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Plan de travail :
INTRODUCTION.
I- Anatomie dela cavité buccale.
II- Notions générales.
1-le milieu buccal.
2-l’écologie.
3-l’écosystème.
4-la santé buccale.
III- L’écosystème bactérien.
1-Terminologie.
2-Les niches écologiques.
3-Structure desbactéries dela cavité buccale.
4-Classification.
5-Relation inter bactériennes.
6-Installation dela flore dentaire.
7-Les bactéries pathogènes.
8-Les sites préférentiels d’accumulation dela plaquebactérienne.
IV- L’écosystème mucco-salivaire.
1-La muqueusebuccale.
2- la salive.
2-1- définition.
2-2- origine.
2-3- les glandessalivaires.
2-3-1-les glandes salivaires principales.
2-3-2-les glandes salivaires accessoires.
2-4- la composition de la salive.
2-4-1-les éléments organiques.
2-4-2-les éléments inorganiques.
2-5- bactériologie de la salive.
2-6- physiologiede la salive.
V- L’écosystème dento-gingivo-parodontal.
1-La plaque bactérienne.
1-1-définition.
1-2-formation de la plaquebactérienne.
1-2-1-la pellicule acquise exogène.
1-2-2-la sélectivité de la colonisation bactérienne.
1-2-3-les facteurs d’inhibition.
2-l’état physiologique ou pathologique du parodonte.
3-le traumaocclusal.
VI- L’écosystème prothétique.
1-Le rôle dela muqueusebuccale dansla défensede la cavité buccale.
2-Les matériauxprothétiques.
2-1-les matériauxpolyméries.
2-2-les alliages.
2-3-l’état desurfaceprothétique.
2-4-les réactions allergiques aux matériauxprothétiques.
3-la plaquemicrobiennesous-prothétique.
4-la prothèse et la salive.
CONCLUSION.
BIBLIOGRAPHIE.
I- Anatomie de la cavité buccale :
La cavité buccale formela premièrecavité du tube digestif.
Elle est subdiviséeen deuxparties par les arcades alvéolo-dentaires:
· La cavité périphériquerépondantau vestibulede la bouche ;
· La cavité buccale proprementdite.
* Le vestibulebuccal :
C’est un espace en formede fer à cheval comprisentre les lèvres et les
jouesen avant, et les arcades alvéolo-dentairesen arrière.
Il communiqueavecla cavité buccale en arrière desdernièresmolaires.
Les vestibules droit et gauche sont continusen avant dansla région alvéolo-
dentaireincisive. Cette dernièreest fréquemmentrétrécie par les replis
muqueuxdesfreinslabiaux supérieur et inférieur.
Il est tapissé, excepté au niveau desarcades dentairespar la muqueuse
buccale qui, réfléchissant au niveau deslèvres et des jouespour recouvrir
les arcades alvéolaires, devientgencive ou muqueusealvéolaire, selon
qu’elle est ou non recouverted’un épithélium kératinisé. La séparation
entre ces deuxtissus est la ligne muco-gingivale.
* La cavité buccale proprement dite :
Elle est limitée sur son pourtour par desarcadesalvéolo-dentaires en avant
et sur les côtés, en haut par la voûtepalatine et le palais mou, en arrière par
l’isthme du gosier.
La voûtepalatine concave danstous les sens, est limitée en avant et
latéralement par l’arcade dentaire maxillaire. En arrière, elle se poursuit
par le voiledu palais.
- La cavité buccale contient un organed’unegrandemobilité, la langue,
séparée del’arcade alvéolo-dentaire mandibulairepar le sillon alvéolo-
lingual.
La langue, organe du goût se scindeen unepartie antérieurelibre et une
partie postérieurefixe : la base ou racine.
Sa face inférieureest appliquéeau repossur le plancher buccal. La
muqueusequirecouvrela face inférieuredela langueformeun repliplus
ou moins marqué: le frein de langue.
- Les dents, loin d’être des organes isolés, appartiennentàl’appareil de
nutrition. Elles s’articulent avec les os de la face par l’intermédiairedu
ligament alvéolo-dentaireet de l’os alvéolaire dontla croissance, la vie et la
disposition dépendentuniquementdesdents.
Cet os alvéolaire ne peutse distinguer anatomiquementou
histologiquement de l’os basal ou os maxillaire proprementditsur lequel il
repose.
L’os basal appartientaux os dela face. L’un est fixe, le maxillaire supérieur ;
l’autre est mobile, le maxillaire inférieur ou mandibule.
L’homme possèdedeuxdentitionssuccessives. Chacunedesdentitions
comporteun nombreréduitde dents, qui possèdentunemorphologie
variée au sein de la mêmedenture.
La denturehumaineest constituée de quatre quadrants. Le repérage
topographiquede la dentureà laquelle appartientla dentse voit attribuer
un numéro en chiffre arabe placé devantun numéro d’ordredeladent.
La numérotation se fait de haut en bas, de droitevers la gauche dansle sens
des aiguilles d’unemontre.
D G
18 17 16 15 14 13 12 11 21 22 23 24 25 26 27 28
48 47 46 45 44 43 42 41 31 32 33 34 35 36 37 38
Figure 6 : Formule dentaire chez l’adulte
II- Notions générales :
1 - Le milieu buccal :
C’est un environnementphysico-chimiqueoccupantla cavité buccale,
ouvertsur deuxcotés : lèvreset pharynx. Ilest limité :
- En haut par la voûte palatine.
- En bas par le plancher.
-latéralement par les joues.
- en arrière par le voile du palais, la luette, les piliersamygdalienset la base
de la langue.
2 - L’écologie :
C’est l’étude desrelations des organismesentre eux et des organismesavec
leur milieu.
3 - L’écosystème :
Est un système d’interactionsétablies entredes groupesd’organismeset
leur milieu physiqueou inanimé.
Un écosystème est composéde deuxparties principales :
- la communauté biotique : qui comprend tousles organismes
vivantsde l’écosystème.
- le milieu abiotique : qui comprend tousleséléments physiqueset
biochimiques del’écosystème.
Au sein de l’écosystème, les organismess’agencent en groupe :
- une population est un grouped’individusdelamême espèce vivant
ensemble dansun mêmehabitat.
- une communauté est un groupedepopulation, réuniesdefaçon
naturelle, vivantensemble dansle même habitat.
- l’habitat d’un organismeest le site ou il s’établit dansl’écosystème.
- la niche d’un organismedésignel’habitat qu’il occupe en même tempsque
le rôle qu’il y tient. La notion deniche englobe celle d’habitat et la complète
par unenotion defonction.
4 -santé buccale : selon l’OMS:
La santé bucco-dentaire désigne l’absence de douleur chroniquebuccale ou
faciale, de cancer buccal ou pharyngé, delésion buccale, d’anomalie
congénitale telle que fissurelabiale ou bec-de-lièvre, de parodontopathie,
de carie et dedéchaussementdes dents, ainsi que d’autrespathologies et
troubles affectant la bouche et la cavité buccale.
III- L’écosystème microbien
Tousles organismesd’un écosystèmesont dépendantdu milieu abiotique,
mais sont aussi dépendantslesunsdesautres. Cette interdépendanceau
sein dela communautébiotiqueest particulièrementmanifestedansla
recherche et l’utilisation desubstances nutritives pour satisfaire leurs
besoins énergétique.
1- Terminologie :
a- La flore commensale:
Ensemblede bactéries qui entretiennentdes relations stables avec l’hôte,
sans conséquencespathologiques.
encore appelée flore saprophyte,protetrice ,elleconstitue dansla cavité
buccale uneflore compatible avec l’état de santé bucco-dentaire.
b- La flore pathogène:
Ensemblede bactéries qui entretiennentdes relations instables avec l’hôte,
en provoquantdespathologies.
c- Populationbactérienne:
Ensemblede bactéries de la mêmeespèce vivantdans le mêmehabitat ou le
mêmesite.
d- Communauté bactérienne:
Un groupedepopulation réunidefaçon naturelle vivantensembledansle
mêmehabitat.
e-Niche écologique:
Désigne l’habitat del’organisme en même tempsque le rôle qu’il y tient.
d-Espèces indigènes:
Ce sont les bactéries présenteshabituellement constituant la flore
commensale.
-majoritaire : sa présenceest plusde 1%
-minoritaire : sa présenceest moinsde 1%
2- Les niches écologiques :
Les plusévidentessont les cryptes amygdaliennes, maistoutes les zones
non exposées au contact du bol alimentaire, à l'auto-nettoyage post-
prandial, ou protégées dela salive, sont susceptibles d'abriter desmicro-
organismes;
Il faut signaler en particulier les capuchonsdes dernièresmolaires, le sillon
gingivo-dentaire(et son développementpathologique, la poche
parodontale), les puitsdes faces occlusales, les fissures del'émail, les points
de contact inter dentaires, les caries, les reconstitutions iatrogènes
(amalgames, composites ou coiffes débordants)et les chevauchements
dentaires.
Mais les zonesexposées, dotées devillosités, commele dos dela langue, ou
apparemmentlisses, comme les gencives, constituentdes supports
appréciésdes micro-organismes, en raison des récepteursd'adhérenceque
comportentleurscellules superficielles.
3- Structure des bactéries de la cavité buccale:
Une bactérie est unicellulaire à un chromosome, taille de01 -10 microns,
un noyau sansmembranenucléaireavec des éléments constants(noyau,
paroicytoplasmiqueet membranecellulaire) et d’élémentsinconstants
(pilis, spores, cils, et flagelles).
4- Classification :
4-1- Les bactéries :
Les bactéries de la flore buccale sont classiquement classées en deuxgrands
groupesen fonction dela structuredeleurs parois: bactéries à Gram positif
et bactéries à Gram négatif. Les bactéries à Gram positif sont les plus
nombreusesdansla flored’un sujet sain. À l’inverse, les bactéries à Gram
négatif sont les plusimportantesquantitativement et qualitativement chez
les sujets dontla santé buccale est altérée.
Selon :
A- Leur système respiratoire :
- Bactéries aérobies;
- Bactéries anaérobies;
- Bactéries aérobies anaérobies facultatifs.
B- Leur morphologie:
Cocci:
*Gram +: Streptocoques Et Staphylocoques;
*Gram -: Neisseria Et Wiellonela.
Batonnet:
*Gram+:Lactobacilles, ActinomycesEt Les CornynesBactéries;
*Gram -: Bactéroides Mélaninogénicus.
Autres:
Entérocoques, Levures, Bactéries Filamenteuses, Protozoaires
Streptocoque Hémolytique, Entérobactéries Coliformes, Et Mycoplasmes.
4-2- Les levures :
Les levuresou champignonsconstituent unefaible partiede la flore
buccale.
Les candidasalbicans sont les plusreprésentésdansla cavité buccale. Ce
sont deschampignonsretrouvésdansla flore buccale normalechez 50%
des individus. Ilssontprésentsessentiellement dansla partie postérieure
de la face dorsale dela langue et sur la muqueusepalatine. La cavité buccale
est unesourcepotentielle de la colonisation deslevuresdansle système
digestif, la salive quand a elle véhiculede cette transmission.
Les candidassont des levuresde morphologievariée qui se reproduisent
toutes par bourgeonnement, non capsulées, non pigmentées.
Certaines produisentdu pseudomycélium ou du vraimycélium (Candida
albicans).
* Candida albicans
- Principalelevureimpliquée en pathologie humaine. Levurecommensale
du tube digestif et descavités naturellesde l'homme.
- 70 % desisolats
- plusde 50 % des septicémies
* Candida glabrata
- Commensaldesvoies génito-urinaireset del'intestin
- 10 % desisolats
- 7 % des septicémies
* Candida tropicalis
- Saprophytede la nature(sol, eau, céréales)
- Retrouvédansle tube digestif et les voies urinairesde l'homme
- 4 % des isolats
- Plusde 7 % des septicémies
Type microbiologique Fréquence :
Candidaalbicans 50 à 80%
Torulopsisglabrata 5 à 15%
Candidakrusei 1,7 à 7%
Candidaparapsilosis 1 à 2%
Candidastellatoieda 0,5 à2%
Candidaguilliermondii 1 à 3%
Candidapseudotropicalis 2 à 5%
Candidatropicalis 5 à 15%
5- Les relations inter-bactériennes :
Cette association étroite entre populationsdéfinitlasymbiose, qui existe
soustrois formes :
- La mutualisme (synergisme):
C’est unerelation symbiotique dont deuxpopulationstirentprofit.
- Le commensalisme :
Est unerelation dontunepopulation tire profit, alors que l’autre n’en subit
aucun préjudiceet n’en retire aucun bénéfice.
- La parasitisme:
Est unerelation symbiotique dontun organismetire profitau détriment de
l’autre.
Il y a compétition entredeuxorganismes lorsquel’un et l’autre ont besoin
de s’approprier lamêmeressource (espace, nutriment). On distinguedeux
typesde compétition :
- la compétition entre deuxpopulationsd’espècesdifférentesest la
compétition interspécifique : deuxpopulationsnepeuventpasoccuper la
mêmenicha écologique, l’organisme le plusapte à utiliser uneressource
communefinitpar dominer l’autre jusqu'àlefaire disparaitre del’habitat.
