4. #DL2020
Origine du projet
18
Séminaire FFFOD du 4 juillet 2018 : création du GT
« Cartographie des acteurs de la formation digitale et
observatoire des pratiques et usages pédagogiques »,
autour de l’axe « Repenser les groupes de travail » :
1 - Formaliser une cartographie des acteurs du
digital learning par grande catégorie :
2 - Observer leurs pratiques et usages
pédagogiques
3 - Fournir un baromètre de chiffres clés des
principales tendances.
5. #DL2020
Le groupe de travail
18
Patrice Abolin, Orange Business Services
Aurélia Bollé, FFFOD
Tania Choppy, IPERIA L’Institut
Cécile Cochard, France Université Numérique
Bruno Corcagnani, Uniformation
Aurélie Cossutta, Afdas
Olivia Da Silva, AGEFOS PME
Christophe Jeunesse, Université Paris Nanterre
Gilles Macchia, CFPB
Arnaud Nicolini, Afdas
Corinne Saurel, Cultures et Strategy
Loic Tournedouet, AFPA.
Feuille de route :
• Définition du Digital Learning
et identification des acteurs
• en présence ;
• Formalisation de la chaîne de
valeur du Digital Learning
• Recensement des pratiques,
usages et technologies
• du Digital Learning.
… et les étudiants du Master 2 IPFA (Ingénierie Pédagogique en Formation
d’Adultes) de Université Paris Nanterre dirigé par Christophe Jeunesse.
6. #DL2020
Définition du digital learning
18
« On peut parler de digital learning lorsque les moyens
numériques intégrés à tout niveau de la formation
permettent de proposer des modalités susceptibles de
favoriser l’apprentissage des apprenants, apprentissage,
qui n’aurait pu advenir sans eux ».
21. #DL2020
Le digital,
une solution pour tous ?
18
94 %acteurs publics OF voient le Digital Learning comme un moyen
d’accroître le périmètre géographique
66 % organismes formation utilisent Digital Learning dans le cadre de
formations certifiantes dont 29 % niveaux CLEA et CAP BEP
17% entreprises et organismes de formation utilisent les MOOC et SPOC
22. Questions / Réponses
Merci pour votre attention !
Téléchargez le guide :
https://forms.gle/u9EmbCK24jMrSn
89A
#DL2020
Notes de l'éditeur
Au terme d’un séminaire qui s’est tenu le 4 juillet à la CCI France, une moisson d’idées, des nouveaux chantiers et le renforcement de notre collectif. Plusieurs groupes de travail, dont : Cartographie des acteurs et observatoireRecenser les financeurs, prescripteurs, OF, Edtech, législateurs. Regarder les pratiques, les usages et leur évolution. Fournir des chiffres-clé sur les tendances.
(autres GT : GT LMS : enrichir le comparatif avec de nouveaux contenus et création d’un outil pour recueillir les usages utilisateurs
Recherche et innovation : contribuer au développement des connaissances sur les effets du numérique sur l’apprentissage en facilitant la mise en œuvre de recherches sur des terrains proposés par des membres du FFFOD
Montage de Learning expéditions : identifier lieux, pratiques et s’ouvrir à d’autres secteurs
Communication : chantier sur la valorisation et la promotion des membres et du réseau
Cartographie et acteurs du DL (la constitution du groupe est déjà avancée)
Eté 2018 – casting de l’équipe
Septembre-2018 : cadrage du chantier
Octobre-2018 – catégories et sources
Octobre à-février : recenser les acteurs
Mars-à juin : produire les fiches
Eté 2019 – synthèse
Automne 2019 – Communication : conférence de presse, communiqué de presse,….
