1. Histoire de la Médecine
Arabo-musulmane
Pr Jamal MEHSSANI
Faculté de Médecine et
de Pharmacie / RABAT
2. Introduction :
n Moyen âge : du VIème au milieu du XVIème siècle :
dix siècles .
n Il a débuté avec la chute de l’Empire romain en 467
n Fin du moyen âge : prise de Constantinople en 1453
par les Turcs .
n L'Islam : tournant dans l'histoire mondiale, entre
l'Antiquité et le Moyen Age .
n Les Arabes : héritiers de la science de l'Occident gréco-
romain .
n L'Europe n'a pas reçu le savoir gréco-romain
directement, mais indirectement, par l’ intermédiaire
des savants musulmans (syriens, perses et arabes).
3. Origines et racines
n L'école Jondichapour appelée actuellement Chah
Ahad, centre médical rayonnant de La Perse
Sassanide (IVe)
n Carrefour dépositaire de la médecine égyptienne,
hindoue et persane et lieu d'affluence des savants
grecs, persans, indous , chrétiens, et païens
n Jondichapour sera conquise par les musulmans en
638 .
n L’héritage gréco-romain .
n Et surtout la civilisation Islamique : un immense
empire qui s’étendait de l’Espagne à l’Inde.
4.
5. n La période Anté-Islamique : AI-Jahylyah , oeuvre
littéraire, mais médecine primitive.
n L'avènement de l'Islam : Prophète Sidna Mohammed
ouvert à la médecine avec son contemporain Al Harith
Ibn Kaladah, poète et médecin formé à l'école de
Jondichapour .
n Durant les 23 années au contact de son créateur . Le
prophète n’a jamais cessé de prodiguer des conseils d’
hygiène et de thérapeutique que ses disciples publièrent
sous le titre de "Médecine du Prophète »
6. Place de la science dans l’Islam
:
n Le mot Science est cité dans plus de 160 versets
du Coran
n Un verset indique le degré que Dieu attribue aux
savants : " Dieu placera sur des degrés élevés ceux
d’entre vous qui croient et qui auront reçu la
science " Sourate 58, verset 11.
n Hadith : " L'encre du savant et plus valeureux que
le sang du martyr »
n « Si Dieu a prévu la maladie, il a prévu aussi son
remède »
7. Les civilisations antérieures
n Egypte ancienne : Une quinzaine de papyrus
médicaux , étude des momies .
n La Mésopotamie : la 1ere civilisation ,
L’écriture ( 3300 av JC ) , tablettes de Nippur
comportant des prescriptions pharmacologiques ;
XVIIIème siècle av JC : Code de Hammourabi
Hépatoscopie
8. Grèce antique : Hippocrate ,
le Père de la Médecine .
n Il libère la médecine de la religion : il excluait toute
intervention divine ou magique sur la santé « Les maladies
ont une cause naturelle et non surnaturelle , cause que l’ont
peut étudier et comprendre »
n Développe sa théorie des Humeurs
n Il observe des symptômes (Hippocratisme digital)
n Il impose les fondements de la déontologie.
n une soixantaine de traités : le corpuscum Hippocraticum
dont les Aphorismes ont été appris par cœur par des
générations de médecins jusqu’au XVIIe S .
9. Dioscoride , De materia medica.
n Le médecin (militaire) grec (env. 40 - 80 apr. J.-C.)
n Une encyclopédie pharmacologique en grec : De materia
medica.
n Dioscoride y traite les épices, les onguents et les huiles, les
animaux et leurs produits, les plantes (dont les céréales et
les légumes), les vins et les minéraux.
n Les descriptions des plantes (plus de 500) sont brèves et ne
permettent pas toujours leur identification.
n Le plus grand pharmacologue de l’Antiquité .
10.
11. GALIEN
n Conception organiciste : « chaque trouble
provient de la lésion d'un organe »
n Galien a laissé une vaste oeuvre médicale
comportant plus de 100 traités écrits en
grec.
n Pharmacie galénique .
12. La médecine galénique
n Galien avance une double explication des maladies:
• déséquilibre des humeurs (explication
hippocratique) ,
• dysfonctionnement de tel ou tel organe, par
suite d’une lésion ou d’une altération (explication
anatomopathologique).
13. GALIEN ET L’ANATOMIE
n Une partie des connaissances sur l’anatomie humaine de
Galien est certainement due à son activité comme médecin
des gladiateurs, notamment ses connaissances sur la
musculature et les articulations des extrémités.
n Galien a fait de nombreuses dissections, mais des
dissections d’animaux (!), surtout de singes, de porcs et de
chiens.
n Recourant à un raisonnement par analogie, il a transposé à
l’Homme les connaissances acquises sur des animaux .
n Hypothèses fictives : ex. les pores du septum cardiaque !
14. GALIEN ET LA PHYSIOLOGIE
n Galien a fait de nombreuses expériences physiologiques
chez l’animal:
n En coupant le nerf laryngé récurrent , qui innerve les
muscles du larynx, Galien provoque la disparition de la
voix, montrant ainsi le rôle de ce nerf.
n Trois grands appareils auxquels sont associées trois
fonctions:
n 1) le foie, les veines et la nutrition,
2) le coeur, les poumons, les artères et la respiration,
3) l’encéphale, les nerfs, les muscles et le domaine sensori-
moteur.
