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Avis d’experts
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ MARS 2005 ➤ PAGE 15
lioration qu’ils vont proposer et mettre
en œuvre. Ce mode de déploiement est
particulièrement motivant et les partici-
pants s’impliquent fortement. La mise en
place des 5S est également l’opportunité
d’enrichir les tâches des opérateurs,
notamment en leur déléguant l’entretien
courant des machines et équipements.
Une petite formation dispensée par les
experts de la maintenance peut s’avérer
nécessaire, puis les experts et les opéra-
teurs travaillent ensemble à l’écriture des
modes opératoires et procédures d’entre-
tien courant.
Cette collaboration est une excellente
opportunité pour les uns et les autres de
connaître les contraintes et problèmes de
l’autre partie.
Pour la plupart des opérateurs concernés,
cet enrichissement de tâche est vécu très
positivement, il valorise leur poste au delà
de la simple conduite de machine et les
implique au quotidien.
Le respect
des procédures
et des équipements
L’implication entraîne le respect des
modes opératoires et des procédures que
les opérateurs auront contribués à écrire,
ou tout du moins dont ils auront compris
la nécessité et l’importance. L’implication
les pousse également à respecter les équi-
pements et les installations, réduisant
ainsi sensiblement les problèmes et gas-
pillages dus à la négligence.
L’implication des opérateurs dans les
tâches courantes de maintenance préven-
tive en fait des auxiliaires intéressés et pré-
cieux lors d’interventions plus lourdes.
Fini les opérateurs narquois, ravis du
chômage forcé durant les pannes. Ils sont
désormais sensibles au bon maintien de
leur outil de travail et à la recherche de
la meilleure performance globale. Ils col-
laborent volontiers à la hauteur de leurs
nouvelles compétences.
Les bénéfices
pour les services maintenance
et production
La délégation des tâches les plus simples
de l’entretien courant aux opérateurs de
production offre l’opportunité de dégager
les spécialistes maintenance des tâches
à faible valeur ajoutée. Selon le cas, les
transferts pourront aller assez loin
(projets maintenance productive totale).
Quels sont alors les bénéfices pour la
maintenance et la production, l’une ne
gagne-t-elle pas au détriment de l’autre ?
Non, car pour la production, l’intégra-
tion d’une part de maintenance tend à
rendre ses équipes plus autonomes et
donc plus réactives et performantes.
C’est un bénéfice évident pour le travail
posté, de nuit ou de week-end, quand la
maintenance est moins présente. Par
ailleurs, l’enrichissement des tâches des
opérateurs de production est possible par
les gains d’efficience et l’élimination de
gaspillages. Il s’agit donc d’un transfert
de charges à non-valeur ajoutée à des
activités à valeur ajoutée.
Pour la maintenance, la délégation des
opérations d’entretien courant et la réduc-
tion d’interventions pour mauvaise uti-
lisation et négligences constituent une
opportunité d’optimiser la répartition des
équipes et leur emploi du temps.
Idéalement, on pourrait imaginer un glis-
sement des compétences vers le haut, les
experts maintenance déléguant les tâches
basiques et se concentrant sur l’amélio-
ration technique du parc existant, la qua-
lification des nouveaux équipements, et
pourquoi pas, la conception de machines
sur mesure.
Collaborer et gagner
en implantant les 5S
La mise en place des 5S dans une entre-
prise est une bonne opportunité pour les
services production et maintenance de
collaborer sous une forme partenariale,
et non plus seulement sur le traditionnel
mode de confrontation entre client intran-
sigeant et fournisseur dévoué.
En revoyant leurs contributions relatives
et en se basant sur une approche proces-
sus transversale, les 2 services tireront
chacun un bénéfice, tout en améliorant la
performance globale de l’entreprise.
Cet aspect des 5S, qui va bien au delà
de « faire de l’ordre, ranger et tenir
propre » qui leur est associé tradition-
nellement, est trop peu souvent exploité
par les entreprises.
20 ans après leur apparition dans les
boîtes à outils occidentales, les 5S n’ont
rien perdu de leur intérêt.
C’est en passant un chiffon chaque soir sur la machine que l’on peut détecter
précocement des anomalies, des fuites, des surchauffes, des changements
de couleur, de forme, des odeurs inhabituelles.
