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Diaporamas ‘ De l’offense à la réconciliation’
Série 2 - Justice, pardon et réconciliation
7-La Chine
Une volonté de revanche ?
Étienne Godinot .24.05.2023
La série de diaporamas
‘De l’offense à la réconciliation’
Sommaire - Rappel
Série 1 : Mémoire et reconnaissance de crimes du passé
1 - Introduction
2 - La mémoire de l’esclavage
3 - La mémoire du colonialisme
4 - La mémoire du génocide des Arméniens
5 - La mémoire de la Shoah
6 - La mémoire des crimes du communisme
7 - La mémoire des crimes commis par les États-Unis
8 - La mémoire des crimes des Khmers rouges au Cambodge
9 - La mémoire du génocide du Rwanda
10 - La mémoire des crimes commis pendant les guerres en ex-Yougoslavie
11 - La mémoire de l’apartheid en Afrique du Sud
12 - La mémoire des crimes commis par les institutions religieuses
Série 2 : Justice, pardon et réconciliation
1 - Justice, pardon et réconciliation : dissiper les malentendus
2 - Pardon et réconciliation entre personnes
3 - Pardon et réconciliation entre groupes humains
4 - La réconciliation franco-allemande
5-1 - L’Algérie et la France : de 1830 à 1962
5-2 - L’Algérie et la France : depuis 1962
6 - Le Japon et les traces de sa période impériale en Asie du Sud-Est
7 - La Chine. Une volonté de revanche ?
8 - Institutions en faveur de la justice et des droits humains
9 - Relire et dépasser le passé pour inventer l’avenir
"Le siècle d'humiliation"
"Le siècle d'humiliation", aussi appelé "les cent ans
d'humiliation nationale", est le terme utilisé en Chine pour désigner la
période d'intervention et de domination exercée de 1839 à 1949 sur
la dynastie Qing (1644-1912) et sur la république de Chine (1912-
1949) par les puissances occidentales et par le Japon.
Les injustices, défaites et trahisons face aux puissances
étrangères dans ce cadre du siècle d'humiliation sont les suivantes.
Très probablement, elles expliquent pour une large part la politique
nationaliste et expansionniste menée par les dirigeants chinois
depuis quelques décennies, et particulièrement par Xi Jinping.
Caricatures politiques relatives au partage de la Chine par les grandes puissances :
- Les États-Unis (Oncle Sam), l'Allemagne (Guillaume 1er ), l'Italie (Umberto 1er), le
Royaume-Uni (John Bul), la France (Émile Loubet), la Russie (Nicolas 1er) et l'Autriche
(François-Joseph)
- La reine Victoria (Grande-Bretagne), Guillaume II (Allemagne), Nicolas II (Russie),
Marianne (France) et un samouraï (Japon).
Source principale de ce diaporama : Wikipédia
La première guerre de l’opium (1838-1842)
1) La défaite lors de la première guerre de l'opium (1839-
1842) face aux Britanniques.
Cette guerre est déclenchée lorsque la Chine interdit
l'importation et la consommation d'opium en 1839, alors que le
Royaume-Uni disposait depuis 1773 du monopole de la vente
d'opium en Chine. La marine britannique défait les Chinois en
utilisant des navires et des armes technologiquement supérieurs.
Le traité de Nankin accorde une indemnité et l'extraterrito-
rialité aux sujets britanniques en Chine, ouvre 5 ports aux
marchands britanniques et cède l'île de Hong Kong à l‘Empire
britannique.
Images :
- Le navire à vapeur britannique Nemesis détruit des jonques de guerre chinoises lors
de la seconde bataille de Chuanbi dans le delta de la rivière des Perles durant la
première guerre de l'opium le 7 janvier 1841.
- Le traité de Nankin (29 août 1842) met fin à la guerre de l'opium
Les "traités inégaux" (1842 à 1895)
2) Les traités inégaux, en particulier ceux de Nankin (1842, avec
le Royaume-Uni), Huangpu (1844, avec la France), Aïgoun (1858,
avec la Russie) et Shimonoseki (1895, avec le Japon).
Différents points de ces traités permettent de les qualifier d'« inégaux » :
1) des enclaves territoriales sont concédées aux puissances étrangères, pour y
établir leurs comptoirs, sous leur législation occidentale ; 2) la puissance
étrangère importe et exporte librement en Chine ; 3) un droit de séjour de
missionnaires en Chine est instauré en dehors des ports; 4) des services
diplomatiques et consulaires sont créés pour les Occidentaux.
Il en découle : 1) le développement de tout type de commerce, notamment
de l'opium ; 2) le droit des puissances occidentales à la navigation intérieure ;
3) le droit légitime de monopoliser le marché ; 4) l’embauche de coolies mal
payés pour des travaux de force dans les diverses colonies européennes. ;
5) le privilège de juridiction pour les étrangers non-chinois (extraterritorialité).
Images :
- La Chine, pays grignoté (1839-1912)
- Coolies chinois portant leurs fardeaux
La seconde guerre de l’opium (1856-1860)
3) La défaite lors de la seconde guerre de l'opium (1856-
1860). Cette guerre voit l'intervention de la France et des États-
Unis aux côtés du Royaume-Uni, soutenus par les États-Unis et la
Russie. La Chine doit verser de grosses sommes d’argent à ses
vainqueurs, perd l’Annam au profit de la France, la Corée qui
devient indépendante et beaucoup d’autres régions de son
empire.
Le Yuanmingyuan, ancien Palais d’été, à 15 kilomètres au
nord-ouest de la ‘Cité interdite’ de Pékin, est saccagé le 5 octobre
par les forces britanniques et françaises, puis incendié le 18
octobre par les Britanniques. L’année suivante, Victor Hugo donne
son avis à ce sujet au capitaine William Butler :
Hauteville House, 25 novembre 1861
« Vous me demandez mon avis, Monsieur, sur l’expédition de Chine.
Vous trouvez cette expédition honorable et belle, et vous êtes assez bon
pour attacher quelque prix à mon sentiment ; selon vous, l’expédition de
Chine, faite sous le double pavillon de la reine Victoria et de l’empereur
Napoléon, est une gloire à partager entre la France et l’Angleterre, et vous
désirez savoir quelle est la quantité d’approbation que je crois pouvoir
donner à cette victoire anglaise et française.
Images :- Attaque navale de Peï-Ho, le 20 mai 1858.
- Prise des forts du Peï-Ho le 21 août 1860.
- Pillage de l'ancien Palais d‘été par les troupes franco-britanniques.
La seconde guerre de l’opium (1856-1860)
Le pillage de l’ancien Palais d’été
Puisque vous voulez connaître mon avis, le voici :
ll y avait, dans un coin du monde, une merveille du monde ;
cette merveille s’appelait le Palais d’été.
L’art a deux principes, l’Idée qui produit l’art européen, et la Chimère qui
produit l’art oriental. Le Palais d’été était à l’art chimérique ce que le Parthénon est
à l’art idéal. (…) Bâtissez un songe avec du marbre, du jade, du bronze, de la
porcelaine, charpentez-le en bois de cèdre, couvrez-le de pierreries, drapez-le de
soie, faites-le ici sanctuaire, là harem, là citadelle, mettez-y des dieux, mettez-y
des monstres, vernissez-le, émaillez-le, dorez-le, fardez-le, faites construire par
des architectes qui soient des poètes les mille et un rêves des mille et une nuits,
ajoutez des jardins, des bassins, des jaillissements d’eau et d’écume, des cygnes,
des ibis, des paons, supposez en un mot une sorte d’éblouissante caverne de la
fantaisie humaine ayant une figure de temple et de palais, c’était là ce monument.
Il avait fallu, pour le créer, le lent travail de deux générations.
Cet édifice, qui avait l’énormité d’une ville, avait été bâti par les siècles, pour
qui ? pour les peuples. Car ce que fait le temps appartient à l’homme. Les artistes,
les poètes, les philosophes, connaissaient le Palais d’été ; Voltaire en parle. On
disait : le Parthénon en Grèce, les Pyramides en Égypte, le Colisée à Rome,
Notre-Dame à Paris, le Palais d’été en Orient. Si on ne le voyait pas, on le rêvait.
C’était une sorte d’effrayant chef-d’œuvre inconnu entrevu au loin dans on ne sait
quel crépuscule, comme une silhouette de la civilisation d’Asie sur l’horizon de la
civilisation d’Europe.
La seconde guerre de l’opium (1856-1860)
Le pillage de l’ancien Palais d’été
Cette merveille a disparu.
Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d’été. L’un a
pillé, l’autre a incendié. La victoire peut être une voleuse, à ce qu’il
paraît. Une dévastation en grand du Palais d’été s’est faite de compte
à demi entre les deux vainqueurs. On voit mêlé à tout cela le nom
d’Elgin, qui a la propriété fatale de rappeler le Parthénon. Ce qu’on
avait fait au Parthénon, on l’a fait au Palais d’été, plus complètement
et mieux, de manière à ne rien laisser. Tous les trésors de toutes nos
cathédrales réunies n’égaleraient pas ce splendide et formidable
musée de l’orient. Il n’y avait pas seulement là des chefs-d’œuvre
d’art, il y avait un entassement d’orfèvreries.
Grand exploit, bonne aubaine. L’un des deux vainqueurs a empli
ses poches, ce que voyant, l’autre a empli ses coffres ; et l’on est
revenu en Europe, bras dessus, bras dessous, en riant. Telle est
l’histoire des deux bandits.
Nous, Européens, nous sommes les civilisés, et pour nous, les
Chinois sont les barbares. Voila ce que la civilisation a fait à la
barbarie. ../..
La seconde guerre de l’opium (1856-1860)
La destruction
de l’ancien Palais d’Été
Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera
l’Angleterre.