15. LA PREMIERE PHASE DE LA MEDECINE ARABE :
LA FIEVRE DES TRADUCTIONS.
n Du VIIe au début du VIIIe siècle,
n Hunayn ibn Ishāq (vers 808-873) : le plus important
transmetteur de la science des anciens Grecs aux Arabes
et par delà̀ à l’ humanité́ tout entière.
n Il traduisit à lui seul une centaine d’ écrits de Galien, en
arabe, en syriaque ou dans les deux langues .
n RISALA : Fi Dikr Ma Turjima min Gallinouss .
n Il traduisit, en outre, des ouvrages médicaux
d’Hippocrate, de Dioscoride, d’Oribase et de Paul
d’ Égine.
16. n Yuhanna Ibn Moussawayh ou Mésué : fin VIIIe ,
fils d’un préparateur en pharmacie de l’hôpital de
Jundishapour ,
n Traducteur mais aussi auteur des premiers ouvrages :
n kitab Al Madkhal fi ttib : le livre à l’introduction de la
médecine.
n kitab al masa-il fi titb : des questions sur la médecine .
n Succès prodigieux et usage pendant des siècles .
17. n L'achat massif de manuscrits précieux grecs ou en d'autres
langues par les premiers Califes Abbassides : Al Mamoun
créé en 832 à Bagdad la bibliothèque royale ou Baït Al
hikma.
n Le Calife El Mansour (745-775) proscrit l’usage du papyrus
au profit du papier et son fils Haroun El Rachid construira à
Bagdad en 794, le 1er moulin à papier , développé avec
l’aide de Jaber Ben Hayan .
n Un astronome indien (Kankah) présente un livre dans lequel
les calculs sont faits avec les chiffres indiens : Le livre est
aussitôt traduit en arabe
n El Khaouarezmi est chargé de le simplifier : Algabar wa
lmoukabala
18. DEUXIEME PHASE DE LA MEDECINE
ARABE : PHASE CREATRICE
n Débute vers la deuxième moitié du VIIIe siècle et
s'achève vers le XIIIe siècle : son apogée sous les
Abbassides entre le IXe et le Xe siècle.
n Sciences : les mathématiques, la chimie et la physique,
la philosophie, l'astronomie et la médecine.
n L'introduction des méthodes expérimentales s'appuyant
sur l'observation, le raisonnement et l'appréciation des
phénomènes.
n Les traductions avec leurs commentaires tout en
confrontant ces acquisitions à leurs propres expériences,
19. Les principaux représentants
de la médecine arabe
Ar-Razi 865 – 925 , Rey Al Hawi ,
Ali ibn abbass al
Majussi
925 – 994 , Perse Kitab Al Malaki ,
Zahraoui 936 – 1013 , Cordoue Attassrif
Ibn Sina 980 – 1037 , Boukhara Al Qanoun , Achifaa
Ibn Zohr 1092 – 1162 , Séville Attayssir
Ibn Rochd 1126 –1198 , Cordoue AL Koulliyat
Maimonide 1135 –1204 , Cordoue Kitab Al Foussoul
Ibn Nafiss 1211 – 1288 , Le Caire Sharh Tashrih Al
Qanoun
Ibn Al Jazzar 898 – 980 , Quirouan Zad Al Moussafir
20.
21. Abou Bakr Mohammad Ben
Zakaria Ar-Razi,
n Né en 850 JC à Rey : le plus éminent des maitres de la
médecine arabo- musulmane.
n Désigné par le calife EL MANSOUR : il dirigea le nouvel
hôpital central de Bagdad dont il choisit lui même
l'emplacement et l’ architecture.
n Médecin chef de cet hôpital, il y dispensait un
enseignement réputé et assurait régulièrement le service
entouré de ses élèves.
n Auteur de 113 grands ouvrages, parmi les plus
remarquables est Kitab Al-Hawi : le "Continent » .
22. KITAB AL HAWI
ou LE CONTINENS
n Paru en 910 : 24 volumes .
n Composée par des disciples à titre posthume , sur l’ordre de
Rukn dawla à partir des notes rédigées par RAZI tout au
long de sa vie .
n Introduit en Occident après sa traduction de l'arabe au latin
en 1250 par le juif Faraj Ben Salem à la demande de
Charles d'Anjou, roi de Naple et de Sicile.
n Un abrégé de dix volumes : AL KITAB AL MANSOURI
ou LE LIBER AL MANSORIS, traitant divers sujets ,
anatomie , l’alimentation , les médicaments simples et
composés , la chirurgie et le traitement des plaies , fut
l’ouvrage d'enseignement dans les écoles de médecine
d'Orient et d'Europe.
23. n DE PESTILENTIA, une monographie sur la peste,
imprimé à Venise en 1498.
n TRAITE DE LA VARIOLE ET DE LA
ROUGEOLE, traduit en latin à Londres en 1766 par
Channing et en français par Le Clerc et Le Noir en 1866.
Dans cet écrit, Ar-Razi posa le diagnostic différenciel
entre la variole, la varicelle et la rougeole.
n écrits sur les ICTERES PAR RETENTION .
n LA PIERRE DE LA VESSIE ET DES REINS, une
monographie sur la lithiase rénale intitulée publiée en
français par P. De Koning en 1896 à Leyde.