- la compétition entre population dela mêmeespèce est la compétition
intra spécifique, ce typede compétition résulte de l’augmentation de la
densité d’unepopulation : pluslenombre desindividusdansune
population est élevé, plusla compétition est grandepour se partager les
nutrimentsdisponibles.
6- L’installationde la flore buccale :
Depuisle débutde la vie extra utérine dechaque être humain, jusqu’àsa
mort, les microorganismesdetoute nature se développent, semultiplientet
se transformentconstamment, dansla cavité buccale.
Le développementinsidieuxdeprocessuscarieux, la disparition
progressivedes organesdentaires correctement ou incorrectement;
remplacésprothétiquement, l'absence éventuelledetoute restauration
prothétique, se traduisentgénéralement par unemodification incessante de
population d’aérobiesou d'anaérobies.
La population bactériennede la salive se composesuccessivement:
- De 46,2 % decocci gram positifs, tels que les streptocoques (41 %) ; les
staphylocoqueset un petit nombred'enterocoques,
- De 16 % decocci anaérobies grams négatifs,
- De 13 % de cocci anaérobies grams positifs,
- De 4 % de bactéries anaérobies grams négatifs, tels que les bactéroïdes, les
fusobacteriums, le reste étant constitué delevuresde champignonsdu type
candida-albicans, de spirochetes et de micro-organismesaccidentels.
Le sexe, L'âge, le pH salivaire, les états pathologiques, modifient
sensiblement les proportionsdesmicro-organismes, saprophyteset
transitoires.
7- Les bactéries pathogènes :
Caractéristique d’un écosystème en équilibre, la florecommensale
entretient des relations stables avec l’hôte, sansconséquencepathologique.
Dansla cavité buccale, elle constitue uneflorecompatible avec l’état de
santé bucco-dentaire.
Mettant profitun déséquilibre de l’écosystème auquelelles appartiennent,
certaines bactéries commensalespeuventdevenir pathogènes ; ce sont des
bactéries pathogènes opportunistes. Ledéséquilibre résulte d’une
modification de l’environnement. Ilpeutsurvenir pasbaisse de certains
facteurs d’inhibition, l’hôte offrantun terrain fragilisé dontprofitent uneou
quelquesespèces. Il peutencore se produirepasaugmentation importante
d’un apportnutritionnelexogènefavorisantuneespèce donnéedanssa
compétition avec d’autresespèces.
Les bactéries pathogènes spécifiques sont à l’ origine de maladies
infectieuses selon la formule : unemaladie infectieuse, un germe spécifique.
Il s’agit de bactéries transmises depuisun réservoir, elles sont dites
exogènes et dontle pouvoir pathogènesatisfait aux postulatsde KOCH.
8- Les sites préférentiels d’accumulation de la plaque
bactérienne :
la mise en EvidencedesSites Préférentiels d'Accumulation delaPlaque
MicrobienneProthétique par Coloration desExtrados desProthèses
AmoviblesComplètesmontreque la Région Du vestibule antérieure
sculptée à des finsesthétiques est le plussouventcolorée aussibien au
niveau maxillaire que mandibulaire.
Nousrappelonsquecette zonene devraitpas être très sculptéeau niveau
de la région simulantla gencive attachée.
Le modelage desextrados, des PAC doittenir compte desreliefs pouvant
être potentiellement colonisés par la plaquemicrobienne.
La sculpturedeces zonesaugmentele nombredeniches écologiques,
favorisantl'accumulation dela plaque microbienneprothétique et de ce fait
compliquantle polissage.
Face à un risqueinfectieux d'ordregénéral, nousn'hésiteronspasà
favoriser des formesconvexeset planes, sansentraver le jeu de la
musculaturepériphérique, car la priorité est d'éviter l'installation ou
l'aggravation d'unepathologie surtoutchez les patients vulnérables, où
l'esthétique n'estpas unepriorité.
Dansle cadre d'unebonnecoopération entrela clinique et le laboratoire de
prothèse, l'échange d'informations(oralesou écrites) sur le risque encouru
pour le patient doit orienter l'état definition desextrados prothétiques.
Les patients seront toujoursinforméset éduquésà pratiquer unehygiène
mécanique, qui participe largement à l'évacuation dela plaque sur les
surfacesprothétiques.
Par ailleurs, l'utilisation d'un révélateur deplaqueest uneattitude de
bonnepratique clinique qu'ilfautadopter, pour motiver un patient à
l'hygièneprothétique ou bien pour détecter deszonesde fêlures
objectivant unefaiblesse mécaniqueau niveau du matériau.
Cette pratique, lors descontrôles de routine, pourraitpermettre, la
vérification dela qualité d'uneréparation, etjustifier le plussouventdu
renouvellementdela prothèse amoviblecomplète.
IV- L’écosystème mucco-salivaire
Il a pour vocation principale, deconstituer unebarrière dedéfensecontre
toutes les agressions pathogènes.
Cette vocation dépend àtout instant, de l'équilibrephysiologique
permanententre deuxéléments fondamentaux :
- la muqueusebuccale;
- la salive.
1- La muqueuse buccale:
Elle assure uneprotection anatomique et physiologiqueà tousles tissus
sous-jacents contre toutes les agressions mécaniquesvenantde l'extérieur.
Sa kératinisation superficielle, le renouvellementpermanentdescellules les
plusvieilles et sa cohésion intercellulaire, constituent autantde facteurs
positifs contribuantà l’efficacité de son rôlede barrière de défense.
La défense bactériostatique et cicatrisante est assurée par plusieurs
groupesdecellules spécialisées :
- les lymphocytesreprésentent20 à30 % des leucocytes,
- les nécrophagesou hystiocytes,
- les plasmocytes,
- les granulocytesneutrophiles,
- les mastocytes,
- les immunoglobulines(IgA IgM et IgG)élaborées par les lymphocytes.
Elles ont uneactivité d'anticorps.
2- La salive :
2-1- Définition:
C’est un liquide biologique filant, insipide, d’odeur fade, incolore, +ou
visqueuxqui baigne la cavité buccale.
2-2- Origine :
La sécrétion salivaire est assurée par trois paires deglandes salivaires
principales: glandeparotide, sous maxillaire et sublingual. Et par une
grandequantité de glandeaccessoires disperséesdansla muqueusebucco-
pharyngée
Les glandes salivaires del'hommesécrètent environ 1à2 litres desalive par
24 h, soit un débit de0.1 à 4ml /mn.
2-3- Rappel sur les glandes salivaires :
2-3-1- Les glandes principales :
2-3-1-1- La glande parotides :
Volumineuse, la glandeparotideappartientanatomiquementau cou et se
mouleen arrière du Ramusdela mandibule. Son canal excréteur (le conduit
parotidien, ou canal de Stenon)chemine dans la paroijugale pour s’ouvrir
en regard de la deuxièmemolaire supérieure.
Bilobée, la glande parotidese composed’un lobe superficielvolumineuxet
d’un lobe profond peu développé. Cesdeuxlobessont situes de partet
d’autredu nerf facial (VII).
Elle est innervéepar le nerf auriculo-temporal(viale nerf glosso-
pharyngien).
Les glandes parotidessont séreuseset fournissent25% delasalive, elle
donneunesalivefluideet riche en enzymes.
2-3-1-2- La glande sous-maxillaire :
Unilobée, la glande sous-maxillaire est située dansla région sus-hyoïdienne
latérale. Son canal excréteur (le conduitsous-maxillaire, ou canal de
Wharton)traverse le plancher buccal pour s’aboucher présdu frein de la
langue. Elle est innervéepar le nerf lingual.
Les sous maxillaires sont desglandes mixtes et donnentunesaliveépaisse
et riche en mucine, elles fournissent70% dela salive.
2-3-1-3- La glande sublinguale :
La glande sublingualeest située sousla muqueusedu plancher buccal et se
drainedirectement dans la cavité buccale par plusieurspetits canaux
excréteurs et, souvent, également par un canal principals’abouchant à la
portion antérieuredu conduitsous-maxillaire. C’est la glandesalivaire
principalela pluspetite. Elle partage son innervation avec la glandesous-
maxillaire.
La sublingualeest uneglandeà sécrétion muqueuse, elledonneunesalive
épaisse riche en mucine, elle fournit5% dela salive.
2-3-2- Les glandes accessoires :
Elles sont disséminéessur toute la surfacede la muqueusebuccale, excepté
au niveau desgencives et du vermillon deslèvres; constituées d'amas
cellulaires, leur existence et leur situation sont variables en fonction des
individus; cesglandeslabiales, jugales, palatines, vélaires, dorsales ou
marginales secrètent unequantité de salive négligeable par rapportau
volumetotal salivaire.
2-4- La compositionde la salive :
2-4-1- Les éléments organiques :
2-4-1-1- Les protéines :
Se divisent en deuxextrinsèques issues du sérum, intrinsèques,
synthétisées par la glande salivaire.
* Les protéines extrinsèques :
Elles sont représentéespar les albuminessériques (05 – 10% desprotéines
totales), des immunoglobulinesdetypeIgA, IgG, IgM et desalpha et bêta
globulines. Leur concentration (20% desprotéines totales) décroît lorsque
le débit salivaire augmente.
* Les protéines intrinsèques :
a- Enzymessalivaires :
- l'amylasesalivaire représente 30% desprotéinessalivaires totales. Elle
est secrétée en majorité par les parotides.
L’a-amylase catalyse l’hydrolysedes amidons. Les produitsdel’hydrolyse
sont variés: du glucose, du maltose, du maltotriose, quelquesdextrines.
L’amylase nepeut attaquer que l’amidon cuit, la chaleur decuisson
solubilisant l’enveloppeexternedes granulesd’amidon. L’amylasesalivaire
assureunepart de la digestion desamidonsalimentaires jusqu’àl’arrivée
dansl’intestin.
De nombreusesétudesétablissent unecorrélation entre l’état de stress
psychologiqueet le taux de sécrétion del’a-amylase, au pointde la
considérer commeun marqueur du stress au mêmetitre que le cortisol.
L’a-amylase salivaire possèdeaussi un site de liaison à l’émail, et des sites
potentiels pour se fixer aux adhésines bactériennes.
L’a-amylase en solution se lie avec unegrandeaffinitéà certains
streptocoques, unefonction qui conduità la clairance et/ou à l’adhérence
de ces bactéries dansla cavité buccale.
L’a-amylase liée à unesurfacebactérienne conserveenviron 50 % de son
activité enzymatique. Ainsi, l’a-amylase liée à unebactérie peuthydrolyser
l’amidon en glucidessimples, lesquels pourraientêtre utilisés comme
nutrimentpar les bactéries.
- Le lysozyme: il représente 10% desprotéines totales, il est stocké dans
les glandes salivaires, aprèssa fabrication par les neutrophiles.
Son activité antibactérienne est traditionnellementattribuée à son activité
muramidaselysantla paroide certaines bactéries. Mais il semblerait que,
dansle milieu buccal, son potentiel bactéricide et fongicidesoit surtoutle
fait d’uneséquencede quatre acides aminés cationiques et amphipathiques
localisés en C-terminal, dénuéedetoute activité enzymatique. Lelysozyme
humain pourraitinhiber la croissance de Streptococcusmutans.
D'autresenzymessontégalement présentesdansla salive: Kalliréine,
collagénase d'originesalivaire, gélatinase, péroxydase…toutes ces enzymes
sont capables de dégrader les germes, les hydratesde carbone ou les
protéines, et certains d'entreselles possèdentun pouvoir antibactérien.
b- Les Mucines:
Les mucines, aussi dénommées«glycoprotéinesmuqueuses», sontdes
glycoprotéinesfortementglycosylées, composantesdes mucus, sécrétées
par des cellules épithéliales spécialisées du tractus gastro-intestinal, de
l’arbre respiratoire et du système urogénital, voire, dans certains cas, par
des cellules endothéliales. Ces MG tapissentleurs épithélia respectifs,
formantainsi unebarrière visqueuseet lubrifiante protégeantl’épithélium
sous-jacent dela dessiccation, delésions, et desagressions microbiennes.
Ce film muqueuxest soumisà des frottementsmécaniques et à des actions
enzymatiques, et se trouve être en perpétuelrenouvellement.
Deuxtypesde mucinessont synthétisés et sécrétés par les cellules
acineuses muco-séreusessous-mandibulaires, sublingualesetdes glandes
mineures(mais paspar les glandesparotidiennes), et constituent les
composants majeursde ces salives (jusqu’à26 % des protéinessalivaires
sont desmucines). Ce sont les glycoprotéines muqueuses1 et 2.
Ces mucinesparticipentà l'élaboration de la pellicule exogène acquise et
confèrentà la salive son pouvoir lubrifiant.
c- Glycoprotéinesmarqueursdu groupesanguin
Les antigènes porteursde l’activité « groupesanguin » (ABOet Lewis) se
retrouventnon seulementsur les globules rouges, mais aussi dansles
sécrétions et au sein de certains tissus sousformede glycoprotéines.
Les glycosylations terminalespeuventconférer auxglycoprotéines
salivaires (mucinesen particulier)différentesactivités antigéniques, dont
celles liées aux groupessanguins; 76 % de la population est dite
«sécréteur» parce qu’elle produiten abondancedanssa salive des antigènes
ABH (O), les 24 % restant ne sécrètent qu’un précurseur quin’apasde
propriétésantigéniques discriminantes.
d- Immunoglobulinesécrétoire:
La majeurepartie des Ig est synthétisée au niveau desglandes salivaires.