Mais je proteste, et je vous remercie de m’en donner l’occasion ; les crimes de
ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont
quelquefois des bandits, les peuples jamais.
L’empire français a empoché la moitié de cette victoire et il étale aujourd’hui,
avec une sorte de naïveté de propriétaire, le splendide bric-à-brac du Palais d’été.
J’espère qu’un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à
la Chine spoliée.
En attendant, il y a un vol et deux voleurs, je le constate.
Telle est, Monsieur, la quantité d’approbation que je donne à l’expédition de
Chine.
L'ancien Palais d'Été sera incendié une deuxième fois en 1900 pendant l'invasion de
l'Alliance des huit nations (révolte de Boxers).
Images : 1) Le Palais d'Été, reconstitution en 3D. 2) Victor Hugo
La perte de la Mandchourie extérieure (1858-1860)
La guerre franco-chinoise (1884-1185)
4) La signature du traité d'Aïgoun (1858) et du traité de Pékin
(1860) durant la seconde guerre de l'opium, qui cède à la Russie la
Mandchourie extérieure.
5) La défaite partielle lors de la guerre franco-chinoise (1884-
1885), engagée par Jules Ferry, contre l’avis de Georges
Clemenceau, pour prendre le contrôle du fleuve Rouge qui relie
Hanoï à la province du Yunnan. La victoire française permet la
reconnaissance de son protectorat sur l'Annam et le Tonkin,
s'ajoutant à la Cochinchine déjà occupée dix ans plus tôt et au
Cambodge, conduisant ainsi à la création de l'Indochine française.
Images :
- Carte montrant la perte par la Chine de la Mandchourie extérieure au profit de la Russie
dans les traités d'Aïgoun de 1858 (beige) et de Pékin de 1860 (rouge).
- Tableau représentant la bataille navale de Fuzhou
- La prise de Lạng Sơn en février 1885.
La première guerre sino-japonaise (1894-1895)
6) 1894/1895 : une révolte éclate en Corée. Japon et
Chine envoient en même temps des troupes. En découle la
première guerre sino-japonaise. Les Japonais détruisent la flotte
chinoise, et déferlent sur la Corée et la Mandchourie. Par le traité
de Shimonoseki (avril 1895), la Chine cède au Japon Formose
(future Taïwan), les îles Pescadores, les îles Ryukyu, les îles
Kouriles et la presqu’île de Liaodong du sud de la Mandchourie.
La Chine reconnaît l’indépendance de la Corée. La Russie, la
France, et l’Allemagne contraignent cependant le Japon à resti-
tuer Liaodon.
Malgré la victoire du Japon, celui-ci n’obtient pas tous les territoires
qu’il convoitait et son impérialisme est contenu par les pays occidentaux,
particulièrement la Russie, qui obtient une partie de la Mandchourie du
nord et installera une base navale à Port-Arthur en 1898. La Russie
confirme ainsi sa volonté d’occuper des territoires à l’est de la Sibérie et
donnant accès à la mer du Japon. Les deux impérialismes, russe et
japonais, s’affronteront à nouveau par une guerre en 1904. Aujourd’hui
encore la Russie, à l’issue de la défaite japonaise de 1945 occupe des
territoires revendiqués par le Japon.
Images
- Le navire japonais Matsushima (1885)
- Reddition du commandement chinois au Japon
- Soldats japonais décapitant des prisonniers chinois en 1894.
L’invasion des "huit nations"
pendant la révolte des Boxers (1899-1901)
7) L'invasion de ‘l'Alliance des huit nations’ pour réprimer
la révolte des Boxers (1899-1901).
La révolte est menée par le mouvement Yìhéquán, ‘Les poings
de la justice et de la concorde’, société secrète opposée à la dynastie
Qing et au colonialisme, dont le symbole est un poing fermé, d'où le
surnom de Boxers. Le ministre japonais Sugiyam Akira est assassiné. Les
troupes impériales chinoises se joignent aux Boxers pour attaquer les
légations. Le 20 juin 1900, le diplomate allemand Clemens von Ketteler
est assassiné. L’épisode des "55 jours de Pékin" s'achève par la victoire
des huit nations alliées (Autriche-Hongrie, France, Allemagne, Italie,
Japon, Russie, Royaume-Uni et États-Unis : 100 000 hommes) contre la
Chine. À la vue des atrocités commises par les Boxers, la répression
occidentale est terrible : assassinats, viols, pillages, destructions de biens.
Le "protocole de paix Boxer" qui en résulte impose une indem-
nisation de 67,5 millions de livres sterling pendant 39 ans et deux
"missions de repentance" envers le Japon et l’Allemagne, la destruction
des forts de Taku, l'expansion des légations, et l'occupation militaire d'un
certain nombre de zones.
Images
- Un Boxer photographié en 1900 durant la révolte.
- Les troupes états-uniennes escaladent les murs de la ville de Pékin en feu pendant
la révolte des Boxers en 1900
- Bataille entre les forces occidentales et les forces chinoises.
L'invasion russe de la Mandchourie (1900)
8) L'invasion de la Mandchourie par la Russie (1900) se
déroule durant la révolte des Boxers suite à l'attaque par ces
derniers du chemin de fer russe Transsibérien avec le soutien des
troupes régulières chinoises. En prélude de l'invasion a lieu une
lutte pour le contrôle du fleuve Amour, les Chinois bombardant des
troupes et des villes russes de l'autre côté du cours d'eau et
tentant même d'envahir le territoire russe, invasion repoussée par
les cosaques. En réponse, les Russes occupent la rive droite du
fleuve avant de finalement procéder à l'invasion de toute la région.
Après la fin de la révolte des Boxers, les Russes s'engagent dans le
‘protocole de paix Boxer’ à se retirer de Mandchourie, mais ne s'effectuent
pas, ce qui sera l'une des causes de la guerre russo-japonaise qui éclate en
1904.
- Dans les années 1900, des milliers de résidents chinois de l'ancien territoire chinois de
Mandchourie extérieure sont massacrés par les forces russes.
- Carte montrant la perte par la Chine de la Mandchourie extérieure au profit de la Russie
dans les traités d'Aïgoun de 1858 (beige) et de Pékin de 1860 (rouge).
- Impérialisme en 1900 : l'ours représente la Russie, le lion la Grande-Bretagne, la
grenouille la France, le soleil le Japon et l'aigle les États-Unis
L'expédition militaire britannique au Tibet
(1903-1904)
9) L'expédition militaire britannique au Tibet (1903-1904).
est une invasion du Tibet, pays reculé officiellement province chinoise mais quasi-
indépendant dans les faits, par un contingent de l'Armée des Indes britanniques. Sa
mission était d'établir des relations diplomatiques et commerciales entre le Raj britan-
nique (régime colonial britannique dans le sous-continent indien de 1858 à 1947) et le
Tibet, et de devancer de supposées actions russes.
Au 19e siècle, les Britanniques vainquent la Birmanie, le Bhoutan, et le Sikkim, occupant
tout le flanc sud du Tibet, qui demeure la seule région de l'Himalaya libre de l'influence britannique.
Ayant eu vent d'un supposé traité russo-chinois secret concernant le Tibet, Lord Curzon, gouverneur
général des Indes, décide en 1903 l'envoi d'une expédition pour faire respecter un traité commercial
signé en 1893 avec la Chine sans que les Tibétains aient été consultés. Le 12 décembre 1903 a lieu
la confrontation militaire connue sous le nom de massacre de Chumik Shenko. Les Tibétains ne font
pas le poids, leur armée étant moyenâgeuse face aux Britanniques armés de mitrailleuses Maxim.
Les Britanniques perdent 202 hommes au combat et 411 d'autres causes,
on estime que 2000 à 3000 Tibétains sont tués. Les Tibétains perdent la
guerre mais voient la Chine humiliée dans son incapacité à défendre le
Tibet d'une incursion étrangère.
Photos :
- Entrevue d'officiers anglais avec les Tibétains à Lhassa,
- Le massacre de Chumik Shenko
Les "Vingt et une demandes" (1915)
10) Les Vingt et une demandes" (1915) sont un ensemble de
requêtes que le gouvernement de l'empire du Japon de l'ère Taishō
adresse à celui de la république de Chine en janvier 1915, et que la
Chine accepte dans des traités signés en mai 1915. Cette liste de
demandes vise à étendre le contrôle politique et économique du Japon
sur la Chine, dans le but de faire du pays un "protectorat japonais".
Elles portent sur les points suivants : 1) confirmation des récentes
acquisitions du Japon dans la province du Shandong, contrôle sur les voies ferrées,
les côtes et les grandes villes de la province ; 2) extension du contrôle japonais sur
le Sud de la Mandchourie et l'Est de la Mongolie-Intérieure; 3) contrôle du
complexe minier de Hanyeping ; 4) interdiction à la Chine d'accorder davantage de
concessions côtières à des puissances étrangères autres que le Japon ; 5)
demandes diverses : nomination de conseillers japonais auprès du gouvernement
central chinois, contrôle japonais sur les forces de police chinoises, droit de prêcher
en Chine accordé aux missionnaires bouddhistes japonais, etc.
Les visées japonaises entraînent un vif regain de nationalisme en Chine,
ainsi qu'un boycott des importations japonaises sur le sol chinois.
Images
- Shigenobu Ōkuma, Premier ministre de l'empire du Japon.
- Yuan Shikai, président de la République de Chine.
Le traité de Versailles et la Chine (1919)
11) Le traité de Versailles (1919).
