement matinaux) 1)
- Tremblements des extrémités
- Sueurs (parfois aussi nocturnes)
- Nausées, vomissements
Crise convulsive
Delirium tremens
.......................................................................................................................
1) Il existe une échelle, CIWA-Ar, qui permet de détecter des signes de manque
parfois discrets. L'index de Cushman évalue la gravité d'un syndrome de sevrage
physique et d'adapter le traitement. Tableaux consultables in: Barrault C Sevrage
d'alcool et maladies chroniques du foie. POST'U 2020;95-102. (accès libre sur
internet)
Claude EUGÈNE 20
21. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Quels biomarqueurs ? (1/3)
a) Indirects: non spécifiques 1)
À associer
- à l'interrogatoire,
- à l'examen clinique
Utiliser différents biomarqueurs
b) Prévenir les patients
Il faut garder leur confiance....
.....................................................................................................
1) Surtout en cas d'atteinte hépatique (VGM, GGT augmentés par l'atteinte du foie)
Claude EUGÈNE 21
22. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Quels biomarqueurs ? (2/4)
1) Marqueurs indirects 1) (1/2)
Inadéquats en cas d'atteinte hépatique
- VGM (Volume Globulaire Moyen)
- GGT (Gamma-glutamyltransferase)
Normalisation en 15 jours environ en cas de sevrage s'il n'y a pas de cirrhose
- Transaminases 2)
Typiquement ASAT > ALAT
.....................................................................................................................................................................................................................................................................................
1) Sensibilité assez faible, 60 à 80%.
2) ASAT = aspartate aminotransferase, ALAT = alanine aminotransferase.
Claude EUGÈNE 22
23. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Quels biomarqueurs ? (2/4)
1) Marqueurs indirects 1) (2/2)
- CDT 3) Carbohydrate-deficient transferrin 1)
. 1/2 vie = 2-3 semaines.
. Faible sensibilité (25-50%)
. Faux (+) si maladie hépatique sévère.
. Plus efficace après transplantation hépatique.
.....................................................................................
1) Transferrine désialylée.
Claude EUGÈNE 23
24. ALCOOL ET FOIE
Claude EUGÈNE 24
Trouble d'usage d'alcool
Quels biomarqueurs ? (4/4)
2) Marqueurs liés à l'alcool 1)
À envisager avec le patient...
Négativation +/- rapide (indiquée entre parenthèses)
- Alcoolémie .................................... (12 heures)
- Alcool dans l'air expiré ................ (12 heures)
- Éthylglucuronide urinaire 2) ......... (3 jours environ)
- Éthylglucuronide cheveux 2)......... (4 à 6 mois)
......................................................................................................................................................................
1) Sensibilité meilleure que les tests indirects (80% à 90%) et leur spécificité
très bonne (> 95%).
25. ALCOOL ET FOIE
Claude EUGÈNE 25
Trouble d'usage d'alcool
Élastométrie impulsionnelle (Fibroscan*) 1)
Bon examen de dépistage
Double intérêt
1) CAP 2)
Évalue la stéatose
2) Dureté du foie 3)
Évalue la fibrose
Seuil 12,5 kPa : fibrose sévère (> F3) et cirrhose (F4)
......................................................................................................................................................................
1) L'évaluation de l'état hépatique est envisagée plus en détail plus loin.
2) CAP = Controlled attenuation parameter.
3) L'alcool, l'inflammation et la cholestase peuvent augmenter la dureté du foie.
27. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Prise en charge (1/5)
1) Abstinence
Pierre angulaire du traitement d'une maladie hépatique liée à l'alcool
2) À défaut : réduire la consommation
Aide d'un addictologue recommandée
Claude EUGÈNE 27
28. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Prise en charge (2/5)
Tout soignant (médecin ou autre) doit proposer
une intervention brève, basée sur 5 actions 1)
1) Questionner sur la consommation
2) Conseiller arrêt ou diminution
3) Évaluer la volonté du patient
4) Aider l'arrêt ou la diminution
5) Organiser un suivi
..............................................................................................................
1) Plusieurs études ont confirmé que cette méthode apportait un
important renfort motivationnel.
Claude EUGÈNE 28
29. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Prise en charge (3/5)
Intervention psycho-sociale motivationnelle
- Pour qui ?
Consommation à risque ou nocive 1)
- Quel but ?
"... Encourager le patient à changer de comportement en l'aidant
explorer et à résoudre son ambivalence face au changement"
- Durée
5 à 20 minutes
.........................................................................................................................
1) L'intervention brève n'est pas destinée aux malades alcoolo-dépendants.
Claude EUGÈNE 29
30. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Prise en charge (4/5)
Intervention motivationnelle
Thérapie cognitivo-comportementale
Empathie
Aider à la prise de conscience du problème
Explorer l'ambivalence
Aider à lever les obstacles au changement
Accompagner vers la décision d'y parvenir
Identifier les situations à risque de consommation
Claude EUGÈNE 30
31. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Prise en charge (5/5)
Équipe multi-disciplinaire
(hépatologue, psychiatre addictologue, assistante sociale...)
En particulier si:
a) Antécédents psychiatriques
b) Médicaments d'aide au sevrage 1), pour:
. Maintien du sevrage
. Réduction de la consommation, si arrêt (objectif ultime) non obtenu
..............................................................................................................................
1) Détaillés plus loin.
Claude EUGÈNE 31
33. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Quels médicaments ? (1/8)
1) Nalméfène (Selincro*) 1)
Antagoniste opiacé
Réduction de la consommation d'alcool
Utilisable en cas de cirrhose compensée 2)
.........................................................................................................................
1) Agréé par l'EMA (European Medicines Agency).
2) Manque de données en cas de cirrhose décompensée.
Claude EUGÈNE 33
34. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Quels médicaments ? (2/8)
2) Acamprosate (Aotal *)
Antagoniste du glutamate, stimule l'inhibition GABAergique
Réduit le "craving" (syndrome de manque)
Pas de métabolisme hépatique (autorisé en cas de cirrhose) 1)
Mais possible augmentation du risque d'encéphalopathie
...................................................................................................
1) Contre-indiqué en cas d'insuffisance rénale, d'allaitement.
Claude EUGÈNE 34
35. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Quels médicaments ? (3/8)
3) Naltrexone 1)
Antagoniste des récepteurs opiacés 2)
Métabolisme hépatique :
Contre-indiqué en cas d'insuffisance hépatique sévère 3)
Prévention des consommations élevées 4)
........................................................................................................
1) Actuellement des génériques de Revia* (qui n'est plus commercialisé).