Elles sont représentéesessentiellement par les IgAs (sécrétoires) qui
constituent le principalmédiateur del’immunitéhumorale. Il inhibe la
croissance bactérienne et diminuelesrisques de caries, dontla
concentration salivaire est largement supérieure ala concentration sérique.
2-4-1-2- Les glucides :
La salive contient unefaible quantité deglucides (0.5 à 1ml/100mg)dont
l’origine est soit alimentaire soit en provenancedesglycoprotéines
salivaires.
Les principauxglucidesalimentaires sont :
- Des polysaccharides : Amidons ;
- Des disaccharides : lactose (sucre du lait) et sucrose (sucre de table);
- Des monosaccharides : fructose et glucose.
Ce sont deséléments qui jouentun rôle importantdansl’équilibre acido-
basique de la plaque bactérienne.
2-4-1-3- Les lipides :
Ils sont de faible quantité variant de0.04 à14ml/100mg.
On note la présencedes triglycérides, des acides libres, du cholestérol et
des phospholipides.
Ils jouentun rôle dansla formation dela matrice acellulaire de la plaqueet
danssa calcification et sa transformation en tartre.
2-4-1-3- Autres composants organiques :
Des constituantstels que l’urée, l’acide uriqueet le cholestérol sont
également présentsdansla salive, ainsi quedes cellules épithéliales
desquaméeset desleucocytes dits corpusculessalivaires.
2-4-2- Les éléments inorganiques :
2-4-2-1- Les électrolytes :
* Les anions :
Les plusimportantsquantitavementsont les phosphates les bicarbonates
et les chlorures.
– Chlorures(CL): indispensables au fonctionnementdesamylases.
- Bicarbonates(HCO3): il joueun rôle dansle pouvoir tampon dela salive en
augmentantson alcalinité.
- Phosphates (PO4): la salive parotidienneest plusriche en PO4 que la
salive sousmaxillaire les glandesaccessoires fournissent extrêmementpeu
de PO4 ?
- Thio cyanates (SCN) : elle possèdeuneaction antimicrobienne.
* Les cations :
- NA +: le taux de NA augmente lorsde la stimulation, il croit avec la vitesse
d’écoulementet indépendammentdela duréed’excitation.
- K : au faible débit la salive qui arrive, dansla bouche est hypotonique,
alcaline et riche en K ainsi, sa concentration diminuelorsquela vitesse
d’écoulementaugmente.
- Ca +: joue un rôle dansla formation dela pelliculeexogène acquise, dela
plaqueet du tartre.
- Mg +: la concentration est inferieureà1mg pour 100mldesalive, elle
décroit avec la stimulation.
2-4-2-2- Les halogènes :
- Iode
- Fluor
2-4-2-3- Les métaux :
- Le Cuivreetle Fer sont à l’état de traces.
2-4-2-4- Les gaz dissous :
Commetout les biologiques la salive contient deO2 de l’azote et de
l’anhydridecarboniquesurtoutla salive au reposcontient entre 10 et20
volume% de CO2, environ ¼est combiné à desprotéines sousformede
composéscarbaminés.
2-5- Bactériologiede la salive:
- La plupartdesbactéries salivaires proviennentdu dosdelalangue, dont
elles sont détachées par uneaction mécanique; unepetite partie provient
du reste de la muqueusebuccale.
- La numération microscopiquedela salive s’étend entre 43millionset 5,5
Millionsd’organismespar millilitre avec unemoyennede750millions.
- La salive humaineest constituée essentiellement des cocci facultatifs gram
positifs (46,2%)dontlesstreptocoques représentent41% detousles
éléments isolés et sont composésde:
* S.salivarius,
* S.miti,
* un petit nombre d’enterocoques,
* les staphylocoques formentle reste.
- La salive est forméeausside:
 cocci anaérobies gram négatifs (veillonella);
 batonnets facultatitifs gram positifs(diphtéroides);
 batonnets anaérobies gram négatifs (fusubactéries); et gram positif
(actynomycétes).
2-6- Physiologiede la salive:
La salive joue un rôleimportant dansla physiopathologie du milieu buccal.
Grâce à ses propriétéset ses différentscomposants, elle assurede
nombreusesfonctionsbien distinctes.
2-6-1- Fonction mécanique :
La salive contient de l’eau et des mucinesdontle rôle est la lubrification et
l’humidification des muqueusesfacilitant les différentesfonctionsde
mastication et de phonation. Nettoyage mécaniquedes muqueuseset
surfacesdentaires éliminanten partie la flore pathogène.
2-6-2- Fonction physico-chimique : pouvoir tampon
Le pouvoir tampon est assurépar les ionsbicarbonates avec une
participation desphosphates, de certaines glycoprotéineset del’urée. Il
assurela régulation du pH buccal permettantuneprotection destissus
dentairesdes différentsacides libérés par le métabolisme bactérien de
certains glucides et uneremontée du pH dela plaquedentaire en
neutralisantson acidité.
2-6-3- Fonction digestive
Elle est assuréepar les mucineset certaines enzymes(l’amylase, les
protéases et les lipases). Ceséléments permettent la formation du bol
alimentaire lors dela mastication et facilitent la déglutition.
2-6-4- Fonction protectrice
Par ses propriétésantiseptiques, elle participe à la défensede la cavité
buccale, directement exposée aux organismes pathogènes du milieu
extérieur.
Elle est assuréepar les enzymes, certainesprotéines et par les
immunoglobulinesetles compléments.
2-6-5- Fonction gustative
La salive permet desolubiliser les substances chimiques contenuesdansles
aliments qui peuventainsistimuler les papillesgustatives.
2-6-6- Fonction excrétrice :
De nombreusessubstancessont excrétées dansla salive, puisréabsorbées
ou catabolisées commel'iode, les graisses, les hormonessexuelles et les
anticorps. Plusieursmédicaments(l'érythromycine), dontcertains
antibiotiques ontuneexcrétion salivaire importante.
2-6-7- Fonction endocrinienne
Elle concerneen particulier la production dediversfacteursdecroissance :
- Le N.G.F. ou nervegrowth factor, stimulantla croissance du tissu nerveux,
- L'E.G.F. ou épithélial growth factor, stimulantla croissance des
épithéliums,
- Un facteur stimulantla granulopoïèse,
- De la rénine,
2-6-8- Fonction de reminéralisation
La salive peut jouer un rôle de minéralisation et de renforcement de l’émail
afin de résister aux attaques acides grâce à la présence de différents ions
tels que le calcium, le phosphore, le magnésium, le fluor... etc.
Les ions libres de fluoruressecombinent auxcristaux d’hydroxyapatitede
la dent pour former un complexequiest plusrésistant à la
déminéralisation.
D'autre part, certaines protéines salivaires riches en proline et tyrosine
peuvent se lier au calcium entraînant à la surface des dents une zone de
sursaturation qui limite la déminéralisation de l'émail et peut favoriser sa
recalcification.
2-6-9- Fonction de cicatrisation
Elle est assurée par l’EGF salivaire qui renforce le potentiel de cicatrisation
des tissus muqueux. Récemment, de nouvelles études qui ont étaient
réalisées par des biologistes américains viennent de confirmer les
propriétés cicatrisantes d'une autre protéine naturelle contenue dans la
salive qui s’appelle : SLPI (ou secretory leukocyte protease inhibitor). Elle
se comporte comme un anti-inflammatoire, et, s’oppose aussi à la
dégradation de nombreuses protéines naturellement présentes dans le
corps.
V- L’écosystème dento-gingivo-parodontal
L'existence d'arcadespartiellementédentées joueun rôle non négligeable
dansl'instabilité permanentedel'équilibre du milieu buccal. Parmiles
facteurs les plusimportantsil y a lieu deciter :
- la plaquebactérienne,
- l'état physiologiqueou pathologique du parodonte,
- le traumaocclusal.
1- La plaque bactérienne :
1-1- Notion du biofilm:
Un biofilm est unecommunautémulticellulaireplusou moinscomplexe,
souventsymbiotique, de micro-organismes, adhérantentre eux et à une
surface, et marquéepar la sécrétion d'unematriceadhésive et protectrice.
Sa structure est hétérogène, souventsousformedecolonie d'uneou
plusieursespècesde bactéries et d'unematriceextracellulaire composée de
substances polymères.
1-2- définition de la plaque bactérienne :
La plaque dentaireest uneaccumulation hétérogène, adhérentea la surface
des dentsou située dans l’espace gingivo-dentaire, composéed’une
communautémicrobienneriche en bactéries aérobies et anaérobies,
enrobées dansunematrice intercellulaire de polymèred’origine
microbienneet salivaire.
Elle constitue un dépôtmou, adhérent, tenace, terne et decouleur blanc
jaunâtre, a la surfacedesdents et des matériaux dentairescouramment
utilisés. Ce dépôtse formeen quelques heureset nepeut être éliminé par
un jet d’eau souspression.
L'absence debrossage et d'hygiènefavoriseuneaccumulation invisible
d'unepopulation demicro-organismesspécifiques, tels queles
streptocoques mutans, sanguis, salivariusmitis et delactobacilles.
Lorsqueles colonies microbiennessont suffisammentdéveloppées, la
plaques'étend dansles régionssous gingivales avec uneprédominance
d'anaérobies tels queleptotrichia, fusiformis, ramibacterium, treponêma
dentium, veillonella, ristella, actinornyces, etc
Cette pullulation s'accompagned'uneproduction d'enzymescapablesde
détruirela substance fondamentaledu tissu conjonctif.
Parmiles enzymesilconvientde noter :
L'hyaluronidase, lesprotéinases, les collagenases. Ces enzymesparticipent
d'unefaçon importanteà la destruction de la barrière épithéliale et des
tissus conjonctifsdu parodonte.
Cette plaque bactérienne varie quantitativementd’un individu al’autreet
selon les endroitsd’unemêmebouche. L’accumulation est plusimportante
dansles zonesinaccessible ou peu accessible au brossage et sousla zone de
plusgrand contour desdents. Par contre, elle absente dessurfaces
concernéespar la friction au cours dela mastication.
1-3- Formation de plaque bactérienne :
1-3-1- La pellicule acquise :
La pellicule acquise exogène PAE est un bio-film, absorbé comme a toute
interface solide-liquidedes milieux naturels, quicouvrela surfacedel’émail
et sert desubstrat à la fixation des bactéries.
La PAE se formenaturellementet spontanémentala surfacedes dents, en
un revêtementinsoluble et ne peutêtre éliminé facilement.
Il s’agit d’un film organique d’originesalivaire, libre de tout élément
cellulaire, y compris debactéries. La PAE se forme par absorption sélective
de protéinessalivaires a la surfacedel’hydroxy-apatite.
La PAE peut être bénéfiquea la santé dentaire ou contribuer a la
déséquilibrer. Protectrice, elle s’opposea la décalcification de la dent,
notammentlors del’ingestion d’aliments ou de boissons acides. Co-
destructrice, elle maintiendraitles acides en contact avec l’émail. Riche en
récepteur, elle permet la colonisation debactéries.
1-3-2- La sélectivité de la colonisation :
La fixation de bactéries sur la PAE constitue l’étape initiale dela formation
de la plaquedentaire. Seulementun nombrerestreint d’espècebactérienne
en est capable ; il s’agit d’espèce pionnière, quine peuventaelles seules
assurer la diversité bactérienne caractéristique de la plaquedentaire.
Il est indispensablequecertaines bactéries se fixent d’abord
irréversiblementaux surfacesdentaires, pour ensuitepermettre la fixation
d’autresbactéries par adhérenceinter-bactérienne hétérotypique.
Très peu de bactéries buccales ont cette doublecapacité : c’est le cas des
streptocoques, en particulier des S. sanguis, et des actinomycètes.
La fixation d’abord, puisla persistance sur le site de telles bactéries sont
indispensablespour qu’ily ait colonisation. La persistance impliqueque la
bactérie doit se maintenir fixée sur le site, en résistant auxforces de
détachement, et y trouveles nutrimentsnécessaires à sa croissance.
1-3-3- Les facteurs d’inhibition de la colonisation :
En contrepartie des facteursfacilitant la colonisation, il existe des facteurs
d’inhibition que les bactérie devrontcontourner pour réussir as’implanter.
Il s’agit de facteurs antibactériens, bactériostatiques ou bactériolytiques,
commele lysozyme, la lactoperoxydaseet des immunoglobulinesfixantle
complément.
2- L’état physiologique ou pathologique du
parodonte :
Il dépend essentiellementde l'état général du sujet, deson âge et deson
degré d'hygiène. Ilrésulte de l'équilibreentre tous les micro-organismesdu
flot salivaire et ceuxde l'écosystèmegingival. Dès qu'un déséquilibre
interviententre l'un desécosystèmes en présence, soit par excès, soit par
défaillance, un processuspathologique s'installe. C'est plus
particulièrementle cas depatients soumisà uneantibiothérapie prolongée
et présentantdesaltérations fongiquesdesmuqueuseset de la langue.