24. n On doit à ERRAZI des écrits pertinents sur les ictères par
rétention, les pyuries fébriles et la lithiase rénale.
n Il fut aussi le premier à décrire le rhume allergique et la
relation avec l’odeur des roses .
n Et le premier à décrire le ver de Médine.
n ERRAZI serait parmi les premiers à utiliser les sutures au
Catgut, la première pommade à base de mercure et les
compresses humides et tièdes pour couvrir les intestins au
cours des interventions chirurgicales sur l'abdomen.
25. n Ar-Razi s'est intéressé aux affections
psychiatriques .
n Philosophe, mathématicien, astronome, il a
posé le postulat de l’existence du Vide en
qualité de physicien et la composition de
l’acide sulfurique en tant que chimiste.
26. n Sous le règne de Louis XI (1226-1270), dans la
bibliothèque de la faculté de médecine de Paris, le seul
ouvrage autorisé à être consulté par les médecins
personnels du roi était celui d’Al Razi.
n Pour l’ acquérir, le roi a du déposer une caution de douze
livres d'argent et cent écus d'or.
n Une stèle est érigée à son honneur dans l'auditorium
maximum de l‘ école de médecine de Paris pour son apport
en médecine.
29. Ali Ibn Abbass Al Majoussi
Haly Abbass
n Naissance : début du Xe siècle à Lahwaz en Iran à
proximité de Jondichapour, décès : 994
n Œuvre : AL KITAB AL MALAKI ou KAMIL
ASSINAAT, LIVRE ROYAL ou LIBER REGIUS,
n Traité complet de médecine rédigé en 970 et traduit en
latin vers 1070 sous le titre de PANTEGNE par
Constantin l'Africain.
n Ouvrage ordonné, comprend vingt discours subdivisés en
chapitres dont les dix premiers développent la théorie de
la médecine et les dix autres la pratique.
30. n Le premier discours expose les tempéraments et les
humeurs.
n Les deuxième et troisième discours axés sur l'anatomie.
n Le quatrième discours concerne la pratique des sports,
l'utilité des bains, le choix des aliments, les bienfaits de
l'air pur .
n Les six discours suivants concernent les descriptions
cliniques et les analyses étiologiques des maladies .
n Du onzième au dix-huitième discours : inventaire des
médicaments et des méthodes thérapeutiques .
n Le dix-neuvième et le vingtième discours : études sur la
chirurgie et la pharmacie .
31. n Il adopte une méthode simple et ordonnée pour
décrire une maladie.
n Pour la pleurésie par exemple :définition , son
étiologie, symptômes cardinaux constants marqués
par la toux, la douleur, la dyspnée et l'expectoration
et aboutit au pronostic suivi du traitement.
n Ali Ibn Abbass consacra des descriptions
remarquables aux mouvements respiratoires et
circulatoires (des mouvements opposés de
contraction ou lnkibath ou d'expansion lnbissath ,
systole et diastole) .
32.
33. Abou Ali Al Hosseïn Ibn Abdallah
Ibn Sina
n Surnommé le Prince de la médecine, le Second Maître après
Aristote, le Maître et le chef, Echaïkh Arraïss ,
n Né en septembre 980 près de Boukhara dans le Turkestan,
n A dix ans il apprit le Coran en entier et s'initia à la littérature.
n A dix sept ans : sommité de l'époque et réussit à guérir l’Emir
Nouh Ibn Mansour qui lui permit d'accéder à sa riche
bibliothèque .
n Il mourut à Hamadan au Turkestan en l'an 1037 âgé seulement
de cinquante sept ans .
n Son œuvre est estimée à deux cent soixante seize ouvrages ,
clôturée en philosophie par KITAB ECCHIFA .
35. Le CANON est divisé
en cinq Livres ou Founoune.
n Le premier Livre : KOULLYAT AL KANOUN , traité
d'anatomie-physiologie exposant les théories générales, les
définitions des tempéraments, la nature des constitutions et des
organes et comporte au troisième chapitre un exposé sous la
dénomination de la présentation de la santé, hygiène et
prophylaxie.
n Le second Livre recense sept cent soixante médicaments connus
à l'époque.
n Le troisième Livre traite de la pathologie. Chaque maladie est
présentée selon son processus anatomique, physiologique,
clinique et pronostic avec une analyse minutieuse et méthodique
de l'organe affecté. Y sont exposés les maladies intestinales, les
vénériennes, les empyèmes et la pleurésie.
36. n Le quatrième Livre concerne la petite chirurgie, les maladies éruptives
comme la rougeole et la variole, la traumatologie comportant luxations et
fractures et enfin les maladies expansives telles que les fièvres et leurs
variétés.
n Le cinquième Livre décrit les médicaments composés, fournit leurs
indications et contre-indications, précise la posologie et avise sur les effets
secondaires. Il restera sept siècles après, l'ouvrage classique de la
pharmacie .
n Le COMPLEMENT DU CANON, ou OURJOUZA, cantique médicale en
mille trois cent vers se présente en deux parties distinctes : l'une théorique
et l'autre pratique.
n Sa définition de la médecine valable même actuellement : « La médecine
est l'art de conserver la santé et éventuellement de guérir la maladie
survenue dans le corps ».