2) Risque de syndrome de sevrage en cas de traitement substitutif des opiacés
(méthadone, buprénorphine) et d'inefficacité des antalgiques.
3) Ascite, ictère, TP < 50%.
4)Intérêt controversé de l'association acamprosate + naltrexone
Claude EUGÈNE 35
36. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Quels médicaments ? (4/8)
4) Disulfiram (Esperal *)
Inhibe l'acétaldéhyde deshydrogénase
Effet antabuse 1)
Contre-indications nombreuses
Effets secondaires sérieux possibles
Non recommandé en cas d'atteinte hépatique 2)
.............................................................................................................
1) Flush, nausées et vomissements, hypotension, céphalées, diarrhée.
2) Contre-indiqué en cas d'insuffisance hépatique sévère.
Claude EUGÈNE 36
37. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Quels médicaments ? (5/8)
Recommandations françaises variables (voir le VIDAL, l'ANSM et l'HAS ) 1)
5) Baclofène Lioresal* / Baclofène Zentiva* / Baclocur* (1ère partie = en bref)
- Agoniste de récepteurs GABA 2)
- AMM 3) ancienne du Lioresal*, traitement de la spasticité (sclérose en plaques, < 80 mg/j))
- RTU 4) 2014, pour réduire la consommation d'alcool et/ou maintenir l'abstinence
- AMM 2018 pour le Baclocur* (dose maximum 80 mg/j)
La suspension de vente a été annulée par le Conseil d'état le 25/11/2020
- ANSM => Si échec des autres médicaments. Posologie "réduite" (80 mg/j maximum 6)). Suivi hospitalier
- Utilisable quel que soit le stade de la cirrhose (élimination surtout rénale)
- Doses progressives
.........................................................................................................................................................................................................................................................................................
1) VIDAL = Dictionnaire français des médicaments / ANSM = Agence Nationale de Sécurité du
Médicament / HAS = Haute Autorité de Santé
2) GABA = Gamma-Amino Butytic Acid. Neurotransmetteur inhibiteur du système nerveux central.
3) AMM = Autorisation de mise sur le marché.
4) RTU = Recommandation temporaire d'utilisation.
5) Risque de surdosage en cas d'insuffisance rénale et d'usage de diurétiques.
6) Une augmentation du risque de décès a été décrite > 180 mg/j.
Claude EUGÈNE 37
38. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Quels médicaments ? (6/8)
5) Baclofène Baclofène Zentiva*/ Baclocur* (2ème partie = quelques détails)
- Controversé: efficacité, dose, sécurité 1), 2)
. Ef
fi
cacité prouvée dans des études randomisées et des méta-analyses, mais pas toutes
.
. Utilisé hors AMM (off-label) dans de nombreux pays, avec des protocoles disparates.
. Quelle dose doit-on recommander, 30 mg/j, 30-60 mg/j, > 60 mg
?
- The Cagliari Statement
Propositions d'un groupe de 26 différents spécialistes s'intéressant à l'alcool, venant de 7 pays,
réunis à Calgliari (Italie) en mai 2018
(Diapo suivante)
...........................................................................................................................................................................................................................
1) De Beaurepère R, Sinclair JMA, Heydtmann M et al. The use of baclofen as a treatment for alcohol use disorder: a
clinical perspective. Frontiers in psychiatry 2019;9:708.
2) Agabio R, Sinclair JMA, Addolorato G et al. Baclofen for the treatment of alcohol use disorder: the Cagliari
Statement. Lancet Psychiatry 2018;5:957-960.
Claude EUGÈNE 38
39. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool: Médicaments (7/8)
Baclofène : The Cagliari statement Principales recommandations 1)
1) Agabio R, Sinclair JMA, Addolorato G et al. Baclofen for the treatment of alcohol use disorder: the Cagliari
Statement. Lancet Psychiatry 2018;5:957-960.
Claude EUGÈNE 39
Prescription Sécurité
- Traitement de 2ème ligne, sauf si les
traitements classiques sont contre-
indiqués (disul
fi
ram et naltrexone et
atteinte hépatique sévère)
.
- Patient continuant à boire: prévenir du
risque d'effets secondaires, sédation..
.
- Dose quotidienne basée sur: sécurité,
tolérance, réponse
.
- Dose pour obtenir: abstinence, réduction,
du "craving" = très variable (rapport de 1 à
10)
- Véri
fi
er d'abord la fonction rénal
e
- Principaux effets secondaires:
Sédation, somnolence, troubles du sommeil,
vertiges, céphalées, bouche sèche,
paresthésies, fasciculations, nausées,
myalgies, arthralgies (surtout au début ou
en cas d'augmentation trop rapide des
doses).
Rôle aussi d'autres sédatifs dont l'alcool..
.
- Attention à épilepsie, antécédents
psychiatriques (risque d'épisode
maniaque, de suicide...)
40. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Quels médicaments ? (8/8)
6) Autres psychotropes
- Fonction de comorbidités psychiatriques et/ou de troubles du sommeil
. Antidépresseurs
. Anxiolytiques
. Neuroleptiques
- Attention
. Aux autres traitements
. Au risque d'encéphalopathie en cas de cirrhose
Claude EUGÈNE 40
41. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
A) Médicaments : stratégie française
a) Échec de réduction d'alcool 1)
- Nalméfène
- "En dernier recours" : Baclofène 2)
b) Succès du sevrage, aide à son maintien 1)
- Acamprosate 3) ou Naltrexone 3)
- Si besoin Disulfiram (2ème ligne) 4)
c) Dépendance à l'alcool, pour la réduction de la consommation 1)
- Nalméfène
- "En dernier recours" (selon l'HAS 5)) : Baclofène
B) Recommandations américaines: acamprosate et baclofène
.....................................................................................................................................................................................................
1) Plus suivi psycho-social.
2) Baclofène: Cf diapo plus haut, consulter le Vidal...
3) AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) en France en 1ère intention fin 2020. L'acamprosate aurit une meilleure efficacité
pour le maintien de l' abstinence et la naltrexone pour le craving" (syndrome de manque) et la naltrexone
4) AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) en France en 2ème intention fin 2020.
(Autorisation de Mise sur le Marché) en France en 2020.
5) HAS = Haute Autorité de Santé.
Claude EUGÈNE 41
43. ALCOOL ET FOIE
Indications d'un sevrage hospitalier 1)
(5 à 7 jours)
. Dépendance physique
+ antécédent de syndrome de sevrage sévère 2)
. Prise de substances psychoactives à doses élevées
(benzodiazépines...)