Les facteurs positifs responsablesde l'équilibrecapables delutter contre
l'agression microbienne à incidencepathologique, sont successivement:
- le fluxsalivaire qui sanscesse balaie et interdit les dépôtsau niveau
gingival,
- le renouvellementdescellulesde l'épithélium du sulcus,
- la florehabituelle saprophytes'opposantàla pénétration demicrobes
exogènes pathogènes étrangers au milieu buccal.
La concentration debactéries au niveau dela plaqueet du sulcusest plus
importantequ'au niveau dela salive.
Les micro-organismesdu sillon gingival les plusfréquentssont les
suivants :
- Cocci gram positifs : 28,8%
* les staphylocoques.
* les entérocoques.
* les streptocoques mutans.
* les streptocoques sanguis.
* les streptocoques mitis.
- Bâtonnetsgram positifs : 15,3%
* les lactobacilles.
* les nocardia.
- Bâtonnetsanaérobies gram positifs : 20,2%
* les actinomyces odontolycus.
* les actinomyces bifidus.
* les actinomyces israelis.
- Bâtonnetsanaérobies gram négatifs : 16,1%
* les bactéroides melanirogenicus.
* les bactéroides oralis.
3- le trauma occlusal :
Quoiqueles différentsauteursnesoient pas d’accord sur l’importancedu
rôle jouépar le traumaocclusal sur l’état gingival et périodontal, nulne
peutnier l’incidenceperturbatrice d’unepression excessive ou d’une
absence de pression, sur le développementanormaldelaplaque, avec
commecorollaire, unemodification dela structure du desmodonteetde l’os
alvéolaire.
Dès qu'un contactprématuréexiste, le nociception intervient, pour une
meilleure répartition dela charge occlusale, avec un déplacementdela
position mandibulaire, aussi bien en occlusion centrée, quedanstoutes les
occlusionsexcentrées.
Les dents isolées subissent des versionsou desgressions, avec une
stimulation du jeu desostéoclastes sur l'un deleursversantsproximaux.
Si le contact prématurénepeutêtre totalement évité, si la pression dépasse
les possibilités d'absorption et derégénération destissus de supportla
compression anormaleprolongéedesfibres du ligament se traduit par des
zonesde hyalinisation et de nécroseet par unedisparition de l'équilibre
entre les différentsécosystèmes en présence.
Le processusinflammatoireatteint toutes les structures du parodonte.
L'occlusion traumatisante agit alors commeun facteur aggravant l'état
actuel jusqu'àatteindre un seuilparfoisirréversible.
Une meilleurecompréhension del’interdépendanceetde l’interaction
d’uneocclusion traumatisante et d’uneinflammation du parodontedoit
inciter le praticien soucieux dela qualité de sa restauration prothétique
amovible, a unemeilleureconnaissancedes différentséléments du milieu
buccal et du rôle jouépar uneharmonie occlusale intelligemment conçue.
VI- L’écosystème prothétique
L’équilibre écologique (physique, chimique, biologique) de la cavité buccale
est influencépar l’usage d’uneprothèse. Plusieursfacteursinterviennent:
– le rôle dela muqueusedansladéfensedela bouche ;
– les biomatériaux ;
– la plaquemicrobienneprothétique ;
– la salive.
1- Le rôle de muqueuse dans la défense de la
cavité buccale :
Au niveau dela cavité buccale, la muqueuseconstitueunepremière
barrière de protection ; elle associe un épithélium à un conjonctif.
Peu d’agresseursla pénètrentà l’état normal; elle est soumiseà des forces
de frottementvariables, à des pressionsd’intensités différentes, notamment
lors dela mastication.
Les processuspathologiques qui détruisentles kératinocytesou affectent
leur adhésion peuventrésulter d’érosions, d’ulcérationsou de
desquamationsdela muqueuse.
Une floresaprophytela colonise en surface. En fonction desconditionsdu
milieu, ces micro-organismespeuventsetransformer en agents pathogènes.
La réaction inflammatoirelocalisée constitue la deuxièmeligne dedéfense;
celle-ci intervient aprèsla lésion de la surfaceépithéliale.
Elle est dite « non spécifique» car elle répond à desagressions
multifactorielles. La réaction inflammatoirefait intervenir la vascularisation
locale et plusieurstypesdecellules : les fibroblastes, les mastocytes, les
lymphocyteset certaines cellules, attirées par chimiotactisme, comme les
macrophages et les polymorphonucléaires(PMN)quivontassurer une
défensedeproximité basée sur la phagocytose.
La troisième ligne dedéfenseintervient si l’agresseur progresse au sein du
tissu. L’organisme, après avoir identifié cet agresseur (immunité
spécifique), cherche à l’éliminer lorsd’unecompétition intra-tissulaire.
2- Les matériaux prothétiques :
Les matériaux peuventêtreallergisants, toxiques, affectés par la corrosion
et/ou favoriser la colonisation bactérienne. La biocompatibilité des
matériaux dentairesest essentielle pour leur performanced’ensembleet
pour la sécurité et le bien-être des patients. On distingue essentiellement
deuxgroupesdematériaux utilisés en prothèse adjointe: les polymèreset
les alliages métalliques.
2-1- Les matériaux polymères :
La résine acryliqueest le matériau le plusrépandu pour laconfection des
prothèses amovibles ; c’est un vecteur importantdes manifestations
inflammatoires, traumatiqueset à un moindredegréallergiques de nos
reconstitutions prothétiques. Les matériauxà base de résinesont composés
de monomèreliquide(méthacrylate de méthyle, MMA)mélangéà une
poudredepolymère(polyméthacrylatedeméthyle, PMMA).
La polymérisation peutêtre provoquéepar la chaleur, la lumièreou des
activateurs chimiques à températureambiante ou à températurebuccale.
Tousles composantssynthétiques et les additifs peuventêtreà l’origine de
sensibilisations. Le contact entre la peau et le monomèrelors dela
manipulation peutprovoquer deseczémas.
La qualité deces produitsrésulteessentiellement de l’absence de
monomèrerésiduelà la fin de la réaction de polymérisation. En effet, un
taux deconversion élevé demonomèrefavoriseles propriétésmécaniques
et biologiques des prothèses. La thermo-polymérisation, initiée dansun
bain froid et respectantdes paliers detempérature, permetde diminuer la
quantité de monomèrerésiduel.
2-2- Les alliages:
Il existe plusieurscentainesde typesd’alliages dentaires, de différentes
compositions. Ils contiennentdes éléments métalliques majeurset mineurs,
mais aussi desimpuretés.
Mêmesi les matériauxsont fabriqués defaçon à être inertes et insolubles,
uneréaction galvaniquepeut provoquer lalibération de leurscomposants;
ceux-ci peuventêtre ingérés et/ou provoquer l’apparition d’effetslocauxet
systémiques.
Parmiles élémentsbiologiquement actifs et potentiellement risqués, citons
le nickel, le chrome, le cobalt, le cadmium etle béryllium. Les alliages à base
de palladium sontgénéralementmieuxtolérés queles alliages non précieux
ou que les alliages d’or pour restaurationscéramo-métalliques.
Le titane, grâce à ses propriétésdesurface, constitue le matériau de choix
d’un pointdevuebiologique ; il est le moins« toxique » detous les
matériaux métalliques utilisés dansla cavité buccale.
Néanmoins, les réactions au niveau de la muqueuseavecdes prothèses
amovibles à base demétal sont rares.
Les réactions lichénoïdes et/ou érythroplasiques, directement en relation
avec un matériau prothétique ou derestauration, sontles effets secondaires
les plusfréquents. Ces affections doiventêtre détectées par un examen
systématique régulier, car elles sont considéréescommedes lésions
initiales ou précancéreuses. Elles peuventprécéder pendantplusieursmois,
ou même plusieursannées, unelésion maligne buccale.
2-3- L’état de la surface prothétique :
L’état de surfaceprothétique influencegrandement lespropriétés
chimiques et physiquesdu matériau. Il peut favoriser la corrosion,
augmenter l’importancedes réactions toxiques ou allergiques et des
irritations mécaniques. Enfin, la structureet la texture du matériau, les
macroporositéset microporositésaurontuneincidencesur l’accumulation
de la plaque. Un polissage soigneuxdes surfacesprothétiques est
indispensable.
2-4- Les réactions allergiquesaux matériaux prothétiques :
L’allergie ou hypersensibilité à l’instar du choc anaphylactique vrai, est une
réaction immunologiqueen trois temps:
– unephase de contact entre l’organismeet l’allergène ;
– unephase d’incubation ;
– unephase de second contact avec la substance allergénique qui déclenche
alors la réaction allergique.
Les deuxpremiers temps passentsouventcomplètementinaperçus.
Localement, les signes cliniques d’uneréaction allergique peuventparfois
être semblables à ceux d’uneréaction d’irritation (érythème, œdème).
Le chrome, le nickel, les colorants des résines, les composants du
caoutchouc noir se comportentcommedes haptènes qui, après liaison,
peuventcréer des allergies decontact. La notion de terrain allergique de
l’individu estimportante.
Des tests desensibilisation permettentde déterminer pour chaqueindividu
la susceptibilité à unesubstance donnée.
3- La plaque microbienne sous-prothétique :
Chez les édentés, il y a uneacidose prothétique associée à unediminution
du fluxsalivaire, surtoutchez les patients qui gardent leur prothèse la nuit.
Le méthacrylate deméthyle, facilement colonisable par la plaque
bactérienne jusqu’en son sein, est le principalvecteur infectieux et
traumatique.
La plaque microbiennesous-prothétique, de mêmenatureque la plaque
dentaire, est composéede cocci à Gram positif, de bâtonnets, de
lactobacilles et de levures. Il fautdistinguer en fait deuxzonesétroitement
imbriquées :
– la surfaceet l’intérieur des résinesdes prothèses amovibles.
L’intradosconstitue un milieu favorableà la prolifération de Candida
albicans.
Le recouvrementprothétiquefavorise le contact physiqueentrele réservoir
bactérien et candidosique accumuléet la muqueusebuccale;
– la surfaceet l’infiltration en profondeur delamuqueusepalatine.
Les toxines microbiennes peuventpénétrer lamuqueuse d’autantplus
facilement que l’inflammation a déjàmodifiéla perméabilité tissulaire. Des
récepteurscellulaires de l’hôte et des adhésines de Candida albicans ontété
identifiés.
4- La prothèse et la salive :
La salive joue un rôleessentiel dansle maintien del’équilibre physiologique
du milieu buccal (lubrification, digestion, action antibactérienne,
immunologique, régulation du pH). La présenced’unereconstitution
prothétique peutmodifier cet équilibre (acidose, fluxsalivaire).
Plusieursparamètressalivaires peuventêtreaffectés par la présence d’une
prothèse.
– Entre les repas et pendantle sommeil, la sécrétion est ralentie. Les
aliments non évacués, en se logeant dansles sites de rétention (fissures,
intradoset espaces prothétiques), peuventinduiredespathologies
carieuses et parodontales. Ledébit et la sécrétion salivaire majoréslors de
la mastication doiventnormalementassurer un auto-nettoyagedes surfaces
prothétiques.
– Le pouvoir tampon delasalive assure la régulation du pH dansla cavité
buccale et peutaffecter directement la longévité des restaurations.
– Toute déficience des facteursantibactériens (enzymeset
immunoglobulines)contenusdanslasalive, pouvantinhiber le
métabolisme des micro-organismesde la flore buccale, augmenteles
risques carieux.
– La baisse dela quantité d’ionsminéraux(Ca2+, PO43–), normalement
présentsdansla salive, favorise les atteintes carieuses débutantes.
Dansle cas le plusextrême, les patients âgés qui présententle « syndrome
de la bouche sèche » peuventmontrer uneintoléranceaux prothèses
amovibles, ce qui affecte grandementleur « qualité devie ».
Conclusion
Une meilleur compréhension de l’indépendance et de
l’interactiond’une restaurationprothétique et un milieu
buccal doit inciter le praticien soucieux de la qualité de sa
restauration prothétique amovible, a une meilleure
connaissance des différents éléments du milieu buccal et
du rôle joué par une harmonie occlusal intelligemment
conçue.
Bibliographie :
1-B. PELLAT : Salive et milieu buccal ; Encyclopédie Médico-chirurgicale;
28-150-H-10 2010.
2-C. BADET: Ecosystèmebuccale.
Poled’odontologieet desanté buccale CHU Bordeaux
3-Charon Jacque Mouton Christian / ParodontieMédicale Chapitre:
Habitat Buccal
4- C. MOITON ; J-C. ROBERT: Bactériologie bucco-dentaire.
Collection desabrégés d’odontologieet de stomatologie 1994.
5-Filche S, WongL Et Sissons Ch.
Oral Biofilms: EmergingConceptsIn MicrobialEcology. J DentRes
2010:89(1):8-18.
6-Frank ,H ;Netter,M.D. AtlasD’anatomieHumaine.Maloine, 2ème
Edition.P390.
7- F. JEGOUX : Pathologie des glandessalivaires. Thèse de doctorat
UniversitédeRENNES 2007.
8- J. LE JOYEUX : Restauration prothétiqueamoviblede l’édentation
partielle.
MaloineS.A éditeur 1980.
9-Le Laroussemédical.
10-MERDESL1., SOUEIDANA2, LE BARSP3, TABBI-ANENIN1 ;
Mise En EvidenceDesSites PréférentielsD'accumulation DeLaPlaque
MicrobienneProthétique Par Coloration DesExtradosDes Prothèses
AmoviblesComplètes; • O.S.T. - T.D J • Mars/March 2009. Vol.,32, N"I.