En automne 1914, le Japon, qui a choisi le camp des Alliés, chasse
les Allemands de leur base comptoir de Kiao-Tchou au Shantung, acquise
par le procédé de la canonnière en 1898. Contre toute attente, au lieu de
rétablir immédiatement la pleine souveraineté de la Chine sur sa province,
les décideurs du traité de Versailles transfèrent au Japon les droits ex-
allemands au Shantung. La Chine s’estime trahie par l’Occident.
Des centaines de groupes, depuis les villes de Chine et les communautés
chinoises d'outre-mer, envoient à Paris des télégrammes de protestation. Le 4 mai
1919, 3 000 étudiants se réunissent pour manifester à Pékin, devant la porte
Tian'anmen, et diffusent un manifeste « Le territoire de la Chine peut être conquis,
mais il ne peut être donné ! ». Outre le traité de Versailles, les nationalistes chinois
dénoncent l'ensemble des prétentions du Japon, symbolisées par les "Vingt et une
demandes", qui visent à accroître et à pérenniser la domination japonaise sur la
Chine. Les étudiants dénoncent également le poids des traditions, le pouvoir des
mandarins et l’oppression des femmes.
Le ‘mouvement du 4 Mai’ pousse le gouvernement chinois à refuser de signer,
en juin, le traité de Versailles. Le mouvement marque l’émergence en Chine d'une
conscience patriotique.
Photo du haut : Manifestation du 4 mai 1919 à Pékin contre la clause du traité de Versailles
concernant le comptoir de Kiao-Tchou.
L'invasion de la Mandchourie
par le Japon (1931-1932).
12) Le 19 septembre 1931, la Mandchourie est envahie par
11 000 hommes de l’armée de l'Empire du Japon, immédiate-
ment après l'incident de Moukden : la voie ferrée appartenant à la société
japonaise est sabotée soi-disant par les Chinois, en réalité par de jeunes
officiers japonais. Les Japonais y forment en février 1932, un État
fantoche, le Mandchoukouo, qui leur est entièrement assujetti et qui
perdure jusqu'en août 1945, date de l'invasion soviétique de la
Mandchourie.
Les troupes chinoises de Zhang Xueliang étaient relativement mal
entraînées et mal commandées par rapport à leurs ennemis japonais. Des agents
japonais avaient noyauté le commandement de Zhang, grâce à sa dépendance
passée à des conseillers militaires japonais, et ses chefs de guerre. Le gouverne-
ment chinois ne résista pas parce qu'il était préoccupé par des problèmes internes,
notamment le nouveau gouvernement indépendant de Canton, les insurrections
communistes, et la terrible inondation du Yang-tsé.
Images
- L’empire du Japon (en rouge) et la Mandchourie (en vert)
- Troupes japonaises entrant à Shenyang
La seconde guerre sino-japonaise (1937-1945).
13) La seconde guerre sino-japonaise.
En juillet 1937, les Japonais qui s’entrainent près du pont Marco-Polo accusent les
Chinois d'avoir enlevé un de leurs soldats, lequel, après avoir fait un tour dans une maison
de passe, réapparaît deux heures plus tard... En août 1937, l'empereur Shōwa autorise la
suspension des conventions internationales sur la protection des prisonniers de guerre, ce
qui permet aux forces impériales de progresser sans respecter les prisonniers ou les civils
des territoires conquis. L’idéologie nationaliste et militariste du régime Showa, qui considère
les non-japonais comme des êtres inférieurs, donne lieu à des exactions atroces et
massives contre les prisonniers chinois et les populations civiles. Lors du massacre de
Nankin (déc. 1937-janv. 1938), plusieurs centaines de milliers de Chinois sont assassinés.
Les armes chimiques et bactériologiques sont utilisées.
L’Allemagne nazie, jusqu’en 1938, et l’Union soviétique jusqu'en 1941, fournissent
un important soutien technique aux forces chinoises. L’Union soviétique souhaite, par
cette aide, empêcher le Japon d’envahir la Sibérie comme lors de la bataille de Khalkhin
Gol (mai à sept. 1939), afin d'éviter une guerre sur deux fronts.
En 1938, la bataille de Wuhan dure 4 mois, les Japonais échouant finalement dans
leur objectif d'anéantissement du gros des troupes chinoises. Pour stopper l'avance
japonaise, les nationalistes chinois détruisent les digues du fleuve Jaune, provoquant
une crue qui cause plusieurs centaines de milliers de morts civils.
Photo du haut : Le 13 août 1937, les forces japonaises entrent dans Pékin.
La seconde guerre sino-japonaise (1937-1945).
À la fin 1941, le général japonais Yasūji Okamura obtient
l’auto-risation de mettre en œuvre la "politique des Trois Tout"
(« Tue tout, brûle tout, pille tout ! »), une stratégie de la terre
brûlée conçue à l'origine comme une opération de représailles à
"l'offensive des Cent Régiments" (août à déc. 1940) menée par
le Parti communiste chinois. Cette politique, selon l’historien
Mitsuyoshi Himeta, entraîne la mort d’environ 2,7 millions de civils
chinois.
La guerre cause la mort de plus de 20 millions de Chinois.
10 millions de civils chinois sont enrôlés de force pour des travaux
dans les mines et les usines du Mandchoukouo.
L'invasion soviétique de la Mandchourie, de la Mongolie-Extérieure et
de la Corée a pour conséquence de livrer le nord de la Corée aux
communistes coréens, aboutissant à la guerre de Corée (juin 1950 -
juillet 1953), à laquelle participe la Chine communiste.
- Photo du milieu : Mausolée de la guerre contre le Japon en République populaire de
Chine, sur les lieux de l'incident du pont Marco Polo.
- Photo du bas : La guerre de Corée. On estime que le conflit a fait plus de 800 000 morts
parmi les militaires coréens, nordistes et sudistes, et 57 000 parmi les militaires des forces de
l'ONU. Le nombre de victimes civiles est estimé à 2 millions et le nombre de réfugiés à 3 millions.
Le cas de Taïwan
Divers intellectuels et hommes politiques chinois affirment même
que cette période d'humiliation ne prendra fin qu'avec la "reprise" de
Taïwan, seul reste de la République de Chine créée en 1912. À cette île,
s’ajoutent les iles Pescadores.
Au contraire, il va de soi selon nous qu’étendre la dictature chinoise
sur Taïwan, une île et un régime démocratique de 23 700 000 personnes,
ne réparerait en aucune façon les malheurs passés de la Chine… et en
créerait de nouveaux.
Photos : - Taïwan, anciennement appelée Formose, colonie hollandaise, puis chinoise, occupée
pendant 50 ans (1895-1945) par le régime impérial japonais. Après sa défaite face au Parti
communiste chinois de Mao Zedong, Tchang Kaï-chek se replie à Taïwan en décembre 1949, avec
près de deux millions de continentaux qui fuient le nouveau régime.
Le mouvement démocratique de la fin des années 1980 a transformé Taïwan d'une dictature à parti
unique en un État démocratique et bipartite. Taïwan est aujourd'hui l'un des pays les plus libres au
monde, selon l'indice de liberté humaine établi par l'institut Fraser. La situation des droits humains y
est excellente. Capitale : Taïpei (4 millions d’habitants)
- Photo ci-contre :Tsai Ing-wen, présidente de Taïwan, élue en 2016, réélue en 2020.
- 2ème photo en haut : L’archipel des Pescadores (en portugais ‘pêcheurs’) ou comté de Penghu : 90
îles et îlots à 45 km de Taïwan, 141 km², 103 000 habitants. Capitale : Makung
Le cas de Taïwan
Bien que très attachée à la démocratie, la population
taïwanaise est partagée sur la question de l'indépendance ou de la
réunification. En 2005, elle était majoritairement pour le statu quo, car
une indépendance serait perçue comme une sécession par le
gouvernement de Pékin, qui pourrait alors envahir l'île. Actuellement,
plus de 70 % des Taïwanais refusent le régime de Xi Jinping et sont
prêts à défendre leur démocratie.
En janvier 2019, Xi Jinping a déclaré que pour récupérer
Taïwan, la Chine « n'exclut pas le recours à la force. (…) La Chine
doit être réunifiée et elle le sera. »
La Chine a durant les dernières années accru ses incursions
dans la zone d’identification de défense aérienne (ADIZ) de manière
très sensible. Les relations entre Taïwan et la Chine sont de plus en
plus tendues, la Chine ayant envoyé un grand nombre de navires de
guerre et organisé des exercices militaires en mer de Chine du sud.
Elle a aussi construit de nombreuses lignes de défense côtière (‘La
Grande Muraille de sable’).
Images : - Drapeau de Taïwan
- Manœuvres militaires navales chinoises face à Taïwan, Xi Jinping en uniforme
militaire
Reconnaître officiellement Taïwan ?
Le gouvernement de la République de Chine a occupé un siège
de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies depuis
la création de l‘ONU jusqu’au 25 octobre 1971, date à laquelle le
gouvernement de Pékin fut admis à représenter la Chine à l'ONU à la
place de celui de Taïwan. En déc. 2021, 14 États de l’ONU sur 192
conservent des relations diplomatiques (ambassades) avec Taïwan,
mais 57 conservent néanmoins des relations avec Taïwan (bureau de
représentation, bureau de liaison, mission commerciale, etc.).
Beaucoup le pensent, lorsque davantage de pays reconnaîtront
la contribution et l’importance de Taïwan dans le monde, la Chine
n’osera plus envisager d’envahir l’île.
Une façon de montrer notre solidarité avec les Taïwanais serait
la reconnaissance de la République de Chine (Taïwan) par un
maximum d’États membres de l’ONU, et particulièrement par l’Union
européenne, au même titre que la République populaire de Chine, et
l’ouverture officielle de relations diplomatiques avec Taïwan.
Images : - Série de cartes historiques illustrant le recul de la reconnaissance de Taïwan par la
communauté internationale.