. Comorbidités, dont cirrhose
(risque d'encéphalopathie avec les benzodiazépines)
. Contexte social défavorable
. Échec d'un sevrage ambulatoire antérieur
. Nécessité d'un bilan somatique
ORL, pneumologique (tabagisme associé), ...
.........................................................................................................................................................
1) Barrault C. Sevrage d'alcool et maladies chroniques du foie. POST'U 2020;95-102.
2) Crise convulsive, delirium
Claude EUGÈNE 43
44. ALCOOL ET FOIE
Traitement du syndrome de sevrage
1) Hydratation
+ vitaminothérapie B1 (x 5 à 7 jours)
Voie orale ou veineuse (++)
2) Benzodiazépines
Diazepam (Valium*) per os 1)
1ère intention, 1/2 vie longue, prévient les crises convulsives
Tenir compte des antécédents (crise convulsive...) et du score de Cushman 2)
Risque d'encéphalopathie si cirrhose, surtout si insuffisance hépatique
................................................................................................................................................................
1) La voie veineuse pour les benzodiazépines est réservée aux services de réanimation.
2) Consultable in: Barrault C. Sevrage d'alcool et maladies chroniques du foie. POST'U
2020;95-102. (accès gratuit sur internet).
Claude EUGÈNE 44
45. ALCOOL ET FOIE
Trouble d'usage d'alcool
Intérêt des associations de soutien
Alcooliques anonymes
Autres
Claude EUGÈNE 45
46. ALCOOL ET FOIE
Ne pas oublier le tabac... 1)
La dépendance tabagique précède habituellement celle à l'alcool
Proposer un sevrage
- Traitement validé: substituts nicotiniques
Timbres + gommes ou Timbres + comprimés
- Également utilisables:
Bupropion (Zyban*) et varénicline (Champix*)
- Intérêt des thérapies cognitives et comportementales
.....................................................................................................................
1) Le tabac augmente le risque de cirrhose de façon indépendante.
Claude EUGÈNE 46
47. ALCOOL ET FOIE
Attention aux benzodiazépines !
- Double usage fréquent
(30 à 40%)
- Différer le sevrage benzodiazépines alcool
Au moins une semaine
Remplacer par une molécule à 1/2 vie longue
Baisse de 25% par paliers de 3 jours
- Prévenir
Au décours d'un sevrage, prescription de benzodiazépines limitée à 7-10 jours
Claude EUGÈNE 47
49. ALCOOL ET FOIE
Pathogénie (1/3)
Claude EUGÈNE 49
Foie
ALCOOL
Quantit
é
A jeun / Binge drinking
ENVIRONNEMENT
Tabac 1
)
Café 2)
1) Aggravant
2) Protecteur
3) Oestrogènes, moindre volume de distribution de l'éthanol
GENETIQUES
Sexe féminin 3
)
PNPLA3, etc
50. ALCOOL ET FOIE
Pathogénie (2/3)
Claude EUGÈNE 50
Foie
ALCOOL
Quantit
é
A jeun / Binge drinking
ENVIRONNEMENT
Tabac 1
)
Café 2)
1) Aggravant
2) Protecteur
3) Oestrogènes, moindre volume de distribution de l'éthanol
GÉNÉTIQUES
Sexe féminin 3
)
Microbiote Comorbidité
s
Obésité...
Immunité
51. ALCOOL ET FOIE
Pathogénie (3/3)
Le foie métabolise l'éthanol par 2 voies principales
d'oxydation, l'alcool déshydrogénase et l'oxydation
microsomale, qui aboutissent à l'acétaldéhyde,
métabolite toxique.
Il y a un trouble du métabolisme des lipides, une
réaction inflammatoire, une stimulation de la
fibrogénèse par activation des fibroblastes.
Claude EUGÈNE 51
52. ALCOOL ET FOIE
Multiples aspects
de la stéatose à la cirrhose
(figures suivantes)
Associations fréquentes
NASH 1), virus, surcharge en fer...
Claude EUGÈNE 52
1) NASH = Non Alcoholic SteatoHepatitis (stéatohépatite non alcoolique)
53. ALCOOL ET FOIE
Claude EUGÈNE 53
Normal Stéatose Fibrose Cirrhose
CHC 2)
1) 2) ACLF = Acute on Chronic Liver Failure (complique une cirrhose)
2) CHC = Carcinome hépatocellulaire
60g => 90%
(2 semaines)
Abstinenc
e
(4-6
semaines)
ACLF 1)
3-10%
Figure 1
54. ALCOOL ET FOIE
Claude EUGÈNE 54
Normal Stéatose Fibrose Cirrhose
Stéatohépatite
CHC 2)
1) ACLF = Acute on Chronic Liver Failure (complique une cirrhose)
2) CHC = Carcinome hépatocellulaire
ACLF 1)Figure 2
55. ALCOOL ET FOIE
Claude EUGÈNE 55
Stéatose Stéatohépatite Cirrhose
jusqu'à 1/3 des cas jusqu'à 20% des cas
Carcinome
hépatocellulaire
2-3% / an
Hépatite alcoolique
aiguë sévère
Synthèse
56. ALCOOL ET FOIE
Claude EUGÈNE 56
Facteurs de risque
Quantité
Femme > 1 verre/j
Homme > 2 verres/j
Type de consommation
Quotidienne
A jeun
Binge drinking ("biture express")
Sexe Féminin > Masculin
IMC (Indice de masse corporelle) Surpoids / Obésité 1)
Comorbidités
NAFLD / NASH 2)
Hépatite C
Hémochromatose
Tabac Cigarettes (aggravation de la fibrose)
Polymorphismes génétiques
PNPLA3, TM6SF2, MBOAT7, HSD17B13
Hétérozygotie allèle Z déficit en alpha1-antitrypsine
1) Facteur aggravant pour: stéatose, inflammation, fibrose.
2) Non alcoholic fatty liver disease / Non alcoholic steatohepatitis (stéatose et stéatohépatite non alcooliques).
58. ALCOOL ET FOIE
Nouvelle terminologie ...
Maladie du foie liée à l'alcool 1)
Cirrhose liée à l'alcool 2)
...................................................................................................
1) Alcohol related liver disease
2) Cirrhosis due to alcohol
Claude EUGÈNE 58
59. ALCOOL ET FOIE
.
