1. Impact du Brexit sur la filière laitière du Royaume-Uni et ses
répercussions sur le marché Européen.
Tom Hind, Chef du département stratégie
5 juin 2019
2.
3. Portrait de l’industrie laitière au RU
9%
8%
76%
7%
Système/ mode de vêlages
Autumn Spring
All year round Autumn and spring
8%
92%
Conventionnel et bio
Organic Conventional
0%
10%
20%
30%
40%
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Holdings
Months grazing
Time spent at grass
15 Milliards litres par an
Depuis 1.8 million vaches
Et 10 000 éleveurs
Source: AHDB
/Pâturage
Taille moyenne de troupeau
= 148 vaches
4. Troupeau et densité de la production laitière
• Production concentrée dans l’Ouest
où les conditions météorologiques
sont propices au pâturage
• La production laitière continue de se
déplacer vers l'Ouest
• Entre 2005 et 2010, la production
en Grande Bretagne a diminué
pour atteindre 11Mrds litres.
Récemment revenue à 12.5Mrds de
litres.
• Production en Irlande du Nord –
croissance en 20 ans de 1.5Mrds à
2.5Mrds de litres par an
• 2018/19 production : +0.5% par
rapport à 2017/18
Source: AHDB, Defra
Clef
Nombre de vaches laitières par 100
hectares de terres agricoles (octobre
2014)
No data
<5
5-10
10-20
20-30
>30
5. Acheteurs principaux en GB
Acheteurs Volume
annuel
estimé
Type de produits Structure
Arla 3.3 M litres Lait de consommation,
fromages, ingrédients
Coopérative
Muller 3.0 M litres Lait de consommation,
yaourts
Privée
First Milk 0.6 M litres Fromages Coopérative
Meadow Foods 0.6 M litres Ingrédients Privée
Saputo (Dairy Crest) 0.5 M litres Fromages Privée
• Les 2 premiers acheteurs sont responsables pour plus de
50% du volume en GB
Source: AHDB estimates
8. Le Brexit – où en sommes nous?
Scenario 1 – ‘Accord’?
• Ratification de l’accord de séparation par
le Parlement Britannique avant le 31
octobre 2019
• Période transitoire limitée pendant laquelle
l’acquis communautaire continue de
s’appliquer au RU (Respect des
réglementations, y compris la PAC)
jusqu’au 1er janvier 2021
• Les négociations sur les futures relations
continuent sur la base de la déclaration
politique proposée en décembre 2018
• ‘Backstop’ irlandais = Adhésion à l’Union
douanière jusqu’à ce qu'un nouvel accord
soit négocié
9. Scenario 2 – ‘Brexit sans accord’?
• L’accord de séparation n’est pas adopté par le
Parlement Britannique avant le 31 octobre 2019 –
Le RU quitte l'UE, le marché unique et l’Union
douanière à 23h, le 31 octobre 2019
• Le RU devient immédiatement un Pays Tiers
• Les accords commerciaux UE ne s’appliquent plus
au RU
• Le RU adopte ses propres tarifs externes (objectif :
éviter les chocs de prix pour le consommateur)
• L’architecture de la PAC est en grande partie
maintenue (jusqu’à 2022)
Ceci reste le scenario par défaut, à moins qu’il n'y
ait une nouvelle extension ou une nouvelle
négociation qui puisse être soutenue par les 27
Etats membres
10. Brexit – les enjeux pour les éleveurs bovins
‘Reprendre le contrôle’?
• Impact sur l’emploi – fin de la libre
circulation des personnes
• Changement de politique agricole
• L’impact immédiat de l’application des
tarifs sur les exportations vers l’UE
ainsi que les contrôles non-tarifaires
• La future politique commerciale du
RU?
11. Nationalisation de la politique agricole
Trois thèmes dominent le débat sur la politique
agricole anglaise après le Brexit*:
1. ‘L’indépendance’ – mettre la fin à la PAC ainsi
que les mécanismes de gestion des marchés et
les paiements directs aux producteurs
2. Logique des ‘biens publics’ – la seule
justification pour les paiements futurs
3. Défense et augmentation des normes,
promotion de la qualité
NB, la dévolution des pouvoirs aux régions – Pays de
Galles, Ecosse et Irlande du Nord aura un fort effet sur la
politique agricole. Les 4 pays auront l’occasion de mettre en
place des dispositifs différents sans cadre commun.
