1. Grossesse et Diabète
Diabète gestationnel
Service de gynécologie et obstétrique
CHU Mahdia Tunisie
Interne : Amine Dafaâ
2. Plan :
I
II
III
IV
V
VI
• Définition
• Facteurs de risque
• Physiopathologie
• Conséquences du DG
• Dépistage
•
Prise en charge
1
• Après le diagnostique positif du DG
2
• En post-partum
3
• A long terme
3. I- Définition : ( OMS )
• Le diabète gestationnel (DG) est un trouble
de la tolérance glucidique de gravité variable ,
survenant ou diagnostiqué pour la première fois
pendant la grossesse , quel que soit le
traitement nécessaire et quelle que soit
son évolution après l'accouchement .
• Cette définition englobe en fait deux entités
différentes qu’il convient de distinguer :
4. • Un diabète patent, le plus souvent de type 2
(DT2) , préexistant à la grossesse et découvert
seulement à l'occasion de celle-ci, et qui
persistera après l'accouchement.
• Une anomalie de la tolérance glucidique
réellement apparue en cours de grossesse,
généralement en deuxième partie, et
disparaissant , au moins temporairement,
en post-partum. Donc , « un authentique
diabète gestationnel » .
La prévalence du DG est estimée
entre 5 et 15 % .
5. • Les facteurs de risque principaux sont :
Surcharge pondérale et Sédentarité
HTA
Age ≥ 35 ans
ATCD familial de 1er degré de diabète de type 2
ATCD personnel de diabète gestationnel
de diabète transitoire ou
d’hyperglycémie (sous
pilule, lors d’une intervention
ou d’une corticothérapie ) .
ATCD obstétricaux de pré-éclampsie , de
mort in utero, macrosomie fœtale ,
malformation congénitale , hydramnios
et de prématurité inexpliquée .
Syndrome des ovaires poly-kystiques .
6. • Pas de relation du DG avec :
×La prise de poids gestationnelle
× La multiparité
× Les grossesses multiples
× Le tabagisme
10. IV- Conséquences du DG :
• Le DG est associé à un ensemble de
complications ou pathologies tant chez la mère
que chez l'enfant :
à court
et
à long terme .
11. À court terme
Chez la mère
Chez l’enfant
HTA gravidique
Macrosomie
Sensibilité aux infections
Dystocie des épaules avec risque
de traumatismes fœtaux
Césarienne
Mortalité périnatale (
malformation , prématurité , mort
inexpliquée )
Des troubles psychologiques à type
d’anxiété et d’altération de la
perception de soi
Hypoglycémie
( peuvent apparaître suite
à l’annonce du diagnostic de DG )
Hypocalcémie
Hyper bilirubinémie
Polyglobulie
12. Remarque :
Les taux d’extraction instrumentale ,
de déchirure périnéale sévère et
d’hémorragie du post-partum
ne sont pas modifiés par le DG .
Le traitement précoce du DG diminue le risque de
dépression du post-partum .
13. À long terme
Chez la mère
Récidive
Risque de développer un diabète non
insulinodépendant ( Type 2 ) et
ses complications
Prolapsus , incontinence
urinaire & anale
Chez l’enfant
Obésité
Intolérance au glucose … diabète
type 2
14. V – Dépistage :
• Quelle population ?
Le dépistage doit-être systématique à toutes les
femmes enceintes
car environ 45 % des DG
n’ont pas de FDR .
• À quel moment de la grossesse ?
Sans FDR : 24ème – 28ème SA
Avec FDR : 1° - 1er trimestre ( 1ère consultation )
2° - 24ème – 28ème SA
3°- 32ème – 34ème SA
15. • Quelle Test utilisé ?
Le Test d’ O’ Sullivan :
Consiste à doser la glycémie
veineuse 1 h après ingestion de 50 g de glucose , que la
femme soit à Jeun ou non .