- Ministère des Affaires étrangères à Taïpei
Tous les empires sont provisoires
La question de la volonté de "récupération" de Taïwan (ou
naguère du Tibet) exprimée par un ou par des dirigeants chinois
- eux-mêmes de passage sur cette Terre comme tous les êtres
humains… - pose la question plus vaste et plus profonde de la non-
pérennité des empires.
Certains pays dans l’histoire ont conquis, le plus souvent par
la violence, d’immenses territoires. Ces royaumes ou empires se
sont tous effondrés après quelques années, quelques décennies
voire quelques siècles, souvent au profit d’autres royaumes ou
empires qui se sont eux-mêmes disloqués par la suite.* « Seul le
changement est permanent », disait Héraclite 500 ans avant notre
ère…
Les nations ou tribus dont sont originaires les fondateurs
d’empires (des conquérants, colonisateurs ou dictateurs, et des
gestionnaires plus ou moins avisés selon les cas) n’ont aucun droit
à maintenir ou à recréer les situations du passé.
* Les créations les plus durables sont dans les domaines de l’intelligence, de
l’ouverture, de la beauté et de la bonté. Les êtres humains qui ont laissé la trace la plus
profonde et la plus durable dans l’histoire du monde n’étaient pas des conquérants,
beaucoup sont même morts assassinés ou en prison : Socrate, Jésus de Nazareth,
Mansur al Hallaj, Gandhi, Steve Biko, Chico Mendes, Jerzy Popieluszko, Anna
Politkovskaïa, Liu Xiaobo, etc.
Tenter d’expliquer n’est pas justifier
Ce diaporama montre que le poids du colonialisme - notam-
ment occidental - dans le passé de la Chine explique l’esprit de
revanche qui semble animer ses dirigeants actuels.
Mais il ne justifie en aucune façon la politique expansionniste
et les violations des droits humains commises par les Chinois et
résumées dans les diapos ci-après :
- l’oppression du Tibet
- la répression contre les défenseurs des droits humains, l’oppression
des Ouighours, la répression des démocrates à Hong-Kong.
« L'humiliation ressentie par la Chine ne se cristallise pas
seulement sur Taïwan et Hong Kong, mais sur l'ensemble de sa
politique étrangère, tant dans ses rapports avec Moscou (la visite ratée
de Mao à Staline en 1950 est le point de départ du "schisme" entre
Chine et URSS) que dans ses rapports actuels avec l'Occident » écrit
Bertrand Badie, professeur au CERI de Sciences Po.
Relire l’histoire est une condition essentielle pour préparer un
nouvel avenir (voir diaporama n° 9)
L’oppression chinoise au Tibet
Le Tibet a proclamé son indépendance vis-à-vis de la
République de Chine en 1913 après avoir expulsé les autorités chinoises l'année
précédente.
Le 13e dalaï-lama a continué à diriger cette nation indépendante de facto en assumant à
la fois le pouvoir politique et le pouvoir spirituel. Une caractéristique particulière du Tibet était
l'interpénétration de la religion et de la politique dans l'histoire du pays depuis l'introduction de
bouddhisme au 7ème siècle
L'intervention militaire de l’Armée populaire de libération (chinoise) en 1950-
51, selon l’’Administration centrale tibétaine’*, a causé la mort d’environ 1,2 million de
Tibétains par violence, faim ou autres causes indirectes.
Les Chinois ont apporté des routes, des écoles et des hôpitaux modernes, ont aboli
le servage et l'esclavage et instauré la réforme agraire. Cependant, le ‘Grand Bond en
avant’ (1959-62) de Mao a mené à une famine au Tibet en 1960-1962. Les efforts de
modernisation ont aussi eu pour résultat la destruction du riche patrimoine de la région,
telle que la destruction, pendant la ‘Révolution culturelle’ (août 1966 - janvier 1968), de
la majorité des monastères bouddhistes, et la répression du bouddhisme en général par
le gouvernement communiste.
* Gouvernement en exil conduit par le premier ministre tibétain, Lobsang Sangay, et installé à
Dharamsala en Inde. Il se donne pour mission de prendre en charge les réfugiés tibétains et de
« restaurer la liberté au Tibet ».
Photos : 1) Drapeau tibétain. 2) Lobsang Sangay, Premier ministre du gouvernement tibétain en
exil, et Tenzin Gyatso, 14ème dalaï-lama, à Boston en 2012.
La dictature * de Xi Jinping
Xi Jinping est l’actuel président de la République populaire de
Chine. Sa présidence, structurée autour du concept de "rêve chinois",
se distingue par une présence accrue de la Chine sur la scène régio-
nale et mondiale, un mélange de capitalisme libéral et de collectivisme,
ainsi qu’un renforcement de l'influence politique et idéologique du Parti
communiste chinois (PCC) sur la société.
En raison de son exaltation du sentiment national et de sa
mainmise totale sur le Parti, Xi Jinping apparaît comme le dirigeant
chinois le plus puissant et le plus autoritaire depuis Mao.
Rompant avec l'effacement relatif de ses prédécesseurs, il fait
modifier en 2018 la constitution pour supprimer la limitation du nombre
de mandats présidentiels, pouvant ainsi rester au pouvoir pour une
durée indéterminée. Par ailleurs, la "pensée" de Xi Jinping est inscrite
dans la doctrine du PCC et dans la constitution, au même titre que
celles de Mao Zedong et Deng Xiaoping.
Photos :
- Scène de la ‘Révolution culturelle’ sous Mao Zedong (ou Mao Tsé Toung)
- Xi Jinping, né en 1953.
* Jean-Joseph Boillot, auteur de Utopies made in monde et bon connaisseur de la Chine,
estime que la notion de ‘despotisme’ conviendrait mieux que ‘dictature’ ou même ‘totalitarisme’.
La dictature chinoise
En Asie-Pacifique et en Occident, Xi Jinping est dénoncé
pour sa politique agressive vis-à-vis de l'extérieur,
notamment sur Taïwan et la mer de Chine,
Son arrivée au pouvoir marque une montée en intensité dans la
répression des opposants,
- avec la répression contre les manifestations pour la démocratie sur
la place Tiananmen, la détention et la mort en prison du dissident Liu
Xiaobo,
- la réaction brutale contre les manifestations hongkongaises de 2019-
2020,
- mais aussi le contrôle policier de toute la population par les moyens
technologiques les plus modernes comme la reconnaissance faciale.
Images :
- En pleine répression du mouvement démocratique de Tiananmen à Pékin, le 5 juin 1989, un
homme se dresse, seul, face à une colonne de chars. A défaut d'avoir un nom, cet inconnu,
devenu symbole de la résistance, a un surnom : Tank Man
- Liu Xiaobo (1955-2017), Lors des manifestations de la place Tian'anmen les 3 et 4 juin
1989, il assure une médiation entre les étudiants et l’armée, demandant aux premiers de
quitter la place et aux seconds de ne pas attaquer. Suite à sa participation à la Charte 08, un
manifeste critiquant le régime autoritaire chinois, il est condamné à 11 ans de prison pour
subversion. Prix Nobel de la paix 2010
- Manifestation pour la démocratie à Hong Kong le 9 juin 2019
La répression contre les Ouighours
La répression des minorités par le régime de Xi Jinping vise
surtout les Ouïghours au Xinjiang, dont un environ un million sont
enfermés et torturés dans plusieurs centaines camps d’internement, de
travail et de "rééducation" appelés "centres de formation profession-
nelle". Les ONG parlent d’un ethnocide et même d’un génocide, puisque
la Chine impose un contrôle des naissances (tests de grossesse,
avortements, stérilisation forcée des femmes, etc. ).
La réaction occidentale ne peut être qu’économique et politique :
sanctions commerciales, dénonciation internationale solennelle, soutien
aux démocrates chinois, etc.
La gestion opaque par Xi Jinping lors de l'émergence de la
pandémie de Covid-19 apparue en Chine, lui vaut également de
nombreuses critiques.
Photos :
- Manifestation contre le travail forcé des Ouighours dans le camps. Les Ouïghours, un peuple
musulman et turcophone, constituent aujourd'hui la plus importante (officiellement, près de 25
millions) des minorités nationales reconnues de la région autonome du Xinjiang.
- Ilham Toti, Ouighour né en 1969, enseignant en droit constitutionnel et commerce international.
Condamné à la prison à vie en 2014 pour "subversion" en raison de sa critique de la politique du
gouvernement chinois envers les Ouïghours. Ses proches sont sans nouvelle de lui depuis 2017.
Toujours emprisonné, il a reçu de nombreuses distinctions dont le prix Sakharov du Parlement
européen en déc. 2019 .
L’expansionnisme économique chinois
L’expansionnisme économique chinois à travers le monde a été
favorisé par les règles néolibérales de libre échange qui ont
permis la désindustrialisation de l’Europe, la Chine devenant « l’atelier du
monde », et par le laxisme des Européens face à une concurrence
déloyale du fait des salaires, conditions de travail et absence de normes
environnementales en Chine pendant des décennies.
Bien sûr, l’expansionnisme économique, même s’il a des consé-
quences politiques, ne peut pas être assimilé à un impérialisme militaire.
Il est peut-être, en attendant mieux, le meilleur - ou le moins mauvais -
moyen pour la Chine de « prendre sa revanche »…
Images
- La « nouvelle route de la soie » (en anglais One Belt, One Road) est un ensemble de liaisons
maritimes et de voies ferroviaires entre la Chine et l'Europe passant par le Kazakhstan, la Russie,
la Biélorussie, la Pologne, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni.