Patrice Abolin : Business Developer Services numériques Education-Formation à distanc
Gilles MACCHIA CFPB : Directeur recherche-développement, Direction Innovation Numérique, CFPB
Olivia da Silva : Directrice Métier, AGEFOS PME SIEGE NATIONAL
Bruno CORCAGNANI Responsable qualité de l’offre de formation et référentiels, Direction Générale Adjointe, Uniformation
Tania CHOPPY IPERIA L’Institut Responsable Pédagogie Multimédia
epatrice.abolin@orange.com
Les étudiants du Master 2 IPFA (Ingénierie Pédagogique en Formation d’Adultes) de Université Paris Nanterre abordent les questions liées à l’utilisation du digital pour apprendre, dans le cadre d’un cours dirigé par Christophe Jeunesse. Dans ce cadre, ils vont contribuer à nos travaux en rédigeant, d’ici mi-janvier, un document d’une dizaine de pages, accompagnée d’une vidéo, présentant les thématiques suivantes :
Travaux en sous-groupes : agréger les définitions/identifications en cours sur la base des fiches de restitution produites (les fiches sont également dans notre espace partagé) :
Sous-groupe Nanterre (Patrice + Christophe + Tania + Gilles) : Définition du Digital Learning
Sous-groupe Paris Est (Aurélia + Loïc + Bruno + Corinne + Olivia) : Identification des acteurs du Digital Learning (voir si on garde le lien avec la chaîne de valeur)
Sous-groupe Paris Centre (Raphaël + Aurélie + Arnaud + Cécile) : Identification des usages, des pratiques, des modalités (voir comment on aborde/insère les technologies).
Définition détaillée p.21
On peut parler de digital learning lorsque les moyens numériques, intégrés de façon significative au sein d’un parcours de formation, permettent d'accéder à ou de proposer des modalités susceptibles d’impacter
positivement l’apprentissage des apprenants. Si le digital permet a minima d’améliorer de façon fonctionnelle les conditions d’apprentissage, il peut aussi intervenir dans une reconfiguration, voire une redéfinition des modalités traditionnelles d’apprentissage.
On peut ainsi envisager de parler de digital learning dans un contexte d’apprentissage tant formel qu’informel, tant en présentiel qu’à distance, quand sont utilisées des informations digitalisées, ou
bien la diffusion d’un cours sous forme vidéo, quand sont mobilisées des fonctionnalités interactives sur un support d’informations digitalisées, quand il y a accompagnement, communication et/ou collaboration sur des supports digitaux, quand on accède à l’information ATAWADAC (anytime anywhere any device any content),
quand on utilise des logiciels qui facilitent les activités de simulation dans des environnements virtuels,
devant un écran ou en réalité virtuelle (VR), quand on utilise le tracking, les learning analytics et
la modularisation pour mieux gérer l’hétérogénéité, d’un public d’apprenants (individualisation et personnalisation), quand on permet aux individus d’augmenter leur potentiel cognitif avec les environnements personnels d'apprentissage (EPA) et la réalité augmentée (RA).
Par la variété qu’il offre, en termes de solutions d’apprentissage, le digital learning s’inscrira ainsi, le plus souvent, dans une forme d’ingénierie pédagogique multimodale, qu’elle soit auto ou hétéro structurée.
La stratégie digitale de formation consiste à définir le
public cible, les objectifs de la formation, les modalités
pédagogiques et logistiques, le taux de mix-modalité,
le planning, le budget. Cette activité de cadrage se
cristallise dans une fiche projet ou fiche produit.
L’ingénierie pédagogique consiste à concevoir le scénario
de la formation avec ses modules, étapes, séquences,
séances ; puis à produire les ressources
nécessaires à chaque. Le nombre de prestataires et
experts intervenants à cette étape dépend grandement
du niveau de scénarisation et de médiatisation envisagé.
Le scénario et les ressources sont ensuite intégrés et
hébergés sur une plateforme LMS. Un test avec des
utilisateurs témoins ou bêta testeurs doit être effectué
avant d’envisager le déploiement à plus grande échelle.
L’animation de la formation « en ligne » est ensuite une
étape à ne pas négliger.