Le dépistage est considéré comme positif si :
la glycémie est > 1,30 g/l (7,2 mmol/l)
16. Test d’O’ Sullivan
(24-28 SA)
Seuil ( 1, 30 g/l)
Glycémie < 1,30
c
Glycémie ≥ 2 g/l
Glycémie ≥ 1,30
≥
O' Sullivan à
30 – 33 SA
HGPO à 100
(Critères de Carpenter et Coustan)
TO 0,95 g/l
T1H 1,80 g/l
T2 H 1,55 g/l
T3 H 1,40 g
Diabète
gestationnel
17. Résultats de HGPO 100
si = 1 valeur pathologique Intolérance aux
hydrates de carbones
si ≥2valeurs pathologiques
DG
Prise en charge
en diabétologie
Test négatif
HGPO 100
à 30 – 33 SA
Négatif
18. HGPO 75
• La méthode est un test d’hyperglycémie provoquée
avec 75 g de glucose chez toutes les femmes
enceintes entre la 24ème et la 28ème SA .
• Les seuils de diagnostic d’un DG sont:
– glycémie à jeun 5,1 mmol/l
– glycémie à 1 heure 10 mmol/l
– glycémie à 2 heures 8,5 mmol/l
Un seul résultat pathologique suffit pour
poser le diagnostic de DG .
(Il faut s’assurer que la femme est vraiment à jeun depuis plus que 6 heures)
19. • Il faut noter que :
• Le dépistage et le diagnostic de DG ne doivent
pas reposer sur la recherche d'une glycosurie ni
sur la mesure de l'hémoglobine A1c ou de la
fructosamine .
• Lorsque le diagnostic de DG a été porté, il peut
être souhaitable d'éliminer la possibilité d'un
diabète de type I débutant par une recherche
d'anticorps anti-GAD ou anti-cellules d'Ilots de
Langerhans .
20. VI -1- Prise en charge (Après le diagnostique
positif du DG)
• La prise en charge sera multidisciplinaire +++ .
A/ Prise en charge diabétologique :
• 1) Une prise en charge rapide car l'efficacité d'un traitement
précoce est meilleure .
• 2) Auto surveillance glycémique quotidienne à l'aide d'un
lecteur de glycémie capillaire, au minimum le matin à jeun et
2 h après le début de chacun des trois principaux repas et une
recherche pluriquotidienne d'une cétonurie. Et c'est sur les
valeurs de glycémie qu'une décision de modifications
thérapeutiques peut être prise
• Les objectifs glycémiques sont une glycémie à jeun< 0,95 g/l
(5,3 mmol) et une glycémie mesurée 2h après chaque repas <
1,20 g/l (6,7 mmol).
21. • 3) Le traitement doit toujours comporter une
prescription diététique adaptée à chaque cas
après enquête alimentaire .
• 4) L'insulinothérapie doit être instaurée:
Si le régime ne suffit pas à obtenir les
objectifs glycémiques fixés OU d'emblée,
Si la glycémie à jeun est supérieure à 1,30 g/ l.
• 5) Dans la mesure du possible, le maintien d'une
activité physique compatible avec la grossesse
doit être encouragé.
• 6) Une hospitalisation de jour tous les 15 j avec prescription d’une écho
obstétricale, un RCF, un cycle glycémique , HbA1c, créatinine et un
ECBU et profil tensionnel .
22. B/ Prise en charge obstétricale :
• Lorsque les objectifs glycémiques sont
atteints et en l'absence de complications, la
surveillance et l'accouchement ne présentent pas
de particularité.
• Dans les autres cas, la surveillance est
directement liée au degré d'équilibre glycémique
et à la survenue de complications.
23. Conduite de l'accouchement
En cas de diabète gestationnel simple et en
l’absence de complications, notamment
fœtales , l’accouchement avant terme n'a pas
d'indication ( à programmer au-delà de 38 SA où
un déclenchement sera envisagé ) .
En cas de diabète de type 1 et/ou déséquilibré
et/ou de retentissement fœtal et/ou de
complications surajoutées(pré-éclampsie…)
la surveillance doit être rapprochée +++ .
24. • En cas d'immaturité pulmonaire, une corticothérapie
prénatale doit être envisagée avant 34 SA. Elle impose
une adaptation de la prise en charge diabétologique .
• À terme, le mode d'accouchement est fonction du degré
de macrosomie fœtale :
si le poids fœtal estimé est ≥ 4500g, une césarienne de
principe est indiquée à 39 SA .
En cas d’aggravation d’une HTA, de RCIU, d’un
mauvais contrôle glycémique et d’antécédent de mort in
utéro discuter l’extraction (déclenchement ou césarienne) .