Claude EUGÈNE 59
Alcool
Maladie hépatique liée à l'alcool
Stéatose
Hépatite alcoolique aiguë 1)
Cirrhose
+/- Autre hépatopathie
Hépatite virale B ou C
NAFL / NASH 2)
Hémochromatose
1) Ou stéato-Hépatite alcoolique aiguë (pouvant être sévère)
2) NAFLD = Non Alcoholic Fatty Liver Disease; NASH = Non Alcoholic SteatoHepatitis
(stéatose et stéatohépatite métaboliques)
60. ALCOOL ET FOIE
Maladie hépatique liée à l'alcool 1)
Claude EUGÈNE 60
Symptômes Signes
Odeur alcoolique de l'haleine 2)
Fatigue
Inversion rythme nycthéméral
Douleurs abdominales
Prise de poids (ascite)
Amaigrissement (fonte musculaire)
Baisse de la libido
Aménorrhée
Confusion (encéphalopathie)
Angiomes stellaires, érythème palmaire,
Leuconychies, ecchymoses
Maladie de Dupuytren (mains)
Ictère
Ascite, hépatomégalie, splénomégalie
Atrophie musculaire
Gynécomastie, atrophie musculaire
Asterixis, confusion
Syndrome de sevrage: tremblements, agitation,
tachycardie, hypotension
1) D'après Diagnosis and treatment of alcohol-associated liver disease: 2019 Practice Guidance
from the American Association for the Study of Liver Diseases. Hepatology 2020;71:306-332.
2) Le seul symptôme spécifique
61. ALCOOL ET FOIE
Stéatose et cirrhose
Place de l'imagerie
Échographie 1), scanner (TDM) et IRM 2)
a) Peuvent détecter
- Stéatose: Hyper-échogène en écho / hypodense en TDM
CAP 3) Basée sur l'échographie, peu onéreuse, quantifie la stéatose
- Cirrhose: Nodules, dysmorphie, signes d'HTP 4)
b) Élimination d'une autre cause
.....................................................................................................................
1) Échographie: la moins sensible et spécifique des méthodes, surtout si la stéatose touche < 20-30% des
hépatocytes.
2) L'IRM (et la spectroscopie par résonance magnétique) sont des méthodes fiables capables de détecter une
stéatose faible (5 à 10% des hépatocytes)
3) CAP = Controlled Attenuation Parameter.
4) HTP = Hypertension portale. Splénomégalie, circulation collatérale.
Claude EUGÈNE 61
62. ALCOOL ET FOIE
Fibrose avancée (F3) et cirrhose (F4)
Comment les détecter ? 1)
a) Tests sanguins
Fibrotest* 2), Fibromètre A* 3), ELF* 4), FIB-4 5), PGAA 6)
=> Bonnes performances > F2 et surtout pour la cirrhose 7)
......................................................................................................
1) En dehors de la biopsie...
2) Fibrotest*: alpha2-macroglobuline, haptoglobine, GGT (gamma-glutamyltransferase),
apolipoprotéine A1 et bilirubine (avec âge et sexe)
3) Fibromètre A*: alpha2-macroglobuline, TP (taux de prothrombine), acide hialuronique (avec
l'âge).
4) ELF* (Enhanced Liver Fibrosis score): Acide hyaluronique, PIIINP, TIMP-1 (Tissue inhibitor of
metalloproteinase-1).
5) ASAT, ALAT, plaquettes (avec âge)
6) PGAA: temps de prothrombine,GGT, alpha2-macroglobuline, apolipoprotéine A1.
7) VPN (valeur prédictive négative) > 90% / VPP (valeur prédictive positive) > 50%-70%.
Claude EUGÈNE 62
63. ALCOOL ET FOIE
Fibrose avancée (F3) et cirrhose (F4)
Comment les détecter ? 1)
b) Élastométrie 2)
- Appareil dédié (Fibroscan*)
Seuil 12,5 kPa : fibrose sévère (> F3) et cirrhose (F4)
- Autres techniques
. Échographie +ARFI
. Élasto-IRM
.................................................................................................................................
1) En dehors de la biopsie...
2) Très bonne performance pour détecter la cirrhose, supérieure aux tests sanguins.
Mais se méfier d'une élévation trompeuse en cas de prise d'alcool et d'augmentation des
transaminases.
Claude EUGÈNE 63
64. ALCOOL ET FOIE
Biopsie hépatique
Non toujours faite 1) Que peut elle montrer ?
Stéatose Majoritairement macrovacuolaire 2) Parfois isolée 3)
Ballonisation des hépatocytes 4)
Corps de Mallory 4)
Infiltrat inflammatoire 4) Polynucléaires neutrophiles
Fibrose Périsinsoïdale à point de départ centro-lobulaire
.............................................................................................................................
1) Bien qu'elle ait été considérée comme examen diagnostique de référence par l'EASL
(Association européenne pour l'étude du foie).
2) Vacuoles de triglycérides dans le cytoplasme des hépatocytes.
3) Alors considérée comme bénigne et réversible après sevrage.
4) Présents au cours de l'Hépatite alcoolique aiguë.
Claude EUGÈNE 64
67. ALCOOL ET FOIE
Stéatose
Présentation clinique
- Asymptomatique
Habituellement
- Hépatomégalie
Parfois,
Sans ictère, ni signes de d'atteinte hépatique sévère
Biologie
Augmentation possible de:
GGT (Gamma glutamyltransferase) 1)
ASAT (aspartate aminotransferase = transaminase) 1)
Imagerie
Stéatose détectable par: échographie, scanner et IRM 2)
Biopsie
Rarement nécessaire
Pronostic
Bon si arrêt de l'alcool (régression de la stéatose) 3)
.....................................................................................................................................................................................................
1) Bons indicateurs d'une consommation alcoolique récente excessive.
2) Explore le foie entier, peut quantifier la stéatose.
3) Se méfier d'un syndrome métabolique associé (à traiter par régime et activité physique)
Claude EUGÈNE 67
69. ALCOOL ET FOIE
Hépatite alcoolique aiguë
Introduction
- Définie par
des lésions histologiques caractéristiques, mais non spécifiques.
. Souffrance hépatocytaire (ballonisation, corps de Mallory),
. Infiltrat inflammatoire (polynucléaires neutrophiles),
- Deux formes
. Non sévère
. Sévère, définie par un score (fonction discriminante) de Maddrey > 32 1)
.......................................................................................................................
1) Calculable sur lillemodel.com. Formule: 4,6 x (TP patient (sec) - TP témoin (sec)
+ bilirubine (mcmol/L)/17.
