Savoirs et Gestes Créatifs C Moineau 09 12 20.pdf
1. Savoirs et « gestes créatifs »
Séminaire GCAF du 09/12/2020 - Christophe Moineau
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2. TITRE DE LA PRÉSENTATION
> TITRE DE LA PARTIE
Savoirs - épisode 3
Des savoirs communs au « métiers créatifs » ? 2
3. « Le musicien doit constamment questionner la dimension épistémologique des savoirs qu’il
entreprend d’étudier, ce qui m’a amené à distinguer dès 2010 une épistémologie "scientifique"
d’une épistémologie "technique" (Terrien, 2010c, 2015), ce que C. Amade-Escot nomme
épistémologie pratique (Amade-Escot, 2014). » (Terrien, 2017)
« L’incidence de l’épistémologie pratique des professeurs sur les savoirs co-construits en
danse contemporaine: analyse comparative de trois cas contrastés à l’école élémentaire »
(Arnaud-Bestieu, 2011).
Des épistémologies croisées et à croiser
Des savoirs communs aux « activités créatives » ? 3
4. Petit (2017) envisage une épistémologie du mi-lieu :
« au mi-lieu. Au milieu de l’art et de la science, au milieu du producteur et du consommateur, au
milieu des SHS et des STI, […] » (idem)
- Chrysos (2016) :
Si nous devions contraster l’épistémologie classique avec l’épistémologie du design, c’est vers
l’épistémologie générique d’Anne-Françoise Schmid que nous nous tournerions, pour cette
raison précisément qu’il ne s’agit pas d’une épistémologie disciplinaire (Chrysos, 2016, cité
par Petit, 2017). »
Une épistémologie du design à inventer
Des savoirs communs aux « activités créatives » ? 4
5. « Une épistémologie de la pratique en tant qu’elle est implicite dans les processus intuitifs
et artistiques […] » (Cross, 2001, cité par Vial, 2015)
Cross (idem) distingue :
- un savoir qui réside dans les personnes : connaitre et comprendre la faculté humaine à faire du design,
- un savoir qui réside dans les processus, c’est-à-dire les méthodes de conception en design […]
- un savoir qui réside dans les produits eux-mêmes, c’est-à-dire les formes, les matériaux […]
Pour Cross (2007) :
« […] il existe des formes de savoir propres à la conscience et à la compétence d’un designer,
qui sont indépendantes des différents domaines professionnels de pratique du design . »
La pratique du design se distinguerait de l’ingénierie « par sa maîtrise du registre formel, sa
sensibilité à l’usage et son souci de l’expérience utilisateur » (Vial, 2015).
Le design : une discipline (scientifique ?)
Des savoirs communs aux « activités créatives » ? 5
6. AUTRES
SUJETS
SOURCES DE
CONNAISSANCES
EXTERNES
Œuvres de référence
Manuels & traités
Revues spécialisées
Anciens projets, etc.
MOYENS DE REPRÉSENTATION
& DE COMMUNICATION
Technologies manuelles
& informatiques de :
. Dessin
. Modélisation
. Simulation
. Communication
. Traitement de l’information
COMPÉTENCE DU
SUJET-CONCEPTEUR
Métaconnaissances
Connaissances
Systèmes de valeurs
Imaginaire
Habiletés
TÂCHE DE CONCEPTION
État final
de représentation
de l’artéfact
États intermédiaires
de représentation
de l’artéfact
État initial de
représentation
de l’artéfact
SUJET-CONCEPTEUR
1
3
2
6
5
4
Design compétences et connaissances
Des savoirs communs aux « activités créatives » ? 6
D’après Lebahar, 2007, 39
7. Une didactique du design
Des savoirs communs aux « activités créatives » ? 7
Une « discipline » aux contour flous constituées :
- d’un corps de savoirs (histoire du design, technologie des systèmes, des matériaux, modes
de représentations, etc. [Cusenier, Marchand, & Tortochot : 2019])
- de savoirs en acte propres aux situations professionnelles des métiers des designers
(l’activité de conception décrite et analysée par Lebahar [2007],).