11-Milanao Laza: Ecosystèmebuccal et prothèseamovible complète: De la
conception au suivieprothétique; thèse doctorat N°: universitédeNante;
année2010.
12-P. LE BRAS; Y. AMOURIQ; F. BODIC ; B. GIUMELLI: Réactionstissulaires
au portdes appareilsdeprothèse dentaireamoviblepareille ou totale.
EncyclopédieMédico-chirurgicale 23-325-P-10 2002.
Webographie
1/Http://Www.Univ-Rennes1.Fr

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Le milieu buccal

  • 1. Plan de travail : INTRODUCTION. I- Anatomie dela cavité buccale. II- Notions générales. 1-le milieu buccal. 2-l’écologie. 3-l’écosystème. 4-la santé buccale. III- L’écosystème bactérien. 1-Terminologie. 2-Les niches écologiques. 3-Structure desbactéries dela cavité buccale. 4-Classification. 5-Relation inter bactériennes. 6-Installation dela flore dentaire. 7-Les bactéries pathogènes. 8-Les sites préférentiels d’accumulation dela plaquebactérienne. IV- L’écosystème mucco-salivaire. 1-La muqueusebuccale. 2- la salive. 2-1- définition. 2-2- origine.
  • 2. 2-3- les glandessalivaires. 2-3-1-les glandes salivaires principales. 2-3-2-les glandes salivaires accessoires. 2-4- la composition de la salive. 2-4-1-les éléments organiques. 2-4-2-les éléments inorganiques. 2-5- bactériologie de la salive. 2-6- physiologiede la salive. V- L’écosystème dento-gingivo-parodontal. 1-La plaque bactérienne. 1-1-définition. 1-2-formation de la plaquebactérienne. 1-2-1-la pellicule acquise exogène. 1-2-2-la sélectivité de la colonisation bactérienne. 1-2-3-les facteurs d’inhibition. 2-l’état physiologique ou pathologique du parodonte. 3-le traumaocclusal. VI- L’écosystème prothétique. 1-Le rôle dela muqueusebuccale dansla défensede la cavité buccale. 2-Les matériauxprothétiques.
  • 3. 2-1-les matériauxpolyméries. 2-2-les alliages. 2-3-l’état desurfaceprothétique. 2-4-les réactions allergiques aux matériauxprothétiques. 3-la plaquemicrobiennesous-prothétique. 4-la prothèse et la salive. CONCLUSION. BIBLIOGRAPHIE.
  • 4. I- Anatomie de la cavité buccale : La cavité buccale formela premièrecavité du tube digestif. Elle est subdiviséeen deuxparties par les arcades alvéolo-dentaires: · La cavité périphériquerépondantau vestibulede la bouche ; · La cavité buccale proprementdite. * Le vestibulebuccal : C’est un espace en formede fer à cheval comprisentre les lèvres et les jouesen avant, et les arcades alvéolo-dentairesen arrière. Il communiqueavecla cavité buccale en arrière desdernièresmolaires. Les vestibules droit et gauche sont continusen avant dansla région alvéolo- dentaireincisive. Cette dernièreest fréquemmentrétrécie par les replis muqueuxdesfreinslabiaux supérieur et inférieur. Il est tapissé, excepté au niveau desarcades dentairespar la muqueuse buccale qui, réfléchissant au niveau deslèvres et des jouespour recouvrir les arcades alvéolaires, devientgencive ou muqueusealvéolaire, selon qu’elle est ou non recouverted’un épithélium kératinisé. La séparation entre ces deuxtissus est la ligne muco-gingivale. * La cavité buccale proprement dite : Elle est limitée sur son pourtour par desarcadesalvéolo-dentaires en avant et sur les côtés, en haut par la voûtepalatine et le palais mou, en arrière par l’isthme du gosier. La voûtepalatine concave danstous les sens, est limitée en avant et latéralement par l’arcade dentaire maxillaire. En arrière, elle se poursuit par le voiledu palais.
  • 5. - La cavité buccale contient un organed’unegrandemobilité, la langue, séparée del’arcade alvéolo-dentaire mandibulairepar le sillon alvéolo- lingual. La langue, organe du goût se scindeen unepartie antérieurelibre et une partie postérieurefixe : la base ou racine. Sa face inférieureest appliquéeau repossur le plancher buccal. La muqueusequirecouvrela face inférieuredela langueformeun repliplus ou moins marqué: le frein de langue. - Les dents, loin d’être des organes isolés, appartiennentàl’appareil de nutrition. Elles s’articulent avec les os de la face par l’intermédiairedu ligament alvéolo-dentaireet de l’os alvéolaire dontla croissance, la vie et la disposition dépendentuniquementdesdents. Cet os alvéolaire ne peutse distinguer anatomiquementou histologiquement de l’os basal ou os maxillaire proprementditsur lequel il repose. L’os basal appartientaux os dela face. L’un est fixe, le maxillaire supérieur ; l’autre est mobile, le maxillaire inférieur ou mandibule. L’homme possèdedeuxdentitionssuccessives. Chacunedesdentitions comporteun nombreréduitde dents, qui possèdentunemorphologie variée au sein de la mêmedenture. La denturehumaineest constituée de quatre quadrants. Le repérage topographiquede la dentureà laquelle appartientla dentse voit attribuer un numéro en chiffre arabe placé devantun numéro d’ordredeladent. La numérotation se fait de haut en bas, de droitevers la gauche dansle sens des aiguilles d’unemontre.
  • 6. D G 18 17 16 15 14 13 12 11 21 22 23 24 25 26 27 28 48 47 46 45 44 43 42 41 31 32 33 34 35 36 37 38 Figure 6 : Formule dentaire chez l’adulte
  • 7. II- Notions générales : 1 - Le milieu buccal : C’est un environnementphysico-chimiqueoccupantla cavité buccale, ouvertsur deuxcotés : lèvreset pharynx. Ilest limité : - En haut par la voûte palatine. - En bas par le plancher. -latéralement par les joues. - en arrière par le voile du palais, la luette, les piliersamygdalienset la base de la langue. 2 - L’écologie : C’est l’étude desrelations des organismesentre eux et des organismesavec leur milieu. 3 - L’écosystème : Est un système d’interactionsétablies entredes groupesd’organismeset leur milieu physiqueou inanimé. Un écosystème est composéde deuxparties principales : - la communauté biotique : qui comprend tousles organismes vivantsde l’écosystème. - le milieu abiotique : qui comprend tousleséléments physiqueset biochimiques del’écosystème. Au sein de l’écosystème, les organismess’agencent en groupe :
  • 8. - une population est un grouped’individusdelamême espèce vivant ensemble dansun mêmehabitat. - une communauté est un groupedepopulation, réuniesdefaçon naturelle, vivantensemble dansle même habitat. - l’habitat d’un organismeest le site ou il s’établit dansl’écosystème. - la niche d’un organismedésignel’habitat qu’il occupe en même tempsque le rôle qu’il y tient. La notion deniche englobe celle d’habitat et la complète par unenotion defonction. 4 -santé buccale : selon l’OMS: La santé bucco-dentaire désigne l’absence de douleur chroniquebuccale ou faciale, de cancer buccal ou pharyngé, delésion buccale, d’anomalie congénitale telle que fissurelabiale ou bec-de-lièvre, de parodontopathie, de carie et dedéchaussementdes dents, ainsi que d’autrespathologies et troubles affectant la bouche et la cavité buccale.
  • 9. III- L’écosystème microbien Tousles organismesd’un écosystèmesont dépendantdu milieu abiotique, mais sont aussi dépendantslesunsdesautres. Cette interdépendanceau sein dela communautébiotiqueest particulièrementmanifestedansla recherche et l’utilisation desubstances nutritives pour satisfaire leurs besoins énergétique. 1- Terminologie : a- La flore commensale: Ensemblede bactéries qui entretiennentdes relations stables avec l’hôte, sans conséquencespathologiques. encore appelée flore saprophyte,protetrice ,elleconstitue dansla cavité buccale uneflore compatible avec l’état de santé bucco-dentaire. b- La flore pathogène: Ensemblede bactéries qui entretiennentdes relations instables avec l’hôte, en provoquantdespathologies. c- Populationbactérienne: Ensemblede bactéries de la mêmeespèce vivantdans le mêmehabitat ou le mêmesite. d- Communauté bactérienne: Un groupedepopulation réunidefaçon naturelle vivantensembledansle mêmehabitat. e-Niche écologique: Désigne l’habitat del’organisme en même tempsque le rôle qu’il y tient.
  • 10. d-Espèces indigènes: Ce sont les bactéries présenteshabituellement constituant la flore commensale. -majoritaire : sa présenceest plusde 1% -minoritaire : sa présenceest moinsde 1% 2- Les niches écologiques : Les plusévidentessont les cryptes amygdaliennes, maistoutes les zones non exposées au contact du bol alimentaire, à l'auto-nettoyage post- prandial, ou protégées dela salive, sont susceptibles d'abriter desmicro- organismes; Il faut signaler en particulier les capuchonsdes dernièresmolaires, le sillon gingivo-dentaire(et son développementpathologique, la poche parodontale), les puitsdes faces occlusales, les fissures del'émail, les points de contact inter dentaires, les caries, les reconstitutions iatrogènes (amalgames, composites ou coiffes débordants)et les chevauchements dentaires. Mais les zonesexposées, dotées devillosités, commele dos dela langue, ou apparemmentlisses, comme les gencives, constituentdes supports appréciésdes micro-organismes, en raison des récepteursd'adhérenceque comportentleurscellules superficielles.
  • 11. 3- Structure des bactéries de la cavité buccale: Une bactérie est unicellulaire à un chromosome, taille de01 -10 microns, un noyau sansmembranenucléaireavec des éléments constants(noyau, paroicytoplasmiqueet membranecellulaire) et d’élémentsinconstants (pilis, spores, cils, et flagelles). 4- Classification : 4-1- Les bactéries : Les bactéries de la flore buccale sont classiquement classées en deuxgrands groupesen fonction dela structuredeleurs parois: bactéries à Gram positif et bactéries à Gram négatif. Les bactéries à Gram positif sont les plus nombreusesdansla flored’un sujet sain. À l’inverse, les bactéries à Gram négatif sont les plusimportantesquantitativement et qualitativement chez les sujets dontla santé buccale est altérée. Selon : A- Leur système respiratoire : - Bactéries aérobies; - Bactéries anaérobies; - Bactéries aérobies anaérobies facultatifs. B- Leur morphologie: Cocci: *Gram +: Streptocoques Et Staphylocoques; *Gram -: Neisseria Et Wiellonela. Batonnet: *Gram+:Lactobacilles, ActinomycesEt Les CornynesBactéries; *Gram -: Bactéroides Mélaninogénicus.
  • 12. Autres: Entérocoques, Levures, Bactéries Filamenteuses, Protozoaires Streptocoque Hémolytique, Entérobactéries Coliformes, Et Mycoplasmes. 4-2- Les levures : Les levuresou champignonsconstituent unefaible partiede la flore buccale. Les candidasalbicans sont les plusreprésentésdansla cavité buccale. Ce sont deschampignonsretrouvésdansla flore buccale normalechez 50% des individus. Ilssontprésentsessentiellement dansla partie postérieure de la face dorsale dela langue et sur la muqueusepalatine. La cavité buccale est unesourcepotentielle de la colonisation deslevuresdansle système digestif, la salive quand a elle véhiculede cette transmission. Les candidassont des levuresde morphologievariée qui se reproduisent toutes par bourgeonnement, non capsulées, non pigmentées. Certaines produisentdu pseudomycélium ou du vraimycélium (Candida albicans). * Candida albicans - Principalelevureimpliquée en pathologie humaine. Levurecommensale du tube digestif et descavités naturellesde l'homme. - 70 % desisolats - plusde 50 % des septicémies
  • 13. * Candida glabrata - Commensaldesvoies génito-urinaireset del'intestin - 10 % desisolats - 7 % des septicémies * Candida tropicalis - Saprophytede la nature(sol, eau, céréales) - Retrouvédansle tube digestif et les voies urinairesde l'homme - 4 % des isolats - Plusde 7 % des septicémies Type microbiologique Fréquence : Candidaalbicans 50 à 80% Torulopsisglabrata 5 à 15% Candidakrusei 1,7 à 7% Candidaparapsilosis 1 à 2% Candidastellatoieda 0,5 à2% Candidaguilliermondii 1 à 3% Candidapseudotropicalis 2 à 5% Candidatropicalis 5 à 15%
  • 14. 5- Les relations inter-bactériennes : Cette association étroite entre populationsdéfinitlasymbiose, qui existe soustrois formes : - La mutualisme (synergisme): C’est unerelation symbiotique dont deuxpopulationstirentprofit. - Le commensalisme : Est unerelation dontunepopulation tire profit, alors que l’autre n’en subit aucun préjudiceet n’en retire aucun bénéfice. - La parasitisme: Est unerelation symbiotique dontun organismetire profitau détriment de l’autre. Il y a compétition entredeuxorganismes lorsquel’un et l’autre ont besoin de s’approprier lamêmeressource (espace, nutriment). On distinguedeux typesde compétition : - la compétition entre deuxpopulationsd’espècesdifférentesest la compétition interspécifique : deuxpopulationsnepeuventpasoccuper la mêmenicha écologique, l’organisme le plusapte à utiliser uneressource communefinitpar dominer l’autre jusqu'àlefaire disparaitre del’habitat. - la compétition entre population dela mêmeespèce est la compétition intra spécifique, ce typede compétition résulte de l’augmentation de la densité d’unepopulation : pluslenombre desindividusdansune
  • 15. population est élevé, plusla compétition est grandepour se partager les nutrimentsdisponibles. 6- L’installationde la flore buccale : Depuisle débutde la vie extra utérine dechaque être humain, jusqu’àsa mort, les microorganismesdetoute nature se développent, semultiplientet se transformentconstamment, dansla cavité buccale. Le développementinsidieuxdeprocessuscarieux, la disparition progressivedes organesdentaires correctement ou incorrectement; remplacésprothétiquement, l'absence éventuelledetoute restauration prothétique, se traduisentgénéralement par unemodification incessante de population d’aérobiesou d'anaérobies. La population bactériennede la salive se composesuccessivement: - De 46,2 % decocci gram positifs, tels que les streptocoques (41 %) ; les staphylocoqueset un petit nombred'enterocoques, - De 16 % decocci anaérobies grams négatifs, - De 13 % de cocci anaérobies grams positifs, - De 4 % de bactéries anaérobies grams négatifs, tels que les bactéroïdes, les fusobacteriums, le reste étant constitué delevuresde champignonsdu type candida-albicans, de spirochetes et de micro-organismesaccidentels. Le sexe, L'âge, le pH salivaire, les états pathologiques, modifient sensiblement les proportionsdesmicro-organismes, saprophyteset transitoires.