Claude EUGÈNE 69
70. ALCOOL ET FOIE
Hépatite alcoolique aiguë
(1/14)
Survenue chez environ 20%à 40%
des consommateurs excessifs d'alcool
Claude EUGÈNE 70
71. ALCOOL ET FOIE
Hépatite alcoolique aiguë
(2/14)
Présentation clinique variée
- Asymptomatique Fréquent
- Ictère Soudain ou aggravation d'une jaunisse
Consommation d'alcool
Femme: > 40 g/j, Homme: > 60 g/j, > 6 mois
Si abstinence: < 60 j avant le début de l'ictère
Claude EUGÈNE 71
72. ALCOOL ET FOIE
Hépatite alcoolique aiguë
(3/14)
Biologie 1)
ASAT 2) > 50 (Augmentation modérée (< 300-400 UI/L)
ASAT/ALAT 2) > 1,5-2
Bilirubine ( > 30 mg/L)
TP, INR, albuminémie (Insuffisance hépatique ?)
...............................................................................................
1) Diagnosis and treatment of alcohol-associated liver disease: 2019 Practice Guidance
from the American Association for the Study of Liver Diseases. Hepatology
2020;71:306-332.
2) Transaminases: ASAT = aspartate aminotransferase, ALAT = alanine aminotransferase.
Claude EUGÈNE 72
73. ALCOOL ET FOIE
Hépatite alcoolique aiguë
(4/14)
Pas d'autre cause de maladie du foie 1)
En particulier
- Hépatite ischémique
(hémorragie digestive, cocaïne...)
- Maladie métabolique
(maladie de Wilson, déficit en alpha 1 antitrypsine)
- Hépatite médicamenteuse
(prise < 30 jours avant)
Attention également si :
- Consommation d'alcool incertaine
- Atypies biologiques:
ASAT < 50 ou > 400, ASAT/ALAT < 1,5
Anti-nucléaires > 1/160, anti-muscle lisse > 1/80
Intérêt dans ces cas de la biopsie hépatique par voie transjugulaire
..............................................................................................................................
1) Diagnosis and treatment of alcohol-associated liver disease: 2019 Practice Guidance from the
American Association for the Study of Liver Diseases. Hepatology 2020;71:306-332.
Claude EUGÈNE 73
74. ALCOOL ET FOIE
Hépatite alcoolique aiguë
(5/14)
Biopsie du foie
- Généralement nécessaire pour affirmer le diagnostic 1)
Souvent par voie transjugulaire (coagulation perturbée)
- Lésions évocatrices :
. Stéatose macrovacuolaire
. Infiltration lobulaire par des neutrophiles
. Ballonnisation hépatocytaire, corps de Mallory
. Cholestase
. Fibrose péri-cellulaire et péri-sinusoïdale
................................................................................................................................
1) Contribue au diagnostic différentiel.
Mais il est pratiquement impossible de différencier une Hépatite alcoolique aiguë (ASH =
alcoholic steatohepatitis) d'une NASH (non alcoholic steatohepatitis).
Claude EUGÈNE 74
75. ALCOOL ET FOIE
Hépatite alcoolique aiguë
(6/14)
Évaluer la sévérité (En vue d'un traitement)
1) Score de Maddrey 1) (+++)
TP patient et témoin (secondes) et bilirubine (mcmol/L)
Si > 32 : mortalité 30% à 50% à 28 jours => Corticothérapie 2)
ou
2) Score MELD 1) 3)
INR, bilirubine (mcmol/L), créatinine (mcmol/L), dialyse x 2 / 7 derniers jours
Prédit la mortalité à court terme (> 20 environ 20% de mortalité)
.............................................................................................................................
1) Calculable sur lillemodel.com. Formule: 4,6 x (TP patient (sec) - TP témoin (sec) + bilirubine
(mcmol/L)/17.
2) Score (fonction discriminante) de Maddrey < 32, mortalité cependant non nulle... 7% à 90
jours, 13% à 1 an...
3) MELD =Model for End stage Liver Disease
Claude EUGÈNE 75
76. ALCOOL ET FOIE
Hépatite alcoolique aiguë
(7/14)
Insuffisance rénale aiguë
Conséquence hémodynamique de l'HTP 1) et du SIRS 2)
=> Insuffisance rénale aiguë (syndrome hépatorénal)
=> Inclusion de l'urée / créatinine dans les scores pronostiques
Prévention
a)a Éviter les produits néphrotoxiques
Produits de contraste IV, aminoglycosides, AINS 3)
Maniement prudent des diurétiques
Traitement
Utilisation précoce de l'albumine et des vasoconstricteurs
.............................................................................................................................
1) HTP = Hypertension portale
2) SIRS = Systemic Inflammatory Response Syndrome
3) AINS = Anti-inflammatoires non stéroidiens.
Claude EUGÈNE 76
77. ALCOOL ET FOIE
Hépatite alcoolique aiguë et ACLF 1)
(8/14)
- Complique une cirrhose
- Décompensation aiguë
(ascite, encéphalopathie, hémorragie, infection)
- Déclenchement habituel : binge drinking, infection
- Insuffisance d'1 ou plusieurs organes
(foie, rein, cerveau, coagulation, circulation, poumons)
- Mortalité élevée à court terme 2)
La corticothérapie et transplantation hépatique,
en particulier pour les ACLF de grade 2 et 3, sont controversées
...........................................................................................................................
1) ACLF = Acute-on-Chronic Liver Failure.
2) Dans une cohorte d'hépatite alcoolique aiguë sévère il a été noté une mortalité cumulée à J28,:
sans ACLF: 10%, ACLF grade 1: 31%, ACLF grade 2:58%, ACLF grade 3: 72%
Sersté T, Cornille A, Njimi H et al. The prognostic value of acute-on-chronic liver failure during the course
of sever alcoholic hepatitis. J Hepatol 2018;69:318-324.
Claude EUGÈNE 77
78. ALCOOL ET FOIE
Hépatite alcoolique aiguë
(9/14)
Traitement de référence: corticothérapie
Seul traitement d'efficacité prouvée 1)
- 40 mg x 1 mois
=> Amélioration de la survie à 1 mois (Mais pas à 3 ou 6 mois)
- Précautions: Infection ?
. Radio de thorax
. Mises en culture: sang, urines, ascite
- Contre-indications 2)
. Infection non contrôlée
. Insuffisance rénale aiguë
. Hémorragie digestive non contrôlée
. Maladie concomitante: virus B, C, VIH, hépatite médicamenteuse, CHC 3),...
. Défaillance multiviscérale, état de choc
- Efficacité ? Score de Lille
Diapo suivante
......................................................................................................................................................
1) Autres traitements médicaux (n'améliorent pas la survie): nutrition entérale (21 kcal/kg), pentoxifylline,
N-acétylcystéine par voie IV, anti-oxidants. Cf diapo plus bas.
2) Se poser la question d'une transplantation hépatique...
3) CHC = Carcinome hépatocellulaire.