Avis d’experts
PRODUCTION MAINTENANCE ➤ MARS 2005 ➤ PAGE 14
Les 5S font partie des méthodes “japo-
naises” apparues en Occident dans
les années 1980. Le terme “5S” désigne
une démarche dont le sigle rappelle les
cinq verbes d’action (débarrasser, ranger,
nettoyer, standardiser, progresser), qui en
japonais commencent tous par la
lettre “S” (Seiri, Seiton, Seiso, Seiketsu,
Shitsuke). La méthode ou plutôt la
démarche est désormais connue sous le
nom générique de 5S.
Les cinq étapes successives du déploie-
ment des 5S sont les suivantes :
1. supprimer l’inutile ;
2. situer et ranger les choses ;
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4. standardiser les règles ;
5. suivre et progresser.
Supprimer l’inutile, c’est trier pour ne
garder que le strict nécessaire sur le poste
de travail et se débarrasser du reste, car
un poste de travail encombré ne favorise
pas la performance. En effet, une part
non négligeable du temps et de l’énergie
est gaspillée en recherches, parfaitement
inutiles si le poste était en ordre.
Situer et ranger les choses utiles, celles
indispensables au travail, de manière
fonctionnelle et s’astreindre à remettre
en place les objets : cela se concrétise par
la mise en place d’un “arrangement” pour
visualiser et/ou situer facilement ces
objets.
Le nettoyage régulier permet le maintien
en bonnes conditions opérationnelles des
outils, équipements, machines, etc.
➤ Par Christian HOHMANN(1)
, manager au sein du cabinet Agamus
Consult, conseil en performance opérationnelle.
La maintenance est par vocation au service de la
production. Avec les 5S, les opérateurs de production
peuvent contribuer en retour à la performance de la
maintenance.
Dans un environnement propre, scin-
tillant, une anomalie se détecte plus faci-
lement et plus rapidement, à l’exemple
d’une fuite d’huile, qui se verra de suite
sur une machine propre mais passera
inaperçue si la machine est maculée en
permanence.
La standardisation vise à inscrire comme
des règles basiques le maintien de la pro-
preté et l’élimination des causes de
désordre. Le respect de ces règles de
conduite et de comportements dans la
zone de travail doit devenir un acte
normal du quotidien.
Finalement, pour faire vivre les quatre
premiers S, il faut surveiller et suivre
régulièrement l’application des règles,
les remettre en mémoire, en corriger les
dérives et les faire évoluer en fonction
des progrès accomplis.
Les 5S, base de la maintenance
productive totale
Les 5S sont un prérequis pour l’implan-
tation de la TPM, car on ne saurait
réduire le temps d’indisponibilité d’une
machine s’il faut fouiller pour retrou-
ver pièces et outils, ou si toute interven-
tion nécessite un décrassage préalable
pour identifier la source des problèmes.
Pour les mêmes raisons, les 5S sont un
préalable indispensable au SMED, ou
changement d’outils rapide : comment
pourrait-on gagner du temps si l’on com-
mence par en perdre ?
L’ordre, le rangement et la propreté, acti-
vités de base du programme 5S, sont
donc bénéfiques à la performance des
équipes de maintenance. Cependant, la
contribution des opérateurs de produc-
tion impliqués dans les 5S va bien au
delà.
Le nettoyage quotidien
est une forme d’inspection
C’est en passant un chiffon chaque soir
sur la machine que l’on peut détecter pré-
cocement des anomalies, des fuites, des
surchauffes, des changements de couleur,
de forme, des odeurs inhabituelles.
L’humain est doté de formidables cap-
teurs et pour peu qu’il soit motivé, il sait
analyser et réagir à ces stimulus.
Le terme “nettoyage” est à prendre au
sens le plus large : il intègre les opéra-
tions d’entretien courant telles que la
lubrification et les resserrages. Si l’on
considère que ces tâches font partie de
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lifier ce type de nettoyage de “nettoyage
à valeur ajoutée”.
