2. Le service
Écrivons
une nouvelle page avec
le label PACFL
FAIRE LE CHOIX
D’UN EMBALLAGE DURABLE
www.cartononduledefrance.org
Retrouvez
Bertrand Guély
et son regard
d'expert sur :
vegetable.fr
LE SYNDROME DE LA PASTÈQUE
Ou la difficulté légale d’apporter
un service pourtant attendu
La pastèque, de par sa taille et son poids, est un fruit qui doit
être portionné pour pouvoir intéresser tous les types d’acheteurs
et surfer sur la vague du snacking diététique. À ce titre, la
découpe en magasin est idéale mais se heurte à des exigences
sanitaires qui en découragent plus d’un ou en encouragent
d’autres, ceux qui ne sont manifestement pas sur les listes
de contrôle de la DGCCRF, à se la jouer à l’arrache via une
hypothétique découpe au labo boucherie. Ceci est aussi vrai
pour les grilloirs à châtaignes, la découpe d’ananas...
Plutôt que d’ennuyer les magasins avec des mentions qui
feront bientôt passer les étiquettes pour le 1er volume de
Guerre et Paix, ne vaudrait-il pas mieux se pencher sur toutes
ces tracasseries règlementaires qui, finalement, nuisent au
services attendus par le client : épluchage et portionnabilite sur
site, vente des déclassés, vente au doigt ou a la pièce plutôt
qu’au kg... Messieurs les faiseurs de loi, laissez donc le client
faire la sienne.
en bref
Le mois
prochain :
Ce qui se
fait de mieux
ailleurs
en f&l
2. Les produits ne sont pas de saison,
barbarisme chauvin pour ne pas dire
« pas de chez nous ! »
Pourquoi le rayon FL cristallise-t-il une telle pas-sion
sur un sujet finalement banal... Alors qu’il
existe au sein des mêmes hypermarchés des
rayons entiers invitant à découvrir les « saveurs
d’ailleurs » et ce dans un pays mondialement
reconnu pour sa fantastique gastronomie ? Dans
tous les cas, il convient d’offrir au client ce service
qu’il réclame, à force de se l’être fait suggérer...
• Évitons les provocations sur les quelques
espèces symboles. Proposer des pêches espa-gnoles
ou des tomates italiennes en saison
n’est pas vendeur et ne risque de réjouir que
les vendeurs de pneus ou de bonnets rouges...
• Identifions avec un drapeau français ou, à
minima UE, les produits non importés.
• Limitons l’importation au strict complément
de gamme. S’il est a priori vertueux de vendre
d’abord la production française, il est par
contre réducteur de ne pas proposer ce qui se
produit ailleurs.
3. Les légumes, on ne sait pas comment
les préparer !
• Ici, la télévision et sa profusion de pro-grammes
célébrant à grands coups de chefs
le retour en grâce de la cuisine, travaille pour
nous et rend récurrents les apports qu’il fallait
avant financer via de couteux cooking shows.
• Commençons par la base ! Avant de faire
distribuer des fiches sur le « Gratin de chou-chou
a la Réunionnaise », indiquons d’abord
à Madame Michu que la chayotte/cristophine
est un légume qui ne se consomme pas cru...
• N’oublions pas non plus que, contrairement
aux primeurs spécialisés, la GMS fait elle-même
le lit de sa concurrence. Il est logique
que certaines espèces pâtissent en 1re gamme
de la montée qualitative des conserves et des
surgelées, toujours plus pratiques, toujours
plus restitutives des qualités organiques et
toujours moins chères.
• Exposons dans leur intégralité les rares seg-mentations
qui ont fait leurs preuves (pomme
de terre, tomate, condiments...).
4. Il y a plus de choix chez mon Primeur !
Sans expliquer à nouveau la différence entre
choix réel et choix perçu, tout est ici ques-tion
de merchandising impactant et d’étalage
aguicheur. Le client vous concédera le titre
de spécialiste de l’ananas si vous regroupez
Le client
exichiant...
qui rend
finalement
service !
Il compare les
origines/variétés
inscrites sur les
colis avec celles des
balisages, vérifie les
équivalences prix au
kg, pèse les UVC
en cherchant les
quelques grammes
manquant,
stigmatise les
mélanges de
variétés où
les défauts de
maintenance et,
basiquement, sent
l’excitation monter
à chaque fois qu’il
peut identifier la
plus minime des
défaillances. Que
vous le vouliez ou
pas, il fréquente
le rayon. Mais
ce type de client
existant partout,
autant s’en servir
comme référent
d’exigence et axer
votre recherche du
service sur ce qu’il
ne manquera pas
d’inscrire dans le
cahier des doléances
que met l’accueil
à disposition et
dont la lecture
et à ce titre riche
d’enseignements.
MD2 bateau, Cayenne lisse par avion, pain de
sucre (éthrélé ou pas), Queen Victoria et Bio/
Fair Trade sur la même table en expliquant les
spécificités de chacun. Il ne s’en souviendra
que rarement si chaque référence est perdue
au sein d’univers (haut de gamme, exotiques,
bio...) aussi artificiels qu’élitistes.
5. Je travaille, moi, et quand je passe
en fin de journée, c’est Beyrouth !
« Il n’y a jamais personne pour me conseiller, pour
me servir, pour mettre dans les sachets quand il y en
a, les produits ne sont pas frais, il y a des ruptures... »
Finalement, le leitmotiv d’un des référents de la
GMS, ayant érigé simplicité et pragmatisme au
rang de valeurs fondatrices, le fameux « plein,
propre, balisé » reste toujours furieusement
d’actualité, tant le client cherche avant tout à
trouver tout ce qu’il veut quand il vient, tant il
reste attaché à la propreté dans l’univers des
produits frais et tant il a besoin d’être informé,
rassuré sur ce qu’il achète. L’enseigne qui veut
éviter cette 5e critique de son service doit :
• Maîtriser la réouverture de 17 h.
• Garder sa vente assistée, qui veut aussi dire
moins de casse (servir les fruits murs revient
à un FIFO naturel) et plus de vente associée
(on propose le basilic frais avec la tomate) : les
salaires se payent d’eux mêmes.