Le choix de la voie d'accouchement dépend de la
confrontation foeto-pelvienne : si la voie basse est
acceptée, les recommandations pour l'accouchement du
macrosome peuvent être rapprochées de celles de
l'accouchement du siège .
25. • L'insulinothérapie doit être interrompue au moment de
l'accouchement, la dernière injection étant réalisée la
veille d'une extraction programmée.
• Dès le début de l'accouchement, la glycémie capillaire
sera surveillée toutes les heures et les apports de solutés
glucosés seront limités au minimum.
• Une double perfusion insuline/glucose en IV peut-être
nécessaire en cas d'accouchement par voie basse
spontanée chez les femmes diabétiques avant la
grossesse et débutera alors au moment du travail ;
En cas de déclenchement ou de césarienne sur diabète
préexistant à la grossesse, elle sera débutée le matin du
déclenchement (ou durant la nuit si la patiente à jeun
présente une hypoglycémie).
26. VI-2- Prise en charge (
En post-partum
)
• Prise en charge du nouveau-né :
Un examen clinique complet , en particulier
à la recherche d'une malformation .
L'alimentation doit être débutée dès la
naissance .
La surveillance doit être renforcée pendant
au minimum les 24 premières heures.
27. •
Prise en charge de la mère :
L'allaitement doit être conseillé. Il contribue au retour
à la normale de la tolérance au glucose à distance de
l'accouchement .
Après l’accouchement, en cas de diabète gestationnel
insulino-traité à partir du 3ème trimestre, on arrête
toute insulinothérapie. Une surveillance glycémique doit
être maintenue pendant quelques jours pour vérifier le
retour à la normale des glycémies.
En cas de diabète préexistant, on diminue de moitié
les doses d’insuline dès la délivrance.
28. Le choix d'un contraceptif doit être prudent car certains
progestatifs utilisés seuls ou en traitement combiné
pourraient favoriser l'évolution vers le diabète de type 2
chez une femme ayant eu un DG.
Trois à six mois après l'accouchement, il est nécessaire
de contrôler la tolérance au glucose par une
hyperglycémie provoquée par voie orale avec 75 g de
glucose .
29. VI-3- Prise en charge ( à long terme)
De la mère :
• Le DG constitue un marqueur précoce du risque de
survenue d'un diabète non insulinodépendant .
• Il est donc nécessaire de surveiller régulièrement la
tolérance au glucose de ces femmes et de mettre en
œuvre des mesures préventives: normalisation ou
stabilisation du poids, maintien d'une activité physique
régulière, limitation des autres facteurs de risque
vasculaire.
• Pas de consensus sur les modalités de la surveillance;
néanmoins une HGPO à 75 g tous les 12 à 24 mois peut
être proposée.
30. • Un traitement précoce doit être assuré en cas de
nouvelles grossesses . +++
De l’enfant :
• Le risque d'obésité et de diabète de type 2 est
augmenté chez ces enfants.
• Une surveillance régulière des enfants et une
éducation nutritionnelle de la mère et de l'enfant
sont donc nécessaires.
31. Conclusion + Points essentiels
• Dépister le diabète gestationnel a un intérêt de santé publique
: dépister une population à risque de diabète Type 2.
• Le dépistage sur des facteurs de risque a une sensibilité
insuffisante 60 à 70%.
SYSTEMATIQUE +++.
• La prise en charge est pluridisciplinaire : obstétricien,
diabétologue, anesthésiste et pédiatre.
• L'allaitement maternel sera conseillé. Il contribue au retour à
la normale de la tolérance au glucose à distance de
l'accouchement.
• Au cours d'une grossesse ultérieure, le risque de DG est
supérieur à 40%.
• Un bilan diabétologique +++ sera réalisé 3-6 mois après la
naissance.
32. Les références
• Collège National des Gynécologues et
Obstétriciens Français (Extrait des mises à jour du
10/12/2010; du 16/08/2006 ; de 1996).
• Faculté de Médecine de Strasbourg Année 2004-2005 (
Module de la conception à la naissance ) .
• Geburtshilfe und feto-maternale Medizin, UniversitätsFrauenklinik, Inselspital, Bern (Forum Med Suisse) .
• Réseau Gentiane – Classeur Protocoles de soins Mai 2003 « Diabète gestationnel » .