L’implication et l’enrichissement
des tâches
L’approche 5S est participative ; les opé-
rateurs sont sollicités pour repenser le
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LA CONTRIBUTION DES 5S
À LA MAINTENANCE
➤ Intégrer et responsabiliser
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DR
(1) Ancien responsable de production et des
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Article production maintenance8_hohmann

  • 1. Avis d’experts PRODUCTION MAINTENANCE ➤ MARS 2005 ➤ PAGE 15 lioration qu’ils vont proposer et mettre en œuvre. Ce mode de déploiement est particulièrement motivant et les partici- pants s’impliquent fortement. La mise en place des 5S est également l’opportunité d’enrichir les tâches des opérateurs, notamment en leur déléguant l’entretien courant des machines et équipements. Une petite formation dispensée par les experts de la maintenance peut s’avérer nécessaire, puis les experts et les opéra- teurs travaillent ensemble à l’écriture des modes opératoires et procédures d’entre- tien courant. Cette collaboration est une excellente opportunité pour les uns et les autres de connaître les contraintes et problèmes de l’autre partie. Pour la plupart des opérateurs concernés, cet enrichissement de tâche est vécu très positivement, il valorise leur poste au delà de la simple conduite de machine et les implique au quotidien. Le respect des procédures et des équipements L’implication entraîne le respect des modes opératoires et des procédures que les opérateurs auront contribués à écrire, ou tout du moins dont ils auront compris la nécessité et l’importance. L’implication les pousse également à respecter les équi- pements et les installations, réduisant ainsi sensiblement les problèmes et gas- pillages dus à la négligence. L’implication des opérateurs dans les tâches courantes de maintenance préven- tive en fait des auxiliaires intéressés et pré- cieux lors d’interventions plus lourdes. Fini les opérateurs narquois, ravis du chômage forcé durant les pannes. Ils sont désormais sensibles au bon maintien de leur outil de travail et à la recherche de la meilleure performance globale. Ils col- laborent volontiers à la hauteur de leurs nouvelles compétences. Les bénéfices pour les services maintenance et production La délégation des tâches les plus simples de l’entretien courant aux opérateurs de production offre l’opportunité de dégager les spécialistes maintenance des tâches à faible valeur ajoutée. Selon le cas, les transferts pourront aller assez loin (projets maintenance productive totale). Quels sont alors les bénéfices pour la maintenance et la production, l’une ne gagne-t-elle pas au détriment de l’autre ? Non, car pour la production, l’intégra- tion d’une part de maintenance tend à rendre ses équipes plus autonomes et donc plus réactives et performantes. C’est un bénéfice évident pour le travail posté, de nuit ou de week-end, quand la maintenance est moins présente. Par ailleurs, l’enrichissement des tâches des opérateurs de production est possible par les gains d’efficience et l’élimination de gaspillages. Il s’agit donc d’un transfert de charges à non-valeur ajoutée à des activités à valeur ajoutée. Pour la maintenance, la délégation des opérations d’entretien courant et la réduc- tion d’interventions pour mauvaise uti- lisation et négligences constituent une opportunité d’optimiser la répartition des équipes et leur emploi du temps. Idéalement, on pourrait imaginer un glis- sement des compétences vers le haut, les experts maintenance déléguant les tâches basiques et se concentrant sur l’amélio- ration technique du parc existant, la qua- lification des nouveaux équipements, et pourquoi pas, la conception de machines sur mesure. Collaborer et gagner en implantant les 5S La mise en place des 5S dans une entre- prise est une bonne opportunité pour les services production et maintenance de collaborer sous une forme partenariale, et non plus seulement sur le traditionnel mode de confrontation entre client intran- sigeant et fournisseur dévoué. En revoyant leurs contributions relatives et en se basant sur une approche proces- sus transversale, les 2 services tireront chacun un bénéfice, tout en améliorant la performance globale de l’entreprise. Cet aspect des 5S, qui va bien au delà de « faire de l’ordre, ranger et tenir propre » qui leur est associé tradition- nellement, est trop peu souvent exploité par les entreprises. 20 ans après leur apparition dans les boîtes à outils occidentales, les 5S n’ont rien perdu de leur intérêt. C’est en passant un chiffon chaque soir sur la machine que l’on peut détecter précocement des anomalies, des fuites, des surchauffes, des changements de couleur, de forme, des odeurs inhabituelles.