Parmi ces activités, de nombreux experts sont mobilisés :
Concepteurs/ingénieurs pédagogiques multimédias,
Éditeurs de logiciels, Consultants en stratégie de transformation
digitale, Financeurs de la formation, OPCO,
etc.
La chaîne de valeur du Digital Learning est en constante
évolution – c’est là toute sa richesse - alimentée par
des pratiques innovantes, des usages réinventés et
des technologies régulièrement créées.
Avec près de 400 réponses nous avons déjà une vision 360 du sujet avec des acteurs :
- de toute la chaine de valeur
- de toute taille de 1 à +1000 salariés
- de tous types d'activités
Les premiers résultats sont éloquents...
- 90% des répondants pensent que le Digital Learning renforce l'engagement de l'apprenant
- 70% estiment que l'acquisition des compétences est favorisée par le Digital Learning
Qui je suis et de quel point de vue je vous parle ?
Directeur communication ingénierie Afpa
+30 ans expérience Directeur de projets numériques
+100 projets dirigés MOOC, SPOC, Serious Games, Vidéos pédagogiques, Réseaux sociaux, IT
Créateur des Mooc Cuisine Afpa Palme d’Or 2016 des Mooc Of The Year
Co-pilote de cette étude avec Cécile Cochard et rédacteur du livre blanc
Exposé en 4 parties suivant le plan du livre blanc
Digital Learning : Une conviction partagée mais une adoption progressive
Repenser la formation et l’accompagnement à l’ère digitale
Tendances du marché
Le numérique un outil de la démocratisation des savoirs
2019 est une année de transition avec une appropriation différente du digital learning selon les acteurs : d’un côté un déploiement indiscutable du Digital Learning dans les appels d’offres favorisé par une prise de conscience des enjeux de formation dans un contexte de compétition internationale et d’arrivée de nouveaux acteurs ; d’un autre côté, des organismes de formation et des entreprises plus en retrait, devant faire face à des investissements importants et à la difficulté à repenser leur stratégie,
Le développement du Digital Learning est une tendance de fond et il y a un consensus entre les différents acteurs :
73% Tous les acteurs, organismes de formation en tête, prévoient d’accélérer la transition numérique de leur offre
71% pensent que le Digital favorise l’engagement
61% dans une moindre mesure la performance des apprenants
Le recours à l’utilisation du digital en formation est une tendance de fond. Tous les acteurs, organismes de formation en tête, prévoient d’accélérer la transition numérique de leur offre,
Or digitaliser pour digitaliser n’est pas la bonne option ; il faut se poser la question des objectifs qu’on poursuit, en termes d’apprentissage, de cout, (…) et comment le digital peut y répondre ?
Toutefois les protocoles de mesure sont encore peu répandus :
26 % des répondants indiquent ne pas savoir si le Numérique facilite vraiment l’acquisition de compétences
Il y a un consensus entre les différents acteurs sur le fait que le Digital Learning favorise l’engagement et dans une moindre mesure la performance des apprenants. Toutefois, les protocoles de mesure sont encore peu répandus. 26 % des répondants indiquent ne pas savoir si le Numérique facilite vraiment l’acquisition de compétences,
Aujourd’hui, la recherche ne dit pas, ou ne peut pas dire, si le digital est susceptible de favoriser l’engagement pour apprendre (pas pour participer) ; elle appréhende les questions motivationnelles et de performance de l’apprentissage au regard des conditions d’apprentissage et des techniques pédagogiques mises en œuvre. Si le digital participe à l’efficacité d’une technique, à mieux articuler un dispositif aux dispositions des apprenants, alors il participe à l’efficacité du dispositif. En lui-même, il n’est qu’un outil, un artefact, rien de plus.
Attention aux résistances liées aux risques de non acceptabilité du digital pour apprendre : TAM (utilisabilité, utilité). Un travail sur l’UX est indispensable, on n’y pas assez recours dans les règles de l’art. Attention aussi aux modalités d’introduction d’une innovation dans des pratiques existantes : besoin de temps, implication de l’ensemble des acteurs, commencer à petite échelle (avec les moins réfractaires, voire les plus enthousiastes).