Des enseignements dispensés avec des objectifs différents :
- à des élèves de lycées professionnels au sein d’enseignements d’ouvertures
- à des élèves ou étudiants se destinant à devenir designers
8. En lycée professionnel un enseignement aux objectifs « larges » (MENJS, 2010):
Les enseignements arts appliqués et cultures artistiques développent chez les élèves :
- la dimension citoyenne en encourageant l'autonomie et l'esprit d'initiative, l'ouverture aux
autres et la capacité à travailler en équipe, le sens des responsabilités ;
- l'épanouissement personnel en élargissant les connaissances, en favorisant la construction
d'une opinion personnelle, la formation du goût et de la sensibilité à travers le développement
de la curiosité, de l'esprit critique, de la créativité, de l'expression et de l'aisance à
communiquer ;
- l'acquisition de méthodes de travail dans le cadre d'une démarche expérimentale s'appuyant
sur un raisonnement argumenté et rigoureux.
Des savoirs communs aux « activités créatives » ? 8
Des savoirs enseignés (?)
9. - En latin populaire, savoir-saveir : « avoir de la saveur ».
- En latin classique :
. verbe intransitif : « avoir du goût, exhaler une odeur, sentir par le sens du goût »
. Transitivement, savoir signifie « connaître quelque chose, comprendre ».
Le terme véhicule deux filiations :
- une première sensorielle et perceptive
- une deuxième analytique et intellectualisée pour évoquer ce qu’est le savoir.
Lorsque l’on est « sensible à », on est attentif à, à l’écoute de, perméable aux évènements
vécus.
C’est de cette attention que l’on porte à la recherche du sens vécu qu’émerge la notion de savoir
sensible. (Baeza, 2019)
Des savoirs sensibles
Des savoirs communs aux « activités créatives » ? 9
10. - L’expérience sensible devient un savoir à partir du moment où elle entre dans un processus
expérientiel d’apprentissage (Kolb, 1983).
- L’analyse que [le sujet] porte sur ses diverses expériences enclenche un processus
métacognitif, transformant de fait ses expériences en savoir. (Baeza, 2019)
- Formaliser les savoirs sensibles en formation est une façon de rendre visibles et de mettre en
mots les perceptions de celle ou celui qui les éprouve.
- Pour Rancière (2000), c’est dans l’art que le sensible s’exprime le plus librement.
Les « manières de faire » dans les arts promeuvent prioritairement le mode perceptif, intuitif et
pré–réflexif.
- […] l’expérience esthétique analysée par son auteur lui permet d’accéder à sa singularité
(Dewey, 1915), transformant ses expériences en savoirs sensibles.
Des savoir sensibles
Des savoirs communs aux « activités créatives » ? 10
12. Wittorski, R. (2003). L'écriture sur la pratique comme outil de professionnalisation (la contribution de l'écriture sur la
pratique professionnelle à la fabrication des savoirs et des compétences). Dans O. Douard (Éd.), Dire son métier :
les écrits des animateurs (pp. 47-63). Paris, France : L'Harmattan.
Alexandra Arnaud-Bestieu. L’incidence de l’épistémologie pratique des professeurs sur les savoirs co- construits en
danse contemporaine : analyse comparative de trois cas contrastés à l’école élémentaire. Education. Université
Toulouse le Mirail - Toulouse II, 2011. Français. NNT : 2011TOU20018 . tel-00634310. https://tel.archives-
ouvertes.fr/tel-00634310
Findeli,A., 2015, "La recherche-projet en design et la question de la question de recherche : essai de clarification
conceptuelle"
Vial, S., 2015, "Qu’est-ce que la recherche en design ? Introduction aux sciences du design"
Petit, Victor. "Perspectives sur le design. Métier, enseignement, recherche.", 6 mai 2017, Cahiers COSTECH
numéro 1.
« Chrysos, P. (2016) « Autour des travaux d’Anne-Françoise Schmid : le potentiel scientifique d’un courant
épistémologique », Natures Sciences Sociétés, Vol. 24, n°3, p.251-260.
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