Claude EUGÈNE 78
79. ALCOOL ET FOIE
Hépatite alcoolique aiguë
(10/14)
Score de Lille (Pronostic / Traitement))
Disponible sur lillemodel.com
a) Variables prises en compte
Âge, créatininémie (mcmol/L), albuminémie (g/L), TP (sec),
bilirubinémie (mcmol/L) à J0 et J7
Évolution de la bilirubine au 7ème jour
b) Résultats
- Score < 0,45 = réponse aux corticoïdes Continuer predniso(lo)ne
=> Survie à 6 mois > 80%
- Score > 0,45 = non réponse Arrêter (?)
=> Survie à 6 mois 25 à 30%
- Score > 0,56 = non-répondeur complet Arrêt
Claude EUGÈNE 79
Transplantation ?
80. ALCOOL ET FOIE
Hépatite alcoolique aiguë
(11/14)
Autres traitements médicaux
a) Nutrition entérale
Apport calorique < 21,5 kcal/kg/j augmente infection et mortalité
b) Apport vitaminique
Thiamine, folates, pyridoxine
c) N-Acétylcystéine (NAC)
Corticothérapie + NAC IV pendant 5 jours 1) (essai français, 2011) 2)
=> diminution mortalité 1 mois (8% vs 24%), pas à 6 mois
Pentoxifylline = non
Recommandée par les précédentes guidelines américaine, ne l'est plus par celle publiée en 2020
........................................................................................................
1) Mêmes modes d'administration que pour l'intoxication à l'acétaminophène (paracétamol) ou
l'insuffisance hépatique aiguë au début;
2) Nguyen-Khac E, Thévenot T, Piquet MA et al. Glucocorticoids plus N-acetylcysteine in severe alcoholic
hepatitis. N Engl J Med 2011;365:1781-1789.
Claude EUGÈNE 80
81. ALCOOL ET FOIE
Hépatite alcoolique aiguë (HAA)
(12/14)
Pronostic
- Très différent selon la sévérité de l'HAA
- Grave en cas d'HAA sévère 1) et d'ACLF 2)
- Amélioration du pronostic d'une HAA sévère par la corticothérapie
mais ce bénéfice ne persiste pas après 28 jours.
...........................................................................
1) HAA sévère définie par un score de Maddrey > 32 ou un score MELD > 20
(Cf plus haut)
2) Dans une cohorte d'hépatite alcoolique aiguë sévère il a été noté une
mortalité cumulée à J28, sans ACLF: 10%, ACLF grade 1: 31%, ACLF
grade 2:58%, ACLF grade 3: 72%
Claude EUGÈNE 81
82. ALCOOL ET FOIE
Hépatite alcoolique aiguë
(13/14)
Transplantation hépatique (TH) ?
Absence de réponse au TT médical => jusqu'à 70% de mortalité à 6 mois
TH sans attendre les 6 mois classiques d'abstinence, mais sélection +++
=> bons résultats,
d'abord dans une étude franco-belge 1) puis une étude américaine 2)
Résultats comparables à ceux après TH pour cirrhose liée à l'alcool
(Cf plus loin)
.........................................................................
1) Mathurin P, Moreno C, Samuel D et al. Early liver transplantation for severe alcoholic
hepatitis. New Engl J Med 2011;365:1790-1800.
2) Lee BP, Mehta N, Platt L et al. Outcomes of early liver transplantation for patients with
severe alcoholic hepatitis. Gastroentrology 2018;155:422-430.
Survie après TH: 1 an = 94%, 3 ans = 84%
Reprise d'alcool soutenue après TH: 1 an = 10%, 3 ans = 17%
Claude EUGÈNE 82
83. ALCOOL ET FOIE
Hépatite alcoolique aiguë (14/14)
Synthèse 1)
Claude EUGÈNE 83
Suspicion
Anamnèse GGT, VGM 2
)
Bilirubine > 30 mg/L, ASAT/ALAT > 1,5-
2
1) D'après Avila MA, Dufour J-F, Gerbes AL et al. Recent advances in alcohol-related liver disease (ALD):
a summary of a Gut roundtable meeting. Gut 2019;69:764-780.
2) GGT = Gamma-glutamyltransferase, VGM = Volume Globulaire Moyen
Doute diagnostique
Biopsie hépatique transjugulair
e
35-40 kcal/kg/j
Vitamine B, zinc, vitamine K
Traiter le sevrage
Infection ?
Score de Maddrey > 32 ou Score MELD > 20
Predniso(lo)ne 40 mg/j
Score de Lille (J7)
< 0,45 => continuer pour 1 mois e tout
> 0,45=> stop prednisone, transplantation
?
85. ALCOOL ET FOIE
Cirrhose liée à l'alcool
(1/6)
Introduction
Fibrose extensive => désorganisation de l'architecture
Nodules de régénération
Retentissement sur le flux sinusoïdal
Si persistance de la stéatose
=> Poursuite de l'intoxication alcoolique ?
=> NAFLD / NASH ? 1)
..........................................................................................................
1) NAFLD = Non alcoholic fatty liver disease / NASH = Non alcoholic
steatohepatitis (stéatose et stéatohépatite non alcooliques)
Claude EUGÈNE 85
86. ALCOOL ET FOIE
Cirrhose liée à l'alcool
(2/8)
Symptômes
a) Absents (cirrhose compensée)
b) Présents (cirrhose décompensée)
. Ictère
. Ascite
. Rupture de varices oesophagiennes
. Infection
. Syndrome hépatorénal
Claude EUGÈNE 86
87. ALCOOL ET FOIE
Cirrhose liée à l'alcool
(3/8)
Facteurs de risque
- Quantité d'alcool
Mais grandes différences individuelles...
- Type d'alcool = ?
Vin moins délétère que la bière 1) = ?
- Formes de consommation
En dehors des repas / Quotidienne / Binge drinking (?)
- Obésité et syndrome métabolique
- Tabac
Favorise la progression de la fibrose et le CHC 2)
............................................................................................................................................................
1) Consommation plus forte d'aliments gras et sucrés chez les consommateurs de bière.
2) CHC = Carcinome hépatocellulaire.
Claude EUGÈNE 87
88. ALCOOL ET FOIE
Cirrhose liée à l'alcool
(4/8)
Diagnostic de cirrhose
- Lors d'une décompensation
- Signes d'examen
Angiomes stellaires, érythème palmaire, circulation collatérale...
Hépatomégalie, splénomégalie, ascite...
- Élastométrie
Fibroscan* ARFI, élasto-IRM
- Imagerie
Foie nodulaire, circulation collatérale...