Pour résumer, je cite Amadieu et Tricot (apprendre avec le numérique, mythes et réalités) : technologie, motivation et performance n’ont pas de liens évidents.
Observation
L’engagement et la performance des apprenants avec le Numérique est significatif dans les secteurs où le savoir-faire technique est important comme celui de la restauration
Il faut savoir comment est utilisé le numérique. Savoir procéduraux ? la vidéo constitue un outil très efficace quand il s’agit d’acquérir des procédures, des savoir-faire (voir les vidéos Youtube, etc.). Est-ce ainsi que le numérique est utilisé dans le domaine de la restauration ? il serait intéressant de le vérifier. Par ailleurs, la simulation étant également susceptible de concerner des savoir-faire techniques, elle trouve une grande pertinence dans la possibilité de complexifier progressivement la tâche jusqu’à s’approcher au plus près de l’exercice de la compétence telle qu’attendue en situation réelle : gains sur des gestes techniques, sur des procédures (quand c’est bien fait). Concernant l’engagement, c’est davantage lié aux dynamiques intra-individuelles de la personne, mais un accompagnement adéquat, une liberté de choix laissé à l’apprenant dans le cadre de son parcours d’apprentissage, et bien sûr une identification claire des buts poursuivis et atteignables peuvent contribuer à favoriser l’engagement ; le digital en lui-même en est rarement la cause, ce sera plutôt l’utilisation qui en est faite.
Une dynamique portée par les pouvoirs publics
Les services de l’État, les collectivités, les établissements publics intègrent le Digital Learning dans leurs appels d’offres et ont déjà financé des parcours 100 % distanciel pour près de la moitié d’entre eux. Certes la part du Digital Learning dans les parcours reste modeste.
Il y a une volonté claire des acteurs publics de favoriser le développement d’une offre multimodale dans le marché de la formation à travers des appels d’offres, des appels à projets et des expérimentations.
Loi de septembre 2018 qui ouvre la voie à de nouvelles modalités de formation et le PIC, le Plan d’investissement compétences (PIC) d’un montant de 15 milliards sur 5 ans dont un volet cible l’innovation pédagogique et l’accompagnement et la modernisation des organismes de formation :
46% des acteurs publics intègrent du Digital Learning (à moins de 20%)
64% augmenteront cette part dans un an
OPCO, autres financeurs sont sur la même ligne :
Presque tous les OPCO ont déjà financé des parcours multimodaux
20% du parcours maxi pour la moitié d’entre eux
76 % prévoient une forte ou très forte augmentation d’ici un an de leur offre de service
Les entreprises et les organismes de formation plus réservés
Cette dynamique enclenchée par les pouvoirs publics entraîne-t-elle les acteurs du marché ? La réponse est mitigée. Près de la moitié des entreprises sont dubitatives sur le 100% à distance. 50% n’achètent pas de formations 100 % en Digital Learning.
Pour 53% des entreprises, la part du Digital Learning dans leurs achats est inférieure à 20%
Ce résultat dénote l’attachement au présentiel et à l’unité de lieu et temps. Il doit être toutefois relativisé, car les plus grandes entreprises développent leurs formations en interne avec des contenus propres à leurs activités.
Pour 55% des organismes de formation, la part de Digital Learning représente moins de 15% de leur offre.
À noter toutefois, 11% ont digitalisé leur offre à plus de 75%.
85% des organismes de formation prévoient un développement du Numérique dans leur offre.
Une conviction partagée par les autres acteurs dans une moindre mesure.
Les organismes de formation ont pris conscience de la nécessité de faire évoluer leur offre pour être en capacité à répondre aux attentes du marché.
Mais la prudence est de mise pour les organismes de formation à quelques exceptions notables.
Ce sont des précurseurs dans ce domaine.
62 % des entreprises estiment que la part du Digital Learning dans leur offre de formation va augmenter dans l’année à venir.