37. Le CANON de la Médecine
n LE CANON fût traduit en latin et imprimé pour la
première fois à Naples en 1491 puis à Venise en
1544 et à Rome en 1593.
n L'enseignement médical puisé dans le CANON est
prodigué en Europe durant toute la fin du Moyen
Age, à la renaissance particulièrement à Montpellier
au XVIIe siècle.
n Jusqu’en 1909, un cours magistral sur la médecine
d'Avicenne était donné à la faculté de Bruxelles .
38. La Conception de la maladie
n La maladie d'après la conception d'Avicenne évolue en
quatre étapes : un début, un accroissement, l'acmé et
enfin le déclin.
n Les pathologies se répartissent en trois groupes :
Le premier concerne les affections inhérentes aux
déséquilibres du tempérament que l'on exprime actuellement
par médecine interne.
Le deuxième concerne désordres de configuration,
telles que les tumeurs et les malformations.
Enfin les maladies par solution de continuité
correspondantes à celles relevant du champ de la chirurgie.
39. L'apport médical d'IBN SINA
- Le premier à distinguer entre pleurésie, médiastinite et
abcès sous phrénique.
- Description des deux formes de paralysies faciales
centrales et périphérique.
- Symptomatologie du diabète.
- Diagnostic de la sténose de pylore et d’ ulcère d'estomac.
- Différentes variétés d’ ictères.
- La description de la cataracte, de la méningite, etc.
- Rôle des rats dans la propagation de la peste.
- La transmission de centaines d’ infections par voie
placentaire.
- Le premier à préconiser les vessies de glaces et les
lavements rectaux.
40. n Il se servait de semence de colchique dans des
préparations pour guérir la goutte.
n Il recommandait aux rhumatisants des méthodes
d'allongement vertébral et prescrivait aux
tuberculeux pulmonaires la cure en montagne.
n En matière d 'hygiène générale et de médecine
préventive, Ali Ibn Sina s'avère un précurseur
dans ces deux domaines conseillant d'éviter les
excès, de veiller sur l'élimination des déchets, de
combattre la constipation, d'équilibrer la
nourriture et la boisson en éliminant les
incompatibilités alimentaires.
41. LA MEDECINE ARABE EN
ESPAGNE ANDALOUSE
n L'apogée de la médecine arabe ne se situe
pas uniquement en Orient mais apparaît
également en Occident notamment en
Espagne Andalouse et au Maghreb aux
alentours du XIe et XIIIe siècle
n Abou Al Kassim, Ibn Zohr et Ibn Rochd , et
Moshé Ben Meimoun ou Maïmonide.
43. Abou Al Kassim Abbes Ibn Khalef
Ezzahraoui
n Natif près de Cordoue vers 913, décédé en
1013 et contemporain de Ali Ibn Sina .
n Vaste savoir théorique et pratique en anatomie :
un grand maître en chirurgie.
n Ouvrage gigantesque ATTASRIF LIMAN
AZAJA ÂN ATTAALIF «La PRATIQUE »
n Il s'agit du meilleur ouvrage chirurgical illustré
en 30 volumes datant de l'an 1000 après J.C.
44. Le Père de la Chirurgie
n Pratiquait brillamment le traitement des fistules, des
hernies, les amputations, voir les trépanations,
n Il pratiquait la chirurgie du goitre et la résection des
anévrismes des membres.
n Le premier à utiliser les boyaux des chats en chirurgie
abdominale, les sutures avec un fil et 2 aiguilles, enfin les
sutures sous dermiques qui ne laissent après elles aucune
cicatrice.
n Il connaissait aussi la méthode de réduction des luxations
de l’ épaule qu'on appelle aujourd'hui la manœuvre de
KOCHER.
n Sur la rotule il réalisa les patellectomies , presque mille ans
avant Ralph BROOKE.
n Le premier à avoir pratiquer les ligatures artérielles .
45. n Il utilisait dans les opérations du petit basin, la classique
position Trendelenburg, attribuée plus tard au chirurgien
allemand Fréderic Trendelenburg.
n Il décrivait et soignait par la chirurgie les ostéo-arthrites
tuberculeuses notamment vertébrales sept siècles avant
POTT.
n En obstétrique, il conseillait plusieurs manœuvres
d'accouchement dans les présentations dystociques :épaule,
face.... Il parle de la position actuellement connue sous le
nom de position de WALCHER et d'instruments nécessaires
pour extirper les fœtus macérés in utero.
n Il décrit sa technique originale d'excision des varices,
appliquée aujourd'hui avec quelques petites modifications .
n L'influence d'EZZAHRAOUI s'exerça longtemps grâce aux
traductions de ses œuvres sur l'enseignement de la
chirurgie en Europe .
52. Abou Marwane Ibn Abdelmalik
Ibn Zohr dit Avenzoar.
n Né à Séville en l’an 1101, décédé en 1161,
n Le maître d'Ibn Rochd et le plus grand clinicien après
Ar-Razi .
n Fils d’Abou Aala Ibn Zohr, grand praticien.
n voyagea fréquemment au Maghreb notamment au
Maroc, avait des démêlés avec le Sultan almoravide
Youssef Ben Tachfine, il a connut la gloire sous le règne
du Sultan Almohade Abdelmoumen.
n IL se différencie des autres médecins par l'importance
qu'il donne à l’ expérience qui d’ après lui est la
meilleure base et le véritable guide à la pratique
médicale.