  • 16. 7- Les bactéries pathogènes : Caractéristique d’un écosystème en équilibre, la florecommensale entretient des relations stables avec l’hôte, sansconséquencepathologique. Dansla cavité buccale, elle constitue uneflorecompatible avec l’état de santé bucco-dentaire. Mettant profitun déséquilibre de l’écosystème auquelelles appartiennent, certaines bactéries commensalespeuventdevenir pathogènes ; ce sont des bactéries pathogènes opportunistes. Ledéséquilibre résulte d’une modification de l’environnement. Ilpeutsurvenir pasbaisse de certains facteurs d’inhibition, l’hôte offrantun terrain fragilisé dontprofitent uneou quelquesespèces. Il peutencore se produirepasaugmentation importante d’un apportnutritionnelexogènefavorisantuneespèce donnéedanssa compétition avec d’autresespèces. Les bactéries pathogènes spécifiques sont à l’ origine de maladies infectieuses selon la formule : unemaladie infectieuse, un germe spécifique. Il s’agit de bactéries transmises depuisun réservoir, elles sont dites exogènes et dontle pouvoir pathogènesatisfait aux postulatsde KOCH. 8- Les sites préférentiels d’accumulation de la plaque bactérienne : la mise en EvidencedesSites Préférentiels d'Accumulation delaPlaque MicrobienneProthétique par Coloration desExtrados desProthèses AmoviblesComplètesmontreque la Région Du vestibule antérieure sculptée à des finsesthétiques est le plussouventcolorée aussibien au niveau maxillaire que mandibulaire.
  • 17. Nousrappelonsquecette zonene devraitpas être très sculptéeau niveau de la région simulantla gencive attachée. Le modelage desextrados, des PAC doittenir compte desreliefs pouvant être potentiellement colonisés par la plaquemicrobienne. La sculpturedeces zonesaugmentele nombredeniches écologiques, favorisantl'accumulation dela plaque microbienneprothétique et de ce fait compliquantle polissage. Face à un risqueinfectieux d'ordregénéral, nousn'hésiteronspasà favoriser des formesconvexeset planes, sansentraver le jeu de la musculaturepériphérique, car la priorité est d'éviter l'installation ou l'aggravation d'unepathologie surtoutchez les patients vulnérables, où l'esthétique n'estpas unepriorité. Dansle cadre d'unebonnecoopération entrela clinique et le laboratoire de prothèse, l'échange d'informations(oralesou écrites) sur le risque encouru pour le patient doit orienter l'état definition desextrados prothétiques. Les patients seront toujoursinforméset éduquésà pratiquer unehygiène mécanique, qui participe largement à l'évacuation dela plaque sur les surfacesprothétiques. Par ailleurs, l'utilisation d'un révélateur deplaqueest uneattitude de bonnepratique clinique qu'ilfautadopter, pour motiver un patient à l'hygièneprothétique ou bien pour détecter deszonesde fêlures objectivant unefaiblesse mécaniqueau niveau du matériau. Cette pratique, lors descontrôles de routine, pourraitpermettre, la vérification dela qualité d'uneréparation, etjustifier le plussouventdu renouvellementdela prothèse amoviblecomplète.
  • 18. IV- L’écosystème mucco-salivaire Il a pour vocation principale, deconstituer unebarrière dedéfensecontre toutes les agressions pathogènes. Cette vocation dépend àtout instant, de l'équilibrephysiologique permanententre deuxéléments fondamentaux : - la muqueusebuccale; - la salive. 1- La muqueuse buccale: Elle assure uneprotection anatomique et physiologiqueà tousles tissus sous-jacents contre toutes les agressions mécaniquesvenantde l'extérieur. Sa kératinisation superficielle, le renouvellementpermanentdescellules les plusvieilles et sa cohésion intercellulaire, constituent autantde facteurs positifs contribuantà l’efficacité de son rôlede barrière de défense. La défense bactériostatique et cicatrisante est assurée par plusieurs groupesdecellules spécialisées : - les lymphocytesreprésentent20 à30 % des leucocytes, - les nécrophagesou hystiocytes, - les plasmocytes, - les granulocytesneutrophiles, - les mastocytes, - les immunoglobulines(IgA IgM et IgG)élaborées par les lymphocytes. Elles ont uneactivité d'anticorps.
  • 19. 2- La salive : 2-1- Définition: C’est un liquide biologique filant, insipide, d’odeur fade, incolore, +ou visqueuxqui baigne la cavité buccale. 2-2- Origine : La sécrétion salivaire est assurée par trois paires deglandes salivaires principales: glandeparotide, sous maxillaire et sublingual. Et par une grandequantité de glandeaccessoires disperséesdansla muqueusebucco- pharyngée Les glandes salivaires del'hommesécrètent environ 1à2 litres desalive par 24 h, soit un débit de0.1 à 4ml /mn. 2-3- Rappel sur les glandes salivaires : 2-3-1- Les glandes principales : 2-3-1-1- La glande parotides : Volumineuse, la glandeparotideappartientanatomiquementau cou et se mouleen arrière du Ramusdela mandibule. Son canal excréteur (le conduit parotidien, ou canal de Stenon)chemine dans la paroijugale pour s’ouvrir en regard de la deuxièmemolaire supérieure. Bilobée, la glande parotidese composed’un lobe superficielvolumineuxet d’un lobe profond peu développé. Cesdeuxlobessont situes de partet d’autredu nerf facial (VII). Elle est innervéepar le nerf auriculo-temporal(viale nerf glosso- pharyngien).
  • 20. Les glandes parotidessont séreuseset fournissent25% delasalive, elle donneunesalivefluideet riche en enzymes. 2-3-1-2- La glande sous-maxillaire : Unilobée, la glande sous-maxillaire est située dansla région sus-hyoïdienne latérale. Son canal excréteur (le conduitsous-maxillaire, ou canal de Wharton)traverse le plancher buccal pour s’aboucher présdu frein de la langue. Elle est innervéepar le nerf lingual. Les sous maxillaires sont desglandes mixtes et donnentunesaliveépaisse et riche en mucine, elles fournissent70% dela salive. 2-3-1-3- La glande sublinguale : La glande sublingualeest située sousla muqueusedu plancher buccal et se drainedirectement dans la cavité buccale par plusieurspetits canaux excréteurs et, souvent, également par un canal principals’abouchant à la portion antérieuredu conduitsous-maxillaire. C’est la glandesalivaire principalela pluspetite. Elle partage son innervation avec la glandesous- maxillaire. La sublingualeest uneglandeà sécrétion muqueuse, elledonneunesalive épaisse riche en mucine, elle fournit5% dela salive. 2-3-2- Les glandes accessoires : Elles sont disséminéessur toute la surfacede la muqueusebuccale, excepté au niveau desgencives et du vermillon deslèvres; constituées d'amas cellulaires, leur existence et leur situation sont variables en fonction des individus; cesglandeslabiales, jugales, palatines, vélaires, dorsales ou
  • 21. marginales secrètent unequantité de salive négligeable par rapportau volumetotal salivaire. 2-4- La compositionde la salive : 2-4-1- Les éléments organiques : 2-4-1-1- Les protéines : Se divisent en deuxextrinsèques issues du sérum, intrinsèques, synthétisées par la glande salivaire. * Les protéines extrinsèques : Elles sont représentéespar les albuminessériques (05 – 10% desprotéines totales), des immunoglobulinesdetypeIgA, IgG, IgM et desalpha et bêta globulines. Leur concentration (20% desprotéines totales) décroît lorsque le débit salivaire augmente. * Les protéines intrinsèques : a- Enzymessalivaires : - l'amylasesalivaire représente 30% desprotéinessalivaires totales. Elle est secrétée en majorité par les parotides. L’a-amylase catalyse l’hydrolysedes amidons. Les produitsdel’hydrolyse sont variés: du glucose, du maltose, du maltotriose, quelquesdextrines. L’amylase nepeut attaquer que l’amidon cuit, la chaleur decuisson solubilisant l’enveloppeexternedes granulesd’amidon. L’amylasesalivaire assureunepart de la digestion desamidonsalimentaires jusqu’àl’arrivée dansl’intestin.
  • 22. De nombreusesétudesétablissent unecorrélation entre l’état de stress psychologiqueet le taux de sécrétion del’a-amylase, au pointde la considérer commeun marqueur du stress au mêmetitre que le cortisol. L’a-amylase salivaire possèdeaussi un site de liaison à l’émail, et des sites potentiels pour se fixer aux adhésines bactériennes. L’a-amylase en solution se lie avec unegrandeaffinitéà certains streptocoques, unefonction qui conduità la clairance et/ou à l’adhérence de ces bactéries dansla cavité buccale. L’a-amylase liée à unesurfacebactérienne conserveenviron 50 % de son activité enzymatique. Ainsi, l’a-amylase liée à unebactérie peuthydrolyser l’amidon en glucidessimples, lesquels pourraientêtre utilisés comme nutrimentpar les bactéries. - Le lysozyme: il représente 10% desprotéines totales, il est stocké dans les glandes salivaires, aprèssa fabrication par les neutrophiles. Son activité antibactérienne est traditionnellementattribuée à son activité muramidaselysantla paroide certaines bactéries. Mais il semblerait que, dansle milieu buccal, son potentiel bactéricide et fongicidesoit surtoutle fait d’uneséquencede quatre acides aminés cationiques et amphipathiques localisés en C-terminal, dénuéedetoute activité enzymatique. Lelysozyme humain pourraitinhiber la croissance de Streptococcusmutans. D'autresenzymessontégalement présentesdansla salive: Kalliréine, collagénase d'originesalivaire, gélatinase, péroxydase…toutes ces enzymes sont capables de dégrader les germes, les hydratesde carbone ou les protéines, et certains d'entreselles possèdentun pouvoir antibactérien.
  • 23. b- Les Mucines: Les mucines, aussi dénommées«glycoprotéinesmuqueuses», sontdes glycoprotéinesfortementglycosylées, composantesdes mucus, sécrétées par des cellules épithéliales spécialisées du tractus gastro-intestinal, de l’arbre respiratoire et du système urogénital, voire, dans certains cas, par des cellules endothéliales. Ces MG tapissentleurs épithélia respectifs, formantainsi unebarrière visqueuseet lubrifiante protégeantl’épithélium sous-jacent dela dessiccation, delésions, et desagressions microbiennes. Ce film muqueuxest soumisà des frottementsmécaniques et à des actions enzymatiques, et se trouve être en perpétuelrenouvellement. Deuxtypesde mucinessont synthétisés et sécrétés par les cellules acineuses muco-séreusessous-mandibulaires, sublingualesetdes glandes mineures(mais paspar les glandesparotidiennes), et constituent les composants majeursde ces salives (jusqu’à26 % des protéinessalivaires sont desmucines). Ce sont les glycoprotéines muqueuses1 et 2. Ces mucinesparticipentà l'élaboration de la pellicule exogène acquise et confèrentà la salive son pouvoir lubrifiant. c- Glycoprotéinesmarqueursdu groupesanguin Les antigènes porteursde l’activité « groupesanguin » (ABOet Lewis) se retrouventnon seulementsur les globules rouges, mais aussi dansles sécrétions et au sein de certains tissus sousformede glycoprotéines. Les glycosylations terminalespeuventconférer auxglycoprotéines salivaires (mucinesen particulier)différentesactivités antigéniques, dont celles liées aux groupessanguins; 76 % de la population est dite «sécréteur» parce qu’elle produiten abondancedanssa salive des antigènes ABH (O), les 24 % restant ne sécrètent qu’un précurseur quin’apasde propriétésantigéniques discriminantes.