Elle a été dévoilée à l'automne 2013 par le gouvernement chinois ; elle est l'une des priorités de la
diplomatie chinoise, sous la présidence de Xi Jinping. Cette politique titanesque de constructions
d’infrastructures portuaires, ferroviaires, terrestres lui permettra de s’approvisionner en matières
premières et de se mettre sur le devant de la scène internationale.
- États membres de la nouvelle route de la soie en 2019. ■

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Justice, pardon et réconciliation. — 07. La Chine : une volonté de revanche ?

  • 1. Diaporamas ‘ De l’offense à la réconciliation’ Série 2 - Justice, pardon et réconciliation 7-La Chine Une volonté de revanche ? Étienne Godinot .24.05.2023
  • 2. La série de diaporamas ‘De l’offense à la réconciliation’ Sommaire - Rappel Série 1 : Mémoire et reconnaissance de crimes du passé 1 - Introduction 2 - La mémoire de l’esclavage 3 - La mémoire du colonialisme 4 - La mémoire du génocide des Arméniens 5 - La mémoire de la Shoah 6 - La mémoire des crimes du communisme 7 - La mémoire des crimes commis par les États-Unis 8 - La mémoire des crimes des Khmers rouges au Cambodge 9 - La mémoire du génocide du Rwanda 10 - La mémoire des crimes commis pendant les guerres en ex-Yougoslavie 11 - La mémoire de l’apartheid en Afrique du Sud 12 - La mémoire des crimes commis par les institutions religieuses Série 2 : Justice, pardon et réconciliation 1 - Justice, pardon et réconciliation : dissiper les malentendus 2 - Pardon et réconciliation entre personnes 3 - Pardon et réconciliation entre groupes humains 4 - La réconciliation franco-allemande 5-1 - L’Algérie et la France : de 1830 à 1962 5-2 - L’Algérie et la France : depuis 1962 6 - Le Japon et les traces de sa période impériale en Asie du Sud-Est 7 - La Chine. Une volonté de revanche ? 8 - Institutions en faveur de la justice et des droits humains 9 - Relire et dépasser le passé pour inventer l’avenir
  • 3. "Le siècle d'humiliation" "Le siècle d'humiliation", aussi appelé "les cent ans d'humiliation nationale", est le terme utilisé en Chine pour désigner la période d'intervention et de domination exercée de 1839 à 1949 sur la dynastie Qing (1644-1912) et sur la république de Chine (1912- 1949) par les puissances occidentales et par le Japon. Les injustices, défaites et trahisons face aux puissances étrangères dans ce cadre du siècle d'humiliation sont les suivantes. Très probablement, elles expliquent pour une large part la politique nationaliste et expansionniste menée par les dirigeants chinois depuis quelques décennies, et particulièrement par Xi Jinping. Caricatures politiques relatives au partage de la Chine par les grandes puissances : - Les États-Unis (Oncle Sam), l'Allemagne (Guillaume 1er ), l'Italie (Umberto 1er), le Royaume-Uni (John Bul), la France (Émile Loubet), la Russie (Nicolas 1er) et l'Autriche (François-Joseph) - La reine Victoria (Grande-Bretagne), Guillaume II (Allemagne), Nicolas II (Russie), Marianne (France) et un samouraï (Japon). Source principale de ce diaporama : Wikipédia
  • 4. La première guerre de l’opium (1838-1842) 1) La défaite lors de la première guerre de l'opium (1839- 1842) face aux Britanniques. Cette guerre est déclenchée lorsque la Chine interdit l'importation et la consommation d'opium en 1839, alors que le Royaume-Uni disposait depuis 1773 du monopole de la vente d'opium en Chine. La marine britannique défait les Chinois en utilisant des navires et des armes technologiquement supérieurs. Le traité de Nankin accorde une indemnité et l'extraterrito- rialité aux sujets britanniques en Chine, ouvre 5 ports aux marchands britanniques et cède l'île de Hong Kong à l‘Empire britannique. Images : - Le navire à vapeur britannique Nemesis détruit des jonques de guerre chinoises lors de la seconde bataille de Chuanbi dans le delta de la rivière des Perles durant la première guerre de l'opium le 7 janvier 1841. - Le traité de Nankin (29 août 1842) met fin à la guerre de l'opium
  • 5. Les "traités inégaux" (1842 à 1895) 2) Les traités inégaux, en particulier ceux de Nankin (1842, avec le Royaume-Uni), Huangpu (1844, avec la France), Aïgoun (1858, avec la Russie) et Shimonoseki (1895, avec le Japon). Différents points de ces traités permettent de les qualifier d'« inégaux » : 1) des enclaves territoriales sont concédées aux puissances étrangères, pour y établir leurs comptoirs, sous leur législation occidentale ; 2) la puissance étrangère importe et exporte librement en Chine ; 3) un droit de séjour de missionnaires en Chine est instauré en dehors des ports; 4) des services diplomatiques et consulaires sont créés pour les Occidentaux. Il en découle : 1) le développement de tout type de commerce, notamment de l'opium ; 2) le droit des puissances occidentales à la navigation intérieure ; 3) le droit légitime de monopoliser le marché ; 4) l’embauche de coolies mal payés pour des travaux de force dans les diverses colonies européennes. ; 5) le privilège de juridiction pour les étrangers non-chinois (extraterritorialité). Images : - La Chine, pays grignoté (1839-1912) - Coolies chinois portant leurs fardeaux
  • 6. La seconde guerre de l’opium (1856-1860) 3) La défaite lors de la seconde guerre de l'opium (1856- 1860). Cette guerre voit l'intervention de la France et des États- Unis aux côtés du Royaume-Uni, soutenus par les États-Unis et la Russie. La Chine doit verser de grosses sommes d’argent à ses vainqueurs, perd l’Annam au profit de la France, la Corée qui devient indépendante et beaucoup d’autres régions de son empire. Le Yuanmingyuan, ancien Palais d’été, à 15 kilomètres au nord-ouest de la ‘Cité interdite’ de Pékin, est saccagé le 5 octobre par les forces britanniques et françaises, puis incendié le 18 octobre par les Britanniques. L’année suivante, Victor Hugo donne son avis à ce sujet au capitaine William Butler : Hauteville House, 25 novembre 1861 « Vous me demandez mon avis, Monsieur, sur l’expédition de Chine. Vous trouvez cette expédition honorable et belle, et vous êtes assez bon pour attacher quelque prix à mon sentiment ; selon vous, l’expédition de Chine, faite sous le double pavillon de la reine Victoria et de l’empereur Napoléon, est une gloire à partager entre la France et l’Angleterre, et vous désirez savoir quelle est la quantité d’approbation que je crois pouvoir donner à cette victoire anglaise et française. Images :- Attaque navale de Peï-Ho, le 20 mai 1858. - Prise des forts du Peï-Ho le 21 août 1860. - Pillage de l'ancien Palais d‘été par les troupes franco-britanniques.
  • 7. La seconde guerre de l’opium (1856-1860) Le pillage de l’ancien Palais d’été Puisque vous voulez connaître mon avis, le voici : ll y avait, dans un coin du monde, une merveille du monde ; cette merveille s’appelait le Palais d’été. L’art a deux principes, l’Idée qui produit l’art européen, et la Chimère qui produit l’art oriental. Le Palais d’été était à l’art chimérique ce que le Parthénon est à l’art idéal. (…) Bâtissez un songe avec du marbre, du jade, du bronze, de la porcelaine, charpentez-le en bois de cèdre, couvrez-le de pierreries, drapez-le de soie, faites-le ici sanctuaire, là harem, là citadelle, mettez-y des dieux, mettez-y des monstres, vernissez-le, émaillez-le, dorez-le, fardez-le, faites construire par des architectes qui soient des poètes les mille et un rêves des mille et une nuits, ajoutez des jardins, des bassins, des jaillissements d’eau et d’écume, des cygnes, des ibis, des paons, supposez en un mot une sorte d’éblouissante caverne de la fantaisie humaine ayant une figure de temple et de palais, c’était là ce monument. Il avait fallu, pour le créer, le lent travail de deux générations. Cet édifice, qui avait l’énormité d’une ville, avait été bâti par les siècles, pour qui ? pour les peuples. Car ce que fait le temps appartient à l’homme. Les artistes, les poètes, les philosophes, connaissaient le Palais d’été ; Voltaire en parle. On disait : le Parthénon en Grèce, les Pyramides en Égypte, le Colisée à Rome, Notre-Dame à Paris, le Palais d’été en Orient. Si on ne le voyait pas, on le rêvait. C’était une sorte d’effrayant chef-d’œuvre inconnu entrevu au loin dans on ne sait quel crépuscule, comme une silhouette de la civilisation d’Asie sur l’horizon de la civilisation d’Europe.
  • 8. La seconde guerre de l’opium (1856-1860) Le pillage de l’ancien Palais d’été Cette merveille a disparu. Un jour, deux bandits sont entrés dans le Palais d’été. L’un a pillé, l’autre a incendié. La victoire peut être une voleuse, à ce qu’il paraît. Une dévastation en grand du Palais d’été s’est faite de compte à demi entre les deux vainqueurs. On voit mêlé à tout cela le nom d’Elgin, qui a la propriété fatale de rappeler le Parthénon. Ce qu’on avait fait au Parthénon, on l’a fait au Palais d’été, plus complètement et mieux, de manière à ne rien laisser. Tous les trésors de toutes nos cathédrales réunies n’égaleraient pas ce splendide et formidable musée de l’orient. Il n’y avait pas seulement là des chefs-d’œuvre d’art, il y avait un entassement d’orfèvreries. Grand exploit, bonne aubaine. L’un des deux vainqueurs a empli ses poches, ce que voyant, l’autre a empli ses coffres ; et l’on est revenu en Europe, bras dessus, bras dessous, en riant. Telle est l’histoire des deux bandits. Nous, Européens, nous sommes les civilisés, et pour nous, les Chinois sont les barbares. Voila ce que la civilisation a fait à la barbarie. ../..