53. TEYSSIR FI AL MOUDAWANAT WA
ATTADBIR ou COMPENDIUM
n Son œuvre principal : ATTAYSSIR , qui existe en
manuscrit à la bibliothèque d'Oxford, à la
bibliothèque nationale à Paris et à celle de Florence.
n IBN ZOHR traite de manière pertinente et décrit pour
la première fois les épanchements péricardiques, les
abcès du péricarde, les paralysies du pharynx et la
gale .
54.
55.
56. Ibn Zohr : ses Oeuvres
n KITAB AZZINA ou LE LIVRE D'EMBELLISSEMENT, dit en latin
LIBER ORNAMENTE, sorte de traité de cosmétique .
n KITAB AL AGHDIA WA AL ADOWIA, ou LIVRE DES
ALIMENTS ET TRAITEMENTS
n KITAB FI ISSLAH ANNOUFOUSS WA AL AJSSAD traduit sous
le titre LE LIVRE DE LA NECESSITE OU LA CONFORTATION
DES AMES ET DES CORPS. Ce dernier ouvrage rédigé vers 1122,
reparti en deux volumes, livre de vulgarisation de diététique et de
règles thérapeutiques.
n ALMAKALA FI ILAL AL KULA ou TRAITE DES MALADIES
DES REINS
n KITAB ATTADKHIRA exposant les principes thérapeutiques.
57. n Il fut aussi le premier à parler des tumeurs du médiastin et à
pratiquer la trachéotomie en observant les effets
expérimentaux sur une chèvre.
n Diététicien et aussi thérapeute, il conseillait chez les grands
dénutris de recourir à l'alimentation par sonde
œsophagienne.
n IBN ZOHR nous lègue enfin de nombreux écrits sur les
maladies du cerveau et du névraxe en particulier sur les
comas, les convulsions, les tremblements, la migraine, l’
hémiplégie, l’ hydrocéphalie, voir les états démentiels et la
catatonie.
61. Abou Al Walid Mohamed Ibn Ahmed Ibn Rochd
, Averroès
n Disciple et contemporain d'Ibn Zohr,
n Né en 1126 à Cordoue,
n Ami de Maïmonide, il fut plus connu comme
philosophe que comme médecin .
n Ecrits philosophiques en particulier ses commentaires
sur Al Ghazali et Aristote .
n Sa vie fut jalonnée de gloires et de vicissitudes.
n Il fut attaché en particulier au Sultan Yacoub Al
Mansour qu'il eut l'honneur de connaître à Marrakech.
62. n Son œuvre médicale KOLLIYAT , LE COLLIGET
ou COMPENDIUM.
n Répartie en sept volumes où parmi les originalités
relevées figurent cette constatation épidémiologique
remarquable concernant le caractère non récidiviste
de la variole et l'étude magistrale du rôle de la rétine
dans la vision.
n Imprimé à Venise en 1482.
n Jacob Montinus médecin juif, traduit en latin en 1552
la totalité de l'œuvre médicale d'Ibn Rochd formée de
onze volumes et constituant une synthèse de
l'anatomie de Galien, de la pathologie de Ar-Razi et
de Ali Ibn Sina complétée d'une polypharmacie.
63. n Kitab Attashrih ( anatomie )
n Kitab Al Marad ( livre de la santé )
n Kitab Al Âlamat ( livre des symptômes )
n Kitab Al Adwiya wa Al Aghdiya (drogues
et aliments )
n Kitab Hifd Assiha ( l’ hygiène )
n Kitab Shifaa Al Amrad (la thérapeutique)
64.
65. n A l'âge de soixante douze ans soit le 10
décembre 1198 s'acheva à Marrakech, le
destin de Ibn Rochd, après son transfert
mortuaire à Cordoue, légua à la postérité
une partie non détruite de son œuvre où
miroite son génie de savant.
n Le cinéma lui rend hommage dans un film
de Youssef Chahine : le destin .
67. Abou Omrane Moussa Ben
Meïmoune AI Kortobi.
n Né à Cordoue en 1135 issu d'une noble famille juive et fut
orienté, sous l'autorité de son père Meïmoune Ben Joseph
d'une grande culture, vers les sciences mathématiques,
astronomiques, bibliques et talmudiques.
n Philosophe, théologien, apôtre du judaïsme du Moyen
Age et surtout brillant médecin.
n En 1158 à l'âge de vingt trois ans Moshé Ben Meimon
s'est établi à Fès avec sa famille et connut Abou Bakr Ibn
Zohr.
n Les circonstances l'amenèrent par la suite à résider au
Fostat, vieux quartier du Caire en Egypte.
68. n Il exerça la médecine à la cour du Calife
Fatimide Al Adid et vers 1198 l'Emir Al Afdale
fils aîné de Saladin le désigna comme médecin
particulier, consécration de sa célébrité
médicale.
n Son œuvre médicale féconde et diversifiée
entièrement rédigée en Arabe en Egypte,
comporte neuf ouvrages de médecine traduits
en Hébreu et en latin.