  • 24. d- Immunoglobulinesécrétoire: La majeurepartie des Ig est synthétisée au niveau desglandes salivaires. Elles sont représentéesessentiellement par les IgAs (sécrétoires) qui constituent le principalmédiateur del’immunitéhumorale. Il inhibe la croissance bactérienne et diminuelesrisques de caries, dontla concentration salivaire est largement supérieure ala concentration sérique. 2-4-1-2- Les glucides : La salive contient unefaible quantité deglucides (0.5 à 1ml/100mg)dont l’origine est soit alimentaire soit en provenancedesglycoprotéines salivaires. Les principauxglucidesalimentaires sont : - Des polysaccharides : Amidons ; - Des disaccharides : lactose (sucre du lait) et sucrose (sucre de table); - Des monosaccharides : fructose et glucose. Ce sont deséléments qui jouentun rôle importantdansl’équilibre acido- basique de la plaque bactérienne. 2-4-1-3- Les lipides : Ils sont de faible quantité variant de0.04 à14ml/100mg. On note la présencedes triglycérides, des acides libres, du cholestérol et des phospholipides. Ils jouentun rôle dansla formation dela matrice acellulaire de la plaqueet danssa calcification et sa transformation en tartre.
  • 25. 2-4-1-3- Autres composants organiques : Des constituantstels que l’urée, l’acide uriqueet le cholestérol sont également présentsdansla salive, ainsi quedes cellules épithéliales desquaméeset desleucocytes dits corpusculessalivaires. 2-4-2- Les éléments inorganiques : 2-4-2-1- Les électrolytes : * Les anions : Les plusimportantsquantitavementsont les phosphates les bicarbonates et les chlorures. – Chlorures(CL): indispensables au fonctionnementdesamylases. - Bicarbonates(HCO3): il joueun rôle dansle pouvoir tampon dela salive en augmentantson alcalinité. - Phosphates (PO4): la salive parotidienneest plusriche en PO4 que la salive sousmaxillaire les glandesaccessoires fournissent extrêmementpeu de PO4 ? - Thio cyanates (SCN) : elle possèdeuneaction antimicrobienne. * Les cations : - NA +: le taux de NA augmente lorsde la stimulation, il croit avec la vitesse d’écoulementet indépendammentdela duréed’excitation. - K : au faible débit la salive qui arrive, dansla bouche est hypotonique, alcaline et riche en K ainsi, sa concentration diminuelorsquela vitesse d’écoulementaugmente.
  • 26. - Ca +: joue un rôle dansla formation dela pelliculeexogène acquise, dela plaqueet du tartre. - Mg +: la concentration est inferieureà1mg pour 100mldesalive, elle décroit avec la stimulation. 2-4-2-2- Les halogènes : - Iode - Fluor 2-4-2-3- Les métaux : - Le Cuivreetle Fer sont à l’état de traces. 2-4-2-4- Les gaz dissous : Commetout les biologiques la salive contient deO2 de l’azote et de l’anhydridecarboniquesurtoutla salive au reposcontient entre 10 et20 volume% de CO2, environ ¼est combiné à desprotéines sousformede composéscarbaminés. 2-5- Bactériologiede la salive: - La plupartdesbactéries salivaires proviennentdu dosdelalangue, dont elles sont détachées par uneaction mécanique; unepetite partie provient du reste de la muqueusebuccale. - La numération microscopiquedela salive s’étend entre 43millionset 5,5 Millionsd’organismespar millilitre avec unemoyennede750millions.
  • 27. - La salive humaineest constituée essentiellement des cocci facultatifs gram positifs (46,2%)dontlesstreptocoques représentent41% detousles éléments isolés et sont composésde: * S.salivarius, * S.miti, * un petit nombre d’enterocoques, * les staphylocoques formentle reste. - La salive est forméeausside:  cocci anaérobies gram négatifs (veillonella);  batonnets facultatitifs gram positifs(diphtéroides);  batonnets anaérobies gram négatifs (fusubactéries); et gram positif (actynomycétes). 2-6- Physiologiede la salive: La salive joue un rôleimportant dansla physiopathologie du milieu buccal. Grâce à ses propriétéset ses différentscomposants, elle assurede nombreusesfonctionsbien distinctes. 2-6-1- Fonction mécanique : La salive contient de l’eau et des mucinesdontle rôle est la lubrification et l’humidification des muqueusesfacilitant les différentesfonctionsde mastication et de phonation. Nettoyage mécaniquedes muqueuseset surfacesdentaires éliminanten partie la flore pathogène.
  • 28. 2-6-2- Fonction physico-chimique : pouvoir tampon Le pouvoir tampon est assurépar les ionsbicarbonates avec une participation desphosphates, de certaines glycoprotéineset del’urée. Il assurela régulation du pH buccal permettantuneprotection destissus dentairesdes différentsacides libérés par le métabolisme bactérien de certains glucides et uneremontée du pH dela plaquedentaire en neutralisantson acidité. 2-6-3- Fonction digestive Elle est assuréepar les mucineset certaines enzymes(l’amylase, les protéases et les lipases). Ceséléments permettent la formation du bol alimentaire lors dela mastication et facilitent la déglutition. 2-6-4- Fonction protectrice Par ses propriétésantiseptiques, elle participe à la défensede la cavité buccale, directement exposée aux organismes pathogènes du milieu extérieur. Elle est assuréepar les enzymes, certainesprotéines et par les immunoglobulinesetles compléments. 2-6-5- Fonction gustative La salive permet desolubiliser les substances chimiques contenuesdansles aliments qui peuventainsistimuler les papillesgustatives. 2-6-6- Fonction excrétrice : De nombreusessubstancessont excrétées dansla salive, puisréabsorbées ou catabolisées commel'iode, les graisses, les hormonessexuelles et les anticorps. Plusieursmédicaments(l'érythromycine), dontcertains antibiotiques ontuneexcrétion salivaire importante.
  • 29. 2-6-7- Fonction endocrinienne Elle concerneen particulier la production dediversfacteursdecroissance : - Le N.G.F. ou nervegrowth factor, stimulantla croissance du tissu nerveux, - L'E.G.F. ou épithélial growth factor, stimulantla croissance des épithéliums, - Un facteur stimulantla granulopoïèse, - De la rénine, 2-6-8- Fonction de reminéralisation La salive peut jouer un rôle de minéralisation et de renforcement de l’émail afin de résister aux attaques acides grâce à la présence de différents ions tels que le calcium, le phosphore, le magnésium, le fluor... etc. Les ions libres de fluoruressecombinent auxcristaux d’hydroxyapatitede la dent pour former un complexequiest plusrésistant à la déminéralisation. D'autre part, certaines protéines salivaires riches en proline et tyrosine peuvent se lier au calcium entraînant à la surface des dents une zone de sursaturation qui limite la déminéralisation de l'émail et peut favoriser sa recalcification. 2-6-9- Fonction de cicatrisation Elle est assurée par l’EGF salivaire qui renforce le potentiel de cicatrisation des tissus muqueux. Récemment, de nouvelles études qui ont étaient réalisées par des biologistes américains viennent de confirmer les propriétés cicatrisantes d'une autre protéine naturelle contenue dans la salive qui s’appelle : SLPI (ou secretory leukocyte protease inhibitor). Elle
  • 30. se comporte comme un anti-inflammatoire, et, s’oppose aussi à la dégradation de nombreuses protéines naturellement présentes dans le corps.
  • 31. V- L’écosystème dento-gingivo-parodontal L'existence d'arcadespartiellementédentées joueun rôle non négligeable dansl'instabilité permanentedel'équilibre du milieu buccal. Parmiles facteurs les plusimportantsil y a lieu deciter : - la plaquebactérienne, - l'état physiologiqueou pathologique du parodonte, - le traumaocclusal. 1- La plaque bactérienne : 1-1- Notion du biofilm: Un biofilm est unecommunautémulticellulaireplusou moinscomplexe, souventsymbiotique, de micro-organismes, adhérantentre eux et à une surface, et marquéepar la sécrétion d'unematriceadhésive et protectrice. Sa structure est hétérogène, souventsousformedecolonie d'uneou plusieursespècesde bactéries et d'unematriceextracellulaire composée de substances polymères. 1-2- définition de la plaque bactérienne : La plaque dentaireest uneaccumulation hétérogène, adhérentea la surface des dentsou située dans l’espace gingivo-dentaire, composéed’une communautémicrobienneriche en bactéries aérobies et anaérobies, enrobées dansunematrice intercellulaire de polymèred’origine microbienneet salivaire. Elle constitue un dépôtmou, adhérent, tenace, terne et decouleur blanc jaunâtre, a la surfacedesdents et des matériaux dentairescouramment
  • 32. utilisés. Ce dépôtse formeen quelques heureset nepeut être éliminé par un jet d’eau souspression. L'absence debrossage et d'hygiènefavoriseuneaccumulation invisible d'unepopulation demicro-organismesspécifiques, tels queles streptocoques mutans, sanguis, salivariusmitis et delactobacilles. Lorsqueles colonies microbiennessont suffisammentdéveloppées, la plaques'étend dansles régionssous gingivales avec uneprédominance d'anaérobies tels queleptotrichia, fusiformis, ramibacterium, treponêma dentium, veillonella, ristella, actinornyces, etc Cette pullulation s'accompagned'uneproduction d'enzymescapablesde détruirela substance fondamentaledu tissu conjonctif. Parmiles enzymesilconvientde noter : L'hyaluronidase, lesprotéinases, les collagenases. Ces enzymesparticipent d'unefaçon importanteà la destruction de la barrière épithéliale et des tissus conjonctifsdu parodonte. Cette plaque bactérienne varie quantitativementd’un individu al’autreet selon les endroitsd’unemêmebouche. L’accumulation est plusimportante dansles zonesinaccessible ou peu accessible au brossage et sousla zone de plusgrand contour desdents. Par contre, elle absente dessurfaces concernéespar la friction au cours dela mastication.
  • 33. 1-3- Formation de plaque bactérienne : 1-3-1- La pellicule acquise : La pellicule acquise exogène PAE est un bio-film, absorbé comme a toute interface solide-liquidedes milieux naturels, quicouvrela surfacedel’émail et sert desubstrat à la fixation des bactéries. La PAE se formenaturellementet spontanémentala surfacedes dents, en un revêtementinsoluble et ne peutêtre éliminé facilement. Il s’agit d’un film organique d’originesalivaire, libre de tout élément cellulaire, y compris debactéries. La PAE se forme par absorption sélective de protéinessalivaires a la surfacedel’hydroxy-apatite. La PAE peut être bénéfiquea la santé dentaire ou contribuer a la déséquilibrer. Protectrice, elle s’opposea la décalcification de la dent, notammentlors del’ingestion d’aliments ou de boissons acides. Co- destructrice, elle maintiendraitles acides en contact avec l’émail. Riche en récepteur, elle permet la colonisation debactéries. 1-3-2- La sélectivité de la colonisation : La fixation de bactéries sur la PAE constitue l’étape initiale dela formation de la plaquedentaire. Seulementun nombrerestreint d’espècebactérienne en est capable ; il s’agit d’espèce pionnière, quine peuventaelles seules assurer la diversité bactérienne caractéristique de la plaquedentaire. Il est indispensablequecertaines bactéries se fixent d’abord irréversiblementaux surfacesdentaires, pour ensuitepermettre la fixation d’autresbactéries par adhérenceinter-bactérienne hétérotypique.
  • 34. Très peu de bactéries buccales ont cette doublecapacité : c’est le cas des streptocoques, en particulier des S. sanguis, et des actinomycètes. La fixation d’abord, puisla persistance sur le site de telles bactéries sont indispensablespour qu’ily ait colonisation. La persistance impliqueque la bactérie doit se maintenir fixée sur le site, en résistant auxforces de détachement, et y trouveles nutrimentsnécessaires à sa croissance. 1-3-3- Les facteurs d’inhibition de la colonisation : En contrepartie des facteursfacilitant la colonisation, il existe des facteurs d’inhibition que les bactérie devrontcontourner pour réussir as’implanter. Il s’agit de facteurs antibactériens, bactériostatiques ou bactériolytiques, commele lysozyme, la lactoperoxydaseet des immunoglobulinesfixantle complément.
  • 35. 2- L’état physiologique ou pathologique du parodonte : Il dépend essentiellementde l'état général du sujet, deson âge et deson degré d'hygiène. Ilrésulte de l'équilibreentre tous les micro-organismesdu flot salivaire et ceuxde l'écosystèmegingival. Dès qu'un déséquilibre interviententre l'un desécosystèmes en présence, soit par excès, soit par défaillance, un processuspathologique s'installe. C'est plus particulièrementle cas depatients soumisà uneantibiothérapie prolongée et présentantdesaltérations fongiquesdesmuqueuseset de la langue. Les facteurs positifs responsablesde l'équilibrecapables delutter contre l'agression microbienne à incidencepathologique, sont successivement: - le fluxsalivaire qui sanscesse balaie et interdit les dépôtsau niveau gingival, - le renouvellementdescellulesde l'épithélium du sulcus, - la florehabituelle saprophytes'opposantàla pénétration demicrobes exogènes pathogènes étrangers au milieu buccal. La concentration debactéries au niveau dela plaqueet du sulcusest plus importantequ'au niveau dela salive. Les micro-organismesdu sillon gingival les plusfréquentssont les suivants : - Cocci gram positifs : 28,8% * les staphylocoques. * les entérocoques. * les streptocoques mutans.