12. Calendrier
2028+
Suppression des paiements directs
Introduction de la nouvelle politique agri
2018 - 2020
Aucun changement
2021 - 2027 Période transitoire
Paiements directs supprimés
graduellement
Nouveaux programmes pilotes visant les
biens publics
“Ce gouvernement s’est engagé
à soutenir les 500,000 gens qui
travaillent dans l’agriculture et
à la croissance de notre
industrie alimentaire, qui
contribue pour plus de £100
milliards à l’économie
britannique. Mais nous
devons aussi nous engager à
la protection de
l’environnement agricole pour
les générations à venir.”
13. Le secteur laitier est moins dépendant des soutiens
européens que d'autres…
néanmoins c’est un facteur non-négligeable!
Farm Business
income by farm
type & cost
centre. Source
Defra 2018
14. Les échanges commerciaux laitiers
• Le RU est un grand importateur (net) de
produits alimentaires (autosuffisance
inférieure à 60%)
• Autosuffisance pour les PL à 87% pour la
matière grasse, 89% pour les protéines
• Importations provenant majoritairement de
l’UE, surtout l’Irlande
-350
-300
-250
-200
-150
-100
-50
0
50
100
Butter Cheese Cream Condensed
milk
Milk powders
'000tonnes
UK dairy trade balance
2016 2017 2018
Source: IHS Maritime & Trade, Global Trade Atlas ®, HMRC
15. Importations
99% d’importations de fromages
viennent de l’UE :
• 450-500k tonnes par an
• 20% cheddar (~100k tonnes)
99% d’importations de yaourt viennent
de l’UE :
• 340k tonnes par an
• 50/50 beurre/yaourt
75-80% d’importations de lait frais
viennent d’Irlande (c.220m litres)
• UE-27 représente le reste
• ~10% crème
Fromage
37%
Yaourt
26%
Lait frais et
crème
17%
Poudres
8%
Beurre et MG
8%
Lactos.
4%
Importations par produit (2013-2017 moyenne)
Source: IHS Maritime & Trade-Global Trade Atlas®/HMRC
16. Mais les exportations ne sont pas négligeables –
principalement à destination de l’UE et de l'Irlande en particulier
810m litres de lait exportés
depuis Irlande du Nord vers
Irlande
Dont 80% lait cru traversent
la frontière pour la
transformation dans le SudLait frais et crème
61%
Poudres
12%
Yaourt
4%
Lactos.
5%
Beurre et MG
5%
Fromage
13%
Exportations par produit (2013-2017 moyenne)
Source: IHS Maritime & Trade-Global Trade Atlas®/HMRC
17. Source: AHDB, IHS Maritime and Trade – Global Trade Atlas®
UK/France: le solde commercial
La France est la 3eme
destination pour les
produits laitiers exportés par
le RU
2018
43 200 tonnes exportées vers
la France (€161.4 millions)
Exports principaux :
Fromage cheddar, crème, lait
et beurre
La France est le 2ème
fournisseur de produits laitiers
importés par le RU
2018
269 000 tonnes importées
depuis la France (€550.8 m)
Imports principaux :
• Produits fermentés (yaourts
etc.)
• Fromages (Brie, Camembert
etc.)
18. La politique commerciale du Royaume-Uni
après le Brexit
• ‘Lignes rouges’ – Sortie du marché unique et de
l'Union douanière, pas de frontière rigide avec
l’Irlande
• Maintenir un partenariat sans précédent avec
l'UE, y compris un accord commercial et
douanier…
• …. Mais en même temps, pouvoir négocier
librement les accords bilatéraux avec les pays
tiers – quelles seraient les concessions en ce qui
concerne l’agro-alimentaire?
19. Brexit sans accord – tarifs provisoires annoncés par le gouv.
Britannique – une signe de l’avenir?