69. n LES COMMENTAIRES AUX APHORISMES
D'HIPPOCRATE traduits en Hébreu par Moïse
Ben Samuel Ben Tibbon et en Allemand par
Steïnschneïder.
n LES MOKHTASSARATES ou COMPENDIUMS
OU EXTRAITS reflétant les œuvres de Galien.
n FOUSSOUL MOUSSA ou LES APHORISMES
DE MOISE, se divise en vingt cinq chapitres (de
l’anatomie physiologie , la semeiologie , la
pathologie et les différentes thérapeutiques y
compris la chirurgie )
70. n FIL JIMAA : une étude sur l'hygiène des rapports
sexuels et de la mise en évidence de l'abstinence
avec ses inconvénients et ses aspects positifs et y
expose les aphrodisiaques.
n FIL BAWASSIR : se référant à Ar-Razi et Ibn Sina
se présente en sept chapitres englobant la digestion
normale, les aliments à consommer ou à éviter.
Il traite des remèdes d'application locale combinant
bain de siège, huiles composées et fumigations et parle
de remèdes simples ou composés pour usage interne.
71. n MAKALA FI RABOW ou de DE L'ASTHME où il
vanta les bienfaits du climat sec en prenant comme
exemple celui de l'Egypte et déconseilla aux
asthmatiques le recours excessif aux médicaments. Il
exposa le régime alimentaire susceptible de mieux
convenir aux asthmatiques.
n Le traité des POISONS ET PRESERVATIFS
CONTRE LES REMEDES MORTELS en s'inspirant
du LIVRE DES POISONS composé vers 760 par le
grand alchimiste arabe Jabir Ibn Hayane. Ce livre précis
et minutieux étudie les poisons venimeux.
72. n FI TATHIR ASSIHATI ou SUR LE REGIME DE
L A SANTE , traite d'une manière générale de
l'hygiène et comporte au début une description des
symptômes de la mélancolie .
n Vers 1200 Maïmonide souffrant, acheva son œuvre
médicale par la composition du MAKALA FI
BAYANE AL AARADE , sorte de confirmation
des prescriptions médicales d'ordre hygiénique et
diététique contre l'hypocondrie et la mélancolie.
73. n Ce grand homme symbole du
rapprochement humain et de la synthèse des
cultures, fut rappelé à Dieu à l'âge de
soixante neuf ans en 1204.
n Son œuvre incarne la symbiose des cultures
arabo- judaïque admirablement exprimée en
Arabe.
75. n Les médecins arabes étaient passés maîtres
dans leur art de la médecine, et leur
réputation était telle que, au XIe siècle,
Alphonse VI, roi chrétien de Castille,
choisit de se faire soigner à Cordoue, chez
ses propres ennemis, alors qu’il guerroyait
contre eux en vue d’annexer l’Andalousie,
territoire musulman à l’époque .
77. Ibn Al Jazzar (Abu Jaafar Ahmed ibn Ibrahim
Ibn Abi Khalid al-Jazzar al-Kaïraouani )
n vers 898- vers 980
n s'initie à la médecine au contact de son père, de son
oncle et aussi d'Isaac Ibn Soleiman Al Israïli (Isaac
Judeus).
n Il enseigna à "Dar El Hikma" ou "Maison de la
Sagesse" édifiée sur le modèle de celle de Bagdad, où
l'on enseignait la médecine, la philosophie, les
mathématiques et l'astronomie, et dont les assises
avaient été fondées par Ishaq Ibn Omrane, l'illustre
auteur du traité de la mélancolie (...)
78. n Ainsi, les consultations d'Ibn Et Jazzar
étaient gratuites pour les pauvres et les
médications délivrées gracieusement par
son aide Rachik officiant dans le vestibule
de la demeure du maître transformé pour la
circonstance en pharmacie.
n Préfiguration de la séparation des fonctions
du médecin et du pharmacien.
79. n Zad al-mussafir wa koute Al Hader (Viatique du
Voyageur ou Provision du Voyageur et Nourritures du
Sédentaire).
n Le Viaticum a été imprimé en 1510 à Lyon
n Traduit une deuxième fois en 1515 dans les œuvres de
Isaac Ibn Soleiman AI Israëli
n La troisième édition sera imprimée à Bâle en 1516 sous le
titre de Viaticum Perigrinantis.
n La quatrième édition à Lyon en 1536 sous le titre de De
Morborum Cognitione et curatione.
n La cinquième sera édité à Bâle encore dans les œuvres de
Constantin l'Africain (Opera Constantini Africani) .
80. n L'ouvrage traite longuement des maladies du
cerveau, migraine, apoplexie, confusion mentale,
délire aigu, de l'épilepsie, des tremblements et du
mal d'amour.
n Des versions se trouvent en grand nombre à Paris
à la Bibliothèque nationale notamment une copie
sous le N°2239 remontant au XVIe siècle et qui
fut en possession de Colbert (Ministre de Louis
XIV) puis de Napoléon Bonaparte.
81. n Kitab al-Litimade : Le Livre des Médicaments Simples).
n Il a été écrit à l'adresse du Prince Fatimide Et Kaïm bi
Amr llah (933/955) .
n Le Livre des Simples traite plusieurs formules
pharmaceutiques nouvelles qui demeureront en usage de
nos jours : des tablettes sublinguales !
n Ce livre a été traduit en latin à deux reprises, la première
par Constantin l'Africain sous le nom de Liber de
Gradibus Simpleium sans mention du nom de l'auteur
82. n Le Livre des Propriétés :
C'est un 3ème ouvrage d'Ibn El Jazzar traduit en
latin sous le titre de Proprietatibus : le manuscrit
se trouve à Montpellier et il en existe une autre
version hébraïque.
n Kitab Al Nissian wa Toroq Taqwiati Adhakira
:Le Livre de l'Amnésie et des Moyens de fortifier
la Mémoire .