  • 2. Avis d’experts PRODUCTION MAINTENANCE ➤ MARS 2005 ➤ PAGE 14 Les 5S font partie des méthodes “japo- naises” apparues en Occident dans les années 1980. Le terme “5S” désigne une démarche dont le sigle rappelle les cinq verbes d’action (débarrasser, ranger, nettoyer, standardiser, progresser), qui en japonais commencent tous par la lettre “S” (Seiri, Seiton, Seiso, Seiketsu, Shitsuke). La méthode ou plutôt la démarche est désormais connue sous le nom générique de 5S. Les cinq étapes successives du déploie- ment des 5S sont les suivantes : 1. supprimer l’inutile ; 2. situer et ranger les choses ; 3. (faire) scintiller, nettoyer ; 4. standardiser les règles ; 5. suivre et progresser. Supprimer l’inutile, c’est trier pour ne garder que le strict nécessaire sur le poste de travail et se débarrasser du reste, car un poste de travail encombré ne favorise pas la performance. En effet, une part non négligeable du temps et de l’énergie est gaspillée en recherches, parfaitement inutiles si le poste était en ordre. Situer et ranger les choses utiles, celles indispensables au travail, de manière fonctionnelle et s’astreindre à remettre en place les objets : cela se concrétise par la mise en place d’un “arrangement” pour visualiser et/ou situer facilement ces objets. Le nettoyage régulier permet le maintien en bonnes conditions opérationnelles des outils, équipements, machines, etc. ➤ Par Christian HOHMANN(1) , manager au sein du cabinet Agamus Consult, conseil en performance opérationnelle. La maintenance est par vocation au service de la production. Avec les 5S, les opérateurs de production peuvent contribuer en retour à la performance de la maintenance. Dans un environnement propre, scin- tillant, une anomalie se détecte plus faci- lement et plus rapidement, à l’exemple d’une fuite d’huile, qui se verra de suite sur une machine propre mais passera inaperçue si la machine est maculée en permanence. La standardisation vise à inscrire comme des règles basiques le maintien de la pro- preté et l’élimination des causes de désordre. Le respect de ces règles de conduite et de comportements dans la zone de travail doit devenir un acte normal du quotidien. Finalement, pour faire vivre les quatre premiers S, il faut surveiller et suivre régulièrement l’application des règles, les remettre en mémoire, en corriger les dérives et les faire évoluer en fonction des progrès accomplis. Les 5S, base de la maintenance productive totale Les 5S sont un prérequis pour l’implan- tation de la TPM, car on ne saurait réduire le temps d’indisponibilité d’une machine s’il faut fouiller pour retrou- ver pièces et outils, ou si toute interven- tion nécessite un décrassage préalable pour identifier la source des problèmes. Pour les mêmes raisons, les 5S sont un préalable indispensable au SMED, ou changement d’outils rapide : comment pourrait-on gagner du temps si l’on com- mence par en perdre ? L’ordre, le rangement et la propreté, acti- vités de base du programme 5S, sont donc bénéfiques à la performance des équipes de maintenance. Cependant, la contribution des opérateurs de produc- tion impliqués dans les 5S va bien au delà. Le nettoyage quotidien est une forme d’inspection C’est en passant un chiffon chaque soir sur la machine que l’on peut détecter pré- cocement des anomalies, des fuites, des surchauffes, des changements de couleur, de forme, des odeurs inhabituelles. L’humain est doté de formidables cap- teurs et pour peu qu’il soit motivé, il sait analyser et réagir à ces stimulus. Le terme “nettoyage” est à prendre au sens le plus large : il intègre les opéra- tions d’entretien courant telles que la lubrification et les resserrages. Si l’on considère que ces tâches font partie de la maintenance préventive, on peut qua- lifier ce type de nettoyage de “nettoyage à valeur ajoutée”. L’implication et l’enrichissement des tâches L’approche 5S est participative ; les opé- rateurs sont sollicités pour repenser le travail de manière efficiente, en fonction de leur expérience, des contraintes qu’ils vivent au quotidien et des idées d’amé- LA CONTRIBUTION DES 5S À LA MAINTENANCE ➤ Intégrer et responsabiliser les opérateurs de production DR (1) Ancien responsable de production et des méthodes chez Yamaha, Christian Hohmann a formé de nombreuses équipes et a implanté les outils et méthodes du Lean Manufacturing, dont les 5S et la TPM.