2.
La mesure des gaz du sang permet
d’évaluer la capacité des poumons à fournir
de l’oxygène (O2) aux tissus (oxygénation)
et à extraire le gaz carbonique (CO2) qu’ils
ont produit (ventilation), ainsi que la
capacité des reins à réabsorber ou à
excréter des bicarbonates (pour couvrir
les besoins de l’équilibre acido-basique).
3.
Diagnostic et « bilan » d’une affection
respiratoire chronique (asthme, emphysème).
Évaluation de la gravité d’une insuffisance
cardiaque, d’une cardiopathie congénitale.
Étude d’un trouble du sommeil (apnées du
sommeil).
Adaptation de l’oxygénothérapie chez les malades
souffrant de troubles respiratoires.
4.
Appréciation en urgence de la fonction
respiratoire et de l’équilibre acidobasique en cas d’embolie
pulmonaire, d’OAP, de choc. C’est sans
doute l’examen le plus pratiqué en
réanimation et en anesthésie
5.
La pression partielle d’un gaz dans le
sang est la pression exercée par le gaz
à l’état dissous, c’est-à-dire dans l’état
où il franchit la barrière alvéolocapillaire pour passer du poumon dans le
sang (O2) ou du sang au poumon (CO2).
6. La PaO2 est la pression partielle exercée par l’O2
dissous dans le sang artériel.
La PaCO2 est la pression partielle exercée par le
CO2 dissous dans le sang artériel.
La PaO2 reflète l’oxygénation du sang par les
poumons.
La PaCO2 reflète la ventilation pulmonaire :
• toute baisse de la ventilation augmente la PaCO2 ;
• toute augmentation de la ventilation baisse la PaCO2.
7.
La saturation en O2 de l’hémoglobine
(SaO2) est le pourcentage d’O2 fixé sur
l’hémoglobine qui transporte l’O2 dans
le sang. Elle dépend de la PaO2., de
sorte qu’une baisse limitée de la
saturation peut correspondre à une
chute relativement importante de la
PaO2.
8.
Le potentiel hydrogène (pH) est une façon
d’exprimer la concentration des ions H+ dans une
solution.
Il baisse lorsque la concentration des ions H+
augmente (acidose). Il augmente lorsque la
concentration des ions H+ diminue (alcalose). Le
pH artériel sanguin est mesuré en même temps
que les gaz du sang.
Les bicarbonates plasmatiques contribuent avec
la PaCO2 au maintien du pH dans les limites de la
normale.
9.
Le sang est prélevé par ponction de
l’artère radiale après test d’Allen, qui
consiste à comprimer les deux
artères, radiale et cubitale, afin de vider
la main de son sang. Lorsque celle-ci est
devenue blanche, l’artère cubitale est
libérée. Si la main se recolore la ponction
est autorisée car cela montre qu’en cas de
lésion de l’artère radiale au cours ou au
décours du geste, l’artère cubitale
prendrait le relais.
10.
11.
Le prélèvement se fait en anaérobiose
stricte (à l’abri de l’air), sans
garrot, dans une seringue jetable
spéciale héparinée, et bouchée dont le
piston remonte spontanément sous
l’influence de la pression artérielle.
12. Ponctionner obliquement
à 45°, la pointe de
l’aiguille face au courant
artériel jusqu’à
l’apparition de sang rouge
dans la seringue ; 3 ml de
sang sont suffisants.
13.
Après la ponction comprimer l’artère pendant 5
min avec une compresse imbibée d’antiseptique.
Les éventuelles bulles d’air doivent être
chassées immédiatement pour éviter toute
altération de la PaO2.
La ponction peut aussi se faire dans l’artère
fémorale ou humérale.
Le dosage doit être fait dans les 15 min qui
suivent le prélèvement.
14.
Les pressions partielles sont exprimées
en torr (1 torr = 1 mmHg) ou en
kilopascal (SI) (1 kPa = 7,5 torr), et la
SaO2 en pourcentage.
• PaO2 : 80 à 100 mmHg (10,6 à 13,3
kPa)
La limite inférieure de la PaO2 est de
85 mmHg à 20 ans de 75 mmHg après
80 ans. (La PaO2 baisse avec l’âge).
15.
• PaCO2 : 35 à 45 mmHg (4,7 à 5,3
kPA)
La limite supérieure de la PaCO2 est de
45 mmHg.
• SaO2 : 0,95 à 0,98 (95 à 98 %)
• pH : 7,38 à 7,42
16.
La baisse de la PaO2 est appelée
hypoxémie ou hypoxie, l’augmentation de
la PaCO2 hypercapnie. Dans le cadre des
insuffisances respiratoires aiguës
doivent être distinguées les hypoxémies
avec hypercapnie et les hypoxémies
sans hypercapnies (en général avec
normocapnie).
17.
La PaO2 juge de la gravité
La PaCO2 oriente le diagnostic étiologique
Le pH traduit la rapidité d’installation des troubles
Chez les insuffisants respiratoires le pH varie avec
la PaCO2 :
• si celle-ci augmente en raison d’une
hypoventilation le pH baisse : acidose gazeuse,
• si celle-ci diminue à la suite d’une hyperventilation
le pH augmente : alcalose gazeuse.
18.
un prélèvement veineux (effectué par
erreur technique au lieu d’un prélèvement
artériel) donnerait les résultats suivants :
• Pv O2 : 40 mmHg (5,3 kPa)
• Pv CO2 : 45 mmHg (6 kPa)
• SvO2 : 0,75 (75 %)
• pH : 7,35