  • 9. La seconde guerre de l’opium (1856-1860) La destruction de l’ancien Palais d’Été Devant l’histoire, l’un des deux bandits s’appellera la France, l’autre s’appellera l’Angleterre. Mais je proteste, et je vous remercie de m’en donner l’occasion ; les crimes de ceux qui mènent ne sont pas la faute de ceux qui sont menés ; les gouvernements sont quelquefois des bandits, les peuples jamais. L’empire français a empoché la moitié de cette victoire et il étale aujourd’hui, avec une sorte de naïveté de propriétaire, le splendide bric-à-brac du Palais d’été. J’espère qu’un jour viendra où la France, délivrée et nettoyée, renverra ce butin à la Chine spoliée. En attendant, il y a un vol et deux voleurs, je le constate. Telle est, Monsieur, la quantité d’approbation que je donne à l’expédition de Chine. L'ancien Palais d'Été sera incendié une deuxième fois en 1900 pendant l'invasion de l'Alliance des huit nations (révolte de Boxers). Images : 1) Le Palais d'Été, reconstitution en 3D. 2) Victor Hugo
  • 10. La perte de la Mandchourie extérieure (1858-1860) La guerre franco-chinoise (1884-1185) 4) La signature du traité d'Aïgoun (1858) et du traité de Pékin (1860) durant la seconde guerre de l'opium, qui cède à la Russie la Mandchourie extérieure. 5) La défaite partielle lors de la guerre franco-chinoise (1884- 1885), engagée par Jules Ferry, contre l’avis de Georges Clemenceau, pour prendre le contrôle du fleuve Rouge qui relie Hanoï à la province du Yunnan. La victoire française permet la reconnaissance de son protectorat sur l'Annam et le Tonkin, s'ajoutant à la Cochinchine déjà occupée dix ans plus tôt et au Cambodge, conduisant ainsi à la création de l'Indochine française. Images : - Carte montrant la perte par la Chine de la Mandchourie extérieure au profit de la Russie dans les traités d'Aïgoun de 1858 (beige) et de Pékin de 1860 (rouge). - Tableau représentant la bataille navale de Fuzhou - La prise de Lạng Sơn en février 1885.
  • 11. La première guerre sino-japonaise (1894-1895) 6) 1894/1895 : une révolte éclate en Corée. Japon et Chine envoient en même temps des troupes. En découle la première guerre sino-japonaise. Les Japonais détruisent la flotte chinoise, et déferlent sur la Corée et la Mandchourie. Par le traité de Shimonoseki (avril 1895), la Chine cède au Japon Formose (future Taïwan), les îles Pescadores, les îles Ryukyu, les îles Kouriles et la presqu’île de Liaodong du sud de la Mandchourie. La Chine reconnaît l’indépendance de la Corée. La Russie, la France, et l’Allemagne contraignent cependant le Japon à resti- tuer Liaodon. Malgré la victoire du Japon, celui-ci n’obtient pas tous les territoires qu’il convoitait et son impérialisme est contenu par les pays occidentaux, particulièrement la Russie, qui obtient une partie de la Mandchourie du nord et installera une base navale à Port-Arthur en 1898. La Russie confirme ainsi sa volonté d’occuper des territoires à l’est de la Sibérie et donnant accès à la mer du Japon. Les deux impérialismes, russe et japonais, s’affronteront à nouveau par une guerre en 1904. Aujourd’hui encore la Russie, à l’issue de la défaite japonaise de 1945 occupe des territoires revendiqués par le Japon. Images - Le navire japonais Matsushima (1885) - Reddition du commandement chinois au Japon - Soldats japonais décapitant des prisonniers chinois en 1894.
  • 12. L’invasion des "huit nations" pendant la révolte des Boxers (1899-1901) 7) L'invasion de ‘l'Alliance des huit nations’ pour réprimer la révolte des Boxers (1899-1901). La révolte est menée par le mouvement Yìhéquán, ‘Les poings de la justice et de la concorde’, société secrète opposée à la dynastie Qing et au colonialisme, dont le symbole est un poing fermé, d'où le surnom de Boxers. Le ministre japonais Sugiyam Akira est assassiné. Les troupes impériales chinoises se joignent aux Boxers pour attaquer les légations. Le 20 juin 1900, le diplomate allemand Clemens von Ketteler est assassiné. L’épisode des "55 jours de Pékin" s'achève par la victoire des huit nations alliées (Autriche-Hongrie, France, Allemagne, Italie, Japon, Russie, Royaume-Uni et États-Unis : 100 000 hommes) contre la Chine. À la vue des atrocités commises par les Boxers, la répression occidentale est terrible : assassinats, viols, pillages, destructions de biens. Le "protocole de paix Boxer" qui en résulte impose une indem- nisation de 67,5 millions de livres sterling pendant 39 ans et deux "missions de repentance" envers le Japon et l’Allemagne, la destruction des forts de Taku, l'expansion des légations, et l'occupation militaire d'un certain nombre de zones. Images - Un Boxer photographié en 1900 durant la révolte. - Les troupes états-uniennes escaladent les murs de la ville de Pékin en feu pendant la révolte des Boxers en 1900 - Bataille entre les forces occidentales et les forces chinoises.
  • 13. L'invasion russe de la Mandchourie (1900) 8) L'invasion de la Mandchourie par la Russie (1900) se déroule durant la révolte des Boxers suite à l'attaque par ces derniers du chemin de fer russe Transsibérien avec le soutien des troupes régulières chinoises. En prélude de l'invasion a lieu une lutte pour le contrôle du fleuve Amour, les Chinois bombardant des troupes et des villes russes de l'autre côté du cours d'eau et tentant même d'envahir le territoire russe, invasion repoussée par les cosaques. En réponse, les Russes occupent la rive droite du fleuve avant de finalement procéder à l'invasion de toute la région. Après la fin de la révolte des Boxers, les Russes s'engagent dans le ‘protocole de paix Boxer’ à se retirer de Mandchourie, mais ne s'effectuent pas, ce qui sera l'une des causes de la guerre russo-japonaise qui éclate en 1904. - Dans les années 1900, des milliers de résidents chinois de l'ancien territoire chinois de Mandchourie extérieure sont massacrés par les forces russes. - Carte montrant la perte par la Chine de la Mandchourie extérieure au profit de la Russie dans les traités d'Aïgoun de 1858 (beige) et de Pékin de 1860 (rouge). - Impérialisme en 1900 : l'ours représente la Russie, le lion la Grande-Bretagne, la grenouille la France, le soleil le Japon et l'aigle les États-Unis
  • 14. L'expédition militaire britannique au Tibet (1903-1904) 9) L'expédition militaire britannique au Tibet (1903-1904). est une invasion du Tibet, pays reculé officiellement province chinoise mais quasi- indépendant dans les faits, par un contingent de l'Armée des Indes britanniques. Sa mission était d'établir des relations diplomatiques et commerciales entre le Raj britan- nique (régime colonial britannique dans le sous-continent indien de 1858 à 1947) et le Tibet, et de devancer de supposées actions russes. Au 19e siècle, les Britanniques vainquent la Birmanie, le Bhoutan, et le Sikkim, occupant tout le flanc sud du Tibet, qui demeure la seule région de l'Himalaya libre de l'influence britannique. Ayant eu vent d'un supposé traité russo-chinois secret concernant le Tibet, Lord Curzon, gouverneur général des Indes, décide en 1903 l'envoi d'une expédition pour faire respecter un traité commercial signé en 1893 avec la Chine sans que les Tibétains aient été consultés. Le 12 décembre 1903 a lieu la confrontation militaire connue sous le nom de massacre de Chumik Shenko. Les Tibétains ne font pas le poids, leur armée étant moyenâgeuse face aux Britanniques armés de mitrailleuses Maxim. Les Britanniques perdent 202 hommes au combat et 411 d'autres causes, on estime que 2000 à 3000 Tibétains sont tués. Les Tibétains perdent la guerre mais voient la Chine humiliée dans son incapacité à défendre le Tibet d'une incursion étrangère. Photos : - Entrevue d'officiers anglais avec les Tibétains à Lhassa, - Le massacre de Chumik Shenko
  • 15. Les "Vingt et une demandes" (1915) 10) Les Vingt et une demandes" (1915) sont un ensemble de requêtes que le gouvernement de l'empire du Japon de l'ère Taishō adresse à celui de la république de Chine en janvier 1915, et que la Chine accepte dans des traités signés en mai 1915. Cette liste de demandes vise à étendre le contrôle politique et économique du Japon sur la Chine, dans le but de faire du pays un "protectorat japonais". Elles portent sur les points suivants : 1) confirmation des récentes acquisitions du Japon dans la province du Shandong, contrôle sur les voies ferrées, les côtes et les grandes villes de la province ; 2) extension du contrôle japonais sur le Sud de la Mandchourie et l'Est de la Mongolie-Intérieure; 3) contrôle du complexe minier de Hanyeping ; 4) interdiction à la Chine d'accorder davantage de concessions côtières à des puissances étrangères autres que le Japon ; 5) demandes diverses : nomination de conseillers japonais auprès du gouvernement central chinois, contrôle japonais sur les forces de police chinoises, droit de prêcher en Chine accordé aux missionnaires bouddhistes japonais, etc. Les visées japonaises entraînent un vif regain de nationalisme en Chine, ainsi qu'un boycott des importations japonaises sur le sol chinois. Images - Shigenobu Ōkuma, Premier ministre de l'empire du Japon. - Yuan Shikai, président de la République de Chine.