Les avantages du Digital Learning sont multiples.
Le numérique permet de démultiplier l’impact de la formation : former en même temps, + de personnes, + rapidement, sur un + grand territoire et de façon homogène.
Le numérique renforce l’implication des apprenants. La formation est personnalisée (modulaire), visuelle (vidéos), ludique (Serious Games), sûre (simulateurs) et interactive (réseaux sociaux, forums, tchat).
Les freins et les écueil sont aussi nombreux. Comment les éviter ?
Diffuser la culture numérique
Former les formateurs
Accompagner le changement
Le top 4 des techniques et artefacts les plus souvent utilisées : le e-learning multimédia, le présentiel enrichi, la classe virtuelle, les MOOC / SPOC,
La vidéo en formation peut être efficace pour acquérir des savoir-faire, en revanche, elle peut constituer un handicap pour d’autres objets d’apprentissage, et puis il y certaines règles de conception à respecter : découpages en séquences, information à mémoriser non parasitée par des distracteurs sur la vidéo, préparation cognitive de l’apprenant, etc. Le présentiel enrichi – qu’entend-on précisément par là ? La CV permet de favoriser le sentiment de présence cognitive et sociale (en lien avec les formateurs, mais également ses pairs), il répond au besoin d’affiliation, de relation sociale de l’individu ; le sentiment d’appartenir à une communauté permet souvent d’éviter le sentiment de solitude qui génère la tentation d’abandon dans un dispositif de formation à distance (distance transactionnelle vs distance géographique). D’où pb dans les MOOC, moins dans les SPOC.
Souplesse et disponibilité vs Accessibilité ???
Personnalisation / individualisation : Prise en compte de l’hétérogénéité des dispositions du public, notamment au niveau cognitif, au regard des objets d’apprentissage : groupes de besoins,
Interactivité avec le formateur, voire avec la machine : feed-back rapides, plus personnalisés
A finaliser…
N’en déplaise aux cassandres qui craignent la disparition du métier de formateur….
Avec le Digital Learning, l’accompagnement reste crucial et le formateur / tuteur / coach garde toute sa place !
Avec le Numérique, le tuteur reste un élément essentiel aussi bien dans l’accompagnement à l’utilisation de la plateforme et de ses fonctionnalités que dans les interactions en synchrone ou asynchrone via différents outils.
On observe d’ailleurs une grande diversité dans les outils déployés pour l’animation des dispositifs. Elle participe à réinventer le métier de formateur.
Le numérique ouvre le champ des possibles avec une infinité de combinaisons de toutes ces modalités et technologies.
La question est de savoir comment les utiliser, quel taux de mix-modalité fixer en fonction du contexte, des objectifs de formation, du public visé.
Il n’y a pas de recette miracle, il convient d’adapter à chaque cas, situation, groupe, apprenant les modalités, outils, techniques, technologies qui vont convenir au mieux.
Pour capter l’attention et favoriser la mémorisation, il est important de déployer des dispositifs qui mixent les activités et favorisent la répétition.
Il est illusoire de penser qu’une simple numérisation des contenus existants puisse conduire à de bons résultats.
Les compétences d’un digital learning manager sont indispensables pour repenser l’ensemble du processus de formation.
Les savoirs narratifs (issus des représentations des utilisateurs) rencontrent régulièrement, mais pas toujours, les savoirs scientifiques, et c’est plutôt le cas ici.
