2. 1. DEFINITIONS
Le syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil
manducateur ou SADAM connue aujourd’hui
sous le nom d’ADAM est définit « comme un
ensemble de signes musculaires (douleur,
trismus) et articulaires (douleurs, bruits,
limitation de l’ouverture buccal) de l’appareil
manducateur et traduit un défaut d’adaptation
de l’appareil manducateur à une dysfonction ».
(Rozencweig 1996)
3. ADAM : Historique
1934 : Syndrome du COSTEN
1955 : Syndrome musculo-tendineux SCHWARTZ
1959 : Syndrome dysfonctionnel de l’ATM SHORE
1969 : Syndrome oto-dentaire MYRHAUG
1969 : Syndrome algo-dysfonctionnel muscluo-dentineux LASKIN
1970 : SADAM ROZENCWEIG
1971 : Troubles occlusaux mandibulaires GERBER
1975 : Processus auto-destructif DRUM
1983 : Désordres crânio-mandibulaires FARRAR Mc CARTHY
1996 : ADAM ROZENCWEIG
4. ADAM : Epidémiologie
Les épidémiologistes américains estiment que 20 % de la
population est porteuse de cette pathologie et que 5% de cette
population aurait besoin de traitement,
sur un échantillon de patients non sélectionnés au sein duquel 75
% des sujets présentent au moins un signe de dysfonction de l'ATM.
Dans 85 % des cas, la pathologie est bilatérale et le ratio femme-
homme est de 8 à 9 pour 1.
5. 4 - SIGNES CLINIQUES ORIENTANT
VERS UNE PATHOLOGIE TEMPORO-
MANDIBULAIRE
Un ADAM peut s’exprimer par un large
éventail de symptômes dominés par les
douleurs. Nous allons passer en revue les
signes d’appel les plus significatifs.
6. 4 - 1. DOULEURS
Tous les types de douleurs peuvent être rencontrés
• - dans leur intensité : de la simple gêne jusqu'à la
douleur intense ;
• - dans leur évolutivité : de l'algie fugace et épisodique
jusqu'à la grande douleur quotidienne permanente ;
• - dans leur durée : de l'algie aiguë « symptôme »
jusqu'à douleur chronique « maladie »;
• - dans leur siège : douleurs localisées aux régions
auriculaire et pré-auriculaire ou diffuses oro-crânio-
faciales.
7. 4 - 2. LIMITATION
D'OUVERTURE BUCCALE
(dyskinésies)
• La limitation d'ouverture buccale peut être
permanente perturbant l'alimentation, troublant la
vie sociale (élocution, bâillement). La limitation
est parfois intermittente. Le patient connaît alors
souvent les mouvements qui déclenchent le
blocage ainsi que ceux qui permettent de le
réduire.
8. 4 - 3. BRUITS
ARTICULAIRES
(Gnathosonies)
Une ATM fonctionnant normalement ne fait pas de
bruit.
• Les bruits peuvent être qualifiés par le patient de :
• - Claquements : on en distingue plusieurs types :
· claquement intermittent unique banal,
· claquement unique en fin d'ouverture buccale,
· claquement double dit « réciproque » survenant
systématiquement à l'ouverture et à la fermeture ;
• - craquement : bruit correspondant à un claquement de forte
intensité ;
• - crépitations : comparées à une sensation de sable intra-
articulaire.
9. 4 - 4. BLOCAGE EN
OUVERTURE BUCCALE
• Le blocage en ouverture buccale est lié à
une luxation condylo-temporale. II est très
douloureux et impose une réduction rapide
par la manoeuvre dite de Nélaton.
• Dans les cas de blocages itératifs en
ouverture. le patient sait, en général, réduire
seul sa luxation.
10.
11. 4 - 5. AUTRES SIGNES
D'APPEL
D'autres signes peuvent être rapportés,
fréquents en pathologie otologique ou
audiologique, mais parfois liés à un ADAM.
Ce sont :
• - certains acouphènes qui dans les cas
typiques voient leur intensité varier lors des
mouvements articulaires,
• - des vertiges ou sensations vertigineuses.
12. ADAM : Etiopathogénie
L’étiologie d’ADAM est multi-factorielle
SOMATIQUES LOCAUX : Les troubles de l’occlusion
Anomalies posturales
Traumatismes de l’appareil manducateur
TROUBLES PSYCHIQUES : Anxiété
Peuvent générer des parafonctions
symptomatologiques : crispation dentaire et
bruxomanie
SOMATIQUES GÉNÉRAUX : Troubles métaboliques ou endocriniens
16. Anamnèse et entretient clinique avec le malade souffrant d’ADAM
Il existe dans la littérature un consensus pour envisager une
conception plurifactorielle des pathologies fonctionnelles.
En effet, les ADAM sont à considérer dans un modèle bio-
psycho-social, la demande de soins étant fondamentalement
soutenue de facteurs psychologiques, sociaux et culturelles.
L’évaluation de la dysfonction du handicape douloureux et du
statut psycho-social concerne l’entretien et l’examen clinique,
l’un et l’autre étant complémentaire.
17. Anamnèse et entretient clinique avec le malade
souffrant d’ADAM
L’entretient a un double
objectif :
Une fonction évaluative
Une fonction thérapeutiques
Domaine d’évaluation méthodologie clinique.
1995
AXE 1
Condition dysfonctionnelle de
l’appareil manducateur
AXE 2
Handicape douloureux et statut
psycho-social
18. Examen clinique
Examen des mouvements
Palpation des ATM
Les mouvements s’observent, se palpent, et se mesurent
25. Examens complémentaires
AUTRES EXAMENS
Axiographie
Evaluation musculaire instrumentale
Algométrie
Électromyographie
Pentographie
Examen neurologique
Certains traitements conservateurs dont les effets sont
réversibles, sont parfois utilisés comme un outil de
diagnostic
27. Approche diagnostique
En pratique : les choses sont souvent moins
simples et schématiques du fait :
- de l'association possible de ces deux types
de pathologies,
- de la variabilité dans le temps et dans le
mode d'expression de la douleur.
29. Au terme de l'examen
• On peut souvent classer le patient dans un des
deux grands cadres cliniques des ADAM :
l'ADAM musculaire :
• les douleurs sont diffuses. à type de tension. de
crampes, elles ne sont pas modifiées par la
mastication, elles prédominent le matin et
s'atténuent après une période de
« déverrouillage ». · l'examen objectif des
anomalies musculaires, une amplitude normale des
mouvements sans bruit articulaire ;
30. Au terme de l'examen
• - L'ADAM articulaire :
· les douleurs sont pré-tragiennes, profondes,
elles s'aggravent à la mastication et
prédominent le soir,
· l'examen trouve des bruits articulaires et
éventuellement une limitation d'amplitude
des mouvements.
31. LE TRAITEMENT
• Le traitement des ADAM ne peut se concevoir
que dans le cadre d’une équipe multi-
disciplinaire. Après une première étape
incontournable d’établissement d’un diagnostic
précis, il convient, successivement:
• - de soulager la douleur,
• - de traiter la dysfonction,
• - d'éviter qu'elle ne récidive.
32. LE TRAITEMENT
• Dans un premier temps, le traitement des
ADAM fait appel à des thérapeutiques
réversibles, non-invasives et conservatrices.
Celles-ci doivent être tentées durant une
durée suffisante (entre six semaines et trois
mois selon les auteurs) avant de conclure à
leur inefficacité.