- Biopsie
Rarement nécessaire au diagnostic
Étiologie alcoolique
- Anamnèse (++)
- Marqueurs biologiques (voir plus haut)
Claude EUGÈNE 88
89. ALCOOL ET FOIE
Cirrhose liée à l'alcool
(5/8)
Pronostic (1/2)
- Fonction d'une éventuelle abstinence,
qui peut permettre d'envisager selon les cas:
=> soit un ralentissement de la fibrose
=> soit une transplantation hépatique(diapo suivante)
- Une décompensation,
peut être due à une Hépatite alcoolique aiguë aiguë (HAA),
nécessitant un traitement particulier (voir plus haut)
(la plupart des HAA surviennent sur une cirrhose)
- Après une ascite ou un saignement par rupture de VO 1)
=> Mortalité à 1 an > 45%
- Après des épisodes d'encéphalopathie clinique
=> Mortalité à 1 an > 60%
...........................................................................................................................
1) VO = Varices oesophagiennes.
Claude EUGÈNE 89
90. ALCOOL ET FOIE
Cirrhose liée à l'alcool
(6/8)
Pronostic (2/2)
- Score de Child-Pugh 1)
Utilise bilirubine (mcmol/L), albuminémie (g/L), ascite (absente, modérée,
abondante), encéphalopathie (stade 0, 1-2, 3-4), TP (%).
- Score MELD 1) 2)
Utilise bilirubine, créatinine et INR, bonne corrélation avec le score de Child-Pugh
Résultat de 6 à 4
0
Survie sans transplantation à 3 mois: MELD à 10 => 90%, à 25 = 80%, à 40 => < 20% 3)
Indication théorique de transplantation hépatique si score 17
Scores importants pour envisager une transplantation hépatique (Cf plus loin
)
....................................................................................................................................................
1) Calculable sur lillemodel.com
2) MELD = Model for End Stage Liver Disease
Claude EUGÈNE 90
91. ALCOOL ET FOIE
Cirrhose liée à l'alcool
(7/8)
Transplantation hépatique (1/2)
a) Indications
Cirrhose décompensée
Child-Pugh C ou MELD-Na > 21
b) Sélection des malades
Durée d'abstinence classique > 6 mois
. L'abstinence prolongée peut permettre d'éviter la TH
Grâce à l'amélioration de la fonction hépatique
. Indicateur (très imparfait) d'une abstinence post-TH
D'autres paramètres, sociaux, psychologiques, addictologiques
doivent aussi être pris en compte.
Claude EUGÈNE 91
92. ALCOOL ET FOIE
Cirrhose liée à l'alcool
(8/8)
Transplantation hépatique (TH) (2/2)
c) Quels résultats ?
- Survie des greffons et des malades parmi les meilleures
80-85% à 1 an
- 20 à 25% de consommation d'alcool dans les 5 ans après la TH 1)
- Différentes formes de consommations, + ou - graves 2)
. Rechute avec dysfonctionnement du greffon = 0 à 17%
. Rechute avec mortalité = 0 à 5%
.......................................................................................................................................................
1) La reprise d'une forte consommation se produit généralement dans l'année qui suit la
transplantation hépatique.
2) En cas de reprise sévère de la consommation d'alcool, une cirrhose est possible un
peu plus de 5 ans après la transplantation hépatique, dans environ 30% des cas.
Claude EUGÈNE 92
94. ALCOOL ET FOIE
Cirrhose liée à l'alcool et ACLF 1) 2)
(1/4)
- Définition
Hépatopathie chronique => décompensation aiguë + insuffisance d'organe(s)
Risque élevé de mortalité à court terme
- Facteurs précipitants
Consommation d'alcool, hépatite alcoolique, infection bactérienne (+++)
Et : hépatites aiguës A ou E, réactivation virale B, hépatite médicamenteuse...
..................................................................................................
1) ACLF = Acute-on-chronic liver failure.
2) Gustot T, Jalan R. Acute-on-chronic liver failure in patients with alcohol-related liver
disease. J Hepatol 2019;70:319-327.
Claude EUGÈNE 94
95. ALCOOL ET FOIE
Cirrhose liée à l'alcool et ACLF 1) 2)
(2/4)
- Pronostic de l'hépatite aiguë sévère et grades d'ACLF 3)
Mortalité à 28 jours 4)
. Pas d'ACLF = 10%
. ACLF-1 = 31%
. ACLF-2 = 58%
. ACLF-3 = 72%
................................................................................................................
1) ACLF = Acute-on-chronic liver failure.
2) Gustot T, Jalan R. Acute-on-chronic liver failure in patients with alcohol-related liver disease. J
Hepatol 2019;70:319-327.
3) ACLF-1: a) insuffisance rénale isolée, b) créatinine 15-19 mg/L et/ou encéphalopathie grade 1-2.
ACLF-2: 2 défaillances d'organe. ACLF-3: > 3 défaillances d'organe.
4) Sersté T, Cornille A, Njimi H et al. The prognostic value of acute-on-chronic liver failure during
the course of sever alcoholic hepatitis. J Hepatol 2018;69:318-324.
Claude EUGÈNE 95
96. ALCOOL ET FOIE
Cirrhose liée à l'alcool et ACLF 1) 2)
(3/4)
- Corticothérapie d'une HAA 3) sévère et grades d'ACLF 4) 5)
Réponse au traitement
. Pas d'ACLF = 77%
. ACLF-1 = 52%
. ACLF-2 = 42%
. ACLF-3 = 8%
.....................................................................................................................
1) ACLF = Acute-on-chronic liver failure.
2) Gustot T, Jalan R. Acute-on-chronic liver failure in patients with alcohol-related liver disease. J
Hepatol 2019;70:319-327.
3) HAA = Hépatite alcoolique aiguë.
4) ACLF-1: a) insuffisance rénale isolée, b) créatinine 15-19 mg/L et/ou encéphalopathie grade 1-2.
ACLF-2: 2 défaillances d'organe. ACLF-3: > 3 défaillances d'organe.
5) Sersté T, Cornille A, Njimi H et al. The prognostic value of acute-on-chronic liver failure during
the course of sever alcoholic hepatitis. J Hepatol 2018;69:318-324.
Claude EUGÈNE 96
97. ALCOOL ET FOIE
Cirrhose liée à l'alcool et ACLF 1)
(4/4)
- Place (controversée) de la transplantation hépatique 2)
Survie à 1 an dans des cas sélectionnés,
dont des ACLF-3 3) : 75% à 84%
................................................................................................................
1) ACLF = Acute-on-chronic liver failure.
2) Gustot T, Jalan R. Acute-on-chronic liver failure in patients with alcohol-related
liver disease. J Hepatol 2019;70:319-327.