Remarquons particulièrement le cas des apprentissages multi-épisodiques : Mayer (2009), mais également Lieury mettent avant que quand les informations sont traitées sous différentes formes de codage, on peut construire différentes représentations d’une même information, faire des connexions entre les formats, ce qui est favorable aux apprentissages (AR texte, image, graphique, ou bien documents numériques interconnectés à partir desquels il faut construire du sens, etc.). Par exemple, un dispositif offrant de l’interactivité dans un module ou une vidéo ne signifie pas automatiquement un apprentissage plus profond, plus actif d’un point de vue cognitif. En revanche, la lecture d’un simple texte, si celui-ci est exigeant, si on se pose des questions à propos du thème traité, si on est amené à formuler des hypothèses, peut engager le lecteur dans un traitement actif de l’information… Proposer, au cours d’une même séquence, des techniques d’apprentissages multiples qui permettent ce traitement en profondeur de l’information participent également à l’efficacité des apprentissages
Origine des contenus : Les contenus sont principalement produits en interne, mais le recours à une multitude de ressources externes offre un marché potentiel pour les producteurs de contenus,
Contenus gratuits : ITYPA (fonction d’apprentissage à l’utilisation du web en autodidacte)
Contenus produits par les apprenants : très bonne approche : produire des contenus est très performant en termes d’apprentissages, les utiliser est valorisant pour ceux qui les produisent et efficient pour ceux qui seront amenés à les utiliser : les OF, etc.
Un hypertexte risque de détourner l’apprenant d’un apprentissage profond car l’apprenant a besoin d’enrichie au fur et à mesure ses représentations qu’il a du contenu ; or maintenir cette représentation en mémoire peut s’avérer difficile, surtout s’il passe d’une information à une autre… qui n’a pas de lien avec la première, d’où un risque de perdre le fil de la lecture. Par ailleurs, il faut se souvenir qu’une organisation sémantique claire des informations facilite la possibilité de s’y repérer et de construire une représentation des contenus (table des matières, etc.), or la navigation hypertexte ne facilite pas cette organisation ; il faut dès lors aux personnes concernées des ressources cognitives conséquentes : niveau de connaissances élevées dans le domaine en question, habiletés spatiales et capacités d’autorégulation (Amadieu & Salmeron, 2014).
Les entreprises et organismes de formation sont globalement en phase sur les technologies matures et actuellement utilisées à deux exceptions près :
- les organismes de formation utilisent deux fois plus de technologies pour enrichir les formations en face à face
- les entreprises privilégient plutôt l’utilisation de E-Learning multimédia.
L’accompagnement constitue en effet un facteur clé, dans la formation en général , mais également dans la formation à distance. Le dispositif doit faciliter l’accompagnement par le formateur, qu’on qualifiera plutôt de facilitateur, mais aussi l’accompagnement par les pairs, dans le cadre de travaux collaboratifs par exemple. La dimension sociale est très importante. Recherche de la diminution de la distance transactionnelle pour favoriser le sentiment de communauté qui lui-même préside à l’engagement en formation. Importance également de la qualité et réactivité des feed-backs suite aux questions et productions des apprenants.
Après se pose la question de la temporalité des échanges, synchrones, asynchrones. Demande forte des apprenants d’un soutien méthodologique, surtout pour des néophytes de la FAD, à faire plutôt en synchrone, mixer les deux modalités. Humaniser la relation avec quelques interactions de nature sociale : météo, etc.
Le formateur soit également savoir accompagner l’analyse de l’activité d’apprentissage, comme par exemple dans le cas d’une activité de simulation avec l’indispensable debriefing.
De façon générale, le formateur change de fonction, de posture ; et il doit être accompagné dans ces transformations.
Du côté de l’IP, le digital rend possible la conception de dispositifs qui étaient laborieux ou impossibles à mettre en œuvre il y a encore peu de temps. Il augmente sa palette des possibles, pour peu qu’il maitrise bien les potentialités que les offre le digital sans tomber dans des représentations erronées ou l’effet waouh !
On observe une convergence d’intérêt pour les serious games, la réalité virtuelle, la réalité augmentée, le mobile learning et les MOOC.
Côté Entreprises, la réalité virtuelle (36%), la réalité augmentée (30%), les simulateurs (32%), les Serious Games (28%) et le mobile learning (34%) sont les quatre technologies qui suscitent le plus d’attrait sans être réellement mises en œuvre à grande échelle.