  • 36. * les streptocoques sanguis. * les streptocoques mitis. - Bâtonnetsgram positifs : 15,3% * les lactobacilles. * les nocardia. - Bâtonnetsanaérobies gram positifs : 20,2% * les actinomyces odontolycus. * les actinomyces bifidus. * les actinomyces israelis. - Bâtonnetsanaérobies gram négatifs : 16,1% * les bactéroides melanirogenicus. * les bactéroides oralis.
  • 37. 3- le trauma occlusal : Quoiqueles différentsauteursnesoient pas d’accord sur l’importancedu rôle jouépar le traumaocclusal sur l’état gingival et périodontal, nulne peutnier l’incidenceperturbatrice d’unepression excessive ou d’une absence de pression, sur le développementanormaldelaplaque, avec commecorollaire, unemodification dela structure du desmodonteetde l’os alvéolaire. Dès qu'un contactprématuréexiste, le nociception intervient, pour une meilleure répartition dela charge occlusale, avec un déplacementdela position mandibulaire, aussi bien en occlusion centrée, quedanstoutes les occlusionsexcentrées. Les dents isolées subissent des versionsou desgressions, avec une stimulation du jeu desostéoclastes sur l'un deleursversantsproximaux. Si le contact prématurénepeutêtre totalement évité, si la pression dépasse les possibilités d'absorption et derégénération destissus de supportla compression anormaleprolongéedesfibres du ligament se traduit par des zonesde hyalinisation et de nécroseet par unedisparition de l'équilibre entre les différentsécosystèmes en présence. Le processusinflammatoireatteint toutes les structures du parodonte. L'occlusion traumatisante agit alors commeun facteur aggravant l'état actuel jusqu'àatteindre un seuilparfoisirréversible. Une meilleurecompréhension del’interdépendanceetde l’interaction d’uneocclusion traumatisante et d’uneinflammation du parodontedoit inciter le praticien soucieux dela qualité de sa restauration prothétique amovible, a unemeilleureconnaissancedes différentséléments du milieu buccal et du rôle jouépar uneharmonie occlusale intelligemment conçue.
  • 38. VI- L’écosystème prothétique L’équilibre écologique (physique, chimique, biologique) de la cavité buccale est influencépar l’usage d’uneprothèse. Plusieursfacteursinterviennent: – le rôle dela muqueusedansladéfensedela bouche ; – les biomatériaux ; – la plaquemicrobienneprothétique ; – la salive. 1- Le rôle de muqueuse dans la défense de la cavité buccale : Au niveau dela cavité buccale, la muqueuseconstitueunepremière barrière de protection ; elle associe un épithélium à un conjonctif. Peu d’agresseursla pénètrentà l’état normal; elle est soumiseà des forces de frottementvariables, à des pressionsd’intensités différentes, notamment lors dela mastication. Les processuspathologiques qui détruisentles kératinocytesou affectent leur adhésion peuventrésulter d’érosions, d’ulcérationsou de desquamationsdela muqueuse. Une floresaprophytela colonise en surface. En fonction desconditionsdu milieu, ces micro-organismespeuventsetransformer en agents pathogènes. La réaction inflammatoirelocalisée constitue la deuxièmeligne dedéfense; celle-ci intervient aprèsla lésion de la surfaceépithéliale. Elle est dite « non spécifique» car elle répond à desagressions multifactorielles. La réaction inflammatoirefait intervenir la vascularisation locale et plusieurstypesdecellules : les fibroblastes, les mastocytes, les lymphocyteset certaines cellules, attirées par chimiotactisme, comme les
  • 39. macrophages et les polymorphonucléaires(PMN)quivontassurer une défensedeproximité basée sur la phagocytose. La troisième ligne dedéfenseintervient si l’agresseur progresse au sein du tissu. L’organisme, après avoir identifié cet agresseur (immunité spécifique), cherche à l’éliminer lorsd’unecompétition intra-tissulaire. 2- Les matériaux prothétiques : Les matériaux peuventêtreallergisants, toxiques, affectés par la corrosion et/ou favoriser la colonisation bactérienne. La biocompatibilité des matériaux dentairesest essentielle pour leur performanced’ensembleet pour la sécurité et le bien-être des patients. On distingue essentiellement deuxgroupesdematériaux utilisés en prothèse adjointe: les polymèreset les alliages métalliques. 2-1- Les matériaux polymères : La résine acryliqueest le matériau le plusrépandu pour laconfection des prothèses amovibles ; c’est un vecteur importantdes manifestations inflammatoires, traumatiqueset à un moindredegréallergiques de nos reconstitutions prothétiques. Les matériauxà base de résinesont composés de monomèreliquide(méthacrylate de méthyle, MMA)mélangéà une poudredepolymère(polyméthacrylatedeméthyle, PMMA). La polymérisation peutêtre provoquéepar la chaleur, la lumièreou des activateurs chimiques à températureambiante ou à températurebuccale. Tousles composantssynthétiques et les additifs peuventêtreà l’origine de sensibilisations. Le contact entre la peau et le monomèrelors dela manipulation peutprovoquer deseczémas. La qualité deces produitsrésulteessentiellement de l’absence de monomèrerésiduelà la fin de la réaction de polymérisation. En effet, un
  • 40. taux deconversion élevé demonomèrefavoriseles propriétésmécaniques et biologiques des prothèses. La thermo-polymérisation, initiée dansun bain froid et respectantdes paliers detempérature, permetde diminuer la quantité de monomèrerésiduel. 2-2- Les alliages: Il existe plusieurscentainesde typesd’alliages dentaires, de différentes compositions. Ils contiennentdes éléments métalliques majeurset mineurs, mais aussi desimpuretés. Mêmesi les matériauxsont fabriqués defaçon à être inertes et insolubles, uneréaction galvaniquepeut provoquer lalibération de leurscomposants; ceux-ci peuventêtre ingérés et/ou provoquer l’apparition d’effetslocauxet systémiques. Parmiles élémentsbiologiquement actifs et potentiellement risqués, citons le nickel, le chrome, le cobalt, le cadmium etle béryllium. Les alliages à base de palladium sontgénéralementmieuxtolérés queles alliages non précieux ou que les alliages d’or pour restaurationscéramo-métalliques. Le titane, grâce à ses propriétésdesurface, constitue le matériau de choix d’un pointdevuebiologique ; il est le moins« toxique » detous les matériaux métalliques utilisés dansla cavité buccale. Néanmoins, les réactions au niveau de la muqueuseavecdes prothèses amovibles à base demétal sont rares. Les réactions lichénoïdes et/ou érythroplasiques, directement en relation avec un matériau prothétique ou derestauration, sontles effets secondaires les plusfréquents. Ces affections doiventêtre détectées par un examen systématique régulier, car elles sont considéréescommedes lésions initiales ou précancéreuses. Elles peuventprécéder pendantplusieursmois, ou même plusieursannées, unelésion maligne buccale.
  • 41. 2-3- L’état de la surface prothétique : L’état de surfaceprothétique influencegrandement lespropriétés chimiques et physiquesdu matériau. Il peut favoriser la corrosion, augmenter l’importancedes réactions toxiques ou allergiques et des irritations mécaniques. Enfin, la structureet la texture du matériau, les macroporositéset microporositésaurontuneincidencesur l’accumulation de la plaque. Un polissage soigneuxdes surfacesprothétiques est indispensable. 2-4- Les réactions allergiquesaux matériaux prothétiques : L’allergie ou hypersensibilité à l’instar du choc anaphylactique vrai, est une réaction immunologiqueen trois temps: – unephase de contact entre l’organismeet l’allergène ; – unephase d’incubation ; – unephase de second contact avec la substance allergénique qui déclenche alors la réaction allergique. Les deuxpremiers temps passentsouventcomplètementinaperçus. Localement, les signes cliniques d’uneréaction allergique peuventparfois être semblables à ceux d’uneréaction d’irritation (érythème, œdème). Le chrome, le nickel, les colorants des résines, les composants du caoutchouc noir se comportentcommedes haptènes qui, après liaison, peuventcréer des allergies decontact. La notion de terrain allergique de l’individu estimportante. Des tests desensibilisation permettentde déterminer pour chaqueindividu la susceptibilité à unesubstance donnée.
  • 42. 3- La plaque microbienne sous-prothétique : Chez les édentés, il y a uneacidose prothétique associée à unediminution du fluxsalivaire, surtoutchez les patients qui gardent leur prothèse la nuit. Le méthacrylate deméthyle, facilement colonisable par la plaque bactérienne jusqu’en son sein, est le principalvecteur infectieux et traumatique. La plaque microbiennesous-prothétique, de mêmenatureque la plaque dentaire, est composéede cocci à Gram positif, de bâtonnets, de lactobacilles et de levures. Il fautdistinguer en fait deuxzonesétroitement imbriquées : – la surfaceet l’intérieur des résinesdes prothèses amovibles. L’intradosconstitue un milieu favorableà la prolifération de Candida albicans. Le recouvrementprothétiquefavorise le contact physiqueentrele réservoir bactérien et candidosique accumuléet la muqueusebuccale; – la surfaceet l’infiltration en profondeur delamuqueusepalatine. Les toxines microbiennes peuventpénétrer lamuqueuse d’autantplus facilement que l’inflammation a déjàmodifiéla perméabilité tissulaire. Des récepteurscellulaires de l’hôte et des adhésines de Candida albicans ontété identifiés. 4- La prothèse et la salive : La salive joue un rôleessentiel dansle maintien del’équilibre physiologique du milieu buccal (lubrification, digestion, action antibactérienne, immunologique, régulation du pH). La présenced’unereconstitution prothétique peutmodifier cet équilibre (acidose, fluxsalivaire).
  • 43. Plusieursparamètressalivaires peuventêtreaffectés par la présence d’une prothèse. – Entre les repas et pendantle sommeil, la sécrétion est ralentie. Les aliments non évacués, en se logeant dansles sites de rétention (fissures, intradoset espaces prothétiques), peuventinduiredespathologies carieuses et parodontales. Ledébit et la sécrétion salivaire majoréslors de la mastication doiventnormalementassurer un auto-nettoyagedes surfaces prothétiques. – Le pouvoir tampon delasalive assure la régulation du pH dansla cavité buccale et peutaffecter directement la longévité des restaurations. – Toute déficience des facteursantibactériens (enzymeset immunoglobulines)contenusdanslasalive, pouvantinhiber le métabolisme des micro-organismesde la flore buccale, augmenteles risques carieux. – La baisse dela quantité d’ionsminéraux(Ca2+, PO43–), normalement présentsdansla salive, favorise les atteintes carieuses débutantes. Dansle cas le plusextrême, les patients âgés qui présententle « syndrome de la bouche sèche » peuventmontrer uneintoléranceaux prothèses amovibles, ce qui affecte grandementleur « qualité devie ».
  • 44. Conclusion Une meilleur compréhension de l’indépendance et de l’interactiond’une restaurationprothétique et un milieu buccal doit inciter le praticien soucieux de la qualité de sa restauration prothétique amovible, a une meilleure connaissance des différents éléments du milieu buccal et du rôle joué par une harmonie occlusal intelligemment conçue.
  • 45. Bibliographie : 1-B. PELLAT : Salive et milieu buccal ; Encyclopédie Médico-chirurgicale; 28-150-H-10 2010. 2-C. BADET: Ecosystèmebuccale. Poled’odontologieet desanté buccale CHU Bordeaux 3-Charon Jacque Mouton Christian / ParodontieMédicale Chapitre: Habitat Buccal 4- C. MOITON ; J-C. ROBERT: Bactériologie bucco-dentaire. Collection desabrégés d’odontologieet de stomatologie 1994. 5-Filche S, WongL Et Sissons Ch. Oral Biofilms: EmergingConceptsIn MicrobialEcology. J DentRes 2010:89(1):8-18. 6-Frank ,H ;Netter,M.D. AtlasD’anatomieHumaine.Maloine, 2ème Edition.P390. 7- F. JEGOUX : Pathologie des glandessalivaires. Thèse de doctorat UniversitédeRENNES 2007. 8- J. LE JOYEUX : Restauration prothétiqueamoviblede l’édentation partielle. MaloineS.A éditeur 1980. 9-Le Laroussemédical. 10-MERDESL1., SOUEIDANA2, LE BARSP3, TABBI-ANENIN1 ; Mise En EvidenceDesSites PréférentielsD'accumulation DeLaPlaque MicrobienneProthétique Par Coloration DesExtradosDes Prothèses AmoviblesComplètes; • O.S.T. - T.D J • Mars/March 2009. Vol.,32, N"I. 11-Milanao Laza: Ecosystèmebuccal et prothèseamovible complète: De la conception au suivieprothétique; thèse doctorat N°: universitédeNante; année2010.
  • 46. 12-P. LE BRAS; Y. AMOURIQ; F. BODIC ; B. GIUMELLI: Réactionstissulaires au portdes appareilsdeprothèse dentaireamoviblepareille ou totale. EncyclopédieMédico-chirurgicale 23-325-P-10 2002. Webographie 1/Http://Www.Univ-Rennes1.Fr