83. n Le Livre de l'estomac, de ses maladies et leurs
traitements : Liber de Stomacho publié dans les œuvres de
Constantin l’Africain en 1536 à Bâle (...)
n Maqala fi al joudilem :Traité de la Lèpre ,
n Tibb al Fouqara wal Massakine : LE LIVRE DES
PAUVRES ET NECESSIEUX , traité original, traduit en
hébreu , une sorte de memento pratique d'une centaine de
pages remplies de prescriptions simples et composées de
toutes sortes, sans médicaments chers, mais néanmoins
efficaces et qui restent à la portée du plus grand nombre.
85. IBN NAFIS (Alaa Eddine Ali
Ibn Abi al Hazm al Qurashi)
n 1213-1288 ( Damas , Caire )
n Il a d’abord enseigné la médecine, et supervisé un pavillon
de l'hôpital al-Nouri .
n Il se rendit au Caire, en Egypte, à l'âge de 25 ans environ, à
la demande du Sultan, où il passa le reste de sa vie.
n Médecin-Chef de l'hôpital al-Nassiri, il transmis son savoir
à de nombreux spécialistes parmi lesquels le chirurgien Ibn
al-Quff al-Masihi. Il enseigna également à l'école de
l'hôpital El Mansouri au Caire.
86. n « Pour décrire l’usage d’un organe, nous
nous basons sur une observation
scrupuleuse et une étude honnête, sans
nous demander si elles correspondent ou
non aux théories de nos prédécesseurs.»
Ibn Nafis
87. n Sharh Tashrih al-Qanun : dans lequel il critique quelques assertions
d'Avicenne et donne sa propre contribution à l'anatomie, la pathologie
et à la pharmacologie.
n Al-Kitab Al-Shamel fil Tibb : dont le manuscrit est à Damas.
n Al-Madh-hab Fil Kohl :Traité d'Ophtalmologie),
n Mujaz al-Qanun : résumé du Canon d'Ibn Sina, écrit en cinq parties.
n al-Mukhtar fil-Aghdhiya :livre sur les effets du régime sur la santé,
n Shareh Fusul Abrikrate : commentaires sur les Aphorismes
d'Hippocrate,
n Shareh epidemia Boukrat : commentaires sur les Epidémies
d'Hippocrate,
89. n Par malheur son œuvre méconnue de ses contemporains et
n'eut aucun écho car elle ne fut révélée en Europe que 260
ans après sa mort.
Son "Commentaires du Canon d'Ibn Sina" a été
tardivement traduit en latin et publié à Venise, en 1527, par
Andrea Alpago de Belluno, médecin du Consulat de
Venise à Damas.
n Cet ouvrage a été trouvé en 1924, par un médecin
égyptien, le Dr M. al-Tarawy qui s'intéressait à l'histoire de
la médecine arabe, dans la librairie nationale de Berlin.
Max Meyerhof la fit connaître en 1933.
91. anatomie des canaux biliaires
n Galien dit : « … Tu verras (au moment de la dissection) le canal qui court de la
vésicule biliaire jusqu’au début du duodénum, un petit peu en-dessous du
pylore. Tu verras dans certains animaux le point où l’extrémité de l’intestin
grêle s’hypertrophie autour du pylore… et en même temps tu verras un petit
canal qui va vers le bas avec la veine qui va vers le duodénum en se dirigeant
vers le bas… ».
n Avicenne répète la même erreur : « … Ce canal (le canal biliaire) se relie par
plusieurs branches avec le duodénum, parfois quelques unes de ces branches
vont à la partie inferieure de l’estomac, parfois c’est le contraire, celles-ci sont
plus importantes que celles attachées par le duodénum ».
n En examinant les dessins anatomiques de Léonard de Vinci (1452-1519) :
même erreur.
92. n Erreur répété aussi par le plus grand anatomiste de la Renaissance Andréa
Vésale (1514-1564)
n Dans son célèbre livre « Humani Corpori Fabrica ». On y trouve sous le
titre « Ici il faut examiner les organes existant dans la partie creuse du foie »
ceci : « Et quand tu auras distingué ceux-ci( les vaisseaux sanguins) de la
veine-porte qui va vers les intestins grêles, et la vésicule biliaire, à ce moment-
là appui dessus avec ton pouce de telle façon que les canaux gonflés par la
bile apparaissent d’une façon plus évidente. Et lorsque tu remarques Après
que c’est canaux s’étendent de la vésicule biliaire jusqu’à l’estomac et si tu
fais c’est la, tu verras, après l’avoir incisé gentiment, que ce canal va à
l’estomac de telle façon que la bile courante peut prouver ton gentil examen
pour ce canal-là ».
93. n Ibn An-Nafis dément cette idée et dit : «de la bile passe par un autre
canal qu’il va vers les intestins, ceci est impossible et faux. Nous avons
vu la vésicule biliaire plusieurs fois, nous n’avons pas trouvé ce qui
passe à l’estomac ni aux intestins ». ceci est vrai, donc Ibn An-Nafis a
corrigé l’erreur de Galien avant les anatomistes européens par
plusieurs siècles.
n Il dit qu’il a vu (la bile et la vésicule biliaire) plusieurs fois, ceci
prouve il l’a vu de ses propres yeux et sur l’homme, parce que Galian
dit « tu verra dans certains animaux » de là son erreur, et parce que
Ibn An-Nafis a disséqué le corps humain qu’il a pu corriger cette
erreur.