  • 16. Le traité de Versailles et la Chine (1919) 11) Le traité de Versailles (1919). En automne 1914, le Japon, qui a choisi le camp des Alliés, chasse les Allemands de leur base comptoir de Kiao-Tchou au Shantung, acquise par le procédé de la canonnière en 1898. Contre toute attente, au lieu de rétablir immédiatement la pleine souveraineté de la Chine sur sa province, les décideurs du traité de Versailles transfèrent au Japon les droits ex- allemands au Shantung. La Chine s’estime trahie par l’Occident. Des centaines de groupes, depuis les villes de Chine et les communautés chinoises d'outre-mer, envoient à Paris des télégrammes de protestation. Le 4 mai 1919, 3 000 étudiants se réunissent pour manifester à Pékin, devant la porte Tian'anmen, et diffusent un manifeste « Le territoire de la Chine peut être conquis, mais il ne peut être donné ! ». Outre le traité de Versailles, les nationalistes chinois dénoncent l'ensemble des prétentions du Japon, symbolisées par les "Vingt et une demandes", qui visent à accroître et à pérenniser la domination japonaise sur la Chine. Les étudiants dénoncent également le poids des traditions, le pouvoir des mandarins et l’oppression des femmes. Le ‘mouvement du 4 Mai’ pousse le gouvernement chinois à refuser de signer, en juin, le traité de Versailles. Le mouvement marque l’émergence en Chine d'une conscience patriotique. Photo du haut : Manifestation du 4 mai 1919 à Pékin contre la clause du traité de Versailles concernant le comptoir de Kiao-Tchou.
  • 17. L'invasion de la Mandchourie par le Japon (1931-1932). 12) Le 19 septembre 1931, la Mandchourie est envahie par 11 000 hommes de l’armée de l'Empire du Japon, immédiate- ment après l'incident de Moukden : la voie ferrée appartenant à la société japonaise est sabotée soi-disant par les Chinois, en réalité par de jeunes officiers japonais. Les Japonais y forment en février 1932, un État fantoche, le Mandchoukouo, qui leur est entièrement assujetti et qui perdure jusqu'en août 1945, date de l'invasion soviétique de la Mandchourie. Les troupes chinoises de Zhang Xueliang étaient relativement mal entraînées et mal commandées par rapport à leurs ennemis japonais. Des agents japonais avaient noyauté le commandement de Zhang, grâce à sa dépendance passée à des conseillers militaires japonais, et ses chefs de guerre. Le gouverne- ment chinois ne résista pas parce qu'il était préoccupé par des problèmes internes, notamment le nouveau gouvernement indépendant de Canton, les insurrections communistes, et la terrible inondation du Yang-tsé. Images - L’empire du Japon (en rouge) et la Mandchourie (en vert) - Troupes japonaises entrant à Shenyang
  • 18. La seconde guerre sino-japonaise (1937-1945). 13) La seconde guerre sino-japonaise. En juillet 1937, les Japonais qui s’entrainent près du pont Marco-Polo accusent les Chinois d'avoir enlevé un de leurs soldats, lequel, après avoir fait un tour dans une maison de passe, réapparaît deux heures plus tard... En août 1937, l'empereur Shōwa autorise la suspension des conventions internationales sur la protection des prisonniers de guerre, ce qui permet aux forces impériales de progresser sans respecter les prisonniers ou les civils des territoires conquis. L’idéologie nationaliste et militariste du régime Showa, qui considère les non-japonais comme des êtres inférieurs, donne lieu à des exactions atroces et massives contre les prisonniers chinois et les populations civiles. Lors du massacre de Nankin (déc. 1937-janv. 1938), plusieurs centaines de milliers de Chinois sont assassinés. Les armes chimiques et bactériologiques sont utilisées. L’Allemagne nazie, jusqu’en 1938, et l’Union soviétique jusqu'en 1941, fournissent un important soutien technique aux forces chinoises. L’Union soviétique souhaite, par cette aide, empêcher le Japon d’envahir la Sibérie comme lors de la bataille de Khalkhin Gol (mai à sept. 1939), afin d'éviter une guerre sur deux fronts. En 1938, la bataille de Wuhan dure 4 mois, les Japonais échouant finalement dans leur objectif d'anéantissement du gros des troupes chinoises. Pour stopper l'avance japonaise, les nationalistes chinois détruisent les digues du fleuve Jaune, provoquant une crue qui cause plusieurs centaines de milliers de morts civils. Photo du haut : Le 13 août 1937, les forces japonaises entrent dans Pékin.
  • 19. La seconde guerre sino-japonaise (1937-1945). À la fin 1941, le général japonais Yasūji Okamura obtient l’auto-risation de mettre en œuvre la "politique des Trois Tout" (« Tue tout, brûle tout, pille tout ! »), une stratégie de la terre brûlée conçue à l'origine comme une opération de représailles à "l'offensive des Cent Régiments" (août à déc. 1940) menée par le Parti communiste chinois. Cette politique, selon l’historien Mitsuyoshi Himeta, entraîne la mort d’environ 2,7 millions de civils chinois. La guerre cause la mort de plus de 20 millions de Chinois. 10 millions de civils chinois sont enrôlés de force pour des travaux dans les mines et les usines du Mandchoukouo. L'invasion soviétique de la Mandchourie, de la Mongolie-Extérieure et de la Corée a pour conséquence de livrer le nord de la Corée aux communistes coréens, aboutissant à la guerre de Corée (juin 1950 - juillet 1953), à laquelle participe la Chine communiste. - Photo du milieu : Mausolée de la guerre contre le Japon en République populaire de Chine, sur les lieux de l'incident du pont Marco Polo. - Photo du bas : La guerre de Corée. On estime que le conflit a fait plus de 800 000 morts parmi les militaires coréens, nordistes et sudistes, et 57 000 parmi les militaires des forces de l'ONU. Le nombre de victimes civiles est estimé à 2 millions et le nombre de réfugiés à 3 millions.
  • 20. Le cas de Taïwan Divers intellectuels et hommes politiques chinois affirment même que cette période d'humiliation ne prendra fin qu'avec la "reprise" de Taïwan, seul reste de la République de Chine créée en 1912. À cette île, s’ajoutent les iles Pescadores. Au contraire, il va de soi selon nous qu’étendre la dictature chinoise sur Taïwan, une île et un régime démocratique de 23 700 000 personnes, ne réparerait en aucune façon les malheurs passés de la Chine… et en créerait de nouveaux. Photos : - Taïwan, anciennement appelée Formose, colonie hollandaise, puis chinoise, occupée pendant 50 ans (1895-1945) par le régime impérial japonais. Après sa défaite face au Parti communiste chinois de Mao Zedong, Tchang Kaï-chek se replie à Taïwan en décembre 1949, avec près de deux millions de continentaux qui fuient le nouveau régime. Le mouvement démocratique de la fin des années 1980 a transformé Taïwan d'une dictature à parti unique en un État démocratique et bipartite. Taïwan est aujourd'hui l'un des pays les plus libres au monde, selon l'indice de liberté humaine établi par l'institut Fraser. La situation des droits humains y est excellente. Capitale : Taïpei (4 millions d’habitants) - Photo ci-contre :Tsai Ing-wen, présidente de Taïwan, élue en 2016, réélue en 2020. - 2ème photo en haut : L’archipel des Pescadores (en portugais ‘pêcheurs’) ou comté de Penghu : 90 îles et îlots à 45 km de Taïwan, 141 km², 103 000 habitants. Capitale : Makung
  • 21. Le cas de Taïwan Bien que très attachée à la démocratie, la population taïwanaise est partagée sur la question de l'indépendance ou de la réunification. En 2005, elle était majoritairement pour le statu quo, car une indépendance serait perçue comme une sécession par le gouvernement de Pékin, qui pourrait alors envahir l'île. Actuellement, plus de 70 % des Taïwanais refusent le régime de Xi Jinping et sont prêts à défendre leur démocratie. En janvier 2019, Xi Jinping a déclaré que pour récupérer Taïwan, la Chine « n'exclut pas le recours à la force. (…) La Chine doit être réunifiée et elle le sera. » La Chine a durant les dernières années accru ses incursions dans la zone d’identification de défense aérienne (ADIZ) de manière très sensible. Les relations entre Taïwan et la Chine sont de plus en plus tendues, la Chine ayant envoyé un grand nombre de navires de guerre et organisé des exercices militaires en mer de Chine du sud. Elle a aussi construit de nombreuses lignes de défense côtière (‘La Grande Muraille de sable’). Images : - Drapeau de Taïwan - Manœuvres militaires navales chinoises face à Taïwan, Xi Jinping en uniforme militaire
  • 22. Reconnaître officiellement Taïwan ? Le gouvernement de la République de Chine a occupé un siège de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies depuis la création de l‘ONU jusqu’au 25 octobre 1971, date à laquelle le gouvernement de Pékin fut admis à représenter la Chine à l'ONU à la place de celui de Taïwan. En déc. 2021, 14 États de l’ONU sur 192 conservent des relations diplomatiques (ambassades) avec Taïwan, mais 57 conservent néanmoins des relations avec Taïwan (bureau de représentation, bureau de liaison, mission commerciale, etc.). Beaucoup le pensent, lorsque davantage de pays reconnaîtront la contribution et l’importance de Taïwan dans le monde, la Chine n’osera plus envisager d’envahir l’île. Une façon de montrer notre solidarité avec les Taïwanais serait la reconnaissance de la République de Chine (Taïwan) par un maximum d’États membres de l’ONU, et particulièrement par l’Union européenne, au même titre que la République populaire de Chine, et l’ouverture officielle de relations diplomatiques avec Taïwan. Images : - Série de cartes historiques illustrant le recul de la reconnaissance de Taïwan par la communauté internationale. - Ministère des Affaires étrangères à Taïpei
  • 23. Tous les empires sont provisoires La question de la volonté de "récupération" de Taïwan (ou naguère du Tibet) exprimée par un ou par des dirigeants chinois - eux-mêmes de passage sur cette Terre comme tous les êtres humains… - pose la question plus vaste et plus profonde de la non- pérennité des empires. Certains pays dans l’histoire ont conquis, le plus souvent par la violence, d’immenses territoires. Ces royaumes ou empires se sont tous effondrés après quelques années, quelques décennies voire quelques siècles, souvent au profit d’autres royaumes ou empires qui se sont eux-mêmes disloqués par la suite.* « Seul le changement est permanent », disait Héraclite 500 ans avant notre ère… Les nations ou tribus dont sont originaires les fondateurs d’empires (des conquérants, colonisateurs ou dictateurs, et des gestionnaires plus ou moins avisés selon les cas) n’ont aucun droit à maintenir ou à recréer les situations du passé. * Les créations les plus durables sont dans les domaines de l’intelligence, de l’ouverture, de la beauté et de la bonté. Les êtres humains qui ont laissé la trace la plus profonde et la plus durable dans l’histoire du monde n’étaient pas des conquérants, beaucoup sont même morts assassinés ou en prison : Socrate, Jésus de Nazareth, Mansur al Hallaj, Gandhi, Steve Biko, Chico Mendes, Jerzy Popieluszko, Anna Politkovskaïa, Liu Xiaobo, etc.