Code Product
EU tariff rate UK tariff
(2016-18 average prices) (2016-18 average prices)
Fresh Beef
2011000 Carcasse/demi-carcasse 70% 37%
2012090 Autres découpes 56% 29%
2013000 Découpes désossées 41% 35%
Dairy
4012011
Lait
MG 1-3%, paquets <=2 litres
27% 0%
4031091
Yaourt
aromatisé contenu MG <=3%
18% 0%
4051011
Beurre
MG <=85%, plaquette <=1kg
38% 12%
4061030
Mozzarella
MG <=40%
61% 0%
4069021 Cheddar 57% 7%
+ contingent
tarifaire de
230,000 tonnes
20. La problématique des barrières non-douanières
Règles d’origine, contrôles douaniers, règles spécifiques pour les PdA
e.g. Douvres
Ferries (2016)
• 2,591,286 camions
Channel Tunnel (2016)
• 1,641,638 camions
= Un véhicule toutes les 8 secondes
Solutions?
Convergence réglementaire
Technologie
Vérification des PdA?
Data and graphics courtesy of UK Chamber of Shipping
22. Scenarii possibles - 2022
Politique: Paiements directs réduits de £150
millions; paiements pour les biens publics (pilier
2 équiv.) augmentés du même montant – niveau
de soutien globalement comparable
Effectif: Programme en place pour l’emploi
saisonnier. Emploi permanent restreint à 50%
des niveaux actuels
Commerce extérieur: Accord complet avec
l'UE, sans tarifs/ quotas:
• Coûts de facilitation à 2%, sauf pour les
produits d’origine animale à 5%
• Normes OMC pour les pays tiers
Politique: Paiements directs réduits par £150
million; paiements pour les biens publics (pilier 2
équiv.) augmentés par le même montant – niveau
de soutien globalement comparable
Effectif: Programme en place pour l’emploi
saisonnier. Emploi permanent restreint à 50% des
niveaux actuels
Commerce extérieur: échanges avec l'UE sur la
base des règles OMC:
• Coûts de facilitation à 4% pour les produits
non-animaux
• 8% pour les produits d’origine animale
• Tarifs provisoires RU appliqués à toutes les
importations agricoles (tous pays)
UE-RU FTA OMC: Tarifs RU
25. Lait
Composants de changement sur exploitation typique 2022
UE – RU FTA OMC : tarifs RU
PRODUITS :
Production (lait et ventes de cheptel)
+£12,963 +£8,740
Paiements directs
-£1,373 -£1,373
Paiements biens publics
+£1,609 +£1,609
COÛTS :
Charges variables (intrants, alimentation engrais,
semences, etc.) +£5,244 +£3,839
Charges fixes (e.g. employé, matériel)
+£20,790 +£20,790
Hausse/ baisse importantes
26. Les fermes les plus performantes sont résilientes
dans tous les scénarii.
(£40 000)
(£20 000)
£0
£20 000
£40 000
£60 000
£80 000
£100 000
£120 000
£140 000
£160 000
All dairy Small Medium Large Low
performance
Medium
performance
High
performance
FarmBusinessIncome
Baseline UK-EU FTA WTO: UK tariffs
27. Forteresse RU
• Aucun accord, tarifs
UE appliqués par le
RU
Evolution
• Accord commercial
complet (sans tarifs
ni quotas)
Impact sur la production au RU – FAPRI UK 2017
Libéralisation
unilatérale
• Aucun accord avec
l'UE, mais le RU
enlève tous tarifs
‘Accord’ ‘Sans accord’
30. Conclusions
• Court terme – perturbation significative surtout pour le commerce avec l’Irlande, si
aucun accord.
• Moyen terme – impact sur les revenus laitiers plus modestes que sur d’autres secteurs
du fait de la moindre dépendance des éleveurs vis-à-vis des soutiens directs.
• L’impact sur les coûts de l’emploi est le facteur le plus important. Pour limiter l'impact,
une restructuration sera nécessaire dans tous les scenarii.
• La libéralisation exposerait le secteur laitier britannique à une forte concurrence
internationale. Mais le focus sur le marché britannique et les produits frais pourrait offrir
une certaine protection au secteur.
• Les importations françaises seront faiblement impactées du fait de la proximité
géographique. D’autant que le consommateur britannique continuera à favoriser la
qualité et diversité des produits laitiers français.