94. n C’est une autre découverte il faut ajouter sur la liste des découvertes d ‘Ibn
An-Nafis, parce que la vésicule biliaire a un canal qui s’anastomose avec le
canal hépatique, des deux nait le canal cholédoque, celui-ci s’ouvre dans le
duodénum, dans ce que l’on appelle actuellement l’ampoule de Water avec le
canal de wirsung qui parvient du pancréas. Donc la vésicule biliaire n’a plus
le canal ni de voie qu’il va directement à l’estomac ou aux intestin .
n Avicenne dit à propos de l’anatomie de l’œsophage : « … une fois que
l’œsophage à traversé la dixième vertèbre dorsale vers la onzième et la
douzième, il s’élargit après avoir pénétré à travers le diaphragme, oui il
s’aplatit en s’élargissant ». C’est-à-dire que l’œsophage se termine dans
l’estomac au niveau de la 12e vertèbre dorsale.
95. n Ibn An-Nafis commente : « ce qui est reconnu entre les médecins que
l’œsophage se termine au niveau de la 12e vertèbre dorsale, et que de
là il pénètre à travers le diaphragme et s’élargit pour constitué le
cardia, ceci est mensonge et faux car cette vertèbre est la dernière et
s’articule avec les vertèbres lombaires et avec qui s’articule la côte la
plus courte des côtés de la poitrine et qui est par conséquent la
dernière ».
n En effet l’œsophage se termine au nouveau de la dixième dorsale, non
il n’est pas possible qu’ Ibn An-Nafis affirme cette vérité avec cette
force, cette violence et cette clarté, après avoir disséqué le mouton ou
le veau. Cette précision et ces déments prouvent, à notre avis, qu’il a
disséqué le corps humain ».
96. n Il a également compris le rôle des artères
coronaires dans l'irrigation du muscle cardiaque:
"En outre, le postulat [d'Avicenne] qui voudrait
que le sang du côté droit serve à nourrir le coeur
n'est absolument pas vrai, en effet la nutrition du
coeur provient du sang circulant dans les
vaisseaux qui pénètrent le corps du coeur".
100. LA TROISIEME PHASE : PHASE DE TRANSMISSION
DES OEUVRES MEDICALES A L'OCCIDENT
n XIe et XIIe siècles par deux brillantes
écoles, l'Ecole de Salerne en Italie et l'Ecole
de Tolède en Espagne .
101. L'Ecole de Salerne
n Rayonnera sur les premières universités de médecine en
Italie du Nord et dans le Sud de la France à Montpellier.
n Une grande figure : Constantin l'Africain né à Carthage
en 1020 et décédé vers 1087. Il s'établit à Salerne en
1065 .
n Il réalisa la traduction de :AL MALAKI de Ali Ibn
Abbass sous le titre PANTEGNI.
n LE TRAITE DE LA MELANCOLIE de Maïmonide.
n LES APHORISMES, LES PRONOSTICS et
L'INTRODUCTION A LA THERIAQUE d'Hippocrate.
n LA GRANDE et PETITE THERIAQUE de Galien.
102. L'Ecole de Tolède
n doit son prestige et son apogée à l'influence arabe sur l'Espagne
devenue entre le Xe et XIIIe siècle un important centre
intellectuel où affluent les étudiants et les grands maîtres de
toutes provenances.
n Une grande figure, Gerard De Crémone, attiré par les richesses
du savoir arabe se rendit au XIIe siècle à Tolède.
n Il y apprit l'arabe, se consacra aux traductions des meilleurs
livres. Il traduisit soixante et onze ouvrages dont vingt et un de
médecine.
n Cette Ecole de Tolède rayonna elle aussi sur Montpellier et sur
Paris et joua un rôle prédominant dans l'évolution de la
médecine française et européenne.
103. n Les deux Ecoles de Salerne et de Tolède, en
recueillant par l'intermédiaire des traductions le
patrimoine de la médecine arabe et en le
retransmettant aux célèbres universités de
Montpellier et de Paris, ont puissamment
contribué à l'évolution et à l'épanouissement de la
médecine en Occident.
n Destin : Notre Médecine a terminé comme elle a
débuté , les traductions !!!
104. CONCLUSION
n De l’ Égypte ancienne, de Mésopotamie et de bien d’autres à la
civilisation grecque, de la Chine, de la vallées de l’Indus et de
l’Empire sassanide, naissent et se développent les sciences,
d’abord à Bagdad, puis dans d’autres centres de rayonnement
intellectuel tels que Le Caire, Kairouan, Cordoue, Fez, Séville,
Grenade..., dans des conditions exceptionnelles où les savants
jouissent du respect et de la protection des califes et de
nombreux mécènes, de la mobilité́ sans contraintes et de la
liberté́ d’expression.
n L’histoire des sciences arabes est une histoire de dialogue entre
diverses cultures, entre savants et traducteurs de différentes
origines linguistiques, ethniques et religieuses.
105. Conclusion
« l'histoire de la médecine n'est pas
seulement histoire, elle est aussi
médecine »
Marcel Florkin, professeur à l'Université de Liège .