Les entreprises font un lien direct entre l’usage de la RA / RV en formation et dans leurs gestes métier « sur le terrain ». Quand les usages sont complémentaires, le retour sur investissement est bien entendu potentiellement plus intéressant.
Côté organismes de formation, l’utilisation de la réalité virtuelle (35%), de la classe virtuelle (36%), de la réalité augmentée (32%) et des Serious Games (34%) sont aussi envisagés.
Le mobile learning, les Serious Games, la réalité virtuelle, la réalité augmentée et les simulateurs sont les technologies qui suscitent le plus d’attrait pour tous les acteurs. Même si ces trois derniers sont utilisés actuellement par moins de 10% d’entre eux, la tendance est en forte hausse puisque près de 30% d’entre eux l’envisagent à un horizon d’un an.
Attention aux effets de mode (courbe de l’innovation de Schumpeter), si la technique pédagogique de la simulation est éprouvée depuis longtemps ; on sait son efficacité sur les savoir faire procéduraux, mais surtout quand elle est bien mise en œuvre avec un briefing et un debriefing bien mené. Pour le reste, l’idée reçue que le jeu favoriserait la motivation et les apprentissages est loin d’être établie.
Concernant les apprentissages, dans un SG, ce sont plutôt les techniques pédagogiques qui mobilisent les représentations initiales des apprenants, qui leur demandent de faire des choix et de produire des contenus, et ce tout en bénéficiant d’un feed-back rapide qui vont favoriser les apprentissages ; c’est bien la dimension active de l’apprentissage, au sens cognitif du terme, qui est intéressante ici, pas le côté ludique des choses (Stitzmann, 2011). Enfin, si on se réfère au seul jeu, aucune recherche à ce jour n’a permis d’affirmer que la dimension ludique d’une activité d’apprentissage a permis de rendre celui-ci plus efficace. En résumé, je reprends Amadieu et Tricot : jouer à un jeu permet d’apprendre à jouer à ce jeu.
Concernant la question de l’engagement, si le jeu favorise une liberté dans la prise de décision, s’il implique une recherche active d’informations, alors seulement il pourrait interagir favorablement avec le système motivationnel des apprenants, et donc possiblement leur engagement (Méta-analyse de Wouters et al., 3013). Notons ici que certains adultes apprenants n’apprécient pas non plus que les ressorts du jeu viennent perturber leur activité d’apprentissage.
Quant à la Réalité virtuelle, je pense qu’elle aura à terme toute sa pertinence dans les activités d’apprentissage, surtout quand la dimension haptique sera bien développée. Enfin, le ML est en pleine expansion, et là encore, sa pertinence dépend grandement de la façon dont il est utilisé…
Démarches péda qui favorisent un traitement actif et profond des informations : on traite sur la signification de l’information (produire des hypothèses, faire des connexions, des inférences, etc.) > ++ compréhension et apprentissage (Wittrock, 1990) : par ex. produire des contenus à partir de différentes ressources (vs traitement de surface). Attention aussi au niveau d’exigence trop élevé dans une telle activité et qui pourrait perturber les apprentissages : les apprenants doivent disposer des ressources cognitives nécessaires pour conduire les traitement qui lèveront les difficultés rencontrées ; « ce n’est pas la difficulté qui est utile, c’est ce qu’elle implique ». Attention, pour des apprentissages purement comportementaux, la démarche est différente. Il faut appréhender cela en fonction des objectifs et du contexte.
Les entreprises et organismes de formation suivent des tendances similaires
84% des entreprises privilégient l’utilisation de ressources internes
79% des organismes de formation développent en interne leurs ressources
Même si les entreprises intègrent aussi dans leurs parcours de formation des ressources achetées sur étagère (47%) ou réalisées sur mesure (41%). Il existe donc bien un marché non négligeable pour les fournisseurs de contenus.