  • 24. Tenter d’expliquer n’est pas justifier Ce diaporama montre que le poids du colonialisme - notam- ment occidental - dans le passé de la Chine explique l’esprit de revanche qui semble animer ses dirigeants actuels. Mais il ne justifie en aucune façon la politique expansionniste et les violations des droits humains commises par les Chinois et résumées dans les diapos ci-après : - l’oppression du Tibet - la répression contre les défenseurs des droits humains, l’oppression des Ouighours, la répression des démocrates à Hong-Kong. « L'humiliation ressentie par la Chine ne se cristallise pas seulement sur Taïwan et Hong Kong, mais sur l'ensemble de sa politique étrangère, tant dans ses rapports avec Moscou (la visite ratée de Mao à Staline en 1950 est le point de départ du "schisme" entre Chine et URSS) que dans ses rapports actuels avec l'Occident » écrit Bertrand Badie, professeur au CERI de Sciences Po. Relire l’histoire est une condition essentielle pour préparer un nouvel avenir (voir diaporama n° 9)
  • 25. L’oppression chinoise au Tibet Le Tibet a proclamé son indépendance vis-à-vis de la République de Chine en 1913 après avoir expulsé les autorités chinoises l'année précédente. Le 13e dalaï-lama a continué à diriger cette nation indépendante de facto en assumant à la fois le pouvoir politique et le pouvoir spirituel. Une caractéristique particulière du Tibet était l'interpénétration de la religion et de la politique dans l'histoire du pays depuis l'introduction de bouddhisme au 7ème siècle L'intervention militaire de l’Armée populaire de libération (chinoise) en 1950- 51, selon l’’Administration centrale tibétaine’*, a causé la mort d’environ 1,2 million de Tibétains par violence, faim ou autres causes indirectes. Les Chinois ont apporté des routes, des écoles et des hôpitaux modernes, ont aboli le servage et l'esclavage et instauré la réforme agraire. Cependant, le ‘Grand Bond en avant’ (1959-62) de Mao a mené à une famine au Tibet en 1960-1962. Les efforts de modernisation ont aussi eu pour résultat la destruction du riche patrimoine de la région, telle que la destruction, pendant la ‘Révolution culturelle’ (août 1966 - janvier 1968), de la majorité des monastères bouddhistes, et la répression du bouddhisme en général par le gouvernement communiste. * Gouvernement en exil conduit par le premier ministre tibétain, Lobsang Sangay, et installé à Dharamsala en Inde. Il se donne pour mission de prendre en charge les réfugiés tibétains et de « restaurer la liberté au Tibet ». Photos : 1) Drapeau tibétain. 2) Lobsang Sangay, Premier ministre du gouvernement tibétain en exil, et Tenzin Gyatso, 14ème dalaï-lama, à Boston en 2012.
  • 26. La dictature * de Xi Jinping Xi Jinping est l’actuel président de la République populaire de Chine. Sa présidence, structurée autour du concept de "rêve chinois", se distingue par une présence accrue de la Chine sur la scène régio- nale et mondiale, un mélange de capitalisme libéral et de collectivisme, ainsi qu’un renforcement de l'influence politique et idéologique du Parti communiste chinois (PCC) sur la société. En raison de son exaltation du sentiment national et de sa mainmise totale sur le Parti, Xi Jinping apparaît comme le dirigeant chinois le plus puissant et le plus autoritaire depuis Mao. Rompant avec l'effacement relatif de ses prédécesseurs, il fait modifier en 2018 la constitution pour supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels, pouvant ainsi rester au pouvoir pour une durée indéterminée. Par ailleurs, la "pensée" de Xi Jinping est inscrite dans la doctrine du PCC et dans la constitution, au même titre que celles de Mao Zedong et Deng Xiaoping. Photos : - Scène de la ‘Révolution culturelle’ sous Mao Zedong (ou Mao Tsé Toung) - Xi Jinping, né en 1953. * Jean-Joseph Boillot, auteur de Utopies made in monde et bon connaisseur de la Chine, estime que la notion de ‘despotisme’ conviendrait mieux que ‘dictature’ ou même ‘totalitarisme’.
  • 27. La dictature chinoise En Asie-Pacifique et en Occident, Xi Jinping est dénoncé pour sa politique agressive vis-à-vis de l'extérieur, notamment sur Taïwan et la mer de Chine, Son arrivée au pouvoir marque une montée en intensité dans la répression des opposants, - avec la répression contre les manifestations pour la démocratie sur la place Tiananmen, la détention et la mort en prison du dissident Liu Xiaobo, - la réaction brutale contre les manifestations hongkongaises de 2019- 2020, - mais aussi le contrôle policier de toute la population par les moyens technologiques les plus modernes comme la reconnaissance faciale. Images : - En pleine répression du mouvement démocratique de Tiananmen à Pékin, le 5 juin 1989, un homme se dresse, seul, face à une colonne de chars. A défaut d'avoir un nom, cet inconnu, devenu symbole de la résistance, a un surnom : Tank Man - Liu Xiaobo (1955-2017), Lors des manifestations de la place Tian'anmen les 3 et 4 juin 1989, il assure une médiation entre les étudiants et l’armée, demandant aux premiers de quitter la place et aux seconds de ne pas attaquer. Suite à sa participation à la Charte 08, un manifeste critiquant le régime autoritaire chinois, il est condamné à 11 ans de prison pour subversion. Prix Nobel de la paix 2010 - Manifestation pour la démocratie à Hong Kong le 9 juin 2019
  • 28. La répression contre les Ouighours La répression des minorités par le régime de Xi Jinping vise surtout les Ouïghours au Xinjiang, dont un environ un million sont enfermés et torturés dans plusieurs centaines camps d’internement, de travail et de "rééducation" appelés "centres de formation profession- nelle". Les ONG parlent d’un ethnocide et même d’un génocide, puisque la Chine impose un contrôle des naissances (tests de grossesse, avortements, stérilisation forcée des femmes, etc. ). La réaction occidentale ne peut être qu’économique et politique : sanctions commerciales, dénonciation internationale solennelle, soutien aux démocrates chinois, etc. La gestion opaque par Xi Jinping lors de l'émergence de la pandémie de Covid-19 apparue en Chine, lui vaut également de nombreuses critiques. Photos : - Manifestation contre le travail forcé des Ouighours dans le camps. Les Ouïghours, un peuple musulman et turcophone, constituent aujourd'hui la plus importante (officiellement, près de 25 millions) des minorités nationales reconnues de la région autonome du Xinjiang. - Ilham Toti, Ouighour né en 1969, enseignant en droit constitutionnel et commerce international. Condamné à la prison à vie en 2014 pour "subversion" en raison de sa critique de la politique du gouvernement chinois envers les Ouïghours. Ses proches sont sans nouvelle de lui depuis 2017. Toujours emprisonné, il a reçu de nombreuses distinctions dont le prix Sakharov du Parlement européen en déc. 2019 .
  • 29. L’expansionnisme économique chinois L’expansionnisme économique chinois à travers le monde a été favorisé par les règles néolibérales de libre échange qui ont permis la désindustrialisation de l’Europe, la Chine devenant « l’atelier du monde », et par le laxisme des Européens face à une concurrence déloyale du fait des salaires, conditions de travail et absence de normes environnementales en Chine pendant des décennies. Bien sûr, l’expansionnisme économique, même s’il a des consé- quences politiques, ne peut pas être assimilé à un impérialisme militaire. Il est peut-être, en attendant mieux, le meilleur - ou le moins mauvais - moyen pour la Chine de « prendre sa revanche »… Images - La « nouvelle route de la soie » (en anglais One Belt, One Road) est un ensemble de liaisons maritimes et de voies ferroviaires entre la Chine et l'Europe passant par le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie, la Pologne, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni. Elle a été dévoilée à l'automne 2013 par le gouvernement chinois ; elle est l'une des priorités de la diplomatie chinoise, sous la présidence de Xi Jinping. Cette politique titanesque de constructions d’infrastructures portuaires, ferroviaires, terrestres lui permettra de s’approvisionner en matières premières et de se mettre sur le devant de la scène internationale. - États membres de la nouvelle route de la soie en 2019. ■