3) ACLF-1: a) insuffisance rénale isolée, b) créatinine 15-19 mg/L et/ou
encéphalopathie grade 1-2. ACLF-2: 2 défaillances d'organe. ACLF-3: > 3
défaillances d'organe.
Claude EUGÈNE 97
99. ALCOOL ET FOIE
Carcinome hépatocellulaire (CHC)
(1/3)
Épidémiologie 1)
- Alcool => environ 1/3 des CHC dans le monde, 40-50% en Europe.
- Incidence plus faible sur les cirrhoses liées à l'alcool,
que sur les cirrhoses liées au virus C 2) ou à la NAFLD / NASH 3),
mais pronostic moins bon, car plus de décompensation.
- Incidence annuelle en cas de cirrhose liée à l'alcool: 2,9%
- Abstinence => diminution du risque de CHC (6-7% par an)
...................................................................................................................................................................................
1) Burra P, Zanetto A, Germani G. Liver transplantation for alcoholic liver disease and
hepatocellular carcinoma. Cancers 2018;10:1-16.
2) Par rapport au CHC sur cirrhose virale C: patients plus jeunes, sexe masculin,
diagnostic fait hors surveillance échographique et à un stade plus avancé, survie
médiane plus faible (27,4 mois versus 33,6 mois).
3) NAFLD = Non Alcoholic Fatty Liver Disease; NASH = Non Alcoholic
Claude EUGÈNE 99
100. ALCOOL ET FOIE
Carcinome hépatocellulaire (CHC)
(2/3)
Pathogénie
- Association positive entre quantité d'alcool et risque de CHC
> 80 g: jour => risque relatif: 4,5
Augmentation du risque: > 3 verres = 16%; > 6 verres/j = 22%
- Le CHC survient sur une fibrose sévère ou une cirrhose dans 90% des cas
Les causes fréquentes sont: virus B, virus C, alcool et NAFLD/NASH 1)
- Facteurs de risque: âge, syndrome métabolique, gravité de la cirrhose
(et certaines mutations génétiques)
- L'alcool = carcinogène reconnu (toxicité de l'acétaldehyde...) 3)
Pour un risque minimum, la consommation doit être nulle
Pour plusieurs cancers, le risque commence avec un verre/jour (10g/j) 4)
...................................................................................................................................................................................
1) NAFLD = Non Alcoholic Fatty Liver Disease; NASH = Non Alcoholic SteatoHepatitis (stéatose non
alcoolique / stéatohépatite non alcoolique).
2) Alcool et NASH progressent et les causes virales régressent (vaccin et médicaments efficaces)
3) Ganne-Carrié N, Nahon P. Hepatocellular carcinoma in the settinf of alcohol-related liver disease. J
Hepatol 2019;70:284-293.
4) Collaborators GBDA. Alcohol use and burden for 195 contries and territories, 1990-2016: a
systematic analysis for the Global Burden of Diseases Study 2016. Lancet 2018;392:1015-1035.
Claude EUGÈNE 100
101. ALCOOL ET FOIE
Carcinome hépatocellulaire (CHC)
(3/3)
Dépistage
- Diagnostiquer la tumeur aussi tôt que possible,
en vue d'un traitement curateur
- Nécessité d'une surveillance régulière 1)
(Échographie semestrielle +++)
Traitement
- À visée curatrice chaque fois que possible
- En cas de
. Récidive après un traitement locorégional ou chirurgical
. Non réponse à un traitement radiologique ou chirurgical
=> envisager une transplantation hépatique
Claude EUGÈNE 101
102. RÉFÉRENCES (1/3)
(Choisies pour leur valeur scientifique, didactique et leur facilité d'accès)
Diagnosis and treatment of alcohol-associated liver disease: 2019 Practice
Guidance from the American Association for the Study of Liver Diseases.
Hepatology 2020;71:306-332.
Barrault C. Sevrage d'alcool et maladies chroniques du foie. POST'U
2020;95-102.
Payen J-L Le vin et l'hépato-gastroentérologue. Hépato-Gastro et Oncologie
Digestive 2020;27:135-140.
Avila MA, Dufour J-F, Gerbes AL et al. Recent advances in alcohol-related liver
disease (ALD): a summary of a Gut roundtable meeting. Gut 2019;69:764-780.
Ganne-Carrié N, Nahon P. Hepatocellular carcinoma in the setting of alcohol-
related liver disease. J Hepatol 2019;70:284-293.
Gustot T, Jalan R. Acute-on-chronic liver failure in patients with alcohol-related
liver disease. J Hepatol 2019;70:319-327.
Claude EUGÈNE 102
103. RÉFÉRENCES (2/3)
(Choisies pour leur valeur scientifique, didactique et leur facilité d'accès)
Lee BP, Mehta N, Platt L et al. Outcomes of early liver transplantation for patients
with severe alcoholic hepatitis. Gastroentrology 2018;155:422-430.
EASL Clinical Practice Guidelines: Management of alcohol-related liver disease. J
Hepatol 2018;69:154-181.
Louvet A Maladie alcoolique du foie (recommandation EASL 2018) Post'U
2019:37-42.
Sersté T, Cornille A, Njimi H et al. The prognostic value of acute-on-chronic liver
failure during the course of sever alcoholic hepatitis. J Hepatol 2018;69:318-324.
Grisswold MG, Fullman N, Hawley C et al. GBD 2016 Alcohol Collaborators. Alcohol
use and burden for 195 countries and territories, 1990-2016: a systematic analysis
for the Global Burden of Diseases Study 2016. Lancet 2018;392:1015-1035.
Claude EUGÈNE 103
104. RÉFÉRENCES (3/3)
(Choisies pour leur valeur scientifique, didactique et leur facilité d'accès)
Agabio R, Sinclair JMA, Addolorato G et al. Baclofen for the treatment of
alcohol use disorder: the Cagliari Statement. Lancet Psychiatry
2018;5:957-960.
Burra P, Zanetto A, Germani G. Liver transplantation for alcoholic liver disease
and hepatocellular carcinoma. Cancers 2018;10:1-16.
Connor JP, Haber PS, Hall WD. Alcohol use disorders. Lancet 2016;387:988-99
Nguyen-Khac E, Thévenot T, Piquet MA et al. Glucocorticoids plus N-
acetylcysteine in severe alcoholic hepatitis. N Engl J Med 2011;365:1781-1789.
Mathurin P, Moreno C, Samuel D et al. Early liver transplantation for severe
alcoholic hepatitis. New Engl J Med 2011;365:1790-1800.
Claude EUGÈNE 104