OF : 27% de ressources achetées sur étagère et 27% réalisées sur mesure
37% des entreprises et 38% organismes de formation ont recours à des ressources externes gratuites
Singularité : les organismes de formation capitalisent presque deux fois plus que les entreprises sur la production de ressources en mode collaboratif (ressources produites par les apprenants)
Elargir son public ? Quelle position pour les acteurs publics, les OF, les entreprises
94% des acteurs publics : Digital Learning => élargir leur public, voire de toucher de nouveaux publics
44 % des organismes de formation voient le Digital Learning comme un moyen d’accroître le périmètre géographique de leurs actions au niveau régional (36%) voire national (57%) L’impact reste plus marginal au niveau européen (2%) ou international (3%). L’échelle régionale est la plus pertinente pour les CFA.
Digital et certification ?
Contrairement aux idées reçues, le Digital Learning n’est pas réservé aux publics très qualifiés. Il est aussi utilisé dans des formations certifiantes pour des niveaux de qualification infra bac.
66 % des organismes de formation utilisent le Digital Learning dans le cadre de formations certifiantes dont 29 % pour des niveaux CLEA et CAP BEP
MOOC et démocratisation des savoirs
Les MOOC ont été les artisans de l’ouverture de la formation à un public plus large et à grande échelle.
Ils sont largement utilisés dans leur déclinaison privée (SPOC, COOC) par les acteurs.
MOOC Gdp et Certification ; MOOC Managment ; MOOC Cuisine
17% des entreprises et des organismes de formation utilisent les MOOC et SPOC
Ça dépend ! l’autodidaxie avec le digital, ou avec accompagnement très faible et peu réactif, demande des capacités dans bien des domaines de la part de l’apprenant : autorégulation, tant d’un point de vue motivationnel que cognitif (modèles de Pintrich (2000) et de Zimmermann (1988) ; littératie pour trouver les ressources ad hoc au projet de formation, mais surtout pertinentes, socialisation pour échanger, collaborer avec des pairs en utilisant les outils digitaux, analyser son activité, etc. Or tout le monde n’en est pas doté. Un travail d’accompagnement dans ce sens est donc nécessaire ; dialogue métacognitif dès l’âge scolaire : apprendre à apprendre avec le digital ; apprendre à utiliser le digital pour autre chose que les réseaux sociaux ou pour rechercher de la musique sur Utube, etc., mais aussi acquisitions antérieures sur le domaine étudié, ce qui favorise l’autorégulation dans les hypermédias, à savoir les docs numériques où les apprenants construisent leur propre parcours (Azevedo et al. 2010). Ceci nous amène d’ailleurs à rejoindre les études qui disent parlent des « digital native » comme d’un mythe. Ces jeunes ne sont en effet pas tous, de loin pas, dotés des capacités pour exploiter le digital pour apprendre quel que soit le contexte ! (il leur manque souvent des capacités métacognitives, d’autorégulation, etc.).
Attention, un environnement digital, riche et ouvert, ne participe pas nécessairement au développement de l’autonomie des apprenants ; celles-ci constitueraient plutôt un préalable ! or s’il existe des préalables, soit on facilite leur développement chez les personnes concernées, soit le digital n’est pas une solution pour tous.
On voir bien que la place de l’enseignant, du formateur, du facilitateur est ici primordiale !!!
Cela dit, un parcours bien structuré, avec une bonne présence sociale et d’accompagnement doit pouvoir convenir au plus grand nombre. Idem pour des parcours mixtes multimodaux, où le digital intervient pour de la classe inversée.
Au final, cette enquête montre clairement l’intérêt de la profession pour le digital et la perception globalement favorable qu’il en a. Il faut faire simplement attention à garder en tête que le digital met des outils à disposition du pédagogue, mais qu’il ne doit pas les mobiliser pour eux-mêmes, mais pour ce qu’ils permettent de faire au service d’intentions pédagogiques bien identifiées. Le digital n’est qu’un outil de plus, certes quel ou 5 niveaux de compétences qui soutiennent la lecture en ligne sur Internet : identifier les questions importantes, localiser les informations et avoir un regard critique à leur propos, les synthétiser et les communiquer (Leu& al, 2009)